République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf Département d’Electrotechnique Faculté de Génie Electrique THÈSE En vue de l’obtention du Diplôme de Doctorat Présentée et Soutenue par : Ait Mimoune Hamiche Intitulé Le lien Eau - Energie: Une analyse complète (Le cas de l'Algérie) Domaine Spécialité Intitulé de la Formation : Science Technique : Electrotechnique : Production d’énergie électrique à partir de sources renouvelables Le jury est composé de : Pr, Samir Flazi Pr, Amine Boudghene Stambouli Pr, Noureddine Yassaa Pr, Abdellatif Zerga Pr, Abdelkarim Khaldi Président Rapporteur Examinateur Examinateur Examinateur Année Universitaire 2015 / 2016 USTO-MB USTO-MB CDER Univ.Tlemcen USTO-MB Dédicace Je remercie dieu tout puissant pour le courage et la force qui m’a donné pour finir ce travail, A mes parents, qui n’ont jamais cessé de prier pour moi, que dieu les protège, A ma femme, A mes petits aimable enfants ALAA et WASSIM A toute ma famille du plus grand au tout petit. Vous vous êtes dépensés pour moi sans compter, En reconnaissance de tous les sacrifices consentis par tous et chacun pour me permettre d’atteindre cette étape de ma vie. Avec toute ma tendresse. Je dédié ce travail Remerciements Je suis extrêmement reconnaissant pour les gens qui m'ont soutenu au cours de l’élaboration de cette thèse. Tout d'abord, je remercie sincèrement mes Encadreurs le professeur Amine Boudghene Stambouli et le professeur Flazi Samir pour leur commentaires perspicaces, pour avoir ouvert mes yeux sur le monde de la philosophie et de l’économie et pour m’encourager à toujours chercher le positif dans des situations qui semblent autrement. Je remercie le Dr Cheddad Mohemed de la faculté des sciences humaines de l’université de Tiaret pour son apport précieux dans des moments critiques, le Dr Karim Belakhder de l'Université de Blida pour ses commentaires utiles sur le chapitre 4 et le Dr Mihoub youcef du département génie électrique de l’université de Tiaret pour ses conseils précieux. Le département électrotechnique de la Faculté de génie électrique de l’USTO pour le soutien financier de cette recherche, pour laquelle je suis reconnaissant. Je tiens également à souligner l'aide des cadres de l’office nationale des statistiques (ONS) et en particulier le directeur de la publication : Mounir Khaled BERRAH. Les données requises pour cette recherche ont été considérables. De nombreuses personnes des déférentes organisations (Sonelgaz, Sonatrach et ADE Tiaret .etc.) ont été volontaires de leur temps et de leur effort pour répondre à mes demandes de données et d’informations. Pour ma famille, je vous remercie beaucoup pour le soutien que vous m'avez donné pour me concentrer sur mes activités scientifiques. Je suis particulièrement reconnaissant à ma mère OUIZA et mon père MAMICH pour leurs mots d'encouragement tout au long de la recherche. Pour ma femme HASSINA, les mots ne peuvent décrire combien je suis reconnaissant pour ton soutien et ton amour. Je suis très heureux de t’avoir rencontré et partager une telle expérience avec toi. Sommaire Dédicace i Remerciements ii Sommaire iii Liste des figures vi Liste des tableaux vii Liste des annexes viii Liste des Publications et Conférences ix Liste des abréviations x Résumé xiv Chapitre 1 Introduction générale 1.1 Objectifs de la recherche 7 1.2 Cadre de recherche 8 1.2.1 théorie intégrale - une philosophie de guidage 10 1.2.2 Les méthodes de recherche 10 1.3 Analyse des données 13 1.4 Organisation de la thèse 15 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie 2.1 Introduction 17 2.2 Les liens émergents entre l'eau et l'électricité 17 2.2.1 liens de production 20 2.2.2 Liens de transport 20 2.2.3 Liens de consommation 20 2.3 La nature de lien 20 2.3.1 La dimension environnementale 21 2.3.2 dimension technologique 22 2.3.3 La dimension économique 23 2.3.4 La dimension sociale 24 2.3.5 La dimension politique 25 2.3.6 Analyse approfondie 25 2.4 Méthodologies d’étude du lien 26 2.5 Un review de quelques études à travers le monde 28 2.5.1 Résumé des études 28 2.5.2 Principales limites des études présentées 31 2.6 Conclusion 36 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré 3.1 Introduction 38 3.2 La théorie intégrale - une philosophie de guidage 38 3.2.1 Le cadre AQAL 39 3.2.2 Pluralisme méthodologique intégré 41 3.2.3 Influence de la théorie intégrale sur l’étude du lien eau-énergie 44 3.3 Cadre méthodologique 45 3.4 L'analyse historique 47 3.5 L’analyse entrées-sorties 48 3.5.1 Contexte théorique 50 3.5.2 Les modèles d'entrées-sorties pour l’Algérie 53 3.5.3 L'analyse des entrées-sorties du lien énergie-eau 56 3.5.4 Validation du modèle 61 3.6 Les élasticités des prix 62 3.7 Analyse de Scénario 63 3.7.1 Développement de scénarios d'eau et d'énergie 64 3.7.2 Modélisation de scénario en utilisant l'analyse entrées-sorties 67 3.8 L’évaluation des implications politiques 73 3.9 Conclusion 74 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie 4.1 Introduction 75 4.2 Les premiers développements dans les deux industries (Avant 76 1962) 4.2.1 Industrie de l'eau en milieu urbain 77 4.2.2 industrie de l'eau en milieu rural 77 4.2.3 Industrie de l'électricité 78 4.2.4 lien eau-énergie 82 4.3 Création de fondations (1962-1969) 85 4.3.1 Industrie de l'eau en milieu urbain 85 4.3.2 Industrie de l'eau en milieu rural 86 4.3.3 Industrie de l'électricité 86 4.3.4 lien eau-énergie 87 4.4 Expansion et pressions pour le changement (1969-1999) 88 4.4.1 industrie de l'eau en milieu urbain 90 4.4.2 industrie de l'eau en milieu rural 91 4.4.3 Industrie de l'électricité 92 4.4.4 lien eau-énergie 93 4.5 Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011) 95 4.5.1 industrie de l'eau en milieu urbain 97 4.5.2 industrie de l'eau en milieu rural 100 4.5.3 Industrie de l'électricité 101 4.5.4 lien eau-énergie 106 4.6 Conclusion 110 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) 5.1 Introduction 110 5.2 Explorer les liens sectoriels dans l'économie Algérienne 111 5.2.1 Les secteurs de l'électricité 115 5.2.2 Les secteurs de l'eau 116 5.2.3 Autres secteurs de production 117 5.2.4 Analyses 122 5.3 Les besoins de l'eau pour les secteurs de l'énergie 5.3.1 Les résultats empiriques 123 123 5.3.2 Comparaison avec d'autres rapports 126 5.3.3 Analyses 127 5.4 Les intensités énergétiques pour les secteurs de l'eau 129 5.4.1 Les résultats empiriques 130 5.4.2 Comparaison avec d'autres rapports 132 5.4.3 Analyse 132 5.5 Conclusion 133 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) 6.1 Introduction 135 6.2 Les liens physiques entre l'eau et l'énergie 135 6.2.1 Les besoins d’eau et d'énergie pour les autres secteurs 136 6.2.2 Corrélation entre les besoins d'eau et d'énergie 142 6.3 Exploration des compromis politiques 6.3.1 Les résultats empiriques 6.4 Les élasticités des prix de l’eau et de l’électricité 6.4.1 Les résultats empiriques 6.5 Conclusion 145 147 150 151 156 Chapitre 7 Analyse des scénarios alternatifs de l'eau et de l'énergie 7.1 Introduction 161 7.2 Un état d’art sur les technologies de l'eau et de l'électricité 162 7.2.1 Les technologies d'approvisionnement en eau 162 7.2.2 Les technologies de production d'électricité 164 7.3 Le développement de scénarios eau-énergie 172 7.3.1 Les hypothèses d’eau et d'énergie 173 7.3.2 Une description des quatre scénarios 180 7.4 Les résultats empiriques 184 7.4.1 L'eau pour les secteurs de l'électricité 184 7.4.2 L'énergie pour les secteurs de l'eau 188 7.5 Conclusion 195 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations 8.1 Introduction 197 8.2 Aperçu sur la politique actuelle 197 8.3 Les implications du lien eau-énergie 201 8.4 Les recommandations politiques 206 Chapitre 9 Conclusions et perspectives 9.1 Conclusions 214 9.2 Recommandations pour les futures recherches 221 Liste des figures Figure 1-1 L'importance du Gaz dans l'industrie de l'électricité en Algérie 5 Figure 1-2 Cartes des Bassins hydrogéologiques et du réseau électrique de 7 l'Algérie Figure 1-3 Le cadre méthodologique de la recherche 9 Figure 2-1 Les liens de production, transport et consommation d’eau et 19 d’électricité Figure 3-1 Quadrants de la connaissance humaine 39 Figure 3-2 Le cadre AQAL et le développement humain 40 Figure 3-3 Principales méthodologies associées aux quatre quadrants 42 Figure 3-4 Position des méthodes de recherche dans le cadre AQAL 45 Figure 3-5 Structure de base d'un tableau entrées-sorties 51 Figure 3-6 Matrice des Scénario adoptée par cette recherche 65 Figure 3-7 Étapes pour mettre à jour le modèle d'entrée-sortie pour une 69 année future Figure 3-8 Illustration des trois étapes utilisées pour développer des 70 modèles d'entrées-sorties pour l’année 2030 Figure 4-1 Photos des centrales 81 Figure 4-2 Marché de l’électricité Algérien 103 Figure 4-3 L’évolution de la consommation en Gwh 108 Figure 5-1 Répartition des secteurs à forts liens en amont et /ou en aval 112 Figure 5-2 Changements de l'économie algérienne 117 (2000-2013) Figure 6-1 Corrélation entre l’eau brute totale et le besoin en énergie 144 primaire pour l’année 2000 Figure 6-2 Corrélation entre l’eau brute totale et le besoin en énergie 144 primaire pour l’année 2011 Figure 7-1. La répartition du programme Algérien des énergies 169 renouvelables à l’horizon 2030 (MW) Figure 7-2 Les phases du programme algérien des énergies renouvelables 170 Figure 7-3 Estimation de la demande en eau pour 2030 173 Figure 7-4 Estimation de l'approvisionnement en eau pour 2030 174 Figure 7-5 La demande et le mix de la fourniture en eau en 2030 dans les 175 quatre scénarios Figure 7-6 Estimation de la demande d'énergie pour 2030 176 Figure 7-7 Estimation de l'offre énergétique en 2030 177 Figure 7-8 Le mix de production d'électricité en 2030 dans les quatre 179 scénarios Liste des tableaux Tableau 2-1 Principales méthodologies adoptées par les recherches sur le 27 lien eau-énergie Tableau 2-2 Principales études eau-énergie 28 Tableau 3-1 Sélection des études entrée-sortie d’eau et d'énergie 49 Tableau 3-2 Les secteurs de production, les abréviations et les unités 54 hybrides Tableau 3-3 catégories des secteurs finaux 56 Tableau 3-4 Résumé des techniques d'entrée-sortie 57 Tableau 3-5 Équations d'intensité d’eau et d'énergie 59 Tableau 3-6 Les taux de croissance sectoriels relatifs (ri) 69 Tableau 3-7 Moyenne des taux de croissance économique g (t) pour 70 l’Algérie Tableau 4-1 Répartition du parc de production électrique en 2011 105 Tableau 4-2 Evolution Puissance installée 105 Tableau 4-3 Evolution de la consommation d’énergie dans le secteur de 108 l’eau Tableau 5-1 Les liens sectoriels en amont et en aval pour 2000 et 2011 113 Tableau 5-2 Le mix de production d’électricité en Algérie (en%) 115 Tableau 5-3 Les besoins d'eau directs et indirects pour les secteurs de 124 l'énergie en 2000 (ML/PJ) Tableau 5-4 Les besoins d'eau directs et indirects pour les secteurs de 124 l'énergie en 2011 (ML/PJ) Tableau 5-5 Comparaison des intensités de l'eau pour certains secteurs de 126 l'électricité (ML/GWh) Tableau 5-6 Les besoins énergétiques directs et indirects pour les secteurs 130 de l'eau en 2000 (MJ/ML) Tableau 5-7 Les besoins énergétiques directs et indirects pour les secteurs 130 de l'eau en 2011 (MJ/ML) Tableau 6-1 Les besoins d'eau directs et totaux (ML/100KDA) 137 Tableau 6-2 Les besoins directs et totaux d'énergie (MJ/100KDA de 2011) 138 Tableau 6-3 Les besoins totaux et les multiplicateurs pour 2000 et 2011 148 Tableau 6-4 matrice de corrélation pour 2000 149 Tableau 6-5 matrice de corrélation pour 2011 149 Tableau 6-6 Les élasticités-prix propres: l'eau (ηww) 152 Tableau 6-7 Les élasticités-prix propres: l'électricité (ηee) 152 Tableau 6-8 Les élasticités prix croisés: demande d’eau et le prix 152 électricité (ηwe) Tableau 6-9 les élasticités prix croisés: demande d’électricité et le prix 153 d’eau (ηew) Tableau 6-10 Sommaire des résultats sectoriels 157 Tableau 7-1 Consommation énergétique des différentes sources d’eau 163 Tableau 7-2 Le programme de développement des énergies renouvelables 170 Tableau 7-3 Spécifications techniques d'approvisionnement de l'eau 175 Tableau 7-4 Répartition des stratégies pour répondre à la demande 175 supplémentaire de l'eau en 2030 (%) Tableau 7-5 Comparaison des prévisions de la demande d'électricité 176 Tableau 7-6 Les projets engagés 177 Tableau 7-7 La capacité existante qui devrait prendre sa retraite d'ici 2030 178 Tableau 7-8 Nouvelle capacité nécessaire pour répondre à la demande 179 d'électricité en 2030 (MW) Tableau 7-9 Résumé des variables de scénario 180 Tableau 7-10 L’eau nécessaire pour produire la demande finale 185 d'électricité en 2030 (ML) Tableau 7-11 La moyenne pondérée totales des intensités d'eau pour 185 l'industrie de l'électricité (ML/PJ) Tableau 7-12 L’énergie nécessaire pour satisfaire la demande en eau en 189 2031 (PJ) Tableau 7-13 Les intensités énergétiques moyennes pondérées de 189 l'industrie de l'eau en milieu urbain (MJ/ML) Tableau 7-14 émissions de carbone estimées (Gg CO2) 192 Tableau 7-15 intensité de carbone (CO2 kg / ML) 192 Tableau 8-1 Résumé de la politique actuelle 199 Liste des annexes Annexe 1 Vingt principes de la théorie intégrale 230 Annexe 2 Les matrices de coefficients d'entrée-sortie 231 Liste des Publications et conférences Publications 1. Ait Mimoune Hamiche , Amine Boudghene Stambouli, Samir Flazi, A review on the water and energy sectors in Algeria :Current forecasts, scenario and sustainability issues, Renewable and Sustainable Energy Reviews 41 (2015) 261–276. 2. Ait Mimoune Hamiche 1, Amine Boudghene Stambouli,1, Samir Flazi, A review on the water and energy nexus, Renewable and Sustainable Energy Reviews (2016). 3. Ait Mimoune Hamiche, Amine Boudghene Stambouli,, SamirFlazi, ‘Desalination in Algeria: current state and recommendations for future projects, Renewable and Sustainable Energy Reviews (2016). Conférences 1. 4ème Forum Asie-Afrique sur l’énergie durable à l’USTO-MB d’Oran (1314 Mai 2014). avec l’article: “A review on the water and energy sectors in Algeria: Current Forecasts, scenario and sustainability issues” 2. Journée nationale scientifique et technique JNST 2014 au centre universitaire de Relizane (28-29 Avril 2014) avec l’article: “Régulateur Intelligent d’un Bâtiment d’élevage de Poules Pondeuses à Energie Solaire Appliqué pour Oravio Tiaret”. 3. Third International Conference on Power Electronics and Electrical Drives (ICPEED’14) Oran, December 10-11, 2014 avec l’article “Photovoltaic power plant for TMM (Tahlyat Myah Magtaa) of Oran in Algeria” . 4. Séminaire National sur l’Eau et l’Environnement (SNEE’2014) Chlef, les 26 et 27 novembre 2014 avec l’article: “Prospective Study of Water Sector in Algeria” 5. First International Conference on Electrical Engineering ICEEB’14 Biskra, December 07-08 2014 avec l’article : “Prospective Study of Energy Sector in Algeria” 6. 3rd International Conference on Information Processing and Electrical Engineering (ICIPEE’14) November 24-25, 2014 in Tébessa. Avec l’article “A review on the water and energy nexus”. 7. TMREES16 Technologies and Materials for Renewable Energy, Environment and Sustainability. 15th – 18th, April 2016 // BeirutLebanon avec l’article de “‘Desalination in Algeria: current state and recommendations for future projects”. 8. 3rd Annual International Forum on Water, 13-16 July 2015, Athens, Greece avec l’article de “A review on the water and energy nexus”. Liste des abréviations ONS Office nationale des statistique AC Courant alternatif OS Opérateur système (Filiale de Sonelgaz) AG agriculture EGA Electricité et gaz d’Algérie AQAL tous les quadrants tous les niveaux BIGCC biomasse cycle combiné à gazéification intégrée EPOT l'eau potable TG CC turbine à gaz cycle combiné CG cogénération CoV Coefficient de variation DC courant continu DESAL dessalement GAZ fourniture de gaz en détail PIB Produit intérieur brut GT Turbine à gaz GWh Gigawatt-heure HYDRO hydroélectricité CI Combustion interne TIC Technologie d’informations et de la communication EIR eau d’irrigation EPOT eau potable ASS assainissement IGCC Cycle combiné à gazéification intégrée PMI pluralisme méthodologique intégré GIEC Groupe intergouvernemental d'experts sur les changements climatiques kL kilolitre ACV analyse du cycle de vie MCE conseil ministériel sur l'énergie ML méga-litre MWh Mégawatt-heure CCN Conseil de la concurrence nationale PCN Politique de la concurrence nationale CNE Code national de l'électricité MNE Marché national de l'électricité O La production économique TGCO turbine à gaz à cycle Ouvert EP énergie primaire PJ péta-joules PV Photovoltaïque RECYCLE Eau recyclé RO osmose inverse ASS assainissement CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques AG Agriculture, sylviculture, pêche HYD Hydrocarbures STBP Services et Travx. Pub. Pétrolier MC Mines et carrières FMC Fabrication Matériaux de Construction CPC Chimie, Plastiques, Caoutchouc IAA Industries Agro-alimentaires TCB Textiles, confection, bonnèterie FCC Fabrication de Cuirs et Chaussures BPL Bois, Papiers et lièges ID Industries diverses TC Transport et communications HCR Hôtels –café- restaurants SFE Services fournis aux entreprises SFM Services fournis aux ménages TG Electricité (Turbine à gaz) TV Electricité (Turbine à vapeur) CC Electricité (Cycle combiné) DSL Diesel ER Energies renouvelables ONEDD l'Observatoire national pour l'environnement et le développement durable AND l'Agence nationale de gestion des déchets CNRB Centre national pour le développement des ressources biologiques CNTPP le Centre national des techniques de production plus ANCC l'Agence nationale pour les changements climatiques ICEM le Conseil intersectoriel de gestion de l'énergie APRUE l'Agence nationale pour la promotion et l'utilisation rationnelle de l'énergie. ملخص يرتبط قطاعي الماء والكهرباء ارتباطا وثيقا .إال أن اإلصالحات في هذين القطاعين في الجزائر ال تعترف بهذا االرتباط ،خصوصا وأن صانعو السياسة يحاولون إيجاد حلول فعالة للمشاكل المتفاقمة بفعل الجفاف و تغير المناخ. يقدم هذا البحث تحليالت عميقة للعالقة بين الماء والكهرباء -المعروفة أيضا باسم رابطة الماء-والطاقة في الجزائر.إستخدم هذا البحث إطارا منهجيا متكامال مستمدا من النظرية المتكاملة ( )la théorie intégraleو أسسه التحليلية تستند على مجموعة من الطرق البحثية مثل التحليل التاريخي ،تحليل المدخالت والمخرجات ، مرونة األسعار وتحليل السيناريوهات على المدى الطويل. وقد كشفت هذه الدراسة أن الروابط التاريخية الغير المنظمة بين الماء والكهرباء ،في غياب السياسات المتكاملة ،أدت إلى موازنة خاطئة بين الماء والطاقة. سيزداد الطلب على الكهرباء حتما بسبب الجفاف وتغير المناخ ،باإلضافة إلى أن تدابير التكيف في قطاع المياه من خالل السياسات التي تشجع االستثمار في التكنولوجيات المستهلكة بكثافة للطاقة كتحلية المياه ومعالجة مياه الصرف الصحي ستساهم كذالك في تغير المناخ. إن زيادة تكلفة الكهرباء بسبب ندرة المياه وتحديد حصص انبعاث الكربون ستزيد في أسعار الماء والكهرباء وإستراتيجيات إدارة الطلب في كل من القطاعين ستساعد في ضبط هذه األسعار ،ولكن فعاليتها ستنخفض إذا لم يتوقف االستثمار في تكنولوجيات المياه المستهلكة بكثافة للطاقة. وأظهرت التحاليل أيضا أن استراتيجيات الحد من استهالك الماء والكهرباء في القطاعات اإلنتاجية في الجزائر تعتمد على الطريقة التي يتم دمج هذه القطاعات في االقتصاد من حيث المساهمة في الناتج االقتصادي وتوليد الدخل ونمو معدل التشغيل. برامج إدارة الطلب وسياسات تسعير المياه التي تقلل من كثافة استعمال المياه والطاقة في القطاعات الرئيسية في الجزائر ستعود بال شك بالنفع على االقتصاد والبيئة ككل في الجزائر. اآلثار المستقبلية لرابطة الماء و الكهرباء عولجت من خالل تحليل سيناريوهات على المدى الطويل للجزائر لعام .2030وتبين التحاليل كيف أن القرارات السياسية ترسم الوضع التخاذ الخيارات من حيث الموازنة بين التكنولوجيات البديلة وإدارة الطلب. وبناءا على هذه النتائج ،تضع هذه الدراسة سلسلة من التوصيات ،وذلك أساسا إلعادة توجيه المنظمات المؤسسية القائمة ،والتدابير الحكومية وأنشطة الصناعات من أجل تشجيع التكامل بين السياسات المائية و الطاقة. على الرغم من أن هذا البحث يخص الجزائر ،إال أن نتائجه مهمة وصالحة لبلدان أخرى التي تشترك مع الجزائر في سياسة الماء والطاقة .باإلضافة إلى ذلك ،المفاهيم واألطر التي وضعت في هذا البحث هي أيضا مفيدة للمناطق األخرى التي تواجه مهمة وضع السياسات المناسبة لمعالجة مشاكل المياه والطاقة لديها. Résumé L’eau et l’électricité sont intiment liés. Les réformes politiques en Algérie dans les deux secteurs ne semblent pas reconnaître ce lien, d'autant plus que les décideurs tentent de trouver des réponses efficaces au problème des secteurs de l'eau et de l’énergie accentuées par des conditions de sécheresse et les changements climatiques. Cette recherche analyse en profondeur les relations entre l'eau et l'électricité – appelé aussi le lien eau-énergie - dans le contexte de l'Algérie. Cette recherche a utilisé un cadre méthodologique intégré. L'orientation philosophique pour l'élaboration de ce cadre est fourni par la théorie intégrale et ses fondements analytiques reposent sur un ensemble de méthodes de recherche tels que l'analyse historique, l'analyse des entrées-sorties, l'analyse de l'élasticité des prix et l'analyse des scénarios à long terme. Cette recherche a montré que les inextricables liens historiques entre l'eau et l'électricité, en l'absence de politiques intégrées, a donné lieu à des faux arbitrages entre l'eau et l’énergie. La sécheresse et les changements climatiques sont susceptibles d'augmenter la demande d'électricité et des mesures d'adaptation dans le secteur de l'eau contribuent potentiellement au changement climatique, par des politiques qui encouragent les investissements dans les technologies à forte intensité énergétique, comme le dessalement et le traitement avancé des eaux usées. L'augmentation des coûts de l'électricité à cause de la pénurie d'eau et la mise en place de quotas d'émissions de carbone vont surement faire augmenter les prix de l'eau et de l'électricité pour les utilisateurs finaux. Les stratégies de gestion de la demande dans les deux industries aideront à la lutte contre la hausse des prix, mais leur efficacité est réduite par l'investissement dans les technologies d'eau à forte consommation d'énergie. L'analyse a montré également que les stratégies visant à réduire les consommations d'eau et d'électricité des secteurs de production en Algérie est tributaire de la façon dont ces secteurs sont intégrés dans l'économie, en termes de contribution à la production économique, la génération de revenus et la croissance de l'emploi. Les programmes de gestion de la demande et les politiques de tarification de l'eau qui réduisent l'intensité de l'eau et de l'énergie des secteurs clés sont susceptibles de faire bénéficier l’ensemble de l'économie et de l'environnement en Algérie. Les futures implications du lien eau-énergie sont examinées à travers l'analyse de scénarios à long terme pour l'Algérie pour 2030. L'analyse montre comment les décisions politiques façonnent la situation pour faire des choix philosophiques en termes d'équilibre entre les technologies alternatives et la gestion de la demande, avec différentes implications de l'utilisation de l'eau et de l'électricité. Sur la base de ces résultats, cette étude met en avant une série de recommandations, essentiellement pour réorienter les organisations institutionnelles existantes, les mesures gouvernementales et les activités des industries de façon à encourager l'intégration entre les politiques de l'eau et de l'énergie. Bien que le contexte de cette recherche soit l'Algérie, les résultats sont tout aussi pertinents pour les autres pays, qui partagent les mêmes cadres de l'eau et de la politique énergétique nationale. En outre, les concepts et les cadres élaborés dans cette recherche sont également utiles à d'autres régions qui sont confrontés à la tâche de concevoir des politiques appropriées pour remédier à leurs problèmes d'eau et d'énergie. Abstract Water and electricity are fundamentally linked. Policy reforms in Algeria in both industries, however, do not appear to acknowledge the links nor consider their wider implications. This is clearly unhelpful, particularly as policy makers attempt to develop effective responses to water and energy issues, underpinned by prevailing drought conditions and impending climate change. Against this backdrop, this research has comprehensively analyzed the links between water and electricity – termed water-energy nexus – in the context of Algeria. For this purpose, this research has developed an integrated methodological framework. The philosophical guidance for the development of this framework is provided by Integral Theory, and its analytical foundations rest on a suite of research methods including historical analysis, input-output analysis, analysis of price elasticities, and long-term scenario analysis. This research suggests that the historical and inextricable links between water and electricity, in the absence of integrated policies, has given rise to water-energy trade-offs. Drought and climate change adaptation responses in the water industry are likely to further increase electricity demand and potentially contribute to climate change, due to policies that encourage investment in energy-intensive technologies, such as desalination, advanced wastewater treatment and rainwater tanks. Increasing electricity costs due to water shortages and the introduction of emissions trading will further increase water and electricity prices for end users. Demand management strategies in both industries will assist in curbing price increases; however their effectiveness is lessened by investment in water and energy intensive technologies in both industries. The analysis also demonstrates that strategies to reduce water and electricity consumption of ‘other’ production sectors in Algeria is overwhelmingly dependent on how deeply a particular sector is embedded in the economy, in terms of its contribution to economic output, income generation and employment growth. Regulation, demand management programs, and water pricing policies, for example, that reduce the water and energy intensity of agriculture and key manufacturing sectors are likely to benefit the wider economy and the environment in Algeria. The future implications of the water-energy nexus are examined through long-term scenario analysis for Algeria for 2030. The analysis demonstrates how policy decisions shape the domain for making philosophical choices by society - in terms of the balance between relying on alternative technologies and market arrangements, with differing implications for water and electricity use. Based on these findings, this research puts forward a range of recommendations, essentially arguing for reorienting existing institutional arrangements, government measures and industry activities in a way that would encourage integration between the water and energy policies. Although the context of this research is Algeria, the findings are equally relevant for other countries, which share the same national water and energy policy frameworks. Further, the concepts and frameworks developed in this research are also of value to other regions that are faced with the task of designing appropriate policy responses to redress their water and energy challenges. Chapitre I Introduction générale Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie ntroduction générale Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie En Algérie Chapitre 5 Lien eau-énergie: Une enquête empirique (I) Chapitre 6 Lien eau-énergie: Une enquête empirique (II) Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations Chapitre 9 Conclusion générale et perspectives Références Bibliographiques Annexes Introduction Générale L'eau et l'énergie sont essentielles à l'existence de l'humanité. Ces deux ressources ont façonné le développement des sociétés au cours de l'histoire. L’énergie a été un facteur important, depuis l'utilisation précoce de l'animal et l'énergie hydraulique à des formes plus avancés techniquement tels que la puissance de la vapeur et l'électricité plus tard. Dans une société moderne, l'eau et l'électricité sont interdépendantes. L'eau est essentielle pour la production d'électricité et l'électricité est essentielle pour le traitement et le transport de l'eau. Par exemple, plus de 41% de la production mondiale d'électricité repose sur des centrales au charbon gourmandes en eau et le transport de l'eau consomme environ 7% de l'énergie produite dans le monde. Le rôle fondamental de ces deux ressources dans le développement économique et le bien-être social en général renforce l'importance et l'interdépendance entre les deux. Alors que l'humanité embrasse le 21e siècle, l'interdépendance entre l'eau et l'électricité – appelé aussi le lien eau-énergie est de plus en plus apparent en Algérie et même dans le monde entier, grâce aux réformes de l'industrie à cause de la sécheresse et récemment du changement climatique. Les réformes des deux industries Les industries de l'eau et de l'électricité en Algérie ont connu une période de réformes importantes au cours des deux dernières décennies, en commençant par des réformes au niveau de l'État. Le gouvernement Algérien a commencé à réformer ses industries de l'eau et de l'électricité au début des années 2000. Cette première phase de la réforme a été à l'échelle économie qui visait à améliorer la compétitivité de l'économie algérienne par l'amélioration de la productivité des industries d'infrastructure comme l'eau et l'électricité. Ces réformes ont appelé à la séparation des différentes fonctions de l'industrie, l'introduction des principes de la concurrence et l’ouverture des segments de monopole à l'accès des tiers. Les réformes ont conduit à la création d'un marché national de l'électricité (MNE) et un marché de l'eau, afin de promouvoir la concurrence. Dans le cas de l'industrie de l'eau, les réformes ont également introduit des dispositions réglementaires indépendantes pour le prix et la prestation de services, la gestion de l'environnement et la qualité de l'eau. Au début des années 2000, l’Algérie a estimé qu’une efficacité supplémentaire est nécessaire dans les industries de l'eau et de l'électricité et les réformes continuent à ce jour. Une augmentation de la prise de conscience des enjeux environnementaux a également accompagné ces réformes. 3 Introduction Générale Dans les années 2000, la société a commencé à s'interroger sur l'impact du développement comme les projets d'infrastructures d'eau et d'électricité sur l'environnement (la pollution de l'air et la salinité de l'eau). Dans cette période, les questions environnementales sont devenues plus globale tel que les ressources en eau de la planète, la couche d'ozone et le réchauffement climatique. Ces questions ont eu une attention particulière dans le débat général. Il a été jugé que la Terre ne pourra pas supporter le modèle passé du développement dans le futur. Le changement d'attitude a abouti à la génération du principe de développement durable, ce qui place les considérations sociales, environnementales et économiques sur le même pied d’égalité (Commission mondiale sur l'environnement et le développement, 1987). Ces principes ont imprégné les réformes, en particulier depuis les années 2000. Le changement climatique Le changement climatique est l'un des problèmes environnementaux les plus pressants actuellement. En 2006, le film documentaire (Une vérité qui dérange) a contribué à l'intégration du changement climatique. Dans la même année, le gouvernement Britannique a publié un rapport sur l'économie du changement climatique. Il existe un consensus scientifique général que les émissions de carbone de l'activité humaine en particulier depuis la révolution industrielle ont contribué aux changements du climat de la Terre (Groupe de travail 1 du GIEC 2007). Le changement climatique induit par l'homme, en grande partie les gaz à effet de serres émis par la combustion des combustibles fossiles est l'une des principales causes. En Algérie, la consommation d'énergies fossiles à base de combustible est l'une des principales sources d'émissions de carbone, contribuant ainsi à 74 pour cent (173 Mt de CO2-e) des émissions en 2011. L'électricité comprend la majeure partie des émissions provenant de la consommation d'énergie, à cause de la forte dépendance des centrales à Gaz (Rapport de la Sonelgaz 2011). Figure 1-1 illustre clairement l'importance du Gaz dans l'industrie de l'électricité algérienne. 4 Introduction Générale 1,3% 19,8% 0,9% 0,8% Turbine gaz 45,1% Cycle combiné Turbine vapeur 32,1% Centrale Hybride Diesel Hydraulique Figure 1-1 l'importance du Gaz dans l'industrie de l'électricité en Algérie.. Source: Rapport de Sonelgaz(2011) Le Groupe d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) (2001) a signalé que sans une action mondiale pour réduire les émissions de carbone, il ya une probabilité probabilité accrue de variabilité du climat et d’événements extrêmes tels que les inondations et les sécheresses. En Algérie, les scientifiques prédisent jusqu'à 20 pour cent de sécheresse en 2030. Cependant, les changements du climat en l'Algérie sont déjà observables: ables: Les douze années les plus chaudes enregistrées dans l'histoire ont eu lieu au cours des treize dernières années. En outre, l'intensité et les fréquences des précipitations ont fortement diminué en Algérie depuis les années 50. L’Algérie, comme beaucoup beaucoup d'autres pays du monde, est sensible aux changements climatiques en raison de ses conditions météorologiques naturellement erratiques. Elle a fait face à la sécheresse en construisant des barrages de stockage. Les liens apparents entre l'eau et l'électricité Les réformes de l'industrie du changement climatique et de la sécheresse renforcent les interdépendances historiques entre l'eau et l'électricité. Le changement climatique peut affecter la disponibilité de l'eau dans le futur et l'eau est un intrant essentiel à la production d'électricité, à la fois pour les centrales hydroélectriques et à des fins de refroidissement pour les centrales thermiques. De même, l'industrie de l'eau est à la recherche de d'autres sources d'eau qui ne peuvent être qu’à forte intensité énergétique. Les implications de ces changements récents pour les industries de l'eau et de l'électricité sont immenses. Le ministère des ressources en eau rapporte que le coût de l'approvisionnement en eau de ville a augmenté de 35 pour cent, principalement à cause des nouveaux systèmes non dépendant 5 Introduction Générale des précipitations qui consomment beaucoup plus d'énergie. Le secteur de l'électricité devra également réduire drastiquement ses émissions et adapter ses infrastructures pour faire face aux événements climatiques extrêmes et réduire potentiellement sa consommation de l’eau. Les deux industries ont également besoin d'augmenter leurs capacités, afin de répondre à l'augmentation de la demande dans le futur. Les enquêtes sur les besoins en eau et en électricité en Algérie (2007) suivies des plans d’action ont présenté des stratégies pour répondre aux futures demandes en eau et en électricité. Pour toute augmentation de la capacité, il faudra de l'eau supplémentaire (dans le cas de l'industrie de l'électricité) et d’électricité supplémentaires (dans le cas de l'industrie de l'eau). Les réformes des industries de l'électricité et l'eau sont mises en œuvre avec peu d'attention accordée à la compréhension de la nature du lien eau-énergie, en particulier dans le contexte de sécheresse et de changement climatique. Cette compréhension est essentielle, afin d’optimiser les arbitrages qui peuvent en découler. Un résumé de quelques recherches sur le lien eau-énergie existantes (au chapitre 2) justifie la criticité du lien entre l'eau et l'électricité où les implications des liens sur les deux industries et l'économie en général ne semblent pas être analysées profondément. Donc, le but de cette recherche est d'analyser en profondeur la nature de ce lien et ses implications sur les industries de l'eau et de l'électricité et l'économie en général pour l’Algérie. 6 Introduction Générale Figure 1-2 Cartes des Bassins hydrogéologiques et du réseau électrique de l'Algérie. 1.1 Objectifs de la recherche L'objectif principal de cette recherche est de développer une compréhension globale de la nature du lien eau-énergie pour l'Algérie, en vue de contribuer au développement des politiques de l'eau et de l'énergie plus intégrées. Cet objectif principal comprend les cinq objectifs spécifiques suivants: Analyser l'évolution du lien eau-énergie en Algérie. Etudier empiriquement les liens entre l'eau, l'électricité et d'autres secteurs économiques en Algérie. 7 Introduction Générale Valider les résultats de l'enquête empirique par la possibilité de substitution entre l'eau et l'électricité. Identifier les éventuels compromis qui devront être pris en considération pour répondre à la demande future de l’eau et de l'électricité. Démontrer comment que l'étude du lien eau-énergie pourrait contribuer à l'élaboration de politiques efficaces pour les industries de l'eau et de l'électricité. 1.2 Le cadre méthodologique de recherche Figure 1-3 présente le cadre méthodologique développé pour cette recherche. Le cadre comprend un ensemble de méthodes de recherche provenant de diverses disciplines. Cette recherche adopte spécifiquement la théorie intégrale pour guider l'élaboration de ce cadre méthodologique et à évaluer la pertinence des méthodes de recherche spécifiques pour développer une compréhension globale de la nature du lien. Ces méthodes spécifiques comprennent l'analyse historique, l'analyse des entrées-sorties, l’analyse de l'élasticité du prix et de la demande, l'analyse des scénarios et l'évaluation des impacts des politiques. Un aperçu des principales caractéristiques de la théorie intégrale et les méthodes de recherche est présentée dans cette section. Une description plus détaillée suit dans le chapitre 3. 8 Introduction Générale Objectif principal Pour développer une compréhension globale de la nature du lien eau-énergie pour l'Algérie, en vue de contribuer au développement des politiques de l'eau et de l'énergie plus intégrées Objectifs Spécifiques Méthodes Objectif 1 Analyser l’évolution du lien eau-énergie pour l’Algérie Analyse historique Objectif 2 Investigation empirique des liens entre l’eau, l’électricité et d’autres secteurs économiques de l’Algérie Eau –énergie orientées analyse entrée-sortie Analyse de liaison Analyse de la dépendance Résultats La compréhension des différentes influences historiques qui ont façonné le développement du lien Identification des liaisons sectorielles et les secteurs clé Calcul des besoins directs et indirects de l'eau pour les secteurs d'électricité et l'électricité pour le secteur de l'eau Calcul des besoins directs et indirects de l'eau et de l'électricité pour les autres secteurs Analyse des multiplicateurs Objectif 3 Valider les résultats de l'enquête empirique en déterminant le degré de substitution entre l'eau et l'électricité Objectif 4 Pour identifier le compromis potentiel qui nécessite une attention afin de satisfaire la demande future de l'eau et l'électricité Objectif 5 Pour démontrer comment l'étude du lien eau-énergie pourrait contribuer à l'élaboration de politiques efficaces Analyse de possibilité de substitution (Elasticités des prix et demande) Analyse des scenarios Eauénergie orienté analyse entrée-sortie Évaluation des implications des politiques Etudier les compromis entre les besoins en eau et en énergie dans d'autres secteurs, et les indicateurs de l'emploi, de revenu et de la production économique Etude de la relation entre les prix de l'eau et de l'électricité et la demande pour des secteurs sélectionnés Calcul des besoins directes et indirectes en eau par les secteurs de l'électricité; et l'électricité pour les secteurs de l'eau selon quatre scénarios Développement des recommandations de politiques de l'eau et de l'énergie intégrées Figure 1-3 Le cadre méthodologique de la recherche 9 Introduction Générale 1.2.1 La théorie intégrale - une philosophie qui guide Le Philosophe américain Ken Wilber (1949 ~) a développé la théorie intégrale après des années de recherches interculturelles dans différents domaines de la connaissance humaine. Grâce à ses recherches, Wilber (2000) a conclu que la connaissance a cinq éléments majeurs représentés par quadrants, les niveaux, les lignes, les États et les types. Le cadre résultant de Wilber - appelé «tous les quadrants tous les niveaux» ou « all quadrants all levels » AQAL en anglais représente ces cinq éléments majeurs. Wilber a démontré que les méthodologies des quatre quadrants qui composent le cadre AQAL sont également valables et nécessaires pour appréhender la réalité. Wilber plus tard a développé le concept du pluralisme méthodologique intégré (PMI) pour aider à l'intégration des méthodes (Esbjörn-Hargens 2005). Le concept de la PMI a été largement appliqué dans cette recherche pour identifier et intégrer les perspectives capturées par chacune des méthodes. Cette recherche, fournirait une plate-forme appropriée pour une analyse complète de la nature du lien eau-énergie. Une description détaillée de PMI et de son application dans cette recherche est donnée dans la section 3.2. 1.2.2 Les méthodes de recherche Cette section présente les cinq méthodes adoptées par cette recherche. Les méthodes combinent les deux approches qualitatives et quantitatives, afin de développer une compréhension globale de la relation eau-énergie à partir de différentes perspectives identifiés par le PMI. Une description détaillée des méthodes est donnée dans le chapitre 3. L'analyse historique L'analyse historique est utilisée pour développer un profil de l'histoire du lien pour l'Algérie. Ceci est réalisé par la construction de profils de temps distincts pour les industries de: l’eau urbaine (eau de ville et des eaux usées), l’eau en milieu rural (irrigation) et l'électricité. Un profil du lien eau-énergie est ensuite développé, basé sur ces trois profils. En outre, chaque profil est divisé en quatre périodes, qui représentent les phases importantes dans le développement des industries de l’eau et de l’électricité en Algérie. Ces périodes sont: 10 Introduction Générale Les premiers développements de l'eau et de l'électricité (avant 1962) Création des fondations (1962-1969) Expansion et pressions pour le changement (1969-2000) Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011) Le but de l'analyse historique est d'identifier les forces qui ont influencé le lien dans le passé. Cela permettra une meilleure compréhension des questions d’interdépendance qui surgissent aujourd'hui. L'analyse des entrées-sorties L'analyse des entrées-sorties est un outil d'analyse largement utilisé qui identifie les interdépendances entre les différents secteurs économiques et donc se prête bien à examiner les liens entre l'eau, l'électricité et l'économie en général. Afin d'examiner quantitativement ces liens, cette recherche a mis au point un ensemble de tableaux entrées-sorties de l'eau et de l'énergie pour l’Algérie pour les années 2000 et 2011. Les deux années ont été choisies en fonction de la disponibilité des données sur l'eau et sur l'énergie. Les deux années représentent également des périodes de temps distinctes dans le processus de réforme de l'industrie et peut donc fournir des données supplémentaires sur les changements de la nature du lien au cours de cette période. Comme illustré sur la figure 1-3, les techniques liées à l'analyse d'entrée-sortie comprennent l’analyse de liaison, l'analyse de la dépendance et l'analyse de multiplicateur. L'analyse de liaison quantifie la contribution d'un secteur à l'activité économique. Elle est utilisée dans cette étude pour identifier les secteurs dominants ou «clés» de l’économie Algérienne; pour comprendre la contribution des secteurs de l'eau et de l'énergie à l'activité économique et d'identifie si cette contribution a changé entre 2000 et 2011. L’analyse de dépendance quantifie l'utilisation directe et indirecte de l'eau et de l'énergie dans l'économie, qui peut aussi être appelée ’intensités de l'eau et intensité de l'énergie’. Plusieurs types d'intensité peuvent être calculés, cette recherche les groupes en trois ensembles: Les intensités d'eau pour les secteurs de l'énergie. Les intensités de l'énergie pour les secteurs de l'eau. Les intensités de l'eau et de l'énergie pour les autres secteurs. 11 Introduction Générale Le premier ensemble est utile pour identifier les secteurs de l'énergie qui sont fortement tributaires de l'eau et donc plus exposée à des restrictions de production en cas de pénurie d'eau. Le deuxième identifie le secteur de l'eau le plus énergivore et les formes d'énergie les plus utilisées. La troisième série identifie les secteurs d’eau à forte consommation d'énergie et leurs implications, qui sont fonction de leur contribution à l'activité économique. En outre, la corrélation entre l'intensité de l'eau et de l'énergie pour les autres secteurs est analysée en utilisant des outils statistiques supplémentaires, notamment des diagrammes de dispersion et de Pearson. L’analyse de multiplicateur examine l'impact des décisions politiques sur une série d'indicateurs économiques et sociaux. Dans cette recherche, ces indicateurs sont représentés par les multiplicateurs de production économique, de revenu et d'emploi. L'impact macro du lien eauénergie est exploré en utilisant une analyse de multiplicateur, en comparant les intensités de l'eau et de l'énergie des secteurs avec leurs multiplicateurs de production économique, de revenus et d'emploi. L'objectif est de déterminer les compromis possibles entre la consommation d'eau et d'énergie de ces indicateurs socio-économiques. L'analyse porte sur les autres secteurs de l'économie, cela veut dire que les implications de l'interaction énergie-eau s'étendent au-delà des industries de l'eau et de l'énergie. Analyse des possibilités de substitution (élasticités des prix et de la demande) L'élasticité prix - demande mesure la réactivité de la quantité demandée pour un changement du prix. Lorsqu'elle est appliqué à un produit, elle est appelé élasticité prix propre. Lorsqu'elle est appliqué à deux produit, elle est appelé élasticité-prix croisée. L’élasticité prix croisée quantifie la substitution ou la complémentarité entre les deux produits, tels que l'eau et l'électricité. Cette recherche calcule les élasticités-prix propres et croisées de l'eau et de l'électricité, en utilisant la formule de l'élasticité de l'arc classique. Les élasticités sont calculées pour les secteurs qui ont été identifiés dans l'analyse de dépendance qui sont à forte intensité d’eau et/ou d’énergie. L'analyse des scénarios Cette recherche analyse quatre scénarios alternatifs pour répondre à la demande en eau et en l'électricité en 2030, afin de déterminer: l'eau nécessaire pour satisfaire la demande d'électricité, l'énergie nécessaire pour satisfaire la demande en eau et la réduction des émissions de carbone résultants de la consommation d'énergie dans les industries de l'eau et de l’électricité. Les scénarios 12 Introduction Générale ont été inspirés de la matrice de scénario élaboré par le Programme Foresight de la GrandeBretagne sur l'environnement futur. Les scénarios sont modélisés en utilisant l'analyse entrées-sorties en mettant à jour le modèle de 2011 selon les projections de la croissance économique, la demande en eau et la demande d'électricité. Les résultats seront utiles pour déterminer l'implication des différentes politiques de l'eau et de l'énergie. Évaluation des implications des politiques Les méthodes précédentes offrent divers aperçus sur la nature du lien eau-énergie. Afin de formuler des recommandations pour des politiques plus intégrées de l'eau et de l'énergie, il est important d'évaluer ces idées en termes de leurs implications politiques et en particulier, les arbitrages politiques qui peuvent s'ensuivre. Compte tenu de la nature contemporaine de ce sujet, cette évaluation comprend un examen des derniers développements de la politique de l'eau et de l'énergie. Sur la base de cet examen, l'évaluation propose des recommandations qui aideraient à renforcer les arrangements institutionnels dans les secteurs de l'eau et de l'électricité, l'amélioration de l'efficacité des mesures gouvernementales existantes et l'élaboration de mesures supplémentaires. 1.3. Analyse des données Le cadre méthodologique de cette recherche s'appuie sur plusieurs disciplines. Les exigences en matière de données sont variées et reflètent la nature multidisciplinaire du cadre. Dans le cas de l'Objectif 1, cette recherche représente la première exploration du lien eauénergie dans une perspective historique pour l'Algérie. Il était donc nécessaire d'explorer en détail le développement à la fois des industries de l'eau et de l'électricité, afin de tirer les forces et les tendances communes qui ont façonné le développement du lien. Cela a nécessité un examen approfondi de la littérature sous forme de livres, des rapports, des articles des journaux, de la législation et des documents d'orientation. Dans le cas de d'Objectif 2 La disponibilité des tableaux d'entrées-sorties et des données d'utilisation de l'eau pour les années d'analyse été très préoccupante. Les tableaux d'entrées-sorties ont été obtenus de l’office nationale des statistiques (ONS), qui ont été fortement modifiés pour la modélisation entreprise pour objectif 2. Les modèles nécessitent trois principaux types de données 13 Introduction Générale (les données sur l'eau, les données énergétiques et les données économiques) à la fois pour les secteurs de l'eau, de l'énergie et d'autres secteurs de production. Les sources de données de l'eau et de l'énergie ont été principalement les ministères des ressources en eau de l’énergie et de l'agriculture et du développement rural et les rapports annuelles des entreprises telles que Sonatrach, Sonelgaz et l’algérienne des eaux (ADE). Les Données économiques provenait principalement de l’office nationale des statistiques, des communications et publications et directement à partir des directions concernées. La qualité évolutive des techniques de collecte de données dans le secteur de l'eau va sans doute continuer à s'améliorer avec le temps. Cela permettrait l'adoption de méthodes de recherche plus complexes qui nécessitent des données supplémentaires et précises à des intervalles de temps réguliers. Les données requises pour l'objectif 3 ont été de celles recueillies de l'objectif 2. Les exigences de données de l’objectif 4 étaient aussi complexe que celles de l'objectif 2, en grande partie parce que les coefficients d'entrées-sorties ont été nécessaires pour les nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité considérées dans chaque scénario. Ces secteurs ont été sélectionnés après un examen technologique approfondie, afin de s'assurer qu'une bonne coupe de technologies actuelles et émergentes ont été analysés dans les scénarios. Cette partie a pris en compte d'autres rapports techniques d'évaluation, des rapports de l'industrie, des rapports de recherche et articles de journaux. Les coefficients d'entrée-sortie ont été développés pour les nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité pris en compte dans les scénarios à l'aide des données détaillées d'ingénierie de rapports de projet, des cours spécialisés, des articles de journaux, des renseignements sur les coûts de construction, d'autres rapports de recherche et les tableaux entréessorties internationaux. Comme indiqué précédemment, le modèle d'entrée-sortie 2011 forme la base de la modélisation des scénarios pour l’année 2030. Le modèle 2030 a été élaboré à partir des prévisions de croissance économique pour tous les secteurs, les prévisions de croissance de la population, ainsi que des informations à jour sur la croissance de la demande pour l'eau et l'électricité et d'autres politiques gouvernementales qui auraient un impact probable sur la croissance (tels que les programmes de gestion de la demande en eau et l'efficacité énergétique). 14 Introduction Générale Ce dernier point représente peut-être le plus grand défi dans cette recherche. A cause de la nature contemporaine des réformes des industries de l'eau et de l'électricité. Les développements les plus récents ont été incorporés dans l'évaluation des implications politiques dans le chapitre 8, mais sans aucun doute, certaines de ces politiques pourront changer à cause de la chute du prix du pétrole et le pouvoir de financement de l’état. En effet, c'est le but de cette recherche que ces politiques changent et se développent encore, en termes d'amélioration de l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie. 1.4 L’organisation de la thèse Cette thèse se compose de neuf chapitres, qui sont structurés de la manière suivante: Le chapitre 1 est l’introduction générale de la thèse Le chapitre 2 présente globalement les liens existants entre l'eau et l'électricité et introduit un système de classification pour classer les liens. Dans ce contexte, le chapitre2 examine également quelque études eau-énergie existantes, afin de déterminer leur pertinence dans l’étude du lien et d'identifier les perspectives de recherche approfondie. Le chapitre 3 présente le cadre méthodologique de cette recherche. Il commence par une analyse des influences philosophiques qui ont informé à la fois le développement du cadre et le choix des méthodes de recherche. Ce chapitre décrit les méthodes de recherche et les modèles eau- énergie développés pour cette recherche. Le chapitre 4 présente les résultats de l'objectif 1, Il analyse l'évolution historique du lien pour l'Algérie. Le but est de déterminer les forces qui ont façonné le développement du lien, afin d'avoir une appréciation plus profonde du lien d’aujourd'hui. Le chapitre 5 présente les résultats de l'Objectif 2 (la première partie de l’analyse empirique du lien eau-énergie). Il commence par examiner la structure de l'économie Algérienne, afin d'identifier les secteurs clés qui stimulent la croissance économique et de comprendre le rôle des secteurs de l'eau et de l'électricité dans l'économie. En outre, ce chapitre quantifie l'intensité de l'eau pour les secteurs de l'énergie - avec un accent particulier sur le secteur de l'électricité - et les intensités énergétiques pour les secteurs de l'eau. Les modèles d'entrées-sorties sont à la base des calculs. 15 Introduction Générale Le chapitre 6 présente les résultats de l'objectif 3 (la deuxième partie de l'analyse empirique). Ce chapitre met l'accent sur l'interaction entre l'eau et l'énergie dans les autres secteurs de l'économie Algérienne. Il commence par la quantification des intensités de l'eau et de l'énergie pour ces secteurs et explore quelques compromis associés, en termes d'impact sur la production économique, les revenus et l'emploi. Ce chapitre explore les possibilités de substitution entre l'eau et l'électricité pour une sélection de secteurs clés de production. Le chapitre 7 rapporte les résultats de l'objectif 4. Ce chapitre décrit l'utilisation future de l'eau et de l'énergie en Algérie en 2030 sous quatre scénarios. Les scénarios sont comparés en termes d'adoption de différentes technologies de production de l'électricité et d'approvisionnement en eau et des stratégies d'efficacité qui pourront influer sur la demande totale de l’eau et de l’énergie dans l'économie. Afin d'identifier les compromis possibles dans l'utilisation de l'eau et de l'énergie dans les deux industries. Le chapitre 8 rapporte les résultats de l'objectif 5. Le but de ce chapitre est de synthétiser les conclusions des chapitres précédents, afin de proposer des idées dans l'élaboration des politiques de l'eau et de l'énergie plus intégrées pour Algérie. Le chapitre 9 présente les principales conclusions de cette recherche et propose des perspectives de recherches pour le futur. 16 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie 2.1. Introduction L’eau et l’électricité sont intiment liées. La production d'électricité nécessite de l'eau et le traitement et le transport de l'eau utilisent l'électricité. Historiquement, il ya pas eu de raisons pour comprendre la nature de ces liens, principalement parce que l'eau n’était pas une menace pour la sécurité énergétique, ni l’électricité n’était une menace pour la sécurité de l'eau. Cette présomption est aujourd'hui remise en question à cause des réformes de l'industrie, la demande croissante de l’eau et d’électricité et récemment le changement climatique. La prise de conscience des liens entre l'eau et l'électricité augmente à chaque fois que les ramifications des ces liens se font sentir dans le monde entier: La capacité de la société à faire face aux défis et incertitudes découlant des liens entre l'eau et l'électricité est entravée par une compréhension limitée de la nature des liens et le manque apparent d'instruments pour analyser efficacement. Le but de cette étude est donc d'examiner en détail les liens entre l'eau et l'électricité et de présenter un système de classification pour identifier les liens. En utilisant ce système, cette étude aborde ces liens en s’appuyant sur des exemples d’étude de cas tirés de la littérature, discute les principales limites de ces études et identifie les domaines importants qui nécessitent des recherches plus approfondies. 2.2. Les liens émergents entre l'eau et l'électricité Les liens entre l'eau et l'électricité sont nombreux et variés, reliant différentes fonctions dans les deux industries. Pour examiner les liens émergents, cette recherche divise les fonctions des deux industries en «Production», «Transport» et «Consommation». Ce système de classification montre la séquence d'écoulement commune dans les industries de l'eau et de l'électricité, de l'environnement (la source d'eau et d'énergie primaire) aux utilisateurs finaux. Les fonctions proches de l'environnement, tels que l'énergie primaire et énergie secondaire, grosse production d'électricité, l'approvisionnement en eau et le dessalement sont placés dans la catégorie «Production». Les fonctions proches des utilisateurs finaux, tels que la fourniture en détail de l'eau et de l'électricité, le traitement des eaux usées, petite production et les utilisateurs finaux sont placés dans la catégorie «Consommation». La catégorie «transport» comprend le transport et la distribution d'électricité, l'extraction, le transfert, le transport, la distribution et la collecte de l'eau et des eaux usées. Les liens entre l'eau et l'électricité dans cette étude sont classés en «Production», «transport» et «consommation» selon les fonctions de l'industrie impliqués, par exemple l'électricité 17 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie consommée pour traiter les eaux usées est un lien de catégorie ‘consommation’ (Les liens sont affectés à la catégorie qui reçoit l'eau ou l'électricité). Par exemple, l'eau recyclée (catégorie consommation) utilisée à des fins de refroidissement dans une centrale thermique (catégorie production) est considéré comme une liaison production. Figure.1 illustre ce système de classification et identifie les liens clés dans chaque catégorie. Ces liens sont discutés plus en détail dans les paragraphes qui suivent. 18 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie Industrie de l’eau Systèmes d’eau décentralisés Dessalement Environnement Extraction et transfert Alimentation en grande quantité d’eau Traitement de l'eau de détail Moyens de transport Dessalement Subvention croisées/ eau de traitement La distribution d’eau Pompage Systèmes des eaux usées décentralisés La collecte des eaux usées Utilisateurs finaux Traitement des eaux usées L’eau chaude domestique Traitement des eaux usées Attitudes à l'égard de l’eau et l’électricité consommées L’eau pour les mines / eau de culture de biomasse et hydrogène Environnement Production hydroélectrique/ eau pour vapeur et refroidissement des centrales thermique Energie primaire et secondaire Eau pour refroidissement des centrales thermiques Production d’électricité Biogaz Micro hydro Transport Alimentation en détail Utilisateur s finaux Distribution Systèmes électriques décentralisé transfert Légend e Production (P) Industrie de l’électricité Transport (T) Figure.2.1 : les liens de production, transport et consommation d’eau et d’électricité Consommation ((( 19 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie Comme il est indiqué dans la figure.2.1 2.2.1 Les liens de Production Les liens de production comprennent: l’eau collectée lors de l'exploitation des mines; l'eau pour la production d'électricité; l’eau pour la production d'énergie alternative (biomasse, géothermie .etc..) et l'électricité pour le dessalement. 2.2.2 Les liens de transport Le transport fait référence aux fonctions du réseau dans les industries de l'eau et de l'électricité. Pour l'eau, il comprend l'extraction de l'eau souterraine, les transferts d'eau de surface, la distribution de l'eau en détail et la collecte des eaux usées. Le pompage de l'eau consomme jusqu'à sept pour cent de l'énergie produite dans le monde. En revanche, les fonctions de transport et de distribution de l'industrie de l'électricité consomment des quantités négligeables de l'eau résumées dans l'eau potable consommée par les salariés [1]. 2.2.3 Les liens de consommation Les liens de consommation comprennent l'électricité pour le traitement de l'eau et des eaux usées, les systèmes décentralisés d'électricité et de l'eau et la consommation d'électricité et d’eau par les utilisateurs finaux. 2.3. La nature du lien La discussion ci-dessus illustre clairement que l'eau et l'électricité sont inextricablement liés et que ces liens se produisent dans les trois catégories - Production, Transport et Consommation. Les implications de ces liens se font sentir dans le monde entier. Les pressions croissantes de la sécheresse, le changement climatique, les réformes de l'industrie et la demande croissante de l'eau et d'électricité intensifiées cette interaction. Il est également clair que le lien est de nature multidimensionnelle. Cette étude prend en considération les dimensions: environnement, technologie, économie, politique et sociale. De nombreuse études ont également montré que ces dimensions s’influencent mutuellement et très souvent de manière antagoniste. Afin de développer une compréhension plus large de la nature du lien, on va analyser dimension par dimension, chacune à son tour. 20 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie 2.3.1 La dimension environnement Cette étude considère la dimension environnement comme point de départ pour discuter de la nature du lien, parce que l'environnement est la source des ressources eau et énergie. Cette dimension explique beaucoup de liens. Le premier paramètre environnement est le changement climatique, qui s’aggrave de plus en plus à cause de l'effet de serre émis par les activités humaines. L'une des principales causes du changement climatique est l’utilisation des combustibles fossiles comme le charbon pour la production d'électricité. Le changement climatique crée des incertitudes sur les ressources futures de l'eau par conséquent la future sécurité énergétique. En outre, les politiques d'atténuation du changement climatique telles que le boisement associé à la production d'électricité, peuvent augmenter les effets de l'eau sur l'industrie de l'électricité. La sécheresse représente un deuxième paramètre environnement qui a été la raison principale de l'accent mis sur les liens eau-énergie particulièrement en Algérie. Bien que l'Algérie est exposée à la sécheresse, jusqu'à présent nous avons consommé de l'eau et de l'électricité sans porter beaucoup d’attention aux quantités de ressources naturelles dont on dispose. Les écosystèmes ont également besoin d'eau pour survivre, mais à cause de la sécheresse, la quantité d’eau disponible se rétrécit et peut encore diminuer avec le changement climatique. La demande en eau et en électricité augmente d’avantage et avec elle les émissions du carbone. Les deux industries d’eau et d’électricité font face à la sécheresse de plusieurs façons, tel que l’approvisionnement en sources d'eau alternatives, l'installation de technologies de traitement des eaux usées de pointe pour recycler l'eau, la construction d'usines de dessalement et en investissant dans des technologies qui réduisent la consommation d'eau. Certaines de ces mesures aura inévitablement augmenté la consommation d'électricité par conséquent les émissions de carbone (changement climatique). Les conflits entre les utilisateurs augmentent à mesure que nos réserves d'eau diminuent. Ces utilisateurs – tel que l'industrie de l'eau, l’industrie de l'électricité, le secteur agricole et de l'environnement - tous ont droit à l'eau, mais Qui est le prioritaire lorsque la quantité d'eau est insuffisante ? 21 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie Préférons-nous préserver un écosystème sous la menace, ou assurer que nos robinets coulent et nos lumières s’allument? Ces questions ne sont pas hypothétiques. Les Etats-Unis a déjà connu cette menace à un degré aiguë en 2001 avec la crise énergétique californienne. La solution la moins couteuse est de sacrifier l'environnement. Les coupures d’eau et d'électricité ont des conséquences politiques qui dérangent. Même les politiques visant à protéger l'environnement peuvent créer des déséquilibres des liens eau-énergie ailleurs. Par exemple, les contrôles environnementaux plus stricts pour améliorer la santé des écosystèmes nécessite des améliorations de la qualité des effluents déchargés (traitement). Cela entraine une consommation d'énergie supplémentaire (technologies de traitement). Inversement, en l'absence de politiques de l'environnement les implications sur le lien peuvent être encore plus aiguës. Par exemple dans les pays développés, l'extraction des eaux souterraines dans les zones rurales n’est pas réglementée et les prix de l'électricité sont fortement subventionnés. Les deux conditions ont entraîné une augmentation de la salinité et la contamination par l'arsenic [2]. Dans les zones urbaines où les prix de l'électricité sont plus élevés et les industries sont tenus de traiter les eaux usées, le manque de surveillance ou d'application des politiques peuvent entraîner des eaux usées non traitées et rejetées dans l'environnement [3] 2.3.2 Dimension technologie La dimension technologie décrit les liens physiques entre l'eau et l'électricité. Dans le secteur de l'électricité, les technologies de production et les sources d'énergie alternatives consomment des quantités d'eau et émettent différentes quantités de carbone (voir la section 2.3.1). Les besoins en eau dans les systèmes de refroidissement diffèrent également (voir la section 2.3.1). Dans le secteur de l'eau, les options technologiques sont de plus en plus énergivores telles que le dessalement, le recyclage de l'eau, les transferts d'eau et l'extraction des eaux souterraines. Les systèmes décentralisés, tels que les réservoirs d'eau de pluie, réduisent la dépendance au réseau d'eau, mais peuvent augmenter d’avantage la consommation d'électricité. La dimension technologie est de plus en plus d'actualité, notamment pour régler les problèmes environnementaux auxquels nous nous sommes confrontés, tels que le changement climatique. Dans le choix de la technologie d'autres problèmes environnementaux peuvent apparaitre, donc dans certains cas le choix de la technologie devient plus important que la solution de chercher à 22 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie accroître la ressource ou de réduire la demande. Cela soulève des questions importantes concernant la combinaison des technologies adoptées dans les deux industries. Est-ce que c’est une technologie à économie d’eau et d’énergie? Est ce que des efforts dans l’une des industries peuvent être annulés ou au moins atténués par des efforts dans l'autre industrie? Quel est l'effet de l'adoption d'une matrice de technologies dans les deux industries sur la consommation d’eau et d'électricité? 2.3.3 La dimension économie La dimension économie du lien eau-énergie gagne de l’importance, en partie à cause des réformes qui se produisent dans les deux industries. En Algérie, les réformes ont apporté des changements à l’organisation et la réglementation dans les deux industries. Les deux industries ont été fonctionnellement décentralisées, la concurrence a été introduite dans les segments concurrentiels et les segments monopolistiques ont été ouverts à l'accès des tiers. En outre, les politiques de prix ont évolué de l'appui et subventions à 100% au recouvrement partiel et plus-tard intégral des coûts. Dans le secteur de l'électricité, un marché national de l'électricité a été créé pour les clients éligibles d'électricité (HT). Dans le secteur de l'eau, un marché de l'eau en milieu urbain a été créé (ADE, SEAL, SEOR .etc..) dans le but de distribuer l'eau aux utilisateurs et de promouvoir l'efficacité de l'eau (loi du 4 août 2005 relative à l’eau) [4]. Dans le secteur de l'électricité, le marché de gros et les prix des contrats à long terme ont augmenté de manière significative à travers la GREC (Loi n°02-01 du 5 février 2002). La dimension économique est également répandue dans la catégorie (Consommation) avec le prix de l'eau et de l'électricité de détail. Les subventions des prix et des structures tarifaires qui ne facturent pas sur une base volumétrique sous-estiment l'eau et l'électricité, conduisant à une perception que l'eau et l'électricité ne sont pas cher. En Inde, par exemple, les prix de l'électricité fortement subventionnés se traduisent par la surexploitation des ressources en eaux souterraines, avec des conséquences environnementales et sociales néfastes [5]. Dans d'autres cas, les subventions peuvent avoir des objectifs sociaux et politiques plus larges, au Gabon par exemple, les subventions croisées entre les prix de l'eau et de l'électricité aident l'expansion nécessaire des infrastructures de l'eau [6] 23 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie 2.3.4 La dimension sociale L’eau et l’électricité sont fondamentales dans une société pour fonctionner. Les liens entre les deux ont inévitablement une forte dimension sociale. Pour certains segments de la société, cette dimension est encore plus importante, parce qu'ils sont directement touchés par le lien. Par exemple, les irrigants en aval des centrales hydroélectriques sont à risque de perdre leur allocation de l'eau à la production d'énergie hydraulique, en particulier pendant les périodes de sécheresse. Ces arbitrages peuvent entraîner des tensions même entre les États et les pays. Pour d'autres, ces arbitrages ont des implications spirituelles plus profondes selon le cas de communauté. En général la société est susceptible au lien eau-électricité à cause du changement climatique. Le changement climatique aura inévitablement une influence sur la façon dont nous utilisons l'eau et l'électricité en cherchant à s’adapter à des conditions météorologiques extrêmes. Par exemple, le climat chaud va augmenter l'utilisation des climatiseurs, exigeant ainsi plus d'électricité et indirectement plus d'eau. Les attitudes sociales à l’égard de l'eau et de l'électricité peuvent également servir à renforcer les liens entre les deux. La perception du public de la valeur de l'eau et de l'électricité est liée à la consommation. Il peut y avoir moins de tendance à conserver l'eau et l'électricité si nous percevons qu'ils ont moins de valeur. Cette perception est en train de changer avec la mise en œuvre des programmes de gestion de la demande dans l'industrie de l'eau, des programmes de sensibilisation à l'efficacité énergétique dans le secteur de l'électricité et les réformes de prix [7]. Ailleurs, la perception sociale de la valeur de l'eau et de l'électricité peut ne pas corréler avec les régimes des prix. Au Gabon, par exemple, l'eau est évaluée, mais pour la communauté l’accès à l'eau doit être gratuit [6]. Il ya aussi une dimension sociale à l'adoption de technologies dans les deux industries. La décision de construire une usine de dessalement incite des réclamations par les groupes de protection de l’environnement [7]. Le développement de systèmes de recyclage de l'eau - en particulier pour la réutilisation de l’eau - exige également une gestion prudente de la perception du public de l'eau potable. Dans le secteur de l'électricité, il ya des opinions différentes concernant les technologies les plus adaptées pour répondre à nos besoins futurs, tout en réduisant les émissions de carbone. Pour ne citer que quelques-unes ces technologies comprennent les énergies renouvelables, la géothermie, la biomasse et l'hydrogène. La demande en eau de chacune serait également différente [7]. 