dossier thématique Rétrospective 2008 Cancer bronchique : quoi de neuf entre septembre 2007 et septembre 2008 ? Lung cancer: what’s new between September 2007 and September 2008? Denis Moro-Sibilot* Hommes 100 100 80 80 60 40 20 0 * PMAC UF oncologie thoracique, CHU de Grenoble. Femmes Incidence registres du SEER Incidence États-Unis Mortalité États-Unis Mortalité registres du SEER 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Année Taux pour 100 000 personnes (%) Des éléments épidémiologiques encourageants ont été publiés dans la dernière édition du Journal of the National Cancer Institute. En effet, une étude nordaméricaine croisant les données des registres du cancer et celles du National Cancer Institute montre une évolution de l’incidence des cancers et du tabagisme de 1975 à 2005 (1). L’incidence des cancers et la mortalité qui leur est liée décroissent depuis 1975 à la fois chez les hommes et chez les femmes, et cela de façon identique dans les principaux groupes ethniques constituant les États-Unis. Cette décroissance est liée principalement à la diminution de l’incidence et de la mortalité pour les 3 principaux cancers masculins, qui sont les cancers pulmonaire, prostatique et colorectal, et pour les 2 principaux cancers féminins, qui sont le cancer du sein et le cancer colorectal, et, enfin, à la stabilisation de la mortalité par cancer bronchique chez les femmes (figure 1). Les modifications des habitudes tabagiques expliquent en grande partie cette diminution d’incidence et de mortalité spécifique : la disparité entre hommes et femmes résulte de différences notables dans les habitudes tabagiques, les femmes s’étant mises à fumer en grand nombre au moment où les hommes devenaient sensibles au message de lutte contre le tabagisme (figure 2). Les cancers bronchiques du non-fumeur sont l’objet d’un regain d’intérêt (2), en partie du fait de la possibilité thérapeutique que constituent les inhibiteurs de kinase de l’epidermal growth factor receptor (EGFR). Ils représentent la septième cause de décès par cancer dans le monde, devant les cancers du col utérin, du pancréas et de la prostate. Ces cancers sont histologiquement et biologiquement différents des cancers du fumeur : contrairement à ceux-ci, les cancers bronchiques du non-fumeur sont principalement des adénocarcinomes, avec une fréquence plus de 3 fois supérieure à celle des carcinomes épidermoïdes. Il y a une nette prédominance des adénocarcinomes périphériques développés au niveau des Taux pour 100 000 personnes (%) Épidémiologie des cancers bronchiques 60 40 20 0 Incidence registres du SEER Incidence États-Unis Mortalité États-Unis Mortalité registres du SEER 1975 1980 1985 1990 1995 2000 Année 2005 Figure 1. Variations de l’incidence des cancers bronchiques aux États-Unis de 1975 à 2005 et dans 29 registres du cancer dépendant du programme SEER (Surveillance, Epidemiology and End Results). La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 1 - janvier 2009 | 27 Points forts Mots-clés Cancers bronchiques Épidémiologie Dépistage Chimiothérapie Thérapies ciblées »» Déclin de l’incidence des cancers bronchiques et de la mortalité qui leur est liée »» Identification de polymorphismes prédictifs de l’apparition de cancers bronchiques sur le chromosome 15 »» Amélioration de la survie et de la réponse par l’adjonction de cétuximab à la chimiothérapie de première ligne des cancers bronchiques non à petites cellules »» Supériorité des inhibiteurs de tyrosine kynase de l’EGFR sur la chimiothérapie de première ligne dans certaines populations sélectionnées Highlights 8 Filles 7 5 4 3 2 1 0 1940 1950 1960 Keywords Lung cancer Epidemiology Screening Chemotherapy Targeted therapy Garçons 6 Initiation (%) »» Decline in lung cancer incidence and mortality »» Identification of lung cancer susceptibility polymorphisms on chromosome 15 »» Improvement of response and survival with the combination of chemotherapy and cetuximab in the