28 consom’ action n°61 janvier-février 2012 dossier › LA CONSERVATION DES ALIMENTS › dossier réalisé par MARIE-LAËTITIA MELLIAND C’est l’hiver ! Finie l’abondance de fruits et légumes frais. Plus que jamais, c’est le moment de sortir les bocaux de ratatouille, la choucroute, les tomates séchées, le jambon sec. Autant de produits qui mettent en œuvre des techniques de conservation variées. La conservation des aliments V ous en avez sans doute déjà fait l’expérience : oubliez un aliment à l’air libre et c’est la porte ouverte aux moisissures, bactéries et à divers mécanismes biochimiques de dégradation ! Bref, peu d’aliments résistent au temps sans se détériorer voire devenir inconsommables. Depuis le néolithique et la sédentarisation de l’homme, la conservation est une nécessité pour pouvoir consommer les aliments au-delà de leur période de récolte ou de transformation. Si les graines de céréales et de légumineuses sont ramassées suffisamment sèches, ce n’est pas le cas pour les aliments rapidement périssables que sont fruits, légumes, produits laitiers, viandes et poissons. Outre la prolifération des micro-organismes, les aliments subissent également une oxydation, une déshydratation, et l’action des enzymes qu’ils contiennent entraîne des changements de couleur, d’odeur, de saveur, de texture. Avant le début de l’ère industrielle, trois méthodes dominent, et de loin, l’histoire de la conservation : la conservation en l’état pour les quelques fruits et légumes qui s’y prêtent (pomme, poire, pomme de terre…), le séchage, surtout pour les fruits, et la lacto-fermentation, principalement pour les légumes. Les autres techniques traditionnelles sont toujours restées plus marginales : froid (dans une cave ou de la glace quand on en avait…), sucre, sel, huile, vinaigre, vin et alcool. Même si leur usage est restreint, certaines ont perduré et restent incontournables pour quelques aliments : sel pour la morue, huile ou vinaigre pour certains aromates, sucre pour la confiture… La découverte en 1795 de l’appertisation (du nom de son inventeur Nicolas Appert) a constitué une véritable révolution en permettant de lutter contre les famines récurrentes tout en améliorant la qualité sanitaire des aliments et le maintien de leur teneur en vitamines. Une révolution telle qu’aujourd’hui, dans le langage courant, les conserves n’évoquent plus rien d’autre que des boîtes métalliques stérilisées alors que ce terme recouvrait à l’origine tous les procédés de conservation. Conserves et surgelés sont alors devenus les seules alternatives ou presque pour manger des fruits et légumes hors saison et prêts à consommer. Heureusement en bio, toute la palette des techniques est encore utilisée. . 30 consom’ action n°61 janvier-février 2012 dossier › LA CONSERVATION DES ALIMENTS Quels procédés ? Le séchage et la lacto-fermentation ont longtemps été les principales méthodes de conservation des aliments. Les procédés jouant avec la température (chaud, froid) sont apparus plus tard, avec la révolution industrielle. La lacto-fermentation Le séchage --------------------------------------Particulièrement adapté aux fruits, aux champignons, aux aromates, aux poissons, le séchage est la technique la plus répandue dans les pays chauds et secs, mais avec un séchoir, solaire ou à chauffage artificiel, il peut se pratiquer partout. « La tradition du fruit séché autour du bassin méditerranéen est millénaire, raconte Philippe Sendral, directeur passionné de Agrosourcing-Biothemis, spécialiste des fruits secs. Ces pays ont réussi à en faire un produit d’exportation et une vraie force commerciale. La Turquie est le premier producteur mondial de raisin, de figue et d’abricot secs. Nos produits sont séchés à l’ancienne, tout simplement au soleil pendant une semaine. S’il fait humide la nuit ou que des orages menacent, il faut alors les rentrer, sinon la qualité finale s’en ressent (brunissement, moisissures…). Seuls l’ananas, la mangue ou la papaye, produits dans des pays au climat humide, sont séchés dans des fours à basse température (50 °C) pendant 24 heures. » Autre exemple, celui de Bio Cambrésis, spécialiste des condiments secs : « Pour une soupe déshydratée, explique son directeur Stéphane Abes, les légumes sont récoltés à maturité puis