24 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie Le public s’heurte à des problèmes d'eau et d'énergie sur la base des programmes de sensibilisation de l'éducation ou des rapports des médias sur la sécheresse et le changement climatique. Ces questions sont en augmentation de prise de conscience. Il semble y avoir un changement dans la façon dont nous percevons la valeur de l'eau et de l'énergie. Ces changements sont-ils suffisants pour se préparer aux défis et incertitudes des liens entre l'eau et l'électricité qui vont inévitablement s’accroître? Y’at-il d'autres façons d'aborder l'avenir? Ces questions sont au cœur de la philosophie de la vision du monde de la société. 2.3.5 La dimension politique La dimension politique est également importante car elle peut influer sur la mesure dans laquelle la question du lien eau-énergie se manifeste dans les autres dimensions. Les politiques découlant de réformes de l'industrie qui ont une forte orientation économique (Ex : ouverture des marchés) exacerbent certains liens entre l'eau et l'électricité, comme la dimension environnementale par les contrôles environnementaux stricts des rejets. Inversement, l'absence de politiques de l'eau et de l'électricité appropriés ou la mauvaise application de la réglementation peut entraîner une augmentation de l'utilisation de l'électricité, de la surexploitation des eaux souterraines et le rejet des effluents sans traitement approprié. Il est évident que dans le passé les politiques sont élaborées et mises en œuvre séparément dans les industries de l'eau et de l'électricité. Même au sein d'une même industrie, les politiques environnementales sont myopes par apport aux autres dimensions. Pour gérer les défis posés par la nature du lien, les deux industries bénéficieraient de politiques plus intégrées avec suffisamment de souplesse, qui vont inévitablement augmenter avec la sécheresse persistante, l'augmentation de la demande et le changement climatique à long terme. 2.3.6 Analyse approfondie Il existe une fragmentation apparente dans les politiques régissant les industries de l'eau et de l'électricité. Cette fragmentation soulève quelques points importants et des questions pour les décideurs politiques: Les deux industries cherchent à équilibrer entre la sécurité d’approvisionnements en eau et en électricité à court terme, de répondre aux besoins immédiats de l'environnement, la planification de 25 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie la croissance de la demande et de se préparer au changement climatique. Alors que ces objectifs sont souvent en conflit, conduisant à des compromis. Quels sont les priorités pour chaque industrie en termes d’objectif? Il ya des cas isolés où les politiques de l'eau et de l'électricité sont liés, tels que les accords de quotta d'eau. Le passé a montré que les pénuries d'eau peuvent encore donner lieu à des conflits et ces accords peuvent ne pas être respectés. Il ya beaucoup d’options d'offre et de demande pour répondre aux besoins futurs de l'eau et de l'électricité. Certaines de ces options sont actuellement explorées, mais il semble y avoir peu de compréhension de l'impact de la combinaison d'options à la fois au niveau des industries de l'eau et de l'électricité. Les liens entre l'eau et l'électricité sont également présents à l'extérieur des limites des industries de l'eau et de l'électricité, tels que le secteur agricole. Quel est l'impact du lien sur les autres secteurs? La vision des pays du tiers monde ou en voix de développement peut elle soutenir les changements philosophiques nécessaires pour mieux intégrer les politiques de l'eau et de l'énergie et de se préparer pour les défis et les incertitudes qui peuvent survenir à cause du changement climatique, conduisant à des modes de consommation déférents? De ce qui précède, on conclu que le lien est de nature multidimensionnelle et que ces dimensions s’influencent mutuellement. Il est également important de mentionner que les politiques actuelles ne tiennent pas compte de ces liens. Une explication possible est la propension des discours professionnels basés sur la compartimentation de la connaissance, résultant en des solutions étroites au sein de sphères professionnelles distinctes. Compte tenu de l'importance du lien, des études portant sur les liens entre l'eau et l'énergie ont émergé ces dernières années. 2.4 Méthodologies d’étude du lien Les principales méthodes utilisées et adoptées par les recherches sur le lien eau-énergie sont résumées dans le tableau.2.1 26 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie Tableau.2.1 : Principales méthodologies adoptées par les recherches sur le lien eau–énergie [7] Méthodologies Comptabilité (Modélisation numérique des scénarios) L'évaluation du cycle de vie (ECV) (Life cycle assessment LCA) Economie / modèle économétrique Modèles de feuilles de calcul (basé sur l'ECV ou d'autres modèles) Statistiques multi variables (la productivité) Optimisation Avantages Inconvénients Simple Faite seulement pour les évaluations simples d'impact environnemental identification d'une relation causale Plus souhaitée par l'élaboration des politiques Solution concentrée Seulement pour prouver les relations statistiques difficultés Mathématiques Définition de l'optimisation peut être biaisée Référence Gleick 1993, 1994; Kenway et al. 2008; Kneppers et al. 2009; Lawton et al. 2008; et al. Complète et systématique Les données intensives Lundie 2004; Impacts environnementaux Expertise spéciale pourrait être nécessaire Stokes and Horvath 2006; multiples peuvent être évalués Choix des méthodes d'évaluation de Stokes and Horvath 2009; l'impact environnemental peut affecter les and Hutzler 2006; résultats finaux Chavez--‐Rodriguez and Nebra 2010; Corinne Horvath 2011; et Connecté avec des paramètres hypothèses pourraient être facilement Gold andand Bass 2010; Klein al. socio-économiques attaqués; 2005 Nécessité d’une économie de fond Kumar (2005) Interface utilisateur conviviale Habituellement conçu pour un particulier Pacific Institute, 2004 Stokes Bon pour l'éducation du grand contexte local et peut être mal utilisé et and Horvath 2006; Stokes and public mal interprété Horvath 2009 Carlson and Walburger (2007) Antipova 2002 27 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie 2.5 Un review de quelques études à travers le monde 2.5.1 Résumé des études Le Tableau.2.2 résume les études de cas du lien eau-énergie en termes d'objectifs, méthodes de recherche et les principales conclusions. Ce review nous aidera à identifier les principales limites de la recherche actuelle et nous initier à penser à un cadre de recherche plus intégrée. Tableau .2.2 : Principales études eau-énergie Auteur a) Horvath (2005) [8] Focus Catégorie Production Transport Consommation Dimension Technologie Environnement Scope Région San Francisco and San Diego, USA Sydney, Australie Objectif Secteur Eau Eau Méthode Conclusions clé Pour comparer l'impact énergétique d'alimentation en eau à partir de sources alternatives, y compris l'eau importée, l'eau recyclée pour des utilisations non potable et de l'eau dessalée Pour évaluer l'impact environnemental des futurs scénarios opérationnels pour Sydney Water L'évaluatio n du cycle de vie Les impacts énergétiques de transport d’eau importés et d'eau recyclée sont généralement supérieurs à l'eau traitée. L'inverse est vrai pour l'eau dessalée. l'évaluatio n du cycle de vie Il ya eu des améliorations générales pour tous les scénarios par rapport au scénario de base, à l'exception de deux scénarios impliquant le dessalement et la mise à niveau des usines côtières de traitement des eaux usées Énergie embarquée dans l'agriculture est élevé, mais le coût d'opportunité de ce qui précède, l'électricité est plus élevé. Des programmes de mise en jachère volontaire (VFP) sont des solutions pour gérer les utilisations concurrentes et prévenir une crise de l'électricité Conservation et le recyclage sont les moins énergivores. Le dessalement et le recyclage sont les plus fiables b) Lundie, Peters & Beavis (2004) [9] c) Cohen, Nelson & Wolff (2004)a [10] Production Transport Consommation Technologie Environnement Production Technologie Environnement Columbian River Basin, USA Electricit é Agricultu re Pour examiner les implications de l'énergie de l'eau pour l'irrigation détourner en amont d'une centrale hydroélectrique Modélisati on numérique des scénarios d)Cohen , Nelson & Wolff (2004)b [10] Production Technologie San Diego, USA Eau Pour comparer l'énergie intensité d'un af 100 000 / an supplémentaire de la demande urbaine de l'eau provenant de diverses sources, y compris le recyclage, la conservation, les transferts et le dessalement. Modélisati on numérique des scénarios Notes: Ce tableau comprend des points importants de grandes études existantes (continué sur la page suivante) 28 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie Tableau.2.2 : Principaux études eau-énergie (Continu) Auteur e)Antipova et al. (2002)) [11] Focus Catégorie Production Dimension Technologie Economie Politique Scope Région Toktogul Reservoir, Kyrgyzsta n Objectif Secteur Electricité Agriculture Méthode Conclusions clé Pour évaluer des scénarios d'eau libérant du réservoir de Toktogul au Kirghizistan pour la production hydroélectrique nationale et de l'irrigation dans les pays en ava Modèle d'optimisat ion La production d'hydroélectricité est la principale source d'énergie pour le Kirghizistan. Il est possible de changer le régime des lâchers d'eau de bénéficier irrigants dans les pays en aval, si ces pays augmentent leur offre compensatoire d'énergie pour le Kirghizstan La consommation d'eau est négligeable par rapport à la consommation totale d'eau dans NSW Australie, sauf pour les centrales électriques intérieures Nunn et al consumption is insignificant (2002) [12] g) Leavesley et al. (1996) [13] Production Technologie Environnement NSW, Australie Electricité Pour évaluer l'impact environnemental de production de 1MWh d'électricité L'évaluatio n du cycle de vie Production Technologie Environnement USA Pour faciliter la répartition de l'eau sur centrales, irrigants et l'environnement Modèle d'optimisat ion Le système d'aide à la décision aide les gestionnaires de l'eau pour répartir l'eau entre les utilisateurs concurrents h) Cohen, Nelson & Wolff (2004)c [14] Transport Technologie Westlands Water District, USA Electricité Agriculture Environnemen t Eau Agriculture Environnemen t Pour évaluer les impacts énergétique d’un transfert de l'eau vers des terres éloignées sur: l'environnement; les utilisateurs urbains et d'autres terres agricoles dans le district Modélisati on numérique des scénarios i) Kumar (2003) [15] Transport Environnement Economie Politique Social Western India Agriculture Pour analyser les impacts potentiels des différents modes de tarification de l'électricité sur la productivité de l'utilisation des eaux souterraines analyse de la productivit é Transfert de l'eau à environnement conserve l'énergie. Transfert aux utilisateurs urbains consomme des quantités considérables par le pompage et le traitement. Réaffectation de l'eau à d'autres terres augmente la consommation, mais l'étendue dépend de types de cultures (certains exigent plus d'engrais) Les prix de l'électricité peuvent être utilisés pour influer sur l'utilisation des eaux souterraines. L'impact est plus élevé lorsque l'eau est allouée volumétriquement 29 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie Tableau.2.2 : Principaux études eau-énergie (Continu) Focus Catégorie Consommati on Dimension Technologie Economie k) Schuck & Green (2002) [17] Transport Economie Kern County,US A Agricultu re l) Nowak (2003) [18] Consommati on Technologie Economie Australie Eau Pour évaluer la demande d'électricité des usines de traitement des eaux usées qui récupèrent également de l'énergie Modèle numérique en utilisant les données d'ingénierie m) de Monsabert & Liner (1998) [19] Consommati on Technologie Economie USA Gouvern ement Pour développer un modèle intégré de conservation d’énergie et d'eau pour identifier les options de conservation de l'eau avec des périodes de récupération simple d’ <=10ans Modèle numérique en utilisant les données d'ingénierie Auteur j) Hansen (1996) [16] Scope Région Copenhage n, Denmark Objectif Secteur Résidenti el Pour estimer les effets de prix de l'eau et de l'énergie sur la demande résidentielle d'eau. . Pour développer une fonction de tarification basée sur l'offre (TBO) qui prend en compte les coûts d'irrigation pour les districts, les revenus, les intérêts sur les réserves financières, ainsi que le bénéfice du cultivateurs. Méthode Conclusions clé Econométrie et élasticités des prix La demande en eau semble être dépendante du prix de l'énergie. Scénarios de l'augmentation des prix de l'énergie et des taxes sur le carbone peuvent avoir des répercussions importantes sur la demande résidentielle d'eau Tarification basée sur l'offre (TBO) économise plus d'eau et d'énergie par rapport à la tarification uniforme. Les recommandations comprennent: La baisse des prix lorsque les niveaux d'eau de surface sont élevés pour réduire les coûts de recharge des aquifères et l'augmentation des prix lorsque les niveaux d'eau de surface sont faibles afin de refléter la rareté de l'eau, afin de réduire l'utilisation des eaux souterraines et de réduire les coûts d'énergie. Mauvaise conception et mauvais entretien provoquent une consommation d'électricité excédentaire. La demande d'électricité est fortement dépendante de N: rapport DCO dans les eaux usées brutes (plus le ratio est petit plus l'électricité consommée est moindre). Économies d'eau et l'énergie potentielle (quantité et valeur) étaient plus des options de conservation ciblant les douches, purge de la chaudière et du paysage. Econométrie 30 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie 2.5.2 Principales limites des études présentées Les principales limites des études existantes en termes d'objectifs, d'orientation et des méthodes de recherche utilisées sont. Objectif Le lien eau-énergie a suscité beaucoup de questions et les études sur ce sujet varient considérablement en termes d’objectif. Elles peuvent être réparties en trois grandes catégories. La première catégorie examine l'impact de l'électricité sur les services d’alimentation en eau et en eaux usées. Il existe cinq études dans cette catégorie les (a), (b), (d), (h) et (i) dans le tableau.2.2. Les études (a) et (b) examinent les scénarios futurs de l'industrie de l'eau, en vue de déterminer l'énergie / les impacts environnementaux de chacun. Études (d) et (h) ont été entrepris par les mêmes auteurs et sont motivés par la nécessité de mieux comprendre les interactions entre l'eau et l'électricité selon la crise californienne de l'énergie en 2001. Étude (i) examine l'impact de l'énergie des usines existantes du traitement des eaux usées. La deuxième catégorie quantifie l'impact de l'eau de production de l'électricité et elle comprend les études (c), (e), (g) et (f). La logique derrière les trois premières études est que la production d'électricité - en particulier de l'énergie hydroélectrique - peut conduire à des arbitrages pour les autres usagers de l'eau, tels que les irrigants et l'environnement. L’étude (f) se concentre plus particulièrement sur l'impact de l'eau – entre-autre impacts environnementaux - des centrales existantes en NSW Australie. La troisième catégorie examine les impacts de l'électricité sur les utilisateurs de l'eau et comprend des études (j), (k), (l) et (m). L’objectif de ces études est d'analyser l'interaction entre le prix de l'eau et / ou de l'électricité et l'utilisation de l'eau. En outre, des études (j) et (l) ont été menées en réponse aux changements de politique. Les objectifs de ces études semblent répondre à certaines des questions d’interdépendance eau-énergie existantes, notamment: la nécessité d'examiner les impacts de l'électricité des futurs scénarios de l'eau dans la phase de planification; l'impact des changements de la politique et des arbitrages entre les producteurs d'électricité et les autres usagers de l'eau. 31 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie Cependant, Dans les trois catégories l'objectif n’était pas d'examiner explicitement les liens. Plutôt, les liens ont été englobés dans un objectif plus large et ils sont apparus dans les résultats des études. Champ d’application Similaires à l'objectif, le champ d'application des études varie considérablement. Certaines études portent sur une installation spécifique, comme une usine de traitement des eaux usées dans l'étude (k) ou un bâtiment individuel dans l'étude (l). D'autres études se concentrent sur une ou plusieurs fonctions au sein de l'industrie de l'eau (études (a), (d) et (h)) ou de l'industrie de l'électricité (étude (f)). En comparaison, les études (c), (e) et (g) examinent les interactions entre la production d'électricité et l'environnement. Seule une étude (b) qui examine les liens entre l'eau et l'électricité. Pourtant, cette étude ne considère que l'industrie de l'eau, l'électricité et subsume sous un ensemble plus large d'indicateurs environnementaux. Les autres études se concentrent sur les utilisateurs finaux de l'eau, tels que l'agriculture en (i) et (j) et le secteur résidentiel en (m). En outre, les études semblent avoir des horizons temporels à court terme. Seule une étude (b) qui examine les implications énergétiques des scénarios d'eau à long terme (pour 2021). Cela limiterait l'utilité des résultats pour contribuer à l'élaboration de politiques et pour examiner des questions telles que le changement climatique qui affecterait les industries à long terme. Les études ci-dessus fournissent des indications utiles sur le lien eau-énergie. Mais elles n’examinent pas les interactions au sens large entre les industries de l'eau et de l'électricité. Les explications possibles de cette limite peuvent être: les défis inhérents à la collecte de données auprès des industries qui sont traditionnellement cloisonnées; données considérées comme «commerciale ou confidentielles». Dimension Il semble que la dimension technologie est l'objectif principal de toutes les études et la seule dimension analysée dans les études (d), (h) et (k). D'autres études relient la dimension technologique à l'environnement comme ((a), (b), (c),(f),(g)) et ((j), (l) et (m)) à la dimensions de l’économie. Seules deux études touchent plus de deux dimensions, l’étude (e), par exemple quantifie l'impact économique et technologique de la répartition de l'eau et discute sur des ramifications politiques, tandis que l'étude (i) examine l'impact des prix de l'électricité sur la 32 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie productivité de l'eau souterraine et examine les résultats en termes de conséquences environnementales, politiques et sociaux. En général les études existantes n’analysent pas les interrelations entre les différentes dimensions du lien. Les dimensions sociales et politiques semblent également être moins bien comprises. Les méthodes de recherche Les études utilisent plusieurs méthodes de recherche pour quantifier les liens entre l'eau et l'électricité. Ces méthodes comprennent l'évaluation du cycle de vie (ECV), la modélisation numérique, économétrie, analyse de la productivité et des modèles de simulation / optimisation. Les études (a) et (b) utilisent ECV pour comparer les différents scénarios du secteur de l'eau, tandis que l'étude (f) utilise ECV pour évaluer l'impact environnemental des installations de production de NSW Australie. Dans le cas de l'étude (a) les auteurs développent un outil d'évaluation complet appelé WEST, basée sur l'analyse des processus et l'analyse des entréessorties. Cette ECV hybride est utile pour quantifier la consommation d'énergie au cours des différentes phases du projet, qui comprennent la construction, l'exploitation et la maintenance. L’inconvénient de cette méthode est la nécessité des données détaillées d'ingénierie sur les options du projet d'approvisionnement en eau. En outre, l'étude utilise la table nationale entrées-sorties des Etats-Unis, qui peuvent ne pas refléter les spécificités régionales de la production d'énergie. L'outil semble également être statique et peut ne pas être directement adapté à l'analyse des options à long terme, au cours de laquelle la structure de toute économie est susceptible de changer. L’étude (b) utilise un progiciel commercial appelé GaBi pour entreprendre l’ECV d'options d'approvisionnement en eau, qui est basé sur l'analyse des processus. Alors que le logiciel permet aux utilisateurs de définir des paramètres d'entrée, qui risque de ne pas refléter les réalités économiques de la région de l'étude. L’étude (f) utilise l'analyse des processus et des inventaires d'émissions publiés pour effectuer une ECV du réseau de l'électricité de NSW (Australie). Comme avec d'autres ECV basés sur les processus, il est susceptible d'être soumis à des erreurs de troncature. Les erreurs de troncature se produisent à cause de la nécessité de placer des limites autour des processus qui font partie de l’ECV. Certains processus en amont sont donc inévitablement omis. En outre, les ECV basés sur les 33 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie processus ne sont pas appropriés pour l'analyse des liens multiples de l'eau et de l'énergie, à cause de la complexité de tous les processus pertinents impliqués. Les études (c), (d) et (h) utilisent des feuilles de calcul pour modéliser numériquement l'impact énergétique de l'utilisation ou l'approvisionnement en eau dans divers scénarios. Les modèles sont simplistes et efficaces pour entreprendre des comparaisons générales des différents scénarios. Cependant, une faiblesse commune dans les modèles, c’est qu'ils ne tiennent pas compte de l'énergie intégrée ou indirecte contenue dans les matériaux et autres intrants et donc sous-estime la consommation d'énergie. Les modèles numériques devraient également nécessiter une modification afin de modéliser des scénarios à long terme. Les modèles sont conçus pour se concentrer sur des liens très spécifiques et ne peuvent donc saisir efficacement la multitude de liens entre l'eau et l'électricité, ni les différentes dimensions. Les modèles numériques présentés dans les études (k) et (l) sont largement basées sur l'ingénierie et les données scientifiques. L’étude (k) évalue la demande en énergie des usines de traitement des eaux usées en modélisant les réactions chimiques dans les procédés de traitement des eaux usées et les besoins énergétiques associés des différents équipements. À cause de la mise au point technologique substantielle du modèle, il ne convient pas pour l'analyse des politiques. L'outil WATERGY développé dans le cadre de l'étude (l) propose une évaluation statique de diverses options de conservation de l'eau pour les bâtiments commerciaux et résidentiels, en termes de périodes de récupération relatifs. Comme pour le modèle dans l'étude (k), l'outil a une utilité limitée pour l'analyse de l'impact des politiques sur les industries de l'eau et de l'électricité. Les études (e) et (g) développent des modèles d'optimisation et de simulation pour évaluer diverses stratégies pour répartir l'eau entre les producteurs d'électricité et les autres utilisateurs. Le modèle d'optimisation dans l'étude (e) est écrit avec le langage de programmation ‘Système de modélisation algébrique général (GAMS)’. Il est basé sur une contrainte de minimisation des coûts, ce qui minimise le coût de fourniture d'électricité en amont, tout en répondant aux besoins des pays en aval. Cette contrainte est utilisée pour allouer les ressources en eau dans la région. Les résultats du modèle nécessitent un examen approfondi de l'environnement institutionnel des pays concernés, ainsi que les tensions politiques sur les ressources en eau qui peuvent être présents. L’étude (g) présente une plate-forme pour les utilisateurs pour construire des modèles de réservoir, afin de répartir l'eau dans certains cas de restrictions environnementales. Une faiblesse dans la plate-forme, 34 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie c’est qu'elle se concentre sur les liens en amont de l'eau-énergie et elle ne peut donc pas facilement capturer les multiples liens entre l'eau et l'électricité. En outre, la programmation linéaire est couramment appliquée pour des problèmes d'optimisation. Les fonctions linéaires ne reflètent pas nécessairement les relations du monde réel. Comme avec l'étude (e), le modèle présenté dans l'étude (f) est utile pour établir des lignes directrices pour l'attribution d'eau, mais elle aurait besoin d'un soutien politique, en particulier si elle est appliquée à travers les frontières juridictionnelles. Les trois autres études (i, j, m) modélisent la relation entre le prix et la consommation d'eau et d'électricité. L’étude (i) utilise l'analyse de la productivité et quantifie les liens entre les prix de l'électricité et de la consommation des eaux souterraines. L’analyse de la productivité concerne les quantités de sortie (la consommation d’eau souterraine) à des quantités d'entrée (le prix de l'électricité) en utilisant une fonction de production. Il suppose que la fonction de production a une constante des rendements d'échelle que le marché est parfaitement concurrentiel et les coûts sont réduits au minimum. Bien que ces hypothèses existent rarement dans la réalité, l'analyse de la productivité a été utilisée pour fournir la preuve de la réussite des programmes de réforme de l'industrie. Cette méthode est la plus adaptée pour l'analyse des liens spécifiques entre deux variables, parmi ses faiblesses, c’est qu'elle ne peut pas prendre en compte plusieurs liens simultanément. Les modèles développés dans les études (j) et (m) sont basés sur l'économétrie, qui est une technique de modélisation largement utilisée pour examiner les relations causales. L’étude (j) examine l'impact de la tarification en fonction de l'approvisionnement en eau sur la surface et l'utilisation des eaux souterraines dans le secteur agricole, tandis que l'étude (m) se concentre sur les élasticités du prix de l'électricité pour la demande en eau dans le secteur résidentiel. En utilisant l'analyse de régression, l’économétrie examine les relations de causalité par l'estimation des paramètres pour une forme fonctionnelle sélectionnée. En résumé, les études de cas se concentrent généralement sur l'optimisation technologique de problèmes, tels que l'approvisionnement en eau potable, la production d'électricité, ou l'allocation des ressources en eau entre les utilisateurs concurrents. Les études qui tiennent compte de la dimension économique de la relation eau-énergie ignore le mécanisme du marché du meilleur allocateur des ressources en eau et de l'énergie. 35 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie 2.6. Conclusion L’eau et l’électricité sont inextricablement liées. La conscience envers ces liens est en augmentation dans le monde entier, à cause des réformes, de la sécheresse, l’augmentation de la demande et le changement climatique. Cette recherche classe les liens dans les catégories production, transport et consommation. Pour l'industrie de l'électricité les liens en production sont les plus importants, comme des générateurs ont besoin de suffisamment d'eau pour produire de l'électricité. Pour l'industrie de l'eau les liens de transport et de consommation semblent être les plus important. L'eau est volumineuse et lourde à transporter et on a besoin de plus d’électricité pour traiter l'eau et les eaux usées. Il est également clair que les liens entre l'eau et l'électricité s’étendent au-delà des frontières des deux industries comme les secteurs agricoles et résidentiels. Malgré la prise de conscience de l’impact de ces liens, les études existantes ne répondent pas suffisamment à la complexité et le caractère multidimensionnel de ces liens, qui ont été identifiés par cette étude tel que l'environnement, technologie, économie, social et politique. Les faiblesses des modèles existants se résument comme suit: • Les études existantes offrent un point de vue étroit du lien eau-énergie. Cela se reflète également dans le champ d'application des études ou il n'y a pas d'études qui présentent un cadre pour évaluer globalement les liens multiples et des dimensions multiples simultanément; • Les méthodes de recherche sont adoptées par nature restrictive. Certaines méthodes telles que l'économétrie et analyse de la productivité mettent l'accent sur les relations de causalité entre les aspects spécifiques des industries de l'eau et de l'électricité (tels que l'utilisation des eaux souterraines et prix de l'électricité), ou des segments spécifiques (tels que la demande en eau dans le secteur résidentiel); • Toutes les études de modèles quantitatifs actuels se concentrent principalement sur la dimension technologie. • À l'exception des études ECV (Evaluation du cycle de vie), les modèles ne tiennent pas compte en grande partie de la consommation d'eau ou d'électricité indirecte; donc elles sousestiment la consommation. • Les modèles sont généralement de nature statique et peuvent aider à guider les politiques de fixation des prix et les décisions d'investissement à court terme. Cela limite l'utilité des 36 Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie modèles pour l’analyse à long terme. Même les modèles qui ont été développés dans le but d'analyse de scénarios nécessitent une importante modification; • Les modèles les plus complexes qui intègrent les sous-modèles de diverses disciplines professionnelles exigent la mise à jour et le suivi régulier pour s’assurer qu'ils sont compatibles avec les effets du changement climatique sur les processus environnementaux et d'autres modifications apportées aux ressources en eau et la production d'électricité. Même si les études existantes fournissent des indications utiles sur la nature du lien eau- énergie, ces derniers ne reflètent pas suffisamment les questions qui se posent à l'interface des autres secteurs. Il est clair qu’on a besoin d'un cadre méthodologique plus globale pour saisir les multiples liens, leurs différentes dimensions et leurs impacts en général. 37 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré 3.1 Introduction Les études du lien de l'eau-énergie existantes discutées au chapitre 2 semblent être limitées à l'analyse des liens spécifiques. Ce type d'approche ne convient pas à une analyse de long terme, en particulier lors de l'examen des questions complexes et multidimensionnelles comme le lien eauénergie. La nature du lien doit être explorée à partir d'une perspective plus large en élaborant un cadre méthodologique intégrée qui sert de plate-forme pour une telle exploration. Le but de ce chapitre est: Introduire la théorie intégrale et expliquer comment que cette théorie va être utilisée dans l’étude du lien eau-énergie. Le développement d'un cadre méthodologique. 3.2 La théorie intégrale - une philosophie qui guide Cette Etude adopte la théorie intégrale pour guider le développement du cadre méthodologique. Le Philosophe américain Ken Wilber (1949~) a développé la théorie intégrale après des années de recherche interculturelle dans différents domaines de la connaissance humaine. Grâce à ses recherches, Wilber conclu que la connaissance a cinq éléments majeurs représentés par quadrants, niveaux, lignes, états et types. Le cadre résultant de Wilber - appelé «tous les quadrants tous les niveaux» ou AQAL « all quadrants all levels » en Anglais, est considéré par les théoriciens de la théorie intégrale comme une carte complète des capacités et du potentiel humain. Wilber traite l'évolution de la théorie intégrale dans plusieurs de ses livres (voir par exemple [19] propose une version abrégée pour le lecteur intéressé). L’application de la théorie intégrale émerge dans différents domaines, notamment l'éducation, la médecine et le développement durable voir : [20] Pour une liste complète des études récentes, ou [21] Sur les réponses de développement et de changement climatique durables en Australie). 38 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré 3.2.1 Le cadre AQAL (all quadrants all levels) La théorie intégrale stipule que la réalité comporte des royaumes (individuelles / collectives) et (intérieur / extérieur). Ces royaumes se croisent pour former les quatre quadrants du cadre AQAL représenté dans la figure 3-1. Ces quadrants se retrouvent également dans la première et la quatrième personne des langues principales: je, Nous, cela et ceux-là. Intérieur Quadrant 1 «Je» Intérieur-Individuel Intentionnel ou phénoménologique Freud Quadrant 3 «Nous» Intérieur-Collectif Culturel Gadamer Extérieur Quadrant 2 «Cela» Extérieur-Individuel Comportemental ou psychologique Skinner Quadrant 4 «Ceux-là» Extérieur-Collectif Social Marx Individuel Collectif Figure 3-1 Quadrants de la connaissance humaine (Source: [19]) Les quadrants de gauche se réfèrent à des aspects de la réalité qui sont interprétées subjectivement. En particulier, le quadrant supérieur gauche s’intéresse à l'intérieur des individus et donc considéré comme le quadrant psychologique. Le quadrant inférieur gauche se réfère aux cultures partagées tel que les valeurs, les normes, les visions du monde et de l'éthique, considéré aussi comme le quadrant culturelle. Les quadrants de droite englobent les aspects de la réalité qui sont observables. Le coin supérieur droit se référer à l'extérieur des individus qui peuvent être observés objectivement, tels que les comportements et les fonctions biologiques. Il est également appelé le quadrant comportemental. Le quadrant inférieur droit se concentre sur l'extérieur à l’individu comme les structures technico-économiques et les systèmes sociaux, il est aussi appelé le quadrant social. Le deuxième élément du cadre AQAL de Wilber est les niveaux ou stades de développement. Les niveaux de chaque quadrant sont corrélés avec les niveaux dans les autres quadrants. Grâce à un processus évolutif, les niveaux augmentent en intégrant la sagesse des niveaux inférieurs, pour former des propriétés émergentes que le processus exige dans les niveaux supérieurs. Un principe important de la théorie intégrale est qu'on ne peut pas atteindre les niveaux plus élevés sans d'abord atteindre la sagesse dans les niveaux inférieurs, mais une fois qu'un niveau est atteint, il est atteint de façon permanente. 39 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré La figure 3-2 décrit cet élément en termes simples, en ce qui concerne le développement humain. Il est basé sur les travaux de Clare Graves, qui ont été affiné par Don Beck et Christopher Cowen dans leur concept dynamique en spirale. Plus tard Beck (2005) l’a étendu en (Spiral Dynamics Integral) qui intègre les aspects de la théorie intégrale de Wilber. Dans le quadrant culturel, les niveaux de développement suivent les visions du monde qui ont évolué au cours de l'histoire et elles sont basées sur les travaux de Jean Gebser, Jurgen Habermas et Wilber lui-même [19]. Les niveaux correspondants sont identifiés pour les quadrants de la main droite. Différents niveaux de développement peuvent être adoptés, selon l'objectif de l'enquête [19]. Figure 3-2 Le cadre AQAL et le développement humain (Source: [19]) Le troisième élément dans le cadre AQAL se réfère à des lignes de développement. Dans la figure 3-2, ces lignes incluent des valeurs (quadrant psychologique), les visions du monde et les époques culturelles (quadrant culturelle), l'évolution biologique et neurophysiologique (quadrant comportementale) et les systèmes sociopolitiques (quadrant sociale). Comme pour les niveaux de développement, des lignes alternatives peuvent être adoptées, selon l'objectif de l’étude. Pour le quadrant social par exemple, des solutions de rechange comprennent l'élaboration et le développement des institutions technico-économique. Le quatrième élément se réfère à des états de conscience, comme la veille, la méditation et le sommeil profond. En Occident, la connaissance provient principalement de l'état de veille, mais la 40 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré méditation est un outil extrêmement puissant pour accéder aux idées et à la sagesse dans les traditions orientales comme le bouddhisme et l'hindouisme. Le dernier élément du cadre AQAL est les types. Les exemples incluent les types de personnalité, tels que ceux définis par Carl Jung (1875 ~ 1961) et le type Indicateurs par MyersBriggs. Les styles entre les sexes est une autre typologie qui regarde le monde du point de vue masculin et féminin [19]. Les cinq éléments décrits ci-dessus forment la structure de base du cadre AQAL. L'unité explicative de base de ce cadre est appelée un holon, qui est considéré comme à la fois un ensemble et une partie d'un autre ensemble. Par exemple, un humain est un individu (entier) et également membre (ou partie) de sa communauté. Arthur Koestler (1905 ~ 1983) a d'abord proposé le concept de holon et holarchie dans son travail (The Ghost in the Machine (1967)). Wilber [19] a adapté la théorie de Holon de Koestler, qui a formé la base pour les «vingt principes» de la théorie intégrale. Ces principes sont décrits dans l'annexe 1. 3.2.2 Pluralisme méthodologique intégré Les quatre quadrants du cadre AQAL offrent des points de vue différents sur la réalité. Ces quadrants peuvent également être considérés comme comprenant différentes communautés épistémiques, avec leurs pratiques et méthodologies distinctes. La praxis universitaire tend à se concentrer sur un quadrant, ou à un côté du cadre AQAL. Les théories dans les quadrants de droite suivent généralement une épistémologie positiviste, qui a gagné la proéminence pendant la période des Lumières. En revanche, certaines des grandes théories dans les quadrants de gauche développées comme une réaction à l'épistémologie positiviste. Au lieu de cela, ces théories prétendent que la réalité est contextuelle. Les quadrants de gauche suivent donc une épistémologie d’interprétation. Plus récemment, les chercheurs ont tenté de concilier entre «l’explication» du positivisme et «la compréhension» d’interprétativisme, mais ces positions restent encore loin à intégrer les méthodes d'enquête ou méthodologies de tous les quatre quadrants. Wilber a affirmé que les méthodes de tous les quatre quadrants sont valables et nécessaires pour appréhender la réalité [19]. Afin de guider l'intégration des méthodes des quatre quadrants, Wilber a développé le pluralisme méthodologique intégral (PMI). Le PMI propose que chaque quadrant peut être entendu de l'intérieur et de l'extérieur, qui combinait représente huit 41 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré perspectives autochtones. En outre, chaque perspective est accessible grâce à des méthodes particulières d’enquête ou des groupes méthodologiques et divulgue des idées que d'autres méthodes ne peuvent pas divulguer [20]. La figure 3.3 utilise les zones pour représenter les huit perspectives. Une discussion sur les principales méthodes associées à chacune des zones est ciaprès. Intérieur Psychologique Extérieur Comportementale Zone 2 Culturel Zone 3 Zone 4 social Zone 3 collectif Zone 1 Zone 2 Individuel Zone 1 Zone 4 Figure 3-3 Principales méthodologies associées aux quatre quadrants (Source: [19]) Quadrant psychologique La Zone 1 dans le quadrant psychologique fait référence à l'intérieur des intérieurs individuels. La méthodologie majeure est la phénoménologie, qui explore les expériences personnelles directes par la réflexion, l'introspection ou la méditation. La zone 2 se réfère à l'extérieur des intérieurs individuels. La méthodologie majeure est le structuralisme, qui offre un point de vue à la troisième personne sur le fonctionnement à l'intérieur d'une autre. Ceci est réalisé grâce à des méthodes telles que la psychanalyse et la psychothérapie. Cette zone comprendra également une troisième personne (propres intérieurs d'un individu), afin d'identifier leurs propres modèles et des réponses à des phénomènes. Quadrant culturel La Zone 1 dans le quadrant culturel fait référence à l'intérieur des intérieurs collectifs. La méthodologie majeure est l'herméneutique, ou plus largement l'étude de la culture. Un aspect important de l'herméneutique est d'étudier un groupe en devenant une partie de celui-ci par la compréhension mutuelle. Zone 2 se réfère à l'extérieur des intérieurs collectives et comprend les 42 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré études culturelles, telles que l'anthropologie culturelle, l'archéologie et de généalogie. L'objectif principal de ces méthodes est d'explorer les modes de compréhension mutuelle. Quadrant comportementale Dans le quadrant du comportement, la zone 3 se rapporte à l'intérieur de l'extérieur individuel. La méthodologie majeur est l’autopoésie, qui examine les comportements d’autorégulation (tels que le développement et le fonctionnement des cellules biologiques). Zone 4 se réfère à l'extérieur de l'extérieur individuel et en particulier des comportements mesurables. La méthodologie principale est l'empirisme, qui couvre la science des comportements et les sciences dures, telles que la physique, la biologie et la chimie. La Microéconomie ferait aussi partie de ce groupe, car elle se concentre sur les individus en tant qu'agents économiques. Quadrant sociale La Zone 3 dans le quadrant social se réfère à l'intérieur de l'extérieur collectif. La méthodologie principale est l’autopoésie sociale, qui examine la dynamique d’autorégulation des systèmes. La Zone 4 représente l'extérieur de l'extérieur collectif. Le souci ici est de savoir comment les pièces s’inscrivent dans un ensemble complexe, donc la théorie des systèmes est la méthode principale. L’écologie, la macroéconomie et les théories complexes seraient également intégrées au sein de ce groupe. Les trois principes de PMI (Pluralisme méthodologique intégré) Afin de faciliter la pratique du PMI, Wilber propose trois principes: non-exclusion, Atteinte d’objectifs et la promulgation [19]. Non-exclusion se réfère à l'acceptation des méthodologies et des pratiques qui sont considérées comme valables par leurs communautés épistémiques dans leurs domaines respectifs. Cela implique, que les méthodes ou pratiques ne peuvent pas être utilisées pour faire des déclarations dans d'autres domaines. Par exemple, un économiste ne peut pas faire des affirmations sur un phénomène archéologique utilisant un modèle macroéconomique. Le deuxième principe, affirme que certaines méthodes et pratiques sont plus complètes et inclusives que d'autres et que le niveau d'inclusivité peut changer en fonction des connaissances et l'évolution des circonstances. Le troisième principe stipule que les «phénomènes soulevés par les divers types d'enquête humaine seront différents selon les quadrants, les niveaux, les lignes, les états et les types des sujets» [19]. 43 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré 3.2.3 Influence de la théorie intégrale sur l’étude du lien eau-énergie Une constatation importante dans le chapitre 2 est que le lien eau-énergie est de nature multidimensionnelle et que ces dimensions s’influencent mutuellement. Par conséquent les méthodes d'enquête des quatre quadrants peuvent être promulguées, afin de développer une compréhension globale de la relation eau-énergie. Du point de vue théorie intégrale, toutes les études au chapitre 2 proviennent des méthodes qui s’inscrivent dans les quadrants de la main droite. Par exemple, plusieurs études mesurent les «comportements», tels que la modélisation numérique des données d'ingénierie pour les bâtiments. D’autres quantifier le comportement des consommateurs d'eau et d'électricité - soit dans le secteur résidentiel ou le secteur agricole en utilisant des méthodes comme l'économétrie, l'élasticité des prix et analyse de la productivité. Les autres études se concentrent sur l'utilisation de l'eau et de l'électricité dans un système plus vaste. Ces méthodes comprennent des modèles d'optimisation et des évaluations du cycle de vie. Seule Kumar (2003) qui propose une analyse sur les réalités sociales et culturelles en termes de réceptivité à des recommandations politiques découlant des résultats de l'analyse quantitative. Cet aspect de l'étude s’inscrirait dans la zone 2 du quadrant culturelle, c’est l'extérieur des intérieurs collectifs. Sur la base de ces observations, cette étude va adopter le concept général de PMI afin de guider le développement du cadre méthodologique et le choix des méthodes à utiliser. Il est devenu clair que tout les huit points de vue à l'intérieur et à l'extérieur des quatre quadrants et méthodologies correspondantes pourraient être représentés. Une telle approche nécessite un chercheur qualifié dans un large éventail de méthodes, ce qui est mieux adapté à une équipe de chercheurs aux compétences complémentaires. Deuxièmement, la compréhension de l'auteur de la théorie intégrale et le PMI approfondi de manière progressive tout au long de la recherche et donc le PMI n'a pas été appliquée de manière rigoureuse dès le début. Cependant, le cadre méthodologique résultant de cette étude est conçu pour capturer efficacement la nature multidimensionnelle du lien et ce en s’appuyant sur les points de vue globaux des quatre quadrants dans le cadre AQAL. La Théorie Intégrale est devenu la base sur laquelle on s’appuie pour explorer la philosophie, les points de vue philosophiques alternatifs et comment ces points de vue se rapportent à la société et aux questions modernes et contemporaines comme le lien eau-énergie. Ces explorations n’aident pas directement à développer le cadre méthodologique, mais indirectement influencent et renforcent la compréhension de l'héritage de la philosophie 44 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré occidentale et la nécessité de reconnaître d'autres perspectives. Cette nécessité de reconnaître des perspectives alternatives est instaurée par Einstein «nous ne pouvons pas résoudre les problèmes en utilisant le même type de réflexion que nous avons utilisé lors de la création» (Einstein). 3.3 Le cadre méthodologique Afin de saisir les nombreuses dimensions du lien qui ressortent des études de cas du chapitre 2, le cadre méthodologique est multidisciplinaire. Ces dimensions sont reflétées dans les objectifs de l’étude et dans les méthodes utilisées. Comme indiqué précédemment, le cadre AQAL a servi de guide seulement pour déterminer les perspectives dont on a besoin dans l’étude donc l'objectif n’est pas d'explorer toutes les huit perspectives autochtones. L’identification des différentes perspectives est une étape très importante dans l’approche intégrale. Les méthodes suivantes constituent la base du cadre méthodologique: analyse historique, l'analyse entrées-sorties, les élasticités des prix, l'analyse de scénarios et l'évaluation des impacts politiques. La figure 3-4 identifie les quadrants et les zones auxquelles chacune des méthodes appartiennent. Psychologique Comportementale Evaluation des implications de la politique L'analyse historique Culturel Les élasticités des prix Évaluation des implications de la politique social L'analyse historique L'analyse de scénario Évaluation des implications politiques L'analyse historique L'analyse d'entrée-sortie L'analyse de scénario Évaluation des implications politiques Figure 3-4 Position des méthodes de recherche dans le cadre AQAL L'analyse historique est réalisée en grande partie dans la perspective extérieure du quadrant social. Elle examine l'évolution des industries de l'eau et de l'électricité par conséquent du lien 45 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré eau-énergie en termes de système technologique, économique, politique et social, ainsi que les influences environnementales. La perspective extérieure du quadrant culturel est également examinée par l’analyse historique en termes de l'influence sur la culture au cours du développement des industries de l'eau et de l'électricité. Certains aspects de perspective extérieure du quadrant psychologique sont aussi abordés par l'analyse historique, en particulier l'expérience personnelle des gents touchés par les réformes dans les secteurs de l'électricité et de l’eau. L’analyse d'entrée-sortie est utilisée pour la quantification des liens entre l'eau et l'électricité et l'économie au sens large. Elle est réalisée seulement dans la perspective extérieure du quadrant social Les élasticités des prix sont utiles pour déterminer la réactivité du prix d'un bien à des changements de la quantité demandée. Cette étude porte sur les élasticités des prix croisées entre l'eau et l'électricité, c’est la réactivité de la demande en eau au prix de l'électricité et vice versa. Essentiellement, les élasticités des prix capturent les choix comportementaux des usagers de l'eau et de d'électricité et offrent donc une perspective extérieure du quadrant comportemental. L'analyse de scénario est adoptée pour explorer les futurs choix technologiques. Elle constitue la base pour le développement des scénarios. Les scénarios permet d’identifies les perspectives en dehors du quadrant culturelle, éclairer le choix des technologies et des politiques de l’eau et d'électricité. L'impact de ces technologies sur l'économie est ensuite modélisée en utilisant l'analyse entrées-sorties. Les modèles de scénarios résultant seraient donc d’offrir une perspective extérieure du quadrant sociale pour le futur. Évaluation des impacts politiques se réfère au processus de synthèse des résultats de toutes les méthodes et de formuler des recommandations qui reflètent les réalités sociopolitiques de la société, ainsi que les aspirations futures. De cette façon, les perspectives extérieures des quadrants sociaux, culturels, comportementaux et psychologiques sont prises en compte. Les sections suivantes décrivent en détail les cinq méthodes et leurs applications dans l’étude du lien eau-énergie. 46 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré 3.4 L'analyse historique Le premier objectif de cette étude vise à analyser l'évolution du lien eau-énergie, avec un accent particulier sur l'Algérie. Cette étude confirme qu'une meilleure compréhension du lien eauénergie ne peut être obtenue qu’en examinant les influences qui ont façonné le développement du lien dans le passé, en entreprenant une analyse historique. Cette étude développe un profil de temps historique du lien pour l'Algérie. Il est réalisé par construction de profils de temps pour l'industrie de l'eau urbaine, l’industrie de l'eau en milieu rural et de l'industrie de l'électricité séparément. La division de l'industrie de l'eau en ses composantes urbaines et rurales reconnaît leurs histoires et leurs objectifs distincts; le rural met l'accent sur l'irrigation, alors que l’urbaine se concentre sur l'approvisionnement en eau de ville et des eaux usées. Un profil de lien eau-énergie est ensuite élaboré, sur la base de ces trois profils. De plus, chaque profil comprend les quatre périodes suivantes: 1. Les premiers développements dans les industries de l'eau et de l'électricité (Avant 1962) Cette période couvre les événements qui ont mené à la création des industries de l'eau et de l'électricité. Elle examine également le rôle de l'énergie dans un contexte plus large, parce que l'établissement de l'industrie de l'électricité a commencé à se produire vers la fin de cette période. 2. Création des fondations (1962-1969) Cette période représente une période de transition de l’Algérie indépendante. Elle décrit le rôle des industries de la nouvelle nation et les changements qui ont conduit à l'amélioration de la coordination et de la planification à la fois. 3. Expansion et pressions pour le changement (1969-1999) Période marquée par une croissance significative de l'économie algérienne. Elle décrit les raisons de la croissance et de l'expansion dans les industries de l'eau et de l'électricité. Elle identifie également les pressions croissantes du changement. 4. Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011) Des réformes internes et généralisées ont eu lieu pour améliorer la performance économique des deux industries. Pendant cette période de grande responsabilité environnementale et sociale ont eu lieu tels que la reconnaissance des problèmes mondiaux comme le changement climatique. 47 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Les périodes de temps représentent les phases importantes dans le développement des industries en Algérie, en termes de changements majeurs dans les politiques de l'eau et de l'énergie. Chaque période de temps est analysée selon les influences sur les deux industries et sur le lien. Dans cette étude, ces influences représentent les différentes dimensions du lien tel que l'environnement, la technologie, l’économie, le social et la politique. À cause de la nature du passé de l'Algérie comme une colonie française, ces influences ont deux origines nationales et internationales. 3.5 L’analyse entrées-sorties Le deuxième objectif spécifique vise à étudier empiriquement les liens entre l'eau, l'électricité et d'autres secteurs économiques en Algérie. Comme il est montré précédemment dans la figure 3-4, l'analyse entrées-sorties est à la base de cette enquête empirique. L’Analyse entrées-sorties est un outil d'analyse largement utilisé, qui identifie les interdépendances entre les différents secteurs économiques et se prête donc bien à l'examen des liens entre l'eau, l'électricité et l'économie en général. Ses fondations découlent du 18ème siècle. Cependant, d'origine russe l’économiste Wassily Leontief (1941) a développé l'outil à sa forme actuelle dans le milieu du 20eme siècle. Plusieurs chercheurs depuis Leontief ont apporté des contributions théoriques importantes pour l'analyse entrées-sorties (par exemple Ghosh 1958 et Lahr & Dietzenbacher 2001) et beaucoup d'autres ont appliqué l'outil à un éventail de domaines politiques, y compris l'eau et l'énergie. Le tableau 3-1 répertorie une sélection d'études entréesortie de l’eau et de l’énergie. Tableau 3-1 Sélection des études entrée-sortie d’eau et d'énergie Auteur Secteur Région Sujet Bullard & Herendeen (1975) (1977) Proops Energie Energie United States N/A L'énergie intrinsèque (intensités) Comparaison des méthodes de l'intensité énergétique James (1980) Karunaratne (1981) Energie Energie Australie Australie les comptes de l'énergie Compromis entre l'énergie, le revenu, l'emploi, le capital et la pollution Proops,. Faber & Wagenhals (1992) CO2 Peet (1993) Energie Germany Effets des changements à la demande finale, l'efficacité and UK énergétique et la substitution Inter-carburant sur les émissions de CO2 N/A Méthode pour calculer l'énergie intrinsèque (intensités) Lenzen (1998) Energy and Australie EGEs L'énergie intrinsèque et EGEs dans la consommation finale 48 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Lenzen (1999) Energy and Australie EGEs L'énergie intrinsèque et EGEs dans le secteur des transports Yoo & Yang (1999) Water Korie de Miera (2000) Water Espagne Impact de l'investissement, des hausses de prix et les pénuries dans le secteur de l'eau intensités d'eau et tarification de l'eau de la pénurie en utilisant un modèle hybride Hondo, Moriizumi & Energie Japon Uchiyama (2000) (in Japanese) Lei (2000) Energie Chine and GGEs Hondo (2001) (in Japanese) Energie Japon C02 évaluation du cycle de vie des technologies de production d'électricité Kim, Jin & Yun (2001) Lenzen & Foran (2001) Corie Australie Qualité de l'eau multiplicateurs d'eau (intensités) pour divers secteurs Cruz (2002) Energie Duarte, Sanchez-Choliz & Eau Bielsa (2002) Portugal Espagne scénarios énergétiques jusqu’au 2010 intensités d'eau en fonction de la méthode d'extraction hypothétique Pachauri & Spreng (2002) Energie Lenzen (2003) Eau et Energie Han, Yoo & Kwak (2004) Energie Inde Australie La consommation des ménages Liaison, chemin structurelle et analyses sectorielles clés Corie Impact de l'investissement, des hausses de prix et les pénuries dans le secteur de l'électricité Foran, Lenzen & Dey (2005) Eau et Energie Australie Analyse en ligne des secteurs économiques Wei et al. (2006) Energie Chine Scénarios énergétiques à long terme Marriott (2007) Energie USA l'évaluation du cycle de vie des futurs scénarios de production d'électricité Eau Eau prévisions de l'énergie à l'horizon 2020? C02 évaluation du cycle de vie des technologies nucléaires Remarque: EGES = émissions de gaz à effet de serre, CO2 = dioxyde de carbone La section 3.5.1 commence par une description théorique de l'analyse entrées-sorties, en particulier le modèle de base de la demande de Leontief et le modèle d'approvisionnement de Ghosh. La section 3.5.2 décrit l'ensemble des modèles de l'eau-énergie développés pour l’Algérie dans cette recherche. La section 3.5.3 décrit les techniques d'analyse entrées-sorties adoptées par cette recherche pour examiner des questions spécifiques du lien eau-énergie. Enfin, la section 3.5.4 explique comment évaluer la validité des modèles d'entrée-sortie et les résultats. 49 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré 3.5.1 Contexte théorique Le tableau entrées-sorties et les coefficients qui en découlent constituent la base de l'analyse entrées-sorties. Essentiellement, le tableau représente trois éléments d'un système économique: Le tableau inter-secteurs, les entrées primaires et les secteurs finaux. Le tableau inter-secteurs montre le flux des biens et services entre les secteurs de production; des sorties d'un secteur constitues des entrées pour d'autres secteurs, ce flux est habituellement appelé la demande intermédiaire. Les entrées primaires sont des paiements aux facteurs de production. Dans un modèle standard, les entrées primaires comprennent les paiements aux ménages tels que les salaires, excédent brut d'exploitation et revenu mixte et les impôts moins les subventions. Dans cette recherche, les importations sont aussi considérées comme des inputs primaires. Les secteurs finaux comprennent généralement la consommation des ménages, les dépenses publiques, le capital social, l'investissement et les exportations. La structure de base du tableau d'entrée-sortie et ces éléments sont illustrés dans la Figure35. Notez que les éléments du tableau d'entrée-sortie représentent des quantités physiques de biens et de services, tels que des tonnes d'acier, des péta-joules (PJ) d'énergie ou méga-litres (ML) d'eau. De nombreuses études d'entrées-sorties adoptent les valeurs monétaire tel que le dollar, dans ce cas le modèle résultant est appelé un modèle monétaire. Lorsque les deux grandeurs physiques et les valeurs monétaires sont utilisés, le modèle résultant est appelé un modèle «hybride». Sorties pour le secteur j Entrées provenant du secteur i Secteurs de production (i) Entrées primaires (k) Entrée Totale Secteurs de production (j) Secteurs finaux Tableaux inter-industrie (𝑥𝑖𝑗) (demande intermédiaire) (vkj) (𝑋𝑗) 𝑌𝑖 (Demande finale) GNP Sortie Totale (𝑋𝑖) Figure 3-5: Structure de la base d'un tableau Entrées-sorties Dans la figure 3-5, (𝑥𝑖𝑗) Représente le flux de sorties du secteur i vers le secteur j Où il est utilisé comme entrées; 𝑌𝑖 Représente La Demande finale des sorties du Secteur i; 𝑋𝑖 est la production totale du secteur i; 𝑋𝑗 est l'apport totale de secteur j; et vkj Représente le flux d'entrées des Facteurs de production vers le secteur j. 50 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Les relations de base suivantes sont issues de ces éléments: 𝒏 𝑿𝒊 = ∑ 𝒙𝒊𝒋 + 𝒀𝒊 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏 𝒋=𝟏 𝒂𝒊𝒋 = 𝒙𝒊𝒋 ⇒ 𝒙𝒊𝒋 = 𝒂𝒊𝒋 𝑿𝒋 𝑿𝒋 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟐 𝒇𝒌𝒋 = 𝒗𝒊𝒋 𝑿𝒋 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟑 Où 𝑎𝑖𝑗 dans l'équation. 3-2 est le montant des contributions requises du secteur i pour produire une unité de production dans le secteur j. Les éléments 𝑎𝑖𝑗 sont communément appelés les coefficients techniques ou directs. Dans le cas d'un modèle hybride, 𝑋𝑗 comprend des unités mixtes et ne peut être résumée. Les coefficients directs 𝑎𝑖𝑗 sont donc calculés à partir de la somme de la rangée correspondante de 𝑋𝑗 (c’est-à 𝑋𝑖 pour le même secteur). Dans l'équation. 3-3, 𝑓𝑘𝑗 représente la quantité d'entrées primaires vkj nécessaire pour produire une unité de production dans le secteur j. Le tableau d'entrée-sortie est transformé en un modèle analytique en utilisant la relation de base dans les équations ci-dessus pour former trois sous-modèles représentées par les équations suivantes: 𝑿 = (𝑰 − 𝑨) −𝟏 𝒀 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟒 𝑷 = (𝑰 − 𝑨′) −𝟏 𝑭′𝝅 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟓 𝑷′𝒀 = 𝑭𝝅′𝑿 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟔 L'équation.3-4 représente le sous-modèle de la quantité dans laquelle 𝑋 et 𝑌 sont des vecteurs colonnes de la production totale et la demande finale respectivement et A est la matrice de coefficients directs. La matrice inverse (I-A)-1 représente le total (directe et indirecte) pour le secteur i ( 𝑋 ) pour satisfaire une unité de la demande finale dans le secteur j ( 𝑌 ). Elle est habituellement appelée la matrice inverse de Leontief. L'équation 3-5 représente le sous-modèle de prix, où P est un vecteur des prix unitaires. Si les valeurs monétaires sont utilisées dans le tableau inter-industrie, le prix unitaire correspondant est de 1,00 DA. La matrice 𝐹 dans cette équation représente les facteurs de production de k par 51 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré unité de production. Le vecteur de prix pour les facteurs de production k, π, peut se référer à des paiements de redevances, frais de licence ou le prix unitaire des importations. L'équation. 3-6 est le modèle de revenu, obtenue à partir des Eqns. 3-4 et 3-5. Le modèle de revenu garantit que la valeur totale de la demande finale est égale à la valeur totale des entrées primaires. Collectivement, Eqns. 3-4 à 3-6 forment le modèle standard de Leontief axée sur la demande d'entrée-sortie, appelée simplement dans cette recherche comme le modèle de Leontief. Il est axé sur la demande car la demande finale (𝑌) détermine la sortie de production (𝑋) dans l'économie. Le modèle de Leontief présente une fonction de production linéaire, parce que les entrées et les sorties du modèle sont fixés proportionnellement représentée par les coefficients directs qui exclut la possibilité de substitution entre les entrées. En outre, il est supposé que chaque secteur produit une sortie et que la sortie n’est produite que par un seul secteur. En réalité, les secteurs représentent souvent plus d'un seul produit ou d'un service, en particulier lorsque le tableau d'entrée-sortie est fortement agrégées. Dans de tels cas, le coefficient direct représente la combinaison des technologies moyenne du secteur agrégé. Enfin, il est supposé que l'investissement et la production surviennent simultanément (Cichocki & Wojciechowski 1988; Miller et Blair, 1985). Malgré ces hypothèses inhérentes, le modèle de Leontief offre un outil analytique simple et perspicace, qui est utile pour capturer les liens entre l'eau, l'électricité et l'économie en général. Le modèle de Ghosh est l’antipode du modèle de Leontief. Ghosh (1958) a montré que les coefficients de sortie fixes peuvent être plus appropriés que les coefficients d'entrée fixes trouvés dans le modèle de Leontief pour décrire les marchés monopolistiques ou les économies centralement planifiées avec des ressources limitées. Les coefficients de sortie fixe montrent que si la fourniture d'entrées primaires (V) augmente pour le secteur i, la demande finale, la consommation et l'investissement pour ce secteur – vont augmenter dans la même proportion. Si la demande finale est parfaitement élastique. Les équations correspondantes de ce modèle sont: ⃗ 𝒊𝒋 = 𝒂 𝒙𝒊𝒋 𝑿𝒋 ⃗ ) −𝟏 𝑭′𝝅 𝑿′ = (𝑰 − ⃗𝑨 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟕 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟖 52 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Où 𝑎𝑖𝑗 est le coefficient de répartition de Ghosh et (𝐼 − 𝐴) −1 Est la matrice inverse de Ghosh. La matrice inverse de Ghosh représente les exigences directes et indirectes du secteur j par unité des entrées primaires dans le secteur i. Des études récentes ont utilisé le modèle de Ghosh pour examiner les impacts des pénuries d'approvisionnement. Le modèle de Ghosh prend en considération la demande finale parfaitement élastique, ce qui signifie que la consommation et l'investissement vont changer en fonction des changements de l'offre. Oosterhaven (1988) a montré que l'analyse de liaison inter-industrie est plus appropriée avec l’utilisation du modèle de Ghosh. 3.5.2 Les modèles d'entrées-sorties pour l’Algérie Afin d'examiner quantitativement les liens entre l'eau et l'électricité, cette recherche a mis au point un ensemble de tableaux entrées-sorties orientées eau-énergie pour l’Algérie pour 1999-2000 et 2010-11 (par souci de concision, ces années seront appelés 2000 et 2011 pour le reste de la thèse). Les tableaux originaux ont été téléchargés à partir du site officiel de L’Office National des Statistiques algériennes (ONS). Cette recherche a développé un modèle hybride de Leontief, un modèle monétaire de Leontief et un modèle monétaire de Ghosh pour les deux années 2000 et 2011. Les deux années d'analyse ont été sélectionnées en fonction de la disponibilité des données de l'eau et de l'énergie et des tableaux d'entrées-sorties pour Algérie. Les deux années représentent également différentes phases de la réforme et peuvent donc fournir des indications supplémentaires dans les changements du lien pendant cette période. Les trois principaux éléments des modèles - Tableau inter-industrie, entrée primaire et secteurs finaux - forment les blocs du modèle hybride de Leontief et Ghosh. Le modèle est maintenant décrit en détail. Tableau Inter-industrie Les tableaux inter-industries ont regroupés 28 secteurs selon la disponibilité des données sur l'eau et l'énergie. Le secteur de l'eau est décomposé en eau d’irrigation, eau potable et le secteur de l'assainissement. 53 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Le secteur de l'électricité est décomposé en sous-secteurs de production selon les types de technologies existantes en Algérie à savoir les turbines à gaz, à vapeur, à cycle combiné, l'hydroélectricité et les autres énergies renouvelables. Ce niveau de décomposition nous permet de comparer l'implication de l'eau de chaque secteur de production, qui est d'une importance cruciale, étant donné les récentes pénuries d'eau. Les vecteurs lignes pour les secteurs de l'eau et l'énergie montrent comment leur sortie respective est distribuée dans l'économie. Tableau 3-2 répertorie tous les secteurs de production dans le tableau inter-industrie et les abréviations du secteur adoptées dans cette recherche. Ce tableau contient également les unités adoptées dans le modèle hybride de Leontief. Pour les modèles monétaires de Leontief et Ghosh, toutes les unités sont en termes monétaires (M DA). Annexe2 contient des matrices de coefficients totaux directs et détaillées obtenues à partir des modèles d'entrées-sorties pour 2000 et 2011. Tableau 3-2 Les secteurs de production, les abréviations et les unités hybrides Secteur de Production 1 Agriculture, sylviculture, pêche 2 Hydrocarbures Abbreviation AG HYD Unités du modèle hybride M DA PJ 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 STB MC ISMMEE MC BTPH CPC IAA TCB CC BPL ID TC HCR CFE CFE TG TV CC DSL HYDRO ER GAZ EIR M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA PJ PJ PJ PJ PJ PJ PJ ML Services et Travx. Pub. Mines et carrières ISMMEE Matériaux de Construction BTPH Chimie, Plastiques, Caoutchouc Industries Agro-alimentaires Textiles, confection, bonnèterie Cuirs et Chaussures Bois, Papiers et lièges Industries diverses Transport et communications Hôtels –café- restaurants Services fournis aux entreprises Services fournis aux ménages Electricité (Turbine à gaz) Electricité (Turbine à vapeur) Electricité (Cycle combiné) Diesel Hydroélectricité autres énergies renouvelables Fourniture de gaz en détail Eau (Irrigation) 54 Chapitre 3 26 27 Développement d'un cadre de recherche intégré Eau (Potable) assainissement EPOT ASS ML ML Les entrées primaires Les tableaux originaux générés par la Direction Technique chargée de la Comptabilité Nationale et publiés par l’Office National des Statistiques comprennent trois catégories d'entrée principales du travail, de la valeur ajoutée et autres importations. Le travail se réfère aux paiements aux ménages, tels que les salaires. La catégorie Autres Valeur Ajoutée est un agrégat de trois catégories d'entrées primaires qui se trouvent normalement dans les tableaux d'entrées-sorties nationaux standards générés par l’office national des statistiques. Comme mentionné précédemment, ce sont les excédents bruts d'exploitation, le revenu mixte et les impôts moins les subventions. La catégorie Autres valeur ajoutée est aussi un terme d'équilibrage pour les tableaux. Dans cette recherche, la catégorie des importations est divisée en importations non énergétiques et des importations énergétiques. Cette recherche traite les ressources naturelles, telles que les ressources énergétiques et hydriques primaires, comme entrées primaires. Suite à cette convention, une entrée primaire supplémentaire, à savoir l'eau brute a été incluse dans les tableaux d'entrées-sorties. Eau brute se réfère à l'extraction de l'eau de l'environnement pour des fins de consommation. Les secteurs finaux Les catégories des secteurs finaux dans les tableaux originaux comprennent la consommation des ménages, Autre demande finale et les exportations. Semblable aux catégories des entrées primaires, la demande finale est un agrégat des secteurs finaux qui sont habituellement représentés dans un tableau entrée-sortie standard. Il s’agit notamment des dépenses publiques, le capital social et l'investissement. En plus des trois derniers secteurs ci-dessus, cette recherche prend en considération également l'environnement. La catégorie Environnement permet au flux d'eau d’être équilibrés dans les tableaux, car il est attribué à l’eau qu’elle est jetée à l'environnement, soit à partir de l’eau de l'irrigation et de l’eau des ménages, ou comme effluent traité du secteur d'assainissement. La catégorie Divers comprend l'eau et les pertes d'énergie, elle est donc similaire à la catégorie Environnement, elle aide à équilibrer les quantités d'eau et de l'énergie dans le tableau. Cette catégorie enregistre également des différences statistiques rencontrées lors de la compilation 55 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré des données. Tableau 3-3 énumère les catégories du secteur finales pour les modèles d'entréesortie. Tableau 3-3 catégories des secteurs finaux Catégories des secteurs finaux 1 Consommation des ménages 2 Autre demande finale 3 Exportations 4 Environnement 5 Divers 3.5.3 L'analyse des entrées-sorties du lien eau-énergie L’analyse entrées-sorties est bien adapté pour quantifier les différents liens entre l'eau et l'électricité en utilisant les techniques illustrées dans la figure 1-3: L’analyse de liaison, l'analyse de la dépendance et l'analyse de multiplicateur. Le tableau 3-4 présente les modèles utilisés pour chacune des techniques. Les sections qui suivent décrivent les techniques et les trois équations correspondantes de manière plus détaillée. Tableau 3-4 Résumé des techniques d'entrée-sortie Techniques L’analyse de liaison l'analyse de la dépendance l'analyse de multiplicateur Modèle Thesis location Modèle monétaire de Leontief Modèle monétaire de Ghosh Modèle hybride de Leontief Modèle monétaire de Leontief Position Section 5.2 Sections 5.3, 5.4, and 6.2 Section 6.3 L'analyse de liaison L'analyse de liaison a été introduite dans les années 1950 par «le pouvoir de la dispersion » de Rasmussen et «sensibilité de dispersion des concepts des liens ‘Amont’ et ‘aval’» de Hirschman (Hirschman 1958; Rasmussen 1956). Les liens en amont (ou des pouvoirs de dispersion) sont une indication de la dépendance du secteur j sur les entrées provenant des autres secteurs. Représenté par 𝐿𝑗 , des liens en amont peuvent être calculés comme suit à partir du modèle monétaire de Leontief: 𝑳𝒋 = ∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶𝒊𝒋 𝒏 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟗 56 Développement d'un cadre de recherche intégré Chapitre 3 Où 𝐿𝑗 est la moyenne des éléments de 𝛼𝑖𝑗 dans la colonne j de la matrice inverse de Leontief. Inversement, les liens à long terme (ou les sensibilités de la dispersion) indiquent la mesure dans laquelle les sorties du secteur i sont utilisées par d'autres secteurs et sont généralement calculé en fonction du modèle monétaire de Ghosh de la manière suivante: ⃗𝒋= 𝑳 ∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶 ⃗⃗ 𝒊𝒋 𝒏 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟎 Où 𝐿⃗𝑗 est la moyenne des éléments de 𝛼𝑖𝑗 dans la ligne i de la matrice inverse de Ghosh. Afin de permettre des liens à comparer l'ensemble des secteurs, Hazari (1970) a suggéré la standardisation 𝐿𝑗 et 𝐿⃗𝑖 par la moyenne globale, définies comme suit: 𝑳= ⃗𝑳 = ∑ 𝒊𝒋𝑳𝒊𝒋 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟏 𝒏𝟐 ⃗ 𝒊𝒋 ∑ 𝒊𝒋𝑳 𝒏𝟐 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟐 Cela se traduit par les équations de liaison amont et aval suivantes, respectivement: 𝑼𝒋 = 𝑳𝒋 𝑳 , 𝑼𝒊 = ⃗𝑳𝒊 ⃗𝑳 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟑 Un secteur est considéré comme présentant une liaison arrière forte si 𝑈𝑗 > 1. Dans ce cas, une augmentation de la demande finale pour ses sorties créerait une augmentation supérieure à la moyenne de l'activité économique globale. De même, un secteur est dit d'avoir des liens forts en aval si 𝑈𝑖 > 1, ce qui signifie que l'augmentation de la demande finale de tous les secteurs se traduirait par une augmentation supérieure à la moyenne de son activité de production. Un secteur clé est identifié lorsque les deux 𝑈𝑗 et 𝑈𝑖 sont supérieures à un. Cependant, ces deux indices sont des moyennes et donc ils ne sont pas sensibles aux petites valeurs extrêmes dans leurs matrices inverses correspondantes. Par exemple, un secteur peut encore présenter une liaison en amont forte malgré qu’il s’appui fortement sur un seul ou deux secteurs. Par conséquent, afin d'identifier les secteurs clés, Hazari (1970) et Bharadway (1966) recommande en outre la mesure des effets de propagation ou les indices de variabilité, en utilisant les coefficients de variation (COV) de: 57 Chapitre 3 𝟏 √ 𝑽𝒋 = 𝒏−𝟏 Développement d'un cadre de recherche intégré 𝟏 ∑𝒏𝒊=𝟏(𝜶𝒊𝒋 − ∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶𝒊𝒋 )𝟐 𝒏 𝑳𝒋 𝟏 √ , 𝑽𝒊 = 𝒏−𝟏 𝟏 ∑𝒏𝒋=𝟏(𝜶 ⃗⃗ 𝒊𝒋 − ∑𝒏𝒋=𝟏 𝜶 ⃗⃗ 𝒊𝒋 )𝟐 𝒏 𝑳𝒊 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟒 Les numérateurs dans l'équation. 