first-line treatment of non-small-cell lung cancer (NSCLC) »» Better results of EGFR TKI over first-line chemotherapy in the first-line treatment of NSCLC in selected populations 1970 Année 1980 1990 2000 Figure 2. Proportion d’adolescents (12-17 ans) commençant à fumer aux États-Unis, de 1940 à 2000. voies aériennes distales. Les facteurs étiologiques restent encore largement à découvrir, le tabagisme passif ayant probablement un rôle très modeste ; la question des facteurs environnementaux, hormonaux, génétiques ou même viraux se pose. Sur le plan biologique, les cancers du non-fumeur sont associés dans leur majorité (58 % des cas) à une mutation de l’EGFR ; à l’inverse, ils ne le sont que dans 4 % des cas à une mutation de K-ras, ce qui est assez logique puisque ces mutations sont théoriquement mutuellement exclusives. Si l’oncogène p53 est muté dans environ 48 % des cancers bronchiques du non-fumeur, son profil de mutation est radicalement différent de celui observé chez les fumeurs. Ces cancers ont la réputation d’avoir une prédominance féminine et de représenter une part importante des cancers pulmonaires de la femme en Asie. Ce dernier point est remis en cause par une étude épidémiologique récente (3). Dans ce travail, l’incidence du cancer bronchique et la mortalité qui lui est liée ont été étudiées dans une population de non-fumeurs regroupés à partir de 13 cohortes. Les conclusions montrent que les taux de décès par cancer bronchique sont plus importants chez les hommes que chez les femmes. Contrairement à ce qu’indiquent les données déjà publiées (2), l’inci­ 28 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 1 - janvier 2009 dence des cancers bronchiques au-delà de 40 ans était similaire chez les hommes et les femmes. Les Afro-Américains et les personnes d’origine asiatique vivant en Corée et au Japon avaient une mortalité plus importante que les personnes d’origine européenne. L’incidence du cancer bronchique chez les femmes était plus importante en Asie de l’Est que dans les autres régions du monde où l’incidence du tabagisme chez les femmes est faible. Marqueurs génétiques de prédisposition aux cancers bronchiques Les études pangénomiques sont un formidable outil de compréhension des maladies. Cette année, plusieurs travaux ont porté sur des polymorphismes génétiques pouvant conditionner l’apparition de cancers bron­c hiques. Trois publications se sont intéressées à des polymorphismes observés sur le chromosome 15 (4-6) ; elles observent de façon concordante une variation dans la même région du bras long de ce chromosome (15q24/15q25.1) associée à l’apparition d’un cancer bronchique. Il est dossier thématique intéressant de noter que, parmi les gènes de cette région, il y a ceux qui codent pour une sous-unité des récepteurs nicotinique et acétylcholine. Ces sousunités des récepteurs nicotinique et acétylcholine (CHRNA5, CHRNA3 et CHRNB4) sont exprimées dans les neurones et d’autres tissus, en particulier les cellules épithéliales alvéolaires, les cellules pulmonaires neuro-endocrines et les cellules de cancers bronchiques, et elles peuvent fixer les N’-nitrosonornicotines et d’autres carcinogènes pulmonaires potentiels. Si ces trois études de grande taille se reproduisent et démontrent une association forte entre les polymorphismes de 15q24/­15q25.1 et les cancers bronchiques, leurs conclusions sont toutefois différentes : l’association entre le polymorphisme et le cancer est-elle directe, ou se fait-elle par l’intermédiaire du comportement tabagique ? T.E. ­T horgeirsson (4) associe le polymorphisme 15q24/­1 5q25.1 au nombre de cigarettes fumées par jour et au degré quantifié de dépendance tabagique. Cet auteur suggère que l’association avec les cancers bronchiques se fait au travers de la dépendance tabagique et propose un modèle de corrélation gène-environnement dans la pathogénie du cancer bronchique. Les deux autres études (5, 6) ont examiné les polymorphismes 15q24/­15q25.1 