séchés à basse température (40 °C) pendant 48 heures dans des tunnels balayés par de l’air chaud pulsé. Plus on sèche à haute température, plus on dénature le produit. Or il est moins coûteux de sécher juste 24 heures à 90 °C, ce que font des industriels conventionnels et parfois bio. » --------------------------------------Les + Consommation d’énergie limitée voire nulle (grâce au soleil !), prix attractif car « on ne vend pas de l’eau à prix d’or », comme le précise Stéphane Abes, gain de place et de poids pour le transport et le stockage, vente en vrac ou avec peu d’embal- lage, destruction des vitamines limitée (pour les fruits et avec séchage lent), goût prononcé des fruits. Les - Peu adapté aux légumes qui en séchant perdent leurs vitamines et peuvent voir leur goût transformé. - - - - - - - - - - - - - - - Conserver des aliments pendant des mois, sans chauffer ni refroidir, sans conservateurs, tel est le miracle opéré par les microorganismes (bactéries, levures, moisissures) responsables de la fermentation. « Imaginons la gastronomie française sans aliments ni boissons ayant subi une fermentation, propose Claude Aubert, ingénieur agronome et auteur d’ouvrages sur l’alimentation. Il faudrait oublier le pain, le yaourt, les fromages, le saucisson sec, le jambon cru, la choucroute, bien entendu le vin, la bière et tous les aliments d’autres pays comme la sauce soja ou le miso. » Eh --------------------Les + Aucune consommation d’énergie, augmentation de la teneur en certaines vitamines, destruction de substances indésirables (lactose…), amélioration de la digestibilité. dossier 31 › LA CONSERVATION DES ALIMENTS EMPREINTE ÉCOLOGIQUE -------------------------Il semble qu’il n’existe pas d’étude globale comparant le bilan écologique des divers procédés de conservation. A priori, si l’on considère l’énergie nécessaire à la fabrication puis au stockage, le bilan carbone de la congélation semble le plus mauvais, suivi de la stérilisation, de la déshydratation, et enfin de la lacto-fermentation et du séchage solaire qui sortent gagnants. - - s, oui, on l’oublie souvent mais ce procédé de a- conservation est incontournable. D’ailleurs, o- on n’a encore rien inventé de mieux que la s- fermentation pour prolonger la durée de n. ns eréur le le le es Eh consommation du lait : plusieurs semaines - consom’ action n°61 janvier-février 2012 en yaourt, plusieurs années sous forme de comté ou de parmesan. Cru, le lait tourne en quelques jours, de même que le lait stérilisé UHT une fois la bouteille ouverte. Pour les légumes aussi, la lacto-fermentation prolonge considérablement la durée de conservation. Entreposé au frais, le chou ne se garde que quelques semaines. Lactofermenté, il se garde une année, voire plus. --------------------Les - Méconnaissance des produits et de leur utilisation culinaire, offre réduite, saveurs inhabituelles. Le chaud --------------------------------------Il y a des produits qu’on n’imagine plus qu’en conserve ! Vous voyez-vous préparer une salade de thon sans sortir une conserve du placard ? Et le pâté végétal, emblématique de la bio ? Ou encore les épinards de Popeye ? En bocal ou en boîte ! Le traitement des aliments par la chaleur est effectivement aujourd’hui la technique de conservation longue durée la plus répandue. Elle détruit totalement ou partiellement les enzymes ainsi que les micro-organismes et leurs toxines selon la température de chauffe. On parle de pasteurisation lorsque le chauffage est inférieur à 100 °C (généralement entre 65 et 85 °C) et de stérilisation lorsqu’il est supérieur. L’appertisation est une forme de stérilisation faite dans des récipients hermétiques, boîtes métalliques ou bocaux. Quant au traitement UHT très répandu pour le lait, c’est une stérilisation à ultrahaute température (135 °C à 150 °C) pendant 1 à 5 secondes. Avec la pasteurisation en revanche, tous les micro-organismes ne sont pas éliminés, il faut donc ensuite conserver le produit au froid (4 °C) et/ou ajouter des agents chimiques de conservation (interdits en bio), emballer sous vide… Lise Sage, responsable qualité chez Danival, leader de la conserve 100 % bio en France, explique : « Les barèmes de chauffe sont identiques en bio et en conventionnel, les process sont peu différents. Le