THÈSE Diplôme de Doctorat Présentée et Soutenue par :

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République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf
Département d’Electrotechnique
Faculté de Génie Electrique
THÈSE
En vue de l’obtention du
Diplôme de Doctorat
Présentée et Soutenue par :
Ait Mimoune Hamiche
Intitulé
Le lien Eau - Energie:
Une analyse complète (Le cas de l'Algérie)
Domaine
Spécialité
Intitulé de la Formation
: Science Technique
: Electrotechnique
: Production d’énergie électrique à partir de
sources renouvelables
Le jury est composé de :
Pr, Samir Flazi
Pr, Amine Boudghene Stambouli
Pr, Noureddine Yassaa
Pr, Abdellatif Zerga
Pr, Abdelkarim Khaldi
Président
Rapporteur
Examinateur
Examinateur
Examinateur
Année Universitaire 2015 / 2016
USTO-MB
USTO-MB
CDER
Univ.Tlemcen
USTO-MB
Dédicace
Je remercie dieu tout puissant pour le
courage et la force qui m’a donné pour finir ce
travail,
A mes parents, qui n’ont jamais cessé de prier
pour moi, que dieu les protège,
A ma femme,
A mes petits aimable enfants ALAA et
WASSIM
A toute ma famille du plus grand au tout petit.
Vous vous êtes dépensés pour moi sans compter,
En reconnaissance de tous les sacrifices consentis
par
tous
et
chacun
pour
me
permettre
d’atteindre cette étape de ma vie.
Avec toute ma tendresse.
Je dédié ce travail
Remerciements
Je suis extrêmement reconnaissant pour les gens qui m'ont
soutenu au cours de l’élaboration de cette thèse. Tout d'abord, je
remercie sincèrement mes Encadreurs le professeur Amine Boudghene
Stambouli et le professeur Flazi Samir pour leur commentaires
perspicaces, pour avoir ouvert mes yeux sur le monde de la philosophie
et de l’économie et pour m’encourager à toujours chercher le positif
dans des situations qui semblent autrement. Je remercie le Dr Cheddad
Mohemed de la faculté des sciences humaines de l’université de Tiaret
pour son apport précieux dans des moments critiques, le Dr Karim
Belakhder de l'Université de Blida pour ses commentaires utiles sur le
chapitre 4 et le Dr Mihoub youcef du département génie électrique de
l’université de Tiaret pour ses conseils précieux.
Le département électrotechnique de la Faculté de génie électrique
de l’USTO pour le soutien financier de cette recherche, pour laquelle je
suis reconnaissant.
Je tiens également à souligner l'aide des cadres de l’office
nationale des statistiques (ONS) et en particulier le directeur de la
publication : Mounir Khaled BERRAH.
Les données requises pour cette recherche ont été considérables.
De nombreuses personnes des déférentes organisations (Sonelgaz,
Sonatrach et ADE Tiaret .etc.) ont été volontaires de leur temps et de
leur
effort
pour
répondre
à
mes
demandes
de
données
et
d’informations.
Pour ma famille, je vous remercie beaucoup pour le soutien que
vous m'avez donné pour me concentrer sur mes activités scientifiques.
Je suis particulièrement reconnaissant à ma mère OUIZA et mon père
MAMICH pour leurs mots d'encouragement tout au long de la
recherche.
Pour ma femme HASSINA, les mots ne peuvent décrire combien
je suis reconnaissant pour ton soutien et ton amour. Je suis très
heureux de t’avoir rencontré et partager une telle expérience avec toi.
Sommaire
Dédicace
i
Remerciements
ii
Sommaire
iii
Liste des figures
vi
Liste des tableaux
vii
Liste des annexes
viii
Liste des Publications et Conférences
ix
Liste des abréviations
x
Résumé
xiv
Chapitre 1 Introduction générale
1.1 Objectifs de la recherche
7
1.2 Cadre de recherche
8
1.2.1 théorie intégrale - une philosophie de guidage
10
1.2.2 Les méthodes de recherche
10
1.3 Analyse des données
13
1.4 Organisation de la thèse
15
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
2.1 Introduction
17
2.2 Les liens émergents entre l'eau et l'électricité
17
2.2.1 liens de production
20
2.2.2 Liens de transport
20
2.2.3 Liens de consommation
20
2.3 La nature de lien
20
2.3.1 La dimension environnementale
21
2.3.2 dimension technologique
22
2.3.3 La dimension économique
23
2.3.4 La dimension sociale
24
2.3.5 La dimension politique
25
2.3.6 Analyse approfondie
25
2.4 Méthodologies d’étude du lien
26
2.5 Un review de quelques études à travers le monde
28
2.5.1 Résumé des études
28
2.5.2 Principales limites des études présentées
31
2.6 Conclusion
36
Chapitre 3 Développement d'un cadre de recherche intégré
3.1 Introduction
38
3.2 La théorie intégrale - une philosophie de guidage
38
3.2.1 Le cadre AQAL
39
3.2.2 Pluralisme méthodologique intégré
41
3.2.3 Influence de la théorie intégrale sur l’étude du lien eau-énergie 44
3.3 Cadre méthodologique
45
3.4 L'analyse historique
47
3.5 L’analyse entrées-sorties
48
3.5.1 Contexte théorique
50
3.5.2 Les modèles d'entrées-sorties pour l’Algérie
53
3.5.3 L'analyse des entrées-sorties du lien énergie-eau
56
3.5.4 Validation du modèle
61
3.6 Les élasticités des prix
62
3.7 Analyse de Scénario
63
3.7.1 Développement de scénarios d'eau et d'énergie
64
3.7.2 Modélisation de scénario en utilisant l'analyse entrées-sorties
67
3.8 L’évaluation des implications politiques
73
3.9 Conclusion
74
Chapitre 4 L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
4.1 Introduction
75
4.2 Les premiers développements dans les deux industries (Avant
76
1962)
4.2.1 Industrie de l'eau en milieu urbain
77
4.2.2 industrie de l'eau en milieu rural
77
4.2.3 Industrie de l'électricité
78
4.2.4 lien eau-énergie
82
4.3 Création de fondations (1962-1969)
85
4.3.1 Industrie de l'eau en milieu urbain
85
4.3.2 Industrie de l'eau en milieu rural
86
4.3.3 Industrie de l'électricité
86
4.3.4 lien eau-énergie
87
4.4 Expansion et pressions pour le changement (1969-1999)
88
4.4.1 industrie de l'eau en milieu urbain
90
4.4.2 industrie de l'eau en milieu rural
91
4.4.3 Industrie de l'électricité
92
4.4.4 lien eau-énergie
93
4.5 Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011)
95
4.5.1 industrie de l'eau en milieu urbain
97
4.5.2 industrie de l'eau en milieu rural
100
4.5.3 Industrie de l'électricité
101
4.5.4 lien eau-énergie
106
4.6 Conclusion
110
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
5.1 Introduction
110
5.2 Explorer les liens sectoriels dans l'économie Algérienne
111
5.2.1 Les secteurs de l'électricité
115
5.2.2 Les secteurs de l'eau
116
5.2.3 Autres secteurs de production
117
5.2.4 Analyses
122
5.3 Les besoins de l'eau pour les secteurs de l'énergie
5.3.1 Les résultats empiriques
123
123
5.3.2 Comparaison avec d'autres rapports
126
5.3.3 Analyses
127
5.4 Les intensités énergétiques pour les secteurs de l'eau
129
5.4.1 Les résultats empiriques
130
5.4.2 Comparaison avec d'autres rapports
132
5.4.3 Analyse
132
5.5 Conclusion
133
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
6.1 Introduction
135
6.2 Les liens physiques entre l'eau et l'énergie
135
6.2.1 Les besoins d’eau et d'énergie pour les autres secteurs
136
6.2.2 Corrélation entre les besoins d'eau et d'énergie
142
6.3 Exploration des compromis politiques
6.3.1 Les résultats empiriques
6.4 Les élasticités des prix de l’eau et de l’électricité
6.4.1 Les résultats empiriques
6.5 Conclusion
145
147
150
151
156
Chapitre 7 Analyse des scénarios alternatifs de l'eau et de l'énergie
7.1 Introduction
161
7.2 Un état d’art sur les technologies de l'eau et de l'électricité
162
7.2.1 Les technologies d'approvisionnement en eau
162
7.2.2 Les technologies de production d'électricité
164
7.3 Le développement de scénarios eau-énergie
172
7.3.1 Les hypothèses d’eau et d'énergie
173
7.3.2 Une description des quatre scénarios
180
7.4 Les résultats empiriques
184
7.4.1 L'eau pour les secteurs de l'électricité
184
7.4.2 L'énergie pour les secteurs de l'eau
188
7.5 Conclusion
195
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
8.1 Introduction
197
8.2 Aperçu sur la politique actuelle
197
8.3 Les implications du lien eau-énergie
201
8.4 Les recommandations politiques
206
Chapitre 9 Conclusions et perspectives
9.1 Conclusions
214
9.2 Recommandations pour les futures recherches
221
Liste des figures
Figure 1-1 L'importance du Gaz dans l'industrie de l'électricité en Algérie
5
Figure 1-2 Cartes des Bassins hydrogéologiques et du réseau électrique de
7
l'Algérie
Figure 1-3 Le cadre méthodologique de la recherche
9
Figure 2-1 Les liens de production, transport et consommation d’eau et
19
d’électricité
Figure 3-1 Quadrants de la connaissance humaine
39
Figure 3-2 Le cadre AQAL et le développement humain
40
Figure 3-3 Principales méthodologies associées aux quatre quadrants
42
Figure 3-4 Position des méthodes de recherche dans le cadre AQAL
45
Figure 3-5 Structure de base d'un tableau entrées-sorties
51
Figure 3-6 Matrice des Scénario adoptée par cette recherche
65
Figure 3-7 Étapes pour mettre à jour le modèle d'entrée-sortie pour une
69
année future
Figure 3-8 Illustration des trois étapes utilisées pour développer des
70
modèles d'entrées-sorties pour l’année 2030
Figure 4-1 Photos des centrales
81
Figure 4-2 Marché de l’électricité Algérien
103
Figure 4-3 L’évolution de la consommation en Gwh
108
Figure 5-1 Répartition des secteurs à forts liens en amont et /ou en aval
112
Figure 5-2 Changements de l'économie algérienne
117
(2000-2013)
Figure 6-1 Corrélation entre l’eau brute totale et le besoin en énergie
144
primaire pour l’année 2000
Figure 6-2 Corrélation entre l’eau brute totale et le besoin en énergie
144
primaire pour l’année 2011
Figure 7-1. La répartition du programme Algérien des énergies
169
renouvelables à l’horizon 2030 (MW)
Figure 7-2 Les phases du programme algérien des énergies renouvelables
170
Figure 7-3 Estimation de la demande en eau pour 2030
173
Figure 7-4 Estimation de l'approvisionnement en eau pour 2030
174
Figure 7-5 La demande et le mix de la fourniture en eau en 2030 dans les
175
quatre scénarios
Figure 7-6 Estimation de la demande d'énergie pour 2030
176
Figure 7-7 Estimation de l'offre énergétique en 2030
177
Figure 7-8 Le mix de production d'électricité en 2030 dans les quatre
179
scénarios
Liste des tableaux
Tableau 2-1 Principales méthodologies adoptées par les recherches sur le
27
lien eau-énergie
Tableau 2-2 Principales études eau-énergie
28
Tableau 3-1 Sélection des études entrée-sortie d’eau et d'énergie
49
Tableau 3-2 Les secteurs de production, les abréviations et les unités
54
hybrides
Tableau 3-3 catégories des secteurs finaux
56
Tableau 3-4 Résumé des techniques d'entrée-sortie
57
Tableau 3-5 Équations d'intensité d’eau et d'énergie
59
Tableau 3-6 Les taux de croissance sectoriels relatifs (ri)
69
Tableau 3-7 Moyenne des taux de croissance économique g (t) pour
70
l’Algérie
Tableau 4-1 Répartition du parc de production électrique en 2011
105
Tableau 4-2 Evolution Puissance installée
105
Tableau 4-3 Evolution de la consommation d’énergie dans le secteur de
108
l’eau
Tableau 5-1 Les liens sectoriels en amont et en aval pour 2000 et 2011
113
Tableau 5-2 Le mix de production d’électricité en Algérie (en%)
115
Tableau 5-3 Les besoins d'eau directs et indirects pour les secteurs de
124
l'énergie en 2000 (ML/PJ)
Tableau 5-4 Les besoins d'eau directs et indirects pour les secteurs de
124
l'énergie en 2011 (ML/PJ)
Tableau 5-5 Comparaison des intensités de l'eau pour certains secteurs de
126
l'électricité (ML/GWh)
Tableau 5-6 Les besoins énergétiques directs et indirects pour les secteurs
130
de l'eau en 2000 (MJ/ML)
Tableau 5-7 Les besoins énergétiques directs et indirects pour les secteurs
130
de l'eau en 2011 (MJ/ML)
Tableau 6-1 Les besoins d'eau directs et totaux (ML/100KDA)
137
Tableau 6-2 Les besoins directs et totaux d'énergie (MJ/100KDA de 2011) 138
Tableau 6-3 Les besoins totaux et les multiplicateurs pour 2000 et 2011
148
Tableau 6-4 matrice de corrélation pour 2000
149
Tableau 6-5 matrice de corrélation pour 2011
149
Tableau 6-6 Les élasticités-prix propres: l'eau (ηww)
152
Tableau 6-7 Les élasticités-prix propres: l'électricité (ηee)
152
Tableau 6-8 Les élasticités prix croisés: demande d’eau et le prix
152
électricité (ηwe)
Tableau 6-9 les élasticités prix croisés: demande d’électricité et le prix
153
d’eau (ηew)
Tableau 6-10 Sommaire des résultats sectoriels
157
Tableau 7-1 Consommation énergétique des différentes sources d’eau
163
Tableau 7-2 Le programme de développement des énergies renouvelables
170
Tableau 7-3 Spécifications techniques d'approvisionnement de l'eau
175