chez des patients atteints de cancer bronchique et chez des témoins contrôles. Elles arrivent à une conclusion opposée, établissant l’association du polymorphisme 15q24/­15q25.1 avec le cancer bronchique mais non avec la dépendance tabagique. Il est tout à fait possible qu’une partie de la différence entre les conclusions de ces trois études soit liée à l’enregistrement des données épidémiologiques concernant le tabagisme d’une part et, d’autre part, à des différences dans les groupes fumeurs et contrôle. La majorité des équipes regroupe sous le terme “fumeur” les fumeurs actuels et les anciens fumeurs alors que les “jamais fumeurs” sont ceux qui consomment moins de 100 cigarettes dans leur vie. L’association entre le polymorphisme 15q24/15q25.1 et le cancer chez les non-fumeurs est aussi observée (5). Un article publié récemment soutient que le polymorphisme 15q24/15q25.1 agirait aussi bien sur la dépendance au tabac que sur le cancer du poumon, et ce de manière directe (7). Ces études méritent confirmation, avec des cohortes mieux définies sur le plan des facteurs de risque épidémiologiques. Elles doivent en outre associer ces polymorphismes à d’autres qui restent à découvrir, et corréler ces données aux différents types histologiques ainsi qu’aux données déjà connues sur ces cancers. D’autres travaux sur le chromosome 5 mettent en évidence des polymorphismes au niveau de la région 5p15.33. Cette étude portant sur 3 259 cas et 4 159 contrôles, répliquée sur 2 899 cas et 5 573 contrôles, met en évidence 2 variants, rs402710 et rs2736100. Ces polymorphismes sont aussi associés à un risque plus élevé de cancer bronchique. La région 5p15.33 contient à la fois les gènes TERT, qui code pour une sous-unité de la télomérase, et CLPTM1L (ou CRR9), dont la fonction est moins claire mais qui serait un gène de résistance au cisplatine dans certaines lignées cellulaires cancéreuses. Le mode d’action de ce gène pourrait être d’induire l’apoptose des cellules pulmonaires exposées aux carcinogènes du tabac. L’un des deux polymorphismes, rs402710, était associé au risque de cancer du poumon aussi bien chez les fumeurs, passés ou présents, que chez les non-fumeurs. Ces données sont-elles applicables à des situations cliniques ? Certaines compagnies pourraient proposer un conseil génétique fondé sur l’étude de ces polymorphismes, ce qui pourrait ensuite conduire soit à des tests de diagnostic précoce, soit à des modifications du comportement tabagique. Les résultats des tests peuvent cependant avoir pour effet de rassurer le patient fumeur et de le conduire à continuer de fumer. De plus, cela nuira au message de santé publique visant à lutter contre le tabagisme dans la population générale. Enfin, si certains sujets sont génétiquement résistants à l’effet des carcinogènes du tabac, il est très probable qu’ils ne soient pas protégés contre les autres maux du tabagisme que sont les atteintes cardio-vasculaires et les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO). Traitement des carcinomes non à petites cellules de stades IIIB/­IV Nouvelles molécules et choix thérapeutique fondé sur l’histologie Le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) de stades IIIB/IV devient de plus en plus complexe. Nous disposons, en première ligne, de plusieurs possibilités de chimiothérapie, certaines étant associées à du bévacizumab, et, en deuxième ligne, de 3 modalités différentes de traitement : docétaxel, pémétrexed et erlotinib. Cette dernière molécule est aussi une excellente alternative en troisième ligne. Le bévacizumab est proposé La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 1 - janvier 2009 | 29 dossier thématique Rétrospective 2008 Cancer bronchique en première ligne thérapeutique, l’AMM ayant été obtenue à la fin de 2007. Les critères de choix de ce traitement reposent sur la toxicité du bévacizumab, qu’il s’agit de limiter, et particulièrement sur le risque hémorragique. Cette première