traitement thermique est choisi en fonction des caractéristiques physico-chimiques du produit. Si c’est un produit à risque, par exemple avec pH élevé, teneur en sucres faible ou teneur en lipides élevée, la stérilisation est incontournable. Alors que pour les produits acides comme une sauce tomate ou un dessert à base de pomme, une pasteurisation suffit. Cependant, chaque transformateur peut décider de diminuer la température et d’augmenter la durée de pasteurisation. Des marges de manœuvre sont possibles, notamment en jouant sur la qualité des matières premières. Nous n’utilisons que des fruits et légumes conformes à un cahier des charges exigeant. » Les industriels ont la possibilité d’utiliser des matières premières de moins bonne qualité, ou d’être moins regardants sur l’hygiène de production. Ils compensent par des conservateurs chimiques ou des exhausteurs de goût. Ces pratiques ne sont pas possibles en bio. --------------------------------------Les + Conservation très longue, teneur en nutriments peu modifiée et variable pour les vitamines (vitamine C fragile, celles du groupe B plus résistantes). Les - Consommation d’énergie pour le chauffage, problématique liée aux emballages. 32 consom’ action n°61 janvier-février 2012 dossier › LA CONSERVATION DES ALIMENTS Le froid - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Le froid conserve en arrêtant ou en ralentissant l’activité cellulaire, les réactions enzymatiques et le développement des micro-organismes. Contrairement aux idées reçues, il ne détruit ni les toxines ni les microbes éventuellement contenus dans les aliments. Ces derniers redeviennent actifs dès que la température remonte ! La congélation consiste à amener un aliment à très basse température (au minimum -18 °C), l’eau des aliments est alors transformée en glace. Quant à la surgélation, c’est un procédé industriel : on amène le produit à une température variant de -35 °C à -196 °C de manière ultra rapide. Congelés, fruits et légumes se conservent 12 mois, les poissons, de 2 semaines à 4 mois, la viande de 2 à 9 mois et les plats cuisinés maison jusqu’à 3 mois. --------------------------------------Les + Peu d’emballage, process rapide, pratique d’utilisation. Les - Process gourmand en énergie à la fabrication puis au stockage. L’atmosphère - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - L’idée est simple : indispensable au développement des micro-organismes aérobies, l’oxygène dégrade aussi la qualité nutritionnelle des aliments par des réactions chimiques complexes, alors retirons-le ! Pour cela, l’air contenu dans l’emballage (qui n’est autre que l’atmosphère que l’on respire : oxygène, azote et CO2) est remplacé par un mélange d’azote et de CO2, auquel on ajoute parfois un autre gaz (mais là c’est secret industriel !). On parle d’atmosphère protectrice. Quant au sous vide, on a tout simplement retiré l’air du sachet. Les premiers aliments ainsi conser- vés furent les cacahuètes décortiquées et le café torréfié. Depuis, ces deux procédés sont largement utilisés pour la viande, la charcuterie, les crudités, le pain, le fromage. Exemple avec Biofournil dont les longues recherches ont permis de mettre au point un process unique : constatant que le pain au levain se conserve bien lorsqu’il est en présence du gaz qu’il dégage lui-même après cuisson, Biofournil a créé une atmosphère modifiée à base de ce gaz. Son pain précuit vendu en sachet hermétique se conserve alors plusieurs mois… Les + Excellente préservation des textures et des saveurs, aucun risque sanitaire. Les - Nécessité d’un emballage étanche à l’air, souvent couplé à une autre méthode de conservation (précuisson…). --------------------------------------- HIGH-TECH ----------------------Ces 50 dernières années ont vu fleurir de nouveaux procédés haute technologie. . Ionisation (ou irradiation). Des rayonnements ionisants électromagnétiques réduisent ou éliminent micro-organismes et insectes, et retardent la germination. Utilisée principalement pour les herbes aromatiques, les fruits secs, l’ail… Interdite en bio. . Microfiltration. Des membranes poreuses (diamètre des pores de l’ordre du micromètre) retenant les micro-organismes permettent une forme de « stérilisation à froid ». Idéale pour les