Tableau 7-4 Répartition des stratégies pour répondre à la demande
175
supplémentaire de l'eau en 2030 (%)
Tableau 7-5 Comparaison des prévisions de la demande d'électricité
176
Tableau 7-6 Les projets engagés
177
Tableau 7-7 La capacité existante qui devrait prendre sa retraite d'ici 2030
178
Tableau 7-8 Nouvelle capacité nécessaire pour répondre à la demande
179
d'électricité en 2030 (MW)
Tableau 7-9 Résumé des variables de scénario
180
Tableau 7-10 L’eau nécessaire pour produire la demande finale
185
d'électricité en 2030 (ML)
Tableau 7-11 La moyenne pondérée totales des intensités d'eau pour
185
l'industrie de l'électricité (ML/PJ)
Tableau 7-12 L’énergie nécessaire pour satisfaire la demande en eau en
189
2031 (PJ)
Tableau 7-13 Les intensités énergétiques moyennes pondérées de
189
l'industrie de l'eau en milieu urbain (MJ/ML)
Tableau 7-14 émissions de carbone estimées (Gg CO2)
192
Tableau 7-15 intensité de carbone (CO2 kg / ML)
192
Tableau 8-1 Résumé de la politique actuelle
199
Liste des annexes
Annexe 1 Vingt principes de la théorie intégrale
230
Annexe 2 Les matrices de coefficients d'entrée-sortie
231
Liste des Publications et conférences
Publications
1. Ait Mimoune Hamiche , Amine Boudghene Stambouli, Samir Flazi, A
review on the water and energy sectors in Algeria :Current forecasts,
scenario and sustainability issues, Renewable and Sustainable Energy
Reviews 41 (2015) 261–276.
2. Ait Mimoune Hamiche 1, Amine Boudghene Stambouli,1, Samir Flazi, A
review on the water and energy nexus, Renewable and Sustainable Energy
Reviews (2016).
3. Ait Mimoune Hamiche, Amine Boudghene Stambouli,, SamirFlazi,
‘Desalination in Algeria: current state and recommendations for future
projects, Renewable and Sustainable Energy Reviews (2016).
Conférences
1. 4ème Forum Asie-Afrique sur l’énergie durable à l’USTO-MB d’Oran (1314 Mai 2014). avec l’article: “A review on the water and energy sectors
in Algeria: Current Forecasts, scenario and sustainability issues”
2. Journée nationale scientifique et technique JNST 2014 au centre
universitaire de Relizane (28-29 Avril 2014) avec l’article: “Régulateur
Intelligent d’un Bâtiment d’élevage de Poules Pondeuses à Energie
Solaire Appliqué pour Oravio Tiaret”.
3. Third International Conference on Power Electronics and Electrical
Drives (ICPEED’14) Oran, December 10-11, 2014 avec l’article
“Photovoltaic power plant for TMM (Tahlyat Myah Magtaa) of Oran in
Algeria” .
4. Séminaire National sur l’Eau et l’Environnement (SNEE’2014) Chlef, les
26 et 27 novembre 2014 avec l’article: “Prospective Study of Water
Sector in Algeria”
5. First International Conference on Electrical Engineering ICEEB’14
Biskra, December 07-08 2014 avec l’article : “Prospective Study of
Energy Sector in Algeria”
6. 3rd International Conference on Information Processing and Electrical
Engineering (ICIPEE’14) November 24-25, 2014 in Tébessa. Avec
l’article “A review on the water and energy nexus”.
7. TMREES16 Technologies and Materials for Renewable Energy,
Environment and Sustainability. 15th – 18th, April 2016 // BeirutLebanon avec l’article de “‘Desalination in Algeria: current state and
recommendations for future projects”.
8. 3rd Annual International Forum on Water, 13-16 July 2015, Athens,
Greece avec l’article de “A review on the water and energy nexus”.
Liste des abréviations
ONS Office nationale des statistique
AC Courant alternatif
OS Opérateur système (Filiale de Sonelgaz)
AG agriculture
EGA Electricité et gaz d’Algérie
AQAL tous les quadrants tous les niveaux
BIGCC biomasse cycle combiné à gazéification intégrée
EPOT l'eau potable
TG CC turbine à gaz cycle combiné
CG cogénération
CoV Coefficient de variation
DC courant continu
DESAL dessalement
GAZ fourniture de gaz en détail
PIB Produit intérieur brut
GT Turbine à gaz
GWh Gigawatt-heure
HYDRO hydroélectricité
CI Combustion interne
TIC Technologie d’informations et de la communication
EIR eau d’irrigation
EPOT eau potable
ASS assainissement
IGCC Cycle combiné à gazéification intégrée
PMI pluralisme méthodologique intégré
GIEC Groupe intergouvernemental d'experts sur les changements climatiques
kL kilolitre
ACV analyse du cycle de vie
MCE conseil ministériel sur l'énergie
ML méga-litre
MWh Mégawatt-heure
CCN Conseil de la concurrence nationale
PCN Politique de la concurrence nationale
CNE Code national de l'électricité
MNE Marché national de l'électricité
O La production économique
TGCO turbine à gaz à cycle Ouvert
EP énergie primaire
PJ péta-joules
PV Photovoltaïque
RECYCLE Eau recyclé
RO osmose inverse
ASS assainissement
CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
AG Agriculture, sylviculture, pêche
HYD Hydrocarbures
STBP Services et Travx. Pub. Pétrolier
MC Mines et carrières
FMC Fabrication Matériaux de Construction
CPC Chimie, Plastiques, Caoutchouc
IAA Industries Agro-alimentaires
TCB Textiles, confection, bonnèterie
FCC Fabrication de Cuirs et Chaussures
BPL Bois, Papiers et lièges
ID Industries diverses
TC Transport et communications
HCR Hôtels –café- restaurants
SFE Services fournis aux entreprises
SFM Services fournis aux ménages
TG Electricité (Turbine à gaz)
TV Electricité (Turbine à vapeur)
CC Electricité (Cycle combiné)
DSL Diesel
ER Energies renouvelables
ONEDD l'Observatoire national pour l'environnement et le développement
durable
AND l'Agence nationale de gestion des déchets
CNRB Centre national pour le développement des ressources biologiques
CNTPP le Centre national des techniques de production plus
ANCC l'Agence nationale pour les changements climatiques
ICEM le Conseil intersectoriel de gestion de l'énergie
APRUE l'Agence nationale pour la promotion et l'utilisation rationnelle de
l'énergie.
‫ملخص‬
‫يرتبط قطاعي الماء والكهرباء ارتباطا وثيقا‪ .‬إال أن اإلصالحات في هذين القطاعين في الجزائر ال‬
‫تعترف بهذا االرتباط‪ ،‬خصوصا وأن صانعو السياسة يحاولون إيجاد حلول فعالة للمشاكل المتفاقمة بفعل‬
‫الجفاف و تغير المناخ‪.‬‬
‫يقدم هذا البحث تحليالت عميقة للعالقة بين الماء والكهرباء ‪ -‬المعروفة أيضا باسم رابطة الماء‪-‬والطاقة‬
‫ في الجزائر‪.‬‬‫إستخدم هذا البحث إطارا منهجيا متكامال مستمدا من النظرية المتكاملة (‪ )la théorie intégrale‬و‬
‫أسسه التحليلية تستند على مجموعة من الطرق البحثية مثل التحليل التاريخي‪ ،‬تحليل المدخالت والمخرجات ‪،‬‬
‫مرونة األسعار وتحليل السيناريوهات على المدى الطويل‪.‬‬
‫وقد كشفت هذه الدراسة أن الروابط التاريخية الغير المنظمة بين الماء والكهرباء‪ ،‬في غياب السياسات‬
‫المتكاملة‪ ،‬أدت إلى موازنة خاطئة بين الماء والطاقة‪.‬‬
‫سيزداد الطلب على الكهرباء حتما بسبب الجفاف وتغير المناخ‪ ،‬باإلضافة إلى أن تدابير التكيف في قطاع‬
‫المياه من خالل السياسات التي تشجع االستثمار في التكنولوجيات المستهلكة بكثافة للطاقة كتحلية المياه‬
‫ومعالجة مياه الصرف الصحي ستساهم كذالك في تغير المناخ‪.‬‬
‫إن زيادة تكلفة الكهرباء بسبب ندرة المياه وتحديد حصص انبعاث الكربون ستزيد في أسعار الماء‬
‫والكهرباء وإستراتيجيات إدارة الطلب في كل من القطاعين ستساعد في ضبط هذه األسعار‪ ،‬ولكن فعاليتها‬
‫ستنخفض إذا لم يتوقف االستثمار في تكنولوجيات المياه المستهلكة بكثافة للطاقة‪.‬‬
‫وأظهرت التحاليل أيضا أن استراتيجيات الحد من استهالك الماء والكهرباء في القطاعات اإلنتاجية في‬
‫الجزائر تعتمد على الطريقة التي يتم دمج هذه القطاعات في االقتصاد من حيث المساهمة في الناتج االقتصادي‬
‫وتوليد الدخل ونمو معدل التشغيل‪.‬‬
‫برامج إدارة الطلب وسياسات تسعير المياه التي تقلل من كثافة استعمال المياه والطاقة في القطاعات‬
‫الرئيسية في الجزائر ستعود بال شك بالنفع على االقتصاد والبيئة ككل في الجزائر‪.‬‬
‫اآلثار المستقبلية لرابطة الماء و الكهرباء عولجت من خالل تحليل سيناريوهات على المدى الطويل‬
‫للجزائر لعام ‪ .2030‬وتبين التحاليل كيف أن القرارات السياسية ترسم الوضع التخاذ الخيارات من حيث‬
‫الموازنة بين التكنولوجيات البديلة وإدارة الطلب‪.‬‬
‫وبناءا على هذه النتائج‪ ،‬تضع هذه الدراسة سلسلة من التوصيات‪ ،‬وذلك أساسا إلعادة توجيه المنظمات‬
‫المؤسسية القائمة‪ ،‬والتدابير الحكومية وأنشطة الصناعات من أجل تشجيع التكامل بين السياسات المائية و‬
‫الطاقة‪.‬‬
‫على الرغم من أن هذا البحث يخص الجزائر‪ ،‬إال أن نتائجه مهمة وصالحة لبلدان أخرى التي تشترك‬
‫مع الجزائر في سياسة الماء والطاقة‪ .‬باإلضافة إلى ذلك‪ ،‬المفاهيم واألطر التي وضعت في هذا البحث هي‬
‫أيضا مفيدة للمناطق األخرى التي تواجه مهمة وضع السياسات المناسبة لمعالجة مشاكل المياه والطاقة لديها‪.‬‬
Résumé
L’eau et l’électricité sont intiment liés. Les réformes politiques en Algérie dans les deux
secteurs ne semblent pas reconnaître ce lien, d'autant plus que les décideurs tentent de trouver des
réponses efficaces au problème des secteurs de l'eau et de l’énergie accentuées par des conditions
de sécheresse et les changements climatiques. Cette recherche analyse en profondeur les relations
entre l'eau et l'électricité – appelé aussi le lien eau-énergie - dans le contexte de l'Algérie. Cette
recherche a utilisé un cadre méthodologique intégré. L'orientation philosophique pour l'élaboration
de ce cadre est fourni par la théorie intégrale et ses fondements analytiques reposent sur un
ensemble de méthodes de recherche tels que l'analyse historique, l'analyse des entrées-sorties,
l'analyse de l'élasticité des prix et l'analyse des scénarios à long terme.
Cette recherche a montré que les inextricables liens historiques entre l'eau et l'électricité, en
l'absence de politiques intégrées, a donné lieu à des faux arbitrages entre l'eau et l’énergie.
La sécheresse et les changements climatiques sont susceptibles d'augmenter la demande
d'électricité et des mesures d'adaptation dans le secteur de l'eau contribuent potentiellement au
changement climatique, par des politiques qui encouragent les investissements dans les
technologies à forte intensité énergétique, comme le dessalement et le traitement avancé des eaux
usées.
L'augmentation des coûts de l'électricité à cause de la pénurie d'eau et la mise en place de
quotas d'émissions de carbone vont surement faire augmenter les prix de l'eau et de l'électricité
pour les utilisateurs finaux. Les stratégies de gestion de la demande dans les deux industries
aideront à la lutte contre la hausse des prix, mais leur efficacité est réduite par l'investissement
dans les technologies d'eau à forte consommation d'énergie.
L'analyse a montré également que les stratégies visant à réduire les consommations d'eau et
d'électricité des secteurs de production en Algérie est tributaire de la façon dont ces secteurs sont
intégrés dans l'économie, en termes de contribution à la production économique, la génération de
revenus et la croissance de l'emploi.
Les programmes de gestion de la demande et les politiques de tarification de l'eau qui
réduisent l'intensité de l'eau et de l'énergie des secteurs clés sont susceptibles de faire bénéficier
l’ensemble de l'économie et de l'environnement en Algérie.
Les futures implications du lien eau-énergie sont examinées à travers l'analyse de scénarios à
long terme pour l'Algérie pour 2030. L'analyse montre comment les décisions politiques façonnent
la situation pour faire des choix philosophiques en termes d'équilibre entre les technologies
alternatives et la gestion de la demande, avec différentes implications de l'utilisation de l'eau et de
l'électricité.
Sur la base de ces résultats, cette étude met en avant une série de recommandations,
essentiellement pour réorienter les organisations institutionnelles existantes, les mesures
gouvernementales et les activités des industries de façon à encourager l'intégration entre les
politiques de l'eau et de l'énergie.
Bien que le contexte de cette recherche soit l'Algérie, les résultats sont tout aussi pertinents
pour les autres pays, qui partagent les mêmes cadres de l'eau et de la politique énergétique
nationale. En outre, les concepts et les cadres élaborés dans cette recherche sont également utiles à
d'autres régions qui sont confrontés à la tâche de concevoir des politiques appropriées pour
remédier à leurs problèmes d'eau et d'énergie.
Abstract
Water and electricity are fundamentally linked. Policy reforms in Algeria in both industries,
however, do not appear to acknowledge the links nor consider their wider implications. This is
clearly unhelpful, particularly as policy makers attempt to develop effective responses to water
and energy issues, underpinned by prevailing drought conditions and impending climate change.
Against this backdrop, this research has comprehensively analyzed the links between water and
electricity – termed water-energy nexus – in the context of Algeria. For this purpose, this research