AMM prend en compte pour la première fois dans les CBNPC le type histologique, et, du fait d’un risque hémorragique trop important, il n’est pas recommandé de traiter par bévacizumab les patients porteurs d’une tumeur ayant un composant épidermoïde majoritaire. L’étude présentée à Séoul par G.V. ­Scagliotti et publiée cette année dans le Journal of Clinical Oncology (8) justifie que l’on fonde de façon plus systématique le choix du traitement sur l’histologie. Dans cette étude de phase III, 1 725 patients ont été randomisés en 2 groupes de traitement : pémétrexed-cisplatine (862 patients) et gemcitabinecisplatine (863 patients). Une efficacité similaire en termes de réponse et de survie chez l’ensemble des patients a été mise en évidence. En revanche, dans le groupe des patients porteurs d’un adénocarcinome ou d’un cancer à grandes cellules, on observe un bénéfice significatif en termes de survie globale (SG). La réduction du risque de décès est de 0,84 dans le groupe adénocarcinome (847 patients) et de 0,68 dans le groupe des cancers à grandes cellules. Cette étude a justifié l’AMM du pémétrexed en première ligne de traitement en association avec le cisplatine dans les adénocarcinomes et les cancers à grandes cellules. Cette AMM de première ligne a été suivie d’une modification de l’AMM du pémétrexed en monothérapie de deuxième ligne, que les conditions de prescription limitent aux mêmes types histologiques que pour la première ligne. Ces données d’études cliniques conduisent à la distinction d’un groupe histologique “non épidermoïde”. Cette séparation a déjà été observée dans le passé : ainsi, A. ­Ardizzoni (9), dans une méta-analyse des études comparant cisplatine et carboplatine, retrouve une plus grande efficacité du cisplatine dans le sous-groupe “non épidermoïde” et chez les patients recevant un cytotoxique de troisième génération. Les adénocarcinomes sont actuellement le type histologique qui bénéficie le plus des progrès thérapeutiques, le bévacizumab et le pémétrexed enrichissant l’arsenal thérapeutique de première ligne. En deuxième ligne, cette histologie est aussi un facteur prédictif de réponse pour les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) de l’EGFR (10). La situation des carcinomes à grandes cellules est plus complexe : bien que les études (8) démontrent un effet thérapeutique favorable pour ce type histologique, il faut 30 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 1 - janvier 2009 souligner la très grande hétérogénéité de ce groupe, qui est en partie un type histologique “fourre-tout” où l’on regroupe par défaut les cancers qui ne sont ni des cancers épidermoïdes, ni des adénocarcinomes. Si d’authentiques cancers à grandes cellules existent sûrement, la diversité de ce groupe impose d’interpréter avec prudence les résultats un peu globalisants des essais cliniques. Les carcinomes épidermoïdes sont actuellement et probablement temporairement le parent pauvre des CBNPC, exclus des options thérapeutiques précédentes soit du fait d’un risque de toxicité, soit du fait de résultats non améliorés par les nouveaux traitements. On doit noter cependant que, dans l’étude BR21 comparant erlotinib et placebo, l’amplitude du bénéfice de l’utilisation de l’erlotinib est comparable à ce que l’on observe dans les autres sous-types histologiques (11), ce qui justifie complètement l’utilisation de l’erlotinib dans cette population. L’arrivée de nouvelles thérapeutiques ciblées, telles que le cétuximab ou les médicaments ciblant l’IGF-1R, va probablement modifier la situation dans ce groupe histologique. Au-delà de ces résultats, il apparaît clairement que, dans l’avenir, le choix thérapeutique va passer d’un concept très large de “carcinome non à petites cellules” à un choix prenant en compte l’histologie et sûrement des caractéristiques moléculaires telles que, par exemple, pour l’erlotinib, le statut de K-ras et celui de l’EGFR (12). Cela souligne la nécessité de