3-14 sont les écarts-types des éléments de colonnes de Leontief et des éléments de ligne de Ghosh respectivement. Les dénominateurs sont les moyennes de ces éléments de colonnes et de lignes. Un CoV relativement élevé est un indicateur d'une répartition inégale. En revanche, un CoV relativement faible indique que les effets de couplage sont répartis de manière égale entre tous les secteurs. Il est donc considéré comme un critère supplémentaire pour les secteurs clés. L’Analyse de dépendance Cette recherche utilise l'analyse de dépendance pour calculer les intensités d'eau et d'énergie pour chaque secteur de production pour les années 2000 et 2011. Les intensités directes et totales sont issus de deux relations d'entrée-sortie fondamentales en utilisant le modèle hybride de Leontief: les coefficients directs de la matrice A et le total des coefficients de la matrice inverse de Leontief (I-A)-1. Les intensités se réfèrent à l'eau et l'énergie qui sont fourni par les secteurs de l'eau et de l'énergie dans l'économie. L'avantage des intensités totales est que la demande indirecte de l'eau et de l'énergie des secteurs est capturée. Cette demande indirecte se réfère à l'eau et l'énergie intégrée dans le flux des biens et services entre les secteurs. Cependant, ces coefficients ne saisissent pas toute l'eau et l'énergie demandée de l'économie. La principale matrice des entrées V, comprend l’eau brute (qui est extraite directement à partir de l'environnement par les secteurs de production), les sources d'énergie primaire et les importations d'énergie. Ces entrées primaires d’eau et d'énergie doivent être prises en compte dans toutes les analyses de la demande de l’eau et de l'énergie. Les coefficients qui représentent les entrées d’eau et d'énergie primaires sont présentés dans le tableau 3-5. En bref, les coefficients de la matrice F définies dans l'équation. 3-3 représentent les intensités directes. Le total des intensités sont obtenus en multipliant la matrice F avec la matrice inverse de Leontief, (I - A) -1. 58 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Tableau 3-5 Équations d'intensité d’eau et d'énergie Coefficient Equation Matrices Intensités Direct 𝛼𝑖𝑗 = Total 𝛼𝑖𝑗 Direct 𝑓𝑘𝑗 𝑣𝑘𝑗 = 𝑋𝑗 Total ωkj Secteurs de Production facteurs de production 𝑥𝑖𝑗 𝑋𝑗 A (I -A)-1 Secteurs de l’eau: EIR, EPOT et ASS Secteurs de l’énergie: ELEC, GAZOIL et GAZ Eau: Eau brute F F(I -A)-1 Energie primaire: Pétrole Energie importée: Gazoil et Electricity Un autre point de clarification est nécessaire pour comprendre la relation entre les intensités d'eau pour l’irrigation, l’eau potable et l'eau brute. Le coefficient total d'eau brute pour le secteur j (eau Wraw, j) comprend à la fois le coefficient direct d'eau brute (eau Fraw, j) et l'utilisation de l'eau brute indirecte. Une partie de l'utilisation indirecte est l'eau qui est extraite par les secteurs de EIR et EPOT est fournie au secteur j - soit directement (𝑎𝑖𝑗) ou indirectement (partie de 𝛼𝑖𝑗). Autrement dit, les coefficients 𝑎𝑖𝑗 et 𝛼𝑖𝑗 du secteur j pour les secteurs l'EIR et l’EPOT sont intégrés dans son coefficient (eau Wraw). Analyse de multiplicateur Un multiplicateur mesure l'impact sur l'économie totale d'un changement de la demande finale (∆𝑌) pour la sortie de secteur j. En particulier, il représente un rapport de l'effet total sur l'effet initial provoqué par ce changement exogène. Les trois types les plus utilisés des multiplicateurs sont la production, les revenus et l'emploi. Les multiplicateurs de production peuvent être définis comme suit: 𝒏 ∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶𝒊𝒋 ∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶𝒊𝒋 𝑶𝒋 = ⇒ ⇒ ∑ 𝜶𝒊𝒋 ∆𝑿𝒋 𝟏 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟓 𝒊=𝟏 59 Développement d'un cadre de recherche intégré Chapitre 3 où le numérateur est l'effet total représenté par les coefficients de la matrice de Leontief inverses et le dénominateur est l'effet initial représenté par le changement dans la production totale du secteur j ((∆𝑋 = 1). En utilisant le même effet initial de ∆𝑋 = 1, les multiplicateurs de revenu peuvent être définies comme suit: 𝒏 𝑯𝒋 = ∑ 𝒉𝒋 𝜶𝒊𝒋 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟔 𝒊=𝟏 où ℎ𝑗 représente le coefficient des ménages, qui sont des paiements aux ménages (représentés par la catégorie d'entrée primaire du travail) par unité de production du secteur j, 𝑋𝑗 . Les multiplicateurs de revenu calculent le revenu supplémentaire généré suite à cette augmentation de la production du secteur j qui est nécessaire pour satisfaire les changements de la demande finale. De même, les multiplicateurs d'emploi peuvent être définis comme suit: 𝒏 𝑬𝒋 = ∑ 𝒎𝒋 𝜶𝒊𝒋 𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟕 𝒊=𝟏 où 𝑚𝑗 est le coefficient d'emploi, définie comme le nombre d'employés par unité de production totale dans le secteur j. Le multiplicateur d'emploi calcule donc l'emploi supplémentaire généré suite à cette augmentation de la production dans le secteur j qui est nécessaire pour satisfaire les changements de la demande finale. Les équations. 3-15 à 3-17 représentent les multiplicateurs simples, parce qu'ils sont calculés en utilisant un modèle d'entrée-sortie ouvert, où l'activité des ménages est considérée comme exogène aux interactions économiques capturés par les transactions inter-industrie. En réalité, les ménages utilisent leurs revenus pour acheter des sorties des différents secteurs économiques. Ces boucles de rétroaction peuvent être capturées par la création d'un «secteur des ménages» dans la table inter-industrie. Les vecteurs de lignes de colonnes de ce nouveau secteur sont le vecteur du travail au titre des entrées primaires et le vecteur de consommation des ménages dans les secteurs finaux. Le modèle est maintenant considéré comme fermé par rapport aux ménages. Les nouveaux coefficients directs et totaux - désignés par 𝑎𝑖𝑗 et 𝛼𝑖𝑗 ̅̅̅̅ respectivement - peuvent être calculées en utilisant le modèle fermé. 60 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Le total des multiplicateurs peuvent être calculés en substituant α dans Eqns. 3-15. à 3-17. avec 𝛼̅. En outre, l'effet de production initial (∆𝑋) pour les multiplicateurs simples de revenu et d'emploi peut également être substitué par les coefficients ℎ𝑗 et 𝑚𝑗 , respectivement, pour former des multiplicateurs type1. Les multiplicateurs type2 sont dérivées lorsque la même substitution d'effet initiale est effectuée en utilisant les équations de multiplicateur total. Il ya donc plusieurs approches pour calculer les multiplicateurs de production, de revenu et d'emploi. Miller et Blair (1985) indiquent que les différences dans les multiplicateurs entre les secteurs sont liés, quel que soit l'équation du multiplicateur adoptée; autrement dit, les rangs des secteurs restent inchangés. Les multiplicateurs simples sont donc considérés comme suffisant pour cette recherche. Dans cette recherche, les multiplicateurs de production, de revenu et d'emploi sont calculés pour chaque secteur (non-eau et non-énergie), afin d'examiner tous les compromis possibles entre ces indicateurs macroéconomiques et leurs besoins en eau et en énergie totaux. Karunaratne (1981) a utilisé la même analyse de multiplicateur pour explorer les compromis entre l'énergie, le revenu, l'emploi, le capital et la pollution. 3.5.4 Validation du modèle Il n'y a pas de tests statistiques équivalents pour évaluer la validité des modèles d'entréesortie. Au contraire, la précision d'un modèle est déterminée par la mesure dans laquelle il représente avec précision l'économie en cours d'examen. Les tableaux d'origine utilisés par cette recherche ont été développés en utilisant la méthode de GRIT, qui est accepté comme une méthode holistique précise pour générer des tableaux d'entrées-sorties (Jensen & West 1986). Deuxièmement, les tableaux ont été largement modifiés avec les meilleures données eau et d'énergie de l’office national des statistiques (ONS) disponibles. D’autres données ont été obtenues à partir des rapports annuels des entreprises et des demandes directes aux organisations. Dans les cas où les données n’étaient pas disponibles à des fins de confidentialité, un avis des experts a été demandé. Powell (1991) a dit également que la plausibilité des résultats est une autre façon de valider un modèle d'entrée-sortie. 3.6 Les élasticités des prix Le troisième objectif spécifique vise à valider davantage les conclusions de l'enquête empirique de l'eau et l'électricité en quantifiant l’élasticité de la demande de prix. Les élasticités 61 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré sont également utiles pour développer des conclusions basées sur l'analyse entrées-sorties et offrent donc une validation indirecte de la modélisation des entrées-sorties. Des études récentes dans le lien eau-énergie indiquent que la demande en eau est sensible à l'évolution du prix de l'électricité (voir par exemple [4] et [5]). Sous certaines conditions, l'eau et l'électricité peuvent être des substituts ou compléments et ces relations peuvent être quantifiés en calculant les élasticités croisées des prix de la demande. En outre, les élasticités des prix et demandes mesurent la sensibilité de la demande aux variations des prix. Cette étude calcule les élasticités des prix croisées et propres pour l'eau et l'électricité, afin d'explorer les relations quantité-prix pour l'économie de l’Algérie. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour calculer les élasticités. Cette recherche adopte l’approche d'élasticité des prix classique à cause de la disponibilité limitée des données historiques du secteur de l'eau qui s’oppose à l'adoption de méthodes plus complexes comme les élasticités partielles de substitution d'Allen (AES) et les élasticités de substitution de Morishima (MES) – qui nécessitent généralement l'utilisation de l'analyse régressive pour l’ajustement de la fonction de la demande aux données historiques, à partir de laquelle les élasticités peuvent être calculés. Eqns. 3-18 et 3-19 représentent les élasticités propres et croisées respectivement des prix adoptées par cette étude. Les élasticités sont basés sur le géométrique plutôt que sur la moyenne arithmétique. Phillips (1994) suggère que la moyenne géométrique serait donner un poids égal aux variations proportionnelles égales et serait donc mieux que le calcul des élasticités par rapport à la moyenne arithmétique, qui donne un poids égal aux variations absolues égales. 𝜼𝒊𝒊 = 𝜼𝒊𝒋 = 𝛁𝒒/√𝒒𝟏 𝒒𝟐 𝛁𝒑/√𝒑𝟏 𝒑𝟐 𝛁𝒒𝒊 /√𝒒𝟏 𝒒𝟐 𝛁𝒑𝒋 /√𝒑𝟏 𝒑𝟐 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟏𝟖 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟏𝟗 Dans les deux équations ci-dessus, q et p désignent le prix et la quantité, respectivement et i et j représentent deux biens. Dans le cas des élasticités des prix propre (Éqn. 3-18), un bien ou service est considéré comme relativement inélastique au prix si la valeur absolue de 𝜂𝑖𝑖 est comprise entre 0 et 1; à l'inverse, une valeur absolue supérieure à 1 indique que ce prix est relativement élastique. Dans le cas des élasticités des prix croisées (Éqn. 3-19), les deux produits sont considérés comme des substituts si 𝜂𝑖𝑗 est supérieur à zéro; Inversement, les deux produits 62 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré sont considérés comme compléments si 𝜂𝑖𝑗 est inférieur à zéro. Les deux produits sont considérés comme indépendants si 𝜂𝑖𝑗 est égal à zéro. Les deux élasticités propres et croisées des prix sont calculées pour les ménages et pour les secteurs clés de production. Ces calcules sont entrepris pour des périodes où les données de l'eau et de l'électricité sont disponibles et suffisantes. 3.7 L'analyse de Scénario Les conclusions du chapitre 2 confirment clairement qu'il existe des liens inhérents entre l'eau et l'électricité. Les trois premiers objectifs spécifiques de cette étude se focalisent sur l'exploration des liens historiques et empiriques. L'importance de ces liens va s’intensifier dans le futur et nécessiteront surement des arbitrages politiques. Ces arbitrages peuvent être démontrés en utilisant l'analyse des scénarios. Le quatrième objectif spécifique vise à «identifier les arbitrages possibles qui devront être pris en considération pour satisfaire la demande future en eau et en électricité». Cet objectif va investiguer des scénarios alternatifs pour répondre à la demande en eau et en électricité pour l’année 2030, en vue de déterminer tout les arbitrages possibles. Il est réalisé par la quantification de l'eau nécessaire pour satisfaire la demande d'électricité, l'énergie nécessaire pour satisfaire la demande en eau et les émissions de carbone résultant de la consommation d'énergie dans l'industrie de l'eau. Les scénarios représentent l’avenir possible qui se développe le long de différentes voies. Comme un outil, les scénarios ont été largement utilisés à des fins militaires et commerciales pour faciliter la planification stratégique et la gestion des risques. Aujourd'hui, l'analyse de scénarios est appliquée systématiquement à l'étranger aux questions eau, l’énergie et le changement climatique. Le but de cette section est de décrire le processus utilisé pour développer et modéliser les scénarios dans cette étude. En particulier, la section 3.7.1 décrit les pilotes et les variables clés qui distinguent les différents scénarios et la section 3.7.2 traite l'utilisation de l'analyse entrées-sorties pour modéliser les scénarios pour l'année 2030. 3.7.1 Développement des scénarios d'eau et d'énergie Une des premières étapes lors de l'élaboration des scénarios est de déterminer les principaux pilotes qui influeront sur la façon dont l'avenir va se dérouler. Ces pilotes fournissent un cadre 63 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré pour identifier des variables pertinents pour l'étude à partir de lesquels une description du scénario sera faite. Les conducteurs de scénario Les scénarios de cette étude utilisent la matrice de scénario élaboré par le Programme Anglais de Foresight sur l'environnement Future [6]. Il est le produit d'un examen approfondi des études de scénarios de l’environnement, qui visaient en partie à identifier les dimensions primaires ou pilotes de changement qui ont été les plus couramment utilisés pour encadrer les scénarios. Ces pilotes étaient des systèmes de gouvernance et des valeurs sociales. Les systèmes de gouvernance décrivent la structure et l'ampleur de l'autorité politique, de la mondialisation (globalisation) à la régionalisation. Les valeurs sociales décrivent les profils de l'activité économique, la consommation et les décisions politiques. À une extrémité on trouve le consumérisme, qui est caractérisée par l'individualisme et le court-termisme. À l'autre extrémité on trouve la communauté qui englobe les valeurs de l'équité sociale et la durabilité à long terme. La matrice de scénario est créée lorsque les deux conducteurs sont utilisés comme axes qui se coupent à angles droits pour former les quatre quadrants. Ces quatre quadrants représentent les quatre scénarios, comme illustré à la Figure 3-6. Figure 3-6 Matrice de Scénario adopté par cette étude Cette étude a adopté la matrice anglaise de scénario du Programme Foresight, car elle permet l'intégration des dimensions sociales et culturelles et elle reconnaît les quadrants inférieurs du 64 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré cadre AQAL (voir figure 3-4). En outre, elle a la possibilité de répondre à un éventail de questions qu’on trouve dans les industries de l'eau et de l'électricité tel que changement climatique Les variables de scénario La prochaine étape dans le développement de scénarios pour cette étude est de déterminer les variables qui influenceront la fourniture et l'utilisation d'eau et d'électricité en Algérie en 2030. Ces variables ont été identifiés en partie sur la base des résultats du chapitre 2 (un examen des études de l'eau et de l'énergie existante) et des discussions avec des experts de l'industrie. Les variables de cette étude peuvent être résumées comme suit: environnement, économique, technologique et la sécurité d'approvisionnement. L'environnement : renvoie aux facteurs suivants: la priorité accordée à la protection de l'environnement, la mesure de la conservation de l'eau et de l'énergie; et l'influence de la sécheresse et le changement climatique. Économique : décrit la mesure dans laquelle le coût détermine les décisions dans les industries, qui est influencé par l'ampleur de l'investissement. Technologique décrit la propension à l'innovation et l'adoption de nouvelles technologies et l'influence du niveau de dépendance sur diverses technologies. La sécurité d'approvisionnement se réfère à l'importance des ressources énergétiques nationales et les importations de l'étranger. Il se réfère également à l'importance de l’approvisionnement en eau non-renouvelable. Les scénarios: une brève description Basé sur les deux pilotes et quatre variables, les récits ont été élaborés pour chacun des scénarios identifiés dans Figure 3-6. Ces scénarios ont été étiquetés Marchés mondiaux, Enterprise provinciale, la durabilité mondiale et la gestion locale, en ligne avec les quatre scénarios d'avenir de l'environnement. Une brève description de ces scénarios est comme suit. Scénario 1 : Marchés mondiaux: des technologies à faible coût et des améliorations d'efficacité Le scénario Marchés mondiaux sous-tend les valeurs consuméristes. La principale priorité dans les industries de l'eau et de l'électricité est l'amélioration de l'efficacité dans la mesure où les 65 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré coûts sont réduits et donc l'environnement se voit accorder une faible priorité. Il ya une tendance à l'investissement privé et le commerce international, ce qui facilite le transfert de technologie et favorise un degré élevé d'innovation. Scénario 2 : Entreprises provinciales: la sécurité d'approvisionnement d’énergie et de l'eau Le scénario Enterprise provinciales s’appuie sur des valeurs individualistes. La principale priorité dans les industries est la sécurité d'approvisionnement, ce qui favorise la diversité technologique, bien que l'accent autocentrée entrave un certain transfert de technologie. L’indépendance des ressources est souligné au détriment de l'environnement, à l'exception des questions environnementales d'importance régionale, tels que la sécheresse. Scénario 3 : Développement durable: technologies pour des résultats mondiaux et durables Le scénario développement durable se caractérise par une forte coopération internationale dans le traitement des questions environnementales, en particulier les émissions de carbone. Par conséquent, les technologies qui réduisent la dépendance envers le charbon et le pétrole et l'utilisation optimale des ressources en eau, sont favorisées. L'innovation technologique est très élevée en raison de l'échange ouvert d'idées. Scénario 4 : Gestion locale: utilisation régionale des ressources et la protection de l'environnement L'objectif de ce scénario est l'utilisation maximale des ressources naturelles, avec un impact minimal sur l'environnement. Il ya une tendance vers l'autonomie - en raison de la forte gestion locale et régionale. L'orientation régionale limite l'innovation technologique, mais il ya une volonté d'investir dans les technologies locales. Les quatre scénarios forment la base pour la sélection des technologies et des stratégies de gestion de la demande qui sont nécessaires pour répondre à la demande future en eau et en électricité. Les scénarios sont modélisés en utilisant un ensemble de quatre tableaux d'entrées-sorties projetée au 2030. 66 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré 3.7.2 Modélisation de Scénario en utilisant l'analyse entrées-sorties Cette étude utilise l'analyse entrées-sorties pour modéliser les différents scénarios pour 2030. L'avantage de l'analyse entrées-sorties sur les autres outils de modélisation de scénarios (qui comprend l'équilibre général calculable (EGC)), est qu'il n'y a pas d’hypothèses économiques encastrables - tels que les objectifs de services publics ou de maximisation du profit. En plus, les pilotes alternatifs, tels que les valeurs sociales et les structures de gouvernance sont facilement accommodés dans la méthode entrées-sorties. Les tableaux entrées-sorties développés pour modéliser les scénarios sont basés sur le modèle hybride de 2011 de Leontief décrit précédemment dans ce chapitre. Le modèle hybride a été choisi pour l'analyse de scénario a cause du manque de données sur les prix à long terme du secteur de l'eau - en plus des estimations de prix de l'électricité qui sont plus facilement disponibles dans la littérature. Cependant, l'adoption du modèle hybride de Leontief empêche le calcul des autres indicateurs, tels que la production économique, l'emploi et les multiplicateurs de revenu. Il existe plusieurs façons pour modéliser des scénarios, en fonction du modèle statique ou dynamique. Cette étude développe des modèles statiques pour 2030, pour les raisons suivantes. Tout d'abord, les modèles dynamiques nécessitent une série de tableaux entrées-sorties à intervalles réguliers afin de pouvoir insérer une variable de décalage. Cette variable saisit quand un élément capital est produit par le secteur i et quand il s’ajoute à la capacité du secteur j. Au moment de l'élaboration des scénarios pour cette étude, une telle série de données n’était pas disponible pour Algérie et encore plus pour le secteur de l'eau ou un certain nombre d'années de données était disponible. Deuxièmement, les secteurs finaux de la table d'entrée-sortie d'origine sur lequel le modèle 2011 est basée sont très agrégées, qui impose des restrictions à la possibilité d'étendre les secteurs finaux pour accueillir des données supplémentaires (tels que l'expansion du capital et des exigences de remplacement) nécessaires pour un modèle dynamique [7]. Néanmoins, le modèle statique est bien adapté à explorer les compromis possibles à l'avenir, en raison de l'impact nette des décisions dans les deux industries de l'eau et de l’énergie. Une des étapes clés dans l'utilisation de l'analyse entrées-sorties pour la modélisation de scénarios est de déterminer la structure future de l'économie, qui est essentiellement représenté par la matrice A. Dans la matrice A décrite précédemment, on suppose que les coefficients techniques sont fixes (les coefficients techniques ne changent pas au fil du temps, ni permettent la 67 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré substitution). On a fait valoir, par conséquent, que l'analyse entrées-sorties est uniquement conçu pour les analyses à court et à moyen terme [8]. Malgré cette hypothèse, les chercheurs ont entrepris l'analyse de scénarios à long terme avec des petites modifications sur les coefficients techniques existantes [9], [10], [11], [12]. Les coefficients techniques peuvent être modifiés afin de mieux représenter la structure future de l'économie et donc d'améliorer la pertinence de l'analyse entrées-sorties pour les études à long terme. Il existe plusieurs méthodes servant à entreprendre cette modification, y compris le développement des coefficients techniques marginaux, l'utilisation des meilleures données de la pratique, l'extrapolation des dernières tables et le jugement des experts (pour de plus amples informations, voir [13], [7], [8], [14]. La méthode RAS (mise à jour) est une alternative à celles mentionnés ci-dessus, qui est beaucoup utilisée par les offices statistiques gouvernementaux à travers le monde. Cette méthode ajuste itérativement les coefficients techniques de l'année de base, en utilisant des données réelles ou estimées pour une année ultérieure, pour laquelle la table d'entrée-sortie est en cours de création. Certains avantages de la méthode RAS, c’est qu'elle est mathématiquement simple et lorsqu'elle est utilisée avec des données exogènes comme les données d'ingénierie ou le jugement d'experts (pour des secteurs de grande importance) la précision de la méthode s’améliore [8], [13]. Cette étude utilise la méthode RAS pour la mise à jour de la matrice 2000 A. Le processus comporte trois étapes, qui sont illustrés dans la Figure 3-7 et expliqué par la figure 3-8. Etape 1 : Projection de la production sectorielle pour l'année future Etape 2 : Modélisation de l'année de base matrice A pour l'année future Etape 3 : Ajout de nouvelles technologies de l'eau et de l'énergie dans matrice A des années futures Figure 3-7 Etapes pour mettre à jour le modèle entrée-sortie pour une année ultérieure Étape 1: Projection de la production sectorielle pour l'année future Pour projeter la production totale pour chaque secteur pour l’année 2030, 𝑋𝑖 (30), cette étude suppose que l'économie Algérienne suivra une trajectoire de croissance moyen de 2000 à 2030 et suppose que la croissance de chaque secteur est par rapport à la croissance économique. La production totale pour chaque secteur peut alors être calculée en utilisant l'équation.3-20 68 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré 𝟑𝟎 𝑿𝒊 (𝟑𝟎) = 𝑿𝒊 (𝟎𝟎). ∏(𝟏 + 𝒈(𝒕)𝒓𝒊 ) 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟎 𝒕=𝟎𝟏 Où 𝑋𝑖 (00) est la production totale pour le secteur i en 2000, 𝑟𝑖 est le taux relatif de croissance pour le secteur i et 𝑔(𝑡) est le taux de croissance économique pour l'année t. Les tableaux 3-6 et 3-7 listent les taux utilisés par cette étude. Ces taux sont basés sur des rapports publiés par Office nationale des statistiques, Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, le Ministère des Finances et le ministère de l’énergie (voir les tableaux pour les sources). Une fois que la production totale 𝑋(30) a été extraite, la modification de la matrice A peut être procéder selon la méthode de RAS. Tableau 3-6 Les taux de croissance sectoriels relatifs (𝒓𝒊 ) Secteur 1 Agriculture, sylviculture, pêche 2 Hydrocarbures 3 Services et Travx. Pub. 4 Mines et carrières 5 ISMMEE 6 Matériaux de Construction 7 BTPH 8 Chimie, Plastiques, Caoutchouc 9 Industries Agro-alimentaires 10 Textiles, confection, bonnèterie 11 Cuirs et Chaussures 12 Bois, Papiers et lièges 13 Industries diverses 14 Transport et communications 15 Hôtels –café- restaurants 16 Services fournis aux entreprises 17 Services fournis aux ménages Source: Données des administrations nationales Taux de croissance relative 1.0 0.9 1.0 1.0 0.4 0.4 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.1 1.2 1.1 69 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Figure 3-8 Illustration des trois étapes utilisées pour développer des modèles d'entréessorties pour l’année 2030 Tableau 3-7 Moyenne des taux de croissance économique g (t) pour Algérie Croissance Année Croissance économique(%) économique (%) 2000 5.0 2016 3.0 2001 3.8 2017 3.5 2002 3 2018 2.1 2003 7.4 2019 2.1 2004 6.1 2020 2.1 2005 5.5 2021 2.1 2006 3 2022 2.1 2007 4.5 2023 2.1 2008 3.5 2024 2.1 2009 2.2 2025 2.1 2010 3.3 2026 2.1 2011 2.8 2027 2.1 2012 3.3 2028 2.1 2013 2.8 2029 2.1 2014 4 2030 2.1 2015 3.1 2031 2.1 Source: CIA World Factbook, Index Munndi, 01 janvier 2014 Année 70 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré Étape 2: Modification d'une matrice en utilisant la méthode RAS La méthode RAS a d'abord été proposé par Stone (1961) comme un moyen de générer une matrice pour les années où des données minimum sont disponibles, afin de raccourcir le délai entre la diffusion des données statistiques et la formation des tableaux d'entrées-sorties. La méthode nécessite la production totale de l’année future t, qui a été calculée à l'étape 1 (ci-dessus), ainsi que la fourniture 𝑈𝑖 (𝑡) et la demande 𝑉𝑖 (𝑡) intermédiaires. Les deux 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡) pour l'exercice futur peuvent être estimées en substituant U et V, respectivement dans l'équation.3-20, comme représenté dans les équations suivantes: 𝟑𝟎 𝑼𝒊 (𝟑𝟎) = 𝑼𝒊 (𝟎𝟎). ∏(𝟏 + 𝒈(𝒕)𝒓𝒊 ) 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟏 𝒕=𝟎𝟏 𝟑𝟎 𝑽𝒊 (𝟑𝟎) = 𝑽𝒊 (𝟎𝟎). ∏(𝟏 + 𝒈(𝒕)𝒓𝒊 ) 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟐 𝒕=𝟎𝟏 Le but de la méthode RAS est de développer un ensemble de coefficients techniques à partir de la matrice A qui satisferont l’offre et la demande intermédiaires du futur pour chaque secteur. En multipliant la matrice A partir de l'année de base (t = 0) avec la production totale pour l'année future (t), qui donne une estimation initiale de 𝑈(1) et 𝑉(1) . Cette estimation est ensuite comparée avec les valeurs projetées du futur 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡), afin d'en tirer les coefficients «'R'ow et 'S'um», qui sont utilisés d'une part pour ajuster matrice A de l'année de base, A(0 ) et ensuite les autre matrices dans un motif alterné, comme illustré dans les équations ci-dessous: ̂ (𝒕). 𝑼(𝟏)−𝟏 𝑹(𝟏) = 𝑼 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟑 𝑨(𝟏) = 𝑹(𝟏). 𝑨(𝟎) 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟒 ̂ (𝒕). 𝑽 ̂ (𝟏)−𝟏 𝑺(𝟏) = 𝑽 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟓 𝑨(𝟏) = 𝑨(𝟏). 𝑺(𝟏) … ⇒. . . 𝑨(𝟐) = 𝑹(𝟏). 𝑨(𝟎). 𝑺(𝟏) 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟔 Les matrices A sont ajustés de façon itérative par n valeurs de R et S en alternance jusqu'à ce que 𝑈(𝑛) et 𝑉(𝑛) convergent vers l'intérieur d'une certaine marge de 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡) respectivement. Miller et Blair (1985) suggèrent une marge d'un petit nombre positif, telles que 0,01; c’est à dire |𝑈(𝑡)-𝑈(𝑛)| et |𝑉(𝑡)-𝑉(𝑛)| égale à 0,01. Dans les situations où certains des coefficients techniques dans l'année futurs sont déterminés de manière exogène - comme c’est le cas avec les coefficients de l'eau et de l'énergie 71 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré dans cette étude - ces coefficients sont remplacées par des zéros dans la matrice A formant la matrice 𝐴 et sont plutôt contenues dans une matrice K correspondante. En outre, les quantités connues de ces secteurs (𝑥𝑖𝑗 ′𝑆) sont soustraites de 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡) avant que la procédure RAS est effectuée. Ceci est représenté par l'équation suivante en notation matricielle: 𝑨(𝒕) = 𝑲 + 𝑹𝑨(𝟎)𝑺 𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟕 où certains des coefficients techniques dans l'année futurs sont déterminés de manière exogène - comme c’est le cas avec les coefficients de l'eau et de l'énergie dans cette étude - ces coefficients sont remplacées par des zéros dans la matrice A formant la matrice 𝐴 et sont plutôt contenues dans une matrice K correspondante. En outre, les quantités connues de ces secteurs ( 𝑥𝑖𝑗 ′𝑆 ) sont soustraites de 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡) avant que la procédure RAS est effectuée. Ceci est représenté par l'équation suivante en notation matricielle: Les coefficients techniques des secteurs de l'eau et de l'énergie existants dans la matrice K sont basés sur le modèle 2000. Pour compléter la matrice K, une étape supplémentaire est nécessaire pour établir des coefficients techniques pour les nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité pour l'année future. Étape 3: Ajout de nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité dans la matrice K pour l'année (t) Dans cette étude, la sélection de nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité pour fournir une nouvelle capacité a été déterminée en procédant à un examen des technologies existantes et émergentes dans les industries qui sont susceptibles d'être développées dans chacun des quatre scénarios. Le tableau 3-9 répertorie les technologies sélectionnées et les sources utilisées pour établir les données d'entrée-sortie pour former les coefficients techniques pour les nouveaux secteurs. Les sources font partie d'une vaste collection de la littérature qui a été examiné, qui comprend des données techniques et financières sur les procédures d'exploitation et de maintenance, rapports d'experts, les résultats des recherches et des études d'entrée-sortie qui ont été faites à l'étranger. Cette collection - bien que n’est pas utilisé directement – été utilisée pour le développement des coefficients techniques et la sélection des données les plus appropriées. Etant donné que les nouveaux secteurs utilisent des technologies qui sont encore en cours de développement ou ne 72 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré sont pas utilisé en Algérie. Exemple le cas de la géothermie, des données techniques physiques des études à l'étranger ont été converties en données monétaires. Dans le cas du nucléaire - qui n’est pas encore utilisé en Algérie, mais est bien présente à l'échelle internationale - les dernières table d'entrée-sortie nationale Française disponibles ont été utilisée comme point de départ pour développer les données d'entrée-sortie pour le secteur nucléaire. La France génère 78,5 pour cent de son électricité à partir de l'énergie nucléaire. Dans l'élaboration des coefficients techniques pour les nouveaux secteurs, cette étude a pris une année typique de fonctionnement et a pris en compte les coûts réels pour produire une sortie de chacun des nouveaux secteurs; les coûts d'investissement et d'amortissement ont été exclus. De cette façon, la structure technologique d'entrée peut être le mieux représenté. En outre, on a supposé que toutes les entrées opérationnelles sont dérivées à partir de l’étranger, à l'exception des sources d'énergie qui sont disponibles en Algérie. En résumé, les scénarios élaborés dans cette étude considèrent les questions les plus importantes touchant à la fois les industries de l'eau et de l'électricité. 3.8 L'évaluation des implications politiques Le cinquième objectif spécifique vise à démontrer comment l'examen du lien eau-énergie peut conduire à l'élaboration de politiques efficaces. A cause de la nature et le rythme rapide des changements apportés aux politiques de l'eau et de l'énergie en Algérie, l'évaluation donne un aperçu des principales évolutions de la politique et résume les principales mesures de l’état (en termes de plans, programmes et politiques). L'évaluation examine les implications de la nature du lien sur ces développements qui ont émergé de l'analyse des trois objectifs précédents. Sur la base de cette évaluation, cette étude met en avant des recommandations qui peuvent aider à améliorer l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie en Algérie. Ces recommandations comprennent des améliorations et des ajouts à l’organisation institutionnelle existante, les mesures de l’état et les activités de l'industrie. 3.9 Conclusion Ce chapitre décrit l'élaboration d'un cadre méthodologique intégré dans lequel les différentes dimensions de la relation eau-énergie sont examinées. Ce cadre a été informé par la théorie intégrale, qui vise à «schématiser» la réalité de huit perspectives (points de vue) différentes en utilisant le cadre AQAL. Ces perspectives peuvent également être considérées comme les huit 73 Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré communautés épistémiques avec leurs propres méthodologies et pratiques. Les objectifs et les méthodes spécifiques adoptées pour l’étude visent à incorporer les grandes perspectives du cadre AQAL comme ils se rapportent à la relation eau-énergie. Les méthodes comprennent l'analyse historique, l'analyse des entrées-sorties, les élasticités des prix, l'analyse de scénarios et une évaluation des implications politiques. L'analyse historique est utilisée pour développer un profil historique sur le lien, afin d'obtenir une appréciation plus profonde des questions interdépendantes qui prévalent aujourd'hui, en identifiant les forces qui ont façonné son développement dans le passé. Analyse entrées-sorties est utilisé pour examiner empiriquement les liens entre l'eau et l'électricité en Algérie et plus particulièrement, l'utilisation de l'eau dans les secteurs de l'électricité, la consommation d'énergie dans les secteurs de l'eau et la consommation de l'eau et d'énergie dans les autres secteurs économiques. Les élasticités des prix mesurent la réactivité de la demande de l'eau et de l'électricité aux variations des prix. L'analyse de scénario est utilisée pour identifier les compromis possibles qui peuvent surgir dans les industries de l'eau et de l'électricité dans l'avenir. Enfin, l'évaluation des implications politiques donne les résultats de la méthode utilisée dans l’étude. Le cadre mentionné ci-dessus intègre efficacement les différentes dimensions du lien. Cette approche représente une étude approfondie de la nature du lien eau-énergie. En outre, les méthodes utilisées offrent des idées complémentaires sur la nature du lien du passé, présent et futur. 74 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie 4.1. Introduction Les liens entre l'eau et l'électricité influent de plus en plus sur la façon dont la société utilise à la fois ces ressources. L'examen des questions d’interdépendance démontre que le lien eau-énergie est naturellement multidimensionnel et que ces dimensions - politique, économique, technologique, sociale et environnementale - sont souvent ancrés dans l'histoire. Une compréhension de l'évolution historique du lien eau-énergie pourra donc nous aider à comprendre les enjeux actuels du lien. Le but de ce chapitre est d'analyser l'évolution historique du lien pour l'Algérie. L'analyse commence depuis la fin de la 2eme guerre mondiale en 1945 et conclut en 2011. L'analyse fait également référence à des événements antérieurs à 1945 qui étaient importants pour le développement des industries de l'eau et de l'électricité. Un ensemble de trois questions guide cette analyse historique: Quels ont été les facteurs Internationaux, nationaux et régionaux clés qui ont façonné l'évolution du lien ? Quelle était l'influence des autres secteurs sur l'évolution du lien ? Comment les industries de l'eau et de l'électricité influencent le développement des autres secteurs? Pour faciliter cette analyse, le profil historique du lien est structuré en quatre périodes. Ces périodes représentent des étapes distinctes dans l'histoire des industries de l'eau et de l'électricité tel que décrites ci-dessous: a. Les premiers développements des deux industries (Avant 1962) Cette période couvre les événements qui ont mené à la création des industries de l'eau et de l'électricité. Elle examine également le rôle de l'énergie dans un contexte plus large, parce que le développement de l'industrie de l'électricité a commencé à se produire vers la fin de cette période. 75 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie b. Création des fondations (1962-1969) Cette période représente une période de transition de l’Algérie indépendante. Elle décrit le rôle des industries de la nouvelle nation et les changements qui ont conduit à l'amélioration de la coordination et de la planification à la fois. c. Expansion et pressions pour le changement (1969-1999) Cette période est marquée par une croissance significative de l'économie algérienne. Elle décrit les raisons de la croissance et de l'expansion dans les industries de l'eau et de l'électricité. Elle identifie également les pressions croissantes du changement. d. Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011) Cette période décrit la phase des réformes dans les deux industries. Elle examine certaines influences contemporaines dans les deux industries de l’eau et de l’électricité. Les quatre périodes commencent par une discussion des événements importants, suivi d’un examen de: L’industrie de l'eau en milieu urbain (approvisionnement en eau potable et l’assainissement) L’industrie de l'eau en milieu rural (irrigation) et L’industrie de l'électricité. 4.2. Les premiers développements dans les deux industries (Avant 1962) L’Algérie a été habitée par les Autochtones (nomades). Ces premiers habitants s’adaptés aux conditions environnementales, se déplaçant selon la disponibilité de la nourriture et de l'eau. Ils ont développé de solides liens spirituels avec la terre, qui à ce jour considèrent comme une expression physique de leurs ancêtres. La colonie française en 1832 a introduit une culture radicalement différente de la terre. A cette époque, le mouvement intellectuel connu comme le Siècle des lumières, qui a entraîné des changements politiques, économiques et sociaux importants et les innovations technologiques, influençait la pensée algérienne. Par exemple, l'invention de la machine à vapeur à la fin du 17ème siècle a eu de vastes répercussions sur les industries de l'eau et de l'électricité et a également encouragé l'exploitation de l'environnement pour le développement, qui s’est répandue au cours de la révolution industrielle à la fin du 18e et début du 19e siècle. Ces influences étrangères ont fait 76 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie leur chemin en Algérie et - avec l'arrivée des colons libres - ont contribué à l'expansion des zones urbaines et rurales. Dans les zones rurales, les premiers colons occupaient de vastes terres. La découverte de l'or noir (pétrole) et d'autres minéraux a renforcé le développement des régions intérieures. Ces découvertes ont également stimulé la croissance dans le secteur manufacturier, les services bancaires et le commerce dans les grandes villes. Dans les années 1900, les industries manufacturières ont augmenté de produits simples comme l'alcool, le savon, le tabac et le raffinage du sucre, à l'acier et les produits chimiques. 4.2.1 Industrie de l'eau en milieu urbain Au moment de la colonisation Française, les peuples de l’Afrique du nord avaient déjà développé sur des milliers d'années une compréhension complexe de la terre, qui leur a permis de s’adapter à la disponibilité de l'eau dans leur environnement. Être nomades, les peuples se déplaçaient librement à la recherche de nourriture et d'eau selon les saisons. Ils possédaient une connaissance profonde de l'eau en termes de disponibilité et de sources et ont développé des techniques pour stocker l'eau dans les régions arides [32]. L'arrivée des Français dans les années 1832 introduit une attitude radicalement différente à l'égard de l'environnement et de l’eau. Comme celle de nos jours, l'eau était une ressource vitale pour les premières colonies: comme l'emplacement des premières colonies à cause de leurs proximité des sources d'eau douce. Les colons délimités quinze mètres de ceinture verte de chaque côté des sources, afin de protéger la qualité de l'eau. 4.2.2 Industrie de l'eau en milieu rural Pendant cette période, l'agriculture a été limitée aux zones fertiles, comme la plaine de Mitidja. Comme dans les colonies, en conformité avec le principe du droit commun. Les propriétaires détournés l’eau des rivières avoisinantes par gravité et plus tard par des pompes à vapeur. L'invention vers la fin de cette période de nouvelles machines de récolte, de la réfrigération et le développement de nouvelles souches résistantes à la sécheresse a stimuli le développement de l'agriculture à grande échelle et avec elle des projets d'irrigation. 77 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie 4.2.3 L’industrie de l'électricité Au moment de la colonisation Française, l'électricité était encore dans une phase expérimentale. Le savoir humain de l'électricité a existé depuis les temps anciens. Le Philosophe grec antique Thales a observé que l'ambre attire les objets légers après avoir été frotté, un phénomène qui est depuis devenu connu par l'électricité statique [33]. Le mot «électricité» lui-même est dérivé du mot grec (elektron). Dans l'ère moderne, des expériences importantes ont été entreprises qui ont caractérisé le comportement de l'électricité statique pendant les 17e et 18e siècles. Au début du 19ème siècle, en électrochimie des concepts ont été élaborés et la première batterie moderne a été inventée. Les principes clés concernant le courant électrique ont également été avancés au cours de cette période, y compris une découverte en 1820 par le scientifique danois Hans Christian Oersted que l'électricité produit un champ magnétique. La découverte d'Oersted a été explorée par le scientifique anglais Michael Faraday, qui a établi le principe de l'induction électromagnétique en 1831 et par la suite développé le premier moteur électrique [33]. Ces progrès en électrochimie ont facilité l'invention des technologies de communication, tels que le télégraphe et plus tard, le téléphone [34]. La lampe à arc électrique est devenue la première utilisation de l'électricité comme source d'énergie. Comme pour les technologies de la communication, ces premières lampes s’appuyaient sur le courant produit à partir de grandes batteries humide cellulaires, telles que la batterie voltaïque. Ces développements technologiques à l'étranger ont fait leur chemin vers l'Algérie. Les lampes à arc électrique ont été utilisés pour l'éclairage public et l'éclairage des théâtres et sales de cinéma dans de nombreuses villes. À la fin des années 1870, la lampe à incandescence avait été inventée par l'Anglais Joseph Swan et l’américain Thomas Edison presque simultanément [35]. Cette lampe a offert l'avantage de consommer moins d'électricité et pourrait être installée à l'intérieur des bâtiments. Les progrès technologiques dans le moteur électrique et le générateur a facilité l'électrification de nombreuses villes. Ces réseaux d'éclairage au début ont été alimentés par des générateurs de vapeur au charbon, puis par l'énergie hydroélectrique, qui a été développé en Grande-Bretagne dans les années 1880, ce développement a également fait son chemin vers Algérie. 78 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Les concessions d'électricité sur le territoire de l'Algérie étaient réparties en un certain nombre de zones qui, bien souvent, se superposaient, conduisant à des installations et à des équipements sans aucune liaison technique et qui faisaient double emploi. C'est ainsi qu'il existait deux centrales thermiques voisines à Alger, appartenant à des sociétés différentes et desservant des concessions juxtaposées. Les réseaux électriques étaient insuffisants et les installations ne permettaient pas d'amélioration. Tout avait été conçu dans le but de satisfaire étroitement les besoins de la clientèle propre à chaque concessionnaire et suivant les possibilités financières de celui-ci. Le matériel et les installations étaient généralement en assez mauvais état après six années de la guerre 1939-1945 où l'Algérie, coupée de la métropole, n'avait pu procéder à des réapprovisionnements normaux [36]. Il fallait remédier à cet état de fait, la nationalisation était venue apporter une solution à cette situation désordonnée. La loi 46-628 du 8 avril 1946 a nationalisé les activités électriques et gazières dans le domaine de la production, du transport, de la distribution, de l'importation et de l'exportation de l'électricité et du gaz combustible. Cette loi correspondait à la création d'Electricité de France. Un an après, le décret 47-1002 du 5 juin, modifié par le décret du 17 septembre (l), fixait les conditions d'application en Algérie de la loi du 8 avril 1946 [36] sur la nationalisation de l'électricité et du gaz, en créant une entreprise nationale, Electricité et Gaz d'Algérie qui regroupait l'ensemble des sociétés électriques et gazières du pays. Étaient demeurées toutefois exclues de la nationalisation les petites entreprises de production d'énergie électrique ayant émis en 1942 et 1943, moins de cinq millions de kilowatts heure. Électricité et Gaz d'Algérie avait un rôle moteur à tenir pour encourager tous les investissements individuels en Algérie; c'était non seulement le devoir de l'établissement, mais aussi son intérêt même puisque la prospérité d'EGA était intimement liée au développement économique de l'Algérie [37]. Électricité et Gaz d'Algérie était doté de l'autonomie financière et, par voie de conséquence, de l'indépendance technique et commerciale. L'ensemble des biens, droits et obligations transférés, constituait le capital de l'entreprise. Ce capital appartenait à la nation. Tous les Algériens étaient ainsi attachés à la bonne marche de l'établissement, au même titre qu'ils pouvaient l'être à la prospérité d'une société privée dans laquelle ils possédaient des intérêts [38]. ''Électricité et Gaz d'Algérie suivait pour sa gestion financière et comptable, les règles en usage dans les sociétés industrielles et commerciales et était assujetti aux impôts. 79 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie L'établissement était soumis au contrôle de commissaires aux comptes désignés parmi les commissaires inscrits sur les listes des Cours d'appel [38]. Son organisme de tutelle était le Gouvernement général de l'Algérie et non le ministère de l'Industrie. Après une période de prise en charge qui avait commencé le 1er septembre 1947, c'est le 1er novembre de la même année qu'EGA assurait définitivement la marche des services publics. Il était alors nécessaire de résoudre les différents problèmes qui se présentaient : usines à rénover ou à supprimer (qui seront à remplacer), manque d'usines thermiques modernes pour la production de l'énergie électrique de base dans de bonnes conditions économiques, absence d'aménagements hydroélectriques importants pour satisfaire les besoins en énergie de pointe, inexistence d'un réseau d'interconnexion pour transporter l'énergie produite sur tout le territoire de l'Algérie. Il fallait donc équiper, concentrer et renouveler les moyens de production et de distribution, mais aussi concevoir et mettre en place l'organisation du nouvel établissement tout en assurant un fonctionnement normal des services publics. Il était nécessaire également d'assainir la situation financière en indemnisant les entreprises nationalisées. Un travail qui restait à faire. 80 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Figure.4.1 Photos des centrales Légende: 1 – Centrale thermique du Ravin Blanc (Oran). 2 - Usine hydroélectrique d’IghzerN’Chebel (prés de Boghni). 3 – Dispatching régional (installé à Alger). 4 – Central thermique de Bône , hall des turbo-alternateurs. 5 – Central thermique de Bône , salle de contrôle et de réglages des installations. 6 – Usine à gaz d’Alger-Gue. De 1947 à 1962, Électricité et Gaz d'Algérie s'employa à réaliser le développement de la production et de la distribution d'électricité et de gaz. Mais en 1954, la guerre rendit difficile ces tâches. En effet, l'établissement devint la cible de sabotages et d'attentats. Le personnel vivait dans 81 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie la crainte d'embuscades. Il fallait aussi mettre en place des moyens de protection des ouvrages et du personnel avec l'aide des autorités militaires. 4.2.4 Le lien eau-énergie Cette première période de l'histoire algérienne a marqué le début et les premiers développements des industries de l'eau urbaines et rurales et également les bases du développement de l'industrie de l'électricité ont été initiées. Avant l'introduction de l'électricité, les industries de l'eau comme les autres industries étaient déjà dépendantes de l'énergie, la traction animale été utilisée. Dans le secteur de l'eau, par exemple la charrette à cheval transportée l’eau à la ville. Les progrès technologiques comme le développement de la machine à vapeur, moteurs à huile, moulins à vent et des moteurs à gaz ont aussi fait leur chemin vers l’Algérie. L'utilisation d'eau pour l'alimentation de la vapeur et de l'électricité plus tard a contribué à la diversification du bouquet énergétique. Production Comme les autres industries, Il y avait de nombreux opérateurs privés durant les premières années de l'industrie de l'eau et de l'électricité. Le gouvernement colonial assumé le contrôle de ces opérateurs. Cependant, il y avait encore, une aversion sous-jacente des dépenses publiques. Cela est évident car le manque d'investissement dans l'industrie des eaux urbaines a été largement dicté par des préoccupations de santé et de sécheresse - ainsi que la prévalence des opérateurs privés dans le secteur de l'eau en milieu rural. Dans le cas de l'industrie de l'électricité, Jusqu'en 1946, l'électricité en Algérie était gérée par quatorze sociétés anonymes, filiales d'entreprises métropolitaines, deux sociétés spécifiquement algériennes, deux sociétés d'intérêt collectif agricole et quatorze entreprises privées locales. La gestion de l'électricité n'était donc pas simple et les consommateurs ne pouvaient pas tous jouir du même service. Les concessions d'électricité sur le territoire de l'Algérie étaient réparties en un certain nombre de zones qui, bien souvent, se superposaient, conduisant à des installations et à des équipements sans aucune liaison technique et qui faisaient double emploi. C'est ainsi qu'il existait deux centrales thermiques voisines à Alger, appartenant à des sociétés différentes et desservant des concessions juxtaposées. Les réseaux électriques étaient insuffisants et les installations ne permettaient pas d'amélioration. Tout avait été conçu dans le but de satisfaire étroitement les 82 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie besoins de la clientèle propre à chaque concessionnaire et suivant les possibilités financières de celui-ci. Le matériel et les installations étaient généralement en assez mauvais état après six années de la guerre 1939-1945 où l'Algérie, coupée de la métropole, n'avait pu procéder à des réapprovisionnements normaux. Il fallait remédier à cet état de fait, la nationalisation était venue apporter une solution à cette situation désordonnée. La loi 46-628 du 8 avril 1946 a nationalisé les activités électriques dans le domaine de la production, du transport, de la distribution, de l'importation et de l'exportation de l'électricité. Cette loi correspondait à la création d'Electricité de France. Un an après, le décret 47-1002 du 5 juin, modifié par le décret du 17 septembre, fixait les conditions d'application en Algérie de la loi du 8 avril 1946 sur la nationalisation de l'électricité, en créant une entreprise nationale, Electricité et Gaz d'Algérie qui regroupait l'ensemble des sociétés électriques du pays. Étaient demeurées toutefois exclues de la nationalisation les petites entreprises de production d'énergie électrique ayant émis en 1942 et 1943, moins de cinq millions de kilowatts heure. Électricité et Gaz d'Algérie avait un rôle moteur à tenir pour encourager tous les investissements individuels en Algérie; Son organisme de tutelle était le Gouvernement général de l'Algérie et non le ministère de l'Industrie. Après une période de prise en charge qui avait commencé le 1er septembre 1947, c'est le 1er novembre de la même année qu'EGA assurait définitivement la marche des services publics. Il était alors nécessaire de résoudre les différents problèmes qui se présentaient : usines à rénover ou à supprimer (qui seront à remplacer), manque d'usines thermiques modernes pour la production de l'énergie électrique de base dans de bonnes conditions économiques, absence d'aménagements hydroélectriques importants pour satisfaire les besoins en énergie de pointe, inexistence d'un réseau d'interconnexion pour transporter l'énergie produite sur tout le territoire de l'Algérie. Il fallait donc équiper, concentrer et renouveler les moyens de production et de distribution. De 1947 à 1962, Électricité et Gaz d'Algérie s'employa à réaliser le développement de la production et de la distribution d'électricité. Mais en 1954, la guerre rendit difficile ces tâches. En effet, l'établissement devint la cible de sabotages et d'attentats. Le personnel vivait dans la crainte d'embuscades. Il fallait aussi mettre en place des moyens de protection des ouvrages et du personnel avec l'aide des autorités militaires. 83 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Transport La catégorie de transport comprend des liens entre l'énergie et le mouvement de l'eau. Comme précédemment identifiés, ces liens sont l'énergie pour l'extraction des eaux souterraines; l'énergie pour les transferts d'eau de surface; et l'énergie pour la distribution d'eau et de collecte des eaux usées. L'extraction de l'eau souterraine a commencé dés les premiers jours de la colonisation, lorsque les colons libres excavés les puits pour compléter l'eau fournie par les barrages. Plus tard, Alger a profité de pompes à vapeur pour augmenter la vitesse de transfert lorsque la demande d'eau a augmenté. L’exploitation des pompes à vapeur pour transférer l'eau de surface a sauvé l’Algérie et en particulier Alger des pénuries d'eau. Dans les zones rurales, les pompes à vapeur ont permis de transférer l'eau de surface des rivières à proximité des fermes. Le premier système de distribution d'eau d’Alger a utilisé la traction animale - sous forme de charrettes à cheval - pour transporter l'eau à la ville. Le premier réseau de distribution par canalisations était alimenté par gravité. La collecte des eaux usées dans les premières années était également faite sur des charrettes à chevaux pour collecter les déchets dans la nuit. Les systèmes d'assainissement développés plus tard étaient aussi alimentés par gravité pour transporter les eaux usées vers le port pour la décharge. Consommation Les subventions croisées entre l'eau et l'énergie est l'un des liens de consommation. On pourrait faire valoir que l'industrie de l'eau a subventionné le coût de la production d'énergie. Dans ce cas, les besoins en énergie par d'autres secteurs économiques ont considérablement façonné le développement de l'industrie de l'eau au cours de cette période. En d'autres termes, l'eau n’était pas seulement une contrainte pour la sécurité énergétique, mais aussi pour le développement. Pendant cette période, il semble y avoir peu d'attention accordée au traitement de l'eau et des eaux usées. En fait, la qualité de l’eau potable était largement dépendante des activités de contrôle de pollution adjacentes à la source d'eau. Dans le cas de l'assainissement, les eaux usées étaient éliminé sans traitement préalable. 84 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie 4.3. Création de fondations (1962-1969) Des événements nationaux importants ont eu lieu pendant cette période et qui ont influencé le développement des industries de l'eau et de l'électricité. Pendant les années soixante, les questions d'intérêt commun ont commencé à unir les algériens. En vertu de la nouvelle constitution de 1963, Le gouvernement a depuis exercé un monopole sur les industries de l'eau et de l'électricité. La population a augmenté sensiblement avec des implications pour les industries de l'eau et de l'électricité. A la sortie de la guerre, dans une nouvelle ère de règlement, encouragé a retourné au travaille, un vaste programme d'investissement dans le secteur des infrastructures dans les zones rurales et urbaines a apparu. Comme pour la période précédente, les ressources naturelles ont été considérés comme produits à attelés pour le développement. Il y avait peu d'appréciation de la valeur intrinsèque de l'Environnement, ni de ses besoins. 4.3.1 Industrie de l'eau en milieu urbain Au lendemain de l’indépendance, il y a eu reconduction des structures héritées du passé. La forme d’organisation s’oriente principalement sur l’emprise étatique et la couverture des projets sur concours définitifs de l’Etat. Cependant, les organisations locales basées sur l’initiative décentralisée et sur la participation des acteurs locaux et des usagers tels que les syndicats d’usagers de l’eau, les aires d’irrigation et les syndicats d’assèchement ont fini par disparaître. La SONADE, créée à cette époque et censée exercer un monopole sur l’eau à l’instar de la SONELGAZ pour l’électricité et le gaz, a eu une existence passagère. Sa disparition montre une forme de précipitation et d’improvisation dans les décisions qui ont marqué la prise en charge de l’eau suite à l’indépendance du pays [39]. Dès le début de cette période, l'eau a été perçue comme une contrainte pour le développement. La sécheresse dans le sud de l'Algérie est devenue un enjeu clé dans l'approche de l’état. Au cours de cette période, de nombreux barrages de stockage de l'eau et des réservoirs de stockage ont été construits pour sécuriser les approvisionnements et faire face aux variations de la demande. Les stations de pompage actionnés par la vapeur, gaz et électricité transportés l'eau des barrages aux réservoirs dispersés à travers le pays. 85 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Alors que la SONADE géré et exploité des infrastructures de l'eau, le Ministère de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire était responsable de sa construction [39]. Ce double système de contrôle n’était pas sans problèmes entre les deux autorités notamment les difficultés financières et administratives. La construction et l'expansion dans l'industrie urbaine a pratiquement cessé à cause d'un manque de fonds. L'expansion du réseau d'assainissement au cours de cette période a connu un sort pire encore, de fonds limités et la priorité accordés au système d'approvisionnement en eau. Les services d'assainissement donc ont eu du mal à suivre la demande. En plus de la généralisation des maladies à transmission hydrique. 4.3.2 Industrie de l'eau en milieu rural Pendant cette période, l'industrie de l'eau en milieu rural remplie des objectifs sociaux et politiques importants. La consommation des usagers n’été pas facturés. L'irrigation a été considérée comme la clé pour surmonter la sécheresse, elle a été soutenu par la conviction subconsciente que la communauté avait l'obligation de modifier l'environnement à des fins utiles, si elle avait la capacité de le faire [39]. Telle était la force de l’Algérie indépendante et la croyance dans la grande ingénierie et les avancées technologiques de l'époque qui accordées peu de priorité à l'environnement, malgré l'émergence de problèmes environnementaux vers la fin de cette période. 4.3.3 L’industrie de l'électricité La prodigieuse trajectoire d’EGA reflète celle de la nation algérienne qui, depuis son accession à l'indépendance en 1962, a su mobiliser ses efforts pour réorganiser son économie et répondre aux nombreux besoins sociaux d'une population à forte croissance. L'électrification des villes et villages a été procédé rapidement au cours des premières années de cette période, principalement à cause de la demande pour l'éclairage. En 1965, les villes d’Alger, d’Oran et d’Annaba avaient établi leurs systèmes d'approvisionnement en électricité. L’électrification continue pendant les années 60 dans les grandes villes à travers tout le territoire. L'idée d'exploiter les eaux des rivières a été soulevée la première fois dans les années 40 pour l'irrigation et plus tard en 1950 pour l'hydroélectricité; néanmoins les propositions pour le 86 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie développement de la rivière de Darguinah n’ont été sérieusement prises en considération qu’en 1952. A cette époque, les autorités coloniales se sont inquiétées de la vulnérabilité des centrales thermiques côtières pour être attaquer; l'expérience de la guerre mondiale était encore fraiche. La construction de la centrale de Darguinah a débuté en 1948 et a été achevée en 1952. Le programme comprenait quatre centrales avec une capacité totale de 740 MW. Ighil Emda 1952, Erraguene (Ziama Mensoriah) 1963 et Boughni 1965. L'industrie de l'électricité algérienne, cependant, était encore à ses balbutiements au moment de l’indépendance et il y avait peu de nécessité d'une coordination au niveau national. Cela a été encore renforcé par les grandes distances entre les grandes villes. La demande d'électricité a également augmenté pondant cette période, de nombreuses maisons sont devenues électriquement-câblé. L'utilisation des appareils domestiques tels que le fer à repasser alimenté cette demande. L'approvisionnement en électricité a été complété par l'installation d'une capacité additionnelle et la construction de la centrale électrique d’Alger port 1961 [40]. Des stations hydroélectriques ont également été construites dans les villes de campagne de l’Algérie comme Derguinah. À la fin de cette période, l'électricité avait changé depuis ses débuts comme une nouveauté, à une partie indispensable de la vie [41]. 4.3.4 Le lien eau-énergie Cette période a également été caractérisée par la participation accrue de l’état dans les industries de l'eau et de l'électricité. Dans les deux secteurs, on a fait valoir que le gouvernement était le seul à pouvoir investir dans les infrastructures à risque tel que l’industrie de l’eau et d’électricité. Les liens entre les deux industries sont : Production La formation de l'industrie de l'électricité a commencé sérieusement au cours de cette période, la demande pour l'éclairage et d'autres services a augmenté. En Algérie, des centrales électriques ont été construites à proximité des zones de la demande. Ces centrales ont été construites par des constructeurs mondiaux de grande renommée telle que GE (General Electric), Siemens. ..Etc.… et exploitées par les Agents spécialisés de La Sonelgaz. Beaucoup de ces centrales été à vapeur donc requis une source fiable d'eau. Les centrales ont donc été construites près des sources d'eau. L’eau pour les centrales D’Alger port et de ravin blanc d’Oran provient à partir des entrées des ports d’Alger et d’Oran et ne partagent pas la même source d'eau avec 87 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie l'industrie de l'eau urbaine. La technologie de l'énergie hydroélectrique avait fait aussi son chemin vers l’Algérie, plusieurs centrales ont été construites pour fournir de l’électricité pour les zones montagnardes telles que les centrales de Derguina et Ziama mensoria. Quelques barrages de stockage de l'eau avaient un double rôle, produire de l'électricité et fournir de l'eau (pour l'approvisionnement des villes et l'irrigation). Transport L'extraction des eaux souterraines dans les zones rurales a augmenté pendant cette période, à cause de l'énergie pas cher. Comme pour la période précédente, les eaux souterraines ont été une source importante d'eau pour le domestique en particulier pendant les périodes de sécheresse. La surexploitation des eaux souterraines en période de sécheresse a réduit la pression et le débit des eaux souterraines dans certains endroits. En termes de transferts d'eau de surface, l'augmentation de la demande en eau et la sécheresse récurrente ont conduit à la construction d’une série de barrages et de réservoirs de stockage pendant cette période à la fois urbaine et rurale. Ces projets ont augmenté la demande d'énergie dans l'industrie de l'eau, à cause du pompage supplémentaire nécessaire pour transférer l'eau. Les stations de pompage au cours de cette période été alimenté par de l'électricité, alors que pendant la période précédente l’eau et l'assainissement utilisées les pompes à vapeur en hiver, afin de réduire leur consommation d'électricité. L'avènement de l'électricité dans l'industrie de l'eau a amélioré la qualité de travail en permettant automatisation du contrôle des stations de pompage. Consommation L'électrification des ménages et les appareils électroménagers ont fait augmenter la demande en eau dans le secteur de l'électricité. 4.4. Expansion et pressions pour le changement (1969-1999) Pendant cette période, la responsabilité de la gestion de l’eau fut confiée à neuf établissements publics dépendants de l’Etat central et à vingt-six établissements de Wilaya. Ces structures vont assumer cette responsabilité sans aucune liberté d’action et sans prérogatives réelles, l’Administration centrale ou territoriale conservant le pouvoir de décision. 88 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Le rapport du CNES (Conseil National Économique et Social) souligne que cette période fut caractérisée par une gestion bureaucratique qui a donné lieu à une dilution des responsabilités, à un éparpillement des services et à un gaspillage d’énergies, alors que des dépenses considérables ont été affectées à ce secteur. Les politiques et les mesures ayant accompagné la création des structures n’ont joué aucun rôle pratique sur le terrain et ont contribué, par leur foisonnement, à rendre complexes et difficiles le fonctionnement et l’organisation des services concernés. Le rapport note également que les responsabilités confiées aux communes, dans le domaine de l’eau, ne pouvaient être assurées de façon satisfaisante faute de moyens financiers, d’encadrement et du poids des prérogatives multiples que le principe de décentralisation leur a octroyées. Dans le secteur d’électricité c'est l'ordonnance N°69-59 du 28 juillet 1969 qui dissout l'établissement public d'Electricité et Gaz d'Algérie (EGA), issu des lois françaises de nationalisation de 1947 et promulgue les statuts de la Société Nationale de l'Electricité et du Gaz (Sonelgaz). En 1969 Sonelgaz était déjà une entreprise de taille importante dont le personnel est de quelque 6000 agents. Elle desservait 700 000 clients. Dès sa mise en place, l'entreprise a effectué, outre la vente d'énergie, l'installation et l'entretien d'appareils domestiques fonctionnant à l'électricité. Elle s'est attachée à promouvoir l'utilisation du gaz naturel et de l'électricité dans les secteurs industriel, artisanal et domestique. A partir de 1977, son action s'est concentrée sur le programme d'électrification totale du pays. Ainsi, elle a largement contribué à la modernisation de l'économie et à l'amélioration des conditions de vie des citoyens en Algérie. En 1983, la première restructuration : naissance des filiales travaux Sonelgaz s'est restructurée et a donné naissance à cinq (05) entreprises travaux spécialisées ainsi qu'une entreprise de fabrication : KAHRIF pour l'électrification rurale; KAHRAKIB pour les infrastructures et installations électriques. KANAGHAZ pour la réalisation des réseaux gaz. 89 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie INERGA pour le Génie Civil. ETTERKIB pour le montage industriel. AMC pour la fabrication des compteurs et appareils de mesure et de contrôle. C'est grâce à ces sociétés que Sonelgaz dispose actuellement d'infrastructures électriques et gazières répondant aux besoins du développement économique et social du pays. en 1991, Sonelgaz devient Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) Le décret exécutif N° 95-280 du 17 septembre 1995 confirme la nature de Sonelgaz en tant qu' Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial placé sous tutelle du Ministre chargé de l'énergie et des mines et doté de la personnalité morale tout en jouissant de l'autonomie financière. 