has developed an integrated methodological framework. The philosophical guidance for the
development of this framework is provided by Integral Theory, and its analytical foundations rest
on a suite of research methods including historical analysis, input-output analysis, analysis of
price elasticities, and long-term scenario analysis.
This research suggests that the historical and inextricable links between water and
electricity, in the absence of integrated policies, has given rise to water-energy trade-offs.
Drought and climate change adaptation responses in the water industry are likely to further
increase electricity demand and potentially contribute to climate change, due to policies that
encourage investment in energy-intensive technologies, such as desalination, advanced wastewater
treatment and rainwater tanks.
Increasing electricity costs due to water shortages and the introduction of emissions trading
will further increase water and electricity prices for end users. Demand management strategies in
both industries will assist in curbing price increases; however their effectiveness is lessened by
investment in water and energy intensive technologies in both industries.
The analysis also demonstrates that strategies to reduce water and electricity consumption of
‘other’ production sectors in Algeria is overwhelmingly dependent on how deeply a particular
sector is embedded in the economy, in terms of its contribution to economic output, income
generation and employment growth.
Regulation, demand management programs, and water pricing policies, for example, that
reduce the water and energy intensity of agriculture and key manufacturing sectors are likely to
benefit the wider economy and the environment in Algeria.
The future implications of the water-energy nexus are examined through long-term scenario
analysis for Algeria for 2030. The analysis demonstrates how policy decisions shape the domain
for making philosophical choices by society - in terms of the balance between relying on
alternative technologies and market arrangements, with differing implications for water and
electricity use.
Based on these findings, this research puts forward a range of recommendations, essentially
arguing for reorienting existing institutional arrangements, government measures and industry
activities in a way that would encourage integration between the water and energy policies.
Although the context of this research is Algeria, the findings are equally relevant for other
countries, which share the same national water and energy policy frameworks. Further, the
concepts and frameworks developed in this research are also of value to other regions that are
faced with the task of designing appropriate policy responses to redress their water and energy
challenges.
Chapitre I
Introduction générale
Chapitre 2
Un review sur l’étude
du lien eau-énergie
ntroduction générale
Chapitre 3
Développement d'un
cadre de recherche
intégré
Chapitre 4
L'évolution historique
du lien eau-énergie En
Algérie
Chapitre 5
Lien eau-énergie:
Une enquête empirique
(I)
Chapitre 6
Lien eau-énergie:
Une enquête empirique
(II)
Chapitre 7
Analyse des scénarios
Alternatifs d'eau et
d'énergie
Chapitre 8
Les implications
politiques et les
recommandations
Chapitre 9
Conclusion générale et
perspectives
Références
Bibliographiques
Annexes
Introduction Générale
L'eau et l'énergie sont essentielles à l'existence de l'humanité. Ces deux ressources ont
façonné le développement des sociétés au cours de l'histoire. L’énergie a été un facteur important,
depuis l'utilisation précoce de l'animal et l'énergie hydraulique à des formes plus avancés
techniquement tels que la puissance de la vapeur et l'électricité plus tard. Dans une société moderne,
l'eau et l'électricité sont interdépendantes. L'eau est essentielle pour la production d'électricité et
l'électricité est essentielle pour le traitement et le transport de l'eau. Par exemple, plus de 41% de la
production mondiale d'électricité repose sur des centrales au charbon gourmandes en eau et le
transport de l'eau consomme environ 7% de l'énergie produite dans le monde. Le rôle fondamental
de ces deux ressources dans le développement économique et le bien-être social en général renforce
l'importance et l'interdépendance entre les deux.
Alors que l'humanité embrasse le 21e siècle, l'interdépendance entre l'eau et l'électricité –
appelé aussi le lien eau-énergie est de plus en plus apparent en Algérie et même dans le monde
entier, grâce aux réformes de l'industrie à cause de la sécheresse et récemment du changement
climatique.
Les réformes des deux industries
Les industries de l'eau et de l'électricité en Algérie ont connu une période de réformes
importantes au cours des deux dernières décennies, en commençant par des réformes au niveau de
l'État. Le gouvernement Algérien a commencé à réformer ses industries de l'eau et de l'électricité au
début des années 2000. Cette première phase de la réforme a été à l'échelle économie qui visait à
améliorer la compétitivité de l'économie algérienne par l'amélioration de la productivité des
industries d'infrastructure comme l'eau et l'électricité. Ces réformes ont appelé à la séparation des
différentes fonctions de l'industrie, l'introduction des principes de la concurrence et l’ouverture des
segments de monopole à l'accès des tiers. Les réformes ont conduit à la création d'un marché
national de l'électricité (MNE) et un marché de l'eau, afin de promouvoir la concurrence. Dans le
cas de l'industrie de l'eau, les réformes ont également introduit des dispositions réglementaires
indépendantes pour le prix et la prestation de services, la gestion de l'environnement et la qualité de
l'eau.
Au début des années 2000, l’Algérie a estimé qu’une efficacité supplémentaire est nécessaire
dans les industries de l'eau et de l'électricité et les réformes continuent à ce jour. Une augmentation
de la prise de conscience des enjeux environnementaux a également accompagné ces réformes.
3
Introduction Générale
Dans les années 2000, la société a commencé à s'interroger sur l'impact du développement
comme les projets d'infrastructures d'eau et d'électricité sur l'environnement (la pollution de l'air et
la salinité de l'eau).
Dans cette période, les questions environnementales sont devenues plus globale tel que les
ressources en eau de la planète, la couche d'ozone et le réchauffement climatique. Ces questions ont
eu une attention particulière dans le débat général. Il a été jugé que la Terre ne pourra pas supporter
le modèle passé du développement dans le futur. Le changement d'attitude a abouti à la génération
du principe de développement durable, ce qui place les considérations sociales, environnementales
et économiques sur le même pied d’égalité (Commission mondiale sur l'environnement et le
développement, 1987). Ces principes ont imprégné les réformes, en particulier depuis les années
2000.
Le changement climatique
Le changement climatique est l'un des problèmes environnementaux les plus pressants
actuellement. En 2006, le film documentaire (Une vérité qui dérange) a contribué à l'intégration
du changement climatique. Dans la même année, le gouvernement Britannique a publié un rapport
sur l'économie du changement climatique.
Il existe un consensus scientifique général que les émissions de carbone de l'activité humaine
en particulier depuis la révolution industrielle ont contribué aux changements du climat de la Terre
(Groupe de travail 1 du GIEC 2007). Le changement climatique induit par l'homme, en grande
partie les gaz à effet de serres émis par la combustion des combustibles fossiles est l'une des
principales causes.
En Algérie, la consommation d'énergies fossiles à base de combustible est l'une des
principales sources d'émissions de carbone, contribuant ainsi à 74 pour cent (173 Mt de CO2-e) des
émissions en 2011. L'électricité comprend la majeure partie des émissions provenant de la
consommation d'énergie, à cause de la forte dépendance des centrales à Gaz (Rapport de la
Sonelgaz 2011). Figure 1-1 illustre clairement l'importance du Gaz dans l'industrie de l'électricité
algérienne.
4
Introduction Générale
1,3%
19,8%
0,9% 0,8%
Turbine gaz
45,1%
Cycle combiné
Turbine vapeur
32,1%
Centrale Hybride
Diesel
Hydraulique
Figure 1-1 l'importance du Gaz dans l'industrie de l'électricité en Algérie.. Source: Rapport de
Sonelgaz(2011)
Le Groupe d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) (2001) a signalé que sans une action
mondiale pour réduire les émissions de carbone, il ya une probabilité
probabilité accrue de variabilité du climat
et d’événements extrêmes tels que les inondations et les sécheresses. En Algérie, les scientifiques
prédisent jusqu'à 20 pour cent de sécheresse en 2030. Cependant, les changements du climat en
l'Algérie sont déjà observables:
ables: Les douze années les plus chaudes enregistrées dans l'histoire ont eu
lieu au cours des treize dernières années. En outre, l'intensité et les fréquences des précipitations ont
fortement diminué en Algérie depuis les années 50.
L’Algérie, comme beaucoup
beaucoup d'autres pays du monde, est sensible aux changements
climatiques en raison de ses conditions météorologiques naturellement erratiques. Elle a fait face à
la sécheresse en construisant des barrages de stockage.
Les liens apparents entre l'eau et l'électricité
Les réformes de l'industrie du changement climatique et de la sécheresse renforcent les
interdépendances historiques entre l'eau et l'électricité. Le changement climatique peut affecter la
disponibilité de l'eau dans le futur et l'eau est un intrant essentiel à la production d'électricité, à la
fois pour les centrales hydroélectriques et à des fins de refroidissement pour les centrales
thermiques. De même, l'industrie de l'eau est à la recherche de d'autres sources d'eau qui ne peuvent
être qu’à forte intensité énergétique.
Les implications de ces changements récents pour les industries de l'eau et de l'électricité sont
immenses. Le ministère des ressources en eau rapporte que le coût de l'approvisionnement en eau
de ville a augmenté de 35 pour cent, principalement à cause des nouveaux systèmes non dépendant
5
Introduction Générale
des précipitations qui consomment beaucoup plus d'énergie. Le secteur de l'électricité devra
également réduire drastiquement ses émissions et adapter ses infrastructures pour faire face aux
événements climatiques extrêmes et réduire potentiellement sa consommation de l’eau. Les deux
industries ont également besoin d'augmenter leurs capacités, afin de répondre à l'augmentation de la
demande dans le futur.
Les enquêtes sur les besoins en eau et en électricité en Algérie (2007) suivies des plans
d’action ont présenté des stratégies pour répondre aux futures demandes en eau et en électricité.
Pour toute augmentation de la capacité, il faudra de l'eau supplémentaire (dans le cas de l'industrie
de l'électricité) et d’électricité supplémentaires (dans le cas de l'industrie de l'eau).
Les réformes des industries de l'électricité et l'eau sont mises en œuvre avec peu d'attention
accordée à la compréhension de la nature du lien eau-énergie, en particulier dans le contexte de
sécheresse et de changement climatique. Cette compréhension est essentielle, afin d’optimiser les
arbitrages qui peuvent en découler.
Un résumé de quelques recherches sur le lien eau-énergie existantes (au chapitre 2) justifie la
criticité du lien entre l'eau et l'électricité où les implications des liens sur les deux industries et
l'économie en général ne semblent pas être analysées profondément.
Donc, le but de cette recherche est d'analyser en profondeur la nature de ce lien et ses
implications sur les industries de l'eau et de l'électricité et l'économie en général pour l’Algérie.
6
Introduction Générale
Figure 1-2 Cartes des Bassins hydrogéologiques et du réseau électrique de l'Algérie.
1.1 Objectifs de la recherche
L'objectif principal de cette recherche est de développer une compréhension globale de la
nature du lien eau-énergie pour l'Algérie, en vue de contribuer au développement des politiques de
l'eau et de l'énergie plus intégrées.
Cet objectif principal comprend les cinq objectifs spécifiques suivants:
Analyser l'évolution du lien eau-énergie en Algérie.