modifier nos habitudes diagnostiques en privilégiant autant que faire se peut les prélèvements tissulaires biopsiques permettant la réalisation d’analyses immunohistochimiques ou moléculaires les plus complètes possibles. Durée de traitement et maintenance La durée de traitement en matière de chimiothérapie a été l’objet de plusieurs études, qui ont toutes conduit à la réduction de nombre de cycles de traitement. Dans les recommandations publiées (13), le nombre de cycles retenu est compris entre 4 et 6. Plusieurs lignes de traitements étant désormais possibles, et dans la mesure où ces thérapeutiques sont responsables d’effets indésirables parfois importants, il paraît nécessaire de définir le plus précisément possible la durée de chaque ligne. La situation reste encore incertaine pour les deuxièmes lignes. L’erlotinib, pour sa part, est administré jusqu’à progression ou toxicité inacceptable. En revanche, la dossier thématique situation a été assez bien clarifiée pour les premières lignes, plusieurs études et une méta-analyse étant disponibles (14, 15). La majorité des études plaide pour une utilisation courte de la chimiothérapie, et certaines publications considèrent qu’il est prudent de se limiter à 4 cycles pour le traitement de première ligne (16). Une étude coréenne publiée cette année (17) confirme l’absence de bénéfice en termes de SG à poursuivre la chimiothérapie au-delà de 4 cycles ; cependant, elle montre un bénéfice en termes de survie sans progression (SSP) pour les patients qui poursuivent la chimiothérapie jusqu’à 6 cycles. Ce bénéfice semble bien modeste au regard de la toxicité additionnelle de ces 2 cycles de chimiothérapie supplémentaires, d’autant plus que ceux-ci semblent limiter la possibilité d’un traitement de deuxième ligne (17). Cette limitation du nombre de cycles de chimiothérapie de première ligne pose naturellement la question d’un éventuel traitement de maintenance. Le concept de traitement de maintenance, ­c’est-à-dire d’un traitement administré chez les patients stables ou répondeurs immédiatement après la première ligne, peut s’­appliquer à la fois à la chimiothérapie et aux thérapeutiques ciblées. Le concept et les modalités de la maintenance sont discutés, certains considérant que les molécules utilisées dans cette phase doivent être choisies parmi celles utilisées pendant le traitement initial, d’autres études choisissant un traitement de maintenance différent de celui de la première ligne. Plusieurs études actuellement en cours évaluent ce concept de maintenance ; elles concernent la chimiothérapie et les TKI de l’EGFR (étude SATURN, comparant l’erlotinib à une simple surveillance, étude IFCT-GFPC 0502, confrontant l’erlotinib à la gemcitabine en monothérapie ou à une simple surveillance). Dans une étude japonaise présentée au congrès de l’ASCO (18), 598 patients atteints de cancer de stades IIIB ou IV, de performance status (PS) 0 ou 1 ont été traités soit par 3 cycles de chimiothérapie puis géfitinib, soit par chimiothérapie seule. Il s’agissait majoritairement d’adénocarcinomes (467 cas). Le traitement le plus fréquemment administré était l’association paclitaxel-carboplatine (64 % et 65 % respectivement dans les 2 groupes). Dans cette population sélectionnée de patients japonais, le traitement séquentiel par géfitinib améliore la SSP, mais n’influe pas sur la SG. Les analyses de sous-groupes sont surprenantes : il n’y a pas d’effet sur la survie dans le groupe de patients non fumeurs traités par géfitinib, alors que, contre toute attente, on en observe un chez les fumeurs, en particulier chez les porteurs d’adénocarcinomes. L’absence d’effet viendrait probablement du fait que les patients reçoivent du géfitinib au moment de la deuxième ligne thérapeutique dans le groupe chimiothérapie seule. Le géfitinib a un effet positif sur la SG pour tous les patients porteurs d’adénocarcinomes, qu’ils soient fumeurs ou non. Une autre étude de phase II (FASTACT) [19], réalisée