4.4.1 Industrie de l'eau en milieu urbain Après 1970, l'activité de construction dans le secteur de l'eau a augmenté de manière significative pour faire face à l'arrière créé par la guerre d’indépendance et de desservir les nouveaux quartiers d'habitation qui ont été développés suite à l’exode rural. Les projets pour augmenter la capacité de stockage d’eau ont également été lancés. À Alger, la construction d'un nouveau barrage appelé Keddara Bouzegza a commencé en 1980. Achevé en 1985, Keddara est devenue principale source d'eau d’Alger [42]. Cependant, en une décennie de son achèvement, les autorités se sont inquiétées sur la capacité de Keddara pour répondre à la demande. En prévision de la demande, les travaux sur le barrage de Douera ont commencé en 2005. Comme pour les deux périodes précédentes, l'approvisionnement en eau a pris la priorité sur l'assainissement. Par conséquent de nombreux domaines sont restés sans égouts, causant d'importants dommages à l'environnement comme la détérioration de la qualité de l'eau dans les voies navigables métropolitaine. Dans les années 1970, les déchets de la méditerrané - l'épine dorsale du réseau d'assainissement d’Alger- ont été considérés comme une menace à la santé publique et l'environnement. Jusqu'au début des années 1990 ou le ministère des eaux a décidé de modifier la politique du réseau d’assainissement dans une tentative d'améliorer leur performance environnementale. Les tuyaux d'évacuation ont été étendus de deux à quatre kilomètres de sorte que les points d’évacuation ont été submergés en eau profonde. Cependant, ces améliorations 90 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie étaient encore considérées insuffisantes, vu le degré de toxiquité des déchets déversés dans la mer sans traitement approprié. Dans d'autres parties du pays, l'effluent traité est devenu une source alternative d'eau pour les usages non potables, par exemple pour irriguer les terrains de jeux et les terrains de stade. 4.4.2 Industrie de l'eau en milieu rural Semblable à celle du milieu urbain, L'irrigation a été considérée comme essentielle à la réussite de ces programmes agricole de l’état comme Thaoura Ziraiya (révolution agraire). Des barrages de stockage de l'eau ont été construits dans ce cadre. Bouroumi Ain-Defla représente un projet de barrage d'importance nationale 181.86 Mm3. Développé en 1985, l'eau de décharge a permis la création de nouvelles zones d'irrigation et l'intensification des zones d'irrigation existants le long du Périmètre Mitidja-Ouest (voir [42] pour plus de détails). De 1995 à 1999 : Cette période été caractérisée par une prise de conscience de la nécessité de se saisir du dossier de l’eau de façon globale, cohérente et rationnelle. Après le diagnostic fait lors des Assises Nationales de l’Eau en 1995, les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures. La plus importante de ces mesures est, sans conteste, l’élargissement de la concession au secteur privé national et étranger. D’autres décisions prises ont conduit à la création des Agences et Comités des Bassins Hydrographiques. Les redevances sur la « qualité de l’eau », l’« économie de l’eau » et d’un fonds pour la gestion intégrée des ressources en eau, instaurés par la loi de finances de 1996, a été une autre décision majeure. En réponse à une grave sécheresse en Algérie à l'époque. D'autres barrages de stockage d'eau ont été construits dans le cadre de ce programme, afin d'assurer la sécurité contre cette dernière sécheresse et de faciliter davantage l'expansion agricole (Oued cherf 1995 à Souk Ahras et sidi yacoub pour la région de Chlef). Le public a commencé à s’interroger sur la viabilité économique et les impacts environnementaux des systèmes d'irrigation, qui étaient autrefois considérés comme des symboles de progrès et de modernité. La salinité, la saturation en eau et la détérioration des écosystèmes en aval des barrages de stockage d'eau a incité les préoccupations environnementales du public. Cela a marqué une étape importante dans la reconnaissance des impacts environnementaux de l'industrie de l'eau. 91 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie L'expansion des systèmes d'irrigation durant cette période été faite en parallèle avec l'utilisation des eaux souterraines, en particulier dans le sud de l'Algérie. La mise en place des réseaux d'électricité ont facilité cette croissance, en fournissant un accès au réseau électrique pour le pompage. 4.4.3 L’industrie de l'électricité Le secteur de l'électricité a joué un rôle central dans le programme national de développement, qui comprenait la fourniture d'énergie fiable et pas cher. Ce rôle est incarné par le développement conjoint de l’emblématique SONELGAZ par le gouvernement. L'idée d'exploiter le gaz a été soulevée la première fois dans les années 60 pour la production d’électricité; néanmoins les propositions pour la construction des centrales à gaz n’ont été sérieusement prises au sérieux qu’en 1972 avec la centrale Hamma, Tougourt et HassiMessaoud. Hassi rmel, Boufarik et Tiaret en 1977 La construction de la centrale à vapeur de Skikda a débuté en 1970 et a été achevée en 1975, Marsat El Hadjadj 1982, Ras djenet 1986 et jijel 1992 La demande d'électricité a considérablement augmenté suite à la croissance économique, l'amélioration du niveau de vie et la propagation de l'électroménager. La baisse des prix de l'électricité jusqu'au milieu des années 90 a également contribué à la croissance de cette demande. Un concept important à émerger des chocs pétroliers des années 70 c’était «l'efficacité énergétique» (Bennett 1990). Même aujourd'hui, les programmes d'efficacité énergétique font partie intégrante des stratégies et des efforts visant à limiter la croissance des émissions de carbone et la gestion de la demande de l'électricité. Le concept de l'efficacité a également été adopté et largement appliqué dans l'industrie de l'eau. Les augmentations de la demande d'électricité au cours de cette période ont incité l’investissement pour augmenter la capacité de production notamment dans les régions métropolitaines à forte demande. À cause de leur emplacement, la demande d'eau supplémentaire créée par les centrales électriques a commencé à rivaliser avec les exigences de l'agriculture. En outre, les activités de nettoyage et de refroidissement ont soulevé des inquiétudes sur la contamination des sources d'eau existantes dans les zones adjacentes. 92 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie À la fin des années 90, Le secteur de l'électricité a commencé à planifier une capacité supplémentaire, en vue d'un boom attendu des minéraux dans la décennie suivante et en même temps, les pressions pour les réformes ont commencé à émerger. Depuis le milieu des années 90, le coût unitaire de l'électricité a augmenté plus rapidement que l'inflation, à cause de l'augmentation du coût du capital, le carburant et la main-d'œuvre. L'industrie a également maximisé les économies d'échelle offertes par les grandes unités. Enfin, le mouvement environnemental - qui avait pris un élan considérable depuis les années 70 - a contesté la performance environnementale de l'industrie à travers le pays. Ces influences et d'autres qui ont émergé dans la décennie suivante ont incité les réformes initiales dans le secteur de l'électricité. 4.4.4 Lien eau-énergie Les industries de l'eau et de l'électricité se sont rapidement développées au cours de cette période, à cause du programme national de développement. Au cours de cette phase d'expansion, plusieurs facteurs ont influencé l'évolution de la relation eau-énergie, y compris les politiques de structure et de tarification des industries, choix technologiques, la croissance de la population et de la sécheresse. En termes de structure, même si un certain contrôle local existait dans les deux secteurs (Ex : Le décret exécutif N° 95-280 du 17 septembre 1995 confirme la nature de Sonelgaz en tant qu' Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial placé sous tutelle du Ministre chargé de l'énergie et des mines et doté de la personnalité morale tout en jouissant de l'autonomie financière); les deux industries ont été en grande partie contrôlées par l'État à cause de la croyance dominante à l'époque que le gouvernement était dans une meilleure position pour prendre des décisions d'investissement dans ce qui était considéré comme des projets d'infrastructure à risque. Les industries de l'eau et de l'électricité ont été considérées comme essentielles pour le développement national et donc le recouvrement des coûts n’était pas une priorité. Cela s’est reflété dans les politiques des prix favorisant les subventions croisées entre les deux industries. La principale priorité de deux industries était d'augmenter l'offre afin de répondre à la demande croissante, à cause des industries nationales en plein essor. Les progrès technologiques - comme le transport à longue distance, de plus grandes unités de production et de pompage de l'eau - ont facilité cette expansion. Cependant vers la fin de cette période, les impacts environnementaux du développement sont devenus apparents. 93 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Les liens en détail sont : Production La construction d’un nombre important de barrages de stockage d'eau et de centrale électriques au cours de cette période dans le but d’assurer l'approvisionnement en eau et en électricité et de répondre aux demandes de la population croissante. De nombreux barrages de stockage d'eau remplies double fonction l'approvisionnement en eau potable (AEP) et l'irrigation à la fois. Ces deux fonctions ont été considérés comme essentielles pour le développement national. La construction de centrales électriques et de barrages été considérés comme des objectifs sociopolitiques de grande envergure. Un exemple emblématique est le barrage de beni haroun. Le barrage été conçu pour fournir de l’eau potable et d'irrigation pour plusieurs Wilaya [43]. À la fin de cette période, la population a commencé à protester contre la qualité de service des deux industries, coupures courantes d’eau et d’électricité, dégradation de l'environnement. Les centrales s’appuyaient sur un approvisionnement continu en eau pour la production de vapeur et le refroidissement et elles sont donc été situés près des sources d'eau. Alors que les liens entre l'électricité et les industries rurales d'eau existaient déjà - en termes de l'utilisation de l'énergie pour transférer l'eau de surface et les eaux souterraines. Certains endroits placent les centrales en concurrence avec les irrigants. Tant qu’il y a suffisamment d'eau qui s’écoule dans les rivières pour répondre aux besoins de tous les utilisateurs, cette compétition sommeillait. La sécheresse et les engagements de flux environnementaux ont depuis conduit à des compromis entre ces deux, irrigants et l'environnement. Transport L'électrification des villes et villages a facilité l'expansion des réseaux d'eau et d'assainissement, en particulier pour le pompage de l'eau et des eaux usées dans les zones de haute et de basse altitude. De même, l'utilisation des eaux souterraines dans les zones rurales a facilité l’expansion du réseau électrique. 94 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Consommation Les chocs pétroliers de 1974 et 1979 ont encouragé l’utilisation de l'électricité à la place du gaz et gazoil pour le chauffage. Cette demande supplémentaire d'électricité induira automatiquement l’augmentation des quantités d’eau consommées par les centrales pour la production de la vapeur et le refroidissement. Les chocs pétroliers ont également introduit le concept d'efficacité à l'industrie de l'énergie, qui a depuis été adopté par l'industrie de l'eau. Les Programmes d'efficacité ont contribué à faire baisser la demande de l'eau et de l'électricité. 4.5. Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011) A la fin de la période précédente, il y avait des préoccupations au sujet de l'état de l'économie algérienne qui étaient dus à des problèmes de structure. Ces problèmes structurels, étaient le résultat de politiques protectionnistes menées par le gouvernement algérien dans les années de la décennie noir. Cela a incité le gouvernement à évaluer la performance de l'économie algérienne en général et à leurs tours des industries d'infrastructure. La solution proposée à l’époque été dans l'ouverture de l'économie fondée sur les principes du marché libre. Cela a entraîné l'abandon de structures centralisées et contrôlées pour des structures fondées sur le marché décentralisées fonctionnant selon des principes commerciaux. Un autre coup de fouet à cette réflexion a été fourni par l'ascension des philosophies fondées sur le marché dans le monde développé, en particulier la France, l’Angleterre et les États-Unis. Les gouvernements de ces pays, en particulier en Angleterre, avaient entrepris un programme radical de restructurer leurs économies, y compris les industries d'infrastructure; par exemple l'industrie de l'eau en Angleterre a été complètement privatisée en 1989 [44]. Dans ce contexte, le gouvernement algérien s’est lancé dans un programme de réforme macroéconomique. Ce programme a souligné l'application des principes fondés sur le marché, tel qu'il est énoncé dans la Politique nationale de la concurrence (PNC). Pour les industries de l'eau et de l'électricité, l'évolution vers des mesures fondées sur le marché a entraîné des changements dans leur structure. En termes de structure, les industries étaient fonctionnellement dégroupées; la concurrence a été introduite dans les segments de détail (consommation) et les segments monopolistiques ont été réglementés pour permettre l'accès des tiers. Des dispositions réglementaires indépendantes ont également été établies pour le prix, la 95 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie prestation de services et la performance environnementale, en plus des règlements de santé pour l'industrie de l'eau. Concomitante aux réformes internes et au changement dans le mouvement écologiste, qui a commencé à prendre une orientation mondiale. Les préoccupations croissantes au sujet des problèmes environnementaux, tels que l'état des ressources mondiales en eau, appauvrissement de l'ozone, le réchauffement climatique et l'épuisement des ressources a abouti à la formation de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement (la Commission Brundtland) en 1987. Surtout, le rapport de la Commission Brundtland « Notre avenir à tous » a présenté le concept de développement durable, qui a depuis été largement cité et appliqué. Comme indiqué dans le rapport «Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins» (1987, p. 43). En 1988, l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour l'environnement a établi le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour évaluer le risque de changement climatique induit par l'homme, son impact potentiel et les options d'adaptation et d'atténuation. Le premier rapport d'évaluation du GIEC (2004) a servi de base scientifique pour un traité international intitulé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui a été adoptée en 1992. En 1997, de nombreux pays ont adopté le traité - le Protocole de Kyoto - qui a introduit des mesures plus puissantes et juridiquement contraignantes. Le Protocole de Kyoto entré en vigueur en Février 2005 (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) 2007). Depuis l'adoption de la CCNUCC, des avis scientifiques ont divergé sur la validité des revendications que le changement climatique est causé par l'homme. En Février 2007, un Groupe de travail du GIEC ont évoqué dans leur quatrième rapport d'évaluation beaucoup de scepticisme, confirmant que le réchauffement climatique est en cours et que la probabilité qu'il soit causé par l'émission humaine de carbone est plus de 90 % (Groupe de travail 1 du GIEC 2007). Un an plus tôt, Stern Review du gouvernement britannique sur l'économie du changement climatique et le film documentaire « Une vérité qui dérange (2006) », ont contribué à susciter l'intérêt public et la sensibilisation aux changements climatiques. L’Algérie a ratifier le Protocole de Kyoto (Décret présidentiel n°04-144 du 28 avril 2004), même en l'absence des plus grands émetteurs de carbone de la planète - la Chine et l'Inde. En 96 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie 1998, le gouvernement a adopté une stratégie nationale à effet de serre, qui est devenu le principal mécanisme par lequel cela et d'autres engagements internationaux serait atteint. En 2007, le gouvernement a adopté la Loi sur les rapports de l'énergie, qui a établi un cadre national unique pour les entreprises de déclarer leurs émissions de carbone, des mesures d'atténuation et les niveaux de production et de consommation [45] Cette loi est entrée en vigueur en 2008 et s’applique aux sociétés qui dépassent les seuils pour les émissions de carbone, consommation d'énergie et la production d'énergie. Elle est donc susceptible de s’appliquer aux producteurs d'électricité. Les rapports sur l’effet de serre et le changement climatique reconnaissent les liens entre l'eau et l'énergie, indiquant que les futures centrales pourraient être refroidies à l'air, ou que les approvisionnements futurs d’eau pourraient utiliser le dessalement. C’est une reconnaissance importante, mais elle ne reflète pas la complexité et les compromis inhérents à équilibrer la demande en eau et de l'électricité dans un monde sous contrainte carbone. Cette période de réformes a coïncidé avec des sécheresses jamais enregistrées 4.5.1 Industrie de l'eau en milieu urbain Dans les années 90, l'efficacité de l'industrie de l'eau a été remise en question en termes de finances, des services et de performance environnementale. Les autorités de l'eau, ont été perçues comme étant en sureffectif et soumis à des pressions politiques du gouvernement pour maintenir les habitudes de subventions et des structures de prix. Dans le secteur résidentiel, les niveaux de prix ont été attachés à des valeurs de propriété plutôt que la consommation d'eau. Par ailleurs, ce secteur a été subventionné par les secteurs commerciaux et industriels. Il était également fait valoir que la structure des prix offre peu d'incitation pour la conservation de l'eau. Deuxièmement, l'industrie a été caractérisée par le vieillissement des infrastructures et la mauvaise qualité de l'eau. De nouvelles infrastructures de gestion et d'entretien ont été nécessaires pour réduire les fuites et les incidents de pollution. Le problème a été aggravé par la structure des prix, qui ne facture pas le coût total de l'eau. La baisse de la qualité de l'eau a également été attribué à la gestion des autorités de l'eau - étaient donc moins susceptibles de punir ou prendre des mesures lorsque le niveau de qualité a diminué. 97 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Troisièmement, les préoccupations environnementales ont nécessité un changement de côté de l'offre traditionnelle vers des solutions du coté de la demande. Il a fait valoir que des décennies de solutions de l'offre et un manque de compréhension des besoins de l'environnement ont conduit à une sévère dégradation des ressources en eau. Les voies navigables ont été fortement polluées, régimes d'écoulement avaient changé de manière significative et les écosystèmes aquatiques ont été dégradés. Cette période a été caractérisée par une prise de conscience de la nécessité de se saisir du dossier de l’eau de façon globale, cohérente et rationnelle. Après le diagnostic fait lors des Assises Nationales de l’Eau en 1995, à propos du service public de l’eau potable et de l’assainissement, les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures. La plus importante de ces mesures est, sans conteste, l’élargissement de la concession au secteur privé national et étranger. D’autres décisions prises ont conduit à la création des Agences et Comités des Bassins Hydrographiques. Les redevances sur la « qualité de l’eau », l’« économie de l’eau » et d’un fonds pour la gestion intégrée des ressources en eau, instaurés par la loi de finances de 1996, a été une autre décision majeure. Le code des eaux, modifié par l’ordonnance n°96-13 du 15 juin 1996, définit cinq principes de base qui fondent la Nouvelle Politique de l’Eau, à savoir : La gestion intégrée. La gestion économe. La gestion déconcentrée, coordonnée et unifiée dans le cadre du bassin hydrographique. La participation des usagers à la gestion. Le principe de compatibilité de la gestion des eaux avec la politique d’aménagement du territoire et la protection de l’environnement. Le Ministère des Ressources en Eau a été crée par décret exécutif n°2000-325, en date du 25 octobre 2000. Son mandat est de structurer le secteur de l’eau d’une façon complète en regroupant les activités relatives à l’eau, aux eaux usées et à l’irrigation. L’objectif principal poursuivi par la création du Ministère est d’abord la centralisation des activités du secteur de l’eau avant de s’orienter vers la privatisation de certaines activités. Les principales missions du Ministère sont les suivantes : 98 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Mobilisation et protection des ressources en eaux superficielles, souterraines et non conventionnelles ; Alimentation en eau potable et industrielle ; Irrigation des grands périmètres ainsi que des petites et moyennes hydrauliques ; Assainissement et protection des villes contre les crues ; Développement et valorisation des connaissances sur le milieu et l’environnement des ressources en eau. Malgré ces réformes internes, le ministère a commencé à évaluer la performance de l'industrie de l'eau dans le cadre de son vaste programme de réformes microéconomiques. Parmi les objectifs primordiaux du Ministère : Les objectifs opérationnels : Rattraper le retard en matière de réalisation, de maintenance des infrastructures, de mobilisation, d’adduction et de distribution des eaux ; Réhabiliter et développer les systèmes d’assainissement pour préserver une ressource déjà limitée, généraliser ensuite l’épuration à toutes les villes ; Introduire en Algérie de nouveaux procédés de mobilisation de l’eau à travers le dessalement d’eau de mer et l’épuration des eaux usées ; Préparer la refonte du cadre institutionnel et introduire de nouveaux modes de gestion de l’eau à travers le partenariat. Vu l’urgence de corriger cette situation, le gouvernement a procédé au renforcement du tissu institutionnel environnemental par la création du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement. Le Ministère a été créé par le décret exécutif n° 01-09 du 7 janvier 2001. Les responsabilités de ce Ministère concernant la qualité de l’eau comprennent : L’élaboration en concertation avec les autorités concernées de mesures relatives au développement, à la protection et à la préservation des ressources en eau ; La proposition d’instruments économiques visant la protection de l’environnement ; L’application du cadre légal et réglementaire ; La contribution au développement des normes ; L’examen et l’approbation des études d’impact sur l’environnement ; L’initiation et la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation et de programmes d’éducation environnementale. Comme mentionné précédemment, la réforme du secteur de l'eau au cours des dernières années été accompagnée d'une sécheresse généralisée. Alors que de vastes réservoirs d'eau de 99 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie l'Algérie peuvent tolérer des conditions de sécheresse, la période sèche prolongée qui a accompagné la dernière sécheresse a réduit les niveaux d'eau à des niveaux record. Afin de ralentir le rythme des barrages de stockage tirage vers le bas, le gouvernement a commencé à mettre en œuvre des restrictions d'eau obligatoires. Ces restrictions interdites ou activités gourmandes en eau, comme l'arrosage des jardins limités. La sécheresse et le changement climatique ont changé l'accent mis par l'industrie de la planification conventionnelle à long terme à la gestion adaptative. Contrairement à la planification classique, la gestion adaptative implique un examen régulier des mesures sur la demande et l'offre, pour tenir compte des meilleures connaissances disponibles et l'évolution des circonstances. Cette approche a été adoptée dans le plan du gouvernement, qui a été publié en 2004 et mis à jour en 2006, présentant une gamme de mesures visant à répondre à la demande attendue de la croissance de la population, y compris: l'accès à l'eau profonde; préparation des eaux souterraines; préparation de dessalement; recyclage de l'eau; et les économies d'eau provenant de la gestion de la demande et des programmes d'efficacité [46]. Le gouvernement a accepté la construction des usines de dessalement et de doubler la capacité de 1 ML / jour à 2.5 ML / jour (2014). Les usines devrait fourniront jusqu'à 8 % de l'approvisionnement en eau de l’Algérie [47]. Ces influences actuelles - la sécheresse, le changement climatique et la croissance démographique - sont susceptibles d'augmenter la demande d'électricité de l'industrie de l'eau, à cause de la nécessité de traiter les «nouvelles» sources d'eau en utilisant des technologies de pointe qui sont généralement à plus forte consommation d'énergie. L'adoption de ces technologies contribuera davantage au changement climatique. Certaines émissions de carbone peuvent être compensées par les services publics qui adoptent des politiques neutres en carbone. Cependant, les émissions fugitives des usines de traitement des eaux usées, comme le méthane et l'oxyde de nitrate ont un potentiel de réchauffement global plus élevé et sont plus difficiles à contrôler [48]. 4.5.2 Industrie de l'eau en milieu rural Dans les années 90, des préoccupations ont été soulevées au sujet de l'efficacité de l'industrie de l'eau dans son ensemble. Dans les zones rurales, la politique de subvention de l’eau d'irrigation a été contestée. En particulier, le prix de l'eau en milieu rural était bien en dessous de son coût ou même gratuit, donc les recettes était insuffisantes pour le bon entretien des systèmes d'irrigation. Les politiques de prix aggravent également les problèmes environnementaux, d’autant plus les irrigants n’ont pas été incité à utiliser l'eau de manière efficace. Des problèmes telles que 100 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie la baisse de la qualité de l'eau, augmentation de la salinité, proliférations d'algues toxiques, dégradation des écosystèmes et la perte de la biodiversité ont été considérées comme des conséquences des pratiques agricoles inappropriées qui ont été menées au fil des décennies [49]. Les problèmes du secteur d’eau sont aggravés par les sécheresses fréquentes. En outre, les décideurs sont préoccupés par la disponibilité de l'eau, à la lumière des croissances prévues de la population urbaine, la production agricole et le développement de centrales thermiques importantes. À cause de ces préoccupations, le Ministère a recommandé une étude pour identifier les principaux enjeux de l’irrigation. Le rapport résultant a préconisé des objectifs opérationnels suivant : Accompagner le secteur agricole à travers le développement, la réalisation et la gestion des grands périmètres et des aménagements de petite et moyenne irrigations. Sensibiliser le public à l’économie de l’eau. 4.5.3 Industrie de l'électricité Les années 2000 ont été un tournant dans l'industrie de l'électricité. Au début des années 2010, un programme de construction massive a été poursuivi pour satisfaire la demande d'un boom attendu. Même avec les dépassements de coûts sur plusieurs projets de construction majeurs l'industrie a mis en place une politique de maintien des prix de kwh bas qui ne couvraient même pas les coûts d'exploitation. Dans ce contexte, le gouvernement a commencé à combler les lacunes perçues de l'industrie, qui constitue la première phase de la réforme. Suite à la promulgation de la loi N°02/01 du 5 février 2002 relative à l'électricité et la distribution du gaz par canalisations, Sonelgaz devient une Société par Actions (SPA). Ce statut lui donne la possibilité d'élargir ses activités à d'autres domaines relevant du secteur de l'énergie et aussi d'intervenir hors des frontières de l'Algérie. En tant que SPA, elle doit détenir un portefeuille d'actions et autres valeurs mobilières et a la possibilité de prendre des participations dans d'autres sociétés. En 2004, Sonelgaz devient une holding de sociétés. Une partie de ses entités en charge de ses métiers de base sont érigées en filiales assurant ces activités Société Algérienne de Production de l'Electricité (SPE). 101 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Société Algérienne de Gestion du Réseau de Transport de l'Electricité (GRTE). Société Algérienne de Gestion du Réseau de Transport du Gaz (GRTG). En 2006, cinq (05) autres sociétés sont créées. Il s'agit de : Opérateur du Système Electrique (OS), chargé de la conduite du système Production / Transport de l'électricité. Société Algérienne de Distribution de l'Electricité et du Gaz d'Alger (SDA). Société Algérienne de Distribution de l'Electricité et du Gaz du Centre (SDC). Société Algérienne de Distribution de l'Electricité et du Gaz de l'Est (SDE). Société Algérienne de Distribution de l'Electricité et du Gaz de l'Ouest (SDO). Durant cette même année, les cinq (05) entreprises travaux ont réintégré le Groupe. 2007-2009, Réorganiser pour mieux progresser, telle est la démarche poursuivie par le Groupe Sonelgaz durant ces années, l'enjeu étant la qualité du service rendu à la clientèle; un projet mûri au sein de l'entreprise, pour aboutir à la finalisation de son organisation en Groupe Industriel (maison mère / filiales) constitué de trente- trois (33) filiales et de six (06) sociétés en participation directe. Cette période reste marquée par la détermination de Sonelgaz à faire plus et mieux, en mobilisant des financements importants afin de développer et renforcer ses infrastructures électriques.. La dynamique d'investissement a concerné tous les métiers et toutes les zones géographiques, pour assurer un approvisionnement en énergie et assurer un service de qualité à la clientèle. 2011 - Les statuts de Sonelgaz, adoptés en 2002, ont été révisés et approuvés par le conseil des Ministres, le lundi 2 mai 2011 et deviennent de ce fait, en conformité avec le dispositif de la loi N°02 - 01 du 5 février 2002 relative à l'électricité et la distribution du gaz par canalisations. Désormais, Sonelgaz.Spa est organisée en "société holding" sans création d'une personne morale nouvelle et prend la dénomination de Sonelgaz. Par ailleurs, la société holding Sonelgaz et ses sociétés filiales forment un ensemble dénommé "Groupe Sonelgaz ". Dans les statuts amendés, Sonelgaz conserve le rôle de détenteur du portefeuille des actions constituant le capital social de ses filiales. 102 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Les conseils d'administration des filiales, constituent les relais incontournables permettant à la société holding de suivre et d'orienter le pilotage des filiales. Cette nouvelle structure a facilité la concurrence dans les segments gros et de détail de l'industrie. Enfin en 2012, un grand marché de l'électricité nationale a commencé. Figure.4.2 : Marché de l’électricité Algérien [50] La loi algérienne sur la maîtrise de l'énergie est une loi cadre. Elle traduit un des objectifs fondamentaux de la politique énergétique nationale, à savoir la gestion rationnelle de la demande d'énergie. 1. La notion de "maîtrise de l'énergie", dans la loi, couvre l'utilisation rationnelle de l'énergie, le développement des énergies renouvelables et la protection de l'environnement des effets néfastes du système énergétique. 2. La loi réaffirme, dans son préambule, les options du modèle de consommation énergétique nationale (cadre de référence pour le développement et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie). Parmi ces options, on peut citer: l'utilisation prioritaire du gaz naturel, 103 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie la promotion des énergies renouvelables, l'économie d'énergie. 3. La contribution au défi du développement durable : La loi consacre le caractère d'utilité publique de la maîtrise de l'énergie compte tenu de ses retombées positives considérables sur la préservation de nos ressources énergétiques, la protection de l'environnement, le progrès technologique et l'amélioration de la productivité économique nationale. 4. L'enjeu de la maîtrise de la technologie : La loi algérienne sur la maîtrise de l'énergie, en tant que loi cadre, se distingue surtout par l'énoncé du principe d'introduction de réglementations spécifiques qui établiront des exigences et des normes nationales d'efficacité énergétique appliquées aux bâtiments neufs et aux appareils. Les dispositions relatives aux normes d'efficacité énergétique visent à garantir un développement structurel de la maîtrise de l'énergie en Algérie, grâce notamment à la promotion de techniques et technologies efficaces. 5. Les mesures de contrôle : Un contrôle d'efficacité énergétique (contrôle de conformité aux normes), s'appliquant aux bâtiments neufs, aux appareils et aux véhicules à moteurs, est institué par la loi. Ce contrôle de conformité devra inciter à promouvoir les équipements à haut rendement énergétique. Les équipements "énergivores" neufs mis sur le marché seront frappés de taxes spécifiques et les équipements usagés non conformes sont interdits à l'importation. Ce système de contrôle et de sanction traduit le caractère triplement protecteur de loi relative à la maîtrise de l'énergie: protection du consommateur - protection de l'environnement - protection de l'économie nationale. La loi instaure également un système d'audit énergétique auprès des établissements grands consommateurs d'énergie dans les secteurs de l'industrie, des transports et du tertiaire. 6. Les moyens d'action : La mise en œuvre de la loi relative à la maîtrise de l'énergie repose principalement sur le programme national de maîtrise de l'énergie (PNME), un programme à moyen terme. Les actions et les projets inscrits dans le cadre du PNME sont réalisés grâce à l'apport du fonds national pour la maîtrise de l'énergie, dont le rôle essentiel sera d'impulser le 104 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie marché de la maîtrise de l'énergie. Les projets porteurs d'efficacité énergétiques pourraient bénéficier d'avantages financiers, fiscaux et de droits de douanes. L'animation et la coordination nationale du programme national de maîtrise de l'énergie sera assuré par l'institution chargée de la maîtrise de l'énergie, en l'occurrence l'APRUE. D’autres organismes pourraient assurer la coordination technique des actions de maîtrise de l'énergie, notamment au niveau sectoriel. Fin 2011, la puissance totale installée du parc de production est évaluée à 11389.8 MW. Le parc existant à cette date est détaillé ci-après [51]. Tableau.4.1 - Répartition du parc de production électrique en 2011 Type d'équipement Turbine vapeur Cycle combiné Turbine gaz Hydraulique Diesel Centrale Hybride Total Production GWh 9 653,7 15 701,3 22055,3 378,3 463,9 618,7 48 871,2 Taux % 19,8 32,1 45,1 0,8 0,9 1,3 100 La puissance installée est passée de 1 852 MW en 1980 à 5 600 MW en 2001, pour culminer à 11 389.8 MW en 2011. Ce qui s’est traduit par un apport en moyens de production d’une capacité moyenne de 178.5 MW par an entre 1980 et 2001 et une capacité moyenne de 526.35 MW par an environ entre 2001 et 2011. Tableau.4.2 - Evolution Puissance installée [51] Capacité de production (MW) Sonelgaz (SPE) Tiers indépendants Total 1980 1 852 1 852 1990 4 567 4 567 2001 5 600 5 600 2010 8446 2886 11332 2011 8503.8 2886 11389.8 Le secteur électrique Algérien est donc confronté à de nombreux défis liés à la sécurité des approvisionnements, à la diversification des sources d’énergie, aux aspects organisationnels et juridiques ainsi qu’à la planification stratégique. Sur cette base et conformément aux Hautes Orientations du pays, le Ministère de l’Énergie et des Mines place la problématique du secteur électrique au centre de ses préoccupations 105 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie majeures qu'il importe d’aborder dans le cadre d'une vision prospective, l’objectif étant de fixer parmi les priorités l'adoption d'une politique électrique devant générer des plans d’actions articulés autour d’une vision claire de réformes. Ces plans d’actions sont déclinés en mesures concrètes et en projets réalisables. L’objectif global visé est d’assurer à tout moment et à tout le monde une offre électrique compétitive, au service de l’économie nationale. Le Ministère de l’Energie et des Mines a mobilisé un panel très élargi d’experts nationaux et internationaux, ainsi que l’ensemble des acteurs du secteur dans le but d’établir des perspectives documentées et largement partagées sur 4 éléments constituant les fondements de la stratégie électrique nationale : L’évolution de la demande nationale et les principales discontinuités possibles ; Les atouts et les contraintes intrinsèques de l’Algérie ; Les caractéristiques économiques et techniques des technologies de production électrique disponibles La capacité de production additionnelle prévue sur la période 2013-2023 s'élèvera à 35 505 MW dont 21 305 MW sont décidés et 14 200 MW sont en idée de projet (type conventionnel) [52]. Les 21 305 MW déjà décidés sont composés de : 5 539 MW en EnR, 14 370 MW en conventionnel pour le réseau interconnecté nord (RIN), 50 MW en turbines à gaz pour le pôle In Salah - Adrar - Timimoun (PIAT), 421 MW en turbines à gaz et diesel pour les réseaux isolés du sud (RIS). 925 MW pour la réserve stratégique en mobile. Le montant global du programme de développement de la production d'électricité 2013- 2023, s'élèvera à plus de 4 791 391 millions de dinars (dont plus de 2 664 878 millions de dinars pour les EnR) [51]. 4.5.4 Le Lien eau-énergie Les industries de l'eau et de l'électricité ont subi des changements importants au cours de cette période. Le gouvernement a entrepris des réformes dans les deux industries. Dans les années 2000, ces réformes ont été englobées dans les réformes microéconomiques. Les deux industries étaient fonctionnellement dégroupées; la concurrence a été introduite dans les segments concurrentiels afin d'encourager l'investissement privé; et les segments monopolistiques ont été ouverts à l'accès des tiers. 106 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Ces dernières années, les préoccupations environnementales ont commencé à imprégner le programme de réforme. Le changement climatique est désormais largement reconnu comme le problème le plus important pour l'avenir des industries de l'eau et de l'électricité. La sécheresse et l'eau obligatoire ont renforcé l'impact profond que peut avoir le changement climatique dans l'avenir. Collectivement, ces problèmes ont également renforcé les liens entre l'eau et l'électricité. L'industrie de l'eau s’est déplacée vers la gestion adaptative pour faire face à l'incertitude inhérente aux changements climatiques et à la sécheresse. Plus de technologies à forte intensité énergétique deviennent des éléments importants de ces stratégies, mais contre l’effet de serre et d'autres politiques visant à atténuer la contribution de l'industrie de l'eau au changement climatique. Dans le secteur de l'électricité, des objectifs obligatoires d'énergies renouvelables et des systèmes de réduction du taux de carbone ont été établis et sont des exemples de mesures d'atténuation du changement climatique. Lors de son introduction, la Loi sur l'énergie et l’effet de serre s’est concentré sur la réduction de la contribution des entreprises aux émissions de carbone et leur participation à l’atteinte des objectifs d'énergie renouvelable. Le chapitre 2 traite globalement les liens qui ont émergé entre les industries de l'eau et de l'électricité au cours de ces dernières années. La section ci-dessous réintroduit les liens qui sont pertinents pour le cas de l’Algérie. Production L’énergie électrique est utilisée essentiellement pour le fonctionnement de stations de pompage et de refoulement d’eau potable, industrielle et d’irrigation, de stations de traitement d’eau potable et de stations d’épuration à boue activée. Elle est utilisée également pour l’éclairage et pour le pompage dans l’émissaire en mer. 107 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Figure.4.3 : L’évolution de la consommation en Gwh [51] Globalement, le secteur de l’eau a consommé en 2011 près de 4 983 GWh. Cette consommation serait de 16 090 GWh en 2030 (de l’ordre de 0,7 à 0,8 kWh/m³), soit prés de trois fois la consommation de 2011. Cette augmentation s’explique essentiellement par : Le recours à des solutions fortement consommatrices d’énergie. C’est le cas par exemple du dessalement de l’eau de mer et du projet de transfert d’eau. L’exploitation des ressources conventionnelles à fortes consommations d’énergie afin de satisfaire la demande en eau. C’est le cas des adductions d’eau potable pour l’alimentation en eau potable des grandes villes. Le développement de l’activité de l’assainissement et de l’épuration des eaux usées. Tableau.4.3 - Evolution de la consommation d’énergie dans le secteur de l’eau [51] 2011 Secteur Eau potable et industrielle (y compris le dessalement) Irrigation Assainissement Réutilisation des eaux usées Total 2030 Eau (Mm³) Energie (GWh) Eau (Mm³3) Energy (GWh) 2 900 2 606 3 500 5 700 8 600 1 000 800 12 300 1 513 331 533 4 983 15 400 12 00 12 00 20 100 9 193 397 800 16 090 108 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie Transport Le coût de l'énergie du transport de l'eau est également susceptible d'augmenter à cause de la sécheresse et à long terme du changement climatique. En 2005, il a été signalé que le prix de l'eau souterraine dans le marché algérien en milieu rural était moins cher que l'eau de surface. Cela a fait augmenter la demande pour les eaux souterraines et à son tour de l'électricité. Les projets de transferts ont augmenté la quantité d'électricité consommée par l'industrie de l'eau pour le pompage. En termes de distribution d'eau, l'utilisation croissante des réservoirs d'eau de pluie - dans le cadre de la gestion de la demande et des stratégies de gestion intégré de l'eau a augmenté la consommation d'électricité, parce que les pompes domestiques sont des modèles généralement moins éconergétique que les pompes commerciales utilisés dans les stations de pompage. Consommation Les choix technologiques pour le traitement d'eau et des eaux usées sont à leur tour influencés par les politiques environnementales et des stratégies d'approvisionnement en eau. Par exemple, l'augmentation de l'utilisation des effluents traités - afin de réduire le recours à l'eau potable exige des processus de traitement avancées, telles que les bioréacteurs à membrane et osmose inverse. Ces processus sont plus avancés que les procédés classiques à forte intensité énergétique et exigeraient des services publics à poursuivre leurs efforts pour réduire les émissions de carbone, afin d'atteindre les objectifs de l’effet de serre tracés par le gouvernement. Utilisez de l'énergie propre peut aider à compenser ces augmentations des émissions. Les modifications des structures de prix dans les industries de l'eau et de l'électricité peuvent influencer les habitudes de consommation des utilisateurs finaux. Par rapport aux prix internationaux, prix de l'eau et de l'électricité en Algérie ont été historiquement très bas. Dans le cas de l'eau, les prix ont été liés à la taille ou la valeur des propriétés. Les récentes réformes ont introduit la tarification volumétrique qui - à un niveau d'élasticité des prix - est susceptible de réduire la consommation d'eau et d'électricité. Programmes de gestion de la demande et des programmes d'efficacité mis en œuvre dans les deux industries auront un effet similaire. Comme mentionné précédemment, le concept de l'efficacité a été introduit dans l'industrie de l'énergie après les chocs pétroliers dans les années 70 et a ensuite été adopté par l'industrie de l'eau. 109 Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie 4.6. Conclusion Les industries de l'eau et de l'électricité sont historiquement liées. Chacun a joué un rôle crucial pour le développement de l'autre et pour l'économie algérienne. En résumé, on peut observer ce qui suit: Les différentes dimensions du lien n’agissent pas dans l'isolement, mais plutôt l'évolution du lien est influencée par leur interaction. C’est particulièrement le cas des dimensions technologique, politique, économique et sociale. L’Algérie a poursuivi après l’indépendance sa forte affinité avec la France et cette affinité culturelle a également apparu dans les industries à la fois de l'eau et de l'électricité, qui ont adopté les technologies françaises et comptaient beaucoup sur l'expertise des ingénieurs français. Au début des années 2000, l'Algérie avait commencé à regarder vers les États-Unis. La plupart des réformes microéconomiques récentes dans les industries de l'eau et de l'électricité se sont inspirés de la philosophie américaine dans les années 80. Les politiques de prix des deux industries ont suivi des tendances similaires. Chaque industrie a facilité le développement et l'expansion de l'autre, en particulier dans les trois premières périodes: l'eau était critique pour la puissance de la vapeur; l'électricité a facilité le transport de l'eau et donc a contribué à l'expansion des réseaux d'approvisionnement en eau et d'assainissement. L'industrie de l'eau a adopté de nombreuses idées qui ont été développées d'abord dans les industries de l'électricité, tels que les techniques de forage de puits et la notion de «l'efficacité». L'expansion des deux industries a des liens politiques forts. Dans le cas de l'industrie de l'électricité, la production de Gaz est devenue la technologie de choix, à cause des réserves abondantes du gaz en Algérie. 110 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) 5.1. Introduction Les études du lien eau-énergie existantes examinés dans le chapitre 2 offrent des informations utiles sur la nature du lien (voir la section 2.5). Cependant, ces études ne modélisent pas complètement les liens entre les deux industries de l'eau et de l'électricité et elles ne représentent pas les interactions entre les deux industries et l'économie en général. Le but de ce chapitre est d'étudier empiriquement ces liens pour l’Algérie. Cette investigation empirique complète l'analyse historique du chapitre 4, en offrant des connaissances supplémentaires. L'enquête est basée en partie sur le développement des modèles d'entrées-sorties de l'eau et de l'énergie pour les années 2000 et 2011 et le calcul des élasticités des prix pour cinq périodes de temps entre 2000-2001 et 2011-12. Ces deux méthodes décrites en détail dans les sections 3.5 et 3.6 - fourniront des informations utiles et complémentaires sur les liens entre l'eau, l'électricité et les autres secteurs en Algérie. L'enquête est divisée en deux chapitres, ce chapitre comprend la première partie. La section 5.2 présente un aperçu sur l'économie Algérienne en examinant les liens entre les secteurs et décrivant certains changements structurels qui se sont produits dans le passé. Cette section identifie également les secteurs clés qui stimulent la croissance économique et décrit le rôle des industries de l'eau et de l'électricité dans l'économie. La section 5.3 quantifie les intensités directes et totales de l’eau pour les secteurs de l'énergie. Elle compare également les intensités de l'eau pour les secteurs de l'électricité à des rapports récemment publiés. De même, la section 5.4 quantifie les intensités énergétiques directes et totales pour les secteurs de l'eau et compare les résultats avec d'autres données publiées. Le chapitre 6 comprend la deuxième partie de l'enquête empirique. Il met l'accent sur l'interaction entre l'eau et l'énergie dans les 19 secteurs de l'économie Algérienne, qui peuvent être englobés dans les six grands groupes sectoriels suivants: l'agriculture, l'exploitation minière, la fabrication, la construction, les transports et les services. Comme détaillé dans le chapitre 2, les liens entre l'eau et l'énergie vont au-delà des limites des industries elles-mêmes. Le chapitre 6 vise donc à identifier les principales interactions entre 110 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) l'eau et l'énergie au sein de ces autres secteurs. Les paragraphes d'introduction du chapitre 6 fournissent une description plus détaillée de sa structure. 5.2 Explorer les liens sectoriels dans l'économie Algérienne Afin d'obtenir une appréciation plus profonde des liens entre l'eau, l'énergie et l'économie au sens large, il est d'abord nécessaire de comprendre la structure de l'économie et d'identifier le rôle des différents secteurs à l'intérieur. Ces rôles peuvent être identifiés en utilisant l'analyse de liaison, qui est basée sur les modèles monétaires de Leontief et Ghosh. L'analyse de liaison identifie la mesure dans laquelle un secteur stimule la production économique par la consommation des produits des autres secteurs et la mesure dans laquelle les sorties d'un secteur sont utilisés comme des entées par d'autres secteurs. Ces relations sont appelées liens en amont et en aval respectivement. L’ensemble des liens en amont et en aval identifiés les secteurs clés qui stimulent la croissance dans une économie donnée et offrent un aperçu des rôles des différents secteurs. La section 3.5 présente une description théorique de l'analyse de liaison et les équations utilisées pour calculer l'arrière (Uj) et l'attaquant (Ui) des indices de liaison et les coefficients de variation (COV). Un point important à noter est que les liens sont basés sur les interactions entre les secteurs de production et donc ne considèrent pas le recours à des catégories d'entrées primaires, tels que le travail, l'eau extraite directement à partir de l'environnement, les importations d'énergie et les sources d'énergie primaire. Le tableau 5-1 répertorie les liaisons amonts et avales et les COVs correspondants des secteurs à la fois pour les années 2000 et 2011. Les résultats sont également présentés dans la figure 5-1, qui montre le nombre de secteurs à forts liens en amont et/ou en aval et les grands groupes sectoriels auxquels ils appartiennent. Il ya trois autres grands groupes sectoriels, en plus des six précédemment cités: électricité, eau et gaz. Les chiffres entre parenthèses dans la figure 5-1 indiquent le nombre de secteurs qui ont des liens supérieures à un et dont la valeur COV est relativement élevé (qui est au-dessus de la moyenne). Les liens entre ces secteurs et l'économie ne sont pas réparties uniformément, par conséquent ces secteurs ne sont pas pris en compte lors de l’identification des secteurs clés. Les sections qui suivent examinent les résultats pour les secteurs de l'électricité, de l'eau et enfin des autres grands groupes sectoriels. Les liens sont également comparés avec les tendances structurelles des principaux groupes sectoriels. 111 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) -HYD -IAA -FCC -BPL -ID -TG -TV - -BTPH(2) -TC Forts liens en amont -FMC -IAA -BPL -TC -TG -TV -GAZ -EIR -HYD -BTPH(2) -FCC -ID -HCR -FMC -GAZ -EIR -DSL -HYDRO Secteurs Clés Forts liens en aval 2000 -STBP -CC -DSL -ER Forts liens en amont Secteurs Clés Forts liens en aval 2011 Figure 5-1 Répartition des secteurs à forts liens en amont et / ou en aval Source : Dérivé des modèles monétaires de Leontief et de Ghosh comme décrit dans la section 3.5 112 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) Tableau 5-1 Les liens sectoriels en amont et en aval pour les années 2000 et 2011 Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 2000 Liens en amont (Uj) Uj CoV AG Agriculture, sylviculture, pêche 0.78 4.60 HYD Hydrocarbures 1.09 3.96 STBP Services et Travx. Pub. Pétrolier 0.93 3.70 MC Mines et carrières 0.78 3.38 ISMMEE ISMMEE 0.98 4.09 FMC Fabrication Matériaux de Construction 0.99 4.01 BTPH BTPH 1.00 4.98 CPC Chimie, Plastiques, Caoutchouc 0.77 3.32 IAA Industries Agro-alimentaires 1.18 3.78 TCB Textiles, confection, bonnèterie 0.87 3.36 FCC Fabrication de Cuirs et Chaussures 1.28 3.71 BPL Bois, Papiers et lièges 1.05 3.35 ID Industries diverses 1.71 3.67 TC Transport et communications 1.04 3.68 HCR Hôtels –café- restaurants 0.98 3.01 SFE Services fournis aux entreprises 0.99 4.05 SFM Services fournis aux ménages 0.82 3.97 Liens en aval (Ui) Ui CoV 0.87 3.60 1.06 4.07 0.97 3.26 0.87 5.15 0.73 4.77 1.05 3.30 0.78. 3.07 0.88 2.24 1.17 3.47 0.63 3.16 1.09 3.76 1.20 2.98 1.09 4.03 0.87 3.97 0.75 4.84 0.73 2.92 0.57 2.89 2011 Liens en amont (Uj) Uj CoV 0.82 4.24 1.08 3.71 0.93 3.42 0.82 3.43 0.93 4.07 1.06 3.91 1.10 4.92 0.76 4.99 1.12 4.13 0.84 3.66 1.18 3.80 1.17 3.32 1.62 4.03 1.13 4.40 1.09 3.50 0.99 3.39 0.78 3.72 Liens en aval (Ui) Ui CoV 0.84 3.82 0.95 3.99 1.05 3.62 0.84 4.85 0.76 4.57 1.17 3.29 0.62 2.87 0.82 2.30 1.04 3.73 0.60 3.60 0.99 4.14 1.15 3.05 0.86 4.44 1.10 4.10 0.81 4.39 0.78 2.90 0.59 2.84 Légende Forts liens en amont Forts liens en aval Source: Dérivé des modèles monétaires de Leontief et de Ghosh comme décrit dans la section 3.5 113 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) Tableau 5-1 Les liens sectoriels en amont et en aval pour les années 2000 et 2011 (suite) Secteur 18 TG 19 TV 20 CC 21 DSL 22 HYDRO 23 ER 24 GAZ 25 EIR 26 EPOT 27 ASS Moyenne Electricité (Turbine à gaz) Electricité (Turbine à vapeur) Electricité (Cycle combiné) Diesel Hydroélectricité autres énergies renouvelables Fourniture de gaz en détail Eau (Irrigation) Eau (Potable) Assainissement 2000 Liens en amont (Uj) Uj CoV 1.71 3.53 1.12 4.95 Liens en aval (Ui) Ui CoV 1.64 2.89 1.15 3.06 0.66 5.37 0.74 4.82 1.11 1.18 2.79 2.65 0.68 0.76 0.74 0.74 1.41 1.82 0.82 0.57 3.26 3.73 5.37 4.10 3.55 3.82 4.67 4.79 3.58 4.02 2011 Liens en amont (Uj) Uj CoV 1.68 5.40 1.37 3.00 0.79 4.37 0.80 4.33 0.80 4.33 0.98 3.81 0.98 2.90 1.98 3.59 0.94 3.70 0.94 3.17 3.93 Liens en aval (Ui) Ui CoV 1.41 2.35 1.18 2.87 1.28 2.79 1.15 2.80 0.79 2.73 1.43 2.36 1.43 3.24 1.85 3.72 0.85 5.48 0.58 5.18 3.49 Légende Forts liens en amont Forts liens en aval Source: Dérivé des modèles monétaires de Leontief et de Ghosh comme décrit dans la section 3.5 114 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) 5.2.1 Les secteurs de l'électricité Comme précédemment mentionné dans le chapitre 3, l'industrie de l'électricité est représentée par six secteurs: turbine à gaz (GT), turbine à vapeur (TV), à cycle combiné (CC 2011 seulement), Diesel (DSL), l'hydroélectricité (HYDRO) et les énergies renouvelables (ER). Dans l'interprétation des résultats d'analyse de liaison, il est important de considérer la part de la production des différents secteurs de l'électricité, comme indiqué dans le tableau 5-2. Par exemple, le secteur de la TG génère environ 45 et 50 pour cent de l'électricité en 2011 et 2013, respectivement et par conséquent, les résultats de liaison pour ce secteur aurait des implications plus larges, par rapport aux autres secteurs de l'électricité. La forte dépendance au gaz reflète l'abondante réserve de gaz en Algérie. Tableau 5-2 Le mix de production d’électricité en Algérie (en%) [56] Electricity sector Gas turbine (GT) Turbine à vapeur (TV) Combined cycle (CC) Hydroélectricité(HYDRO) Diesel (DSL) Other renewables (ER) 2000 54.9 42,3 00 1,5 1,3 00 2011 45,1 19,8 32,1 0,8 0,9 1,3 Les résultats de l'analyse de liaison confirment que l'électricité est une industrie d'infrastructure importante dans l'économie Algérienne. Tous les secteurs de l'électricité présentent des forts liens en aval dans les deux années, ce qui indique que l'électricité est largement utilisée par d'autres secteurs. Parmi les secteurs de l'électricité, La TG mesure les liens en aval les plus élevés en 2000 (1,64) et en 2011 (1,4). Une proportion importante de l'électricité produite dans ce secteur est utilisée dans le secteur IAA. Les valeurs élevées de CoV du secteur TV dans les deux années indiquent que l’électricité produite par ce secteur est mal répartie sur les autres secteurs de l'économie. En 2000, HYDRO (0,74) et DSL (0,66) ont mesuré des liens moins forts en amont. Ces deux secteurs ont généré moins de 2.8 pour cent de l'électricité Algérienne. En 2011, GT (1,68) et TV (1.37) ont mesuré des liens forts en amont et ont été considérés comme des secteurs clés. Contrairement à d'autres secteurs de l'électricité, Les TG proviennent la plupart de ses besoins en 115 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) eau du secteur de l'eau potable (EPOT), plutôt que directement de l'environnement. Cela permettrait de renforcer sa connexion avec les secteurs de production de l'économie et compte pour ses forts liens en amont par rapport à la plupart des autres secteurs de l'électricité. En général, les liens en amont ont été plus faibles en comparaison avec les liens correspondants en aval. La plupart des entrées utilisées par les secteurs de l'électricité serait à partir des autres secteurs énergétiques - telles que les puits de gaz - et donc les secteurs de l'électricité comptent relativement moins sur les sorties des autres secteurs (hors énergie) de production. 5.2.2 Les secteurs de l'eau L'industrie de l'eau dans les modèles d'entrée-sortie comprend trois secteurs: Irrigation (EIR), l’eau potable (EPOT) et de l'assainissement (ASS). Les résultats pour EIR étaient plus élevés par rapport à EPOT et ASS. Par exemple, ses liens en amont pour les années 2000 et 2011 étaient de 0,76 et 1,98, respectivement, par conséquent, elle présentait une liaison en amont forte en 2001. Les liens en amont sont relativement plus faibles pour EPOT (0,74 en 2000 et 0,94 en 2011) et ASS (0,74 en 2000 et 0,94 en 2011). Une explication possible est que EIR peut être plus dépendantes des secteurs de production au sein de la table inter-industrie. En comparaison à EPOT et ASS qui comptent davantage sur les entrées primaires - comme l'eau brute (dans le cas d’EPOT), donc leurs liens en amont avec les autres secteurs de production sont moindres. Toutefois, pour les trois secteurs, les liens en amont ont augmenté de force entre les deux périodes. Il semble que les secteurs de l'eau compte de plus en plus sur les sorties des autres secteurs de production. Comme avec les secteurs de l'électricité, une explication possible est que les secteurs comptaient moins sur les entrées primaires. Cela aurait été provoqué par les réformes de l'industrie qui ont augmenté les effectifs dans le cadre des efforts visant à augmenter la production. En termes de liens en aval, EIR a eu le même lien fort de 1,82 dans les deux années. L’EIR donc émerge comme l'un des six secteurs clés en 2011. Les bons résultats sont un indicateur d'importance de l'irrigation pour l'agriculture, qui devient un secteur primaire important pour l’Algérie. L’agriculture alimente à son tour certains secteurs manufacturiers, tels que IAA et TCB. En 2000 et 2011, les liens en aval ont été relativement plus forts pour EPOT (0,82 et 0,85, respectivement) que ASS (0,57 et 0,58, respectivement). Cela indique que les sorties de EPOT 116 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) ont été largement consommés dans l'économie, par rapport à ASS. Cela reflète également l'utilisation limitée des effluents traités - une sortie du secteur de ASS - par d'autres secteurs de l'économie au cours des deux périodes. 5.2.3 Autres secteurs de production Les secteurs de production restants sont représentés par les grands groupes sectoriels suivants: Agriculture, exploitation minière, fabrication, construction, Gaz et Services. Les liens discutés dans ce chapitre font partie de l'analyse des implications de la nature du lien sur l'économie en général et complètent les intensités et les élasticités présentées au chapitre 6. La Figure 5-2 illustre les changements d'ordre général de l’économie Algérienne et fournit plus de contexte de discussion sur les liens en Algérie. 100% 90% 80% 70% 60% MINE 50% AGRI 40% SERVICE 30% FABRICATION 20% 10% 0% Figure 5-2 Les changements de l'économie algérienne (2000 à 2013) Source: Office nationale des statistiques (ONS) Agriculture L'agriculture est un secteur global qui intègre plusieurs activités, la sylviculture et pêche agricoles. En 2000 et 2011, le secteur a enregistré des liens en amont de 0,78 et 0,82 respectivement, ce qui veut dire que le secteur a une influence inferieure à la moyenne sur la stimulation de l'activité de production dans l'économie. En revanche, les liens en aval étaient de 117 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) (0,87) pour 2000 et de (0,84) pour 2011.Alors que l'agriculture est un secteur primaire important pour l'économie algérienne, les sorties de ce secteur ne sont pas suffisamment utilisés comme intrants par d’autres secteurs de fabrication, tel que l’industrie agro-alimentaires (IAA), Textile, confection, bonnèterie (TCB), Cuir et Chaussures (FCC) et Bois Papier et lièges (BPL). Cela explique la faiblesse des liens en aval par rapport à la moyenne globale. Exploitation minière Il ya deux secteurs miniers dans le modèle d'entrée-sortie de l’ONS, qui représentent les mines (Mines et carrières) et Hydrocarbures (HYD). Le modèle prend en compte les secteurs du Hydrocarbures, parce que l’Algérie est un pays exportateur des Hydrocarbures. Alors que, normalement ces ressources doivent être comptabilisées dans la section des entrées primaires des modèles d'entrée-sortie. Sur les deux secteurs, il est constaté que les mines et carrière (MC) avaient les plus faibles liens en amont (0,78 en 2000 et 0,82 en 2011) et en aval de (0,87 en 2000 et 0,84 en 2011) par rapport aux liens HYD. Une explication possible est que les résultats de ce secteur sont en grande partie exportés. Les usages domestiques se concentrent sur quelques activités économiques, telles que la sidérurgie, représentés par le secteur des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE). Les sorties des Mines ne sont donc pas très dispersées. En outre, ce secteur n’a porte pas d’apports à d'autres secteurs, mais tire plutôt du gaz et du pétrole brut, qui représente la relative faiblesse des liens en amont pour les deux années. En revanche, l'HYD présente de forts liens en amont en 2000 et 2011 (1,09 et 1,08, respectivement) et un lien fort en aval pour l’année de 2000 (1,06). Il a donc émergé comme l'un des secteurs clés en 2000. Une diminution de son lien aval en 2011 (0,95) qui peut être attribuée à la croissance des exportations. Cela permettrait de réduire le pourcentage de la production du secteur qui est utilisé comme intrants par les autres secteurs de l'économie Algérienne. Fabrication Les secteurs de fabrication comprennent 09 secteurs. Ces secteurs représentaient environ 16 pour cent du PIB de l’Algérie en 2011 [53]. Le secteur manufacturier a considérablement augmenté depuis le milieu des années 2000 à aujourd'hui. La contribution de ce groupe sectoriel à 118 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) la production économique est en augmentation, à cause des taux de croissance relativement stables des autres groupes sectoriels, tels que les services et l’agriculture (voir la figure 5-2). Plusieurs raisons peuvent être derrière cette augmentation. Tout d'abord, il ya eu une augmentation des prix de fabrication par rapport à d'autres biens et services. Deuxièmement, il ya eu une tendance croissante à la fabrication locale, telles que le montage des équipements de l'information, la communication et la technologie (TIC). Troisièmement, la productivité du travail aurait augmenté pour les secteurs de la fabrication, ce qui a entraîné plus d'emplois pour produire plus. Pour une Analyse approfondie cette augmentation doit être mise en lumière. Le secteur de fabrication se divise en trois ensembles. La première série de secteurs – ISMMEE, matériaux de construction (MC), les industries Agro-alimentaires (IAA) et Bois, Papier et liège (BPL), sont fortement liées aux ressources naturelles et compte pour une grande part de la croissante des secteurs de la fabrication. Cette part a augmenté de 60 pour cent en 2000 à près de 62 pour cent en 2011 [53]. Les secteurs IAA et FCC ont présentés de forts liens en amont dans les deux années (1,18/1,12 et 1,28/1,18, respectivement), ce qui suppose que les deux secteurs ont un effet supérieur à la moyenne de stimuler l'activité économique. En revanche, le secteur BPL présentait des liens forts en amont dans les deux années (1,05 et 1,17), donc ses sorties sont censées être largement dispersés dans l'économie. Une deuxième série de secteurs manufacturiers se rapportent à celles qui nécessitent un degré plus élevé de compétences ou de recherche et développement. Ces secteurs - qui comprennent Chimie, Plastiques, Caoutchouc (CPC) et une partie des Industries diverses (ID) -ont également augmenté leur contribution à la production économique en Algérie, passant de 14 pour cent à 22 pour cent entre 2000 et 2011 [53]. Les liens en amont pour le secteur de la CPC ont été faibles en 2000 (0,77) et 2011 (0,76), ce secteur repose lourdement sur les le pétrole brut. En revanche, ses liens en aval étaient forts en 2000 (1,31) et 2011 (1,44), cette augmentation entre les deux périodes reflète la forte dépendance de l'économie sur le carburant du pétrole. Le secteur des ID présentait des liens forts en amont en 2000 (1,71) et 2011 (1,62) et une forte liaison en amont en 2000 (1,09). Une troisième série de secteurs manufacturiers se réfère à ceux qui produisent des biens moins complexes, tels que (TCB) Textiles, confection, bonnèterie. Ce secteur a été confronté à une forte concurrence des importations en provenance de pays où les salaires sont plus faibles 119 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) (Chine, Turquie et Syrie avant 2011) et donc sa contribution à la production économique a généralement diminué. Cette tendance explique la faiblesse des liens en amont et en aval pour TCB dans les deux années. Fourniture de gaz en détail Les liens en aval du secteur Fourniture de gaz en détail (GAZ) étaient relativement plus forts que les liens en amont. Par exemple, en 2000, le secteur du gaz présentait des liens forts en amont de 1,41 et 1,43, respectivement, qui sont une indication de l'importance des secteurs de l'énergie pour la production économique. En revanche, les liens en amont pour ces deux périodes étaient de 0,68 et 0,98, respectivement. Construction La construction est représentée par un secteur (BTPH) dans le modèle d'entrées-sorties de l’ONS. Au cours des trois dernières décennies, ce secteur a connu une croissance économique lente et a diminué en importance relative par rapport à d'autres secteurs, tels que les secteurs des services. En termes de liens, le BTPH a présenté de forts liens en amont en 2000 (1,00) et 2011 (1,10), ce qui reflète la nature des matériaux à forte intensité de ce secteur et de sa dépendance à l'égard de la production manufacturière. Au même temps, il a présenté des liens en aval faibles de 0,78 en 2000 et 0,62 en 2011, ce qui reflète la diminution de sa contribution à l'économie. Transport Le Transport est représenté par le secteur du Transport et communications (TC). Ce secteur a eu l'une des croissances les plus rapides dans l'économie Algérienne au cours de la dernière décennie [54]. Il a enregistré de solides liens en amont en 2000 (1,04) et 2011 (1,13). Ce secteur a également mesuré une liaison en aval forte en 2011 (1,10), donc il émerge comme l'un des secteurs clés au cours de cette période. Services Les services de groupe sectoriel comprennent quatre secteurs dans les modèles d'entréesortie d’ONS: Services et Travx. Pub. Pétrolier (STBP), Hôtels –café- restaurants (HCR), Services fournis aux entreprises (SFE) et les Services fournis aux ménages (SFM). La contribution des secteurs des services a augmenté au cours de la dernière décennie. Parmi les raisons de cette 120 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) augmentation l’augmentation de la sous-traitance par les secteurs de fabrication, l'introduction de nouveaux produits et services tels que les TIC qui nécessitent également des connaissances spécialisées. La tendance à la contribution croissante des secteurs des services à la production économique Algérienne devrait être mise en lumière pour plus de précision. Les secteurs des services se divisent en trois ensembles. Le premier ensemble comprend des secteurs à forte croissance, tels que STBP et SFM. Le secteur STBP a augmenté le plus rapide parmi les services, à un taux d'environ 35 pour cent par an à partir de 2000 à 2011 [53]. Alors que les liens en amont pour ce secteur étaient en dessous d'un pour les deux années (0,93), les liens en aval ont augmenté de 0,97 en 2000 à 1,05 en 2011. Cela reflète la forte croissance dans ce secteur et l'augmentation de la dépendance à l'égard de sa production par d'autres secteurs. Malgré le taux de croissance élevé du secteur SFM, les liens en amont et en aval étaient en dessous de un pour les deux années (0,82 / 0,57 pour 2000 et 0,78 / 0,59 pour 2011). Une explication possible est que ce secteur fournit principalement des services aux ménages, qui sont considérés comme une catégorie des secteurs finaux dans les modèles d'entrée-sortie, plutôt que des secteurs de production. La deuxième série de secteurs comprennent SFE (Service fourni aux entreprises). Les liens en amont se rapprochaient de un dans les deux années (0,99). Les liens en aval étaient également au-dessous de un en 2000 (0,73) et 2011 (0,78). La troisième série de secteurs comprennent ceux qui a augmenté lentement au cours de la dernière décennie, qui comprennent les Hôtels –cafés- restaurants (HCR). Malgré cette tendance, l'amont (0,98 / 1,09) et aval (0,75 / 0,81) les liens pour HCR ont augmenté entre les deux périodes et il a été considéré comme ayant un lien étroit en amont en 2011. Ce secteur est étroitement lié avec les secteurs de fabrication, qui explique les liens en amont élevés. Comme beaucoup d'autres secteurs de services, la faiblesse des liens pourrait être attribué au fait qu'une proportion importante de sa production – (Services) est utilisée directement par les secteurs finaux tels que les ménages. En général, les liens en amont et en aval pour les secteurs des services sont stables entre 2000 et 2011, qui complètent la tendance inverse observée dans les résultats pour les secteurs de fabrication. Les résultats renforcent la tendance signalée vers une économie de fabrication. En outre, les liens en amont étaient relativement plus élevés que les liens en aval pour les secteurs de 121 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) services. Une explication possible est que les ménages consomment plus de sorties que les secteurs de services. 