Etudier empiriquement les liens entre l'eau, l'électricité et d'autres secteurs économiques en
Algérie.
7
Introduction Générale

Valider les résultats de l'enquête empirique par la possibilité de substitution entre l'eau et
l'électricité.

Identifier les éventuels compromis qui devront être pris en considération pour répondre à la
demande future de l’eau et de l'électricité.

Démontrer comment que l'étude du lien eau-énergie pourrait contribuer à l'élaboration de
politiques efficaces pour les industries de l'eau et de l'électricité.
1.2 Le cadre méthodologique de recherche
Figure 1-3 présente le cadre méthodologique développé pour cette recherche. Le cadre
comprend un ensemble de méthodes de recherche provenant de diverses disciplines. Cette recherche
adopte spécifiquement la théorie intégrale pour guider l'élaboration de ce cadre méthodologique et à
évaluer la pertinence des méthodes de recherche spécifiques pour développer une compréhension
globale de la nature du lien. Ces méthodes spécifiques comprennent l'analyse historique, l'analyse
des entrées-sorties, l’analyse de l'élasticité du prix et de la demande, l'analyse des scénarios et
l'évaluation des impacts des politiques.
Un aperçu des principales caractéristiques de la théorie intégrale et les méthodes de recherche est
présentée dans cette section. Une description plus détaillée suit dans le chapitre 3.
8
Introduction Générale
Objectif principal
Pour développer une compréhension globale de la nature du lien eau-énergie pour l'Algérie,
en vue de contribuer au développement des politiques de l'eau et de l'énergie plus intégrées
Objectifs Spécifiques
Méthodes
Objectif 1
Analyser l’évolution du lien eau-énergie pour l’Algérie
Analyse historique
Objectif 2
Investigation empirique des liens entre l’eau, l’électricité et
d’autres secteurs économiques de l’Algérie
Eau –énergie orientées
analyse entrée-sortie
Analyse de liaison
Analyse de la dépendance
Résultats
La compréhension des différentes influences historiques qui ont
façonné le développement du lien
Identification des liaisons sectorielles et les secteurs clé
Calcul des besoins directs et indirects de l'eau pour les secteurs
d'électricité et l'électricité pour le secteur de l'eau
Calcul des besoins directs et indirects de l'eau et de l'électricité
pour les autres secteurs
Analyse des multiplicateurs
Objectif 3
Valider les résultats de l'enquête empirique en déterminant le
degré de substitution entre l'eau et l'électricité
Objectif 4
Pour identifier le compromis potentiel qui nécessite une attention
afin de satisfaire la demande future de l'eau et l'électricité
Objectif 5
Pour démontrer comment l'étude du lien eau-énergie pourrait
contribuer à l'élaboration de politiques efficaces
Analyse de possibilité de
substitution
(Elasticités des prix et demande)
Analyse des scenarios Eauénergie orienté analyse
entrée-sortie
Évaluation des implications
des politiques
Etudier les compromis entre les besoins en eau et en énergie dans d'autres
secteurs, et les indicateurs de l'emploi, de revenu et de la production économique
Etude de la relation entre les prix de l'eau et de l'électricité et la
demande pour des secteurs sélectionnés
Calcul des besoins directes et indirectes en eau par les secteurs de
l'électricité; et l'électricité pour les secteurs de l'eau selon quatre scénarios
Développement des recommandations de politiques de l'eau
et de l'énergie intégrées
Figure 1-3 Le cadre méthodologique de la recherche
9
Introduction Générale
1.2.1 La théorie intégrale - une philosophie qui guide
Le Philosophe américain Ken Wilber (1949 ~) a développé la théorie intégrale après des
années de recherches interculturelles dans différents domaines de la connaissance humaine. Grâce à
ses recherches, Wilber (2000) a conclu que la connaissance a cinq éléments majeurs représentés par
quadrants, les niveaux, les lignes, les États et les types. Le cadre résultant de Wilber - appelé «tous
les quadrants tous les niveaux» ou « all quadrants all levels » AQAL en anglais représente ces cinq
éléments majeurs. Wilber a démontré que les méthodologies des quatre quadrants qui composent le
cadre AQAL sont également valables et nécessaires pour appréhender la réalité. Wilber plus tard a
développé le concept du pluralisme méthodologique intégré (PMI) pour aider à l'intégration des
méthodes (Esbjörn-Hargens 2005).
Le concept de la PMI a été largement appliqué dans cette recherche pour identifier et intégrer
les perspectives capturées par chacune des méthodes. Cette recherche, fournirait une plate-forme
appropriée pour une analyse complète de la nature du lien eau-énergie. Une description détaillée de
PMI et de son application dans cette recherche est donnée dans la section 3.2.
1.2.2 Les méthodes de recherche
Cette section présente les cinq méthodes adoptées par cette recherche. Les méthodes
combinent les deux approches qualitatives et quantitatives, afin de développer une compréhension
globale de la relation eau-énergie à partir de différentes perspectives identifiés par le PMI. Une
description détaillée des méthodes est donnée dans le chapitre 3.
L'analyse historique
L'analyse historique est utilisée pour développer un profil de l'histoire du lien pour l'Algérie.
Ceci est réalisé par la construction de profils de temps distincts pour les industries de:

l’eau urbaine (eau de ville et des eaux usées),

l’eau en milieu rural (irrigation) et

l'électricité.
Un profil du lien eau-énergie est ensuite développé, basé sur ces trois profils.
En outre, chaque profil est divisé en quatre périodes, qui représentent les phases importantes
dans le développement des industries de l’eau et de l’électricité en Algérie. Ces périodes sont:
10
Introduction Générale

Les premiers développements de l'eau et de l'électricité (avant 1962)

Création des fondations (1962-1969)

Expansion et pressions pour le changement (1969-2000)

Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011)
Le but de l'analyse historique est d'identifier les forces qui ont influencé le lien dans le passé.
Cela permettra une meilleure compréhension des questions d’interdépendance qui surgissent
aujourd'hui.
L'analyse des entrées-sorties
L'analyse des entrées-sorties est un outil d'analyse largement utilisé qui identifie les
interdépendances entre les différents secteurs économiques et donc se prête bien à examiner les
liens entre l'eau, l'électricité et l'économie en général. Afin d'examiner quantitativement ces liens,
cette recherche a mis au point un ensemble de tableaux entrées-sorties de l'eau et de l'énergie pour
l’Algérie pour les années 2000 et 2011. Les deux années ont été choisies en fonction de la
disponibilité des données sur l'eau et sur l'énergie. Les deux années représentent également des
périodes de temps distinctes dans le processus de réforme de l'industrie et peut donc fournir des
données supplémentaires sur les changements de la nature du lien au cours de cette période. Comme
illustré sur la figure 1-3, les techniques liées à l'analyse d'entrée-sortie comprennent l’analyse de
liaison, l'analyse de la dépendance et l'analyse de multiplicateur.
L'analyse de liaison quantifie la contribution d'un secteur à l'activité économique. Elle est utilisée
dans cette étude pour identifier les secteurs dominants ou «clés» de l’économie Algérienne; pour
comprendre la contribution des secteurs de l'eau et de l'énergie à l'activité économique et d'identifie
si cette contribution a changé entre 2000 et 2011.
L’analyse de dépendance quantifie l'utilisation directe et indirecte de l'eau et de l'énergie dans
l'économie, qui peut aussi être appelée ’intensités de l'eau et intensité de l'énergie’. Plusieurs types
d'intensité peuvent être calculés, cette recherche les groupes en trois ensembles:

Les intensités d'eau pour les secteurs de l'énergie.