aussi en Asie, compare un groupe de 78 patients atteints de cancer de stades IIIB/­I V traités par 6 cycles de gemcitabine et cisplatine suivis d’erlotinib en cas de progression à un groupe de 76 patients traités par la même chimiothérapie associée à de l’erlotinib prescrit de J15 à J28 de chaque cycle puis en traitement de maintenance jusqu’à progression. Le groupe traité par l’erlotinib et la chimiothérapie a une meilleure SSP (médiane de 31,3 contre 23,7 semaines ; p = 0,01) et un meilleur taux de réponse (36,8 % contre 24,4 %). La maintenance par bévacizumab a fait partie du schéma de l’étude pivotale ECOG ayant conduit à l’enregistrement du bévacizumab en première ligne (20), et c’est surtout pour satisfaire aux modalités de cette étude d’enregistrement, en l’absence d’étude randomisée, que s’est imposé le maintien du traitement antiangiogène jusqu’à progression ou intolérance. En ce qui concerne la chimiothérapie, la maintenance ne peut être qu’une monothérapie, la toxicité devant être limitée. La vinorelbine a été étudiée, sans que son intérêt soit mis en évidence dans ce contexte (21) ; la gemcitabine a montré un avantage en matière de temps jusqu’à progression (TTP) sans montrer de bénéfice en termes de SG (22). Deux études ont été présentées, l’une au congrès de l’ASCO 2007, portant sur l’utilisation du docétaxel soit en maintenance, soit au moment de la rechute, l’autre à l’ASCO 2008, portant sur son utilisation avec le pémétrexed. Dans l’étude présentée par P. ­Fidias à l’ASCO 2007 (23), la prescription de docétaxel immédiatement après un traitement d’induction chez des patients répondeurs ou stables après 4 cycles de gemcitabine et cisplatine permettait d’obtenir une meilleure SSP que dans un groupe de patients recevant la même chimiothérapie d’induction, mais auxquels le docétaxel n’était prescrit qu’au moment de la progression ultérieure. Le pémétrexed, quant à lui, a été comparé à un placebo en monothérapie de maintenance administrée à des patients contrôlés après 4 cycles de chimiothérapie à base de platine (sans pémétrexed) dans une étude ayant pour critère de jugement principal la SSP (24). Le bénéfice en termes de SSP se révèle très significatif, avec un HR de 0,599 (0,49-0,73). En revanche, l’effet sur la SG (données préliminaires) n’atteint pas Références bibliographiques 1. Jemal A, Thun MJ, Ries LAG et al. 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Nouveaux traitements ciblés et traitements ciblés en première ligne Dans le numéro spécial ASCO 2008 de La Lettre du Cancérologue, les résultats de traitements innovants ciblant l’IGF-1R ont déjà été rapportés. L’insulin-like growth factor 1 (IGF-1) est un facteur de croissance présentant 70 % d’homologie avec l’insuline, principalement sécrété par le foie en réponse à la sécrétion d’hormone de croissance (GH). Un essai randomisé de phase Ib-II portant sur l’association à la chimiothérapie de l’anticorps monoclonal humanisé anti-IGF-1R en première ligne de traitement des CBNPC métastatiques ou localement avancés (IIIB) a été présenté récemment (25). Cent cinquante patients ont été inclus. Les taux de réponse étaient de 32 % dans le bras chimiothérapie seule contre 46 % dans le bras anti-IGF-1R. De plus, le taux de réponse observé pour les nonadénocarcinomes était de 52 % dans le bras antiIGF-1R, contre 33 % dans le bras chimiothérapie. Il semble y avoir un effet dose, avec des taux de réponse spectaculaires dans les cas de carcinomes épidermoïdes (78 %). La tolérance de ce nouveau médicament a été bonne, avec un effet indésirable spécifique à type d’hyperglycémie. Cet effet est probablement lié à l’inhibition de cette voie, en redondance, pour le contrôle de la glycémie, avec celle de l’insuline. Le cétuximab est un anticorps monoclonal ciblant l’EGFR. En cancérologie thoracique, plusieurs études ont montré la faisabilité et l’intérêt potentiel de l’association cétuximab et chimiothérapie dans les CBNPC. Leurs