5.2.4 Analyses Les liens reflètent le rôle des différents secteurs dans une économie. Au fil du temps, ces rôles sont susceptibles de changer dans la mesure où la demande pour diverses sorties change et la structure de l'économie évolue. Une compréhension des tendances et des liens existants est utile pour apprécier plus profondément les interactions de l'eau et de l'énergie avec les autres secteurs et leurs impacts sur l'économie en général. Pour cette raison, cette recherche a quantifié les liens en amont et en aval pour tous les secteurs de production dans l'économie Algérienne pour les deux années 2000 et 2011. Les résultats de cette analyse sont résumés dans ce qui suit : L'eau et l'électricité sont fondamentales pour l'économie et il n’est donc pas surprenant qu'un nombre significatif de secteurs présentaient des liens forts avec l'eau et l'électricité, ou les deux ont été considérés comme des secteurs clés dans les deux années d’analyse. En plus, il semble que les changements suite aux réformes ont fait augmenté la proportion dans laquelle ces secteurs comptent sur les sorties des autres secteurs. Les secteurs de fabrication présentent généralement de forts liens en aval et en amont et ont compris une proportion importante des secteurs clés en 2000 et ces liens ont été renforcés en 2011. Ces résultats reflètent l’augmentation générale du rôle des secteurs de fabrication en Algérie, à cause des taux de croissance relativement stables des autres secteurs, tels que les secteurs des services de l'économie Algérienne. Cette hausse est également attribuable à la demande accrue de produits qui a accompagné la croissance du revenu et de la prospérité en Algérie. Ce déclin relatif n’est pas uniforme dans tous les secteurs de fabrication, par conséquent, les résultats spécifiques d'analyse de liaison doivent être mise en lumière: les secteurs qui sont fortement reliés aux ressources naturelles ont fortement augmenté et les secteurs qui nécessitent un degré plus élevé de compétence ont aussi contribué à la production économique. La contribution des secteurs des services a été stable au cours de la dernière décennie, pour les raisons indiquées ci-dessus. Comme pour les secteurs de fabrication, la croissance dans les services n’est pas uniforme dans tous les secteurs et par conséquent un examen plus approfondi des tendances est nécessaire pour analyser les résultats de liaison. 122 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) Les sections restantes mettent l'accent sur les interactions entre l'eau et l'énergie. 5.3 Les besoins de l'eau pour les secteurs de l'énergie En reconnaissance de l'importance croissante de ce lien, le but de cette section est d'analyser les besoins directs et indirects de l'eau pour les secteurs de l'énergie dans l'économie Algérienne, en utilisant les modèles hybrides de Leontief. Comme décrit dans la section 3.5.3, les besoins représentent la quantité d'eau nécessaire pour satisfaire une augmentation d'une unité de la demande finale d'énergie. Les secteurs de l'énergie se rapportent aux secteurs de l'électricité. Cette section est structurée comme suit : La section 5.3.1 présente les résultats empiriques pour les secteurs de l'énergie pour les deux années. La section 5.3.2 compare les résultats pour les secteurs de l'électricité avec deux rapports externes, afin de fournir une validation supplémentaire pour les résultats et les modèles d'entrée-sortie développés pour cette recherche. La section 5.3.3 examine certains résultats pour l’Algérie afin de permettre la modélisation des scénarios énergétiques futurs. 5.3.1 Les résultats empiriques Les tableaux 5-3 et 5-4 résument les résultats des modèles pour 2000 et 2011. Les tableaux montrent les besoins directs et indirects d’eau pour les secteurs de l'électricité, ainsi que la répartition en pourcentage du total des besoins directs et indirects. Comme indiqué précédemment dans la section 3.5, l'eau est fournie par les trois secteurs de l'eau : Le secteur d’eau d’Irrigation (EIR), le secteur d’eau potable (EPOT) et le secteur d’assainissement (ASS). Des tableaux 5-3 et 5-4, on peut tirer que les besoins totaux en eau offrent une meilleure indication de la demande en eau des secteurs de l'énergie, parce qu'ils englobent les besoins indirects. Cette composante indirecte des autres secteurs, qui est consommé dans le cadre des activités d'exploitation et d'entretien. Une estimation basée sur la demande directe ne reflétera pas la véritable demande en eau des secteurs de l'énergie. En outre, le total des besoins en eau offrent 123 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) une estimation plus précise de la demande d'eau par rapport au total des besoins en EIR et EPOT. (Voir la section 3.5.3 pour une explication plus détaillée). Tableau 5-3 Les besoins d'eau directs et indirects pour les secteurs de l'énergie en 2000 (ML/PJ) Secteur de production d’eau EIR EPOT Direct ASS Secteurs d’électricité Direct Indirect TG - 3.67(100%) 4.2(20%) 20.7(80%) - 0.32(100%) TV - 3.99(100%) 4.58(22%) 23.8(78%) - 0.78(100%) CC - 00 - 00 HYDRO - 0.43(100%) 0.92(79%) 0.71(21%) - 00 DSL - 0.08(100%) 0.15(82%) 0.11(18%) - 0.04(100%) ER - 00 00 00 00 Indirect 00 00 Direct - Indirect Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief tel qu’il est décrit dans la section 3.5 Tableau 5-4 Les besoins d'eau directe et indirecte pour les secteurs de l'énergie en 2011 (ML/PJ) Secteur de production d’eau EIR EPOT Direct ASS Secteurs d’électricité Direct Indirect Indirect Direct Indirect TG - 7.87(100%) 3.39(08%) 43.24(92%) - 0.27(100%) TV - 8.99(100%) 4.58(23%) 23.88(77%) - 0.78(100%) CC - 5.84(100%) 3.25(15%) 18.89(85%) - 0.87(100%) HYDRO - 0.34(100%) 1.52(72%) 0.89(28%) - 00 DSL - 0.07(100%) 0.11(87%) 0.17(13%) - 0.06(100%) ER - 10.2(100%) 6.78(78%) 2.78(22%) - 0.80(100%) Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief tel qu’il a été décrit dans la section 3.5 Sur la base des résultats de 2000, on a observé que: 124 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) Le besoin total d'eau brute pour le secteur HYDRO était parmi les plus bas dans les secteurs de l'électricité, parce que ce secteur ne nécessite pas d'eau pour le refroidissement, contrairement au secteur des turbines à vapeur (TV). Le secteur de TV a enregistré les besoins les plus élevés au total par rapport à tous les autres secteurs de l'énergie pour EPOT (23.8 ML/PJ), ASS (0.78 ML/PJ). Les besoins d'eau peuvent être attribués à la consommation de l'eau douce dans les centrales électriques, qui ont été construites dans les années 1970 et 1980. À l'époque, il y avait peu de considération accordée aux conséquences de la consommation d'eau douce, parce que la sécheresse ne posait pas de menace. Les progrès technologiques de génération et de transport à longue distance ont permis le développement des centrales intérieures loin des centres de consommation, le long de la côte. Il ne y’a pas un grand écart entre les besoins d'eau pour le secteur de la TV et l'utilisateur de l'eau de consommation du deuxième rang, le secteur de la turbine à gaz (TG) pour EPOT (20.7 ML/PJ), ASS (0.32 ML/PJ). Les besoins d'eau pour le secteur de cycle combiné (CC) ont été nuls car la technologie du cycle combiné est récente en Algérie. Similaire au secteur (ER), donc ces secteurs ne font pas partie de la composition de la production dans le modèle de 2000. En 2011, les résultats indiquent que: Similaire au 2000, le secteur TV a enregistré 8.99 ML/PJ, l'écart entre les deux résultats pourrait refléter une amélioration de la collecte des données et des techniques d'estimation utilisées par l’office algérien des statistiques (ONS). Le secteur de la Turbine à cycle combiné (CC) présentait des valeurs en EPOT plus au moins élevées en 2011 (18.89 ML/PJ). Les centrales représentées par ce secteur se trouvent un peu partout dans le pays, le plaçant en concurrence directe avec d'autres usagers de l'eau potable. L’alternative de l'eau recyclée s’impose. En 2011, la production d'électricité a commencé à investir dans les énergies renouvelables, en vue de l'objectif énergétique renouvelable national obligatoire de 40% en 2030. Comme pour les autres secteurs, les besoins d'eau pour le secteur de la TG ont augmenté sensiblement en 2011. L'essentiel de cette augmentation peut être attribuée à la consommation indirecte, de l'eau incorporée dans les résultats des autres secteurs de production. Le besoin en EPOT direct est de (3,39 ML/PJ) qui comprend seulement 8 pour 125 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) cent de ses besoins. Une explication possible des différences entre les deux années est l'amélioration de la qualité des données recueillies par l'ONS. 5.3.2 Comparaison avec d'autres rapports Cette section compare les résultats de 2000 et 2011 avec deux rapports externes de Sonelgaz [54,55] qui permettent de quantifier la consommation d'eau douce dans le secteur de l'électricité. Cette comparaison va nous aider à évaluer la validité des résultats et des modèles d'entrée-sortie développés pour cette recherche. Le tableau 5-5 présente les résultats en ML/GWh (équivalent de L/kWh), pour les secteurs de l'électricité qui sont communs avec cette recherche. Tableau 5-5 Comparaison des besoins de l'eau pour certains secteurs de l'électricité (ML/GWh) Secteur/ Technologie Cette recherche 2000 2011 Sonelgaz 2000 2011 1.11(GRTE) 1.17(DR) Réseau de transport * Réseau de distribution* GAZ 0.34(d), 1.05(d), GAZ (Eau douce) 0.56(d) 1.72(d) 1.76 1.82 0.58(t) 1.27(t) CC N/A 0.99(d), 0.68 0.95 Eolien 00 0.004 1.15(t) Photovoltaic 00 0.11 Sources: dérivées des modèles hybrides de Leontief et Bilans des centrales de la Sonelgaz (2000, 2011) Direct (d) est une sommation de l’EPOT directe et eau brute Le rapport de Sonelgaz présente les résultats d'une analyse du réseau de l'électricité Algérien pour l’année 2011 [54] qui a estimé - parmi d'autres paramètres environnementaux - l'eau douce utilisée pour extraire, traiter et transporter le GAZ et de générer, transporté et distribuer l'électricité. Le rapport présente deux intensités d'eau: 1,11 ML/GWh pour le réseau de transport et 1,17 ML/GWh pour le réseau de distribution. Ces résultats sont similaires à l'intensité totale d'eau brute de 0,5 ML/GWh pour le secteur de GAZ en 2011. Le secteur de GAZ a généré 45,1 pour cent de l'électricité Algérienne en 2011 et donc le modèle peut nous offrir une bonne approximation de l'intensité de l'eau du réseau de distribution Algérien. Les résultats de 2000 de cette recherche sont nettement inférieurs par rapport au rapport de Sonelgaz. Une explication 126 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) possible, comme indiqué précédemment, est la différence dans la qualité des données collectées de l'eau pour les deux périodes de temps. L'intensité de l'eau directe pour le secteur de CC (0,99 ML/GWh) en 2011 était semblable à l'intensité rapportée par le rapport de Sonelgaz (0,95 ML/GWh). L'intensité totale de l'eau pour le secteur de CC (1,15 ML/GWh). Les intensités calculées par cette recherche sont relativement plus élevé, parce que les intensités intègrent l'utilisation indirecte de l'eau douce. Les résultats de cette recherche offrent donc une meilleure indication de l'eau requise par les différents secteurs de l'électricité. Dans cette recherche pour les différentes technologies de production d'énergie renouvelable, Il est remarquable que les intensités diffèrent considérablement, - les intensités sont plus faibles par rapport aux secteurs GAZ et CC. Cela fournit un dossier solide pour encourager les investissements dans les technologies d'énergies renouvelables notamment l’éolien, afin de réduire la consommation d'eau douce, en plus d'émissions de carbone. En résumé, les intensités d'eau calculées par rapport au modèle 2011 sont comparables aux intensités présentées dans les bilans et rapports de Sonelgaz. Le modèle 2011 mis au point par cette recherche offre donc des avantages distincts par rapport à d’autres rapports existants et offrirait une base appropriée à partir de laquelle on peut développer des modèles pour explorer les scénarios futurs de l'eau et de l'énergie pour Algérie. 5.3.3 Analyses Le secteur (TV) qui fournit une bonne partie de l’électricité de l’Algérie, est également l'un des plus grands utilisateurs d'eau douce et compte tenu de ses liens étroits avec les autres secteurs de l'économie, il est susceptible de contribuer de manière significative dans l'eau des autres secteurs. En outre, les résultats présentés dans les tableaux 5-3 et 5-4 pour le secteur de TV ont sous-estimé son utilisation de l'eau, car aucune donnée n’était disponible sur la quantité de l'eau de mer utilisée pour le refroidissement, l'utilisation d'eau douce a été étalée sur toute la quantité de l'électricité produite par ce secteur. Les besoins en (eau douce) pour la TG présentées dans le tableau 5-5 offrent une meilleure indication de l'eau réelle utilisée par ce secteur, ou seule l'eau douce utilisée est considéré. 127 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) Les besoins élevés de l'eau pour le secteur de TV sont les héritages historiques de décisions d'investissement. Les centrales électriques ont été construites avec peu d'égard accordé pour les besoins en eau. La sécheresse n’était pas un motif suffisant pour limiter l’installation de ces centrales. La sécheresse va stimuler les investissements dans les technologies de traitement des eaux usées de pointe, afin de recycler l'eau dans les centrales électriques. L'autre utilisateur de l’eau de mer en 2011 est le secteur du cycle combiné (CC) qui nécessite d'importants volumes d'eau du secteur (EIR). Une alternative possible est de remplacer l'eau du secteur d’EIR avec l’eau traitée du secteur de ASS. Le coût financier et énergétique du traitement des eaux usées peut être relativement plus élevé que les procédés de traitement des eaux normales requises pour fournir l'eau que l'usine utilise actuellement. Il peut, cependant, offrir une option durable à long terme si l’approvisionnement en eau potable doit être complété par le dessalement. Les besoins indirects pour le secteur de la turbine à gaz (TG) sont importants à la fois pour 2000 et 2011. Les centrales à turbines à gaz - en utilisant le gaz naturel comme source de combustible - sont installés pour satisfaire la demande intermédiaire et de pointe de l’Algérie. Les impacts de l'utilisation de l'eau des turbines à gaz nécessite une analyse plus approfondie. Tout d'abord, comme les centrales à cycle combiné, l'utilisation d'eau douce peut être réduite si les usines sont situées dans les zones côtières. Deuxièmement, le choix de la technologie devrait également être envisagé. Les modèles d'entrée-sortie développés pour cette recherche comprennent un secteur de TG (qui représente les centrales à turbine à gaz à cycle ouvert) et un secteur de CC (qui représentent les centrales à cycle combiné). Les résultats indiquent que les besoins en eau pour le secteur de la TG sont plus faibles que ceux du secteur de la CC. Cependant, La technologie de cycle combiné, est plus économique en énergie, en émettant moins de GES (gaz à effet de serre). Une évaluation des besoins en eau pour les futures centrales à turbine à gaz devra donc tenir compte de ces facteurs. Dans cette recherche, le secteur des énergies renouvelables (ER) représente les énergies renouvelables de l’éolien et du photovoltaïque. Les besoins d'eau présentés dans les tableaux 5-3 et 5-4 peuvent surestimer l'eau utilisée par certaines des technologies relatives aux énergies renouvelables. L'augmentation de l'utilisation de l'eau en 2011 est largement attribuable au refroidissement dans les centrales à gaz et au nettoyage des panneaux solaire. Les technologies des énergies renouvelables ont été initiées dans le modèle de 2011, à cause du début d’utilisation de 128 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) ces technologies en Algérie. Il est recommandé que ces dernières soient détaillées lors de l'analyse des scénarios futurs de l'eau et de l'énergie. En résumé, les secteurs de l'électricité ont présenté des liens forts en 2000 et en 2011, ce qui confirme l'importance de l'électricité pour l'économie Algérienne. L'eau nécessaire pour produire de l'électricité représente une utilisation indirecte importante pour tous les secteurs économiques. À cause des différences significatives dans les résultats de l'eau pour les différents secteurs de l'électricité, les futures décisions d'investissement dans le secteur de l'électricité devraient prendre en considération les besoins en eau des différentes technologies de production, ainsi que les possibilités de substitution entre l'électricité et le gaz. La gravité et la durée des sécheresses récentes et l'incertitude sur la disponibilité des ressources en eau à cause du changement climatique renforcent cette recommandation (voir le chapitre 2 pour plus de détails). En outre, les résultats du modèle 2011 semblent être cohérents avec les données des bilans et rapports de Sonelgaz. 5.4 Les intensités énergétiques pour les secteurs de l'eau Comme indiqué dans les chapitres 2 et 4, le changement climatique a motivé les services de l'eau dans le monde entier à adopter des stratégies de «gestion adaptative» afin de faire face aux incertitudes et aux défis que le changement climatique présentera. En Algérie, la récente sécheresse a fourni un nouvel élan à élaborer des stratégies de gestion adaptative et de poursuivre les sources non-pluviométriques de l'eau, dont certaines viennent à un coût énergétique élevé. Le but de cette analyse est d'examiner la demande d'énergie de l'industrie de l'eau en Algérie. Afin de déterminer lequel des secteurs de l'eau sont les plus énergivores et d'évaluer si cette consommation provient principalement de l'utilisation directe ou indirecte. L'industrie de l'eau comprend trois secteurs: Irrigation (EIR), Eau potable (EPOT) et de l'assainissement (ASS). La section 5.4.1 présente les résultats empiriques pour les secteurs de l'eau pour les deux années. La section 5.4.2 compare les résultats avec d'autres données publiées. La section 5.4.3 traite l’impact des résultats sur l'industrie de l'eau en Algérie 129 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) 5.4.1 Les résultats empiriques Les tableaux 5-6 et 5-7 listent les besoins énergétiques pour les secteurs de l'eau. Les tableaux répertorient la quantité d'énergie fournie par les secteurs de production d'énergie dans l'économie, à savoir le secteur de l'électricité (comme un agrégat de six sous-secteurs de l'électricité), le secteur du détail d’approvisionnement en gaz. Ces résultats sont utiles pour déterminer la consommation directe et indirecte d'énergie par les secteurs de l'eau. Les secteurs de l'énergie eux-mêmes consomment de l'énergie (par exemple, le secteur du gaz consomme de l'électricité et donc cette consommation d'électricité devrait être intégrée dans les intensités de gaz pour tous les autres secteurs). Tableau 5-6 Les besoins énergétiques directs et indirects pour les secteurs de l'eau en 2000 (MJ/ML) Secteurs de production d’énergie Electricité Approvisionnement Direct Indirect Direct Indirect en 22.63(80%) 28.35(20%) - Gaz 4.53(100%) EIR 124.87(100%) EPOT 1418.60 (87%) 1634.60(13%) 628.55(73%) 855.23(27%) 201.63(100) ASS Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief (section 3.5) Tableau 5-7 Les besoins énergétiques directs et indirects pour les secteurs de l'eau en 2011 (MJ/ML) EIR Secteurs de production d’énergie Electricité Approvisionnement Direct Indirect Direct Indirect en Gaz 28.75(77%) 37.29(23%) 0.63(7%) 8.82(93%) EPOT 1392.91(82%) 1696.79(18%) 30.37(9%) 929.26 1241.59 113.36 ASS Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief (section 3.5) (75%) (25%) (21%) Les résultats indiquent que: 317.26(91%) 423.07 (79%) Les besoins directs sont la plus grande part des besoins en électricité pour les secteurs de l'eau dans les deux ans, allant de 73 pour cent pour ASS à 87 pour cent pour EPOT en 2000. Par conséquent, des réductions significatives de la consommation d'énergie peuvent 130 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) être obtenues en se concentrant sur les besoins directs en électricité dans les secteurs de l'eau. L’adoption des technologies de traitement à forte intensité énergétique, afin de lutter contre la sécheresse (telles que le dessalement et le traitement des eaux usées) serviront à renforcer l'importance de ce lien dans le futur (voir la section 4.4.1). Dans le contexte du changement climatique, il est essentiel que l'industrie de l'eau utilise de l'électricité à partir de sources renouvelables, afin de réduire les émissions de carbone et indirectement de réduire l'impact du changement climatique sur les ressources en eau. Les besoins indirects de l'électricité pour EPOT étaient les plus élevés en 2000 (1634.6 MJ/ML) et 2011 (1696.79 MJ/ML). Il est probable que le transport de l'eau - en particulier en utilisant l'électricité pour pomper l'eau - représente une part importante de ce chiffre. Les intensités directs d'électricité ont diminué de 1,418.60 MJ / ML en 2000 à 1,392.91 MJ / ML en 2011. Une explication possible de cette baisse est la mise en œuvre des activités visant à réduire les fuites dans les conduites d'eau entre les deux périodes (voir la section 2.2.2). Les besoins directs d'électricité pour ASS ont augmenté sensiblement, passant de 628,55 MJ/ML en 2000 à 929,26 MJ/ML en 2011. Une explication possible est le lancement de la majorité des stations de traitement des eaux usées entre les deux périodes de temps. Les besoins indirects (l’énergie intégrée dans les chaînes d'approvisionnement des secteurs de l'eau) ont doublé entre 2000 et 2011. Cette tendance est évidente dans les trois secteurs de l'eau, mais entraîne moins de conséquences pour le secteur EIR, étant donné la quantité relativement faible d'énergie consommée par ce secteur. Une explication possible de cette augmentation est la mise en service des infrastructures de l'eau entre les deux périodes, comme les usines de traitement et de dessalement. Cela met en évidence l'impact du développement des infrastructures de l'eau sur la demande énergétique. Les économies d'énergie à partir de des infrastructures existantes peuvent être obtenues en analysant les chaînes d'approvisionnement des secteurs de l'eau afin de déterminer quels intrants contribuent le plus à la consommation indirecte. Basé sur les résultats, les besoins énergétiques totaux ont augmenté entre 2000 et 2011 pour les raisons citées ci-dessus. Autrement dit, plus d'énergie est nécessaire pour transporter et traiter la même quantité d'eau ou des eaux usées, ou pour fournir de l'eau irriguée en 2011, par rapport à 2000. Compte tenu du lien entre l'utilisation de l'énergie et 131 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) le changement climatique, l'industrie de l'eau ne peut se permettre de laisser sa consommation d'énergie aller plus loin. 5.4.2 Comparaison avec d'autres rapports Il ne y’a pas d’étude à ce jour qui a estimé les besoins énergétiques totaux pour l'industrie de l'eau en Algérie. Un rapport préparé par le ministère des ressources en eau Algérien qui a estimé que les besoins d'énergie pour l'industrie de l'eau en 2011 été de l’ordre de 0.4 Kwh/m3 [56]. Afin de comparer ce résultat avec les résultats de cette recherche, deux calculs supplémentaires étaient nécessaires. Dans le premier calcul, un facteur de 0.01 kwh/DA été multiplié avec les données de la demande finale du modèle monétaire de Leontief de 2011 aboutissant à un chiffre total de consommation d'énergie de 4880 Gwh. Dans le second calcul, qui utilise seulement des données de cette recherche, le total des besoins d’énergie a été multiplié avec la quantité correspondante d'eau en ML fournis en 2011, aboutissant à un total de consommation d'énergie primaire de 4780 Gwh. Autrement dit, les deux calculs - en utilisant les données du rapport du ministère des ressources en eau et les données de cette recherche ont abouti à des résultats presque similaires, avec une différence d'environ deux pour cent. Les modèles développés pour cette recherche offrent des avantages importants pour l’étude du lien eau-énergie. La décomposition de l'industrie de l'eau en trois secteurs permet une estimation plus précise des besoins d'énergie pour les différents secteurs. Ceci est d'une importance capitale, étant donné les différences substantielles dans les besoins énergétiques des trois secteurs. 5.4.3 Analyse Les stratégies visant à réduire la consommation d'énergie doivent être adaptées aux types d'énergie consommée. Par exemple, la consommation directe comprend l'essentiel des besoins de l'électricité pour les secteurs de l'eau, en particulier pour le secteur de (EPOT). Une grande partie de cette consommation est utilisée pour le pompage et donc les initiatives de réduction des fuites et l'entretien des équipements de la station de pompage pour optimiser la performance permettrait de réduire encore la consommation d'électricité. L'augmentation de la fourniture d'électricité à partir des sources d'énergie renouvelables contribuerait à réduire les émissions de carbone dans l'industrie. Les stratégies de gestion 132 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) de la demande dans les secteurs de l'eau permettrait également de réduire la consommation d'électricité (ce qui va être exploré plus tard dans les scénarios de l'eau et de l'énergie). Les besoins de l'approvisionnement en gaz ont augmenté entre 2000 et 2011, bien que sa contribution au chiffre global de la consommation d'énergie fût relativement minime. Une proportion importante de ce gaz aurait été consommée pour le chauffage dans les bureaux, où existeraient des possibilités de substitution avec l'électricité. Étant donné que la consommation de gaz émet moins de GES que l'électricité - et que le gaz consomme moins d'eau que tout autre secteur de l'énergie en Algérie (voir le tableau.5.4) - la substitution de l'électricité avec le gaz devrait être encouragée, en particulier dans les immeubles de bureaux. En comparaison avec les secteurs de EPOT et ASS, les besoins énergétiques pour le secteur de l’Irrigation (EIR) étaient minimes. Une proportion importante d'eau d'irrigation en Algérie est livrée aux fermes par gravité. L'amélioration des pratiques d'irrigation, en vue de réduire la consommation d'eau, peuvent nécessiter une technologie plus sophistiquée susceptibles d'augmenter la consommation d'énergie. Une partie de cette consommation pourrait être compensée par l'installation des micro-turbines et minicentrales hydroélectriques dans les barrages le long des canaux d'irrigation. Les liens entre les secteurs de l'eau et de l'économie en général - comme il est expliqué dans la section 5.2.2 - sont plus forts pour EIR, qui était l'un des secteurs clés de l'économie Algérienne en 2011. Du point de vue énergie, cela augure bien pour les secteurs dépendants des produits agricoles, à cause des besoins énergétiques relativement faibles du secteur d’irrigation (EIR). 5.5 Conclusion Les liens décrits dans ce chapitre offre un aperçu du rôle des différents secteurs de l'économie Algérienne et comment ces rôles ont changé. En général, il ya eu un changement perceptible vers les secteurs de fabrication. Dans le cas des secteurs de l'eau, de l'électricité et de l'énergie, les résultats confirment l'importance de ces secteurs, avec de nombreux liens en aval forts. L'augmentation de la force des liens pour ces secteurs reflète les changements entre 2000 et 2011, provoquée en grande partie par la mise en œuvre des programmes de réforme dans ces dernières années. 133 Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I) Ce chapitre a également quantifié les besoins d'eau pour les secteurs de l'énergie. Les besoins ont été répartis en eau fournie par les secteurs de l'eau - EIR, EPOT et ASS. Une telle décomposition offre des aperçus supplémentaires. Les besoins d'eau pour les secteurs de l'électricité montrent clairement que certains secteurs, tels que les turbines à cycle combiné (CC) et les (TV) comptent beaucoup sur les secteurs de l'eau et seraient donc en concurrence directe avec d'autres usagers de l'eau potable, en particulier en période de pénurie d'eau. En revanche, d'autres secteurs de l'électricité tels que HYDRO qui utilisent principalement de l'eau directement à partir de l'environnement, sont généralement en concurrence avec un autre groupe d'usagers de l'eau, tels que les irrigants et l'environnement lui-même. Ce chapitre présente également les besoins énergétiques pour les secteurs de l'eau, réparti sur les secteurs de l'énergie électrique disponible en Algérie. Les rapports disponibles ne parviennent pas à reconnaître les profils très différents des besoins d'énergie qui existent dans les trois secteurs de l'eau. Par exemple, le secteur EIR consomme une quantité minime d'énergie par rapport à EPOT et ASS. L'analyse montre aussi clairement une augmentation des besoins énergétiques, provoqués par la mise en service des infrastructures (usines) de l'eau. Cela met en évidence l'impact des décisions d'investissement en infrastructures de l'eau sur l'énergie et renforce l'importance de l'évaluation des infrastructures du point de vue énergie. 134 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) 6.1 Introduction Ce chapitre est la deuxième partie de l'enquête empirique. Les interactions entre l'eau et l'électricité ont des impacts sur tous les autres secteurs de l'économie. Afin de mieux comprendre ces interactions, ce chapitre se concentre sur les dix-huit secteurs restants de l’économie Algérienne. Les principaux groupes auxquels appartiennent ces secteurs comprennent l'agriculture, l'exploitation minière, la fabrication, la construction, les transports et les services. La section 6.2 quantifie les besoins en eau et en énergie de ces secteurs et identifie les corrélations possibles entre elles à l'aide de diagrammes de dispersion. La section 6.3 analyse les impacts de ces secteurs en fonction de leur contribution à la production économique, la génération de revenus et la croissance de l'emploi, en utilisant une analyse de multiplicateur. Tel qu’ils sont définis dans la section 3.5.3, les multiplicateurs mesurent l'impact résultant d'une variation de la demande finale pour un secteur donné. Les multiplicateurs sont examinés dans le contexte des besoins d'eau et d'énergie, en vue d'identifier les compromis possibles entre l'utilisation de l'eau et de l'énergie et les fonctions socio-économiques des secteurs. Ces arbitrages sont statistiquement validés à l'aide de Coefficient de Corrélation et l’équation de Pearsons. La section 6.4 examine les possibilités de substitution entre l'eau et l'électricité à l'aide des élasticités croisées des prix - demande. Des études récentes (examinés au chapitre 2) ont démontré que la demande en eau répond aux variations de prix de l'électricité et inversement que la demande d'électricité répond aux changements de prix de l’eau. Des éléments supplémentaires peuvent ainsi être obtenus en examinant ces relations pour les dix-neuf secteurs restants en Algérie. En outre, la section 6.4 présente les élasticités-prix de l'eau et de l'électricité, afin de déterminer la sensibilité de la demande à des changements progressifs dans leur propre prix. La section 6.5 résume les résultats de ce chapitre et propose quelques remarques finales. 6.2. Les liens physiques entre l'eau et l'énergie Les modèles de Leontief décrits dans le chapitre 3 forment la base de l'analyse présentée dans cette section. La section 6.2.1 présente les besoins d'eau et d'énergie des principaux groupes sectoriels. Elle suit une approche similaire à celle adoptée dans les sections 5.2 et 5.3. Autrement dit, les 135 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) besoins de l'eau ont été calculés pour l'eau fournie par les secteurs de l'eau, l'irrigation (EIR), l'eau potable (EPOT) et l'assainissement (ASS). De même, les besoins énergétiques ont été calculés pour l'énergie fournie par les secteurs de l'énergie (électricité et gaz). La section 6.2.2 identifie les tendances et les corrélations entre les besoins à l'aide de diagrammes de dispersion. La section 3.5 (Chapitre 3) décrit la base pour le calcul des besoins directs et indirects. Un point important à noter est que les besoins totaux comprennent à la fois l'utilisation directe et indirecte et donc représentent l’eau et l'énergie intégrées dans les flux entre les différents secteurs. Comme décrit précédemment, les besoins directs et indirects représentent la quantité d'eau ou d'énergie nécessaire pour produire une unité de la demande finale pour un secteur donné. Les unités correspondantes sont ML/100 KDA pour l'eau et MJ/100 KDA pour l'énergie. 6.2.1 Les besoins d’eau et d'énergie pour les autres secteurs Les tableaux 6-1 et 6-2 listent les besoins directs et indirects d’eau et d'énergie pour les secteurs restants respectivement. Les résultats indiquent que les besoins totaux sont nettement plus élevés que les besoins directs. 136 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Tableau. 6-1 Les besoins directs et totaux en eau (ML/100KDA ) 2000 Secteurs de production d’eau EIR EPOT 2011 Secteurs de production d’eau Sources d’eau ASS primaire Eau brute EIR EPOT Sources d’eau ASS Eau primaire brute D 1 AG 311.59 3 STBP 4 MC 5 ISMM 6 FMC EE 7 BTPH 8 CPC 9 IAA 10 TCB 11 FCC 12 BPL 13 ID 14 TC 15 HCR 16 SFE 17 SFM T 351.70 64.84 10.95 5.28 2.74 0.82 0.52 0.66 0.45 0.41 2.12 0.52 0.58 0.37 0.38 1.22 D 1.99 5.91 1.95 1.71 1.17 3.57 2.45 0.56 0.67 2.11 0.39 0.48 0.54 0.40 0.55 T 0.48 2.83 7.12 2.62 2.97 2.24 5.70 4.56 1.57 1.83 3.71 1.08 0.96 0.97 0.76 1.13 D T 0.94 1.08 0.21 0.04 0.04 0.06 0.20 0.19 0.06 0.03 0.04 0.09 0.00 0.03 0.02 0.01 0.01 0.02 D T D T 302.02 693.13 293.79 323.78 0.06 130.64 44.10 0.02 28.75 12.96 0.22 13.33 4.19 0.03 8.52 1.83 0.02 4.22 0.30 0.02 7.40 0.30 6.07 0.46 2.57 0.27 0.16 2.94 0.21 8.08 1.71 0.00 2.18 0.67 0.00 2.14 1.29 0.00 1.73 0.38 0.01 1.55 0.45 0.05 3.64 0.86 D 0.13 1.57 0.58 0.53 0.80 0.58 1.08 1.09 0.15 0.11 0.09 0.43 0.52 0.56 0.39 0.48 T 0.57 2.22 0.94 1.04 1.32 1.17 1.98 1.91 0.55 0.38 0.55 0.96 1.03 1.10 0.74 0.92 D 0.26 0.00 - T D 0.29 371.61 0.05 0.33 0.02 0.04 0.02 0.76 0.01 0.01 0.05 0.03 0.10 0.02 0.03 0.01 0.00 0.01 0.00 0.02 0.00 0.02 0.01 0.01 0.00 0.01 0.00 0.01 0.01 0.01 0.19 T 732.91 102.59 30.44 11.64 5.67 2.61 4.39 3.57 1.42 1.04 4.72 2.77 4.22 2.11 1.91 3.33 Source: Dérivé du modèle de Leontief tel qu’il est décrit dans la section 3.5. Notes: D = direct, T = total (direct + indirect) 137 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Tableau. 6-2 Les besoins directs et totaux d’énergie (MJ/100KDA) 2000 Secteurs de production d’énergie Electricité GAZ Gasoil 1 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 2011 Sources d’énergie Secteurs de production primaire d’énergie Pétrole GAZ Energie Electricité GAZ Gasoil Primaire brute D T D T D T T AG 304 553 1,059 2,365 - 200 2,415 STBP 373 761 102 1,687 461 773 950 MC 492 763 97 798 332 534 845 ISMMEE 487 775 51 991 - 182 2,921 FMC 592 1,174 1,831 3,433 1,888 2,780 4,443 BTPH 1,395 2,149 255 2,823 4,055 4,962 1,051 CPC 4,101 6,140 193 1,590 2,506 3,657 1,104 IAA 413 2,073 78 1,109 275 1,333 4,604 TCB 607 1,342 15 714 142 599 965 FCC 331 1,244 63 800 101 682 1,755 BPL 19 1,035 15 1,101 88 750 1,488 ID 5 413 454 1,348 9 446 1,434 TC 311 500 64 930 201 296 1,802 133 367 16,789 19,9 35 228 1,162 HCR SFE 119 263 1 495 1 90 520 SFM 351 597 54 1,067 121 257 19,807 T 199 295 533 4,947 3,646 182 256 2,771 597 771 747 444 1,329 680 90 228 T 4,064 2,565 3,478 16,045 44,033 3,459 2,996 11,012 6,401 4,881 7,269 3,586 13,104 7,281 1,391 21,045 Sources d’énergie Pétrole primaire GAZ Energie Primaire brute D T D T D T T T 260 467 2,683 4,175 0 226 4,552 226 369 639 20 2,097 332 568 2,309 566 179 329 9 960 199 331 1,064 330 385 633 7 1,268 0 180 19,922 370 276 486 446 1,453 1,375 1,841 3,903 2,093 1,12 1,625 227 3,145 2,575 3,259 1,368 259 3,532 5,071 91 1,524 1,341 2,100 1,428 180 8 591 1,843 13 1,171 271 891 2,312 1,834 187 715 3 510 43 324 751 323 108 477 13 430 34 223 608 222 14 494 0 861 65 345 1,105 344 7 470 267 1,310 9 455 1,652 361 391 585 24 1,507 241 363 3,459 3,248 131 344 15,15 18,365 82 371 1,634 454 9 103 219 2 601 1 63 668 63 406 605 105 1,059 134 260 1,760 888 T 5,921 4,623 2,248 21,164 29,189 3,134 3,285 5,504 3,635 2,610 3,362 3,433 12,074 3,689 1,290 9,359 Source: Dérivé du modèle de Leontief tel qu’il est décrit dans la section 3.5. Notes: D = direct, T = total (direct + indirect) 138 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Autrement dit, l'utilisation indirecte de l'eau et de l'énergie représentent une proportion importante de leurs besoins totaux. Le total des besoins fourni donc une meilleure indication des besoins en eau et en énergie des différents secteurs. Agriculture Les besoins en eau d’irrigation (EIR) pour l'agriculture en Algérie étaient très élevés en 2000 et en 2011. Les besoins directs en eau brute sont passés de 302.02 ML/100 KDA en 2000 à 371,61 ML/100 KDA en 2011, tandis que les besoins directs en (EIR) ont diminué, passant de 311,59 ML/100 KDA en 2000 à 293,79 ML/100 KDA en 2011. Cela veut dire que l'agriculture exige plus d'eau pour produire la même quantité en 2011 par rapport à 2000, une évolution vers une dépendance de l'extraction de l'eau directement à partir de l'environnement (ex : Extraction de l’eau souterraine). L'augmentation des besoins en eau peut être aussi le résultat de l’amélioration des techniques d'estimation, plutôt que des augmentations de l'utilisation physique de l'eau. La diminution des besoins directs en (EIR) mentionnées ci-dessus peut refléter l'amélioration des techniques d'irrigation (ex : Le goute à goute). En termes de consommation d'énergie, la demande pour le Gasoil était très élevée dans les deux années. Les besoins étaient de 1 059 MJ/100 KDA en 2000 et 2 683 MJ/100 KDA en 2011; (pour l’utilisation d’engins et de véhicules dans les fermes). L’augmentation du besoin en énergie de ce secteur entre les deux périodes peut être expliquée par l’augmentation de la mécanisation du secteur. En revanche, les besoins directs en électricité ont été nettement inférieurs, 304 MJ/100 KDA en 2000 et 260 MJ/100 KDA en 2011. Exploitation minière Il ya deux secteurs miniers dans le modèle d'entrée-sortie de l’ONS qui représentent les mines : Mines et carrières (MC) et Hydrocarbures (HYD). Le secteur MC est l'un des secteurs les plus énergivores en Algérie. Un boom attendu dans la production de ce secteur dans les années 2000 a incité d'importants investissements dans la capacité de production d'électricité, afin de répondre à la demande d'électricité. En termes d'énergie primaire, il est plus tributaire du Gaz naturel suite à la consommation d'électricité. Les besoins en Gaz pour ce secteur étaient de 6033 MJ/100 KDA en 2000, passant à 7359 MJ/100 KDA en 2011. 139 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) En général, les besoins en eau du secteur ont augmenté reflétant sa forte dépendance de l'électricité. Ses besoins étaient de 22,32 ML/100 KDA en 2000 et de 96,22 ML/100 KDA en 2011. Une explication possible de l'augmentation des besoins pour MC est la nouvelle mécanisation de ce secteur. Ce secteur a également connu une croissance de la production au cours des deux dernières décennies. Fabrication Les modèles d'entrée-sortie développés pour cette recherche comprennent neuf secteurs de fabrication. Comme illustré dans les tableaux 6-1 et 6-2, les secteurs de la fabrication qui comptent plus sur les sorties de l'agriculture - à savoir l'industrie agro-alimentaire (IAA), Textiles, confection, bonnèterie (TCB), Fabrication de Cuir & chaussures (FCC) et le Bois, Papiers et lièges (BPL) ont été parmi les plus grands consommateurs d'eau dans les deux années. Cette relation est évidente dans les besoins totaux en EPOT pour ces secteurs, qui se compose essentiellement de l'utilisation indirecte. Comme mentionné dans le chapitre 5, IAA et BPL ont affiché une contribution croissante à la production économique de l’Algérie; ils ont présenté des liens forts en amont et en aval dans les deux années. Le besoin en eau d’IAA est significativement affecté par les secteurs sur lesquels repose l'agriculture, tandis que BPL contribue de manière significative à la consommation indirecte de l'eau des autres secteurs. Par conséquent, les politiques qui améliorent l'efficacité de l'eau de BPL sont très importantes pour l'économie. Les relations entre EIR, l’agriculture, IAA et BPL reflètent l'importance historique de l'irrigation dans les programmes de développement nationaux mis en œuvre par le gouvernement (voir la section 4.4). Le TCB a connu la concurrence des importations et a également affiché de faibles liens dans les deux années. Par conséquent, les besoins élevées de l'eau auraient moins d'impact sur l'utilisation de l'eau indirecte par d'autres secteurs, par rapport à IAA et BPL. Le secteur ISMMEE avait un besoin élevé de l'électricité en 2000 (4 101 MJ/100KDA) et en 2011 (3538 MJ/100KDA). Comme mentionné dans le chapitre 5, la contribution du secteur ISMMEE à la production économique a augmenté, tout comme les autres secteurs étroitement liés aux ressources naturelles, il est probable que ce secteur continuera à jouer un rôle important dans 140 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) l'économie Algérienne. Les efforts pour réduire la consommation d'énergie en Algérie devraient donc envisager des mesures d'efficacité énergétique pour ce secteur. Les autres secteurs de fabrication présentant les besoins élevés de l'électricité - comme BTPH, CPC et ID - ont réduit leur contribution à la production économique. Néanmoins, ils continuent à jouer un rôle important dans l'économie. L'économie Algérienne doit bénéficier de mesures visant à améliorer les rendements énergétiques de ces secteurs. L'industrie de l'électricité Algérienne investie lourdement dans la technologie du Gaz, à cause des abondantes réserves de gaz. À cause des coûts d'investissement faibles et faibles coûts d'exploitation, cette technologie fonctionne mieux comme technologie des centrales de base. Aujourd'hui, les politiques du gouvernement sont de plus en plus axées sur la promotion de l'efficacité énergétique dans les secteurs à fort besoin énergétique, afin de réduire les émissions de carbone. Ces politiques devraient également réduire la consommation d'eau associée aux centrales à fort besoin d'eau. Le besoin de gasoil pour (CPC) était parmi les plus élevés des secteurs de fabrication en 2000 (1831 MJ/100KDA) et en 2011 (446 MJ/100KDA). La contribution de ce secteur à la production économique a augmenté depuis les années 90, mais il semble que le besoin énergétique a diminué sensiblement. Cela a eu des répercussions bénéfiques sur l'économie, étant donné les liens faible présentés par CPC en 2000 et en 2011. Les raisons possibles de cette réduction des besoins est les améliorations des processus de production. Construction Les besoins d'eau et d'énergie pour le secteur de construction étaient parmi les plus élevés dans les deux années (voir tableaux 6-1 et 6-2 pour les chiffres réels). Ce secteur a connu une croissance économique rapide par rapport à d'autres secteurs et il ya plus d'importance à la mise en œuvre de stratégies de réduction de consommation d'eau et d'énergie dans ce secteur. Parce que ce secteur est à fort besoin et présente de liens forts dans les deux années, l'amélioration de l'efficacité des secteurs de la fabrication sur lesquelles il se base comme la fabrication de matériaux de construction (FMC) par exemple doit réduire ses besoins en eau indirecte et son besoin énergétique, qui comprend une proportion importante du total des besoins. 141 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Transport Le secteur de Transport et de communication (TC) a été l'un des plus faibles utilisateurs de l'eau dans l'économie, mais ses besoins en gasoil étaient plus au moins importants en 2000 (16 789 MJ/100KDA) et en 2011 (15 159 MJ/100KDA). Ce secteur a également eu l'une des croissances les plus rapides en Algérie et a présenté des liens forts avec d'autres secteurs. Les résultats reflètent l'importance de ce secteur pour le raccordement des industries en Algérie. En 2011, il était l'un des secteurs clés de l'économie et donc aurait été un des principaux contributeurs à la consommation du gasoil indirect dans l'économie. Les résultats indiquent également que ses besoins directs en gaz (GAZ) ont augmenté de 35 MJ/100 KDA à 82 MJ/100 KDA en 2011, ce qui pourrait refléter une substitution de l'essence avec du gaz (GPL) comme carburant de transport. Services En règle générale, les secteurs des services ont enregistré de faibles besoins en eau et en énergie dans les deux années, notamment les services fournis aux entreprises (SFE) (voir tableaux 6-1 et 6-2 pour les chiffres réels). Ce secteur a eu une croissance stable et ses liens ont été aussi stables entre 2000 et 2011. Il est probable que ce secteur continuera à jouer un rôle important dans l'économie, avec peu d'impact sur la demande de l'eau et de l'énergie. En revanche, les services fournis aux ménages (SFM) ont présenté au total des besoins plus élevées en eau potable en 2000 (1,13 ML/100KDA) et en 2011 (0,92 ML/100KDA). Le secteur (HCR) qui comprend les établissements d'hébergement, cafés et restaurants utilise plus d'eau que d'autres secteurs de services. Les mesures visant à réduire la consommation d'eau dans ce secteur devraient être encouragés. En outre, étant donné les liens en amont relativement élevés pour ce secteur, l’amélioration de l'efficacité de l'eau des secteurs manufacturiers sur lesquels repose ce secteur permettraient d'améliorer le total de ses besoins en eau. 6.2.2 Corrélation entre les besoins d'eau et d'énergie Le but de cette section est d'identifier les corrélations possibles entre les besoins totaux d'eau et d'énergie présentés dans les sections précédentes. Ceci est réalisé à l'aide de diagrammes de dispersion. Les diagrammes de dispersion sont utiles pour distinguer les relations entre les deux ensembles de données. Dans le diagramme de dispersion, l'énergie primaire totale et le total des 142 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) besoins en eau brute présentés dans les tableaux 6-1 forment les coordonnées x et y du diagramme. Ces deux entrées principales (l'énergie primaire et l'eau brute) représentent mieux la relation entre l'eau et de l'énergie par rapport aux besoins du secteur de production (EIR, EPOT, ASS, l'électricité, gasoil et gaz) pour les raisons suivantes. Tout d'abord, l'eau utilisée dans l'économie n’est pas complètement fournie par les secteurs de l'eau. Par exemple, l'agriculture extrait une grande partie de son eau directement à partir de l'environnement. Deuxièmement, les besoins en EIR et EPOT sont intégrés dans le total des besoins en eau brute, parce que les secteurs de l'eau eux-mêmes extraient l'eau de l'Environnement, avant le traitement et la fourniture de cette eau à d'autres secteurs. Pour l’énergie, les besoins du secteur énergétique excluent l'énergie qui est perdue au cours des processus de conversion, alors que ces pertes sont capturées par le total des besoins énergétiques primaires. Les diagrammes de dispersion sont présentés dans les figures 6-1 et 6-2 selon la légende suivante: 1 Agriculture, sylviculture, pêche 10 Textiles, confection, bonnèterie 3 Services et Travx. Pub. Pétrolier 11 Fabrication de Cuirs et Chaussures 4 Mines et carrières 12 Bois, Papiers et lièges 5 ISMMEE 13 Industries diverses 6 Fabrication Matériaux de Construction 14 Transport et communications 7 BTPH (bâtiment, travaux publics et 15 Hôtels –café- restaurants hydraulique) 16 Services fournis aux entreprises 8 Chimie, Plastiques, Caoutchouc 17 Services fournis aux ménages 9 Industries Agro-alimentaires Secteur clé 143 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) 1000 Eau brute ML/100KDA 1 3 100 4 5 10 12 8 7 11 13 16 6 9 17 10 14 15 1 1 10 Energie Primaire Figure 6–1 100 MJ/100KDA Corrélation entre l’eau brute totale et le besoin en énergie primaire pour l’année 2000 Eau brute ML/100KDA 1000 1 3 100 4 5 10 16 11 1 812 7 13 15 10 9 1 17 14 10 Energie Primaire 6 100 MJ/100KDA Figure 6– 2 Corrélation entre l’eau brute totale et le besoin en énergie primaire pour l’année 2011 Il semble y avoir peu de corrélation entre la quantité totale d'eau brute et le total des besoins d’énergie primaire dans les figures 6-1 et 6-2. Compte tenu de la gamme des besoins d'eau et 144 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) d'énergie en détail dans la section 6.2.1, cette observation générale semble raisonnable, parce que le secteur des Mines et carrières (MC) (4) comptent beaucoup sur l’eau du secteur agricole, qui est le plus grand consommateur d'eau en Algérie. Le secteur des Services et Travx Publique et Pétrolier (STBP) (3) est également un grand consommateur d'eau. Donc le besoin de l'eau de ces secteurs serait davantage aligné avec l'agriculture. Si l'on devait isoler les besoins de ces secteurs - qui sont généralement situés dans le quadrant supérieur gauche dans les figures 6-1 et 6-2 - une corrélation émerge entre l'eau totale brute et le total des besoins d'énergie primaire pour les autres secteurs. Autrement dit, une augmentation des besoins d'énergie correspond à une augmentation des besoins de l'eau. Dans le cas des secteurs à fort besoin énergétique tels que la Fabrication des Matériaux de Construction (FMC) (6), les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) (5) et Industrie agro-alimentaire (IAA) (9) les besoins d'eau brute totale sont plus significativement corrélées avec les besoins totaux d'énergie primaire, étant donné que la plupart, sinon la totalité de leur utilisation de l'eau brute est de la consommation indirecte. Cette consommation indirecte peut être attribuée à l'eau nécessaire pour produire de l'électricité. Les besoins de bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH) (7), Services fournis aux entreprises (SFE) (16), semblent être en corrélation similaire sur les figures 6-1 et 6-2. Ces secteurs sont les moins énergivores et les moins consommateurs d’eau dans l'économie Algérienne. Par conséquent, l'eau utilisée pour produire de l'électricité peut avoir une contribution importante dans le besoin d’eau brute totale. 6.3 Exploration des compromis politiques L’eau et l’électricité sont des industries d'infrastructure fondamentales pour le développement économique et social de l’Algérie, mais il est évident d'après les chapitres 2 et 4 que cette forte dépendance sur les deux industries ne pourra pas être sans conséquences: les infrastructures de l'eau et de l'énergie vont causer la dégradation de l’environnement, les émissions de carbone vont augmenter à l’augmentation de la consommation d'énergie. À la fois l'eau et la sécurité énergétique vont être touchées par les futures sécheresses et les changements climatiques. Au cours de ces dernières années beaucoup de débats politiques dans les deux secteurs ont donc été porté sur la façon d'adapter et d’atténuer ces impacts. Cependant ce qui semble être absent des débats est une compréhension plus profonde des arbitrages qui peuvent survenir entre les secteurs à fort besoin énergétique et à fort besoin de l'eau, avec leur contribution à stimuler la croissance 145 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) économique, la génération de revenus et d'emplois. Ces arbitrages reflètent l'interaction de différents objectifs politiques qui auraient besoin d'être réconciliés afin d'équilibrer entre modérer la croissance de la demande d'eau et d'énergie et les objectifs socio-économiques du gouvernement. Le but de cette section est d'explorer ces compromis pour l’Algérie. Ceci est réalisé en comparant les besoins de l'eau et de l'énergie (présentés à la section 6.1) avec les multiplicateurs de production, de revenu et d'emploi des secteurs. En bref, les multiplicateurs mesurent l'impact sur l'économie totale d'un changement initial et exogène de la demande finale d'un secteur en termes de production économique, de génération de revenus et de croissance de l'emploi. Cette recherche utilise les modèles monétaires de Leontief pour calculer les multiplicateurs à la fois pour les années 2000 et 2011, comme il est décrit dans la section 3.5. Les arbitrages peuvent être décrits avec une équation d'optimisation qui vise à minimiser l’eau et l'énergie tout en maximisant les multiplicateurs de production, de revenu et d'emploi: 𝑶𝑷 = {.𝒎𝒊𝒏 𝑷𝑬 ∩𝒎𝒊𝒏 𝑹𝑾 ∩𝒎𝒂𝒙 𝑶 ∩𝒎𝒂𝒙 𝑵 ∩𝒎𝒂𝒙 𝑬} 𝑬𝒒𝒏. 𝟔 − 𝟏 Où 𝑃𝐸 est le besoin totale d'énergie primaire, 𝑅𝑊 est le besoin total de l'eau brute, 𝑂 est le multiplicateur de production, 𝑁 est le multiplicateur de revenu et 𝐸 est le multiplicateur de l'emploi. En outre, les arbitrages entre les besoins et les multiplicateurs peuvent être statistiquement validés à l'aide de l’équation de Coefficient de Corrélation de Pearsons, connu aussi sous le nom de l'équation du coefficient de corrélation d’échantillon. Le coefficient de corrélation est une mesure de degré et de direction de la relation linéaire entre deux variables et peuvent être calculés pour chaque ensemble de données indépendamment [57]. Le coefficient de corrélation est définie par: 𝒓= 𝑵(∑ 𝒙𝒚)−(∑ 𝒙)(∑ 𝒚) √[𝑵(∑ 𝒙𝟐 )−(∑ 𝒙)𝟐 ][𝑵(∑ 𝒚𝟐 )−(∑ 𝒚)𝟐 ] Eqn. 6 - 2 146 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Où N est le nombre d'observations (dans notre cas le nombre de secteurs) et x et y sont des paires de données. 6.3.1 Les résultats empiriques Le tableau 6-3 répertorie les besoins totaux et multiplicateurs correspondants pour chaque secteur. Afin d'identifier les secteurs qui répondent aux cinq critères dans l'équation. 6-1, les principaux secteurs de top classement pour chaque critère ont été ombragés. Cela inclut tous les secteurs au-dessus de la valeur médiane. Les tableaux 6-4 et 6-5 listent les matrices des coefficients de corrélation pour les années 2000 et 2011 respectivement. Les résultats indiquent que les compromis entre les consommations d'eau et d'énergie, la production économique, la génération de revenus et la croissance de l'emploi sont inévitables. Il n'y avait pas de secteurs dans les deux années qui ont satisfait toutes les cinq conditions d'optimisation. Tout au plus, il y avait des secteurs qui ont satisfait quatre, en particulier le secteur du bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH) (2000 seulement), les secteurs des Services fournis aux entreprises (SFE) (2011 seulement). En 2011, le secteur (BTPH) est classé faible en termes de sa contribution à la production économique (O). En 2011, le (SFE) a augmenté son classement de O vers le haut en position trois, mais moins bien classés en termes de l'eau brute (RW). Alors que ces secteurs satisfirent la plupart des conditions, sur la base des résultats présentés dans le chapitre 5. Les secteurs qui ont largement contribué à la production économique étaient également grands consommateurs d'énergie, en particulier en 2000. Cela apparie dans les coefficients de corrélation de O et PE, qui ont été fortement et positivement corrélés à un niveau significatif en 2000 (0,62) et 2011 (0,62). Ceci est particulièrement le cas pour le secteur des Mines et carrières et les secteurs de la fabrication, industrie agro-alimentaire (IAA) et les industries du Bois, Papiers et lièges (BPL). Ces secteurs sont également à fort besoin de capital et à l'exception de BPL - leur contribution à la génération de revenus et de croissance de l'emploi a été classée plus bas que d'autres secteurs de l'économie. 147 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Tableau 6-3 Les besoins totaux et les multiplicateurs pour 2000 et 2011 Secteur Energie 2000 Eau brute Production Primaire ML/100K économique 100KDA MJ/100KDA 1 AG 3 STBP MC 4 ISMM 5 FMC 6 EE 7 BTPH CPC 8 IAA 9 10 TCB 11 FCC 12 BPL 13 ID 14 TC 15 HCR 16 SFE 17 SFM Légende 4,064(7) 2,565(2) 3,478(5) 16,045 44,033 3,459(4) 2,996(3) 11,012 6,401 4,881(8) 7,269 3,586(6) 13,104 7,281 1,391(1) 21,045 DA 100KDA 693.13 /100KDA 1.60 1.72(8) 130.64 28.75 1.88(6) 13.33 1.56 1.57 8.52 4.22(8) 1.98(2) 7.40 1.90(4) 6.07 1.92(3) 2.00(1) 2.57(5) 2.94(6) 1.71 8.08 1.74(7) 2.18(4) 1.90(4) 2.14(3) 1.59 1.73(2) 1.56 1.55(1) 1.64 3.64(7) 1.47 Revenus /100KDA 0.42(3) 0.32 0.31 0.33(8) 0.31 0.40(4) 0.32 0.30 0.38(5) 0.37(6) 0.34(7) 0.32 0.49(1) 0.46(2) 0.35 0.36 Emplois Energie Emplois/100 Primaire KDA 0.015(1) 0.008 0.009 0.010(6) 0.009(8) 0.008 0.008 0.006 0.011(5) 0.010(6) 0.008 0.012(4) 0.013(3) 0.015(1) 0.009 0.009 MJ/100K DA 5,921 4,623 2,248(2) 21,164 29,189 3,134(4) 3,285(5) 5,504 3,635(8) 2,610(3) 3,362(6) 3,433(7) 12,074 3,689 1,290(1) 9,359 2011 Eau brute Production Revenus Emplois ML/100K économique 100KDA Emplois /100KDA /100KDA DA 732.91 102.59 30.44 11.64 5.67 2.61(5) 4.39 3.57(8) 1.42(2) 1.04(1) 4.72 2.77(6) 4.22 2.11(4) 1.91(3) 3.33(7) 100KDA /100KDA 1.67 1.76(8) 1.83(4) 1.53 1.74 1.68 1.77(7) 2.03(1) 1.90(2) 1.69 1.40 1.63 1.80(5) 1.78(6) 1.85(3) 1.52 0.43(3) 0.24 0.24 0.24 0.29(6) 0.18 0.25(8) 0.21 0.30(5) 0.18 0.14 0.22 0.48(1) 0.45(2) 0.33(4) 0.29(6) 0.013(3) 0.005 0.006 0.008(7) 0.008(5) 0.005 0.006 0.005 0.008(5) 0.007(8) 0.004 0.009(4) 0.014(2) 0.016(1) 0.006 0.006 Secteurs Top classement Source: Dérivé du modèle hybride de Leontief et du modèle monétaire comme décrit dans la section 3.5 148 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Tableau 6-4 Matrice de Corrélation pour 2000 PE RW O N E PE 1.00 -0.13 0.62 -0.42 -0.53 RW O N E 1.00 -0.08 0.03 0.21 1.00 -0.61 -0.61 1.00 0.92 1.00 Significatif à un niveau de cinq pour cent Source: Dérivé des coefficients de Corrélation Produit Moment de Pearsons Tableau 6-5 Matrice de Corrélation pour 2011 PE RW O N E PE 1.00 -0.05 0.62 -0.26 -0.36 RW O N E 1.00 0.01 0.20 0.24 1.00 -0.21 -0.25 1.00 0.95 1.00 Significatif à un niveau de cinq pour cent Source: Dérivé des coefficients de Corrélation Produit Moment de Pearsons Les secteurs de BTPH, TCB (2011 seulement), FCC étaient parmi les moins consommateurs de l'eau. Une augmentation de la production de ces secteurs de production contribuerait de manière significative à la production économique en Algérie, avec moins d'impact sur l'approvisionnement en eau et en énergie. Toutefois, cela n’est le cas de d'autres secteurs, tels que IAA et TC. Ils génèrent une production économique élevée, mais ils ont aussi un besoin fort en eau et en énergie par rapport à d'autres secteurs économiques. Tous les deux secteurs présentent de forts liens en amont et/ou en aval et leur contribution à la production économique a augmenté. Il est donc important que ces secteurs réduisent leur consommation d'eau et d'énergie. Ces réductions vont avoir beaucoup d’avantages par apport à l'économie, à cause de leurs liens étroits avec d'autres secteurs. En particulier, la consommation indirecte d'eau et d'énergie des secteurs qui dépendent de la sortie de ces secteurs. 149 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Les résultats supposent également que les secteurs des services offrent un meilleur équilibre entre l'utilisation de l'eau, la consommation d'énergie et les autres conditions d'optimisation de la production économique, la génération de revenus et de l'emploi par rapport à l'agriculture, mines et la fabrication. Une explication possible est que les derniers secteurs sont généralement plus intensifs en capital, par conséquent ils comptent davantage sur l'énergie que sur le travail pour produire leur production. Cela apparie aussi dans les coefficients de corrélation PE-E à la fois pour 2000 (statistiquement significatif à -0,53) et 2011 (-0,36). Comme les besoins d'énergie primaire ont augmenté, les multiplicateurs d'emploi ont tendance à diminuer. Ceci suppose qu'il existe des possibilités de substitution entre l'énergie et la main-d'œuvre. En outre, le revenu (N) et l'emploi (E) sont fortement et positivement corrélés à la fois en 2000 (statistiquement significatif à 0,92) et 2001 (statistiquement significatif à 0,95). Par conséquent, pour certains secteurs, une augmentation des besoins en énergie primaire peut réduire le revenu généré dans l'économie. Malgré les avantages apparents des secteurs de fabrication sur les autres groupes sectoriels de l'économie, les politiques qui encouragent un plus grand développement des secteurs de fabrication ne sont pas propices au maintien d'un équilibre entre les activités économiques dans l'économie. Pour cette seule raison, il ya des avantages inhérents à assurer l'avenir de production de tous les principaux groupes sectoriels dans l'économie. La clé est donc de veiller à ce que les stratégies d'économie d'eau et d'énergie seront primordiales dans l'élaboration des politiques futures, en particulier pour les secteurs à fort besoin. 6.4 Les élasticités des prix de l’eau et de l’électricité Les résultats dans les sections précédentes montrent qu'il existe des liens physiques entre l'eau et la consommation d'énergie. Des études récentes dans le lien eau-énergie ont également démontré qu'il existe des liens entre la demande et les prix de l'électricité et de l'eau: la demande en eau est sensible aux prix de l'électricité et inversement, la demande d'électricité est sensible aux prix de l'eau (voir la section 2.3). Le but de cette section est d'explorer ces relations quantité-prix pour l'économie Algérienne, en vue de déterminer l'étendue de substitution ou de complémentarité entre l'eau et l'électricité. Ces relations sont explorées en quantifiant les élasticités croisées des prix de la demande à partir des modèles d'entrées-sorties pour un certain nombre de secteurs qui sont de grands utilisateurs d'eau et d'énergie, tel que l'agriculture (AG), les mines et carrière (MC), industries 150 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE), Services et Travx. Pub. Pétrolier (STBP). Les ménages et les services sont également inclus dans l'analyse. Notée par 𝜇𝑖𝑗 les élasticités croisées du prix de la demande mesure l'évolution de la demande d’un produit suite à un changement progressif dans le prix d'un autre produit. Elles sont utiles pour déterminer si les deux produits (dans notre cas, l'eau et l'électricité) sont des compléments (𝜇𝑖𝑗 < 0), des substituts(𝜇𝑖𝑗 > 0), ou indépendant de l'autre(𝜇𝑖𝑗 = 0). En plus des élasticités-prix croisées, cette section examine les élasticités prix propres de l'utilisation de l'eau et de l'électricité. Les élasticités-prix (𝜇𝑖𝑖 ) mesurent la variation de la demande pour un bien ou un service particulier suite à un changement progressif de son prix. Un bien ou service est considéré comme relativement inélastique au prix, si la valeur absolue de 𝜇𝑖𝑖 est entre zéro et un. Inversement, une valeur absolue supérieure à un indique qu'il est relativement élastique au prix. Dans cette étude, la demande en eau est limitée à l'eau fournie par les secteurs d’EIR et EPOT car le prix de l'eau peut être déterminé. Dans le cas de l'électricité, la demande d'électricité ne fait pas de distinction entre les différentes technologies de production, contrairement aux modèles d'entrée-sortie. Cette recherche adopte la méthode classique d'élasticité des prix de l'arc, à cause de l'absence de données à long terme sur l'utilisation historique de l'eau qui empêche l'adoption des méthodes plus complexes, tels que l'économétrie. Néanmoins, l'analyse présentée dans cette section donne quelques idées générales sur les relations quantité-prix. 6.4.1 Les résultats empiriques Le tableau 6-6 répertorie les élasticités prix moyen propres et croisées pour l'eau et l'électricité pour cinq périodes de temps entre 2004-05 et 2011-12. Ces périodes comprennent 04/05-05/06, 05/06-06/07, 06/07-07/08, 07/08-08/09 et 10/11-11/12 et ont été sélectionnés en fonction de la disponibilité des données de l'eau à l’office nationale des statistiques (ONS). Les résultats montrent une variation importante entre chaque période de temps, en particulier pour les résultats utilisant les données de l'eau. Une explication possible est que l’office national des statistiques (ONS) a révisé ses méthodes de collecte de données entre les quatre premières périodes de temps et les éditions ultérieures pour les périodes restantes. Les données pour la 151 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) dernière période de temps sont de qualité supérieure. L’élasticité-prix moyen pour l'eau (𝜂𝑤𝑤 ) et l’élasticité croisée des prix de la demande de l’eau et de l'électricité ( 𝜂𝑤𝑒 ) dans la dernière colonne des tableaux 6-6 et 6-8 représentent une «moyenne pondérée». Dans les deux cas, un poids plus élevé a été attribué à la dernière période de temps. Tableau 6-6 les élasticités prix propres: Eau (𝜼𝒘𝒘 ) Poid: 04/05- 05/06- 06/07- 07/08- 10/11- moyenne 05/06 12.5% 06/07 12.5% 07/08 12.5% 08/09 12.5% 11/12 50% pondérée 100% 1.388 -0.382 23.971 9.661 4.162 8.039 -6.144 -0.885 -8.138 1.978 3.498 1.897 4.057 0.392 -8.035 -2.101 -3.93 0.92 4.80 1.78 2.75 1.14 -4.48 -0.99 AG -1.801 -0.893 2.407 IAA -0.522 -0.034 0.419 TCB -0.152 -0.128 0.756 BPL -0.430 -0.462 -2.111 ID -0.980 -0.373 2.925 ISMME -0.353 -0.086 -0.038 0.109 0.215 2.131 SFE E SFM -0.121 0.146 1.338 Source: Dérivé de l’ Eqn 3-18 dans la section 3.6 Tableau 6-7 les élasticités prix propres: électricité (𝜼𝒆𝒆 ) 04/05- 05/06- 06/07- 07/08- 10/11- Moyenne AG 05/06 -0.008 06/07 -0.006 07/08 0.020 08/09 0.009 11/12 0.181 0.04 IAA -0.002 0.000 -0.002 0.624 -0.035 0.12 -1.613 0.000 0.490 0.365 0.466 0.041 0.005 0.112 -0.037 -0.047 -0.029 0.088 -0.31 0.03 0.09 0.06 0.08 0.01 TCB 0.008 0.013 0.015 BPL 0.001 0.004 0.011 ID -0.001 -0.001 0.000 ISMME 0.001 0.000 -0.011 SFE -0.006 -0.019 -0.005 E SFM -0.005 -0.004 -0.060 Source: Dérivé de l’ Eqn 3-18 dans la section 3.6 Tableau 6-8 les élasticités prix croisés: demande d’eau et le prix électricité (𝜼𝒘𝒆 ) Poid AG 04/05- 05/06- 06/07- 07/08- 10/11- moyenne 05/06 12.5% 3.02 06/07 12.5% -3.71 07/08 12.5% -1.69 08/09 12.5% -18.26 11/12 50% 15.29 pondérée 100% 5.07 152 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) IAA 0.87 -0.14 -0.29 5.03 TCB 0.26 -0.53 -0.53 -315.46 BPL 0.72 -1.92 1.48 -127.14 ID 1.64 -1.55 -2.05 -54.77 ISMMEE 0.59 -0.36 0.03 -105.80 SFE -0.18 0.89 -1.50 80.85 SFM 0.59 0.97 -14.17 5.28 Source: Dérivé de l’ Eqn 3-19 dans la section 3.6 -3.72 -6.57 -3.57 -7.62 -0.74 15.10 -9.77 -1.17 -42.82 -17.64 -10.90 -13.56 17.56 -5.80 Tableau 6-9 les élasticités prix croisés: demande d’électricité et le prix d’eau (𝜼𝒆𝒘 ) 04/05- 05/06- 06/07- 07/08- 10/11- 05/06 06/07 07/08 08/09 11/12 Moyenne AG 0.41 -0.09 -1.74 -0.04 -5.14 -1.32 IAA 0.13 0.00 0.19 -2.61 0.99 -0.26 TCB -0.42 0.23 -1.25 6.75 -0.14 1.03 BPL -0.04 0.06 -0.96 0.00 -3.18 -0.83 ID 0.04 -0.02 0.00 -2.05 1.06 -0.19 ISMMEE -0.05 0.00 0.91 -1.53 1.34 0.14 SFE 0.28 -0.32 0.45 -1.95 0.81 -0.15 SFM 0.14 -0.06 0.63 -0.79 2.21 0.43 Source: Dérivé de l’ Eqn 3-19 dans la section 3.6 Les élasticités prix propres de l’eau (𝜼𝒘𝒘 ) Les élasticités-prix propres de l’eau (𝜂𝑤𝑤 ), semblent être relativement élastique au prix pour la plupart des secteurs. Ceci est particulièrement le cas pour l'agriculture (-3.93), SFE (-4.48) et Textiles, confection, bonnèterie (TCB) (4,80). Les politiques de tarification de l'eau qui encouragent le recouvrement intégral des coûts serait un instrument efficace pour réduire la demande en eau dans ces secteurs. Dans le cas de l'agriculture, le marché de l'eau en milieu rural doit constituer un mécanisme par lequel les ressources en eau vont être distribuées. Cependant, on pourrait dire que le marché ne réduit pas nécessairement la consommation d'eau, mais la décale. Par conséquent, d'autres instruments (politiques) peuvent être nécessaires pour réduire la consommation telle que les politiques qui encouragent l'amélioration des pratiques d'irrigation, comme les systèmes d'irrigation goutte à goutte. 153 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Des arguments similaires pourraient être mis en avant pour les SFE et TCB. D'autres politiques, telles que les programmes de gestion de la demande pourront avoir un impact plus important sur la consommation d'eau que sur le prix. En revanche, les valeurs absolues de 𝜂𝑤𝑤 pour les industries agro-alimentaires (IAA) (0,92) et le secteur des SFM (-0.99) sont juste en dessous de un (01), ce qui indique que la demande en eau est relativement inélastique au prix. Dans le cas du secteur SFM, la demande en eau devrait rester constante à un certain niveau indépendamment du prix de l'eau, afin de satisfaire le besoin humain. Sauf l'utilisation de l'eau discrétionnaire comme l'arrosage des jardins et le lavage des voitures qui doit être plus sensible aux variations de prix. Les élasticités semblent également avoir augmenté pour les dernières périodes. La mise en œuvre des politiques de recouvrement intégral des coûts dans les industries de l'eau et d'électricité suite aux réformes dans les dernières périodes a permit de renforcer les liens entre la demande et le prix. Les résultats peuvent refléter d'autres facteurs mis en jeu au cours de cette période, tels que l'amélioration de la collecte des données sur l'eau. Malgré l'influence potentielle de ces facteurs, les résultats reflètent les tendances que les réformes de l'industrie dans les zones urbaines et l'augmentation du prix de l'eau a réduit la consommation d'eau; donc la demande de l'eau dans les zones urbaines est élastique au prix. Les élasticités prix propres de l'électricité (𝜼𝒆𝒆 ) Les valeurs de 𝜂𝑒𝑒 pour tous les secteurs sont en dessous de un (01), ce qui signifie que la demande d'électricité est inélastique aux variations de prix. Ceci est particulièrement le cas pour le secteur des ménages SFM (0,01), où il peut être difficile de remplacer l'électricité avec d'autres formes d'énergie. La Sonelgaz (ministère de l'énergie en Algérie) a toujours signalé que l'électricité est généralement inélastique au prix des secteurs de fabrication, allant de 0,06 pour ISMMEE à 0.12 pour IAA. Étant donné le lien étroit entre la consommation d'énergie et la production économique, la nature inélastique de la demande d'électricité au prix justifie un examen approfondi des instruments de politique ou mécanisme de prix, afin de découpler la consommation d'électricité et la production économique. Ces instruments comprennent la réglementation ou encore la mise en œuvre de programmes d'efficacité énergétique volontaires. 154 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Les élasticités prix croisés: demande d’eau et le prix électricité (𝜼𝒘𝒆 ) Les valeurs de 𝜂𝑤𝑒 fluctuent significativement, en particulier entre 2007-08 et 2010-11. Les fluctuations peuvent être interprétés (avec une certaine prudence), par l'influence des changements des méthodes de collecte de données de l'eau, tel que mentionné précédemment. Néanmoins, les moyennes pondérées énumérés dans le tableau 6-8 nous donnent la nature générale de la relation entre la demande en eau et le prix de l'électricité pour les différents secteurs. Pour les secteurs de fabrication et les ménages, les valeurs de 𝜂𝑤𝑒 sont en dessous de zéro, ce qui indique que la demande d'eau diminue lorsque les prix de l'électricité augmentent, en particulier pour le secteur Textiles, confection, bonnèterie (TCB) (-42,82). Ceci suppose que l'eau et l'électricité sont des compléments et donc les politiques de tarification de l'électricité influent sur la demande de l'eau. Cela est le contraire avec l'élasticité-prix de la demande de l'électricité, ce qui indique que la demande d'électricité est relativement inélastique au prix. Dans ces secteurs, les politiques de tarification de l'électricité peuvent donc avoir plus d'impact sur la demande d'eau que sur la demande d'électricité. Pour les secteurs de l'agriculture et des services, il semble que l'eau et l'électricité sont des substituts. Autrement dit, lorsque le prix de l'électricité augmente, la demande en eau augmente. Le résultat, en particulier pour le secteur de l'agriculture, semble contre-intuitif, étant donné que l'électricité n’est pas une source d'énergie importante pour ce secteur et que l'utilisation de l'eau par ce secteur est largement indépendante de l'approvisionnement énergétique (contrairement aux secteurs de fabrication à forte intensité énergétique). Une explication possible est que la dernière période d'analyse - auquel été attribué le plus grand poids - correspondait à une période de sécheresse en Algérie. En revanche, les élasticités-prix croisées pour les périodes antérieures ou il ne y’avait pas de sécheresse étaient généralement en dessous de zéro, ce qui indique que l'eau et l'électricité étaient complémentaires. Pour les secteurs des services, l’augmentation du prix de l'électricité fait augmenter les coûts associés au traitement et au transport de l'eau. Étant donné l'élasticité-prix de l'eau des services, une augmentation du prix de l'eau à la suite d'une augmentation du prix de l'électricité diminuerait la demande. 