Les intensités de l'énergie pour les secteurs de l'eau.

Les intensités de l'eau et de l'énergie pour les autres secteurs.
11
Introduction Générale
Le premier ensemble est utile pour identifier les secteurs de l'énergie qui sont fortement
tributaires de l'eau et donc plus exposée à des restrictions de production en cas de pénurie d'eau. Le
deuxième identifie le secteur de l'eau le plus énergivore et les formes d'énergie les plus utilisées. La
troisième série identifie les secteurs d’eau à forte consommation d'énergie et leurs implications, qui
sont fonction de leur contribution à l'activité économique. En outre, la corrélation entre l'intensité de
l'eau et de l'énergie pour les autres secteurs est analysée en utilisant des outils statistiques
supplémentaires, notamment des diagrammes de dispersion et de Pearson.
L’analyse de multiplicateur examine l'impact des décisions politiques sur une série d'indicateurs
économiques et sociaux. Dans cette recherche, ces indicateurs sont représentés par les
multiplicateurs de production économique, de revenu et d'emploi. L'impact macro du lien eauénergie est exploré en utilisant une analyse de multiplicateur, en comparant les intensités de l'eau et
de l'énergie des secteurs avec leurs multiplicateurs de production économique, de revenus et
d'emploi. L'objectif est de déterminer les compromis possibles entre la consommation d'eau et
d'énergie de ces indicateurs socio-économiques. L'analyse porte sur les autres secteurs de
l'économie, cela veut dire que les implications de l'interaction énergie-eau s'étendent au-delà des
industries de l'eau et de l'énergie.
Analyse des possibilités de substitution (élasticités des prix et de la demande)
L'élasticité prix - demande mesure la réactivité de la quantité demandée pour un changement
du prix. Lorsqu'elle est appliqué à un produit, elle est appelé élasticité prix propre. Lorsqu'elle est
appliqué à deux produit, elle est appelé élasticité-prix croisée. L’élasticité prix croisée quantifie la
substitution ou la complémentarité entre les deux produits, tels que l'eau et l'électricité.
Cette recherche calcule les élasticités-prix propres et croisées de l'eau et de l'électricité, en
utilisant la formule de l'élasticité de l'arc classique. Les élasticités sont calculées pour les secteurs
qui ont été identifiés dans l'analyse de dépendance qui sont à forte intensité d’eau et/ou d’énergie.
L'analyse des scénarios
Cette recherche analyse quatre scénarios alternatifs pour répondre à la demande en eau et en
l'électricité en 2030, afin de déterminer: l'eau nécessaire pour satisfaire la demande d'électricité,
l'énergie nécessaire pour satisfaire la demande en eau et la réduction des émissions de carbone
résultants de la consommation d'énergie dans les industries de l'eau et de l’électricité. Les scénarios
12
Introduction Générale
ont été inspirés de la matrice de scénario élaboré par le Programme Foresight de la GrandeBretagne sur l'environnement futur.
Les scénarios sont modélisés en utilisant l'analyse entrées-sorties en mettant à jour le modèle
de 2011 selon les projections de la croissance économique, la demande en eau et la demande
d'électricité. Les résultats seront utiles pour déterminer l'implication des différentes politiques de
l'eau et de l'énergie.
Évaluation des implications des politiques
Les méthodes précédentes offrent divers aperçus sur la nature du lien eau-énergie. Afin de
formuler des recommandations pour des politiques plus intégrées de l'eau et de l'énergie, il est
important d'évaluer ces idées en termes de leurs implications politiques et en particulier, les
arbitrages politiques qui peuvent s'ensuivre. Compte tenu de la nature contemporaine de ce sujet,
cette évaluation comprend un examen des derniers développements de la politique de l'eau et de
l'énergie. Sur la base de cet examen, l'évaluation propose des recommandations qui aideraient à
renforcer les arrangements institutionnels dans les secteurs de l'eau et de l'électricité, l'amélioration
de l'efficacité des mesures gouvernementales existantes et l'élaboration de mesures supplémentaires.
1.3. Analyse des données
Le cadre méthodologique de cette recherche s'appuie sur plusieurs disciplines. Les exigences
en matière de données sont variées et reflètent la nature multidisciplinaire du cadre.
Dans le cas de l'Objectif 1, cette recherche représente la première exploration du lien eauénergie dans une perspective historique pour l'Algérie. Il était donc nécessaire d'explorer en détail le
développement à la fois des industries de l'eau et de l'électricité, afin de tirer les forces et les
tendances communes qui ont façonné le développement du lien. Cela a nécessité un examen
approfondi de la littérature sous forme de livres, des rapports, des articles des journaux, de la
législation et des documents d'orientation.
Dans le cas de d'Objectif 2 La disponibilité des tableaux d'entrées-sorties et des données
d'utilisation de l'eau pour les années d'analyse été très préoccupante. Les tableaux d'entrées-sorties
ont été obtenus de l’office nationale des statistiques (ONS), qui ont été fortement modifiés pour la
modélisation entreprise pour objectif 2. Les modèles nécessitent trois principaux types de données
13
Introduction Générale
(les données sur l'eau, les données énergétiques et les données économiques) à la fois pour les
secteurs de l'eau, de l'énergie et d'autres secteurs de production.
Les sources de données de l'eau et de l'énergie ont été principalement les ministères des
ressources en eau de l’énergie et de l'agriculture et du développement rural et les rapports annuelles
des entreprises telles que Sonatrach, Sonelgaz et l’algérienne des eaux (ADE). Les Données
économiques provenait principalement de l’office nationale des statistiques, des communications et
publications et directement à partir des directions concernées.
La qualité évolutive des techniques de collecte de données dans le secteur de l'eau va sans
doute continuer à s'améliorer avec le temps. Cela permettrait l'adoption de méthodes de recherche
plus complexes qui nécessitent des données supplémentaires et précises à des intervalles de temps
réguliers.
Les données requises pour l'objectif 3 ont été de celles recueillies de l'objectif 2.
Les exigences de données de l’objectif 4 étaient aussi complexe que celles de l'objectif 2, en
grande partie parce que les coefficients d'entrées-sorties ont été nécessaires pour les nouveaux
secteurs de l'eau et de l'électricité considérées dans chaque scénario. Ces secteurs ont été
sélectionnés après un examen technologique approfondie, afin de s'assurer qu'une bonne coupe de
technologies actuelles et émergentes ont été analysés dans les scénarios. Cette partie a pris en
compte d'autres rapports techniques d'évaluation, des rapports de l'industrie, des rapports de
recherche et articles de journaux. Les coefficients d'entrée-sortie ont été développés pour les
nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité pris en compte dans les scénarios à l'aide des données
détaillées d'ingénierie de rapports de projet, des cours spécialisés, des articles de journaux, des
renseignements sur les coûts de construction, d'autres rapports de recherche et les tableaux entréessorties internationaux. Comme indiqué précédemment, le modèle d'entrée-sortie 2011 forme la base
de la modélisation des scénarios pour l’année 2030.
Le modèle 2030 a été élaboré à partir des prévisions de croissance économique pour tous les
secteurs, les prévisions de croissance de la population, ainsi que des informations à jour sur la
croissance de la demande pour l'eau et l'électricité et d'autres politiques gouvernementales qui
auraient un impact probable sur la croissance (tels que les programmes de gestion de la demande en
eau et l'efficacité énergétique).
14
Introduction Générale
Ce dernier point représente peut-être le plus grand défi dans cette recherche. A cause de la
nature contemporaine des réformes des industries de l'eau et de l'électricité.
Les développements les plus récents ont été incorporés dans l'évaluation des implications
politiques dans le chapitre 8, mais sans aucun doute, certaines de ces politiques pourront changer à
cause de la chute du prix du pétrole et le pouvoir de financement de l’état. En effet, c'est le but de
cette recherche que ces politiques changent et se développent encore, en termes d'amélioration de
l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie.
1.4 L’organisation de la thèse
Cette thèse se compose de neuf chapitres, qui sont structurés de la manière suivante:
Le chapitre 1 est l’introduction générale de la thèse
Le chapitre 2 présente globalement les liens existants entre l'eau et l'électricité et introduit un
système de classification pour classer les liens. Dans ce contexte, le chapitre2 examine également
quelque études eau-énergie existantes, afin de déterminer leur pertinence dans l’étude du lien et
d'identifier les perspectives de recherche approfondie.
Le chapitre 3 présente le cadre méthodologique de cette recherche. Il commence par une analyse
des influences philosophiques qui ont informé à la fois le développement du cadre et le choix des
méthodes de recherche.
Ce chapitre décrit les méthodes de recherche et les modèles eau-
énergie développés pour cette recherche.
Le chapitre 4 présente les résultats de l'objectif 1, Il analyse l'évolution historique du lien pour
l'Algérie. Le but est de déterminer les forces qui ont façonné le développement du lien, afin d'avoir
une appréciation plus profonde du lien d’aujourd'hui.
Le chapitre 5 présente les résultats de l'Objectif 2 (la première partie de l’analyse empirique du lien
eau-énergie). Il commence par examiner la structure de l'économie Algérienne, afin d'identifier les
secteurs clés qui stimulent la croissance économique et de comprendre le rôle des secteurs de l'eau
et de l'électricité dans l'économie. En outre, ce chapitre quantifie l'intensité de l'eau pour les secteurs
de l'énergie - avec un accent particulier sur le secteur de l'électricité - et les intensités énergétiques
pour les secteurs de l'eau. Les modèles d'entrées-sorties sont à la base des calculs.
15
Introduction Générale
Le chapitre 6 présente les résultats de l'objectif 3 (la deuxième partie de l'analyse empirique). Ce
chapitre met l'accent sur l'interaction entre l'eau et l'énergie dans les autres secteurs de l'économie
Algérienne. Il commence par la quantification des intensités de l'eau et de l'énergie pour ces
secteurs et explore quelques compromis associés, en termes d'impact sur la production économique,
les revenus et l'emploi. Ce chapitre explore les possibilités de substitution entre l'eau et l'électricité
pour une sélection de secteurs clés de production.
Le chapitre 7 rapporte les résultats de l'objectif 4. Ce chapitre décrit l'utilisation future de l'eau et
de l'énergie en Algérie en 2030 sous quatre scénarios. Les scénarios sont comparés en termes
d'adoption de différentes technologies de production de l'électricité et d'approvisionnement en eau
et des stratégies d'efficacité qui pourront influer sur la demande totale de l’eau et de l’énergie dans
l'économie. Afin d'identifier les compromis possibles dans l'utilisation de l'eau et de l'énergie dans
les deux industries.
Le chapitre 8 rapporte les résultats de l'objectif 5. Le but de ce chapitre est de synthétiser les
conclusions des chapitres précédents, afin de proposer des idées dans l'élaboration des politiques de
l'eau et de l'énergie plus intégrées pour Algérie.
Le chapitre 9 présente les principales conclusions de cette recherche et propose des perspectives de
recherches pour le futur.
16
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
2.1. Introduction