résultats ont été confortés par ceux de l’étude FLEX, présentés en session au congrès de l’ASCO 2008 (26). Cette étude a comparé, chez 1 129 patients de stades IIIB/IV, exprimant HER1 en immunohistochimie, une chimiothérapie conventionnelle (cisplatine et vinorelbine) associée au cétuximab à cette même chimiothérapie 34 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 1 - janvier 2009 sans cétuximab. Elle montre un bénéfice en termes de SG mais non en SSP. Le bénéfice en SG avec le cétuximab était plus marqué dans les populations caucasiennes, la médiane passant de 9,1 mois à 10,5 mois (p = 0,0025). Étonnamment, aucune différence de survie n’était relevée dans les populations d’origine asiatique. Il est possible que les résultats de l’étude aient été influencés par l’utilisation en deuxième ligne des TKI de l’EGFR, surtout dans le groupe contrôle, moins dans le groupe traité par cétuximab. On note un excès surprenant de cas de neutropénie et, comme attendu, des réactions cutanées dans le groupe des patients traités par cétuximab. On peut s’étonner de l’absence de différence en termes de SSP, mais cela est sûrement biaisé par le mode d’administration des médicaments : les patients traités par cétuximab hebdomadaire en maintenance après l’association sont revus plus souvent que ceux du groupe chimiothérapie seule, ce qui permet de poser le diagnostic de progression plus tôt et, de ce fait, induit un biais d’estimation de la SSP. La question de la sélection des patients les plus à même de bénéficier de l’association cétuximab et chimiothérapie est posée. Parmi les marqueurs biologiques à l’étude, l’immunohistochimie anti-HER1 n’est probablement pas suffisante, et on attend les données concernant l’analyse de l’amplification de l’EGFR par FISH, ou de la mutation de K-ras. La place du cétuximab dans la stratégie de première ligne des CBNPC est à définir, en tenant compte des éventuels marqueurs biologiques prédictifs d’efficacité. Les résultats de l’étude FLEX sont déjà en partie confortés par d’autres études et, en particulier, par celle qui, évaluant une chimiothérapie à base de carboplatine et de paclitaxel ou de docétaxel associée ou non à du cétuximab, montre une amélioration significative de la réponse avec le cétuximab (26 % contre 17 % ; p = 0,0066). Les résultats préliminaires de cette dernière étude ne montrent pas encore d’amélioration de la survie (27). Enfin, une méta-analyse est en cours, regroupant les études avec le cétuximab. L’utilisation des TKI de l’EGFR en première ligne a été étudiée par plusieurs auteurs dans des populations de patients sélectionnés sur des critères radiologiques ou biologiques prédictifs de réponse. Une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology s’est intéressée aux patients porteurs de mutations de l’EGFR (28). Les mutations, en particulier celles observées sur les exons 19 et 21, sont associées à des taux importants de réponse aux TKI de l’EGFR (29-31). L’étude multicentrique dossier thématique 20 Évolution de la taille tumorale (%) iTARGET a évalué de façon prospective l’administration en première ligne de géfitinib à des patients souffrant de CBNPC avancé ou métastatique et porteurs de mutations de l’EGFR. Les patients porteurs de mutations retrouvées sur les exons 18 à 21 étaient traités par 250 mg/­j de géfitinib jusqu’à progression ou toxicité inacceptable. Les mutations ont été recherchées chez 98 patients, et retrouvées chez 34 (35 %) d’entre eux. Les mutations de l’EGFR étaient principalement des délétions de l’exon 19 (53 %) et la mutation L858R (26 %) ; cependant, 21 % des cas de mutation étaient moins communs (insertions de l’exon 20, mutations T790M/L858R, G719A et L861Q). Trente et un patients ont reçu du géfitinib. Le taux de réponse était de 55 %, et le temps médian jusqu’à progression de 9,2 mois. Le taux de réponse et l’évolution de la taille des lésions sous traitement (figure 3) différaient en fonction de la