155 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Les élasticités prix croisés : demande d'électricité et le prix de l'eau (𝜼𝒆𝒘 ) Basé sur les valeurs de 𝜂𝑒𝑤 dans le tableau 6-9, il semble que l'eau et l'électricité sont des substituts pour le secteur Textiles, confection, bonnèterie (TCB) (1,03), les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) (0,14) et le secteur des ménages (SFM) (0,43). Par conséquent, des changements progressifs du prix de l'eau se traduirait par des changements progressifs de la demande d'électricité. Toutefois, les ISMMEE sont à forte intensité énergétique et donc le prix de l'eau aurait peu d'influence sur la demande d'électricité. Si cette relation est vrai, alors il y’aura des implications sur la demande d'électricité dans ces secteurs dans l'avenir. En particulier, les prix de l'eau sont susceptibles d'augmenter afin de financer les nouveaux projets de dessalement et de traitement de l'eau et l'entretien des anciennes infrastructures. Ce qui est susceptible de devenir un poste de dépenses important dans les prochaines années à cause de la vétusté des infrastructures. Les valeurs 𝜂𝑒𝑤 de l'agriculture (-1.32), de l'industrie agroalimentaire (IAA) (-0,26), Bois, Papiers et lièges (BPL) (-0.83), Industries diverses (ID) (-0,19) et les services fournis aux entreprises (SFE) (-0.15) supposent que l'eau et l'électricité sont complémentaires, ce qui signifie que l'augmentation du prix de l'eau diminuerait la demande d'électricité. Toutefois, dans le cas de l'agriculture, l'analyse ne fait pas de distinction entre l'eau de surface et des eaux souterraines. Une analyse plus détaillée pour une région en utilisant à la fois les eaux souterraines et les eaux de surface peut donner des résultats différents. Une augmentation des prix de l'eau de surface peut accroître la demande pour l'électricité si l'eau souterraine devient une source d'eau moins chère. Les résultats ci-dessus indiquent que la demande en eau est généralement plus sensible aux variations du prix de l'eau et l'électricité, par rapport à la demande d'électricité. Les politiques visant à réduire la demande en eau devraient donc tenir compte non seulement des prix de l'eau, mais aussi prendre en compte les prix de l'électricité. Cette constatation nécessite une validation lorsque des années de données de l'eau supplémentaires seront disponibles. 6.5 Conclusion En utilisant diverses méthodes d'analyse, ce chapitre a étudié empiriquement les liens entre l'eau et l'énergie dans les autres secteurs de l'économie Algérienne. Le tableau 6-10 répertorie les principales conclusions de cette enquête pour chaque secteur de production. 156 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Tableau 6-10 Sommaire des résultats sectoriels Secteur Conclusions principales Agriculture Contribution de plus en plus significative à l'emploi et la génération de revenus. Les stratégies d'économie d'eau sont susceptibles de conduire à une augmentation de l'intensité énergétique. L’augmentation du prix de l'eau pour les agriculteurs peut augmenter la demande d'électricité par l’augmentation de l’extraction des eaux souterraines. Cela est reflété dans les élasticités-prix croisées. MC Contribue de manière significative à la production économique. Les besoins élevés directs en eau peuvent donner lieu à des problèmes régionaux de gestion de l'eau. Les besoins élevés de l'électricité vont se traduire par une augmentation des émissions de carbone. Les stratégies d'efficacité énergétique et de l'eau doivent être encouragées. IAA Contribution significative à la production économique et secteur clé dans les deux années d’analyse. Forts besoins en eau, à cause de liens avec l'agriculture. Ce secteur pourra indirectement bénéficier des stratégies d'efficacité du secteur de l'agriculture. TCB Des besoins en eau élevés à cause des liens avec l'agriculture. Les stratégies d'efficacité devraient se concentrer sur la réduction de la dépendance directe sur le secteur de l’eau potable (EPOT). Ce secteur pourrait aussi indirectement bénéficier des stratégies d'efficacité du secteur de l'agriculture. Les demandes de l'eau et de l'électricité de ce secteur sont sensibles aux variations des prix. BPL Ce secteur clé contribue de manière significative à la production économique. À cause de son lien avec l'agriculture ce secteur bénéficiera de stratégies d'efficacité du secteur de l'agriculture. Ces besoins énergétiques sont parmi les plus bas en 2011. La demande en eau est sensible aux variations du prix de l'eau et de l'électricité. CPC À forts besoins en eau 157 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) Les stratégies de gestion de la demande d’eau devraient être encouragées. ID Secteur clé en 2000, sa contribution à la production économique est importante. Parmi les secteurs qui ont des besoins les plus hauts en électricité et en gaz. Les stratégies d'efficacité énergétique devraient être encouragées et pourraient faire bénéficier d'autres secteurs. ISMMEE Un besoin en électricité parmi les plus élevé des secteurs. Les stratégies d'efficacité énergétique doivent donc être encouragées, notamment en demande d'électricité qui est inélastique aux variations de prix. FCC Les liens et l'impact sur la production économique ont baissé de 2000 à 2011. Les besoins en eau et en énergie ne sont pas parmi les plus élevés et ont également diminué entre les deux années. STBP Impact significatif sur la production économique bien que sa contribution est non importante à la génération de revenus et l'emploi dans deux années 2000 et 2011. Son besoin en eau est très important. BTPH liens en amont forts. Ce secteur bénéficierait de la mise en œuvre des stratégies de l'eau et de l'efficacité énergétique dans les secteurs de fabrication dont il dépend tels que ISMMEE et FMC. FMC Secteur de croissance lente, bien que sa contribution soit non importante à la génération de revenus et l'emploi dans deux années, Sa contribution à la production économique est significative en 2011. Les besoins en Eau et en énergie est parmi les plus haut. TC Un des secteurs à forte croissance en Algérie. présente des liens forts avec les autres secteurs. Contribution significative à la production économique, aux revenus et à la création d'emplois notamment en 2011. Parmi les secteurs à besoins d'eau les plus faibles, mais à besoins d’énergie (Gasoil) les plus forts. À cause de l'importance de ce secteur dans l'économie, les stratégies visant à réduire son besoin énergétique - comme la commutation vers le GPL - devraient être poursuivis. SFE la demande en eau est élastique au prix alors que la demande d'électricité est 158 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) inélastique au prix. Étant donné que les besoins énergétiques sont généralement faibles, la réduction de la demande d'énergie n’est pas critique. SFM La demande en eau est relativement inélastique au prix. On pourrait dire que la demande est relativement inélastique au prix pour satisfaire les besoins humains, mais au-delà d’une certaine valeur la demande en eau diminue à mesure que le prix de l'électricité augmente. Une cause possible est la mise en œuvre simultanée des programmes de gestion de la demande en eau et des examens de prix de l'électricité. La demande d'électricité est également inélastique au prix. Les résultats de l'enquête empirique peuvent être résumés comme suit: La sélection des instruments politiques appropriés pour réduire la consommation d'eau et d'énergie dépend de plusieurs facteurs. Pour certains secteurs, la composante indirecte des besoins est plus significative et les gains plus élevés sont possibles en mettant l'accent sur les secteurs de l'eau à fort besoins énergétique avec lesquelles les liens en amont sont forts. Dans d'autres secteurs, en particulier les secteurs de fabrication, des instruments directs tels que les programmes de réglementation ou de gestion de la demande devraient encore être mises en œuvre afin de découpler l'énergie et les besoins en eau avec la production économique. Ceci est d'une importance capitale pour les secteurs énergivores, étant donné le débat actuel sur le changement climatique et la réduction des émissions de gaz. Pour les secteurs énergivores qui dépendent de façon prédominante sur l'électricité, des réductions de la consommation d'énergie diminueraient également les besoins en eau indirects pour ces secteurs. Cette relation physique est évidente dans les diagrammes de dispersion pour l'eau brute et l'énergie primaire, quand les secteurs à besoin en eau intensif comme l'agriculture sont exclus. Il est également évident qu'il ya une tendance générale à un rôle croissant pour les secteurs de fabrication dans l'économie Algérienne. Ce serait un mauvais indice en termes d'eau et d'énergie, étant donné les besoins d'eau et d'énergie importants que ces secteurs présentent généralement. Les stratégies visant à découpler l'énergie à partir de la production économique de ces secteurs de la fabrication sont donc importantes pour la viabilité à long terme de l'économie. Les élasticités calculées dans cette recherche mettent en évidence certaines relations générales entre la quantité et le prix de l'eau et de l'électricité. Il semble que la demande en 159 Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II) eau est plus sensible à l'évolution du prix de l'eau et de l'électricité, donc le mécanisme des prix serait un instrument approprié pour réduire la demande en eau. En revanche, l'électricité semble être moins sensible aux changements des prix de l'électricité et de l'eau. Cette recherche reconnaît que des améliorations de la collecte de données sur l'eau permettraient l'adoption de méthodes plus complexes, tels que l'économétrie. L'enquête empirique présentée dans ce chapitre et le chapitre 5, renforcé par l'analyse historique du chapitre 4, démontre que les analyses qualitatives donnent un aperçu et des contextes supplémentaires qui ne peuvent être expliqués par une étude quantitatifs seulement. Ce chapitre a exploré la relation existante entre l'eau et l'énergie et notamment de l'électricité pour les autres secteurs de l'économie. Il est clair que les liens entre l'eau et l'énergie sont complexes et les différents instruments politiques ont des degrés d'influence différents sur l'eau et la demande d'énergie dans les différents secteurs. Le chapitre suivant examine les implications de la nature du lien dans le futur. En particulier, il analyse les arbitrages potentiels d’eau et d'énergie qui peuvent en découler avec l'adoption de diverses technologies de l'eau et de l'énergie et des stratégies de gestion de la demande sous des scénarios alternatifs. 160 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie 7.1 Introduction Les industries de l'eau et de l'électricité ont considérablement changé au cours des deux dernières décennies, à cause de la réforme industrielle, la sécheresse et la sur-utilisation des systèmes fluviaux. Couplé avec la nécessité de s'adapter et d’atténuer le changement climatique, il est même fort probable que d'autres changements sont en cours dans les deux industries. À ce jour, les stratégies développées par les industries pour faire face à ces changements ont été largement mis en œuvre sans accorder beaucoup d’importance aux liens entre l'eau et l'électricité. Il est donc impératif que les décideurs y’aient une compréhension plus profonde des implications du lien sur l'avenir des industries de l'eau et de l'électricité, afin d'aider à l'élaboration de stratégies plus intégrées. Le but de ce chapitre est d’examiner- en qualité de scénarios alternatifs - une gamme de stratégies pour répondre à la demande future de l'eau et de l'électricité pour l’Algérie. La matrice de scénario du Programme Foresight en Angleterre constitue la base des scénarios élaborés pour cette recherche, car elle permet d'inclure les dimensions sociales et culturelles des quadrants inférieurs gauche et droit du cadre AQAL. La matrice comprend quatre quadrants qui sont formés par l'intersection de deux pilotes de scénario, qui sont des «systèmes de gouvernance» et les «valeurs sociales». Les scénarios sont encore différenciés par l'ensemble des quatre variables qui influent sur l'offre et la demande de l’eau et de l’électricité: l'environnement, l’économie, la technologie et la sécurité d'approvisionnement. La section 3.7.1 décrit en détail les pilotes et les variables des scénarios. Les scénarios modélisent l'économie Algérienne en 2030 et fournissent un avenir instantané des industries de l'eau et de l'électricité. Cette année a été choisie parce qu'elle est suffisamment loin dans l'avenir, elle envisage les technologies émergentes qui sont susceptibles d'être disponibles dans le commerce à long terme. Ces technologies peuvent offrir des avantages par rapport aux technologies existantes comme l’efficacité accrue, la réduction de l'utilisation de l'eau et de l'énergie et les émissions de carbone réduites. Des changements importants dans les politiques peuvent être pris en compte dans le calendrier adopté. Cette recherche utilise l'analyse entrées-sorties pour modéliser les scénarios. Comme il est décrit en détail dans la section 3.7.2, le modèle hybride 2011 de Leontief développé par cette recherche est mis à jour en utilisant la méthode de la RAS et d'autres données techniques afin de refléter la structure de l'économie Algérienne et les stratégies adoptées dans les industries de l'eau et de l'électricité dans les quatre scénarios. Les modèles qui en résultent permettent la 161 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie quantification des indicateurs suivants: les besoins d'eau pour les secteurs de l'électricité, les besoins énergétiques pour les secteurs de l'eau et les émissions de carbone qui en résultent dans les secteurs de l'électricité (de sorte que des compromis possibles entre les stratégies peuvent être identifiés). Afin de sélectionner les stratégies plausibles dans chaque scénario, la section 7.2 passe en revue les technologies clés d'approvisionnement en eau et de production d'électricité qui sont susceptibles d'être disponibles en 2030. Cette section complète l'analyse de la section 4.5, qui identifie les politiques existantes dans les deux industries qui peuvent aussi influencer le choix des stratégies d'offre et de demande dans l'avenir. Suite à cet examen, la section 7.3 traite de la raison d'être de l'élaboration des scénarios et décrit en détail les stratégies choisies pour chaque scénario. La section 7.4 présente les résultats empiriques de la modélisation de scénario, en mettant l'accent sur les compromis possibles dans chaque scénario. Enfin, la section 7.5 résume et fournit quelques remarques finales. 7.2 Un état d’art sur les technologies de l'eau et de l'électricité L'objectif à long terme des scénarios élaborés par cette recherche est d'examiner les technologies existantes ou en court de développement dans les industries de l'eau et de l'électricité. Ceci est d'une importance particulière, étant donné qu’une technologie émergente aujourd'hui est susceptible de devenir une technologie standard dans le futur. Le but de cette section est de donner un aperçu général sur les technologies de l'eau et d'électricité et d'identifier celles qui ont été sélectionnées pour l'analyse de scénario. 7.2.1 Les technologies d'approvisionnement en eau Les options d'approvisionnement à grande échelle pris en compte dans les scénarios sont le dessalement et le traitement des eaux usées. Les deux options font partie de la stratégie d'approvisionnement du Plan national de l'eau (2006). Le dessalement Le dessalement est un processus à très forte intensité énergétique qui traite l'eau de mer (voir le tableau 7-1 pour obtenir une liste des intensités énergétiques pour les technologies de traitement des eaux courantes, y compris le dessalement). 162 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Tableau 7-1 Consommation énergétique des différentes sources d’eau Source d’eau Consommation énergétique (kWh/kL) Traitement conventionnel d’eau 0.1 – 0.6 Traitement conventionnel d’eau usée 0.4 – 0.5 Le dessalement de l'eau saumâtre 0.7 – 1.2 Traitement avancé d’eau usée 0.8 – 1.5 Dessalement d’eau de mer 3.0 – 5.0 Source: [58], [59] and [60] Les deux principaux processus associés au dessalement sont la distillation thermique et l'osmose inverse. La distillation thermique consomme jusqu'à trois fois plus d'énergie que l'osmose inverse, car elle nécessite à la fois de la chaleur et de l'électricité pour fonctionner (Kahrama Arzou). L'intensité énergétique de l'osmose inverse est inférieure, car elle permet l'intégration des technologies de récupération d'énergie, tels que la roue de Pelton. Les dernières usines consomment environ 3,6 kWh d'électricité pour chaque KL d'eau de dessalement produite. Tehlyat myah El Magtaa est une usine d'osmose inverse de dessalement dans la région oranaise. L'usine a une capacité maximale de 500 000 M3/jour. Il est prévu que l'exploitation de l'usine sera dépendante des niveaux d'eau dans les barrages, il est donc possible pour l'usine de ne pas fonctionner durant certaines périodes. Afin de réduire ses émissions de carbone. Le dessalement est fortement présent dans deux des quatre scénarios développés dans cette recherche. Les procédés avancés de traitement des eaux usées Les procédés avancés de traitement des eaux usées permettent aux eaux usées d'être réutilisé pour l’eau potable et pour des fins non potables. L'osmose inverse est la principale technologie derrière la plupart de ces processus. Il est commun pour les usines de traitement avancées des eaux usées à intégrer des technologies supplémentaires à l'osmose inverse, afin d'améliorer la performance opérationnelle des usines. Comme les boues activées classique (CAS) suivie d'une filtration et bioréacteurs à membranes (MBR). Ces nouvelles améliorations ont été prises en compte dans les capacités d'approvisionnement pour les scénarios. Une capacité supplémentaire de traitement des eaux usées a également été intégrée dans les scénarios à des degrés divers, dans le but de répondre à la demande attendue en 2030. 163 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Les systèmes décentralisés Les systèmes décentralisés tels que l'eau de pluie et les eaux pluviales, des alternatives au dessalement et aux processus de traitement des eaux usées, qui permettraient de réduire la demande en eau. Ces options décentralisées ont été omises dans les modèles de scénarios actuels à cause des contraintes actuelles dans les données nécessaires à la modélisation d'entrée-sortie, mais peut être incluses dans les futurs scénarios. 7.2.2 Les technologies de production d'électricité Cette section examine les technologies actuelles et émergentes de production d'électricité et identifie les technologies qui sont sélectionnés pour les scénarios. Cette section regroupe les technologies selon les sources de combustibles suivantes: Gaz, biomasse, géothermique et les énergies renouvelables. Le Gaz L’Algérie exporte actuellement le gaz naturel à l’Europe. Elle est reliée à l’Europe en gaz du sud via deux gazoducs de l'est et de l’ouest. Les deux pipelines ont une capacité suffisante pour soutenir le développement des centrales à gaz. En outre, l’Algérie a potentiellement d'énormes réserves de gaz [56] Les deux principales technologies du gaz utilisées actuellement pour la production d'électricité comprennent les turbines à gaz à cycle ouvert (TGCO) et les turbines à gaz à cycle combiné (TGCC). Les TGCO sont généralement utilisées comme des centrales de pointe ou d'urgence, à cause de leur démarrage rapide au détriment des coûts élevés du carburant. Ces centrales sont relativement compactes et ne nécessitent pas d'eau pour le refroidissement. En revanche, les centrales à cycle combiné présentent des rendements thermiques élevés et sont généralement utilisés comme des centrales de base. La TGCC, comme son nom l'indique, combine deux cycles de production. Le premier cycle utilise le gaz pour produire de l'électricité. La chaleur résiduelle de ce cycle au niveau des échappements est utilisée dans le deuxième cycle de production d'électricité dans des turbines à vapeur. Le deuxième cycle exige donc l'eau d'appoint et de l'eau pour le refroidissement [61]. De nouvelles usines de TGCO et TGCC sont en construction ou en stade avancé de planification en Algérie et les capacités de ces usines ont donc été intégrés dans les scénarios. Le 164 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie gaz supplémentaire est prévu dans les scénarios où les hypothèses appuient le choix de la technologie de génération. Le nucléaire Le premier réacteur nucléaire a été développé dans les années 1950. Aujourd'hui, les centrales nucléaires fournissent 15 pour cent de l'électricité à travers le monde. La technologie actuelle est en grande partie basée sur les réacteurs à eau légère (REL) et réacteurs à eau lourde (REL), qui sont considérés comme «réacteurs de troisième génération». REO comprennent des réacteurs à eau pressurisée (REP) et réacteurs à eau bouillante (REB), dont REP représentent 60 pour cent de la capacité nucléaire installée dans le monde. La recherche sur les réacteurs de quatrième génération est en cours, afin d'améliorer le développement économique, la sécurité et la performance thermique des réacteurs et de réduire le risque de prolifération. Les premiers de ces réacteurs sont susceptibles de devenir disponibles dans le commerce après 2020. Le développement de centrales nucléaires est actuellement interdit en Algérie [62]. Les partisans de la technologie font valoir qu'elle offre des avantages distincts, en particulier sur le changement climatique: il ya d'importantes réserves d'uranium en Algérie; une centrale nucléaire émet moins de carbone qu'une centrale électrique à gaz; et l'énergie nucléaire permettrait de diversifier le mix de production de l'Algérie. Comme indiqué au chapitre 2, les opposants soutiennent l’idée du risque et de sécurité de l’environnement. À cause de la nature à long terme des scénarios élaborés pour cette recherche, l'énergie nucléaire n’est pas considérée comme option d'un des scénarios, où toutes les hypothèses ne soutiennent pas le développement de cette technologie. La Biomasse La biomasse se réfère généralement à la matière organique, qui peut être utilisée comme combustible pour générer de l'électricité. Quelques exemples de sources de combustibles de la biomasse en Algérie comprennent les déchets agricoles et forestiers, le méthane à partir des eaux usées. Il existe plusieurs méthodes pour transformer la biomasse en électricité, selon que le combustible est sous forme solide, liquide ou en phase gazeuse. Une méthode certaine est la combustion directe comme la combustion de déchets de bois. Une autre méthode est la pyrolyse, qui produit une huile approprié pour être utilisé dans les moteurs diesel. Récemment, des chercheurs ont mis au point des procédés de gazéification de la biomasse afin de produire un gaz 165 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie combustible. Le gaz peut ensuite être brûlé dans une turbine à gaz, comme une centrale à cycle combiné de gazéification intégrée de la biomasse (BIGCC). La technologie est similaire à TGCC qui comprend deux cycles de production: La chaleur des échappements de la turbine à gaz dans le premier cycle est utilisée dans les turbines à vapeur dans le second cycle [7,8]. La Géothermie L'énergie géothermique utilise la chaleur produite dans la terre et elle est la seule source d'énergie renouvelable qui ne provient pas du soleil. Cette chaleur - normalement sous la forme de vapeur ou d'eau chaude - est pompée par des trous profonds pour une centrale électrique à la surface de la terre. L'industrie de la géothermie est actuellement pas bien établie en Algérie parce qu'il ya des sources inadéquates de vapeur et d'eau chaude pour produire directement de l'électricité. Toutefois, les récents développements technologiques dans cette industrie - en particulier la roche sèche chaude (HDR) semblent prometteuses pour le contexte Algérien. La technologie HDR utilise la chaleur emmagasinée dans les roches sèches imperméables. Elle commence par l'expansion des fractures naturelles des roches sèches, afin de créer une zone d'échange de chaleur artificielle. L'eau est ensuite injectée dans cette zone pour absorber la chaleur des roches environnantes. Elle est ensuite pompée vers la surface par l'intermédiaire d'un échangeur de chaleur [63]. La technologie HDR est actuellement mise à l'essai dans plusieurs endroits à travers le monde. [64] est un rapport qui montre que l'Algérie a beaucoup de potentiel de l'énergie géothermique d'ici 2030 qui pourraient être entrée dans le réseau national. Dans cette recherche, la géothermie fournit la capacité de base pour l'un des scénarios. Les énergies renouvelables Les énergies renouvelables peuvent être définies comme «les énergies obtenues d’une manière illimitée, continu ou répétée à partir de l'environnement naturel» [65]. En plus de la biomasse et de l'énergie géothermique qui ont été précédemment discuté, d'autres formes d'énergies renouvelables comme l'énergie solaire, l'énergie marémotrice, hydroélectrique et éolienne peuvent être citées. 166 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie L'Algérie a une abondante énergie solaire. Les deux technologies associées à l'énergie solaire sont le solaire thermique (PCS) et le photovoltaïque (PV). La technologie solaire thermique est largement utilisée à travers le monde pour le chauffage de l'eau chaude sanitaire. Bien qu'elle vienne juste d’être tester dans la production d’électricité en Algérie dans le site de (Hassi r’mel), elle a la possibilité de compenser sensiblement la demande d’électricité en Algérie. Les PV sont des dispositifs à semi-conducteurs à base de silicium, qui convertissent la lumière solaire en électricité [63]. Ces technologies offrent un potentiel considérable pour l'Algérie. Cependant les coûts d'investissement élevés et les faibles rendements thermiques ont empêché l'adoption généralisée de cette technologie. Les subventions du gouvernement peuvent aider à éliminer certains de ces obstacles. En outre, l'invention du ruban cellule solaire par des chercheurs en 2011 a le potentiel d'améliorer considérablement les perspectives de la technologie PV. Les Sliver cellules solaires utilisent jusqu'à 90 pour cent moins de silicium pour la fabrication et d'atteindre un rendement thermique allant jusqu'à vingt pour cent, comparativement à quinze pour cent pour les cellules classiques [66]. Les technologies marémotrices exploitent le mouvement de l'eau dans la mer pour produire de l'électricité. Cette forme d'énergie renouvelable est encore relativement immature par rapport à d'autres formes et elle n’est donc pas considérée dans cette recherche. L’hydroélectricité représentait environ 2.6 pour cent de l'électricité produite en Algérie en 2011 [56]. Plusieurs facteurs empêchent actuellement le développement de nouvelles centrales hydroélectriques à grande échelle, y compris les préoccupations du public sur les impacts environnementaux, la dépendance sur les ressources hydriques et l'exposition au risque en période de sécheresse et la rareté des sites appropriés. Néanmoins, il existe encore un potentiel à développer des centrales hydroélectriques à petite échelle utilisant des turbines à microcentrales. L'industrie de l'eau algérienne a déjà installé des turbines de microcentrales le long des barrages. L'énergie éolienne est une technologie mature qui a le potentiel pour alimenter 20 pour cent de l'électricité de l'Algérie [56]. En Algérie, environ 5010 MW de capacité éolienne est actuellement en étude, il est estimé que la technologie pourrait fournir 28 pour cent de l'électricité d’ici 2030 [68]. En fonctionnement, les éoliennes n’émettent pas de carbone et n’utilisent pas d'eau. L'énergie éolienne a un important potentiel de contribution dans le secteur de l'électricité par rapport à l'énergie marémotrice et l'hydroélectricité. 167 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Le programme national de développement des énergies renouvelables dans sa version actualisée par les services du ministère de l’énergie vient d’être adopté par le gouvernement. En effet, l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national constitue un enjeu majeur dans la perspective de préservation des ressources fossiles, de diversification des filières de production de l’électricité et de contribution au développement durable. A la faveur du programme de développement des énergies renouvelables 2011-2030 adopté par le Gouvernement en février 2011, les énergies renouvelables se placent au cœur des politiques énergétique et économique menées par l’Algérie. Ce programme a connu une première phase consacrée à la réalisation de projets pilotes et de tests des différentes technologies disponibles, durant laquelle des éléments pertinents concernant les évolutions technologiques des filières considérées sont apparus sur la scène énergétique et ont conduit à la révision de ce programme. Parmi ces éléments nouveaux, il convient de citer : Une meilleure connaissance du potentiel national en énergies renouvelables, notamment pour le solaire et l’éolien, suite aux études engagées. La baisse des coûts des filières photovoltaïque et éolienne qui s’affirment de plus en plus sur le marché pour constituer des filières viables à considérer. Les coûts encore élevés de la filière CSP (solaire thermique) induisant une croissance très lente du développement de ce marché à travers le monde. Le parachèvement d’une réglementation nationale cohérente et attractive en direction des investisseurs. La révision de ce programme porte ainsi, sur le développement du photovoltaïque et de l’éolien à grande échelle, sur l’introduction des filières de la biomasse (valorisation des déchets), de la cogénération et de la géothermie et également sur le développement du solaire thermique (CSP). La consistance du programme en énergie renouvelables à réaliser pour les besoins du marché national sur la période 2015-2030 est de 22 000 MW, dont plus de 4500 MW seront réalisés avant 2020. La répartition de ce programme par filière technologique est présentée par la figure 7-1 168 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie 1000 400 15 Solaire Photovoltaïque 2000 Eolien Solaire thermique 5010 13575 Biomasse Cogénération Géothermie Figure 7-1. La répartition du programme Algérien des énergies renouvelables à l’horizon 2030 (MW) [68] La réalisation du programme permettra d’atteindre à l’horizon 2030 une part de renouvelables de près de 27% dans le bilan national de production d’électricité. Le volume de gaz naturel épargné par les 22 000 MW en renouvelables, atteindra environ 300 milliards de m3, soit un volume équivalant à 8 fois la consommation nationale de l’année 2014. Conformément à la règlementation en vigueur, la réalisation du programme est ouverte aux investisseurs du secteur public et privé nationaux et étrangers. La mise en œuvre de ce programme bénéficie de l’apport substantiel et multiforme de l’Etat qui intervient notamment à travers le Fonds National des Energies Renouvelables et Cogénération (FNERC), alimenté par un prélèvement de 1% de la redevance pétrolière. Un mécanisme d’encouragement basé sur les tarifs d’achat garantis est mis en place par la réglementation. Ainsi, le producteur d’énergie renouvelable bénéficie de tarifs d’achat qui sont garantis pour une durée de 20 ans pour les installations en Photovoltaïque et en éolien. Les filières ne bénéficiant pas des tarifs d’achat garantis seront financées par le FNERC à hauteur de 50% à 90% du cout d’investissement selon la technologie et la filière retenues. Les retombées de ce programme seront très significatives en termes de création d’emplois, d’industrialisation, de développement technologique et d’acquisition de savoir-faire, contribuant 169 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie ainsi à la croissance et à la modernisation économique du pays ainsi qu’à la préservation de l’environnement. Les phases du programme de développement des énergies renouvelables sont prévues selon la figure 7-2 : 25000 Puissance (MW) 20000 Géothermie Biomasse 15000 Cogénération 10000 CSP Eolien 5000 Photovoltaïque 0 2015 2020 2030 Figure 7-2 Les phases du programme algérien des énergies renouvelables Tableau 7-2 Le programme de développement des énergies renouvelables 1ère phase 2ème phase 2015-2020 2021-2030 [MW] [MW] Photovoltaïque 3000 TOTAL [MW] 10575 13575 Eolien 1010 4000 5010 CSP - 2000 2000 Cogénération 150 250 400 Biomasse 360 640 1000 Géothermie 05 10 15 TOTAL 4525 17475 22000 170 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Le cadre réglementaire et incitatif L’adoption du cadre juridique favorable à la promotion des énergies renouvelables et à la réalisation d’infrastructures y afférentes est défini principalement à travers les mesures ci-après : La Loi n° 11-11 du 18 juillet 2011 portant loi de finances complémentaire pour 2011 a relevé le niveau de la redevance pétrolière qui alimente essentiellement le Fonds National pour les énergies renouvelables et la cogénération (FNERC) de 0.5% à 1% et a étendu son champ d’application aux installations de cogénération ; Le Décret exécutif n°11-423 du 08 décembre 2011 fixant les modalités de fonctionnement du compte d’affectation spécial n° 302 -131 intitulé "Fonds national pour les énergies renouvelables et la cogénération". Le Décret exécutif n°13-218 du juin 2013 fixant les conditions d’octroi des primes au titre des coûts de diversification de la production d’électricité. Le Décret exécutif n°13-424 du 18 décembre 2013 modifiant et complétant le décret exécutif n° 05-495 du 26 décembre 2005 relatif à l’audit énergétique des établissements grands consommateurs d’énergie. Les Arrêtés ministériels du 02 février 2014 fixant les tarifs d’achat garantis pour la production d’électricité à partir d’installations utilisant la filière photovoltaïque et les conditions de leur application. Les Arrêtés ministériels du 02 février 2014 fixant les tarifs d’achat garantis pour la production d’électricité à partir d’installations utilisant la filière éolienne et les conditions de leur application. De plus, la Loi n° 11-11 du 18 juillet 2011 portant loi de finances complémentaire pour 2011 a relevé le niveau de la redevance pétrolière qui alimente essentiellement le Fond National pour énergies renouvelables de 0.5% à 1% et a étendu son champ d’application aux installations de cogénération. La réglementation en vigueur a également prévu un mécanisme d’encouragement basé sur les tarifs d’achat garantis, le producteur d’énergie renouvelable bénéficie ainsi de tarifs d’achat qui sont garantis pour une durée de 20 ans pour les installations en Photovoltaïque et en éolien. 171 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie En outre le cadre général régissant le développement de l’investissement dont le régime spécifique de la convention peut être ouvert à la promotion des énergies renouvelables, le cadre juridique en vigueur prévoit des soutiens directs et indirects aux énergies renouvelables. Aussi et afin d’encourager et soutenir les industriels dans la réalisation de ce programme, il est prévu, entre autres, la réduction des droits de douane et de la TVA à l’importation pour les composants, matières premières et produits semi-finis utilisés dans la fabrication des équipements en Algérie, dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. 7.3 Le développement de scénarios eau-énergie Les scénarios de l'eau-énergie développées dans cette recherche utilisent la matrice de scénarios du Programme britannique de Foresight, car elle permet d’inclure les dimensions sociales et culturelles qui sont répandues dans les quadrants inférieurs gauche et inférieur droit du cadre AQAL. La matrice présentée dans la figure 3-6, est formé par l'intersection de deux axes de valeurs sociales et les systèmes de gouvernance. Les quadrants résultants représentent les quatre scénarios, qui sont étiquetés: Marchés mondiaux, entreprise provinciale, durabilité globale et la gestion locale. Dans cette recherche, les principales variables de différenciation des scénarios correspondent à certains points saillants confrontés dans les deux industries à la fois dans le présent et dans le futur, comme l'environnement, l’économie, la technologie et la sécurité d'approvisionnement. Une description de ces variables se trouve dans la section 3.7.1. Les scénarios sont modélisés en utilisant une analyse d'entrée-sortie, comme indiqué à la section 3.7.2. En bref, le modèle hybride d'entrée-sortie de 2011 de Leontief constitue la base des quatre modèles de scénarios d'entrée-sortie pour 2030. Ces modèles ont été développés en utilisant la méthode RAS - en conjonction avec des données techniques supplémentaires afin de représenter la structure de l'économie Algérienne en 2030 et en particulier la structure technologique des industries de l'eau et de l'électricité de chaque scénario. La section 7.3.1 décrit les hypothèses adoptées par cette recherche pour évaluer la demande et l'offre de l’eau et de l'électricité en 2030 dans les quatre scénarios. La section 7.3.2 décrit les scénarios en détail, en termes de variables et les stratégies adoptées. 172 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie 7.3.1 Les hypothèses d’eau et d'énergie Afin de développer les modèles de scénarios eau-énergie, il est nécessaire d'estimer la demande en eau et en énergie en 2030. Les paragraphes suivants décrivent les étapes impliquées dans ce processus. Il est important de noter que le but n’est pas de donner une prévision de la demande précise, mais plutôt d’estimer la demande dans chaque scénario, afin d'examiner les arbitrages relatifs qui pourraient se produire dans le futur. Les paragraphes suivants identifient également la gamme d'options d'approvisionnement adoptées dans chacun des scénarios. La demande en eau Figure 7-3 décrit le processus adopté pour estimer la demande totale de l'eau. Prévision de la demande d’Alger Prévision de la + demande d’Algérie - Demande de gestion = Demande totale Figure 7-3 Estimation de la demande en eau pour 2030 Comme l'illustre la figure 7-3, la demande en eau pour 2030 a été estimée séparément pour Alger et le reste de l'Algérie. Le raisonnement derrière cette approche est que le Plan national de l'eau actuelle fond ses prévisions de la demande en eau pour Alger sur 200 litres par habitant par jour (lhj), ce qui est nettement plus élevé que les chiffres réels au cours des dernières années. Basé sur les données de SEAL et le modèle 2011 développé pour cette recherche, l’Algérie a consommé environ 170 lhj en 2011, sans compter la consommation d'eau dans les secteurs de l'eau et de l'électricité. Cela équivaut à 140 lhj pour le reste de l’Algérie, si l'on exclut la consommation réelle d’Alger en 2011, les 200 lhj surestimeraient la demande de l'eau si elle est appliquée à l'ensemble de la population Algérienne. Cette approche en deux parties, qui est représenté dans l'équation. 71, donne une prévision plus réaliste: 𝑿𝑾 (𝟑𝟎) = 𝒍𝒉𝒋𝒔 . 𝑷𝒐𝒑𝒔 + 𝒍𝒉𝒋𝒓 . 𝑷𝒐𝒑𝒓 𝑬𝒒𝒏. 𝟕 − 𝟏 Où lhjs = 200 pour Alger, Pops = les prévisions de population d’Alger en 2030, le Capc=140 pour le reste de l’Algérie, Popr=les prévisions de population en 2030 pour le reste de l’Algérie. Il 173 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie est probable que cette estimation serait encore conservatrice, étant donné que SEAL est déterminée à réduire la consommation d’Alger à 150 lhj en 2020. L'estimation a été révisée sur la base des hypothèses de gestion de la demande pour les scénarios individuels, détaillés dans la section 7.2.2. Comme indiqué précédemment l’eau utilisée par les secteurs de l'énergie est exclue de l’estimation, parce que la demande d'électricité va être différente pour chaque scénario. Dans le cas contraire, la demande en eau pour les secteurs de l'énergie doit être calculée séparément, sur la base des hypothèses technologiques pour chaque scénario et les résultats doivent être incorporé dans les modèles d'entrée-sortie. Approvisionnement en eau L'offre totale de l'eau en 2030 est estimée selon le processus décrit dans la figure 7-4. Nouvelle Capacité existante + Projets engagés capacité + pour satisfaire la fuites et les - autres pertes = Capacité totale demande Figure 7-4 Estimation de l'approvisionnement en eau pour 2030 En termes d'eau d'irrigation, cette recherche suppose que la capacité supplémentaire est satisfaite par le secteur EIR existant. Pour l'industrie de l'eau en milieu urbain, cette recherche suppose que la capacité actuelle des usines d'eau et de traitement des eaux usées reste constante. Il est également supposé que les fuites et les pertes dans les infrastructures existantes réduisent la capacité d'approvisionnement de dix pour cent. En outre, cette recherche suppose que les projets engagés dans le Plan du ministère des ressources en eau tels que les projets de dessalement, stations de traitement des eaux usées et accès à l'eau profonde Albien deviennent opérationnels d'ici 2030. La nouvelle capacité requise au-delà de ces projets pour satisfaire la demande prévue dans chaque scénario est fourni par le dessalement et/ou les usines de traitement des eaux usées. 174 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie La plus grande station de dessalement d'eau de mer El Magtaa (500 000 m3/jour) est actuellement en exploitation qui dépend des niveaux de barrages. Pour cette raison, cette recherche ne tient pas compte de dessalement de l'eau pour tous les scénarios. Le tableau 7-3 contient les spécifications adoptées par cette recherche pour les deux options d'approvisionnement en eau et le tableau 7-4 fournit une répartition en pourcentage des stratégies pour répondre à la demande supplémentaire de l'eau en 2030 dans les quatre scénarios. La figure 7-5 résume les stratégies de demande et d'offre pour les quatre scénarios. Tableau 7-3 : Spécifications techniques d'approvisionnement de l'eau La technologie de l'approvisionnement en eau Dessalement Le recyclage de l'eau Coût O&M Utilisation d'électricité (kWh/KL) Variable voir sources Variable voir sources Fixé à +3,9 1.5 Taux d'utilisation de l'eau 50% de taux de récupération 75% de taux de récupération Sources: [67] Tableau 7-4 Répartition des stratégies pour répondre à la demande supplémentaire de l'eau en 2030 (%) Gestion de la demande Dessalement Le recyclage de l'eau Scénario 1 15 35 50 Scénario 2 70 30 Scénario 3 30 Scénario 4 70 70 30 25 Gestion de la demande 20 000 Mm3 Dessalement (DESAL) 15 Eau recyclée -Nouvelle10 Eau recyclée existante (ASS) Eau souterraine (EPOT) 5 La capacité existante (EPOT) 0 Sénario1 Sénario2 Sénario3 Sénario4 Figure 7-5 La demande et le mix de la fourniture en eau en 2030 dans les quatre scénarios 175 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie La demande d'énergie La demande d'énergie pour 2030 est calculée en utilisant le processus décrit dans la figure 7-6 La demande projetée finale et par - La demande de gestion = La demande totale secteur Figure 7-6 Estimation de la demande d'énergie pour 2030 Cette recherche a prévu la demande pour tous les secteurs de l'énergie dans les modèles de 2011, y compris: l'électricité, Raffinage du pétrole (Gasoil) et le gaz. Dans le cas de la demande d'électricité, les coefficients directs d'électricité à partir du modèle hybride 2011 de Leontief 𝐴𝐸 (01) ont été multipliés par la production estimée pour chaque secteur pour 2030 𝑋𝑖 (30) pour tirer la demande totale d'électricité pour 2030, tel que représentée dans l'équation suivante: 𝑿𝑬 (𝟑𝟎) = 𝑨𝑬 (𝟎𝟏). 𝑿𝒊 (𝟑𝟎) 𝑬𝒒𝒏. 𝟕 − 𝟐 Dans les scénarios où les stratégies de gestion de la demande n'ont pas été utilisées, les coefficients d'électricité directe 𝐴𝐸 (01)- qui représentent des intensités de l'électricité avec des unités de PJ/100KDA (2011) - ont été baissés de 0,5 pour cent par an, afin de tenir compte des améliorations technologiques. Le tableau 7-5 répertorie la demande d'électricité pour chaque scénario, qui a été tirée sur la base des calculs ci-dessus et les hypothèses de scénarios décrits dans la section 7.3.2. La demande d'électricité en 2030 pour le scénario 1 (400 PJ) et Scénario 2 (406 PJ) concorde bien avec les dernières prévisions élaborées par le ministère de l’énergie pour l’Algérie pour 2029-30 (401 PJ). La baisse des prévisions de la demande pour les scénarios 3 et 4 reflètent l'adoption de stratégies de gestion rigoureuses de la demande. Tableau 7-5 Comparaison des prévisions de la demande d'électricité (PJ) Scénario 1 400 Scénario 2 406 Scénario 3 328 Scénario 4 193 176 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie La demande d'énergie pour les secteurs de l'énergie restants - le raffinage du pétrole et le gaz a également été estimée en utilisant l'équation. 7-2. Comme pour l'électricité, il a été supposé que les coefficients directs du modèle de 2011 ont été révisés à 0,5 pour cent par an jusqu'au 2030 pour améliorer l'efficacité. Les secteurs de l'eau ont été omis dans les prévisions de la demande d'énergie, parce que la demande de l'eau n’est pas uniforme dans les scénarios. Par contre la demande d'énergie pour les secteurs de l'eau a été calculée et incorporée dans les modèles séparément. L’offre de l’énergie Figure 7-7 décrit le processus adopté pour estimer l’offre de l’énergie en 2030. La Capacité existante + Projets engagés - capacité existante à Nouvelle + déclassée fuites et capacité pour satisfaire la - demande les autres = Capacité totale pertes Figure 7-7 Estimation de l'offre énergétique en 2030 Cette recherche suppose que la demande supplémentaire pour l'énergie non électrique est représentée par les secteurs de l'énergie existants. En termes d'électricité, la première étape de l'estimation de la fourniture supplémentaire nécessaire pour répondre à la demande est de prendre en compte les projets dans les stades avancés de la planification ou en cours de construction. Le tableau 7-6 répertorie plusieurs de ces projets qui ont été connus au moment de l'élaboration des scénarios. Il est également important de considérer la capacité existante qui devrait être déclassée jusqu’au 2030, qui est répertorié dans le tableau 7-7. Tableau 7-6 Les Projets engagés Type Technologie Capacité Mise à niveau de 35 Modernisation Machines système de contrôle Charge de base turbine à gaz à cycle 14 370 MW du 2000 MW * combiné Charge de Point turbine à gaz cycle 50 MW pour le pôle In Salah - Adrar Ouvert Timimoun (PIAT), 177 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie 421 MW en turbines à gaz et diesel pour les réseaux isolés du sud (RIS). 925 MW pour la réserve stratégique en mobile Energie renouvelable 5 539 MW Tableau 7-7 La capacité existante qui devrait être déclassée jusqu’au 2030 [69] Nom Technologie Ravin blanc d’oran Turbine à vapeur Alger Port Turbine à vapeur Capacité 60 MW 65MW Ziama mensouria Derguina Bab Zouar Boufarik Tiaret 1 Naama 1 Msila 1 Hassi r’mel Haoth el hamra 100 MW 71.5MW 100 MW 100 MW 100 MW 100 MW 100 MW 100 MW 100 MW Turbine hydraulique Turbine hydraulique Turbine à gaz Turbine à gaz Turbine à gaz Turbine à gaz Turbine à gaz Turbine à gaz Turbine à gaz Les 6000 MW installées après la création de la Sonelgaz entre 1969 et 2000 vont normalement être déclassées en 2030 (5 centrales TV de 2560 MW, 21 centrales TGCO de 3290 MW et 150 MW de centrales diesel) [69] Dans tous les scénarios, une nouvelle capacité de production est nécessaire pour répondre à la demande d'électricité en 2030. Cette nouvelle capacité a été divisé en pic et en base production, basée sur les données du ministère de l‘énergie. Le déficit de la capacité a été estimé selon les technologies de production examinées dans la section 7.2.2. Ces technologies ont été sélectionnées selon les hypothèses inhérentes aux quatre scénarios, comme indiqué dans le tableau 7-8. La figure 7-8 montre le mix de production d'électricité dans les quatre scénarios et comprend à la fois la capacité existante et nouvelle. 178 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Le Tableau 7-8 La nouvelle capacité nécessaire pour répondre à la demande d'électricité en 2030 (MW) Scenario 1 Scenario 2 800 800 TV (Mise à jour) 1200 1200 TGCO (Mise à jour) 6424 TV 8900 2588 TGCC 2700 4000 TGCO PCS Eolien Photovoltaïque Géothermal BIGCC 13600 15012 Total Scenario 3 Scenario 4 800 800 1200 1200 2000 2000 5312 11312 1000 2011 5011 450 400 350 Gestion de la demande Biomasse (GIGCC) Energie (PJ) 300 Geothermie Eolien 250 Photovoltaique Solaire thermique (PCS) 200 Diesel Hydraulic 150 Turbine à gaz (TGCO) Cycle combiné (TGCC) 100 Turbine à vapeur (TV) 50 0 Scénario1 Scénario2 Scénario3 Scénario4 Figure 7-8 Le mix de production d'électricité en 2030 dans les quatre scénarios 179 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie 7.3.2 Une description des quatre scénarios Cette section décrit les quatre scénarios développés dans cette recherche, en fonction des principales variables et les technologies adoptées dans les industries de l'eau et de l'électricité afin de répondre à la demande de l’eau et de l'électricité en 2030. Ces variables peuvent être résumées comme suit: environnement, économique, technologique et de sécurité d'approvisionnement. Comme indiqué précédemment dans la section 3.7.1, l'environnement renvoie aux facteurs suivants: la priorité accordée à la protection environnementale, la mesure de conservation de l'eau et de l'énergie et l'influence de la sécheresse et le changement climatique. La variable économique décrit la mesure dans laquelle le coût détermine les décisions dans les industries, qui est influencé par l'ampleur de l'investissement. La variable technologique décrit la propension à l'innovation et l'adoption de nouvelles technologies. La sécurité d'approvisionnement se réfère à l'importance du développement et de l'utilisation des ressources provinciales au lieu de compter sur les importations de l'étranger. Il se réfère également à l'importance de l’approvisionnement en eau non-renouvelable. Le tableau 7-9 résume les principales variables pour chaque scénario. Tableau 7-9 Résumé des variables des scénarios Variable Scenario 1 Environnement Priorité faible Economique Technologique Sécurité d’approvisionnement Scenario 2 Problèmes Scenario 3 Problèmes régionaux telles mondiaux tels que locales avec un impact Marchés que la sécheresse L'accent sur la compétitifs et production le changement Uneclimatique coopération internationale forte technologies à nationale Innovation haute Innovation faible Innovation haute faible coût Priorité faible Scenario 4 Maximiser les ressources Priorité haute priorité modérée minimal Priorité faible Innovation faible Priorité faible Scénario 1 : Marchés mondiaux Scénario 1 est appelé «Marchés mondiaux». Il est caractérisé par des valeurs consuméristes qui sous-tendent pour l'économie de nombreuses décisions d'investissement. Des technologies à faible coût sont favorisées pour satisfaire la demande future dans les industries de l'eau et de 180 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie l'électricité. En outre, un marché mondial ouvert et concurrentiel permet le transfert de la technologie et favorise un haut degré d'innovation. Une faible priorité est accordée à l'environnement et il n’est pas pris en compte dans les décisions. En 2030, les mises à niveau prévues pour les usines existantes fourniront 2000MW par apport à la capacité de base de 13600 MW. Les TGCC permettent l'utilisation d'une source d'énergie pas chère et en abondance en Algérie et la TGCC représente une technologie simple et disponible dans l'industrie par rapport à d'autres technologies de production. Cette technologie a été largement développée à l'étranger et elle est disponible en Algérie à cause de l'ouverture au commerce international et des niveaux élevés de transfert de technologie. Les usines TGCC qui sont en cours de développement offriront 8900 MW de capacité de base et 2700 MW de production de pointe en TGCO. En termes de demande d'électricité, il est supposé que les améliorations technologiques dans tous les secteurs réduiront l'intensité énergétique des secteurs de 0,5 pour cent par an (Office nationale des statistiques ONS). Ce scénario suppose également que les améliorations d'efficacité supplémentaires et l'utilisation des réductions volontaires - animés par le désir de réduire les coûts va baisser la demande de pointe d'ici 2030. 70 pour cent de ces améliorations se produisent dans les secteurs de fabrication, de construction, des transports et des services. L’amélioration de l'efficacité dans les ménages génèrera les 30 pour cent restante. Pour le secteur de l'eau, le recyclage de l'eau et le dessalement vont représenter 50 pour cent et 35 pour cent de la nouvelle capacité de production, respectivement. À cause de l'accent mis sur la réduction des coûts, les usines de recyclage d’eau adjacentes aux utilisateurs sont favorisées par rapport à celles avec un grand coût de transport. Pour le dessalement, il est supposé que toute l'électricité provient du secteur existant. En outre, les stratégies de gestion de la demande vont compenser les besoins de capacité supplémentaire de 15 pour cent. Ceci est entrepris en vue de réduire les coûts plutôt que de conserver l'eau. Scénario 2 : Entreprises provinciales Ce scénario est caractérisé par des valeurs individualistes. La principale priorité dans les industries est la sécurité d'approvisionnement, ce qui favorise la diversité technologique. Cependant, l'approche régionale du scénario limite le transfert de technologies émergentes. Les questions environnementales de nature régionale, tels que la sécheresse influencent les décisions 181 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie dans les industries. Les problèmes environnementaux mondiaux, comme le changement climatique ne sont pas des priorités. Dans ce scénario, les turbines à gaz (TGCO) fourniront un supplémentaire de 4000 MW de capacité de base. La TGCO est la technologie de référence actuelle en Algérie. Elle assurera la sécurité d'approvisionnement car le gaz est en abondance en Algérie, tandis que les centrales TGCC fourniront un supplémentaire de 2588 MW. Les améliorations technologiques réduiront les intensités d'électricité de tous les secteurs de 0,5 pour cent par an et freineront la croissance de la demande d'électricité [ONS]. La principale priorité dans le secteur de l'eau est d'assurer l'approvisionnement en eau indépendamment des précipitations, à cause de l'inquiétude suscitée par la sécheresse. Il est supposé que les technologies offriront la solution pour augmenter l'offre de l'industrie de l’eau, il y’a donc peu d'intérêt pour un changement de comportement pour assurer la conservation de l'eau. Le dessalement fournira 70 pour cent de la capacité supplémentaire. Le recyclage de l'eau fournira les 30 pour cent restantes. Scénario 3 : Développement durable Le scénario mondial de développement durable se caractérise par une forte coopération internationale face aux problèmes environnementaux mondiaux, notamment le changement climatique. L'innovation technologique est élevée, à cause de l'échange international d'idées. Cette innovation se concentre sur la réduction de la dépendance sur le gaz et le pétrole, maximiser l'utilisation des ressources en eau et dans un cadre plus large l’adoption de la politique du changement institutionnel et comportemental. Dans le secteur de l'électricité, de nouvelles centrales d’énergie renouvelable fourniront 9312 MW de capacité de base d'ici 2030. Un système d'échange de droits d'émission et d'accords mondiaux pour ralentir le rythme du changement climatique donne à la technologie des énergies renouvelable un avantage significatif par rapport au gaz. Le photovoltaïque propose également une option pas d'émissions de carbone par rapport au gaz pour la production de base, ce qui rend cette option viable. Comme avec les autres scénarios, la mise à niveau des installations existantes de TV et TG fournira 2000 MW supplémentaires de capacité de base. L’éolien et le solaire fourniront 2000 MW et 7312 MW de capacité respectivement. 182 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie En termes de demande d'électricité, les mesures d'efficacité énergétique réduiront la demande de 20 à 30 pour cent. L'objectif principal dans le secteur de l'eau est de maximiser l'utilisation des ressources en eau, en termes d'utilisation de l'eau qui est adapté à l'usage, tout en minimisant la consommation d'énergie. L'eau recyclée à partir des usines de traitement des eaux usées constitue donc 70 pour cent de la nouvelle capacité. En outre, il ya une nécessité de modifier les processus de production et l'utilisation finale de l'eau, ce qui compense 30 pour cent de capacités additionnel. Scénario 4 : Gestion locale L'objectif principal de ce scénario est l'utilisation maximale des ressources naturelles locales, avec un impact minimal sur l'environnement. Il ya une tendance vers l'autonomie, grâce à une forte gouvernance locale et régionale. L'orientation régionale limite généralement l'innovation technologique. Comme les trois premiers scénarios, on suppose que la mise à niveau des centrales existantes fournira 2000 MW de capacité de base. Les projets BIGCC (Biomasse) fourniront un supplémentaires de 2011 MW. Ils sont complétés par le développement de 1000 MW de centrales géothermales. À cause de l'accent mis sur la conservation des ressources, la gestion de la demande est rigoureusement mise en œuvre dans le secteur de l'électricité. L’amélioration de l'efficacité est fondée sur les estimations du potentiel d’efficacité énergétique (EE), qui vont de 40 à 74 pour cent selon le secteur (ONS). La nouvelle capacité requise de ce scénario est significativement plus faible par rapport aux trois autres (voir le tableau 7-8). Comme le scénario 3, pour les secteurs qui ne possèdent pas un potentiel d'EE, il est supposé que leur efficacité énergétique s’améliore de 0,5 pour cent par an pour tenir compte des améliorations technologiques générales. Les stratégies de gestion de la demande dans l'industrie de l'eau limitera la consommation d'eau considérablement, ce qui entraîne un décalage de 70 pour cent de la demande. L'eau recyclée à partir des usines de traitement des eaux usées en 2030 - fournira le reste de la demande (30 pour cent). 183 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie 7.4 Les résultats empiriques Cette section présente les résultats de la modélisation des scénarios avec l'identification des éventuels compromis entre la demande et l’offre de l'eau et de l'électricité en 2030. La section 7.4.1 se concentre sur l'utilisation de l'eau par les secteurs de l'électricité. Les scénarios sont comparés selon les intensités calculées de l'eau de chacune des technologies de production, ainsi que la consommation totale de l'eau. La section 7.4.2 présente la consommation d'énergie pour les secteurs de l'eau et compare les scénarios en termes de consommation d'énergie primaires et d'émissions de carbone. Il est important de noter que les résultats ne sont pas destinés à être des prévisions précises de l'avenir, mais plutôt doivent être considérées comme des performances relatives des scénarios pour les futurs arbitrages dans les industries de l'eau et de l'électricité. 7.4.1 L'eau pour les secteurs de l'électricité Les résultats présentés ci-dessous est l'eau des secteurs de l'eau et l'eau qui est extraite de l'environnement. Pour les deux séries de résultats, l'eau utilisée par le transport et la distribution de l'électricité a été répartie entre les secteurs de production d'électricité, selon que cette électricité est produite par ces secteurs est livrée par l'intermédiaire du réseau de transport et de distribution ou par un réseau de distribution seul. Le tableau 7-10 répertorie l’eau estimée utilisée par le secteur de l'électricité dans son ensemble, dans les quatre scénarios. Il permet de comparer les scénarios en termes de l'influence de la source d'eau et des stratégies de gestion de la demande sur l'utilisation de l'eau. Le tableau 7-11 répertorie la moyenne pondérée totale des intensités d'eau pour chaque scénario. La «moyenne pondérée», prend en compte les intensités totales d'eau de chaque secteur d'électricité, en fonction de leur contribution à la production. En résumé, les intensités totales se réfèrent à la quantité d'eau nécessaire pour satisfaire la demande finale pour 1 MJ d'électricité dans le réseau d'électricité Algérien, elle intègre à la fois l'utilisation directe et indirecte. L’utilisation indirecte se réfère à l'eau qui est incorporé dans les entrées que les secteurs de l'électricité consomment pendant le fonctionnement et l'entretien. 184 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Tableau 7-10 L’eau nécessaire pour produire la demande finale d'électricité en 2030 (ML) Scenario 1 Scenario 2 Scenario 3 Scenario 4 301 421 303 29592 EIR 2125 2207 2337 1480 EPOT 758 535 837 362 ASS 98 DESAL 25 13245 17455 86392 EBRUTE 26221 3576 19210 3522 2516 EMER Source: Dérivé du modèle hybride Leontief pour 2030 Tableau 7-11 La moyenne pondérée totales des intensités d'eau pour l'industrie de l'électricité (ML/PJ) Scenario 1 Scenario 2 Scenario 3 Scenario 4 3.00 4.20 3.68 623.87 EIR 21.20 22.02 28.40 31.20 EPOT 7.57 5.34 10.17 7.64 ASS 0.05 DESAL 0.04 132.14 212.05 1821.36 EBRUTE 261.60 35.67 191.65 42.79 53.05 EMER Source: Dérivé du modèle hybride Leontief pour 2030 Des résultats du tableau 7-10 on constate que : Le scénario 4 requis le plus d'eau du secteur Irrigation EIR (29 592 ML), à cause de la forte dépendance à l'eau d'irrigation pour produire des cultures de biomasse pour le secteur BIGCC. En comparaison, la consommation d'eau d'irrigation par les scénarios 1, 2 et 3 varie entre 301 et 421 ML, qui est significativement plus faible par apport à l'eau fournie par l’EPOT et des eaux usées (ASS) et l’eau extraite de l'Environnement. Le recours à l'eau d'irrigation dans le scénario 4 est également reflété dans la consommation de l'eau brute, qui est la plus haute des scénarios à 86 392 ML. Dans ce scénario, le secteur de la BIGCC fournit environ 13,5 pour cent de l'électricité, en grande partie en utilisant les déchets de récoltes de blé comme source de biomasse. On pourrait dire que la forte consommation d'eau par le secteur BIGCC ne devrait pas être considérée comme un obstacle à son adoption. Au contraire, la source de la biomasse est critique pour déterminer l'impact de l'eau du secteur BIGCC. En outre, des sources de biomasse devraient idéalement avoir d'autres utilisations productives, afin d'optimiser l'utilisation de l'eau. En général, le Scénario 3 consomme le plus d'eau à partir de l’EPOT (2337 ML). Une proportion importante de cette production est consommée par le secteur photovoltaïque pour 185 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie produire de l'électricité (1811 ML). Le secteur solaire thermique, qui fournit juste 6.3 pour cent de l'électricité dans ce scénario, consomme environ 408 ML d'eau du secteur d’EPOT et donc contribue également de manière significative à la consommation globale de l'eau pour ce scénario. Le Scénario 4 exige moins d’eau du secteur d'EPOT (1480 ML) et la plupart de cette consommation est attribuable au secteur de la géothermie (1404 ML). Le chiffre global montre que les stratégies de gestion rigoureuse de la demande d'électricité servent non seulement à économiser les émissions de carbone et de retarder l'exigence de nouvelles capacités de production, mais qu'elles ont aussi un effet significatif sur la réduction de la consommation d'eau des centrales existantes. L’EPOT pour le scénario 4 (1480 ML) est d'environ 34 pour cent de moins que pour le scénario 3 (2337 ML), où la gestion de la demande est moins rigoureuse. La majeure partie des intensités de l'eau, présentent une image différente, en ce qui concerne l'intensité moyenne pondérée pour le scénario 4 (31.20 ML/PJ) est la plus élevée dans tous les scénarios. Une explication possible est que le secteur de BIGCC (Biomasse) - qui contribue significativement à l'intensité moyenne pondérée - comprend la plus grande proportion de la production pour ce scénario. Le Scénario 4 exige la plus petite quantité d'eau recyclée provenant du secteur des eaux usées (362 ML), parce que la demande d'électricité est beaucoup plus petite par rapport aux autres scénarios. La majeure partie de cette consommation provient de l'eau recyclée utilisée à des fins de refroidissement (322 ML). En comparaison, avec le scénario 3 qui consomme la plus grande quantité de l'eau recyclée provenant du secteur des eaux usées (837 ML). Une proportion importante de ce chiffre provient de la consommation par le secteur du photovoltaïque (675 ML) et le secteur du solaire thermique (PCS) (135 ML). Les fournitures du secteur de dessalement est environ 0.8 pour cent et 3 pour cent de l'eau dans les scénarios 1 et 2, respectivement. Le Scénario 2 (98 ML) consomme donc plus d'eau dessalée que le Scénario 1 (25 ML). Cependant, dans les deux cas, la consommation d'eau dessalée par les secteurs de l'électricité est marginale par rapport à l'eau fournie par les autres secteurs de l'eau et l'eau extraite de l'Environnement. L'eau de l'Environnement (entrées primaires de l'eau) L’eau de l’environnement comprend l'eau brute et l'eau de mer. Ces sources d'eau fournissent de l'eau de refroidissement critique. Les niveaux de consommation sont donc 186 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie généralement plus élevés par rapport à l'eau fournie par les secteurs de l'eau. Dans le cas de l'eau brute, le Scénario 4 (86 392 ML) avait la plus forte consommation, à cause de sa dépendance du secteur de l'agriculture. En revanche, le scénario 2 (13 245 ML) consomme le moins d'eau brute, parce que la nouvelle capacité de production est supposé être situé le long de la côte et donc dépendants de l'eau de mer. Cette nouvelle capacité comprend les centrales à vapeur et à gaz. Par conséquent, malgré sa plus forte demande d'électricité de tous les scénarios, le scénario 2 place le moins de pression sur les sources d'eau douce. Le scénario 1 (26 221 ML) consomme la deuxième plus grande quantité de l'eau brute, car il est supposé que la nouvelle capacité, en grande partie fournie par TGCC est développé dans l'intérieur du pays nécessitant de l'eau douce pour le refroidissement. En outre, la gestion de la demande n’est pas aussi rigoureuse par rapport aux scénarios 3 et 4 et donc peu d'économies d'eau sont faites grâce à des mesures d'efficacité énergétique. La consommation d'eau brute pour le scénario 3 est 17 455 ML. Ce chiffre comprend principalement la consommation par le secteur de photovoltaïque (10 873 ML) et par les centrales à cycle combiné (5076 ML), qui fournit plus de 21 pour cent de l'électricité. Les intensités d'eau des deux secteurs de l'électricité sont 234,31 ML/PJ et 234,01 ML/PJ respectivement. Du point de vue de l'eau, il n'y a pas de différences significatives entre l'électricité produite soit par le secteur de photovoltaïque ou le secteur TGCC. L'eau de mer fournit l'eau de refroidissement pour les centrales électriques côtières. Le scénario 2 (19 210 ML) consomme la plus grande quantité d'eau de mer, provenant en grande partie du secteur des turbines à vapeur (TV) (8 504 ML) et le secteur TGCC (6 590 ML). L’installation des centrales supplémentaires sur les côtes soulage la pression sur les ressources en eau que ce scénario pourrait créer, puisque qu'il a la plus grande demande d'électricité. La consommation d'eau de mer pour les scénarios 1 et 3 était similaire 3576 ML et 3522 ML, respectivement. Ces deux chiffres ont été largement dérivés de l'eau de mer consommés par le secteur de la TGCC (3084 ML et 2824 ML respectivement) et le secteur de la TV (463 ML et 648 ML respectivement). Enfin, le scénario 4 a la plus faible consommation d'eau de mer de 2516 ML, dont 2187 ML provenait du secteur des TGCC. 187 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Récapitulatif Les points importants de l'analyse peuvent être résumés comme suit: Les stratégies de gestion de la demande pour réduire la consommation d'électricité peuvent réduire considérablement la consommation d'eau. Cependant, les avantages de ces stratégies peuvent être compensés par l'installation des technologies de production qui nécessitent d’importante entrée de matériau des secteurs à fortes intensités d’énergie et de l'eau, tel que démontré par le secteur de la géothermie dans le scénario 4; La biomasse réduit la dépendance aux combustibles fossiles (réduction des émissions de carbone), mais elle a une pénalité d'eau importante reflétée dans la forte intensité d’eau d’irrigation et d’eau brute pour le secteur de BIGCC dans le scénario 4. Pour que le secteur de BIGCC joue un rôle important dans le secteur de l'électricité dans l'avenir, les sources de biomasse doivent être choisies. Le secteur de TV, qui représente les centrales électriques qui ont été installées avant 2000 continuera d'avoir une influence significative sur la consommation d'eau en 2030. L'une des principales stratégies pour réduire la pression sur ces sources est les programmes de gestion de la demande rigoureuse de l’électricité. Autres secteurs de production de base tels que le TGCC, ne proposent pas nécessairement moins d'options gourmandes en eau par rapport au secteur de TV existant. Cela renforce la recommandation pour la promotion de stratégies de gestion de la demande et le développement de centrales électriques dans les régions côtières. Les intensités d’eau pour les centrales de pointe sont généralement inférieures à celles des centrales de base. Ces usines incluront les centrales de TGCO et les énergies renouvelables tel que l’éolien. Des ressources éoliennes suffisantes à travers le pays qui rendent une telle stratégie possible. 7.4.2 L'énergie pour les secteurs de l'eau Cette section présente les intensités énergétiques pour les secteurs de l'eau dans les quatre scénarios. Les intensités englobent tous les combustibles énergétiques, y compris l'électricité (l'objectif principal de cette recherche), du pétrole raffiné (gazoil) et du gaz. Cette mise au point permet le calcul de la consommation d'énergie primaire et les émissions de carbone. 188 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Énergie fournie par les secteurs de l'énergie Le tableau 7-12 indique la quantité d'énergie nécessaire pour satisfaire la demande finale de l'eau, en termes d'énergie fournie par les secteurs de l'électricité, le pétrole raffiné (gasoil) et le secteur de gaz. Le tableau 7-13 donne le total des intensités moyennes pondérées d'énergie de l'industrie de l'eau en milieu urbain pour chaque scénario. Les intensités énergétiques totales, comme décrit précédemment font essentiellement référence à la quantité d'énergie requise pour fournir 1 ML d'eau à des utilisateurs finaux en Algérie. Tableau 7-12 L’énergie nécessaire pour satisfaire la demande en eau en 2030 (PJ) Scenario Scenario Scenario Scenario 58,25 78,46 42,99 41,21 Electricité 1 2 3 4 26,75 26,55 26,95 27,74 Pétrole Raffiné (gasoil) 12,48 12,48 27,14 11,89 Gaz 141,07 145,82 131,36 129,18 Energie Primaire Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief pour 2030 Tableau 7-13 Les intensités énergétiques moyennes pondérées de l'industrie de l'eau en milieu urbain (MJ/ML) Electricité Pétrole Raffiné Scenario 1 Direct Total 54136,84 66803,24 1918,29 24286,29 519,49 Gaz (gasoil) Energie Primaire 770,33 Scenario 2 Direct Total 78003,09 87016,19 1747,70 19645,70 10227,23 474,92 136055,56 701,77 Scenario 3 Direct Total 38112,94 1984,46 25772,85 8823,49 537,52 117744,05 796,88 Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief pour 2030 Scenario 4 Direct Total 31135,02 41118,75 2185,37 23788,78 30912,52 592,01 150817,37 877,51 9443,83 120736,4 0 L’électricité requise par les secteurs de l'eau est fortement influencée par la demande en eau et le type des technologies de traitement, ce qui est démontré par la différence de la consommation d'électricité entre les scénarios (voir Tableau 7-12). Pour les scénarios 3 et 4, cette demande est plus basse à 41,21 PJ et 42,99 PJ respectivement, à cause des stratégies de gestion de la demande rigoureuses appliquées dans les deux scénarios. Les scénarios 2 (78,46 PJ) et 1 (58,25 PJ) ont consommé plus d'électricité. Les deux scénarios ont eu la plus forte demande de l'eau, qui ne peut être satisfaite que par l’eau recyclée provenant des usines de traitement avancées des eaux usées et de dessalement. Les intensités de l'électricité pour la gamme du secteur de recyclage des eaux 189 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie usées sont de 159731,8 MJ/ML pour le scénario 2 et 171659,2 MJ/ML pour le scénario 3. Les intensités pour le dessalement sont 285127,8 MJ/ML pour le scénario 1 et 269535 MJ/ML pour le scénario 2. En comparaison, Les intensités de l'électricité pour le secteur de EPOT est de 33384,8 MJ/ML pour le scénario 4 et 34613,2 MJ/ML pour le scénario 3. Les résultats confirment que l'électricité est la source d'énergie dominante dans l'industrie de l'eau. Ceci est particulièrement préoccupant, étant donné l’augmentation des prix de l'électricité en janvier 2016 en Algérie. Le recours de l'eau au secteur des énergies renouvelables aura également un impact sur le prix de l'eau, à cause des coûts relativement élevés des énergies renouvelables par rapport à l'électricité fossile, qui domine actuellement en Algérie. Les services d'eau investissent dans les technologies de dessalement et de traitement des eaux usées, qui sont à forte intensité énergétique, comme les résultats ci-dessus le démontrent. L'augmentation du prix de l'électricité et l'augmentation de la demande d'électricité auront sans aucun doute augmenté le prix de l'eau dans le futur. Les résultats des scénarios sont donc utiles pour démontrer comment la demande d'électricité et les prix de l'eau à leurs tours peuvent être minimisés dans le futur. Bien sûr, une réduction de la consommation d'électricité aurait l'avantage environnemental de limiter la dépendance aux combustibles fossiles, ainsi que la réduction de la contribution des secteurs de l'eau au changement climatique. Le pétrole raffiné (Gazoil) nécessaire à travers les scénarios est relativement similaire, de 26,55 PJ pour le scénario 2 à 27,74 PJ pour le scénario 4. Une proportion importante de cette consommation a eu lieu dans le secteur d’EPOT et des eaux usées. Les intensités correspondantes sont de 23339,6 à 24132,1 MJ/ML pour EPOT et de 18188,3 à 20367,7 MJ/ML pour les eaux usées. Ce qui suppose qu'une évolution vers l'utilisation de l'eau recyclée va augmenter la dépendance sur les produits pétroliers raffinés (gazoil). En outre, la différence entre les intensités est attribuée à des différences dans la répartition de la production d'électricité. Le scénario 3 (27,14 PJ) présente les besoins d'approvisionnement en gaz les plus élevés, ce qui reflète la forte proportion de la technologie au gaz dans le mix de production d'électricité. En comparaison, les scénarios 1, 2 et 4 avaient des niveaux de 12,48 PJ, 12,48 PJ et 11,89 PJ respectivement. 