L’eau et l’électricité sont intiment liées. La production d'électricité nécessite de l'eau et le
traitement et le transport de l'eau utilisent l'électricité. Historiquement, il ya pas eu de raisons pour
comprendre la nature de ces liens, principalement parce que l'eau n’était pas une menace pour la
sécurité énergétique, ni l’électricité n’était une menace pour la sécurité de l'eau. Cette présomption
est aujourd'hui remise en question à cause des réformes de l'industrie, la demande croissante de
l’eau et d’électricité et récemment le changement climatique. La prise de conscience des liens
entre l'eau et l'électricité augmente à chaque fois que les ramifications des ces liens se font sentir
dans le monde entier:
La capacité de la société à faire face aux défis et incertitudes découlant des liens entre l'eau
et l'électricité est entravée par une compréhension limitée de la nature des liens et le manque
apparent d'instruments pour analyser efficacement. Le but de cette étude est donc d'examiner en
détail les liens entre l'eau et l'électricité et de présenter un système de classification pour identifier
les liens. En utilisant ce système, cette étude aborde ces liens en s’appuyant sur des exemples
d’étude de cas tirés de la littérature, discute les principales limites de ces études et identifie les
domaines importants qui nécessitent des recherches plus approfondies.
2.2. Les liens émergents entre l'eau et l'électricité
Les liens entre l'eau et l'électricité sont nombreux et variés, reliant différentes fonctions dans
les deux industries. Pour examiner les liens émergents, cette recherche divise les fonctions des
deux industries en «Production», «Transport» et «Consommation». Ce système de classification
montre la séquence d'écoulement commune dans les industries de l'eau et de l'électricité, de
l'environnement (la source d'eau et d'énergie primaire) aux utilisateurs finaux. Les fonctions
proches de l'environnement, tels que l'énergie primaire et énergie secondaire, grosse production
d'électricité, l'approvisionnement en eau et le dessalement sont placés dans la catégorie
«Production». Les fonctions proches des utilisateurs finaux, tels que la fourniture en détail de l'eau
et de l'électricité, le traitement des eaux usées, petite production et les utilisateurs finaux sont
placés dans la catégorie «Consommation». La catégorie «transport» comprend le transport et la
distribution d'électricité, l'extraction, le transfert, le transport, la distribution et la collecte de l'eau
et des eaux usées.
Les liens entre l'eau et l'électricité dans cette étude sont classés en «Production», «transport»
et «consommation» selon les fonctions de l'industrie impliqués, par exemple l'électricité
17
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
consommée pour traiter les eaux usées est un lien de catégorie ‘consommation’ (Les liens sont
affectés à la catégorie qui reçoit l'eau ou l'électricité). Par exemple, l'eau recyclée (catégorie
consommation) utilisée à des fins de refroidissement dans une centrale thermique (catégorie
production) est considéré comme une liaison production.
Figure.1 illustre ce système de classification et identifie les liens clés dans chaque catégorie.
Ces liens sont discutés plus en détail dans les paragraphes qui suivent.
18
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
Industrie de l’eau
Systèmes
d’eau
décentralisés
Dessalement
Environnement
Extraction
et transfert
Alimentation
en grande
quantité d’eau
Traitement de
l'eau de détail
Moyens de
transport
Dessalement
Subvention
croisées/ eau
de traitement
La distribution
d’eau
Pompage
Systèmes des
eaux usées
décentralisés
La collecte
des eaux
usées
Utilisateurs
finaux
Traitement
des eaux
usées
L’eau
chaude
domestique
Traitement
des eaux
usées
Attitudes à l'égard de
l’eau et l’électricité
consommées
L’eau pour les mines /
eau de culture de
biomasse et
hydrogène
Environnement
Production
hydroélectrique/ eau
pour vapeur et
refroidissement des
centrales thermique
Energie
primaire et
secondaire
Eau pour
refroidissement des
centrales thermiques
Production
d’électricité
Biogaz
Micro
hydro
Transport
Alimentation
en détail
Utilisateur
s finaux
Distribution
Systèmes
électriques
décentralisé
transfert
Légend
e Production (P)
Industrie de l’électricité
Transport (T)
Figure.2.1 : les liens de production, transport et consommation d’eau et d’électricité
Consommation
(((
19
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
Comme il est indiqué dans la figure.2.1
2.2.1 Les liens de Production
Les liens de production comprennent: l’eau collectée lors de l'exploitation des mines; l'eau
pour la production d'électricité; l’eau pour la production d'énergie alternative (biomasse, géothermie
.etc..) et l'électricité pour le dessalement.
2.2.2 Les liens de transport
Le transport fait référence aux fonctions du réseau dans les industries de l'eau et de
l'électricité. Pour l'eau, il comprend l'extraction de l'eau souterraine, les transferts d'eau de surface,
la distribution de l'eau en détail et la collecte des eaux usées. Le pompage de l'eau consomme
jusqu'à sept pour cent de l'énergie produite dans le monde. En revanche, les fonctions de transport et
de distribution de l'industrie de l'électricité consomment des quantités négligeables de l'eau
résumées dans l'eau potable consommée par les salariés [1].
2.2.3 Les liens de consommation
Les liens de consommation comprennent l'électricité pour le traitement de l'eau et des eaux
usées, les systèmes décentralisés d'électricité et de l'eau et la consommation d'électricité et d’eau par
les utilisateurs finaux.
2.3. La nature du lien
La discussion ci-dessus illustre clairement que l'eau et l'électricité sont inextricablement liés et
que ces liens se produisent dans les trois catégories - Production, Transport et Consommation. Les
implications de ces liens se font sentir dans le monde entier. Les pressions croissantes de la
sécheresse, le changement climatique, les réformes de l'industrie et la demande croissante de l'eau et
d'électricité intensifiées cette interaction.
Il est également clair que le lien est de nature multidimensionnelle. Cette étude prend en
considération les dimensions: environnement, technologie, économie, politique et sociale. De
nombreuse études ont également montré que ces dimensions s’influencent mutuellement et très
souvent de manière antagoniste. Afin de développer une compréhension plus large de la nature du
lien, on va analyser dimension par dimension, chacune à son tour.
20
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
2.3.1 La dimension environnement
Cette étude considère la dimension environnement comme point de départ pour discuter de la
nature du lien, parce que l'environnement est la source des ressources
eau et énergie. Cette
dimension explique beaucoup de liens.
Le premier paramètre environnement est le changement climatique, qui s’aggrave de plus en
plus à cause de l'effet de serre émis par les activités humaines. L'une des principales causes du
changement climatique est l’utilisation des combustibles fossiles comme le charbon pour la
production d'électricité. Le changement climatique crée des incertitudes sur les ressources futures
de l'eau par conséquent la future sécurité énergétique. En outre, les politiques d'atténuation du
changement climatique telles que le boisement associé à la production d'électricité, peuvent
augmenter les effets de l'eau sur l'industrie de l'électricité.
La sécheresse représente un deuxième paramètre environnement qui a été la raison principale
de l'accent mis sur les liens eau-énergie particulièrement en Algérie. Bien que l'Algérie est exposée
à la sécheresse, jusqu'à présent nous avons consommé de l'eau et de l'électricité sans porter
beaucoup d’attention aux quantités de ressources naturelles dont on dispose. Les écosystèmes ont
également besoin d'eau pour survivre, mais à cause de la sécheresse, la quantité d’eau disponible se
rétrécit et peut encore diminuer avec le changement climatique. La demande en eau et en électricité
augmente d’avantage et avec elle les émissions du carbone.
Les deux industries d’eau et d’électricité font face à la sécheresse de plusieurs façons, tel que
l’approvisionnement en sources d'eau alternatives, l'installation de technologies de traitement des
eaux usées de pointe pour recycler l'eau, la construction d'usines de dessalement et en investissant
dans des technologies qui réduisent la consommation d'eau. Certaines de ces mesures aura
inévitablement augmenté la consommation d'électricité par conséquent les émissions de carbone
(changement climatique).
Les conflits entre les utilisateurs augmentent à mesure que nos réserves d'eau diminuent. Ces
utilisateurs – tel que l'industrie de l'eau, l’industrie de l'électricité, le secteur agricole et de
l'environnement - tous ont droit à l'eau, mais
Qui est le prioritaire lorsque la quantité d'eau est insuffisante ?
21
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
Préférons-nous préserver un écosystème sous la menace, ou assurer que nos robinets coulent et nos
lumières s’allument?
Ces questions ne sont pas hypothétiques. Les Etats-Unis a déjà connu cette menace à un degré
aiguë en 2001 avec la crise énergétique californienne. La solution la moins couteuse est de sacrifier
l'environnement. Les coupures d’eau et d'électricité ont des conséquences politiques qui dérangent.
Même les politiques visant à protéger l'environnement peuvent créer des déséquilibres des
liens eau-énergie ailleurs. Par exemple, les contrôles environnementaux plus stricts pour améliorer
la santé des écosystèmes nécessite des améliorations de la qualité des effluents déchargés
(traitement). Cela entraine une consommation d'énergie supplémentaire (technologies de
traitement). Inversement, en l'absence de politiques de l'environnement les implications sur le lien
peuvent être encore plus aiguës. Par exemple dans les pays développés, l'extraction des eaux
souterraines dans les zones rurales n’est pas réglementée et les prix de l'électricité sont fortement
subventionnés. Les deux conditions ont entraîné une augmentation de la salinité et la contamination
par l'arsenic [2]. Dans les zones urbaines où les prix de l'électricité sont plus élevés et les industries
sont tenus de traiter les eaux usées, le manque de surveillance ou d'application des politiques
peuvent entraîner des eaux usées non traitées et rejetées dans l'environnement [3]
2.3.2 Dimension technologie
La dimension technologie décrit les liens physiques entre l'eau et l'électricité. Dans le secteur
de l'électricité, les technologies de production et les sources d'énergie alternatives consomment des
quantités d'eau et émettent différentes quantités de carbone (voir la section 2.3.1). Les besoins en
eau dans les systèmes de refroidissement diffèrent également (voir la section 2.3.1). Dans le secteur
de l'eau, les options technologiques sont de plus en plus énergivores telles que le dessalement, le
recyclage de l'eau, les transferts d'eau et l'extraction des eaux souterraines. Les systèmes
décentralisés, tels que les réservoirs d'eau de pluie, réduisent la dépendance au réseau d'eau, mais
peuvent augmenter d’avantage la consommation d'électricité.
La dimension technologie est de plus en plus d'actualité, notamment pour régler les problèmes
environnementaux auxquels nous nous sommes confrontés, tels que le changement climatique.
Dans le choix de la technologie d'autres problèmes environnementaux peuvent apparaitre, donc
dans certains cas le choix de la technologie devient plus important que la solution de chercher à
22
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
accroître la ressource ou de réduire la demande. Cela soulève des questions importantes concernant
la combinaison des technologies adoptées dans les deux industries.