liquides, vin ou lait. Ce dernier doit d’abord être écrémé pour éviter de colmater les filtres. Il est ensuite recomposé avec la teneur en matière grasse voulue (les taux de matière grasse sont standardisés pour l’entier, le demi-écrémé, l’écrémé) et être conservé au froid. Quelques industriels utilisent ce procédé spécifique, ce qui a rendu possible la disponibilité de ce produit dans tous les circuits de distribution, bio compris. . Lyophilisation. Surtout réservée à l’alimentation de personnes en conditions extrêmes (astronautes, alpinistes) ou à certains potages instantanés. Elle consiste à congeler un aliment puis à le soumettre au vide. L’eau passe ainsi directement de l’état solide à celui de vapeur, c’est la sublimation de la glace. Autorisée en bio dossier consom’ action n°61 janvier-février 2012 33 › LA CONSERVATION DES ALIMENTS Un savant compromis Pour chaque aliment, un choix de techniques de conservation, chacune avec ses avantages et ses inconvénients. S’il insiste sur la naturalité et l’authenticité, le règlement bio européen n’en interdit aucune hormis l’ionisation. À efficacité égale sur l’inhibition ou la destruction des microbes, la meilleure technique est celle qui dénature le moins l’aliment, son aspect, sa texture, son goût et évidemment sa valeur nutritive. En matière de conservation, tout est affaire de compromis ! L’idéal étant d’utiliser un minimum d’énergie, de préserver au maximum la saveur et la valeur nutritive, avec très peu de sucre, de sel et autres auxiliaires technologiques. L’observation des traditions séculaires est un précieux indicateur : le séchage domine pour les fruits, et la lacto-fermentation pour les légumes. Pourquoi ? Car nos ancêtres se sont vite aperçus que la fermentation des fruits donne des boissons alcoolisées et non des conserves ! Ou encore que les légumes perdent beaucoup plus leur goût et leurs vitamines au séchage que les fruits. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la tomate, un légume-fruit acide, est traditionnellement conservée par séchage. Vive la tradition Avec les procédés dits « traditionnels », encore bien représentés en bio, la modification inévitable de l’aliment devient parfois une heureuse surprise. Ainsi, la lacto-fermentation améliore presque toujours la digestibilité et la qualité nutritionnelle des aliments (enrichissement en enzymes, vitamines, probiotiques…) et le séchage des fruits les concentre en sucre. Pour Philippe Sendral, de Agrosourcing-Biothemis, « le séchage doux des fruits au soleil ne les altère quasiment pas : ils conservent glucides, fibres, oligo-éléments et même la plupart des vitamines, hormis la vitamine C ». Chez Danival, conserveur bio, on s’appuie sur les données du CTCPA (Centre technique de la conservation des produits agricoles) pour affirmer que « l’appertisation n’est pas défavorable à la conservation des vitamines et des nutriments, elle est même parfois supérieure à la cuisson à l’eau à la maison, surtout si l’aliment a été stocké longtemps avant sa consommation. Les fibres, les acides gras, les acides aminés sont préservés. » Claude Aubert, auteur de nombreux livres sur l’alimentation saine, se risque à une synthèse empirique et personnelle : « Si l’on classe les méthodes par leur impact sur la vitamine C par exemple, la lacto-fermentation arrive en tête de classement. Elle est suivie du séchage pour les fruits, de la surgélation (mais attention, la teneur continue à diminuer au fil des mois), la stérilisation (destruction de 30 à 60 %) et en dernier le séchage pour les légumes. » Et de rappeler qu’aucun procédé industriel n’a encore égalé les micro-organismes pour transformer et conserver le lait en yaourt ou fromage. Un bien bel exemple pour démontrer que les méthodes ancestrales n’ont pas encore toutes été détrônées par les nouvelles technologies. 