MISE AU POINT
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La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 4 - juillet-août 2005
(dont 30 % de bronchiolo-alvéolaires), et le risque de faux
négatifs était étroitement corrélé à la précocité du stade de
Mountain (70 % de stade IA, 25 % de stade IB, 5 % de stade IV).
Cet examen est moins remarquable en spécificité (79 à 100 %),
car certaines pathologies (15), au premier rang desquelles les
granulomatoses, sont fréquemment positives (en Europe, il s’agit
des mycobactérioses, d’aspergillose et de sarcoïdose, en Amé-
rique, de l’histoplasmose et de la coccidioïdomycose).
–Cet examen permet d’améliorer le bilan d’extension initial,
en éliminant les chirurgies inadaptées, ou, inversement, en
incluant des patients dans un programme chirurgical dont ils
avaient été exclus dans un premier temps : ainsi, il détecte des
métastases occultes dans 14 % des cas. Associé au scanner, il
évalue de manière fiable l’extension médiastinale, en différen-
ciant notamment les ganglions hilaires (N1) et subaortiques
(N2), une tumeur paramédiastinale d’un ganglion inter-tra-
chéo-bronchique (16). En conclusion, la TEP élimine
21,7 % de thoracotomies chez des patients initialement consi-
dérés comme opérables (17).En revanche, pour les stades pré-
coces (I et II), elle modifie l’attitude thérapeutique dans 13 % des
cas, mais n’influe pas sur le nombre de thoracotomies [car
les quelques stades IIIA sont des mini-N2 qui restent opé-
rables, les métastases viscérales diagnostiquées uniquement à
la TEP étant rares dans cette population] (18).
SPECT
Il s’agit d’une tomographie utilisant un analogue de la
somatostatine (le dépréotide) lié au technétium 99 pour dévoiler
les organes atteints. Blum et al. ont évalué la valeur diagnos-
tique du “SPECT” (19). Sur les 114 sujets porteurs de nodules
inférieurs à 6 cm, la sensibilité était élevée et la spécificité
intermédiaire (tableau III). Ces résultats, presque superposables
à ceux de la TEP, rendent cet examen intéressant, surtout pour
les centres ne disposant pas de la TEP pour des raisons écono-
miques ou géographiques.
LA BIOPSIE
Elle est indiquée quand la probabilité de lésion bénigne est
suffisamment forte pour éviter la chirurgie d’emblée.
La ponction transthoracique a une sensibilité variant de
80 à 95 % si la situation du nodule est périphérique. Les
mauvais candidats sont porteurs d’une lésion centrale, de
diamètre inférieur à 1,5 cm ou d’une cavitation (23). Les
complications les plus notables sont le pneumothorax (pou-
vant compliquer jusqu’à 30 % des ponctions, mais nécessi-
tant un drainage dans seulement 15 % des cas), et l’hémor-
ragie [rarement grave] (24). Enfin, l’ultrasonographie pour-
rait permettre d’améliorer la valeur prédictive négative de
la biopsie transthoracique et prévenir une chirurgie futile
dans un nombre important de cas [64 %] (25).
Les nodules sont rarement visibles en fibroscopie bron-
chique, mais, sous amplificateur de brillance, cette tech-
nique, associée à un brossage distal, permet d’apporter le
diagnostic dans 60 % des cas (26). De même, une fibrosco-
pie bronchique avec biopsies ou brossages distaux, guidée
par le scanner, permet de diagnostiquer des nodules malins
dans 69 % des cas (27). L’ultrasonographie endobron-
chique sous amplificateur de brillance, pratiquée par des
opérateurs entraînés, a une sensibilité, une spécificité et
une exactitude diagnostique supérieures à celles de la
fibroscopie faite sous amplificateur de brillance seule (28).
Enfin, la navigation électromagnétique est une technique
de repérage des petites lésions périphériques qui pourrait
augmenter la sensibilité des biopsies transbronchiques,
surtout si un scanner thoracique tridimensionnel est effectué
au préalable (29).
LA CHIRURGIE
Lorsque la présomption de cancer est grande, ou si des exa-
mens n’ont pas permis d’apporter des arguments formels éli-
minant un cancer (comme les résultat d’une TEP), on propo-
sera une chirurgie, plutôt par thoracoscopie vidéo-assistée. En
effet, cette dernière engendre une morbidité très faible (30), à
l’inverse de la thoracotomie, dont les complications postopéra-
toires immédiates seraient estimées entre 20 et 44 %, et dont la
mortalité à 30 jours serait de 3 à 6 % (31) ; ces derniers résul-
tats sont toutefois à pondérer sérieusement, car la population
étudiée était à risque cardiorespiratoire et âgée. La durée de
séjour pour une thoracotomie est estimée à 7,8 jours, contre
4,6 jours pour la thoracoscopie chirurgicale (30). Celle-ci a une
sensibilité et une spécificité maximales si la distance du nodule
à la plèvre est inférieure à 5 mm et le diamètre supérieur à
1cm (32). Le risque de conversion en thoracotomie est
toutefois grand, estimé à 25 %.
APPORTS DES ÉTUDES DE DÉPISTAGE
ET DE SURVEILLANCE
La majorité d’entre elles utilisent le scanner spiralé à faible
dose. Leur principal défaut concerne les populations
d’études, qui, regroupant, pour la plupart, des patients exposés
Sensibilité Spécificité Valeur prédictive Valeur prédictive
(%) (%) positive (%) négative (%)
SPECT Blum (19) 96,6 73,1 92,4 86,3
Bury (20) 100,0 88,0 94,0 100,0
TEP-scan Dewan (21) 95,0 80,0 90,0 89,0
Gupta (22) 93,0 88,0 92,0 95,0
Tableau III. Valeur diagnostique de la TEP et du SPECT.