Est-ce que c’est une technologie à économie d’eau et d’énergie?

Est ce que des efforts dans l’une des industries peuvent être annulés ou au moins atténués
par des efforts dans l'autre industrie?

Quel est l'effet de l'adoption d'une matrice de technologies dans les deux industries sur la
consommation d’eau et d'électricité?
2.3.3 La dimension économie
La dimension économie du lien eau-énergie gagne de l’importance, en partie à cause des
réformes qui se produisent dans les deux industries. En Algérie, les réformes ont apporté des
changements à l’organisation et la réglementation dans les deux industries. Les deux industries ont
été fonctionnellement décentralisées, la concurrence a été introduite dans les segments
concurrentiels et les segments monopolistiques ont été ouverts à l'accès des tiers. En outre, les
politiques de prix ont évolué de l'appui et subventions à 100% au recouvrement partiel et plus-tard
intégral des coûts. Dans le secteur de l'électricité, un marché national de l'électricité a été créé pour
les clients éligibles d'électricité (HT). Dans le secteur de l'eau, un marché de l'eau en milieu urbain a
été créé (ADE, SEAL, SEOR .etc..) dans le but de distribuer l'eau aux utilisateurs et de promouvoir
l'efficacité de l'eau (loi du 4 août 2005 relative à l’eau) [4].
Dans le secteur de l'électricité, le marché de gros et les prix des contrats à long terme ont
augmenté de manière significative à travers la GREC (Loi n°02-01 du 5 février 2002).
La dimension économique est également répandue dans la catégorie (Consommation) avec le
prix de l'eau et de l'électricité de détail. Les subventions des prix et des structures tarifaires qui ne
facturent pas sur une base volumétrique sous-estiment l'eau et l'électricité, conduisant à une
perception que l'eau et l'électricité ne sont pas cher. En Inde, par exemple, les prix de l'électricité
fortement subventionnés se traduisent par la surexploitation des ressources en eaux souterraines,
avec des conséquences environnementales et sociales néfastes [5]. Dans d'autres cas, les
subventions peuvent avoir des objectifs sociaux et politiques plus larges, au Gabon par exemple, les
subventions croisées entre les prix de l'eau et de l'électricité aident l'expansion nécessaire des
infrastructures de l'eau [6]
23
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
2.3.4 La dimension sociale
L’eau et l’électricité sont fondamentales dans une société pour fonctionner. Les liens entre les
deux ont inévitablement une forte dimension sociale. Pour certains segments de la société, cette
dimension est encore plus importante, parce qu'ils sont directement touchés par le lien. Par exemple,
les irrigants en aval des centrales hydroélectriques sont à risque de perdre leur allocation de l'eau à
la production d'énergie hydraulique, en particulier pendant les périodes de sécheresse. Ces
arbitrages peuvent entraîner des tensions même entre les États et les pays. Pour d'autres, ces
arbitrages ont des implications spirituelles plus profondes selon le cas de communauté. En général
la société est susceptible au lien eau-électricité à cause du changement climatique. Le changement
climatique aura inévitablement une influence sur la façon dont nous utilisons l'eau et l'électricité en
cherchant à s’adapter à des conditions météorologiques extrêmes. Par exemple, le climat chaud va
augmenter l'utilisation des climatiseurs, exigeant ainsi plus d'électricité et indirectement plus d'eau.
Les attitudes sociales à l’égard de l'eau et de l'électricité peuvent également servir à renforcer
les liens entre les deux. La perception du public de la valeur de l'eau et de l'électricité est liée à la
consommation. Il peut y avoir moins de tendance à conserver l'eau et l'électricité si nous percevons
qu'ils ont moins de valeur. Cette perception est en train de changer avec la mise en œuvre des
programmes de gestion de la demande dans l'industrie de l'eau, des programmes de sensibilisation à
l'efficacité énergétique dans le secteur de l'électricité et les réformes de prix [7]. Ailleurs, la
perception sociale de la valeur de l'eau et de l'électricité peut ne pas corréler avec les régimes des
prix. Au Gabon, par exemple, l'eau est évaluée, mais pour la communauté l’accès à l'eau doit être
gratuit [6].
Il ya aussi une dimension sociale à l'adoption de technologies dans les deux industries. La
décision de construire une usine de dessalement incite des réclamations par les groupes de
protection de l’environnement [7]. Le développement de systèmes de recyclage de l'eau - en
particulier pour la réutilisation de l’eau - exige également une gestion prudente de la perception du
public de l'eau potable. Dans le secteur de l'électricité, il ya des opinions différentes concernant les
technologies les plus adaptées pour répondre à nos besoins futurs, tout en réduisant les émissions de
carbone. Pour ne citer que quelques-unes ces technologies comprennent les énergies renouvelables,
la géothermie, la biomasse et l'hydrogène. La demande en eau de chacune serait également
différente [7].
24
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
Le public s’heurte à des problèmes d'eau et d'énergie sur la base des programmes de
sensibilisation de l'éducation ou des rapports des médias sur la sécheresse et le changement
climatique. Ces questions sont en augmentation de prise de conscience. Il semble y avoir un
changement dans la façon dont nous percevons la valeur de l'eau et de l'énergie.

Ces changements sont-ils suffisants pour se préparer aux défis et incertitudes des liens entre
l'eau et l'électricité qui vont inévitablement s’accroître?

Y’at-il d'autres façons d'aborder l'avenir?
Ces questions sont au cœur de la philosophie de la vision du monde de la société.
2.3.5 La dimension politique
La dimension politique est également importante car elle peut influer sur la mesure dans
laquelle la question du lien eau-énergie se manifeste dans les autres dimensions. Les politiques
découlant de réformes de l'industrie qui ont une forte orientation économique (Ex : ouverture des
marchés) exacerbent certains liens entre l'eau et l'électricité, comme la dimension environnementale
par les contrôles environnementaux stricts des rejets. Inversement, l'absence de politiques de l'eau et
de l'électricité appropriés ou la mauvaise application de la réglementation peut entraîner une
augmentation de l'utilisation de l'électricité, de la surexploitation des eaux souterraines et le rejet
des effluents sans traitement approprié.
Il est évident que dans le passé les politiques sont élaborées et mises en œuvre séparément
dans les industries de l'eau et de l'électricité. Même au sein d'une même industrie, les politiques
environnementales sont myopes par apport aux autres dimensions. Pour gérer les défis posés par la
nature du lien, les deux industries bénéficieraient de politiques plus intégrées avec suffisamment de
souplesse, qui vont inévitablement augmenter avec la sécheresse persistante, l'augmentation de la
demande et le changement climatique à long terme.
2.3.6 Analyse approfondie
Il existe une fragmentation apparente dans les politiques régissant les industries de l'eau et de
l'électricité. Cette fragmentation soulève quelques points importants et des questions pour les
décideurs politiques:
Les deux industries cherchent à équilibrer entre la sécurité d’approvisionnements en eau et en
électricité à court terme, de répondre aux besoins immédiats de l'environnement, la planification de
25
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
la croissance de la demande et de se préparer au changement climatique. Alors que ces objectifs
sont souvent en conflit, conduisant à des compromis.