34 consom’ action n°61 janvier-février 2012 dossier › LA CONSERVATION DES ALIMENTS Chasse aux microbes « Conserver un aliment, c’est le préserver le plus longtemps possible avec une qualité organoleptique et microbiologique optimale », résume Souâd Taïbi, responsable qualité produits chez Biocoop. Pour cela, deux options seulement : retirer les populations microbiennes ou empêcher leur développement sans les tuer. Dans le premier cas, l’appertisation reste reine, c’est-à-dire qu’on soumet à une température supérieure à 100 °C un aliment dans un récipient clos hermétiquement, donc sous pression. En revanche, pour limiter voire stopper la multiplication des micro-organismes, plusieurs solutions sont disponibles. En effet, si la température est trop basse, la teneur en sucre ou en sel trop élevée, l’acidité trop forte ou la teneur en eau ou en oxygène insuffisante, toute multiplication devient impossible. Ces constats ont donné naissance à un large panel de procédés : conservation par le froid, le sucre, le sel, le vinaigre, l’huile, l’alcool, par le séchage ou dans une atmosphère modifiée. « Généralement, on mixe ces techniques, détaille Souâd Taïbi. Le jambon sec est à la fois séché, salé et mis dans des barquettes à atmosphère modifiée, les légumes lacto-fermentés sont souvent pasteurisés en bocaux, les jus de fruits sont naturellement acides mais aussi pasteurisés, le fromage résulte d’une fermentation lactique et d’un séchage plus ou moins long… » Les conservateurs Anti-oxygène, antifongique, benzoates…, autant d’additifs auxquels échappent les aliments bio. Et c’est tant mieux ! Les conservateurs, E200 à E297, appartiennent à la grande famille des additifs alimentaires. En bio, seuls huit d’entre eux sont autorisés et inscrits sur une liste positive du règlement européen, notamment le dioxyde de soufre (SO2), le nitrite de sodium, l’acide lactique et le dioxyde de carbone. Certains connaissent des restrictions d’usage ou sont en passe d’être réévalués par Bruxelles : par exemple le SO2 comme prolongateur de conservation des fruits et légumes n’est pas autorisé et les nitrites aujourd’hui indispensables en charcuterie sont sur la sellette. Ils sont accusés d’être cancérigènes, d’où un enjeu important pour la recherche, mais le consommateur est-il prêt à accepter un jambon blanc qui ne soit plus rose mais gris ? Reste que autorisés ne signifie pas forcément utilisés. Certains transformateurs bio peuvent avoir recours au pouvoir de conservation des huiles essentielles (non classées comme additifs). Ou optent pour le zéro additif comme Bio Cambrésis dans ses soupes : « C’est techniquement possible, assure son directeur Stéphane Abes. Le résultat s’écarte du goût habituel, mais à chacun de rajouter sa touche maison. » Philippe Sendral complète : « En bio, nous ne pouvons pas utiliser d’insecticide ou de fongicide après la récolte, ni d’anhydride sulfureux en chambre de fu- migation, pourtant nos fruits secs se conservent au moins un an… On peut donc faire sans ! D’autant qu’en conventionnel, le stockage prolongé encourage la spéculation. Nous mettons tout de même certains de nos fruits secs en frigo pour garantir une qualité sanitaire optimale, et ralentir l’évolution organoleptique et le séchage afin d’éviter de réhydrater abricots ou figues. Mais nous vendons tous les fruits séchés d’une même récolte dans l’année qui suit, pas plus. » Les ruptures de stock en magasin se comprennent mieux ainsi ! En fait « l’utilisation de conservateurs chimiques n’est pas une technique de conservation en soi, elle vient en garantie supplémentaire, pour garder le produit encore plus longtemps, précise Souâd Taïbi. Comme nous n’en utilisons pas en bio, il est d’autant plus important que les consommateurs respectent les consignes de stockage. » . dossier consom’ action n°61 janvier-février 2012 35 › LA CONSERVATION DES ALIMENTS -------------- Bien conservé - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - vide, stérilisés, en boc Offre générale. Séchés, sous aux, en boîte, déshydraté surgelés…, les biocoops s, proposent toutes sortes de produits variant les mo conservation. Cet hiver, des de vous pourrez notamment retrouver les produits de rayon surgelés. la mer au Verre. La part des emballag es en verre est très imp ort ante chez Biocoop, plus réseaux. C’est notamme que dans d’autres nt le cas pour les légum es verts, les champignons BPA et phtalates. Rappel , les marrons… ons que seuls certains pla stiques et conserves mé contenir. Lorsque c’est talliques peuvent en le cas, Biocoop demand e à ses fournisseurs des ce n’est pas possible, com emballages alternatifs. me dans le cas des con Si serves en métal, Biocoo de conformité au contac