190 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Entrées d’énergie primaires Le Gaz fourni la majeure partie de l'énergie primaire (hors sources renouvelables) dans les scénarios. Dans le cas du scénario 1, généralement proportionnelle à la consommation d'électricité plus de 90 pour cent du mix production est à partir du gaz. Les autres scénarios comprennent la capacité de base à partir des autres sources d'énergie primaire (comme le solaire, l’éolien, la biomasse et la géothermie) et donc le recours au gaz est inférieur. Ces technologies offrent des avantages distincts, en particulier l’émission du carbone et se sont des technologies qui sont encore en cours de développement. Le pétrole brut reflète l'utilisation des produits pétroliers raffinés tel que le gasoil dans les scénarios. Le Scénario 3 (34,7 PJ) avait la plus forte consommation du pétrole brut, en grande partie par le les secteurs EIR (17,6 PJ) et le ASS (14,26 PJ). La consommation du pétrole brut par le secteur EIR dans le scénario 3 est plus élevée que les autres scénarios. Le secteur ASS pour le scénario 3 (2,57 PJ) également consomme l'huile beaucoup plus que les autres secteurs. Basé sur les données du ministère de l’agriculture, il semble qu'une proportion importante de la consommation de pétrole brut par le secteur ASS est généralement intégrée dans la consommation du gaz. La forte dépendance au gaz dans le secteur de l'électricité a entraîné la consommation indirecte élevée du pétrole brut, par rapport aux autres secteurs. Comme indiqué cidessus, le pétrole brut consommé par les secteurs de l'eau est minime par rapport à la consommation globale dans l'économie. Le gaz naturel est d'une importance particulière pour tous les scénarios à cause de la forte dépendance des turbines à gaz dans le mix production d'électricité en Algérie. En général, le scénario 4 (129,18 PJ) consomme le moins d'énergie primaire au total, suivie par le scénario 3 (131,36 PJ), le scénario 1 (141,07 PJ) et enfin Scénario 2 (145,82 PJ). Cela représente une différence de treize pour cent entre la plus haute et la plus basse consommation, qui est un produit à la fois des stratégies de mix de production et de gestion de la demande dans l'industrie de l'eau. Les intensités moyennes pondérées totales offrent une autre image: Le Scénario 2 a eu la plus faible intensité (117744 MJ/ML) suivie par le scénario 4 (120736,4 MJ/ML) puis le scénario 1 à (136055,56 MJ/ML) et enfin le scénario 3 à (150817,37 MJ/ML). 191 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Les émissions de carbone L'énergie primaire consommée par les secteurs de l'eau a été convertie en une quantité équivalente de CO2, en utilisant les facteurs d'émission de carbone suivants: 67,4 Gg de CO2/PJ pour le gasoil et 51,7 Gg de CO2/PJ pour le gaz [70]. Les Tableaux 7-14 et 7-15 listent les émissions de carbone et les intensités de carbone estimés pour tous les secteurs de l'eau. Il est évident que les émissions de carbone calculées ne reflètent pas directement la consommation d'énergie dans les scénarios, car il est supposé qu'une partie de la demande d'électricité sera satisfaite par les énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire. Tableau 7-14 Emissions de carbone estimées (Gg CO2) Scenario 1 4.36 267.68 226.48 2.53 501,05 EIR EPOT ASS DESAL TOTAL Pourcentage de différence par 19 Scenario 2 3.95 242.22 224.38 6.17 476,72 Scenario 3.86 3 236.78 180.93 0.00 421,57 Scenario 4.09 4 236.17 219.30 0.00 459,56 13 0 9 apport à la petite valeur Table 7-15 Intensité du Carbone (kg CO2/ML) Scenario 1 Scenario 2 Scenario 8.59 8.05 7.60 EIR 3 471.32 441.87 416.97 EPOT 343.02 322.83 304.88 ASS 46.57 43.38 DESAL 230.01 177.76 246.49 Moyenne pondérée Pourcentage de différence par29 0 37 Scenario 4 7.78 426.65 309.65 208.66 17 apport à la petite valeur Source: Dérivé de modèles hybrides Leontief pour 2030 Les secteurs d’EPOT émettent le plus de carbone et a l'intensité de carbone la plus élevé. Le secteur du dessalement a les plus faibles émissions de carbone et le secteur d’eau d’irrigation a la plus faible intensité de carbone, parce que les scénarios supposent que le secteur de dessalement est alimenté par l'électricité produite à partir de sources renouvelables, comme l’éolien. 192 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie En termes de différents scénarios : Le scénario1 : Il y a environ dix neuf pour cent de différence entre le Scénario 3 et le Scénario 1, qui est le plus grand émetteur de carbone. Le Scénario 1 repose en grande partie sur le gaz pour la production d'électricité et il n'y a pas des améliorations d’efficience importante. Le scénario 4 émet la deuxième plus basse quantité de carbone (459.56 Gg de CO2) à cause de l'énergie géothermique et l’énergie de biomasse, qui fournissent environ 25 pour cent de l'électricité et le secteur ASS qui consomme beaucoup d'énergie, fournit 30 pour cent de nouvelles capacités dans le secteur de l'eau. Le scénario 3 émet le moins de carbone (421.57 Gg de CO2). Ce résultat est une combinaison de stratégies de gestion de la demande modérées adoptées dans les industries de l'eau et .de l'électricité et de la forte dépendance au gaz, qui a un facteur d'émission de carbone plus faible par rapport au gazoil. Le scénario 2 est l'émetteur de carbone au deuxième rang, du à l’importance de la demande en eau et en électricité. En outre, les centrales à gaz existantes représentent une proportion importante de la capacité totale et donc l'intensité de carbone pour produire 1 PJ d'électricité de ce scénario est élevée. En outre, dans le cadre du programme de réduction de la pollution de carbone, les entreprises et les services d'eau seront obligés à mettre en œuvre des stratégies de réduction de carbone, tel que décrit dans le chapitre 4. Cependant, Les résultats ci-dessus soulignent que l'efficacité de ces stratégies dépendra de l'ampleur de la mise en œuvre de stratégies d'économie d'eau, de la sélection des technologies de traitement et des décisions d'investissement dans le secteur de l'électricité. Par exemple, l'intensité de carbone moyenne pondérée pour le scénario 3 (voir Tableau 7-15) est la plus élevée de tous les scénarios, à cause de sa forte dépendance à l'eau recyclée à forte intensité d'énergie pour répondre à la demande supplémentaire. Toutefois, à cause de la mise en œuvre importante de la gestion de la demande en eau dans ce secteur, les émissions totales de carbone du scénario sont les plus bas (30 pour cent de la demande supplémentaire est compensée- se reporter au tableau 7-4). Du point de vue carbone, si les stratégies d'économie d'eau ont été mises en œuvre à un degré moindre, les avantages peuvent être compensés par des décisions d'investissement dans le secteur de l'électricité qui continuent à favoriser les combustibles fossiles. 193 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Récapitulatif Les résultats présentés ci-dessus nous donnent un aperçu sur les besoins énergétiques des secteurs de l'eau et les émissions de carbone résultant selon quatre scénarios différents. Les résultats montrent l'impact des choix des technologies de traitement de l'eau, de la gestion de la demande et la source d'électricité sur l’émission du carbone des scénarios alternatifs. Les Scénarios tel que le scénario 3 et 4 qui limitent la consommation globale d'électricité et l'électricité nécessaire pour traiter et transporter l’eau aideraient à réduire les coûts de l'eau dans le futur, même sans facturation des prix du carbone. Lorsque les deux stratégies de technologie et de gestion de la demande semblent avoir une influence similaire, le choix de la stratégie dépendra des autres priorités, telles que la disponibilité de l'eau, les attitudes sociales envers la conservation des ressources et la responsabilité sociale des entreprises. Des points supplémentaires concernant les secteurs de l'eau peuvent être:. Le secteur EPOT continue à fournir un grand pourcentage d'eau dans l'économie et donc la consommation d'énergie dans les scénarios est largement attribuable à ce secteur. Les scénarios supposent que les pertes représentent dix pour cent de l'eau qui est traitée par ce secteur. Les programmes de réduction de fuite réduisent d’avantage la consommation d'énergie. Le secteur des eaux usées se réfère à des usines de traitement des eaux usées existantes qui fournissent de l'eau recyclée. Le secteur représente une combinaison de différentes technologies qui traitent les eaux usées à des degrés divers. À cause du volume des eaux usées qui est traitée par ce secteur, la consommation d'énergie est relativement élevée par rapport aux autres secteurs, mais l'intensité de l'énergie est faible. L’électricité à partir de sources d'énergie renouvelables ou propres devrait être encouragée afin de limiter la croissance des émissions de carbone. Le secteur de dessalement fournit de nouvelles capacités dans les scénarios 1 et 2. L'intensité de l'électricité pour ce secteur est sensiblement plus élevée que tous les autres secteurs. Dans le scénario 2, l'électricité consommée par ce secteur est plus du double de celle du secteur d’EPOT. 194 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Toutefois, à cause de la politique d'utilisation des énergies renouvelables, les émissions de carbone peuvent être les plus bas parmi les secteurs 7.5 Conclusion Les résultats renforcent l'idée que les industries de l'eau et de l'électricité sont inextricablement liés et que les décisions de ces deux industries doivent être considérées dans le contexte des systèmes auxquels ils appartiennent, dans notre cas l'environnement et l'économie Algérienne. Les résultats mettent également en évidence l'omniprésence de compromis entre l'eau et l'électricité et les défis que ces arbitrages pourraient présenter pour l'élaboration de politiques. La compréhension de ces arbitrages est très importante, en particulier que les deux industries cherchent à répondre à la demande future. En résumé: Les technologies de production d'électricité qui semblent offrir des avantages environnementaux en termes de réduction de la consommation d'eau ou d'énergie peuvent avoir l'effet inverse, à cause de l'utilisation indirecte de l'eau et de l'électricité qui découlent des transactions inter-industrie. Cela a été démontré par la contribution du secteur géothermique dans le scénario 4 à la consommation d'eau recyclée dans l'industrie globale d'électricité. De même, le secteur de la biomasse (BIGCC) a fait augmenter de manière significative la consommation d'eau dans le scénario 4, à cause de sa forte dépendance à l'eau d'irrigation. Le choix des technologies de production peuvent réduire considérablement les émissions de carbone, même dans les scénarios de demande relativement élevés, comme le scénario 2. Dans ce scénario, le dessalement qui est une technologie qui est traditionnellement boudé par les groupes environnementaux - contribue relativement moins aux émissions de carbone et mettent moins de pression sur l'eau douce, car il est supposé que son électricité est fournie par des sources renouvelables. Les stratégies de gestion de la demande en eau ont le potentiel de réduire la consommation d'électricité et à l'inverse des stratégies de gestion de la demande d'électricité ont le potentiel d’augmenter la consommation d'eau. Les avantages de ces stratégies peuvent être réduits par des mauvais choix des technologiques qui sont faits sans tenir compte de l'eau et la consommation d'énergie indirecte de ces technologies. 195 Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie Les politiques de gestion de l'eau qui favorisent l'indépendance des précipitations va inévitablement augmenter la demande d'énergie dans le secteur de l'eau. L'utilisation des énergies renouvelables permettra de réduire les émissions de carbone associées, mais les résultats supposent que de telles politiques pourraient accroître la demande pour d'autres sources d'énergie, telles que le gasoil, à cause des opérations inter-industrie. Par exemple, le total des intensités du gasoil pour le secteur ASS (usines de traitement des eaux usées) étaient les plus élevés par rapport aux autres secteurs allant de 30432,6 MJ/ML pour le scénario 2 et 43945 MJ/ML pour le scénario 1. La différence d'intensité entre les scénarios est attribuée aux différences dans leur mix de production d'électricité. L'eau de mer a le potentiel de jouer un rôle important dans les industries d'eau et d'électricité pour répondre à la demande, tout en réduisant la pression sur les sources d'eau douce. Bien sûr, une telle utilisation devrait être équilibrée avec les impacts environnementaux sur les écosystèmes aquatiques. L'utilisation de l'eau de mer peut avoir un impact similaire sur la consommation d'eau douce comme la mise en œuvre de stratégies de gestion de la demande dans l'industrie de l'eau. Les scénarios développés dans cette recherche représentent quelques-unes des stratégies qui peuvent être mises en œuvre dans les industries de l'eau et de l'électricité en 2030. Un résultat optimal est susceptible d'être une combinaison de ces stratégies. Il ya peu d'avantages à investir dans les technologies qui semblent offrir des avantages environnementaux, si en fait, ils contribuent indirectement à l'augmentation de l'eau et la consommation d'énergie, donc il est préférable de compenser les gains réalisés par les stratégies de gestion de la demande. 196 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations 8.1 Introduction Ce chapitre synthétise les résultats des chapitres précédents afin de nous permettre de faire des recommandations pour les politiques de l'eau et de l'énergie pour l’Algérie. La section 8.2 donne un aperçu sur la politique actuelle de l'eau, l'énergie et le changement climatique. La section 8.3 explore les impacts du lien sur les derniers développements des politiques actuelles. La section 8.4 propose des recommandations qui pourraient aider à l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie en Algérie. 8.2 Aperçu sur la politique actuelle La première communication nationale de l'Algérie à la CCNUCC (La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques) a été présentée en 2001 et elle a met en évidence des préoccupations particulières en ce qui concerne la sécheresse chronique et les ressources en eau insuffisantes. Ces difficultés environnementales ont des implications importantes pour la capacité de l'Algérie à maintenir son industrie de l'agriculture, qui est de plus de 9% du PIB total et de fournir des ressources suffisantes en eau douce à son peuple. Les défis environnementaux de l'Algérie, conjuguée à sa dépendance importante sur les combustibles fossiles, qui représentent 99% de la production d'électricité, a conduit le gouvernement à prioriser les investissements dans l’adaptation et l'atténuation du changement climatique, l'un des seuls pays d'Afrique du Nord qui a énoncé clairement les stratégies nationales d’adaptation et d’atténuation du changement climatique. Ces stratégies se concentrent en grande partie sur 3 domaines: La mise en œuvre des plans de développement socio-économique durable La construction de nouvelles institutions et le renforcement et l'intégration des institutions existantes. La réduction des émissions de GES par le biais de la diversification énergétique et les efforts de reboisement. Bien que la plupart des objectifs de la politique soient codifiées dans la loi, les lois généralement ne décrivent pas des prescriptions politiques spécifiques. Au contraire, ils dirigent 197 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations ou recommandent que les détails soient énoncés dans la réglementation. Alors que les mesures du changement climatique d'atténuation et d'adaptation nécessitent souvent la collaboration interministérielle, la plupart des lois relatives à l’atténuation du changement climatique et de l'adaptation relève du large pouvoir de quatre ministères: Le ministère de la gestion des terres et de l'Environnement (MATE). Le ministère de l’énergie. Le ministère des Ressources en eau et Le ministère de l'agriculture et Développement rural. Il y a aussi plusieurs agences spécialisées et les centres qui ont été créés pour répondre spécifiquement aux défis liés au changement climatique, en particulier dans le contexte du développement durable. Celles-ci comprennent: l'Observatoire national pour l'environnement et le développement durable (ONEDD), l'Agence nationale de gestion des déchets (AND), Centre national pour le développement des ressources biologiques (CNRB), le Centre national des techniques de production plus (CNTPP), l'Agence nationale pour les changements climatiques (ANCC), le Conseil intersectoriel de gestion de l'énergie (ICEM) et l'Agence nationale pour la promotion et l'utilisation rationnelle de l'énergie (APRUE). Les politiques de l'eau et de l'énergie ont subi des changements continus et le rythme a accéléré en 2000. En 2002, le gouvernement a annoncé l'initiative de l'eau pour le futur et en 2003, l'Agence nationale pour le changement climatique a publié un plan de réduction de la pollution en carbone pour l'Algérie qui a été mis à jour en 2013. Ces deux initiatives font partie de la stratégie du changement climatique du gouvernement, nous aidant à façonner une solution globale du changement climatique [72]. Le Tableau 8-1 répertorie les dernières initiatives et les ministères responsables de leur mise en œuvre, ainsi que d'autres institutions gouvernementales et les mesures pertinente de politique du lien eau-énergie. Une description plus détaillée de l'initiative de l'eau pour le futur et du plan de réduction de pollution en carbone suit le tableau. 198 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations Tableau 8-1 Résumé des politiques actuelles Institutions Conseil du gouvernement algérien Institutions/Mesures les changements climatiques et l'eau Conseil des ministres sur l'énergie - Le Cadre national sur l'efficacité énergétique l'Agence nationale pour le changement Plan de réduction de la pollution au carbone climatique -Plan d'action climat Le ministère des ressources en eau la Commission nationale de l'eau l'Initiative de l'eau pour le futur - Le Programme de Dessalement - Utilisation durable de l’eau en milieu rural Programme d'infrastructure - Programme de nouveaux barrages - Programme de transfert Programme d'efficacité de l'eau - Programme de la qualité de l’information Le ministère de l’énergie Les plans d'État (Approvisionnement en électricité) La mise en œuvre des réformes et du développement de l’électricité Plans d’électricité à partir des sources propres et renouvelables Plan d'action d'efficacité Energétique Ministère de l'aménagement du territoire de l'environnement et de la Ville Plan National d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (PNAE-DD) ; -Valorisation des déchets - Boisement et reboisement Notes: Le tableau répertorie uniquement les mesures gouvernementales sélectionnées selon les recommandations formulées dans la section 8.3. Il n’est donc pas un résumé complet de toutes les mesures gouvernementales liées aux changements climatiques, l'eau et l'énergie. Cette liste est également sujette au changement, en raison de la nature évolutive des politiques de changement climatique, de l'eau et de l'énergie. L'eau pour le futur L'initiative de L'eau pour le futur vise à relancer le programme de réforme de l'eau et d'assurer l'approvisionnement en eau à long terme en Algérie dans le contexte du changement climatique. Le gouvernement a engagé 2300 milliards de DA (23 milliards $) [71] sur 10 ans (entre 2000 et 2010) à cette initiative, qui met l'accent sur quatre grandes priorités : 199 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations La première priorité est «Agir sur le changement climatique». Il comprend la formation qui permettra d'identifier les risques associés aux changements climatiques dans le Bassin Méditerranéen. Le programme d’amélioration de la qualité d'information de l'eau fait également partie de cette activité. La deuxième priorité met l'accent sur «L'utilisation judicieuse de l'eau», afin d'améliorer l'efficacité de l'eau en Algérie à la fois rurale et urbaine. Cette priorité comprend l’utilisation durable de l'eau en milieu rural et le programme d'infrastructure. Le programme d'efficacité de l'eau pour aider les entreprises à forte intensité d'eau à réduire leurs consommations de l'eau. La troisième priorité est de «sécuriser l'approvisionnement en eau». Il comprend le réseau de l'eau potable et le programme de Dessalement, qui vise à réduire la dépendance de la pluviométrie en soutenant l'adoption du dessalement et le recyclage de l'eau. Cette priorité comprend également le plan de sécurité de l'eau pour les cités et les villes, qui permettra de financer des projets d'infrastructure tels que la construction de conduites et les usines de traitement. La quatrième priorité est d'améliorer la santé environnementale. Il comprend le rétablissement de l'équilibre dans l’utilisation des ressources de l’eau. Bannir l'extraction de l'eau souterraine sera également développé dans le cadre de cette priorité. L'initiative de l'eau pour le futur reconnaît que le changement climatique est l'un des plus grands défis de l’Algérie, que les programmes ci-dessus visent à traiter. Cependant, la plupart de ces programmes semblent se concentrer sur l'adaptation, plutôt que d'aider l'industrie de l'eau et les grands utilisateurs d'eau à l'atténuation de leur contribution au changement climatique. Plan de réduction de pollution en carbone Ce plan représente actuellement la pensée politique du gouvernement [72]. Il a commencé en 2005. Le système est basé sur une approche de plafonnement et d'échange et sera applicable aux entreprises qui émettent le plus de carbone par an. Ces entreprises seront tenues de déclarer leurs émissions. Il est prévu que la création d'un prix pour le carbone fournira les incitations nécessaires pour les entreprises à investir dans l'efficacité énergétique. Le plan recense plusieurs initiatives visant à aider les entreprises et les ménages à passer à la réduction des émissions. Le plan vise à promouvoir l'efficacité énergétique, afin de réduire les dépenses à cause de la hausse des prix, l'investissement dans de nouveaux procédés innovants à 200 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations faibles émissions, les projets d'efficacité énergétique industrielle avec longues périodes de récupération et les meilleures pratiques novatrices dans les petites et moyennes entreprises. La production d’électricité recevra également une assistance via le plan d'ajustement du secteur de l'électricité. La principale raison de cette assistance est «d’atténuer le risque de nuire à l'environnement. Le gouvernement a également soutenu la recherche et le développement dans les technologies propres. L'impact des prix de détail de l'électricité et de gaz est actuellement en étude. 8.3 Les implications du lien eau-énergie Cette section traite l’impact du lien sur les politiques de l'eau et de l'énergie existantes en Algérie. L'analyse dans les chapitres 4 à 7 forme la base de l’idée, qui est structuré en fonction des principaux thèmes qui ont émergé des analyses: Le mécanisme du marché et de la réglementation des prix; Le découplage de l'eau, l'énergie et l'économie; Le renforcement technologique; Le changement social - une alternative à la solution technologique? Accroître la participation sociale». Le mécanisme du marché et la réglementation des prix Les premières phases de la réforme ont porté sur l'amélioration de la performance économique des deux industries. Cette orientation a été soutenue par la croyance que les marchés sont des allocateurs efficaces des ressources, ce qui a conduit à la formation du marché national de l'électricité (MNE) et le marché de l'eau dans les années 2000 (voir les sections 4.5.1 et 4.5.3). Comme l’analyse dans le chapitre 4 a mis en évidence l'impact de la pénurie d'eau sur le MNE et les conséquences sur l'environnement et les usagers de l'eau étaient immenses, en particulier au cours de l’année 2002. En revanche, l'initiative de l'eau pour le futur semble offrir une aide financière directe pour promouvoir les technologies de traitement des eaux et des programmes de gestion de la demande, afin d'améliorer la sécurité des approvisionnements à long terme. Par conséquent, les programmes de gestion de la demande vont compenser une partie des augmentations des coûts encourus par les 201 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations utilisateurs finaux de l'eau, il est probable que les technologies à forte intensité énergétique soutenues par l'initiative de l'eau pour le futur imposera des coûts financiers supplémentaires sur les services d'eau. Par exemple, les intensités d'électricité calculées pour les quatre scénarios dans la section 7.4.2 vont passer de 13.604 à 14.391 MJ/ML pour le dessalement, de 8061 à 8664 MJ/ML pour le traitement des eaux usées de pointe et de 1685 à 1747 MJ/ML pour le traitement de l'eau conventionnelle. En plus, des études à l'étranger rapportent que les prix sont un instrument politique utile pour réduire la demande en eau ou de l'énergie. Les résultats de cette recherche appuient également cette idée, en particulier que la demande d'eau semble être plus sensible aux variations des prix de l'eau et de l'électricité (voir la section 6.4). En plus du prix de l'eau, les décideurs pourront également examiner le rôle des prix de l'électricité lors de la formulation des politiques visant à limiter la croissance de la demande en eau. Découpler l'eau de l'énergie et de l'économie Découpler l'eau, l'énergie et la croissance économique peut être une stratégie importante à long terme pour réduire les compromis inhérents aux liens entre l'eau et l'énergie. Cependant, cela peut ne pas être une tâche facile, en particulier dans le cas de l'énergie. Les intensités d'énergie primaire et les multiplicateurs de production économique présentés au chapitre 6 semblent être fortement corrélés, ce qui indique des liens bien établis entre les deux indicateurs. Cette relation semble être moins évidente pour des intensités de l’eau brute et les multiplicateurs de production économique. En outre, si l'intensité de l'énergie primaire augmente, la génération de revenus et la croissance de l'emploi ont tendance à diminuer, ce qui suppose qu'il existe des possibilités de substitution entre l'énergie et la main-d'œuvre (voir la section 6.3.1). En outre, comme indiqué au chapitre 4, les réformes des industries de l'eau et de l'électricité font partie d'un programme vaste de réformes visant à améliorer la compétitivité de l'économie algérienne. L’amélioration de la productivité du travail a été un élément important de ce programme (voir la section 5.3.1 pour plus de détail). Comme les conclusions du chapitre 6 ont met en évidence, il y a des secteurs spécifiques qui sont à la fois à forte intensité de l'eau et de l’énergie, en grande partie dans le groupe de fabrication. Les rôles de ces secteurs dans l'économie diffèrent et donc l'impact de leur utilisation de l'eau et de l'énergie sur les autres secteurs sera également différent. Ces secteurs avec des liens forts en amont contribueraient sensiblement à la consommation indirecte d'eau et d'énergie dans d'autres secteurs qui transforment encore ses sorties. Une possibilité est donc de cibler les 202 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations industries qui sont fortement reliés à d'autres dans l'économie et connaissent aussi l'augmentation des taux de croissance. Il y a peu d'avantages à favoriser le développement des secteurs à faibles intensités d'eau et de l'énergie comme un moyen de découpler l'eau de l'énergie et de l’économie. Beaucoup de ces secteurs sont dans le groupe des services et cette approche se traduirait par une déformation de la structure de l'économie. Les secteurs de fabrication - en particulier ceux impliquant des processus hautement qualifiés ou forte utilisation des richesses naturelles sont susceptibles de continuer à remplir leur rôle important en Algérie (voir la section 5.2.3). Beaucoup de ces secteurs contribuent également le plus à la production économique, une augmentation de la demande finale de leurs produits stimulerait l’augmentation de la production économique totale. Sur la base des conclusions des chapitres 5 et 6, cette recherche suggère que «l'efficacité» est la stratégie la plus efficace pour découpler l'eau de l'énergie et de la croissance économique. Le gouvernement a mis en œuvre des programmes de gestion de la demande dans les deux industries, en particulier au cours des cinq dernières années (voir chapitre 4), cependant, il y a encore des possibilités de nouveaux gains d'efficacité. Le Cadre national pour l'efficacité énergétique rapporte des réductions potentielles allant jusqu’à 30 pour cent. Les modèles de scénarios du chapitre 7 démontrent clairement l'impact de ces politiques sur la demande de l’eau et de l'énergie. Par exemple, les stratégies d'efficacité peuvent compenser les investissements dans de nouvelles infrastructures de l'eau et de l'énergie (voir les tableaux 7-4 et 7-8). Ces stratégies sont très importantes aussi pour réduire les intensités d'électricité et de l'eau des infrastructures existantes, étant donné qu'une part importante de l'infrastructure existante est susceptible de continuer à être opérationnel dans la prochaine décennie et au-delà. Les diagrammes de dispersion et les résultats de la consommation indirecte dans les chapitres 5 et 6 renforcent l'importance de l'efficacité énergétique, l'eau nécessaire pour produire de l'électricité représente une composante importante de l'utilisation de l'eau indirecte dans l'économie. En outre, les programmes d'efficacité de l'eau pourront compenser les augmentations de la consommation d'énergie dans l'industrie de l'eau. Ceci est particulièrement important, étant donné le soutien important attribué aux technologies à forte intensité énergétique par l'Initiative de l'eau pour le futur (reportez-vous à la section 8.2). 203 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations Le renforcement technologique L'infrastructure existante est un héritage du passé. De la même manière, notre choix technologiques d'aujourd'hui sera un héritage dans le futur, où les événements de changement climatique sont susceptibles d'augmenter dans leur gravité et dans leur fréquence. Cela renforce encore l'importance de considérer les implications larges des technologies, d'autant plus que la durée de vie opérationnelle de ces technologies couvre quelques décennies. Dans le secteur de l'électricité, la gazéification intégrée au cycle combiné (IGCC) est en cours de développement à cause des avantages de réduction des émissions du carbone. Ces technologies vont exiger des puissances auxiliaires supplémentaires des centrales électriques (voir la section 7.3.2). En outre, les technologies, comme la géothermie et la biomasse, qui ne sont pas considérés comme nocifs pour l'environnement, peuvent augmenter la demande de l’eau dans l'économie, à cause de l'eau contenue dans les intrants nécessaires pour exploiter et entretenir ces centrales. Il est donc important de tenir compte des besoins en eau des technologies de production dans les décisions d'investissement. Cette information aiderait également le planificateur national à l'évaluation des scénarios pour le développement à long terme du réseau de transport national. Pour l'industrie de l'eau, l'adaptation au changement climatique est une nécessité, mais ce processus est lui-même à forte intensité énergétique. Tel que discuté précédemment dans le chapitre 4, l'industrie de l'eau a tourné son attention vers la gestion adaptative, comme le dessalement et les processus de traitement des eaux usées. Les deux technologies sont extrêmement consommatrice d'énergie et la source d'énergie utilisée pourrait influencer les émissions de carbone de ces technologies. Comme les scénarios du chapitre 7 suggèrent d’alimenter le dessalement par les énergies renouvelables. Les secteurs de l'eau existants varient considérablement en fonction de leurs besoins en énergie; le secteur de l'eau potable (EPOT) en général, présente les plus fortes intensités, suivi par le secteur des eaux usées. Les intensités pour le secteur de l'irrigation (EIR) étaient minimes. En outre, la consommation directe de l'électricité représente une part importante de la consommation d'énergie, alors que la consommation du gasoil est en grande partie indirecte, qui est incorporé dans les matériaux et services des autres secteurs. Étant donné que la demande directe et indirecte sont importantes, les stratégies d'efficacité énergétique pourraient être complétées par des stratégies visant à examiner les chaînes d'approvisionnement dans les secteurs de l'eau, afin de déterminer où peuvent exister des possibilités de substitution avec des matériaux à intensité 204 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations énergétique minime. Cela permettrait également de réduire les coûts, si les prix de l'énergie augmenteront à l'avenir à cause de la pénurie de l'eau ou la mise en place du prix de carbone émet. Il peut aussi être plus économe en énergie pour installer un système de récolte des eaux pluviales par exemple l'installation de réservoirs d'eau de pluie pour les logements individuels. Les réservoirs d'eau de pluie consomment presque dix fois moins d'électricité par KL, comparativement à un KL d'eau de ville, à cause des chutes de pression et du pompage. L'industrie de l'eau va également bénéficier d'une meilleure compréhension de l'impact des systèmes décentralisés par apport à l'infrastructure centralisée existante. Par exemple, la récolte et la réutilisation des eaux lourdes augmenteraient la concentration des eaux usées qui sont transportées vers la station d'épuration. Cela peut avoir des répercussions sur l'infrastructure de l'usine, en termes de surcharge des procédés de traitement. La récolte des éléments nutritifs seulement permettrait de réduire la charge sur les usines de traitement. Des recherches récentes montrent que cette technologie est très bénéfique du point de vue énergie en plus de la production des engrais. Le changement social - alternative à la solution technologique? La dépendance de la société sur la «solution technologique» a enduré depuis la révolution industrielle. Cette «solution» est devenue centrale dans la vision du monde, qui a commencé à l'époque de la Grèce antique et a évolué rapidement au cours des deux derniers siècles. Cette vision du monde place «l'homme» au sommet de la hiérarchie sur la Terre et a fait valoir que la nature avait peu de valeur intrinsèque par apport à l'homme. La technologie a sans doute fait avancer la société moderne. Néanmoins, la manière dont nous utilisons les ressources naturelles doit changer pour assurer «la durabilité» à long terme de nos sociétés. Globalement, il faut remettre en question la manière dont les gouvernements du monde entier procèdent pour réaliser la croissance économique et la prospérité en termes d'impacts sur l'environnement et le bien-être de la société. Dans le cadre de cette recherche, les stratégies qui améliorent la façon dont la société utilise ses sources d'eau et d'énergie peuvent avoir un impact similaire aux technologies qui mettent l'accent sur la réduction des émissions de carbone. Par exemple, les résultats des scénarios du chapitre 7 montrent que le dessalement alimenté par des énergies renouvelables a un impact similaire par rapport à d'autres stratégies visant à réduire la demande en eau. Mis à part les effets similaires, les solutions technologiques entraîneraient plus de consommation de la matière et donc 205 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations une plus grande dépendance sur les ressources naturelles. Cette recherche fait donc valoir que des stratégies comme les programmes éducatifs de sensibilisation, de réduction et d'efficacité ont un rôle important dans l'avenir des deux industries et devront continuer à bénéficier d'un soutien du gouvernement. Les conclusions du chapitre 7 ont montré également que les réductions de la demande dans un secteur peuvent être facilement remplacées par des investissements dans les technologies gourmandes en ressources dans l'autre. Ce qui justifie l'importance d'une approche de développement de politiques intégrées. L'augmentation de la participation sociale Aujourd'hui, la participation du gouvernement est bien ancrée dans les deux industries, dans la mesure où l'Algérie dispose d'un marché national de l'électricité et un marché de l'eau. Les utilisateurs finaux doivent avoir une plus grande influence sur le choix des infrastructures d'eau et d'énergie. Il est donc important que la réglementation appropriée soutient la tendance à la décentralisation. Un exemple déjà discuté ci-dessus est l'installation généralisée de réservoirs d'eau de pluie. La participation sociale renforce la «penser d’agir globalement » qui accompagne le paradigme du développement durable. L'implication croissante des utilisateurs finaux dans les industries de l'eau et de l'électricité peut refléter les caractéristiques d'une société en maturation. Qui a coïncidé avec l'augmentation de la prise de conscience des enjeux environnementaux locaux et régionaux, tels que la pollution, la salinité, la couche d'ozone, l'ascension du développement durable, les conséquences de la sécheresse et maintenant le changement climatique. Les avantages qui accompagnent une telle mutation peuvent également créer des obstacles à la mise en œuvre des politiques. Un exemple est l'opposition des utilisateurs finaux à l'eau de dessalement. 8.4 Les recommandations politiques Les politiques de l'eau et de l'énergie décrites dans la section 8.2 ne parviennent pas à exprimer en profondeur l'importance des liens entre l'eau et l'électricité, malgré le changement climatique qui a incité l’apparition de beaucoup de politiques récentes qui ne pourront à l'avenir que renforcer d’avantage l'importance des liens entre les deux. Les précipitations irrégulières et pour des périodes prolongées, qui font déjà partie du climat de l'Algérie, sont susceptibles 206 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations d'augmenter de sévérité dans les années avenir sous l'effet du changement climatique. Il est donc impératif que les décideurs politiques prennent des mesures, afin de redresser la pratique actuelle qui ne parvient pas à intégrer les politiques de l'eau et de l'énergie, avant que ça devienne une question d'urgence qui va couter plus cher. Cette section fournit des recommandations qui aideraient à améliorer la coordination et l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie en Algérie. Les chapitres 4 à 7, les sections précédentes de ce chapitre constituent la base des recommandations. Afin de faire des contributions politiques ciblées pour les décideurs dans les deux industries, les recommandations se réfèrent aux mesures énumérées dans le tableau 8-1. Les sections suivantes identifient également à quel quadrant du cadre AQAL de la théorie intégrale (psychologique, culturelle, comportementale et sociale) les recommandations appartiennent ? (voir la section 3.2.1 pour une description détaillée du cadre AQAL). Organisations institutionnels Comme il est décrit au chapitre 4, les réformes de la politique de l'eau et de l'énergie sont actuellement entraînées par les programmes nationaux de réforme et mis en œuvre par le gouvernement. Cette recherche suggère l'intégration de ces politiques que ce soit au niveau du gouvernement ou au niveau des services concernés. Les recommandations pour aider à l'intégration des politiques sont: Les portefeuilles du changement climatique, l'eau et l'énergie sont gérées par plusieurs ministères, à savoir le ministère de la gestion des terres et de l'Environnement, le ministère des ressources en eau, le ministère de l’énergie et le ministère de l'agriculture et le Développement rural. Alors qu'aucun ministère n’est responsable des portefeuilles à la fois du changement climatique, de l'eau et de l’énergie. L'organisation institutionnelle existante ne supportent pas facilement les efforts d'intégration entre les quatre portefeuilles. Une recommandation est donc d'établir un dialogue climat-eau-énergie sous les auspices du Conseil de Gouvernement algérien (CGA), potentiellement dans le cadre du Groupe de travail sur le changement climatique et l'eau, pour aider la coordination des politiques de l'eau et de l'énergie. Une activité possible dans le cadre de ce dialogue serait de veiller à ce que la Direction Générale de la Stratégie et de la Prospective (DGSP)du groupe Sonelgaz qui est responsable de l'élaboration des règles et le développement du 207 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations marché national d’électricité (MNE) coordonne avec l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (ANRH), d'élaborer des dispositions réglementaires qui assurent la négociation sur le marché de l'électricité et compromettre à court et à long terme sur la santé des ressources en eau, en particulier ceux soumis à des stress. La coordination est également recommandée au niveau de l'Etat. Comme le Département des décrits législatifs et exécutifs de l'eau et de l'énergie au sein du gouvernement qui est responsable de la mise en œuvre du programme de réforme de l'eau et de l'énergie. Des conséquences inattendues du marché de l'électricité sur la répartition de l'eau peut être un des inconvénients des marchés en général. Des approches alternatives, telles que la régulation peut être utilisée pour garantir que les valeurs sociales et environnementales soient protégées. Cette réorientation des croyances concerne le quadrant culturel du cadre AQAL. Il faudrait aussi, un changement personnel profond dans nos croyances individuelles, de sorte que nous prenons des décisions au-delà de nos intérêts individuels (quadrant psychologique), afin de parcourir une partie du chemin de durabilité pour l'avenir. Les mesures gouvernementales Le tableau 8-1 résume les politiques de l'eau et de l'énergie clés qui sont pertinentes pour le lien eau-énergie. Cette section propose des recommandations qui permettraient d'accroître la prise en compte du lien eau-énergie dans les mesures existantes et propose des mesures supplémentaires. Dans le cadre du dialogue climat-eau-énergie recommandée sous la rubrique «organisations institutionnelles», le gouvernement pourraient envisager d'élaborer un « plan national de réduction des besoins de l’eau pour l’énergie » qui compare les centrales électriques et fixe des objectifs de réduction de l'eau au sein du marché national d’électricité (MNE). Des projets de subventions de l'efficacité de l'eau pourraient cibler des centrales. Cette action peut également aider à réduire les conflits entre les producteurs d'électricité et les autres usagers de l'eau, tels que les populations, les irrigants et l'environnement (voir les sections 2.2.1 et 4.5.4). Cette mesure concerne les quadrants social (benchmarking et les subventions) et comportemental du cadre AQAL. 208 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations Le gouvernement a alloué un soutien important pour le développement de technologies énergétiques alternatives. Comme il est indiqué dans le tableau 8-1, pour le ministère de l'énergie (1312 Mds DA) pour le programme des énergies renouvelables. Le Ministère pourrait envisager d'introduire des critères d'admissibilité de l'eau, afin d'assurer que seules les technologies qui ont un impact bénéfique ou neutre sur les ressources en eau sont prises en charge. Ceci peut être déterminé en analysant les intensités totales d'eau pour les différentes technologies de production, tels que celles quantifiés par cette recherche. D'après les résultats du chapitre 7, il y a un dossier solide pour encourager les investissements dans des projets d'énergie éolienne, à cause de ses besoins en eau relativement faibles. Dans le cas du programme de forage géothermique, des propositions de subvention pourraient être soumises aux «études d'impact sur l'eau» pour assurer que les subventions ne sont pas attribués à des projets de forage dans les zones qui connaissent des pénuries d'eau, ou dans ce cas, qu'il existe des réserves d'eau souterraines suffisantes pour supporter le développement des centrales géothermiques sans compromettre la santé de l'écosystème local. La base de la recommandation est les intensités élevées de l'eau calculées par cette recherche pour la géothermie, qui est promu comme une future technologie de base pour ses faibles émissions de carbone. Les résultats démontrent qu'il ya des compromis entre la réduction des émissions de carbone et la consommation d'eau. Cette mesure donc fait partie du quadrant comportemental du cadre AQAL. En Juillet 2006, l'opérateur du système algérien de l’électricité (OS ‘filiale du groupe Sonelgaz’) a été crée pour prendre le rôle du planificateur national de production. Le planificateur étudiera la combinaison la plus efficace des options de production. Cette recherche recommande à ce que l'utilisation efficace de l'eau fait partie des critères de planification. Le changement climatique est susceptible de réduire la disponibilité de l'eau dans de nombreuses régions du MNE; comme il est indiqué au chapitre 1, le GIEC prédit 20 pour cent de plus de sécheresse sur la majeure partie du pays en 2030. Cette mesure concerne l'industrie de l'électricité dans son ensemble et serait donc partie du quadrant social du cadre AQAL De même, le ministère de l'énergie prépare actuellement l'évaluation de la sécurité nationale de l'énergie. Le but de cette évaluation est d’identifier les problèmes de sécurité énergétique stratégiques des secteurs clés de l'électricité et ceux susceptibles d'influer sur le niveau de sécurité dans 5 ans (2020), 10 ans (2025) et 15 ans (2030). 209 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations Cette recherche recommande fortement de prendre en considération l'impact des événements extrêmes comme la sécheresse et les inondations. En d'autres termes, la sécurité énergétique sera plus dépendante de la sécurité de l'eau dans l'avenir et doit donc être pris en compte dans toutes les évaluations stratégiques. Cette mesure devrait également faire partie du quadrant social du cadre AQAL, car elle se rapporte à l'industrie de l'électricité dans son ensemble. Les politiques du gouvernement doivent inciter les centrales situées dans les régions intérieures à utiliser l'eau recyclée, afin de réduire la dépendance sur le secteur d’eau potable (EPOT). Ceci est particulièrement important si les turbines à gaz à cycle combiné supplémentaires dans le futur seront intégrées dans les réseaux de distribution d'électricité. La base de cette recommandation est le mécontentement des citoyens des villes avoisinantes des centrales à cycle combiné, suite aux coupures fréquentes d'eau, qui sont déclenchées par les niveaux d'eau dans les barrages (les quadrants social et psychologique). Il est recommandé que les nouvelles centrales thermiques soient situées dans les régions côtières, afin de minimiser la pression future sur les ressources en eaux intérieures, à moins que de nouvelles propositions de centrales thermiques démontrent un impact nul sur les ressources en eau de la région. Les technologies qui pourraient aider à atteindre cet objectif comprennent l'utilisation de l'eau recyclée et les technologies de refroidissement à air. Cette recommandation pourrait être mise en œuvre grâce à des contrôles de planification dans l'état et fait partie du quadrant comportemental du cadre AQAL. Cette recherche suggère fortement les mesures de soutien des réservoirs d'eau de pluie comme un moyen de réduire la pression sur les réseaux d’eau potable c’est l’équivalent des panneaux solaires au niveau des ménages. Les fonds du gouvernement pour le changement climatique peuvent être utilisés pour installer des réservoirs d'eau de pluie au niveau des ménages et des écoles. L'installation généralisée de réservoirs d'eau de pluie va refléter un changement dans la perception que l'eau est une ressource rare qui peut être récoltée au niveau local (quadrant culturel), qui va surement entraîner une série de règlement exigeant leur installation dans les nouveaux logements (quadrant social). Certains citoyens peuvent également être motivés par le désir de limiter l'impact environnemental de leurs ménages (quadrant psychologique). 210 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations Comme il est indiqué dans cette recherche, l'efficacité de l'eau et de l'énergie offrent des avantages significatifs et peut aisément compenser l'exigence d'une nouvelle capacité d'approvisionnement à l'avenir. Il est important donc que les mesures ciblent les secteurs qui présentent les plus fortes intensités d'eau et d'énergie et qui sont étroitement liés aux autres secteurs de l'économie. Sur la base des résultats de cette recherche, les secteurs qui normalement bénéficieraient le plus des mesures d'économie d'eau directs sont: L’agriculture, les services et Travx. Pub. Pétrolier et le secteur des Mines et carrières. Les secteurs qui bénéficieraient le plus de stratégies directes d'efficacité énergétique comprennent: Fabrication Matériaux de Construction, Industries Agro-alimentaires, (BPL) le Bois, Papiers et lièges et le secteur (TC) Transport et communications. Les mesures devraient également aider à réduire l'eau et l'énergie des autres secteurs qui dépendent fortement des sorties de ces secteurs et qui sont à forte intensité d'eau et d’énergie. En plus des mesures d'efficacité, le gouvernement pourraient envisager des programmes éducatifs de sensibilisation pour les enfants des écoles qui mettent l'accent sur l'importance de la bonne utilisation de l'eau et de l'énergie et en général sur l'importance de la conservation des ressources comme un moyen de prendre soin de l'environnement. De tels programmes pourraient également être intégrés dans les programmes scolaires. Cela aiderait fermement à changer les comportements envers l'eau et la consommation d'énergie à long terme. La base de cette recommandation est qu’en Algérie les prix de l'eau et de l'énergie historiquement ont toujours été bas, par rapport à d'autres pays du monde. Les restrictions et les programmes de gestion de la demande dans les deux industries vont améliorer la valeur perçue des deux ressources. La recommandation va avoir des avantages à long terme par l’inculcation de cette nouvelle idée chez les jeunes enfants, qui seront les décideurs futurs de la société. Cette activité ferait partie des quadrants psychologique (valeurs et croyances) et comportementales (impact des actions individuelles) du cadre AQAL. La commutation de carburant a été identifié comme une stratégie importante pour réduire la demande sur l'approvisionnement en électricité et donc de réduire les émissions de carbone. Sur la base des résultats présentés dans le chapitre 5, cette recherche recommande que la priorité soit accordée aux projets qui prévoient la commutation de l'électricité au gaz ou du gazoil au gaz, à cause des intensités d'eau plus faibles présentées par le secteur du gaz. 211 Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations Les activités de l'industrie Les services d'eau et d'électricité ont un rôle important à jouer dans la réduction de leur consommation d'eau et d’énergie. Dans le secteur de l'eau, des stratégies visant à réduire la consommation d'énergie pourraient être adaptées au type de carburant d'énergie et le mode de consommation, tels que définis au chapitre 5. La base de cette recommandation est que les stratégies de réduction de l'énergie pourraient réduire le prix de l'eau dans le futur. Il permettrait également d'améliorer la responsabilité sociale des entreprises des services publics (lié au quadrant culturel du cadre AQAL). Un autre résultat important de cette recherche est l'importance des données précises .Il est fortement recommandé que les futurs comptes de l'eau fournissent des informations plus précises, en ligne avec des publications systématiques et un cycle de collecte régulière, cela aiderait les comparaisons de séries chronologiques utiles pour la modélisation de la politique. Le développement des politiques de l'eau et de l'énergie est sans aucun doute, prendre en considération une série de facteurs et d'entrées. Les recommandations formulées dans le présent chapitre représentent un ensemble d'entrées, Basées sur un examen exhaustif du lien eau-énergie dans le contexte de l’Algérie, les recommandations identifient plusieurs possibilités tant au niveau du gouvernement ou au niveau des industries pour améliorer l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie. 212 Conclusions générale et perspectives L'eau est essentielle pour la production d'électricité, l'électricité est essentielle pour l'approvisionnement en eau. Chaque industrie a influencé le développement historique de l'autre. La sécheresse - comme nature du climat de l'Algérie - a amplifié la criticité des liens entre l'eau et l'électricité. Dans le passé, l'électrification a facilité la construction des barrages de stockage d'eau qui ont à leur tour amélioré la sécurité de l'eau en fournissant un moyen pour transporter l'eau vers les populations. Les améliorations apportées à l'approvisionnement en eau ont permis aux générateurs de vapeur de continuer à fournir de l’énergie aux industries pendant les périodes de sécheresse. La récente sécheresse de 2002-2007 a renforcé l'importance de ces liens; l'industrie de l'eau non-dépendante des précipitations est aussi forte consommatrice d'énergie et les producteurs d'électricité prennent des mesures pour assurer leur approvisionnement en eau, tels que le recyclage de l'eau sur place et le passage à des technologies de production non consommatrice d'eau. Les deux industries ont également subi d'importantes réformes, à commencer par des réformes internes dans les années 1990, des réformes du marché dans les années 2000 qui visaient à améliorer l'efficacité des industries. Ces réformes ont été largement menées séparément, avec peu de considération accordée aux liens entre l'eau et l'électricité. L'ascension du débat sur le changement climatique au cours des dernières années a met davantage l'accent sur les liens entre l'eau et l'électricité et a prêté plus d’attention au débat sur l'environnement. Il a également fourni le stimulus pour les derniers développements de la politique de l'eau et de l'énergie du gouvernement comme l'Initiative de l'eau pour le futur et le plan de réduction de la pollution au carbone. Malgré les fortes interdépendances entre l'eau et l'électricité que l'histoire et les événements récents mettent en évidence, le débat actuel ne semble pas être bien informé par une profonde compréhension de la nature du lien. Cette recherche a montré que cette nature est multidimensionnelle, comprenant les dimensions technologiques, environnementales, économiques, sociales et politiques qui interagissent les unes avec les autres. Cette recherche a montré qu'une meilleure compréhension du lien est fondamentalement importante pour l'avenir des industries de l'eau et de l'électricité. Cette recherche a mis au point un cadre méthodologique pour une compréhension globale de la nature du lien eau-énergie. Ce cadre, en reconnaissance de son caractère multidimensionnel, puise dans diverses disciplines académiques. La Théorie intégrale, en particulier le pluralisme 213 Conclusions générale et perspectives méthodologique intégré (PMI) a largement guidé l'élaboration de ce cadre. La théorie intégrale affirme que différentes perspectives et visions du monde sont toutes aussi valables et offrent des idées alternatives dans un problème. Une raison principale pour l'adoption de la théorie intégrale est l'adéquation de la vision du monde du passé. Cette vision du monde a développé une forte dépendance à l'égard de la solution technologique et a toujours encouragé l'exploitation des ressources dans le but du développement économique. La société moderne a mis l'accent sur la réalisation du développement économique sans remettre en cause ni les ressources, et plus fondamentalement, ni l’environnement. Ces philosophiques ont fourni certains arguments de motivation de cette recherche. Les objectifs et les méthodes ont tenté de capturer la nature multidimensionnelle des liens entre l'eau et l'électricité, tout en analysant des liens spécifiques en «profondeur» suffisante afin de fournir des éléments utiles pour l'élaboration des politiques. Cette recherche emploie: l’analyse historique pour une compréhension plus profonde de l'évolution du lien et les questions actuelles du lien; l’analyse entrées-sorties et l'analyse des possibilités de substitution pour étudier empiriquement la nature du lien pour l’Algérie et l'analyse des scénarios pour identifier les compromis probables découlant de la nature du lien pour les industries de l'eau et de l'électricité dans le futur. La section 9.1 résume les principales conclusions de cette recherche. La section 9.2 propose des recommandations pour les futures recherches. 9.1 Conclusions Les conclusions présentées ci-dessous constituent la base des recommandations politiques formulées au chapitre 8, qui propose des idées pour améliorer l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie en Algérie. Ces idées comprennent des stratégies pour améliorer les arrangements institutionnels actuels, des suggestions pour renforcer les mesures existantes du gouvernement, des propositions de mesures supplémentaires et des suggestions d'activités des industries de l’eau et d’énergie. Les conclusions sont regroupées selon les rubriques suivantes, qui correspondent globalement aux objectifs spécifiques: «L'évolution historique du lien eau-énergie», «L'eau dans le secteur de l'électricité», «l'énergie dans l'industrie de l'eau», «L'eau et l'énergie dans l'économie»; et «Les implications futures pour les industries de l'eau et de l'électricité». 214 Conclusions générale et perspectives L'évolution historique du lien eau-énergie Les industries de l'eau et de l'électricité ont subi des changements institutionnels similaires. Dans leurs années de formation, les deux industries étaient sous le contrôle du gouvernement et de l'Etat. Il a été jugé que le gouvernement était mieux placés pour développer des projets d'infrastructure, le secteur privé n'a ni l'expérience ni les ressources financières. Les subventions de l'eau et de l'électricité étaient socialement et politiquement acceptable et considérés comme critiques pour le développement national. La participation du gouvernement dans la gouvernance des industries de l'eau et de l'électricité a plus au moins diminué depuis les années 2000 et a accompagné un changement d'orientation de la politique à la rationalité économique. Le rationalisme économique soutient que le secteur privé est mieux placé que le gouvernement à prendre des décisions rentables sur les investissements d'infrastructure, à travers le mécanisme du marché. Les progrès technologiques et les arrangements institutionnels ont progressé symbiotiquement et ont joué un rôle crucial dans le développement des industries. Les industries de l'eau et de l'électricité au début constitués en grande partie des systèmes centralisés, commencent a se décentralisée à petite échelle: Des centrales électriques de partenariat (IPP) tel que SKT et SKH fournissent une partie de l’électricité. Des stations de dessalement de partenariat tel que HDW,TMM et ADS fournissent une partie de l’eau potable des villes d’Alger, d’Oran et de Skikda .etc. Les limites de prise de décision des deux industries se sont développées au cours des dernières années, qui coïncide avec l’augmentation de la prise de conscience des enjeux environnementaux locaux, régionaux et mondiaux. Cette situation a également créé des obstacles pour la mise en œuvre des politiques et des projets, tels que l'utilisation de l'eau recyclée pour la consommation potable et la construction des usines de dessalement à forte intensité énergétique. L'eau dans le secteur de l'électricité En Algérie, le secteur de la TV est le secteur de l'électricité le plus intensive en eau, en termes d'utilisation. La sécheresse a donc des implications importantes sur ce secteur. Le secteur de la turbine à gaz à cycle combiné est très dépendant de réseau d'eau potable. Afin de réduire la pression sur les réserves d'eau potable, ce secteur pourrait envisager 215 Conclusions générale et perspectives d'utiliser l'eau recyclée. Bien que le secteur de l'eau recyclée existant soit à forte intensité énergétique, il est nettement moins énergivore que le secteur de dessalement qui peut être utilisé en cas de pénurie extrême d'eau. La turbine à gaz et les secteurs du renouvelables ont les intensités les moins fortes en eau. Les secteurs du renouvelables ont également moins d'émissions de carbone par rapport aux autres secteurs dépendants du gaz. Les politiques visant à encourager l'investissement dans le renouvelable est notamment l’éolien offriront un double avantage de réduire la consommation d'eau, ainsi que les émissions de carbone. En outre, si ces technologies sont «intégrées» dans le réseau de distribution, les pertes du transport vont être compensées et le pic de la demande va être réduit. Le secteur de détail d'approvisionnement en gaz avait les plus faibles intensités d'eau de tous les secteurs de l'énergie. Par conséquent, la substitution de l'électricité avec du gaz réduirait les émissions de carbone et la consommation d'eau. L'énergie dans le secteur de l'eau La consommation directe d'électricité représente une part importante des intensités totales de l'électricité pour les secteurs de l'eau dans les deux années 2000 et 2011, allant de 73 pour cent pour le secteur des eaux usées (ASS) à 87 pour cent pour le secteur de l'eau potable (EPOT) en 2000. L'électricité utilisée pour le pompage de l'eau est la part la plus importante de ce chiffre. Les intensités d'électricité directes pour le secteur de l'eau potable (EPOT) ont diminuée entre les deux années 2000 et 2011, ce qui reflète l'importance de la mise en œuvre des programmes de réduction des fuites entre les deux périodes. En revanche, les intensités d'électricité directes pour le secteur des eaux usées ont considérablement augmenté entre les deux années à cause du nombre important de stations installées durant cette période. Le gazoil est la deuxième source d’énergie après l'électricité. En 2001, le gazoil a représenté environ 20 pour cent et 25 pour cent de l'énergie primaire consommée par les secteurs de l’eau potable (EPOT) et des eaux usées. Il est conseillé d'examiner davantage les chaînes d'approvisionnement des deux secteurs, afin de déterminer les possibilités de remplacement des matériaux et des services existants avec ceux qui comptent moins sur le gazoil, tel que les véhicules qui utilisent le gaz naturel plutôt que le gazoil qui pourront réduire davantage les émissions de carbone. 216 Conclusions générale et perspectives Les intensités de détail d'approvisionnement de gaz ont augmenté entre 2000 et 2011, bien que la contribution du gaz à la consommation globale d'énergie ait été relativement minime. Bien qu’il ne soit pas clair dans les résultats que cette augmentation peut avoir effectivement compensé la hausse de l'intensité de l'électricité. Une proportion importante de ce gaz aurait été consommée pour le chauffage dans les bureaux, où il existe des possibilités de substitution avec l'électricité. Le remplacement de l'électricité avec le gaz devrait être encouragé, parce que la consommation de gaz émet relativement moins de GES et le secteur de détail d'approvisionnement en gaz consomme moins d'eau. Les intensités énergétiques pour le secteur de l'eau d'irrigation (EIR) ont été minimes par rapport à aux intensités des secteurs de l'eau potable (EPOT) et des eaux usées (ASS), car une proportion importante de l'eau d'irrigation en Algérie est livré par gravité. Les améliorations des pratiques d'irrigation, en vue de réduire la consommation d'eau, peuvent nécessiter une technologie plus sophistiquée. Ces améliorations vont surement augmenter la consommation d'électricité. Une partie de cette demande d'électricité pourrait être compensée par l'installation des micro-turbines hydro le long des canaux d'irrigation. L'eau et l'énergie dans l'économie L'efficacité des instruments de politique est très influencée par les liens inter-industries. Les composantes indirectes des intensités d'eau et d'énergie pour certains secteurs (comme les secteurs de fabrication) sont les plus importantes, donc ces secteurs bénéficieraient d'une amélioration de l'efficacité dans les secteurs à forte consommation d’eau et d'énergie avec lesquels ils ont des liens forts en amont. Dans d'autres secteurs (en particulier les secteurs de services), des instruments plus directs tels que les stratégies de régulation ou de gestion de la demande devraient être encouragés afin de découpler les intensités d'énergie et d'eau de la production économique. Ceci est d'une importance particulière pour les secteurs à forte intensité énergétique, compte tenu du débat actuel sur le changement climatique et la réduction des émissions de carbone. Lorsque des secteurs à forte intensité énergétique dépendent principalement de l'électricité, la réduction de la consommation d'énergie serra également faite par la réduction des intensités d'eau indirectes pour ces secteurs. Cette corrélation physique est évidente dans les diagrammes de dispersion pour l'eau brute et l'énergie primaire (figures 6.1 et 6.2), lorsque les secteurs à forte intensité d'eau tels que l'agriculture sont exclus. 217 Conclusions générale et perspectives Il y a une tendance générale à un rôle croissant pour les secteurs de fabrication dans l'économie Algérienne et un rôle stable pour les secteurs de service. Ceci serait un bon indice en termes d'eau et d'énergie, étant donné les faibles intensités de l'eau et de l'énergie des secteurs des services et leur contribution stable à la génération de revenus et la croissance de l'emploi. La capacité à stimuler la production économique est plus élevé pour les secteurs de fabrication; les stratégies pour découpler leur consommation d'énergie de leur production économique sont donc importantes pour la durabilité économique et environnementale à long terme. La demande d'eau semble être plus sensible aux changements des prix de l'eau et de l'électricité, donc le mécanisme des prix peut être un instrument approprié pour réduire la demande en eau. En revanche, l'électricité semble être moins sensible aux variations du prix de l'eau et de l'électricité. Les implications futures pour les industries de l'eau et de l'électricité Cette recherche a développé quatre scénarios à long terme pour l'année 2030, afin d'analyser les conséquences futures du lien eau-énergie sur les industries de l'eau et de l'électricité. Les scénarios adoptent différentes technologies et des stratégies de gestion de la demande, de sorte que les compromis peuvent être explorés. Les principales conclusions de l'analyse sont résumées comme suit: Les technologies de production d'électricité qui consomment des intrants à forte intensité énergétique peuvent augmenter la quantité de GES émis dans l'industrie de l'eau, et donc de limiter l'efficacité des stratégies au sein de l'industrie de l'eau pour réduire sa consommation d'énergie et les émissions de carbone. Cela se reflète dans les différentes intensités enregistrées pour le même secteur de l'eau, sous les quatre scénarios différents. De même, les différents scénarios d'approvisionnement en eau conduisent à différentes intensités d'eau pour les secteurs de l'électricité. Par conséquent, lorsque les deux stratégies technologiques et d'efficacité semblent avoir une influence similaire, le choix de la stratégie dépendra des autres priorités, telles que la disponibilité de l'eau ou les attitudes sociales envers la conservation des ressources. 218 Conclusions générale et perspectives Les stratégies de gestion de la demande pour réduire la consommation d'électricité peut réduire de manière significative la consommation d'eau. Cependant, les avantages de ces stratégies peuvent être compensés par l'installation de technologies de production supplémentaires qui nécessitent des intrants des secteurs à forte intensité d'eau et d'énergie. Par exemple, la géothermie ne repose pas directement sur l'énergie primaire à partir de combustibles fossiles pour produire de l'électricité, mais l'eau et l'électricité intégrées dans une centrale géothermique sont très importantes. La plupart de l'utilisation de l'eau est liée à l'électricité intégrée dans les intrants utilisés pour exploiter et entretenir une centrale géothermique. La biomasse réduit la dépendance aux combustibles fossiles et réduit les émissions de carbone dans le secteur de l'électricité, mais ses intensités d’eau d'irrigation et d’eau brute sont très élevées. Ce secteur va jouer un rôle important dans le futur. Des cultures de biomasse à usages multiples doivent être choisies. Le secteur des TV, qui représente les centrales électriques qui ont été installés avant 2000, continuera d'avoir une influence significative sur la consommation d'eau en 2030. L'une des principales stratégies pour réduire la pression sur les ressources en eau des secteurs de l'électricité est la mise en œuvre des stratégies de gestion de la demande rigoureuses. L'investissement dans les centrales à gaz à cycle combiné dans le futur fera peu pour réduire la consommation d'eau dans le secteur de l'électricité. Cela renforce la recommandation de mise en œuvre des stratégies de gestion de la demande rigoureuses. Les centrales futures devront être construites dans les endroits côtiers afin de réduire la pression sur les sources d'eau douce. Les technologies de refroidissement à sec et l'utilisation de l'eau recyclée pourront également être envisagées. Les intensités d’eau des centrales de pointe sont généralement plus faibles par rapport aux centrales de base, tel que les usines de turbines à gaz à cycle ouvert et les centrales éoliennes. Les services de l'eau ont tourné leur attention vers la gestion adaptative comme le dessalement et le traitement des eaux usées. Les politiques du gouvernement, comme l'initiative de l'eau pour le futur, apportent un soutien supplémentaire pour ces technologies, qui vont faire augmenter sensiblement la demande de l'énergie dans le secteur de l'eau. La mise en œuvre des stratégies de gestion de la demande rigoureuses permettraient de réduire cette dépendance à l'égard des technologies à forte intensité énergétique. 