mutation. Sept patients porteurs de la mutation L858R sur 9 (78 %) étaient répondeurs, contre 10 patients sur 17 (59 %) pour la délétion 19. Aucune réponse n’a été observée, mais seulement des stabilités de 2 à 10 mois, chez 4 des 5 patients porteurs de mutations atypiques. Cette différence de réponse a déjà été relevée par d’autres auteurs (32), qui ont aussi noté l’excellent taux de réponse aux TKI lorsque des mutations de l’EGFR sont présentes. Le traitement était globalement bien toléré, seuls 13 % des patients présentant une toxicité de grade 3 (dont une atteinte pulmonaire). Deux patients porteurs des mutations classiques ont résisté d’emblée ; ils étaient aussi porteurs des marqueurs de résistance que sont la mutation T790M et l’amplification de MET. La première étude comparant une chimiothérapie de première ligne par paclitaxel et carboplatine (33) à une monothérapie par géfitinib 250 mg chez des patients non fumeurs ou anciens petits fumeurs a été présentée au congrès de l’ESMO 2008. Dans cette population de 1 217 patients, le taux moyen de mutations de l’EGFR était de 59,7 %. Les hommes et les anciens petits fumeurs avaient un taux plus faible de mutations, respectivement de 49 % et 46,9 %. La SSP était nettement améliorée dans le groupe traité par géfitinib, avec 25 % de patients sans progression à 12 mois alors que, dans le groupe de patients traités par paclitaxel et carboplatine, seuls 7 % des patients n’avaient pas progressé (p < 0,0001). Quand on comparait dans cette cohorte les patients avec mutation de l’EGFR à ceux sans mutation, la différence en termes de SSP était encore plus évidente. Le géfitinib était très supérieur à la chimiothérapie dans le groupe muté, alors que 0 – 20 – 40 – 60 – 80 Délétion L858R Atypique – 100 Figure 3. Évolution des mensurations tumorales des lésions prises pour cible après un traitement de première ligne par géfitinib chez des patients porteurs de mutations de l’EGFR (chaque barre de l’histogramme représente un patient, les couleurs représentent le type de mutation). l’inverse était observé dans le groupe non muté. Il est intéressant de noter que, dans le groupe muté, la différence de survie apparaît après le quatrième mois, au moment où la chimiothérapie est arrêtée, alors que le groupe traité par géfitinib continue le traitement. Les TKI de l’EGFR sont manifestement une option intéressante en première ligne thérapeutique dans des populations sélectionnées. L’absence de tabagisme pourrait être un moyen simple de sélectionner en première approche les patients les plus à même de bénéficier de ces traitements, et la recherche de mutations sera sans doute un moyen de prévoir quels seront les patients les plus sensibles au traitement à l’intérieur d’une population présélectionnée. Dans ce contexte, la mise à disposition de plateformes technologiques permettant de rechercher de façon reproductible ces mutations paraît être un objectif de première importance. Conclusion Manifestement, l’algorithme décisionnel de prise en charge des CBNPC de stades IIIB/­IV se complexifie, avec la possibilité aujourd’hui de choisir les traitements en fonction de l’histologie, que ce soit pour obtenir une efficacité supplémentaire ou pour éviter une toxicité excessive, puis, dans l’avenir, avec des questions intégrant des facteurs biologiques prédictifs de réponse génomiques (34) ou éventuellement protéomiques, et une transition des traitements administrés et choisis de façon non spécifique vers une approche sur mesure. L’application en routine prendra du temps, celui nécessaire à la définition de ces stratégies, mais aussi à la réalisation de façon reproductible et fiable des tests biologiques indispensables au choix thérapeutique. ■ 21. Westeel V, Quoix E, MoroSibilot D; for the French Thoracic Oncology Collaborative Group. Randomized study of maintenance vinorelbine in responders with advanced non-small-cell lung cancer. 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