p étudie le document t alimentaire et les résulta ts des tests de migration que emballage. En cas de rés doit passer tout ultat non détectable, le produit est accepté. Dan analyse sur l’aliment em s le cas contraire, une ballé est demandée. S’il y a absence de substance validé. Les champignons dans l’aliment, il est en boîte, par exemple, n’o nt pas été référencés, des détecté la présence de contrôles ayant BPA. Emballages Pour aller plus loin : • Les Conserves naturelles des 4 saisons, éd. Terre vivante, 14,50 €. • Des aliments aux mille vertus, cuisiner les aliments fermentés, Claude Aubert, Jean-James Garreau, éd. Terre vivante, 14 €. -------------BIO. Les « conserves » bio se distinguent des conventionnelles plus par leur composition que par les process. --------------------------------------------- PROCÉDÉS. Aucune technique n’est à exclure : elles sont toutes plus ou moins adaptées à chaque famille d’aliments. Leur complémentarité permet de disposer d’une alimentation variée toute l’année. --------------------------------------------- NUTRITION. Hormis avec la contenu des boîtes, le bisphénol contaminerait fermentation, la valeur nutritionnelle des aliments décroît toujours avec le temps. La conservation est donc un « pis-aller » pour consommer des denrées en dehors de leur période de production ou des plats qu’on ne fait pas soi-même, ou lorsque le temps et les idées manquent pour cuisiner. Quelle que soit la méthode utilisée, une conserve ne remplace pas un aliment frais, local et de saison... la nourriture. Il regrette que les normes actuelles --------------------------------------------- soient largement surestimées alors que l’effet de STOCKAGE. Les transformateurs bio Contenants et techniques de conservation sont indissociables. « La technique de conservation conditionne le type d’emballage qui doit supporter le process, tel un chauffage à haute température, puis maintenir les conditions sanitaires mises en place en amont », explique Souâd Taïbi. Barrière à l’eau, à l’air, à la lumière et souvent mix des trois, il répond aussi à des critères de légèreté, transparence, recyclabilité, durée de stockage… et marketing ! Quel est le choix le plus écologique ? Peu d’études comparatives indépendantes existent. Mais pour tous les critères environnementaux analysés (réchauffement climatique, acidification de l’air, eutrophisation, consommation d’énergie non renouvelable…), le verre arrive en queue de peloton (source : étude Tetra Pak). Pour les plastiques, un marquage non obligatoire de 1 à 7 permet d’identifier les plus faciles et intéressants à recycler : les polyéthylènes (PET, code 1 et PEHD, code 2) et les polypropylènes (PP, code 5) des briques alimentaires rigides ou souples, bouteilles de lait et jus de fruits, de nombreuses barquettes et pots plastique. Le nu- En résumé méro 7, code « fourre-tout », désigne des matériaux composites, difficilement recyclables. Sont concernés les polycarbonates, fabriqués à partir de bisphénol, molécule mise sur la sellette depuis quelques années mais encore présente dans la résine de l’intérieur des boîtes de conserve. Selon André Cicollela, porte-parole du Réseau environnement santé, quel que soit le la molécule démarre avec des doses très faibles, et appelle à l’utilisation d’alternatives tels des revêtements à base d’oléorésines de pin, un mélange d’huile et de résine naturelles. « Ce pro- cédé, qui induit un surcoût de 14 % sur la part de l’emballage, existe aux États-Unis », indique le chercheur. Cependant, des recherches de BPA dans les aliments en conserve commercialisés par Biocoop n’ont pas confirmé de migration systématique. Et fort heureusement, le bon vieux bocal en verre, très présent en bio, reste une valeur sûre. . • L’Art de cuisiner sain, Claude Aubert, éd. Terre vivante, 14 €. • Étude comparative sur les emballages : www.tetrapak.com/fr/environnement/co2 footprint/choix_durenouvelable/ • Syndicat des entreprises bio : www.synabio.com ne disposent pas de l’arsenal chimique du conventionnel, d’où, malgré leur grande rigueur sur l’hygiène et leurs techniques propres, l’importance du respect des conditions de stockage chez soi. sier Prochain dos Dans la vie e d’une fnsemm à découvrir da n°62 consom ’ a ct iotnmars 2012 bu en biocoops dé