219 Conclusions générale et perspectives La consommation d'énergie dans le secteur de l'irrigation (EIR) en 2030 est susceptible d'être marginal par rapport aux secteurs d’eau potable (EPOT) et des eaux usées. Il est donc probable que l'eau d'irrigation nécessaire pour produire de la biomasse pour l'électricité sera plus importante pour ce secteur que sa propre consommation d'énergie. Ce qui va le faire rentrer en concurrence avec les autres utilisateurs de l’eau d’irrigation. Le secteur de l'eau potable existant (EPOT) continuera à fournir un grand pourcentage d'eau en 2030, donc la consommation d'énergie de ce secteur va être la plus importante dans les 4 scénarios. Les secteurs de dessalement et des eaux usées seront les plus énergivores. Le gouvernement Algérien doit penser à alimenter les nouvelles usines de dessalement et des eaux usées par des sources à énergie renouvelable et notamment les usines de grande capacité tel que la station d’El magtaa d’oran. En plus de l'avantage environnemental, les stratégies d'efficacité énergétique dans l'industrie de l'eau aiderait à réduire les coûts d'exploitation dans l'industrie, en compensant l'augmentation des prix de l'électricité si elle va avoir lieu à cause de la tarification du carbone ou des pénuries d'eau. Le total des intensités du gazoil pour le secteur des eaux usées (ASS) sera le plus élevés par rapport aux autres secteurs. La consommation indirecte comprend une proportion importante de ces intensités. Cela donne à penser que l'augmentation de l'utilisation de l'eau usée augmenterait la quantité du gazoil consommé dans cette industrie. Comme les autres secteurs d'électricité ci-dessus, la plage d'intensité est liée au mix de production d'électricité dans chaque scénario. Les conclusions démontrent l'ubiquité des compromis entre l'eau et l'électricité en Algérie. La nécessité de l'intégration des politiques à la lumière des réformes de la sécheresse et le changement climatique est imminente. L'analyse empirique a généré un ensemble d'indicateurs quantitatifs (des intensités, des multiplicateurs et des élasticités) qui ont été complétée par des enseignements qualitatifs sur l'évolution historique du lien. Les futures implications ont été prédites par une analyse des scénarios à long terme pour les industries de l'eau et de l'électricité en 2030. Sur la base de cette analyse exhaustive, le chapitre 8 propose des recommandations avec un ou plusieurs des quatre quadrants du cadre AQAL (Théorie Intégrale) - pour améliorer 220 Conclusions générale et perspectives l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie, en se concentrant sur les arrangements institutionnels, les mesures gouvernementales et les activités des industries. 9.2 Recommandations pour les futures recherches Cette recherche a eu lieu au cours d'une période de changement significatif dans les industries de l'eau et de l'électricité. En particulier, le débat sur le changement climatique qui a gagné un élan considérable. Donc explorer les liens entre (l’eau, l’énergie et le changement climatique) ne faisait pas partie du champ d'application initial. Une meilleure compréhension des boucles de rétroaction entre les trois devraient être au centre de toute recherche future sur ce sujet. Cette recherche applique l'analyse entrées-sorties, qui est essentiellement une approche de modélisation (up-bottom) de haut en bas. Les secteurs de l'eau et de l'électricité dans les modèles d'entrées-sorties ont été explorés afin de quantifier les liens entre les différents secteurs. Une suggestion possible serait de compléter l'analyse avec un modèle (bottomup) de sorte que les liens entre l'eau et l'électricité dans les applications d'utilisation finale peuvent être examinés, par exemple, la quantité d'électricité par rapport au gaz utilisé pour l'eau chaude sanitaire ou le montant de l'eau nécessaire pour les procédés industriels par rapport à leur consommation d'énergie. Les tableaux d'entrées-sorties séparent l'industrie de l'électricité selon les secteurs de production. Les données d'entrée et de sortie pour le transport et la distribution ont été réparties entre les secteurs de la production, selon la composition de la production et de l'emplacement dans le réseau. Une alternative serait de créer des secteurs de transport et de distribution distincts, de sorte que les flux de matières, de l'eau et de l'énergie au sein de l'industrie de l'électricité peuvent être plus précisément quantifiés. Les données d'entrée-sortie pour les secteurs de l'eau et de l'électricité ont été explorées en grande partie en fonction des dépenses de fonctionnement et dans le cas de certains secteurs de l'électricité en fonction de la composition de la production. Une approche plus précise serait d'obtenir des données d'exploitation et de maintenance réelles pour les différentes technologies de production (cette approche a été utilisée pour la plupart des nouveaux secteurs de l'électricité dans l'analyse de scénarios). Les modèles d'entrées-sorties de 2000 et 2011 sont statiques et fournissent donc un aperçu des relations entre l'eau et l’électricité (et l'énergie en général). Il y avait deux principales raisons d'adopter cette approche. Tout d'abord, les tableaux originaux d'entrées- sorties 221 Conclusions générale et perspectives avaient fortement associées les catégories de la demande finale qui ont empêché l'ajout des variables pour capturer la relation dynamique entre l'investissement et l'augmentation de la capacité. Deuxièmement, une approche dynamique exige une série de modèles d'entréesortie à des intervalles de temps réguliers, idéalement sur une base annuelle. Cependant, il y avait un manque de données sur l'utilisation de l'eau en Algérie. Avec l’amélioration de la qualité de collecte de données, il peut être possible de développer des modèles dynamiques dans le futur. L'analyse empirique se concentre sur le cas de l’Algérie. Compte tenu de la portée internationale des politiques de l'eau et de l'énergie au cours de ces dernières années, cette recherche peut être prolongée pour l'élaboration de modèle d'entrée-sortie à l'échelle Maghrébin ou même Afrique du nord. La modélisation des scénarios pour 2030 est basée sur un modèle hybride de Leontief, à cause de l'absence de données sur les prix de l'eau nécessaires pour l'élaboration d'un modèle monétaire. Un modèle monétaire devrait fournir des indications supplémentaires sur les liens entre l'eau et l'électricité, tels que l'impact des hausses de prix sur la demande de l'eau et l'électricité, l'impact des investissements dans différents secteurs de l'eau et de l'électricité sur la production économique, la génération de revenus et de l'emploi, ou l'impact des différents régimes fiscaux. Le modèle hybride de Leontief de 2030 pour les nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité a été développé avec l'intention d'utiliser les données d'ingénierie les plus précises disponibles. Les données d'exploitation et de maintenance de certains secteurs, comme le secteur de la géothermie ne sont pas facilement disponibles pour le cas de l’Algérie, parce que la technologie est encore en phase d’exploration. Par conséquent, les tableaux d'entrée-sortie pour certains secteurs pourraient nécessiter une révision une fois que des données plus précises seront disponibles. Les scénarios présentés dans cette étude sont basées sur les politiques et les informations d’eau et d'énergie existantes concernant les plans futurs d'investissement dans les deux industries. A cause de la nature évolutive des deux industries, les scénarios peuvent nécessiter un raffinage dans le futur, afin d'être en conformité avec les futurs paramètres de stratégie du gouvernement. Il est également possible d'élargir l'analyse pour inclure les compromis entre l'eau et d'autres formes d'énergie. 222 Conclusions générale et perspectives Le calcul des élasticités prix propres et croisées a été entravé par un manque de données de l'utilisation de l'eau. Avec l’amélioration de la qualité de collecte de données sur l'eau, il y aura plus de possibilité d'adoption de méthodes économétriques plus complexes. Une autre approche serait de se concentrer sur une localité et secteur spécifique, afin de limiter les efforts de collecte de données à une taille gérable, avec la coopération des fournisseurs d'eau et d'énergie spécifiques. Une telle étude pourrait se concentrer sur l'eau et l'électricité dans le secteur résidentiel, ou les interactions entre les eaux de surface, les eaux souterraines et l'électricité. L'eau et l'énergie continueront d'être essentielles pour le développement économique et le bien-être social. Comprendre les liens entre les deux est d'une importance capitale. J’espéré que cette recherche a fournit une base pour poursuivre les recherches qui ne peuvent être que de grande importance contemporaine. A un niveau plus profond, il est à espérer que cette recherche a démontré que les actions humaines isolées ne sont pas isolées de conséquences. Une approche intégrée, holistique peut conduire à des résultats meilleurs et plus durables pour le plus grand bien de la société. 223 Références Bibliographiques [1] ABS 2006a, Australian Bureau of Statistics (ABS), 2006 Year book of Australia, Commonwealth of Australia, Canberra. [2] MAJDOUB R., DRIDI L., M’NASRI S. caractérisation de la nappe profonde gafsa nord suite a la surexploitation des eaux souterraines; Université de Sousse, Tunisie ; Larhyss Journal, ISSN 1112-3680, n°17, Mars 2014, pp. 179-192 [3] Le Guide de l’Élu est édité par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Il comprend quatre livrets : énergie, eau et assainissement, communications et déchets. Edition 2014-2015. [4] http://www.mre.dz/index_fr.php mise à jour 12/2014 [5] Malik, R.P.S. 2002, 'Water-energy nexus in resource-poor economies: The Indian experience', International Journal of Water Resources Development, vol. 18, no. 1, pp. 47-58. 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Holons émergent Holons émergent holarchiquement Chaque holon émergeant dépasse et inclue son prédécesseur (s). Les ensembles inférieurs les Possibilités de la plus élevée; les ensembles plus les probabilités de la partie inférieure. 7. Le nombre de niveaux d'une hiérarchie qui détermine si il est «faible» ou «profond»; le nombre de holons sur un niveau donné est appeler sa «durée». 8. Chaque niveau successif de l'évolution produit une plus grande profondeur et moins d'envergure. 9. Ajout I. Plus un holon est profond, plus son degré de conscience est supérieur. (9) 10. Détruisez tout type de Holon, vous détruirez tous les holons dessus et aucun des holons dessous(10) 11. holarchies co-évoluent. (11) 12. Le micro est en échange relationnel avec la macro à tous les niveaux de sa profondeur. (12) 13. Evolution a une direction. (13) 14. a) complexité croissante; (14) b) l'augmentation de la différenciation / intégration; (15) c) l'augmentation de l'organisation / structuration; (16) d) accroître l'autonomie relative; (17) e) l'augmentation de telos. (18) 15. Ajout II. Chaque holon émet une reconnaissance de dette à Kosmos. (19) 16. Ajout III. Toutes les reconnaissances de dette sont rachetées dans le vide. (20) 230 Annexes Annexe 2 Matrices des coefficients d’entrées-sorties Cette annexe présente les coefficients d’entrées-sorties pour cette recherche. Tableau A- 1 La classification sectorielle et le modèle des unités hybride adoptée par cette recherche. Secteur de Production 1 Agriculture, sylviculture, pêche 2 Hydrocarbures 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 Services et Travx. Pub. Mines et carriers ISMMEE Matériaux de Construction BTPH Chimie, Plastiques, Caoutchouc Industries Agro-alimentaires Textiles, confection, bonnèterie Cuirs et Chaussures Bois, Papiers et lieges Industries diverses Transport et communications Hôtels –café- restaurants Services fournis aux entreprises Services fournis aux ménages Electricité (Turbine à gaz) Electricité (Turbine à vapeur) Electricité (Cycle combiné) Diesel Hydroélectricité autres énergies renouvelables Fourniture de gaz en détail Eau (Irrigation) Eau (Potable) Assainissement Abbreviation AG HYD Hybrid model Units M DA PJ STB MC ISMMEE MC BTPH CPC IAA TCB CC BPL ID TC HCR CFE CFE TG TV CC DSL HYDRO ER GAZ EIR EPOT ASS M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA M DA PJ PJ PJ PJ PJ PJ PJ ML ML ML 231 Annexes Tableau A-2 2000 Les coefficients directs du modèle hybride de Leontief 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 18 17 19 20 21 22 23 24 25 26 27 . 1 2 0.1093 1.0338 - 0.0000 0.0001 25.5803 0.0213 0.7868 0.0018 0.3998 0.0045 2.3264 0.0000 0.0000 0.0355 9.1552 0.0011 0.6287 0.0003 6.4694 0.0033 6.4782 0.0009 5.0311 0.0095 14.5298 0.0014 0.9901 0.0000 0.0016 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.3116 - 0.7019 0.0009 1.4669 0.0042 2.2180 0.0580 20.1406 3 0.0001 0.1081 0.0015 0.0005 0.0029 0.0000 0.0183 0.0035 0.0100 0.0129 0.0018 0.0255 0.0016 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0020 0.0020 0.0063 0.0320 4 0.1652 0.0000 0.0000 0.0986 0.0024 0.0226 0.0000 0.0256 0.0083 0.0015 0.0241 0.0001 0.0019 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0020 0.0001 0.0500 5 0.0234 0.0000 0.0000 0.0183 0.1166 0.0166 0.0000 0.0254 0.0002 0.0012 0.0040 0.0000 0.0009 0.0018 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0059 0.0001 0.0459 6 7 8 0.0124 0.0673 0.0673 0.0000 0.0004 6.4129 6.4129 0.0016 0.4778 0.4778 0.0013 0.8446 0.8446 0.0970 5.5349 5.5349 0.0000 0.0636 0.0009 - 0.0719 0.0265 80.0934 80.0934 0.0038 0.7096 0.7096 0.0039 0.7715 0.7715 0.0085 3.3527 3.3527 0.0002 0.4164 0.4164 0.0103 2.3007 2.3007 0.0005 0.2837 0.2837 0.0000 0.0038 0.0009 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 - 0.0068 0.0011 0.0019 2.1198 0.0003 0.2018 0.2018 0.0488 83.0823 83.0823 9 0.0030 0.0000 0.0084 0.0100 0.0040 0.0220 0.0000 0.0000 0.2430 0.0061 0.0118 0.0167 0.0001 0.0014 0.0011 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0017 0.0001 0.0502 10 0.0010 0.0000 0.0667 0.0003 0.0011 0.0190 0.0000 0.0000 0.0307 0.1159 0.0129 0.0164 0.0001 0.0021 0.0006 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0012 0.0005 0.0232 11 0.0005 0.0000 0.0149 0.0002 0.0011 0.0026 0.0000 0.0000 0.0173 0.0109 0.2510 0.0048 0.0005 0.0050 0.0006 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0036 0.0000 0.0002 0.0340 12 0.0003 0.0000 0.0010 0.0005 0.0051 0.0173 0.0000 0.0000 0.0204 0.0092 0.1981 0.1373 0.0003 0.0086 0.0042 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0025 0.0001 0.0408 13 0.0001 0.0001 0.0007 0.0010 0.0116 0.0000 0.0245 0.0041 0.0558 0.0370 0.1046 0.0155 0.0061 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0006 0.0002 0.0676 14 0.0001 0.0035 0.0002 0.0009 0.0105 0.0000 0.0256 0.0027 0.0942 0.0270 0.0014 0.1140 0.0016 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0007 0.0001 0.0746 15 0.0025 0.0000 0.0225 0.0012 0.0114 0.1291 0.0000 0.0462 0.0054 0.0991 0.0495 0.0013 0.0049 0.0070 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0021 0.0001 0.0692 16 0.2389 2.6575 0.0861 2.0289 1.3000 8.8239 0.0037 58.9212 83.0030 11.6531 27.0508 0.4030 343.742 0.52057 0.0719 93.8255 3.6296 15.7472 170.672 0 232 Annexes Tableau A-2 2000 Les coefficients directs du modèle hybride de Leontief (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 . 17 0.2409 0.0869 2.0461 1.3110 8.8987 3.6067 59.4207 83.7066 11.7519 27.2801 0.4064 346.656 0.52497 0.0725 4.1983 15.8807 172.118 9 18 0.2409 0.0869 2.0461 1.3110 8.8987 3.1937 59.4207 83.7066 11.7519 27.2801 0.4064 346.656 0.52497 0.0725 4.1983 15.8807 172.118 9 19 0.2388 0.0861 2.0283 1.2996 8.8212 58.9037 82.9783 11.6496 27.0428 0.4029 343.640 0.52035 0.2552 15.7425 170.621 3 20 0.0888 0.0320 0.7544 0.4833 3.2808 21.9076 30.8616 4.3328 10.0578 0.1498 127.807 8 0.1935 0.0012 2.9160 5.8550 63.4580 21 22 0.2905 0.0034 0.1048 0.0208 2.4678 0.4321 1.5812 0.4163 10.7326 4.9449 - 0.0019 71.6670 24.3683 100.958 5.3464 14.17392 1.7027 32.9024 6.0144 0.4902 0.0805 418.101 2.0580 0.63311 0.4439 - 0.0003 - 0.0000 - 0.0000 - 0.0000 - 0.0000 - 0.0284 - 2.9956 19.1536 1.4864 207.591 22.2729 8 23 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0007 0.0002 0.0001 0.0006 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 24 0.0000 0.0013 0.0005 0.0002 0.0026 0.0000 0.0188 0.0057 0.0015 0.0176 0.0001 0.0033 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0002 0.0107 25 0.0000 0.0021 0.0008 0.0003 0.0043 0.0000 0.0310 0.0094 0.0025 0.0289 0.0002 0.0054 0.0002 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0004 0.0176 26 0.0004 0.0048 0.0003 0.0012 0.0249 0.0000 0.0087 0.0517 0.0110 0.0432 0.0004 0.0258 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 0.0000 0.0005 0.0532 27 0.0000 0.0000 0.0011 0.0012 0.0460 0.0000 0.0039 0.0025 0.0012 0.0039 0.0028 0.0043 0.0014 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0005 0.0372 233 Annexes Tableau A-3 2000 Les coefficients totaux du modèle hybride de Leontief 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 1.1287 0.0000 0.0014 0.0282 0.0031 0.0159 0.0000 0.0000 0.0586 0.0037 0.0072 0.0098 0.0024 0.0149 0.0020 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.3517 0.0005 0.0011 0.0108 0.0821 2 1.8002 1.0055 29.6600 1.5919 0.8824 7.8388 0.0004 0.0002 16.6283 2.4320 15.9824 11.0983 6.3235 19.9160 1.3101 0.0020 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0001 0.5609 1.1980 1.5463 7.8351 30.7992 3 0.0013 0.0000 1.1231 0.0030 0.0015 0.0135 0.0000 0.0000 0.0341 0.0074 0.0279 0.0227 0.0038 0.0367 0.0023 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 0.0030 0.0023 0.0181 0.0545 4 0.2081 0.0000 0.0021 1.1159 0.0044 0.0396 0.0000 0.0000 0.0542 0.0131 0.0154 0.0368 0.0019 0.0081 0.0013 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0648 0.0028 0.0002 0.0083 0.0861 5 0.0351 0.0000 0.0010 0.0250 1.1327 0.0291 0.0000 0.0000 0.0443 0.0021 0.0067 0.0093 0.0009 0.0040 0.0024 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0109 0.0071 0.0000 0.0055 0.0668 6 0.0170 0.0000 0.0020 0.0041 0.0024 1.1168 0.0000 0.0000 0.0445 0.0067 0.0136 0.0151 0.0014 0.0160 0.0010 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0053 0.0026 0.0000 0.0072 0.0694 7 1.9948 0.0130 10.6656 3.3735 2.7514 24.8485 1.0732 0.0776 131.041 4.58951 11.0006 15.5807 7.6616 9.9990 1.1478 0.0048 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0000 0.0080 0.6216 3.5644 0.0663 11.3923 135.911 1 8 1.7113 0.0035 9.0400 2.9042 2.3749 21.3982 0.0055 1.0007 113.827 3.61512 9.1424 13.2108 6.5853 7.3240 0.9791 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0015 0.5332 0.8246 0.0348 9.6443 117.471 7 9 0.0088 0.0000 0.0144 0.0164 0.0069 0.0431 0.0000 0.0000 1.3302 0.0118 0.0317 0.0303 0.0013 0.0068 0.0020 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0027 0.0030 0.0001 0.0094 0.0850 10 0.0026 0.0000 0.0863 0.0020 0.0024 0.0327 0.0000 0.0000 0.0547 1.1339 0.0314 0.0281 0.0029 0.0091 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0008 0.0022 0.0002 0.0081 0.0491 11 0.0017 0.0000 0.0256 0.0015 0.0024 0.0127 0.0000 0.0000 0.0378 0.0188 1.3429 0.0127 0.0024 0.0134 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0057 0.0002 0.0083 0.0627 12 0.0021 0.0000 0.0090 0.0023 0.0079 0.0330 0.0000 0.0000 0.0449 0.0178 0.3133 1.1659 0.0018 0.0168 0.0055 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0007 0.0046 0.0001 0.0075 0.0742 13 0.0015 0.0000 0.0035 0.0023 0.0024 0.0260 0.0000 0.0000 0.0450 0.0087 0.1029 0.0530 1.1179 0.0236 0.0075 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0016 0.0000 0.0062 0.0958 14 0.0013 0.0000 0.0084 0.0016 0.0022 0.0239 0.0000 0.0000 0.0468 0.0074 0.1552 0.0400 0.0029 1.1328 0.0024 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 0.0018 0.0000 0.0055 0.1042 15 0.0068 0.0000 0.0300 0.0039 0.0147 0.1569 0.0000 0.0000 0.0776 0.0114 0.1558 0.0654 0.0030 0.0125 1.0080 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0021 0.0037 0.0001 0.0068 0.1024 16 9.1890 2.8844 99.1537 11.5447 7.7229 79.1646 0.0125 0.0022 174.6762 119.5715 144.9463 102.6251 29.5959 489.4497 6.7177 1.0844 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 0.0000 0.0015 2.8632 106.8906 8.4010 77.9887 379.6102 234 Annexes Tableau A-3 2000 Les coefficients totaux du modèle hybride de Leontief (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 11.7633 0.0556 55.5124 20.0342 15.8713 153.0925 4.1804 0.3030 634.4230 130.6741 141.8281 129.7055 41.3080 474.6457 7.4179 0.0199 1.0782 0.0000 0.0000 0.0012 0.0000 0.0322 3.6653 20.7002 0.3187 99.9769 820.2661 18 10.8749 0.0498 50.7619 18.5317 14.6459 142.0250 3.7025 0.2685 576.0573 128.6299 136.9285 122.7659 37.8955 470.1921 6.9066 0.0177 0.0000 1.0782 0.0000 0.0011 0.0000 0.0286 3.3885 19.1127 0.2892 94.9028 759.7314 19 3.6810 0.0045 12.8946 6.3537 4.7526 51.8866 0.0066 0.0013 114.666 103.7040 91.02950 63.4585 10.5840 400.621 2.71493 0.0010 0.0000 0.0000 1.0000 0.0001 0.0000 0.0011 1.1470 2.3791 0.0558 51.1753 268.160 0 20 1.3723 0.0017 4.8091 2.3692 1.7714 19.3393 0.0025 0.0005 42.7758 38.6377 33.9236 23.6929 3.9425 149.194 1.01195 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 1.0012 0.0000 0.0004 0.4276 3.7120 0.0208 19.0653 99.9033 21 4.4785 0.0054 15.6878 7.7301 5.7822 63.1274 0.0080 0.0016 139.503 5 126.172 4 110.750 9 77.2019 12.8772 487.426 3.30319 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 1.0000 0.0013 1.3954 2.5839 0.0679 62.2630 326.260 0 22 1.2409 0.0018 1.6599 2.1364 1.6017 18.3396 0.0064 0.0006 41.9109 9.0653 10.2709 15.8390 5.9676 7.4402 1.0140 0.0006 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0295 0.3867 3.7465 0.0156 17.6550 53.5674 23 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0002 0.0000 0.0000 0.0010 0.0003 0.0003 0.0008 0.0000 0.0002 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0006 24 0.0006 0.0000 0.0027 0.0012 0.0006 0.0065 0.0000 0.0000 0.0275 0.0076 0.0096 0.0223 0.0005 0.0055 0.0003 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 1.0006 0.0000 0.0033 0.0173 25 0.0009 0.0000 0.0042 0.0019 0.0010 0.0106 0.0000 0.0000 0.0450 0.0124 0.0155 0.0365 0.0007 0.0084 0.0005 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0007 1.0000 0.0053 0.0278 26 0.0017 0.0000 0.0111 0.0013 0.0023 0.0383 0.0000 0.0000 0.0216 0.0611 0.0364 0.0559 0.0016 0.0330 0.0018 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0011 0.0000 1.0086 0.0726 27 0.0018 0.0000 0.0010 0.0026 0.0020 0.0605 0.0000 0.0000 0.0119 0.0052 0.0074 0.0092 0.0042 0.0092 0.0018 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0006 0.0010 0.0000 0.0144 1.0531 235 Annexes Tableau A-4 2000 Les coefficients directs du modèle monétaire de Leontief 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 0.1093 0.0001 0.0213 0.0018 0.0045 0.0073 0.0355 0.0011 0.0003 0.0033 0.0009 0.0095 0.0014 0.0049 0.0000 0.0000 0.0003 0.0000 0.0049 0.0017 0.0042 0.0580 2 0.0007 0.0000 0.0168 0.0005 0.0003 0.0015 0.0000 0.0060 0.0004 0.0042 0.0042 0.0033 0.0095 0.0006 0.0197 0.0000 0.0000 0.0013 0.0000 0.0005 0.0017 0.0015 0.0132 3 0.0001 0.1081 0.0015 0.0005 0.0029 0.0001 0.0183 0.0035 0.0100 0.0129 0.0018 0.0255 0.0016 0.0279 0.0000 0.0000 0.0018 0.0000 0.0022 0.0036 0.0063 0.0320 4 0.1652 0.0004 0.0000 0.0986 0.0024 0.0226 0.0007 0.0256 0.0083 0.0015 0.0241 0.0001 0.0019 0.0004 0.0060 0.0000 0.0000 0.0004 0.0000 0.0089 0.0022 0.0001 0.0500 5 0.0234 0.0002 0.0000 0.0183 0.1166 0.0166 0.0007 0.0254 0.0002 0.0012 0.0040 0.0000 0.0009 0.0018 0.0079 0.0000 0.0000 0.0005 0.0000 0.0064 0.0064 0.0001 0.0459 6 0.0124 0.0002 0.0004 0.0016 0.0013 0.0970 0.0004 0.0265 0.0038 0.0039 0.0085 0.0002 0.0103 0.0005 0.0078 0.0000 0.0000 0.0005 0.0000 0.0021 0.0003 0.0488 7 0.0000 0.0007 0.0000 0.0001 0.0006 0.0636 0.0098 0.0084 0.0001 0.0001 0.0003 0.0000 0.0002 0.0000 0.0073 0.0000 0.0000 0.0005 0.0000 0.0138 0.0002 0.0000 0.0087 8 0.0001 0.0049 0.0004 0.0006 0.0043 0.0070 0.0616 0.0005 0.0006 0.0026 0.0003 0.0018 0.0002 0.0126 0.0000 0.0000 0.0008 0.0000 0.0165 0.0002 0.0639 9 0.0030 0.0004 0.0084 0.0100 0.0040 0.0220 0.0127 0.0032 0.2430 0.0061 0.0118 0.0167 0.0001 0.0014 0.0011 0.0095 0.0000 0.0000 0.0006 0.0000 0.0365 0.0018 0.0001 0.0502 10 0.0010 0.0035 0.0667 0.0003 0.0011 0.0190 0.0018 0.0000 0.0307 0.1159 0.0129 0.0164 0.0001 0.0021 0.0006 0.0223 0.0000 0.0000 0.0014 0.0000 0.0784 0.0013 0.0005 0.0232 11 0.0005 0.0247 0.0149 0.0002 0.0011 0.0026 0.0013 0.0079 0.0173 0.0109 0.2510 0.0048 0.0005 0.0050 0.0006 0.0638 0.0000 0.0000 0.0020 0.0041 0.0001 0.0485 0.0039 0.0001 0.0002 0.0340 12 0.0003 0.0000 0.0010 0.0005 0.0051 0.0173 0.0005 0.0000 0.0204 0.0092 0.1981 0.1373 0.0003 0.0086 0.0042 0.0066 0.0000 0.0000 0.0004 0.0000 0.0053 0.0027 0.0001 0.0408 13 0.0001 0.0001 0.0007 0.0010 0.0116 0.0001 0.0245 0.0041 0.0558 0.0370 0.1046 0.0155 0.0061 0.0097 0.0000 0.0000 0.0006 0.0000 0.0027 0.0006 0.0002 0.0676 14 0.0001 0.0035 0.0002 0.0009 0.0105 0.0004 0.0256 0.0027 0.0942 0.0270 0.0014 0.1140 0.0016 0.0053 0.0000 0.0000 0.0003 0.0000 0.0019 0.0007 0.0001 0.0746 15 0.0025 0.0001 0.0225 0.0012 0.0114 0.1291 0.0001 0.0462 0.0054 0.0991 0.0495 0.0013 0.0049 0.0070 0.0003 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0017 0.0023 0.0001 0.0692 16 0.0000 0.2219 0.0000 0.0001 0.0001 0.0005 0.0019 0.0032 0.0045 0.0006 0.0015 0.0000 0.0188 0.0000 0.0719 0.0056 0.0004 0.0009 0.0093 236 Annexes Tableau A-4 2000 Les coefficients directs du modèle monétaire de Leontief (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.4152 0.0007 0.0010 0.0001 0.0003 0.0000 0.0042 0.0000 0.0725 0.0001 0.0002 0.0021 18 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0003 1.1717 0.0023 0.0032 0.0004 0.0010 0.0000 0.0133 0.0000 0.0725 0.0002 0.0006 0.0066 19 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0005 0.0032 0.0045 0.0006 0.0015 0.0000 0.0188 0.0000 0.0000 0.0009 0.0093 20 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0012 0.0017 0.0002 0.0006 0.0000 0.0070 0.0000 0.0012 0.0002 0.0003 0.0035 21 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0006 0.0039 0.0055 0.0008 0.0018 0.0000 0.0229 0.0000 0.0010 0.0114 22 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0009 0.0013 0.0003 0.0001 0.0003 0.0000 0.0001 0.0000 0.0003 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0284 0.0002 0.0001 0.0012 23 0.0001 0.0031 0.0012 0.0004 0.0061 0.0014 0.0443 0.0135 0.0035 0.0413 0.0003 0.0077 0.0003 0.0231 0.0000 0.0000 0.0015 0.0000 0.0005 0.0006 0.0251 24 0.0000 0.0012 0.0005 0.0001 0.0024 0.0013 0.0174 0.0053 0.0014 0.0162 0.0001 0.0030 0.0001 0.0209 0.0000 0.0000 0.0013 0.0000 0.0002 0.0002 0.0098 25 0.0000 0.0012 0.0005 0.0001 0.0023 0.0003 0.0170 0.0052 0.0013 0.0159 0.0001 0.0029 0.0001 0.0055 0.0000 0.0000 0.0004 0.0000 0.0002 0.0002 0.0096 26 0.0004 0.0048 0.0003 0.0012 0.0249 0.0031 0.0087 0.0517 0.0110 0.0432 0.0004 0.0258 0.0012 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0004 0.0000 0.0005 0.0532 27 0.0000 0.0000 0.0011 0.0012 0.0460 0.0004 0.0039 0.0025 0.0012 0.0039 0.0028 0.0043 0.0014 0.0050 0.0000 0.0000 0.0003 0.0000 0.0039 0.0005 0.0005 0.0372 . 237 Annexes Tableau A-5 2000 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Leontief 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 1.1287 0.0022 0.0014 0.0282 0.0031 0.0159 0.0167 0.0004 0.0586 0.0037 0.0072 0.0098 0.0024 0.0149 0.0020 0.0089 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0000 0.0039 0.0055 0.0005 0.0020 0.0108 0.0821 2 0.0012 1.0055 0.0194 0.0010 0.0006 0.0051 0.0024 0.0001 0.0109 0.0016 0.0105 0.0073 0.0041 0.0130 0.0009 0.0234 0.0000 0.0000 0.0000 0.0014 0.0000 0.0013 0.0000 0.0009 0.0018 0.0051 0.0202 3 0.0013 0.0092 1.1231 0.0030 0.0015 0.0135 0.0096 0.0004 0.0341 0.0074 0.0279 0.0227 0.0038 0.0367 0.0023 0.0381 0.0000 0.0000 0.0001 0.0023 0.0000 0.0040 0.0000 0.0032 0.0041 0.0181 0.0545 4 0.2081 0.0036 0.0021 1.1159 0.0044 0.0396 0.0119 0.0004 0.0542 0.0131 0.0154 0.0368 0.0019 0.0081 0.0013 0.0123 0.0000 0.0000 0.0000 0.0007 0.0000 0.0150 0.0010 0.0031 0.0004 0.0083 0.0861 5 0.0351 0.0032 0.0010 0.0250 1.1327 0.0291 0.0056 0.0002 0.0443 0.0021 0.0067 0.0093 0.0009 0.0040 0.0024 0.0123 0.0000 0.0000 0.0000 0.0007 0.0000 0.0103 0.0002 0.0077 0.0001 0.0055 0.0668 6 0.0170 0.0034 0.0020 0.0041 0.0024 1.1168 0.0070 0.0003 0.0445 0.0067 0.0136 0.0151 0.0014 0.0160 0.0010 0.0125 0.0000 0.0000 0.0000 0.0007 0.0000 0.0035 0.0001 0.0028 0.0001 0.0072 0.0694 7 0.0002 0.0021 0.0011 0.0004 0.0003 0.0026 1.0732 0.0105 0.0137 0.0005 0.0011 0.0016 0.0008 0.0010 0.0001 0.0092 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0000 0.0161 0.0000 0.0004 0.0000 0.0012 0.0142 8 0.0013 0.0041 0.0070 0.0022 0.0018 0.0165 0.0403 1.0007 0.0876 0.0028 0.0070 0.0102 0.0051 0.0056 0.0008 0.0174 0.0000 0.0000 0.0000 0.0010 0.0000 0.0221 0.0000 0.0007 0.0000 0.0074 0.0904 9 0.0088 0.0055 0.0144 0.0164 0.0069 0.0431 0.0242 0.0047 1.3302 0.0118 0.0317 0.0303 0.0013 0.0068 0.0020 0.0189 0.0000 0.0000 0.0001 0.0011 0.0000 0.0538 0.0000 0.0032 0.0001 0.0094 0.0850 10 0.0026 0.0124 0.0863 0.0020 0.0024 0.0327 0.0199 0.0006 0.0547 1.1339 0.0314 0.0281 0.0029 0.0091 0.0012 0.0346 0.0000 0.0000 0.0001 0.0021 0.0000 0.0960 0.0000 0.0024 0.0004 0.0081 0.0491 11 0.0017 0.0547 0.0256 0.0015 0.0024 0.0127 0.0112 0.0108 0.0378 0.0188 1.3429 0.0127 0.0024 0.0134 0.0012 0.0966 0.0000 0.0000 0.0027 0.0058 0.0001 0.0707 0.0000 0.0062 0.0003 0.0083 0.0627 12 0.0021 0.0152 0.0090 0.0023 0.0079 0.0330 0.0078 0.0027 0.0449 0.0178 0.3133 1.1659 0.0018 0.0168 0.0055 0.0329 0.0000 0.0000 0.0006 0.0020 0.0000 0.0258 0.0000 0.0049 0.0001 0.0075 0.0742 13 0.0015 0.0074 0.0035 0.0023 0.0024 0.0260 0.0050 0.0010 0.0450 0.0087 0.1029 0.0530 1.1179 0.0236 0.0075 0.0215 0.0000 0.0000 0.0002 0.0013 0.0000 0.0116 0.0000 0.0017 0.0001 0.0062 0.0958 14 0.0013 0.0083 0.0084 0.0016 0.0022 0.0239 0.0056 0.0014 0.0468 0.0074 0.1552 0.0400 0.0029 1.1328 0.0024 0.0198 0.0000 0.0000 0.0003 0.0012 0.0000 0.0132 0.0000 0.0020 0.0001 0.0055 0.1042 15 0.0068 0.0077 0.0300 0.0039 0.0147 0.1569 0.0078 0.0015 0.0776 0.0114 0.1558 0.0654 0.0030 0.0125 1.0080 0.0164 0.0000 0.0000 0.0003 0.0010 0.0000 0.0145 0.0000 0.0040 0.0002 0.0068 0.1024 16 0.0005 0.2409 0.0054 0.0006 0.0004 0.0043 0.0066 0.0002 0.0096 0.0065 0.0079 0.0056 0.0016 0.0268 0.0004 1.0844 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 0.0000 0.0016 0.0000 0.0063 0.0008 0.0043 0.0208 238 Annexes Tableau A-5 2000 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Leontief (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.0001 0.0010 0.0007 0.0002 0.0002 0.0018 0.4812 0.0047 0.0076 0.0016 0.0017 0.0016 0.0005 0.0057 0.0001 0.0044 1.0782 0.0000 0.0000 0.0003 0.0000 0.0075 0.0000 0.0003 0.0000 0.0012 0.0098 18 0.0004 0.0029 0.0019 0.0007 0.0006 0.0054 1.3584 0.0134 0.0220 0.0049 0.0052 0.0047 0.0015 0.0180 0.0003 0.0124 0.0000 1.0782 0.0000 0.0007 0.0000 0.0212 0.0000 0.0008 0.0000 0.0036 0.0291 19 0.0002 0.0004 0.0007 0.0003 0.0003 0.0028 0.0035 0.0001 0.0063 0.0057 0.0050 0.0035 0.0006 0.0219 0.0001 0.0010 0.0000 0.0000 1.0000 0.0001 0.0000 0.0011 0.0000 0.0001 0.0000 0.0028 0.0147 20 0.0001 0.0001 0.0003 0.0001 0.0001 0.0011 0.0013 0.0000 0.0023 0.0021 0.0019 0.0013 0.0002 0.0082 0.0001 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 1.0012 0.0000 0.0004 0.0000 0.0002 0.0000 0.0010 0.0055 21 0.0002 0.0005 0.0009 0.0004 0.0003 0.0035 0.0042 0.0001 0.0076 0.0069 0.0061 0.0042 0.0007 0.0267 0.0002 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 1.0000 0.0014 0.0000 0.0002 0.0000 0.0034 0.0178 22 0.0001 0.0001 0.0001 0.0001 0.0001 0.0009 0.0032 0.0000 0.0022 0.0005 0.0005 0.0008 0.0003 0.0004 0.0001 0.0006 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0295 0.0000 0.0002 0.0000 0.0009 0.0028 23 0.0013 0.0071 0.0061 0.0027 0.0014 0.0151 0.0059 0.0004 0.0644 0.0177 0.0223 0.0522 0.0011 0.0122 0.0008 0.0292 0.0000 0.0000 0.0000 0.0017 0.0000 0.0056 1.0000 0.0013 0.0001 0.0076 0.0400 24 0.0005 0.0057 0.0025 0.0011 0.0005 0.0060 0.0032 0.0002 0.0254 0.0070 0.0088 0.0205 0.0004 0.0051 0.0003 0.0243 0.0000 0.0000 0.0000 0.0014 0.0000 0.0022 0.0000 1.0006 0.0000 0.0030 0.0159 25 0.0005 0.0019 0.0023 0.0010 0.0005 0.0058 0.0020 0.0002 0.0247 0.0068 0.0085 0.0200 0.0004 0.0046 0.0003 0.0076 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0000 0.0021 0.0000 0.0004 1.0000 0.0029 0.0153 26 0.0017 0.0026 0.0111 0.0013 0.0023 0.0383 0.0095 0.0004 0.0216 0.0611 0.0364 0.0559 0.0016 0.0330 0.0018 0.0066 0.0000 0.0000 0.0001 0.0004 0.0000 0.0086 0.0000 0.0012 0.0001 1.0086 0.0726 27 0.0018 0.0020 0.0010 0.0026 0.0020 0.0605 0.0066 0.0002 0.0119 0.0052 0.0074 0.0092 0.0042 0.0092 0.0018 0.0081 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0000 0.0057 0.0000 0.0010 0.0000 0.0144 1.0531 . 239 Annexes Tableau A-6 2000 Les coefficients directs du modèle monétaire de Ghosh 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 0.1093 0.0007 0.0121 0.0040 0.0034 0.0170 0.0351 0.0030 0.0003 0.0058 0.0030 0.0106 0.0048 0.0121 0.0122 0.0122 0.0131 0.0147 0.8976 0.0118 0.0022 0.0119 2 0.0003 0.0000 0.0336 0.0001 0.0002 0.0005 0.0000 0.0024 0.0005 0.0015 0.0031 0.0046 0.0043 0.0009 0.0201 0.0203 0.0203 0.0218 0.0244 0.0017 0.0049 0.0003 0.0011 3 0.0000 0.1081 0.0002 0.0002 0.0004 0.0000 0.0037 0.0020 0.0018 0.0047 0.0013 0.0058 0.0011 0.0141 0.0143 0.0143 0.0154 0.0172 0.0038 0.0051 0.0007 0.0013 4 0.2918 0.0016 0.0002 0.0986 0.0094 0.0298 0.0029 0.0448 0.0414 0.0023 0.0754 0.0006 0.0036 0.0025 0.0262 0.0264 0.0264 0.0284 0.0318 0.0710 0.0316 0.0001 0.0181 5 0.0106 0.0003 0.0000 0.0047 0.1166 0.0056 0.0007 0.0113 0.0002 0.0005 0.0032 0.0001 0.0004 0.0028 0.0088 0.0089 0.0089 0.0096 0.0107 0.0130 0.0240 0.0000 0.0042 6 0.0166 0.0007 0.0029 0.0012 0.0038 0.0970 0.0011 0.0351 0.0143 0.0047 0.0201 0.0008 0.0153 0.0025 0.0259 0.0261 0.0261 0.0281 0.0314 0.0235 0.0002 0.0134 7 0.0000 0.0014 0.0000 0.0001 0.0002 0.0636 0.2587 0.0036 0.0001 0.0000 0.0003 0.0001 0.0001 0.0000 0.0078 0.0079 0.0079 0.0085 0.0095 0.0267 0.0009 0.0000 0.0008 8 0.0000 0.0004 0.0000 0.0000 0.0001 0.0003 0.0010 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0005 0.0005 0.0006 0.0006 0.0012 0.0000 0.0002 9 0.0031 0.0009 0.0416 0.0057 0.0090 0.0166 0.0298 0.1965 0.2430 0.0174 0.0106 0.0298 0.0003 0.0016 0.0040 0.0238 0.0240 0.0240 0.0258 0.0289 0.1663 0.0155 0.0001 0.0104 10 0.0003 0.0030 0.1152 0.0001 0.0009 0.0050 0.0014 0.0002 0.0108 0.1159 0.0041 0.0103 0.0001 0.0008 0.0007 0.0196 0.0198 0.0198 0.0213 0.0238 0.1251 0.0037 0.0001 0.0017 11 0.0006 0.0676 0.0820 0.0001 0.0027 0.0022 0.0035 0.5446 0.0192 0.0345 0.2510 0.0096 0.0018 0.0062 0.0024 0.1776 0.1791 0.1791 1.0000 0.1929 0.2160 0.2454 0.0361 0.0006 0.0001 0.0078 12 0.0002 0.0001 0.0028 0.0002 0.0064 0.0073 0.0007 0.0001 0.0114 0.0147 0.0996 0.1373 0.0007 0.0054 0.0083 0.0093 0.0093 0.0093 0.0100 0.0113 0.0136 0.0125 0.0000 0.0047 13 0.0000 0.0001 0.0001 0.0007 0.0025 0.0001 0.0071 0.0034 0.0146 0.0192 0.1046 0.0051 0.0062 0.0071 0.0071 0.0071 0.0077 0.0086 0.0036 0.0015 0.0000 0.0041 14 0.0001 0.0155 0.0001 0.0018 0.0071 0.0009 0.0228 0.0070 0.0756 0.0432 0.0044 0.1140 0.0049 0.0119 0.0120 0.0120 0.0129 0.0144 0.0079 0.0055 0.0000 0.0138 15 0.0007 0.0000 0.0316 0.0002 0.0073 0.0278 0.0001 0.0132 0.0044 0.0254 0.0252 0.0013 0.0016 0.0070 0.0002 0.0002 0.0002 0.0002 0.0003 0.0022 0.0055 0.0000 0.0041 16 0.0000 0.2178 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0018 0.0013 0.0052 0.0002 0.0011 0.0000 0.0084 0.0000 0.0719 0.0186 0.0010 0.0002 0.0008 . 240 Annexes Tableau A-6 2000 Les coefficients directs du modèle monétaire de Ghosh (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0725 0.0000 0.0000 0.0000 18 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0725 0.0000 0.0000 0.0000 19 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 20 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0000 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 21 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 22 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0003 0.0002 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0002 0.0002 0.0002 0.0002 0.0284 0.0003 0.0000 0.0001 23 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0002 0.0000 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0003 0.0003 0.0003 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 24 0.0000 0.0007 0.0000 0.0000 0.0002 0.0004 0.0021 0.0018 0.0001 0.0035 0.0000 0.0004 0.0000 0.0063 0.0063 0.0063 0.0068 0.0076 0.0002 0.0000 0.0002 25 0.0000 0.0008 0.0000 0.0000 0.0003 0.0001 0.0025 0.0021 0.0002 0.0041 0.0001 0.0005 0.0001 0.0020 0.0020 0.0020 0.0022 0.0024 0.0002 0.0000 0.0003 26 0.0008 0.0438 0.0003 0.0049 0.0351 0.0138 0.0163 0.2753 0.0185 0.1442 0.0026 0.0539 0.0078 0.0003 0.0003 0.0003 0.0004 0.0004 0.0014 0.0066 0.0000 0.0005 0.0205 27 0.0002 0.0005 0.0030 0.0131 0.1680 0.0050 0.0189 0.0347 0.0052 0.0335 0.0459 0.0233 0.0241 0.0602 0.0607 0.0607 0.0654 0.0733 0.0856 0.0212 0.0012 0.0372 241 Annexes Tableau A-7 2000 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Ghosh 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 1.1287 0.0054 0.0071 0.0159 0.0069 0.0118 0.0387 0.0249 0.0579 0.0105 0.0064 0.0173 0.0082 0.0166 0.0069 0.0221 0.0223 0.0223 0.0064 0.0223 0.0249 0.0174 1.0131 0.0043 0.0135 0.0057 0.0168 2 0.0005 1.0055 0.0390 0.0002 0.0005 0.0016 0.0023 0.0035 0.0044 0.0018 0.0038 0.0053 0.0058 0.0059 0.0012 0.0239 0.0241 0.0241 0.0038 0.0241 0.0269 0.0024 0.0004 0.0029 0.0052 0.0011 0.0017 3 0.0003 0.0046 1.1231 0.0003 0.0007 0.0021 0.0046 0.0053 0.0069 0.0043 0.0051 0.0082 0.0027 0.0083 0.0016 0.0193 0.0195 0.0195 0.0051 0.0195 0.0218 0.0036 0.0002 0.0055 0.0058 0.0020 0.0023 4 0.3677 0.0154 0.0184 1.1159 0.0173 0.0522 0.0487 0.0444 0.0946 0.0655 0.0242 0.1150 0.0114 0.0159 0.0078 0.0536 0.0541 0.0541 0.0242 0.0541 0.0605 0.1190 0.3300 0.0449 0.0047 0.0078 0.0311 5 0.0159 0.0035 0.0021 0.0064 1.1327 0.0098 0.0059 0.0069 0.0198 0.0027 0.0027 0.0075 0.0014 0.0020 0.0038 0.0138 0.0139 0.0139 0.0027 0.0139 0.0156 0.0210 0.0143 0.0289 0.0003 0.0013 0.0062 6 0.0227 0.0110 0.0131 0.0031 0.0071 1.1168 0.0217 0.0260 0.0589 0.0253 0.0162 0.0357 0.0064 0.0238 0.0047 0.0414 0.0418 0.0418 0.0162 0.0418 0.0467 0.0212 0.0204 0.0315 0.0006 0.0051 0.0190 7 0.0001 0.0022 0.0023 0.0001 0.0003 0.0008 1.0732 0.2790 0.0058 0.0006 0.0004 0.0012 0.0012 0.0005 0.0002 0.0098 0.0099 0.0099 0.0004 0.0099 0.0111 0.0313 0.0001 0.0014 0.0000 0.0003 0.0013 8 0.0000 0.0002 0.0006 0.0000 0.0001 0.0002 0.0015 1.0007 0.0014 0.0001 0.0001 0.0003 0.0003 0.0001 0.0000 0.0007 0.0007 0.0007 0.0001 0.0007 0.0008 0.0016 0.0000 0.0001 0.0000 0.0001 0.0003 9 0.0089 0.0136 0.0711 0.0094 0.0154 0.0326 0.0568 0.2916 1.3302 0.0336 0.0285 0.0542 0.0046 0.0076 0.0071 0.0474 0.0478 0.0478 0.0285 0.0478 0.0535 0.2449 0.0080 0.0270 0.0007 0.0051 0.0176 10 0.0009 0.0107 0.1491 0.0004 0.0019 0.0086 0.0164 0.0136 0.0192 1.1339 0.0099 0.0176 0.0035 0.0036 0.0015 0.0304 0.0307 0.0307 0.0099 0.0307 0.0343 0.1531 0.0008 0.0071 0.0009 0.0015 0.0036 11 0.0019 0.1496 0.1402 0.0010 0.0059 0.0107 0.0292 0.7471 0.0420 0.0596 1.3429 0.0253 0.0091 0.0167 0.0049 0.2691 0.2715 0.2715 1.3429 0.2715 0.3038 0.3581 0.0017 0.0576 0.0027 0.0050 0.0144 12 0.0012 0.0209 0.0247 0.0007 0.0098 0.0140 0.0103 0.0935 0.0251 0.0285 0.1576 1.1659 0.0035 0.0105 0.0109 0.0461 0.0465 0.0465 0.1576 0.0465 0.0520 0.0656 0.0011 0.0232 0.0004 0.0022 0.0086 13 0.0004 0.0053 0.0050 0.0004 0.0016 0.0057 0.0034 0.0181 0.0131 0.0072 0.0269 0.0275 1.1179 0.0077 0.0076 0.0156 0.0158 0.0158 0.0269 0.0158 0.0176 0.0153 0.0004 0.0042 0.0001 0.0010 0.0058 14 0.0012 0.0182 0.0371 0.0008 0.0044 0.0161 0.0118 0.0791 0.0418 0.0188 0.1246 0.0638 0.0089 1.1328 0.0075 0.0443 0.0447 0.0447 0.1246 0.0447 0.0500 0.0536 0.0011 0.0149 0.0005 0.0026 0.0192 15 0.0020 0.0054 0.0423 0.0006 0.0094 0.0338 0.0052 0.0275 0.0221 0.0092 0.0400 0.0333 0.0029 0.0040 1.0080 0.0117 0.0118 0.0118 0.0400 0.0118 0.0132 0.0188 0.0018 0.0096 0.0003 0.0010 0.0060 16 0.0002 0.2364 0.0107 0.0001 0.0004 0.0013 0.0061 0.0039 0.0038 0.0075 0.0028 0.0040 0.0022 0.0120 0.0005 1.0844 0.0069 0.0069 0.0028 0.0069 0.0078 0.0029 0.0002 0.0212 0.0023 0.0009 0.0017 242 Annexes Tableau A-7 2000 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Ghosh (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0782 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 18 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0782 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 19 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 20 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0001 0.0001 0.0000 0.0001 0.0000 0.0002 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 21 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 22 0.0000 0.0001 0.0001 0.0000 0.0000 0.0002 0.0016 0.0006 0.0005 0.0003 0.0001 0.0003 0.0002 0.0001 0.0000 0.0003 0.0003 0.0003 0.0001 0.0003 0.0004 1.0295 0.0000 0.0004 0.0000 0.0001 0.0001 23 0.0000 0.0001 0.0002 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0001 0.0003 0.0003 0.0001 0.0005 0.0000 0.0001 0.0000 0.0004 0.0004 0.0004 0.0001 0.0004 0.0004 0.0001 1.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 24 0.0001 0.0017 0.0014 0.0001 0.0001 0.0005 0.0009 0.0013 0.0030 0.0024 0.0009 0.0044 0.0002 0.0007 0.0001 0.0073 0.0073 0.0073 0.0009 0.0073 0.0082 0.0012 0.0001 1.0006 0.0000 0.0002 0.0004 25 0.0001 0.0007 0.0017 0.0001 0.0002 0.0006 0.0007 0.0015 0.0036 0.0028 0.0011 0.0052 0.0002 0.0007 0.0001 0.0027 0.0028 0.0028 0.0011 0.0028 0.0031 0.0014 0.0001 0.0005 1.0000 0.0002 0.0005 26 0.0031 0.0119 0.1025 0.0014 0.0096 0.0541 0.0416 0.0520 0.0404 0.3255 0.0611 0.1864 0.0104 0.0690 0.0119 0.0309 0.0311 0.0311 0.0611 0.0311 0.0348 0.0732 0.0028 0.0184 0.0008 1.0086 0.0280 27 0.0090 0.0239 0.0236 0.0073 0.0222 0.2209 0.0743 0.0479 0.0573 0.0718 0.0320 0.0794 0.0694 0.0498 0.0303 0.0976 0.0985 0.0985 0.0320 0.0985 0.1102 0.1259 0.0081 0.0420 0.0009 0.0373 1.0531 243 Annexes Tableau A-8 2011 Les coefficients directs du modèle hybride de Leontief 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 0.0849 0.0003 0.0309 0.0019 0.0050 0.0000 0.0492 0.0017 0.0001 0.0039 0.0014 0.0154 0.0007 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.2938 0.0001 0.0003 0.0029 0.0550 2 0.4323 0.0000 13.2960 0.3913 0.7520 3.8285 0.0010 21.2616 0.9457 5.7322 7.9729 2.9514 45.6054 3.6811 0.0015 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.3997 0.8765 1.4983 36.4541 3 0.0005 0.0609 0.0007 0.0009 0.0047 0.0000 0.0273 0.0027 0.0091 0.0159 0.0034 0.0595 0.0044 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0025 0.0011 0.0075 0.0469 4 0.1228 0.0000 0.0009 0.0900 0.0022 0.0160 0.0000 0.0244 0.0064 0.0002 0.0100 0.0001 0.0028 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0016 0.0001 0.0514 5 0.0345 0.0000 0.0000 0.0085 0.0919 0.0108 0.0000 0.0156 0.0002 0.0013 0.0031 0.0001 0.0022 0.0041 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0006 0.0001 0.0531 6 0.0099 0.0000 0.0001 0.0004 0.0016 0.1591 0.0000 0.0414 0.0013 0.0021 0.0065 0.0002 0.0091 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0000 0.0002 0.0456 7 8 0.0072 0.0028 7.6216 3.0078 2.3974 0.9461 3.4517 1.3622 38.8044 15.3139 0.0694 0.0008 302.090 119.218 0.06962 0.02750 0.2115 0.0835 9.4044 3.7114 2.1248 0.8385 9.7898 3.8635 0.7679 0.3030 0.0038 0.0009 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0001 0.0000 0.0000 0.0155 0.0021 13.3643 5.9830 0.6095 0.2405 153.698 60.6561 5 9 0.0030 0.0000 0.0008 0.0057 0.0022 0.0123 0.0000 0.0000 0.1817 0.0015 0.0026 0.0036 0.0002 0.0031 0.0021 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0008 0.0001 0.0429 10 0.0000 0.0000 0.0249 0.0001 0.0011 0.0098 0.0000 0.0000 0.0168 0.1244 0.0080 0.0138 0.0009 0.0038 0.0011 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0006 0.0002 0.0242 11 0.0001 0.0000 0.0302 0.0001 0.0016 0.0033 0.0000 0.0000 0.0138 0.0086 0.2248 0.0040 0.0004 0.0051 0.0047 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0011 0.0001 0.0141 12 0.0000 0.0000 0.0011 0.0002 0.0065 0.0130 0.0000 0.0000 0.0221 0.0101 0.1880 0.0875 0.0004 0.0154 0.0045 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0011 0.0001 0.0372 13 0.0000 0.0001 0.0003 0.0013 0.0061 0.0000 0.0235 0.0032 0.0587 0.0153 0.1701 0.0345 0.0034 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0239 14 0.0001 0.0006 0.0001 0.0006 0.0047 0.0000 0.0116 0.0027 0.0506 0.0108 0.0011 0.0836 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0301 15 0.0029 0.0000 0.0029 0.0003 0.0111 0.0868 0.0337 0.0059 0.0565 0.0201 0.0018 0.0034 0.0078 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0605 16 0.8808 2.6150 3.5585 4.6349 6.4999 50.5697 0.0012 143.6714 164.3191 22.3548 57.9052 7.5979 538.5295 4.1640 0.0536 36.0177 5.2788 19.4332 627.7162 244 Annexes Tableau A-8 2011 Les coefficients directs du modèle hybride de Leontief (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.9100 3.6763 4.7884 6.7151 52.2444 2.1009 148.4292 169.7606 23.0951 59.8228 7.8495 556.3635 4.3019 0.0323 3.3907 20.0767 648.5037 18 0.6658 2.6899 3.5036 4.9133 38.2263 108.6030 124.2108 16.8982 43.7713 5.7434 407.0812 3.1476 0.0541 2.1911 275.5558 14.6898 474.4985 19 0.6874 2.7771 3.6172 5.0726 39.4656 112.1241 128.2380 17.4461 45.1904 5.9296 420.2795 3.2497 0.0011 2.1180 15.1661 489.8826 20 0.7872 3.1804 4.1424 5.8092 45.1964 128.4056 146.8594 19.9795 51.7525 6.7906 481.3082 3.7215 0.0015 4.5725 17.3683 561.0184 21 0.9982 4.0325 5.2524 7.3658 57.3069 162.8121 186.2105 25.3330 65.6197 8.6102 610.2754 4.7187 0.0015 3.3530 22.0222 711.3441 22 0.0012 0.7313 1.0716 0.8871 11.0731 0.0019 59.0317 0.5317 2.5526 14.6294 0.4082 10.2869 0.4310 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0393 1.7722 4.3908 71.5128 23 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0002 0.0000 0.0017 0.0005 0.0001 0.0008 0.0000 0.0005 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0029 0.0000 0.0000 0.0017 24 0.0001 0.0024 0.0012 0.0005 0.0069 0.0000 0.0575 0.0152 0.0040 0.0258 0.0002 0.0172 0.0003 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0005 0.0577 25 0.0001 0.0028 0.0014 0.0005 0.0080 0.0000 0.0666 0.0176 0.0047 0.0299 0.0003 0.0199 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0006 0.0668 26 0.0006 0.0050 0.0002 0.0020 0.0497 0.0000 0.0000 0.0147 0.0848 0.0166 0.0492 0.0003 0.0560 0.0015 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 0.0007 0.0527 27 0.0010 0.0001 0.0102 0.0019 0.0423 0.0000 0.0047 0.0026 0.0009 0.0033 0.0054 0.0069 0.0015 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0007 0.0403 245 Annexes Tableau A-9 2011 Les coefficients totaux du modèle hybride de Leontief 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 1.0989 0.0000 0.0009 0.0399 0.0033 0.0170 0.0000 0.0000 0.0734 0.0039 0.0049 0.0082 0.0043 0.0237 0.0014 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.3238 0.0006 0.0003 0.0043 0.0789 2 1.4496 1.0048 15.0051 2.6346 1.7423 13.1554 0.0019 0.0001 32.8299 2.8220 15.6449 12.1168 6.1743 56.6052 4.3977 0.0018 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0002 0.4271 0.8402 0.9127 2.6778 53.0639 3 0.0018 0.0000 1.0662 0.0034 0.0022 0.0173 0.0000 0.0000 0.0441 0.0063 0.0251 0.0228 0.0069 0.0770 0.0055 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0032 0.0012 0.0094 0.0702 4 0.1497 0.0000 0.0018 1.1076 0.0041 0.0323 0.0000 0.0000 0.0488 0.0097 0.0062 0.0159 0.0039 0.0120 0.0013 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0441 0.0022 0.0001 0.0018 0.0835 5 0.0440 0.0000 0.0004 0.0140 1.1020 0.0226 0.0000 0.0000 0.0282 0.0014 0.0048 0.0060 0.0021 0.0072 0.0051 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0130 0.0009 0.0000 0.0011 0.0732 6 0.0142 0.0000 0.0006 0.0040 0.0031 1.1995 0.0000 0.0000 0.0660 0.0031 0.0083 0.0113 0.0030 0.0176 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0042 0.0010 0.0000 0.0016 0.0711 7 6.6625 0.0132 10.5741 16.8617 8.8596 92.5814 1.0824 0.0007 425.593 5.79094 15.8941 27.4946 25.2033 40.2970 4.1099 0.0049 0.0000 0.0001 0.0001 0.0003 0.0000 0.0185 1.9630 16.5522 0.0830 6.1675 260.143 3 8 2.4305 0.0031 3.8509 6.1517 3.2333 33.7525 0.0037 1.0002 156.098 1.97818 5.6986 9.9497 9.2196 14.1742 1.4893 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0026 0.7161 6.7593 0.0255 2.1928 94.6757 . 9 0.0062 0.0000 0.0015 0.0103 0.0037 0.0265 0.0000 0.0000 1.2281 0.0033 0.0074 0.0072 0.0023 0.0091 0.0031 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0018 0.0013 0.0000 0.0014 0.0657 10 0.0010 0.0000 0.0312 0.0022 0.0023 0.0218 0.0000 0.0000 0.0314 1.1436 0.0195 0.0213 0.0064 0.0132 0.0021 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0012 0.0001 0.0016 0.0482 11 0.0010 0.0000 0.0425 0.0018 0.0031 0.0134 0.0000 0.0000 0.0301 0.0146 1.2958 0.0096 0.0034 0.0179 0.0068 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0020 0.0001 0.0017 0.0370 12 0.0015 0.0000 0.0107 0.0028 0.0092 0.0274 0.0000 0.0000 0.0408 0.0167 0.2703 1.1002 0.0031 0.0263 0.0068 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0019 0.0000 0.0014 0.0614 13 0.0009 0.0000 0.0037 0.0020 0.0027 0.0160 0.0000 0.0000 0.0410 0.0065 0.1011 0.0228 1.2063 0.0498 0.0051 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0003 0.0006 0.0000 0.0010 0.0420 14 0.0007 0.0000 0.0033 0.0014 0.0013 0.0111 0.0000 0.0000 0.0196 0.0048 0.0756 0.0145 0.0025 1.0945 0.0011 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0004 0.0000 0.0006 0.0413 15 0.0058 0.0000 0.0062 0.0030 0.0135 0.1133 0.0000 0.0000 0.0530 0.0089 0.0817 0.0255 0.0043 0.0099 1.0089 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0017 0.0006 0.0000 0.0010 0.0813 16 17.8460 2.7826 57.3648 43.7752 22.8706 229.8939 0.0130 0.0011 352.5689 224.7240 159.3396 141.0504 51.7607 846.7928 24.2146 1.0634 0.0000 0.0001 0.0001 0.0004 0.0000 0.0022 5.2581 44.6785 8.2056 48.4697 998.6927 246 Annexes Tableau A-9 2011 Les coefficients totaux du modèle hybride de Leontief (suite) 17 1 28.3743 2 0.0345 3 38.8464 4 73.2847 5 37.3950 6 395.5550 7 2.3562 8 0.0023 9 1,184.7338 10 230.9218 11 151.1266 12 167.0228 13 89.6492 14 783.8365 15 21.0528 16 0.0125 17 1.0333 18 0.0002 19 0.0001 20 0.0007 21 0.0000 22 0.0418 23 8.3601 24 43.7297 25 0.2860 26 54.7789 27 1,422.0799 18 17.3055 0.0109 17.6689 45.2574 22.0615 259.5644 0.0139 0.0011 431.0606 180.5637 126.4849 147.5203 41.1795 602.4727 14.6020 0.0036 0.0000 1.0573 0.0000 0.0002 0.0000 2.4134 5.0988 301.4852 0.1328 58.7969 938.5392 19 10.1793 0.0044 11.6276 26.8409 13.2903 142.3796 0.0047 0.0006 190.8256 159.7849 85.3392 78.5354 25.5649 509.5961 8.8768 0.0013 0.0000 0.0000 1.0011 0.0001 0.0000 0.0012 2.9992 5.2611 0.0774 30.2888 627.3769 20 11.6654 0.0050 13.3297 30.7593 15.2297 163.1628 0.0054 0.0007 218.7875 183.1008 97.8041 90.0427 29.2934 583.8800 10.1724 0.0015 0.0000 0.0000 0.0000 1.0015 0.0000 0.0014 3.4370 8.1791 0.0887 34.7057 718.9256 21 14.7887 0.0063 16.8933 38.9947 19.3082 206.8507 0.0069 0.0008 277.2472 232.1362 123.9827 114.1027 37.1406 740.3334 12.8962 0.0019 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 1.0016 0.0018 4.3573 7.9214 0.1124 44.0034 911.4561 22 2.7824 0.0022 2.0038 7.1716 3.4456 46.6148 0.0038 0.0002 92.1584 4.9709 14.9187 25.0639 6.2141 31.7758 2.2288 0.0008 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0412 0.8198 2.9083 0.0206 11.7179 118.5235 23 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0001 0.0006 0.0000 0.0000 0.0023 0.0006 0.0005 0.0010 0.0001 0.0008 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0029 0.0000 0.0000 0.0001 0.0023 24 0.0015 0.0000 0.0039 0.0041 0.0017 0.0205 0.0000 0.0000 0.0774 0.0193 0.0160 0.0315 0.0022 0.0262 0.0012 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 1.0007 0.0000 0.0023 0.0768 25 0.0018 0.0000 0.0045 0.0047 0.0019 0.0236 0.0000 0.0000 0.0894 0.0223 0.0184 0.0364 0.0025 0.0298 0.0014 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0008 1.0000 0.0026 0.0883 26 0.0023 0.0000 0.0096 0.0026 0.0037 0.0714 0.0000 0.0000 0.0309 0.0993 0.0426 0.0592 0.0029 0.0689 0.0026 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0007 0.0010 0.0000 1.0022 0.0762 27 0.0044 0.0000 0.0007 0.0145 0.0033 0.0635 0.0000 0.0000 0.0156 0.0048 0.0060 0.0076 0.0097 0.0162 0.0023 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0013 0.0010 0.0000 0.0033 1.0614 . 247 Annexes Tableau A-10 2011 Les coefficients directs du modèle monétaire de Leontief 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 0.0849 0.0003 0.0309 0.0019 0.0050 0.0331 0.0492 0.0017 0.0001 0.0039 0.0014 0.0154 0.0007 0.0039 0.0000 0.0001 0.0000 0.0003 0.0000 0.0054 0.0001 0.0004 0.0029 0.0550 2 0.0003 0.0000 0.0080 0.0002 0.0005 0.0023 0.0118 0.0128 0.0006 0.0034 0.0048 0.0018 0.0274 0.0022 0.0157 0.0000 0.0002 0.0002 0.0010 0.0001 0.0003 0.0007 0.0009 0.0219 3 0.0005 0.0609 0.0007 0.0009 0.0047 0.0307 0.0273 0.0027 0.0091 0.0159 0.0034 0.0595 0.0044 0.0386 0.0000 0.0005 0.0004 0.0025 0.0001 0.0029 0.0016 0.0075 0.0469 4 0.1228 0.0003 0.0009 0.0900 0.0022 0.0160 0.0002 0.0244 0.0064 0.0002 0.0100 0.0001 0.0028 0.0004 0.0056 0.0000 0.0001 0.0001 0.0004 0.0000 0.0011 0.0018 0.0001 0.0514 5 0.0345 0.0001 0.0000 0.0085 0.0919 0.0108 0.0001 0.0156 0.0002 0.0013 0.0031 0.0001 0.0022 0.0041 0.0027 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0000 0.0007 0.0007 0.0001 0.0531 6 0.0099 0.0002 0.0001 0.0004 0.0016 0.1591 0.0001 0.0414 0.0013 0.0021 0.0065 0.0002 0.0091 0.0004 0.0058 0.0000 0.0001 0.0001 0.0004 0.0000 0.0006 0.0000 0.0002 0.0456 7 0.0000 0.0004 0.0001 0.0002 0.0020 0.0694 0.0179 0.0154 0.0000 0.0000 0.0005 0.0001 0.0005 0.0000 0.0034 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0000 0.0026 0.0008 0.0000 0.0079 8 0.0000 0.0004 0.0001 0.0002 0.0020 0.0020 0.0154 0.0000 0.0000 0.0005 0.0001 0.0005 0.0000 0.0020 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0009 0.0009 0.0000 0.0079 9 0.0030 0.0002 0.0008 0.0057 0.0022 0.0123 0.0055 0.0083 0.1817 0.0015 0.0026 0.0036 0.0002 0.0031 0.0021 0.0042 0.0000 0.0001 0.0000 0.0003 0.0000 0.0045 0.0009 0.0001 0.0429 10 0.0000 0.0021 0.0249 0.0001 0.0011 0.0098 0.0028 0.0000 0.0168 0.1244 0.0080 0.0138 0.0009 0.0038 0.0011 0.0170 0.0000 0.0002 0.0002 0.0011 0.0001 0.0085 0.0007 0.0002 0.0242 11 0.0001 0.0151 0.0302 0.0001 0.0016 0.0033 0.0011 0.0241 0.0138 0.0086 0.2248 0.0040 0.0004 0.0051 0.0047 0.0528 0.0000 0.0008 0.0017 0.0035 0.0002 0.0044 0.0012 0.0001 0.0141 12 0.0000 0.0001 0.0011 0.0002 0.0065 0.0130 0.0002 0.0000 0.0221 0.0101 0.1880 0.0875 0.0004 0.0154 0.0045 0.0090 0.0000 0.0001 0.0001 0.0006 0.0000 0.0009 0.0012 0.0001 0.0372 13 0.0000 0.0001 0.0003 0.0013 0.0061 0.0000 0.0235 0.0032 0.0587 0.0153 0.1701 0.0345 0.0034 0.0028 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0000 0.0001 0.0002 0.0001 0.0239 14 0.0001 0.0006 0.0001 0.0006 0.0047 0.0002 0.0116 0.0027 0.0506 0.0108 0.0011 0.0836 0.0004 0.0016 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0001 0.0001 0.0000 0.0301 15 0.0029 0.0000 0.0029 0.0003 0.0111 0.0868 0.0337 0.0059 0.0565 0.0201 0.0018 0.0034 0.0078 0.0002 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0001 0.0001 0.0605 16 0.0001 0.2522 0.0002 0.0003 0.0004 0.0029 0.0013 0.0083 0.0095 0.0013 0.0033 0.0004 0.0311 0.0002 0.0536 0.0024 0.0004 0.0011 0.0363 248 Annexes Tableau A-10 2011 Les coefficients directs du modèle monétaire de Leontief (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0006 0.4934 0.0018 0.0020 0.0003 0.0007 0.0001 0.0067 0.0001 0.0323 0.0000 0.0002 0.0078 18 0.0000 0.0002 0.0002 0.0003 0.0025 0.0071 0.0081 0.0011 0.0029 0.0004 0.0266 0.0002 0.0541 0.4724 0.0204 0.0010 0.0310 19 0.0000 0.0002 0.0002 0.0003 0.0023 0.0065 0.0074 0.0010 0.0026 0.0003 0.0243 0.0002 0.0011 0.0001 0.0009 0.0283 20 0.0000 0.0002 0.0002 0.0003 0.0024 0.0068 0.0077 0.0011 0.0027 0.0004 0.0254 0.0002 0.0015 0.0003 0.0009 0.0296 21 0.0000 0.0002 0.0002 0.0003 0.0024 0.0068 0.0077 0.0011 0.0027 0.0004 0.0254 0.0002 0.0015 0.0002 0.0009 0.0296 22 0.0000 0.0002 0.0003 0.0003 0.0034 0.0115 0.0179 0.0002 0.0008 0.0044 0.0001 0.0031 0.0001 0.0022 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0393 0.0006 0.0013 0.0217 23 0.0002 0.0040 0.0020 0.0008 0.0115 0.0026 0.0953 0.0251 0.0067 0.0428 0.0004 0.0285 0.0005 0.0239 0.0000 0.0003 0.0003 0.0016 0.0001 0.0001 0.0029 0.0005 0.0008 0.0956 24 0.0001 0.0022 0.0011 0.0004 0.0061 0.0020 0.0508 0.0134 0.0036 0.0228 0.0002 0.0152 0.0003 0.0187 0.0000 0.0003 0.0002 0.0012 0.0001 0.0001 0.0002 0.0004 0.0510 25 0.0001 0.0020 0.0010 0.0004 0.0058 0.0011 0.0478 0.0126 0.0033 0.0214 0.0002 0.0143 0.0003 0.0101 0.0000 0.0001 0.0001 0.0007 0.0000 0.0003 0.0002 0.0004 0.0479 26 0.0006 0.0050 0.0002 0.0020 0.0497 0.0033 0.0017 0.0147 0.0848 0.0166 0.0492 0.0003 0.0560 0.0015 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0005 0.0007 0.0527 27 0.0010 0.0001 0.0102 0.0019 0.0423 0.0003 0.0047 0.0026 0.0009 0.0033 0.0054 0.0069 0.0015 0.0059 0.0000 0.0001 0.0001 0.0004 0.0000 0.0008 0.0006 0.0007 0.0403 . 249 Annexes Tableau A-11 2011 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Leontief 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 1.0989 0.0019 0.0009 0.0399 0.0033 0.0170 0.0529 0.0018 0.0734 0.0039 0.0049 0.0082 0.0043 0.0237 0.0014 0.0071 0.0000 0.0001 0.0001 0.0004 0.0000 0.0007 0.0059 0.0006 0.0004 0.0043 0.0789 2 0.0009 1.0048 0.0090 0.0016 0.0010 0.0079 0.0220 0.0009 0.0197 0.0017 0.0094 0.0073 0.0037 0.0340 0.0026 0.0185 0.0000 0.0003 0.0002 0.0012 0.0001 0.0004 0.0000 0.0006 0.0008 0.0016 0.0318 3 0.0018 0.0123 1.0662 0.0034 0.0022 0.0173 0.0490 0.0020 0.0441 0.0063 0.0251 0.0228 0.0069 0.0770 0.0055 0.0472 0.0000 0.0007 0.0005 0.0030 0.0002 0.0010 0.0000 0.0036 0.0017 0.0094 0.0702 4 0.1497 0.0029 0.0018 1.1076 0.0041 0.0323 0.0266 0.0012 0.0488 0.0097 0.0062 0.0159 0.0039 0.0120 0.0013 0.0098 0.0000 0.0001 0.0001 0.0006 0.0000 0.0019 0.0008 0.0025 0.0001 0.0018 0.0835 5 0.0440 0.0014 0.0004 0.0140 1.1020 0.0226 0.0122 0.0007 0.0282 0.0014 0.0048 0.0060 0.0021 0.0072 0.0051 0.0050 0.0000 0.0001 0.0001 0.0003 0.0000 0.0011 0.0002 0.0011 0.0000 0.0011 0.0732 6 0.0142 0.0028 0.0006 0.0040 0.0031 1.1995 0.0161 0.0012 0.0660 0.0031 0.0083 0.0113 0.0030 0.0176 0.0012 0.0097 0.0000 0.0001 0.0001 0.0006 0.0000 0.0006 0.0001 0.0012 0.0000 0.0016 0.0711 7 0.0003 0.0011 0.0006 0.0009 0.0005 0.0048 1.0826 0.0196 0.0221 0.0003 0.0008 0.0014 0.0013 0.0021 0.0002 0.0044 0.0000 0.0001 0.0000 0.0003 0.0000 0.0031 0.0000 0.0010 0.0000 0.0003 0.0135 8 0.0003 0.0007 0.0005 0.0008 0.0004 0.0044 0.0094 1.0004 0.0202 0.0003 0.0007 0.0013 0.0012 0.0018 0.0002 0.0026 0.0000 0.0000 0.0000 0.0002 0.0000 0.0011 0.0000 0.0010 0.0000 0.0003 0.0123 9 0.0062 0.0023 0.0015 0.0103 0.0037 0.0265 0.0184 0.0108 1.2282 0.0033 0.0074 0.0072 0.0023 0.0091 0.0031 0.0074 0.0000 0.0001 0.0001 0.0005 0.0000 0.0061 0.0000 0.0015 0.0000 0.0014 0.0657 10 0.0010 0.0090 0.0312 0.0022 0.0023 0.0218 0.0399 0.0018 0.0314 1.1436 0.0195 0.0213 0.0064 0.0132 0.0021 0.0248 0.0000 0.0004 0.0003 0.0016 0.0001 0.0108 0.0000 0.0013 0.0001 0.0016 0.0482 11 0.0010 0.0388 0.0425 0.0018 0.0031 0.0134 0.0194 0.0320 0.0302 0.0146 1.2958 0.0096 0.0034 0.0179 0.0068 0.0762 0.0000 0.0011 0.0022 0.0048 0.0003 0.0069 0.0000 0.0022 0.0001 0.0017 0.0370 12 0.0015 0.0112 0.0107 0.0028 0.0092 0.0274 0.0149 0.0073 0.0409 0.0167 0.2703 1.1002 0.0031 0.0263 0.0068 0.0279 0.0000 0.0004 0.0006 0.0017 0.0001 0.0029 0.0000 0.0022 0.0000 0.0014 0.0614 13 0.0009 0.0043 0.0037 0.0020 0.0027 0.0160 0.0065 0.0029 0.0410 0.0065 0.1011 0.0228 1.2063 0.0498 0.0051 0.0108 0.0000 0.0002 0.0002 0.0007 0.0000 0.0011 0.0000 0.0006 0.0000 0.0010 0.0420 14 0.0007 0.0030 0.0033 0.0014 0.0013 0.0111 0.0055 0.0021 0.0196 0.0048 0.0756 0.0145 0.0025 1.0945 0.0011 0.0072 0.0000 0.0001 0.0002 0.0005 0.0000 0.0007 0.0000 0.0004 0.0000 0.0006 0.0413 15 0.0058 0.0032 0.0062 0.0030 0.0135 0.1133 0.0109 0.0027 0.0531 0.0089 0.0817 0.0255 0.0043 0.0099 1.0089 0.0075 0.0000 0.0001 0.0002 0.0005 0.0000 0.0011 0.0000 0.0006 0.0000 0.0010 0.0813 16 0.0010 0.2683 0.0033 0.0025 0.0013 0.0133 0.0147 0.0007 0.0204 0.0130 0.0092 0.0082 0.0030 0.0490 0.0014 1.0634 0.0000 0.0001 0.0001 0.0004 0.0000 0.0004 0.0000 0.0029 0.0007 0.0028 0.0578 250 Annexes Tableau A-11 2011 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Leontief (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.0003 0.0007 0.0005 0.0009 0.0005 0.0048 0.5535 0.0101 0.0144 0.0028 0.0018 0.0020 0.0011 0.0094 0.0003 0.0026 1.0333 0.0000 0.0000 0.0002 0.0000 0.0017 0.0000 0.0006 0.0000 0.0007 0.0172 18 0.0011 0.0012 0.0012 0.0030 0.0014 0.0170 0.0178 0.0009 0.0282 0.0118 0.0083 0.0096 0.0027 0.0394 0.0010 0.0041 0.0000 1.0573 0.0001 0.0003 0.0000 0.5203 0.0000 0.0223 0.0000 0.0038 0.0613 19 0.0006 0.0004 0.0007 0.0016 0.0008 0.0082 0.0054 0.0004 0.0110 0.0092 0.0049 0.0045 0.0015 0.0295 0.0005 0.0013 0.0000 0.0000 1.0011 0.0001 0.0000 0.0002 0.0000 0.0003 0.0000 0.0018 0.0363 20 0.0006 0.0004 0.0007 0.0016 0.0008 0.0086 0.0056 0.0004 0.0115 0.0097 0.0052 0.0048 0.0015 0.0308 0.0005 0.0013 0.0000 0.0000 0.0000 1.0015 0.0000 0.0002 0.0000 0.0005 0.0000 0.0018 0.0379 21 0.0006 0.0004 0.0007 0.0016 0.0008 0.0086 0.0056 0.0004 0.0115 0.0097 0.0052 0.0047 0.0015 0.0308 0.0005 0.0013 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 1.0016 0.0002 0.0000 0.0004 0.0000 0.0018 0.0379 22 0.0008 0.0011 0.0006 0.0022 0.0010 0.0141 0.0228 0.0008 0.0279 0.0015 0.0045 0.0076 0.0019 0.0096 0.0007 0.0042 0.0000 0.0001 0.0000 0.0003 0.0000 1.0412 0.0000 0.0010 0.0000 0.0036 0.0359 23 0.0026 0.0084 0.0065 0.0068 0.0028 0.0339 0.0175 0.0021 0.1282 0.0320 0.0265 0.0523 0.0036 0.0429 0.0020 0.0311 0.0000 0.0004 0.0004 0.0019 0.0001 0.0016 1.0029 0.0014 0.0000 0.0038 0.1268 24 0.0014 0.0060 0.0035 0.0036 0.0015 0.0181 0.0101 0.0012 0.0683 0.0171 0.0141 0.0279 0.0019 0.0231 0.0011 0.0229 0.0000 0.0003 0.0003 0.0014 0.0001 0.0009 0.0000 1.0007 0.0000 0.0020 0.0678 25 0.0013 0.0037 0.0032 0.0034 0.0014 0.0169 0.0085 0.0011 0.0641 0.0160 0.0132 0.0261 0.0018 0.0214 0.0010 0.0136 0.0000 0.0002 0.0002 0.0009 0.0000 0.0010 0.0000 0.0006 1.0000 0.0019 0.0633 26 0.0023 0.0027 0.0096 0.0026 0.0037 0.0714 0.0166 0.0034 0.0309 0.0993 0.0426 0.0592 0.0029 0.0689 0.0026 0.0071 0.0000 0.0001 0.0001 0.0004 0.0000 0.0015 0.0000 0.0011 0.0000 1.0022 0.0762 27 0.0044 0.0024 0.0007 0.0145 0.0033 0.0635 0.0191 0.0008 0.0156 0.0048 0.0060 0.0076 0.0097 0.0162 0.0023 0.0089 0.0000 0.0001 0.0001 0.0006 0.0000 0.0012 0.0000 0.0012 0.0000 0.0033 1.0614 251 Annexes Tableau A-12 2011 Les coefficients directs du modèle monétaire de Ghosh 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 0.0849 0.0013 0.0137 0.0036 0.0033 0.0410 0.0295 0.0032 0.0000 0.0077 0.0019 0.0071 0.0019 0.0098 0.0101 0.0099 0.0077 0.0105 0.0111 0.8584 0.0012 0.0031 0.0016 0.0114 2 0.0001 0.0000 0.0167 0.0001 0.0004 0.0008 0.0074 0.0039 0.0006 0.0012 0.0048 0.0012 0.0064 0.0032 0.0200 0.0207 0.0202 0.0156 0.0214 0.0227 0.0011 0.0032 0.0002 0.0023 3 0.0001 0.0609 0.0001 0.0004 0.0008 0.0093 0.0040 0.0013 0.0015 0.0076 0.0011 0.0067 0.0030 0.0234 0.0242 0.0236 0.0183 0.0250 0.0265 0.0056 0.0033 0.0010 0.0024 4 0.2765 0.0013 0.0081 0.0900 0.0093 0.0238 0.0007 0.0328 0.0278 0.0003 0.0444 0.0004 0.0029 0.0028 0.0314 0.0324 0.0317 0.0245 0.0335 0.0356 0.0594 0.0323 0.0001 0.0240 5 0.0186 0.0001 0.0001 0.0020 0.0919 0.0038 0.0001 0.0050 0.0002 0.0005 0.0032 0.0000 0.0005 0.0062 0.0036 0.0038 0.0037 0.0028 0.0039 0.0041 0.0085 0.0029 0.0000 0.0059 6 0.0149 0.0005 0.0003 0.0002 0.0046 0.1591 0.0002 0.0374 0.0039 0.0021 0.0195 0.0004 0.0063 0.0019 0.0220 0.0227 0.0222 0.0171 0.0235 0.0249 0.0074 0.0000 0.0001 0.0142 7 0.0000 0.0013 0.0000 0.0003 0.0011 0.0694 0.1897 0.0075 0.0000 0.0000 0.0008 0.0001 0.0002 0.0001 0.0068 0.0070 0.0068 0.0053 0.0072 0.0077 0.0510 0.0050 0.0000 0.0013 8 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0001 0.0002 0.0007 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 0.0004 0.0004 0.0003 0.0004 0.0004 0.0017 0.0005 0.0000 0.0001 9 0.0050 0.0007 0.0054 0.0042 0.0069 0.0136 0.0114 0.1825 0.1817 0.0050 0.0028 0.0119 0.0004 0.0024 0.0099 0.0174 0.0180 0.0176 0.0136 0.0186 0.0198 0.1826 0.0121 0.0001 0.0149 10 0.0000 0.0021 0.0528 0.0000 0.0010 0.0034 0.0018 0.0001 0.0052 0.1244 0.0027 0.0140 0.0006 0.0009 0.0017 0.0219 0.0227 0.0221 0.0171 0.0234 0.0249 0.1058 0.0027 0.0001 0.0026 11 0.0001 0.0450 0.1893 0.0001 0.0045 0.0033 0.0021 0.4846 0.0126 0.0253 0.2248 0.0121 0.0008 0.0036 0.0200 0.2006 0.2073 0.2026 0.4436 0.2143 0.2274 0.1628 0.0150 0.0001 0.0045 12 0.0000 0.0001 0.0023 0.0000 0.0061 0.0044 0.0001 0.0001 0.0067 0.0100 0.0625 0.0875 0.0002 0.0036 0.0064 0.0114 0.0117 0.0115 0.0089 0.0121 0.0129 0.0110 0.0051 0.0000 0.0039 13 0.0000 0.0003 0.0001 0.0018 0.0030 0.0000 0.0104 0.0046 0.0283 0.0221 0.1701 0.0117 0.0070 0.0052 0.0054 0.0053 0.0041 0.0056 0.0059 0.0025 0.0010 0.0001 0.0036 14 0.0003 0.0051 0.0001 0.0025 0.0067 0.0004 0.0152 0.0115 0.0720 0.0464 0.0034 0.0836 0.0026 0.0089 0.0092 0.0090 0.0070 0.0095 0.0101 0.0058 0.0023 0.0000 0.0136 15 0.0011 0.0000 0.0043 0.0001 0.0073 0.0206 0.0072 0.0041 0.0132 0.0141 0.0009 0.0006 0.0078 0.0002 0.0002 0.0002 0.0001 0.0002 0.0002 0.0019 0.0003 0.0000 0.0045 16 0.0000 0.1982 0.0003 0.0000 0.0003 0.0008 0.0007 0.0020 0.0074 0.0003 0.0026 0.0002 0.0058 0.0003 0.0536 0.0076 0.0014 0.0002 0.0030 . 252 Annexes Tableau A-12 2011 Les coefficients directs du modèle monétaire de Ghosh (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0323 0.0000 0.0000 0.0000 18 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0541 0.0644 0.0009 0.0000 0.0000 19 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0011 0.0000 0.0000 0.0000 20 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0004 0.0000 0.0001 0.0000 0.0003 0.0000 0.0015 0.0001 0.0000 0.0002 21 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0015 0.0000 0.0000 0.0000 22 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0006 0.0004 0.0000 0.0000 0.0004 0.0000 0.0001 0.0000 0.0002 0.0002 0.0002 0.0002 0.0002 0.0003 0.0393 0.0002 0.0000 0.0002 23 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0004 0.0003 0.0000 0.0005 0.0000 0.0001 0.0000 0.0004 0.0004 0.0004 0.0003 0.0004 0.0004 0.0000 0.0029 0.0000 0.0000 0.0001 24 0.0000 0.0011 0.0001 0.0001 0.0005 0.0003 0.0038 0.0032 0.0003 0.0056 0.0000 0.0009 0.0001 0.0058 0.0060 0.0058 0.0045 0.0062 0.0066 0.0003 0.0002 0.0000 0.0013 25 0.0000 0.0010 0.0001 0.0001 0.0005 0.0002 0.0034 0.0029 0.0003 0.0050 0.0000 0.0008 0.0001 0.0030 0.0031 0.0030 0.0023 0.0032 0.0034 0.0008 0.0002 0.0000 0.0012 26 0.0010 0.0375 0.0002 0.0070 0.0606 0.0075 0.0421 0.0162 0.3019 0.0200 0.1781 0.0007 0.0474 0.0075 0.0005 0.0005 0.0005 0.0004 0.0005 0.0006 0.0013 0.0072 0.0007 0.0201 27 0.0048 0.0023 0.0219 0.0174 0.1352 0.0018 0.0136 0.0246 0.0027 0.0309 0.0357 0.0153 0.0200 0.0714 0.0737 0.0720 0.0557 0.0762 0.0809 0.0923 0.0231 0.0019 0.0403 253 Annexes Tableau A-13 2011 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Ghosh 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 1 1.0989 0.0037 0.0038 0.0177 0.0061 0.0113 0.0655 0.0236 0.0439 0.0076 0.0032 0.0161 0.0058 0.0109 0.0039 0.0177 0.0179 0.0179 0.0140 0.0180 0.0191 0.0180 0.9461 0.0052 0.0035 0.0023 0.0163 2 0.0004 1.0048 0.0189 0.0004 0.0010 0.0027 0.0139 0.0058 0.0060 0.0017 0.0031 0.0073 0.0026 0.0080 0.0038 0.0236 0.0238 0.0238 0.0183 0.0239 0.0253 0.0049 0.0004 0.0023 0.0033 0.0004 0.0034 3 0.0004 0.0059 1.0662 0.0004 0.0010 0.0028 0.0148 0.0064 0.0064 0.0030 0.0040 0.0109 0.0023 0.0086 0.0038 0.0286 0.0289 0.0289 0.0223 0.0289 0.0307 0.0057 0.0004 0.0071 0.0036 0.0012 0.0035 4 0.3372 0.0129 0.0163 1.1076 0.0172 0.0482 0.0741 0.0358 0.0657 0.0423 0.0092 0.0706 0.0119 0.0124 0.0084 0.0547 0.0553 0.0553 0.0431 0.0554 0.0588 0.1016 0.2903 0.0456 0.0015 0.0022 0.0389 5 0.0237 0.0015 0.0009 0.0033 1.1020 0.0081 0.0081 0.0046 0.0091 0.0014 0.0017 0.0063 0.0015 0.0018 0.0076 0.0067 0.0068 0.0068 0.0055 0.0068 0.0072 0.0142 0.0204 0.0046 0.0001 0.0003 0.0082 6 0.0215 0.0083 0.0040 0.0027 0.0088 1.1995 0.0301 0.0233 0.0596 0.0091 0.0082 0.0336 0.0061 0.0122 0.0053 0.0364 0.0367 0.0367 0.0292 0.0368 0.0391 0.0217 0.0185 0.0143 0.0003 0.0013 0.0222 7 0.0003 0.0018 0.0018 0.0003 0.0007 0.0026 1.0826 0.2083 0.0107 0.0005 0.0004 0.0023 0.0014 0.0008 0.0005 0.0089 0.0090 0.0090 0.0067 0.0090 0.0096 0.0611 0.0002 0.0063 0.0000 0.0001 0.0023 8 0.0000 0.0001 0.0002 0.0000 0.0001 0.0002 0.0009 1.0004 0.0009 0.0000 0.0000 0.0002 0.0001 0.0001 0.0000 0.0005 0.0005 0.0005 0.0004 0.0005 0.0005 0.0020 0.0000 0.0006 0.0000 0.0000 0.0002 9 0.0103 0.0074 0.0104 0.0076 0.0116 0.0294 0.0381 0.2373 1.2282 0.0105 0.0081 0.0235 0.0052 0.0070 0.0145 0.0309 0.0312 0.0312 0.0251 0.0312 0.0331 0.2444 0.0089 0.0200 0.0003 0.0012 0.0227 10 0.0005 0.0091 0.0662 0.0005 0.0023 0.0075 0.0255 0.0120 0.0097 1.1436 0.0066 0.0217 0.0045 0.0031 0.0031 0.0319 0.0323 0.0323 0.0255 0.0323 0.0343 0.1339 0.0005 0.0055 0.0003 0.0005 0.0052 11 0.0015 0.1159 0.2669 0.0012 0.0087 0.0135 0.0366 0.6426 0.0276 0.0432 1.2958 0.0287 0.0070 0.0126 0.0292 0.2897 0.2927 0.2927 0.5866 0.2933 0.3112 0.2549 0.0013 0.0274 0.0017 0.0014 0.0117 12 0.0008 0.0112 0.0224 0.0006 0.0087 0.0092 0.0093 0.0485 0.0124 0.0164 0.0899 1.1002 0.0021 0.0062 0.0097 0.0353 0.0357 0.0357 0.0519 0.0357 0.0379 0.0360 0.0007 0.0088 0.0002 0.0004 0.0065 13 0.0007 0.0062 0.0113 0.0007 0.0036 0.0078 0.0059 0.0286 0.0181 0.0093 0.0488 0.0331 1.2063 0.0169 0.0106 0.0199 0.0201 0.0201 0.0287 0.0201 0.0213 0.0190 0.0006 0.0037 0.0001 0.0004 0.0064 14 0.0016 0.0127 0.0297 0.0013 0.0054 0.0160 0.0147 0.0608 0.0255 0.0202 0.1076 0.0620 0.0075 1.0945 0.0070 0.0390 0.0394 0.0394 0.0598 0.0395 0.0419 0.0385 0.0013 0.0076 0.0003 0.0007 0.0186 15 0.0021 0.0022 0.0091 0.0005 0.0089 0.0268 0.0048 0.0127 0.0114 0.0061 0.0191 0.0179 0.0021 0.0016 1.0089 0.0067 0.0067 0.0067 0.0104 0.0067 0.0071 0.0098 0.0018 0.0018 0.0001 0.0002 0.0060 16 0.0004 0.2109 0.0055 0.0005 0.0010 0.0035 0.0073 0.0039 0.0049 0.0101 0.0024 0.0065 0.0016 0.0091 0.0016 1.0634 0.0068 0.0068 0.0057 0.0068 0.0072 0.0041 0.0004 0.0095 0.0022 0.0006 0.0048 . 254 Annexes Tableau A-13 2011 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Ghosh (suite) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 17 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0333 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 18 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0001 0.0001 0.0001 0.0000 0.0001 0.0000 0.0001 0.0000 0.0001 0.0001 1.0573 0.0001 0.0001 0.0001 0.0710 0.0000 0.0010 0.0000 0.0000 0.0001 19 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0001 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0011 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 20 0.0000 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0001 0.0002 0.0001 0.0002 0.0005 0.0001 0.0002 0.0001 0.0004 0.0000 0.0001 0.0001 0.0001 0.0001 1.0015 0.0001 0.0001 0.0000 0.0001 0.0000 0.0000 0.0002 21 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 1.0016 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 22 0.0000 0.0001 0.0001 0.0000 0.0001 0.0004 0.0012 0.0005 0.0007 0.0001 0.0001 0.0006 0.0001 0.0002 0.0001 0.0004 0.0004 0.0004 0.0004 0.0004 0.0005 1.0412 0.0000 0.0003 0.0000 0.0001 0.0003 23 0.0000 0.0001 0.0002 0.0000 0.0000 0.0001 0.0001 0.0002 0.0005 0.0004 0.0001 0.0006 0.0000 0.0001 0.0000 0.0005 0.0005 0.0005 0.0004 0.0005 0.0005 0.0002 1.0029 0.0001 0.0000 0.0000 0.0002 24 0.0002 0.0015 0.0018 0.0002 0.0003 0.0015 0.0016 0.0019 0.0051 0.0041 0.0012 0.0068 0.0003 0.0013 0.0004 0.0071 0.0072 0.0072 0.0056 0.0072 0.0076 0.0028 0.0001 1.0007 0.0000 0.0001 0.0017 25 0.0002 0.0009 0.0016 0.0002 0.0003 0.0013 0.0012 0.0017 0.0045 0.0037 0.0010 0.0061 0.0003 0.0012 0.0003 0.0040 0.0040 0.0040 0.0033 0.0041 0.0043 0.0029 0.0001 0.0006 1.0000 0.0001 0.0016 26 0.0042 0.0096 0.0722 0.0021 0.0127 0.0870 0.0379 0.0831 0.0341 0.3534 0.0514 0.2144 0.0072 0.0583 0.0135 0.0327 0.0330 0.0330 0.0389 0.0331 0.0351 0.0666 0.0036 0.0160 0.0004 1.0022 0.0290 27 0.0212 0.0224 0.0135 0.0312 0.0295 0.2030 0.1142 0.0496 0.0452 0.0444 0.0190 0.0724 0.0636 0.0360 0.0305 0.1074 0.1085 0.1085 0.0849 0.1087 0.1154 0.1392 0.0182 0.0454 0.0008 0.0086 1.0614 255