Quels sont les priorités pour chaque industrie en termes d’objectif?
Il ya des cas isolés où les politiques de l'eau et de l'électricité sont liés, tels que les accords de
quotta d'eau. Le passé a montré que les pénuries d'eau peuvent encore donner lieu à des conflits et
ces accords peuvent ne pas être respectés.
Il ya beaucoup d’options d'offre et de demande pour répondre aux besoins futurs de l'eau et de
l'électricité. Certaines de ces options sont actuellement explorées, mais il semble y avoir peu de
compréhension de l'impact de la combinaison d'options à la fois au niveau des industries de l'eau et
de l'électricité.
Les liens entre l'eau et l'électricité sont également présents à l'extérieur des limites des
industries de l'eau et de l'électricité, tels que le secteur agricole. Quel est l'impact du lien sur les
autres secteurs?
La vision des pays du tiers monde ou en voix de développement peut elle soutenir les
changements philosophiques nécessaires pour mieux intégrer les politiques de l'eau et de l'énergie et
de se préparer pour les défis et les incertitudes qui peuvent survenir à cause du changement
climatique, conduisant à des modes de consommation déférents?
De ce qui précède, on conclu que le lien est de nature multidimensionnelle et que ces
dimensions s’influencent mutuellement. Il est également important de mentionner que les politiques
actuelles ne tiennent pas compte de ces liens. Une explication possible est la propension des
discours professionnels basés sur la compartimentation de la connaissance, résultant en des
solutions étroites au sein de sphères professionnelles distinctes. Compte tenu de l'importance du
lien, des études portant sur les liens entre l'eau et l'énergie ont émergé ces dernières années.
2.4 Méthodologies d’étude du lien
Les principales méthodes utilisées et adoptées par les recherches sur le lien eau-énergie sont
résumées dans le tableau.2.1
26
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
Tableau.2.1 : Principales méthodologies adoptées par les recherches sur le lien eau–énergie [7]
Méthodologies
Comptabilité
(Modélisation numérique des
scénarios)
L'évaluation du cycle de vie (ECV)
(Life cycle assessment LCA)
Economie / modèle économétrique
Modèles de feuilles de calcul
(basé sur l'ECV ou d'autres modèles)
Statistiques multi variables
(la productivité)
Optimisation
Avantages
Inconvénients
Simple
Faite seulement pour les évaluations
simples d'impact environnemental
identification d'une relation
causale
Plus souhaitée par l'élaboration
des politiques
Solution concentrée
Seulement pour prouver les relations
statistiques
difficultés Mathématiques
Définition de l'optimisation peut être
biaisée
Référence
Gleick 1993, 1994;
Kenway et al. 2008;
Kneppers et al. 2009;
Lawton et al. 2008; et al.
Complète et systématique
Les données intensives
Lundie 2004;
Impacts environnementaux
Expertise spéciale pourrait être nécessaire Stokes and Horvath 2006;
multiples peuvent être évalués Choix des méthodes d'évaluation de
Stokes and Horvath 2009;
l'impact environnemental peut affecter les and Hutzler 2006;
résultats finaux
Chavez--‐Rodriguez and
Nebra 2010;
Corinne
Horvath
2011; et
Connecté avec des paramètres hypothèses pourraient être facilement
Gold
andand
Bass
2010; Klein
al.
socio-économiques
attaqués;
2005
Nécessité d’une économie de fond
Kumar (2005)
Interface utilisateur conviviale Habituellement conçu pour un particulier Pacific Institute, 2004 Stokes
Bon pour l'éducation du grand contexte local et peut être mal utilisé et
and Horvath 2006; Stokes and
public
mal interprété
Horvath 2009
Carlson and Walburger (2007)
Antipova 2002
27
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
2.5 Un review de quelques études à travers le monde
2.5.1 Résumé des études
Le Tableau.2.2 résume les études de cas du lien eau-énergie en termes d'objectifs, méthodes de recherche et les principales conclusions.
Ce review nous aidera à identifier les principales limites de la recherche actuelle et nous initier à penser à un cadre de recherche plus intégrée.
Tableau .2.2 : Principales études eau-énergie
Auteur
a)
Horvath
(2005)
[8]
Focus
Catégorie
Production
Transport
Consommation
Dimension
Technologie
Environnement
Scope
Région
San
Francisco
and
San
Diego,
USA
Sydney,
Australie
Objectif
Secteur
Eau
Eau
Méthode
Conclusions clé
Pour comparer l'impact énergétique
d'alimentation en eau à partir de sources
alternatives, y compris l'eau importée,
l'eau recyclée pour des utilisations non
potable et de l'eau dessalée
Pour évaluer l'impact environnemental
des futurs scénarios opérationnels pour
Sydney Water
L'évaluatio
n du cycle
de vie
Les impacts énergétiques de transport d’eau
importés et d'eau recyclée sont généralement
supérieurs à l'eau traitée. L'inverse est vrai
pour l'eau dessalée.
l'évaluatio
n du cycle
de vie
Il ya eu des améliorations générales pour tous
les scénarios par rapport au scénario de base, à
l'exception de deux scénarios impliquant le
dessalement et la mise à niveau des usines
côtières de traitement des eaux usées
Énergie embarquée dans l'agriculture est
élevé, mais le coût d'opportunité de ce qui
précède, l'électricité est plus élevé. Des
programmes de mise en jachère volontaire
(VFP) sont des solutions pour gérer les
utilisations concurrentes et prévenir une crise
de l'électricité
Conservation et le recyclage sont les moins
énergivores. Le dessalement et le recyclage
sont les plus fiables
b)
Lundie,
Peters &
Beavis
(2004)
[9]
c)
Cohen,
Nelson
& Wolff
(2004)a
[10]
Production
Transport
Consommation
Technologie
Environnement
Production
Technologie
Environnement
Columbian
River
Basin,
USA
Electricit
é
Agricultu
re
Pour examiner les implications de
l'énergie de l'eau pour l'irrigation
détourner en amont d'une centrale
hydroélectrique
Modélisati
on
numérique
des
scénarios
d)Cohen
, Nelson
& Wolff
(2004)b
[10]
Production
Technologie
San Diego,
USA
Eau
Pour
comparer
l'énergie
intensité d'un af 100 000 / an
supplémentaire de la demande urbaine de
l'eau provenant de diverses sources, y
compris le recyclage, la conservation, les
transferts et le dessalement.
Modélisati
on
numérique
des
scénarios
Notes: Ce tableau comprend des points importants de grandes études existantes (continué sur la page suivante)
28
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
Tableau.2.2 : Principaux études eau-énergie (Continu)
Auteur
e)Antipova et
al. (2002))
[11]
Focus
Catégorie
Production
Dimension
Technologie
Economie
Politique
Scope
Région
Toktogul
Reservoir,
Kyrgyzsta
n
Objectif
Secteur
Electricité
Agriculture
Méthode
Conclusions clé
Pour évaluer des scénarios d'eau
libérant du réservoir de Toktogul au
Kirghizistan pour la production
hydroélectrique nationale et de
l'irrigation dans les pays en ava
Modèle
d'optimisat
ion
La production d'hydroélectricité est la
principale source d'énergie pour le
Kirghizistan. Il est possible de changer le
régime des lâchers d'eau de bénéficier
irrigants dans les pays en aval, si ces pays
augmentent leur offre compensatoire d'énergie
pour le Kirghizstan
La consommation d'eau est négligeable par
rapport à la consommation totale d'eau dans
NSW Australie, sauf pour les centrales
électriques intérieures
Nunn et al
consumption
is
insignificant
(2002) [12]
g) Leavesley
et al. (1996)
[13]
Production
Technologie
Environnement
NSW,
Australie
Electricité
Pour
évaluer
l'impact
environnemental de production de
1MWh d'électricité
L'évaluatio
n du cycle
de vie
Production
Technologie
Environnement
USA
Pour faciliter la répartition de l'eau
sur
centrales,
irrigants
et
l'environnement
Modèle
d'optimisat
ion
Le système d'aide à la décision aide les
gestionnaires de l'eau pour répartir l'eau entre
les utilisateurs concurrents
h) Cohen,
Nelson
&
Wolff
(2004)c [14]
Transport
Technologie
Westlands
Water
District,
USA
Electricité
Agriculture
Environnemen
t
Eau
Agriculture
Environnemen
t
Pour
évaluer
les
impacts
énergétique d’un transfert de l'eau
vers des terres éloignées sur:
l'environnement; les utilisateurs
urbains et d'autres terres agricoles
dans le district
Modélisati
on
numérique
des
scénarios
i)
Kumar
(2003) [15]
Transport
Environnement
Economie
Politique
Social
Western
India
Agriculture
Pour analyser les impacts potentiels
des différents modes de tarification
de l'électricité sur la productivité de
l'utilisation des eaux souterraines
analyse de
la
productivit
é
Transfert de l'eau à environnement conserve
l'énergie. Transfert aux utilisateurs urbains
consomme des quantités considérables par le
pompage et le traitement. Réaffectation de
l'eau à d'autres terres augmente la
consommation, mais l'étendue dépend de
types de cultures (certains exigent plus
d'engrais)
Les prix de l'électricité peuvent être utilisés
pour influer sur l'utilisation des eaux
souterraines.
L'impact est plus élevé lorsque l'eau est
allouée volumétriquement
29
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
Tableau.2.2 : Principaux études eau-énergie (Continu)
Focus
Catégorie
Consommati
on
Dimension
Technologie
Economie
k) Schuck &
Green
(2002) [17]
Transport
Economie
Kern
County,US
A
Agricultu
re
l)
Nowak
(2003) [18]
Consommati
on
Technologie
Economie
Australie
Eau
Pour évaluer la demande d'électricité
des usines de traitement des eaux usées
qui récupèrent également de l'énergie
Modèle
numérique en
utilisant
les
données
d'ingénierie
m)
de
Monsabert
&
Liner
(1998) [19]
Consommati
on
Technologie
Economie
USA
Gouvern
ement
Pour développer un modèle intégré de
conservation d’énergie et d'eau pour
identifier les options de conservation
de l'eau avec des périodes de
récupération simple d’ <=10ans
Modèle
numérique en
utilisant
les
données
d'ingénierie
Auteur
j) Hansen
(1996) [16]
Scope
Région
Copenhage
n,
Denmark
Objectif
Secteur
Résidenti
el
Pour estimer les effets de prix de l'eau
et de l'énergie sur la demande
résidentielle
d'eau.
.
Pour développer une fonction de
tarification basée sur l'offre (TBO) qui
prend en compte les coûts d'irrigation
pour les districts, les revenus, les
intérêts sur les réserves financières,
ainsi que le bénéfice du cultivateurs.
Méthode
Conclusions clé
Econométrie et
élasticités des
prix
La demande en eau semble être dépendante
du prix de l'énergie. Scénarios de
l'augmentation des prix de l'énergie et des
taxes sur le carbone peuvent avoir des
répercussions importantes sur la demande
résidentielle d'eau
Tarification basée sur l'offre (TBO)
économise plus d'eau et d'énergie par rapport
à
la
tarification
uniforme.
Les recommandations comprennent:
La
baisse des prix lorsque les niveaux d'eau de
surface sont élevés pour réduire les coûts de
recharge des aquifères et l'augmentation des
prix lorsque les niveaux d'eau de surface sont
faibles afin de refléter la rareté de l'eau, afin
de réduire l'utilisation des eaux souterraines
et de réduire les coûts d'énergie.
Mauvaise conception et mauvais entretien
provoquent une consommation d'électricité
excédentaire. La demande d'électricité est
fortement dépendante de N: rapport DCO
dans les eaux usées brutes (plus le ratio est
petit plus l'électricité consommée est
moindre).
Économies d'eau et l'énergie potentielle
(quantité et valeur) étaient plus des options
de conservation ciblant les douches, purge de
la chaudière et du paysage.
Econométrie
30
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
2.5.2 Principales limites des études présentées
Les principales limites des études existantes en termes d'objectifs,
d'orientation et des
méthodes de recherche utilisées sont.
Objectif
Le lien eau-énergie a suscité beaucoup
de questions et les études sur ce sujet varient
considérablement en termes d’objectif. Elles peuvent être réparties en trois grandes catégories.
La première catégorie examine l'impact de l'électricité sur les services d’alimentation en eau
et en eaux usées. Il existe cinq études dans cette catégorie les (a), (b), (d), (h) et (i) dans le
tableau.2.2. Les études (a) et (b) examinent les scénarios futurs de l'industrie de l'eau, en vue de
déterminer l'énergie / les impacts environnementaux de chacun. Études (d) et (h) ont été entrepris
par les mêmes auteurs et sont motivés par la nécessité de mieux comprendre les interactions entre
l'eau et l'électricité selon la crise californienne de l'énergie en 2001. Étude (i) examine l'impact de
l'énergie des usines existantes du traitement des eaux usées.
La deuxième catégorie
quantifie l'impact de l'eau de production de l'électricité et elle
comprend les études (c), (e), (g) et (f). La logique derrière les trois premières études est que la
production d'électricité - en particulier de l'énergie hydroélectrique - peut conduire à des arbitrages
pour les autres usagers de l'eau, tels que les irrigants et l'environnement. L’étude (f) se concentre
plus particulièrement sur l'impact de l'eau – entre-autre impacts environnementaux - des centrales
existantes en NSW Australie.
La troisième catégorie examine les impacts de l'électricité sur les utilisateurs de l'eau et
comprend des études (j), (k), (l) et (m). L’objectif de ces études est d'analyser l'interaction entre le
prix de l'eau et / ou de l'électricité et l'utilisation de l'eau. En outre, des études (j) et (l) ont été
menées en réponse aux changements de politique.
Les objectifs de ces études semblent répondre à certaines des questions d’interdépendance
eau-énergie existantes, notamment: la nécessité d'examiner les impacts de l'électricité des futurs
scénarios de l'eau dans la phase de planification; l'impact des changements de la politique et des
arbitrages entre les producteurs d'électricité et les autres usagers de l'eau.
31
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
Cependant, Dans les trois catégories l'objectif n’était pas d'examiner explicitement les liens.
Plutôt, les liens ont été englobés dans un objectif plus large et ils sont apparus dans les résultats des
études.
Champ d’application
Similaires à l'objectif, le champ d'application des études varie considérablement. Certaines
études portent sur une installation spécifique, comme une usine de traitement des eaux usées dans
l'étude (k) ou un bâtiment individuel dans l'étude (l). D'autres études se concentrent sur une ou
plusieurs fonctions au sein de l'industrie de l'eau (études (a), (d) et (h)) ou de l'industrie de
l'électricité (étude (f)). En comparaison, les études (c), (e) et (g) examinent les interactions entre la
production d'électricité et l'environnement. Seule une étude (b) qui examine les liens entre l'eau et
l'électricité. Pourtant, cette étude ne considère que l'industrie de l'eau, l'électricité et subsume sous
un ensemble plus large d'indicateurs environnementaux. Les autres études se concentrent sur les
utilisateurs finaux de l'eau, tels que l'agriculture en (i) et (j) et le secteur résidentiel en (m). En outre,
les études semblent avoir des horizons temporels à court terme. Seule une étude (b) qui examine les
implications énergétiques des scénarios d'eau à long terme (pour 2021). Cela limiterait l'utilité des
résultats pour contribuer à l'élaboration de politiques et pour examiner des questions telles que le
changement climatique qui affecterait les industries à long terme.
Les études ci-dessus fournissent des indications utiles sur le lien eau-énergie. Mais elles
n’examinent pas les interactions au sens large entre les industries de l'eau et de l'électricité. Les
explications possibles de cette limite peuvent être: les défis inhérents à la collecte de données
auprès des industries qui sont traditionnellement cloisonnées; données considérées comme
«commerciale ou confidentielles».
Dimension
Il semble que la dimension technologie est l'objectif principal de toutes les études et la seule
dimension analysée dans les études (d), (h) et (k). D'autres études relient la dimension
technologique à l'environnement comme ((a), (b), (c),(f),(g)) et ((j), (l) et (m)) à la dimensions de
l’économie. Seules deux études touchent plus de deux dimensions, l’étude (e), par exemple
quantifie l'impact économique et technologique de la répartition de l'eau et discute sur des
ramifications politiques, tandis que l'étude (i) examine l'impact des prix de l'électricité sur la
32
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
productivité de l'eau souterraine et examine les résultats en termes de conséquences
environnementales, politiques et sociaux. En général les études existantes n’analysent pas les
interrelations entre les différentes dimensions du lien. Les dimensions sociales et politiques
semblent également être moins bien comprises.
Les méthodes de recherche
Les études utilisent plusieurs méthodes de recherche pour quantifier les liens entre l'eau et
l'électricité. Ces méthodes comprennent l'évaluation du cycle de vie (ECV), la modélisation
numérique, économétrie, analyse de la productivité et des modèles de simulation / optimisation.
Les études (a) et (b) utilisent ECV pour comparer les différents scénarios du secteur de l'eau,
tandis que l'étude (f) utilise ECV pour évaluer l'impact environnemental des installations de
production de NSW Australie. Dans le cas de l'étude (a) les auteurs développent un outil
d'évaluation complet appelé WEST, basée sur l'analyse des processus et l'analyse des entréessorties. Cette ECV hybride est utile pour quantifier la consommation d'énergie au cours des
différentes phases du projet, qui comprennent la construction, l'exploitation et la maintenance.
L’inconvénient de cette méthode est la nécessité des données détaillées d'ingénierie sur les options
du projet d'approvisionnement en eau. En outre, l'étude utilise la table nationale entrées-sorties des
Etats-Unis, qui peuvent ne pas refléter les spécificités régionales de la production d'énergie. L'outil
semble également être statique et peut ne pas être directement adapté à l'analyse des options à long
terme, au cours de laquelle la structure de toute économie est susceptible de changer.
L’étude (b) utilise un progiciel commercial appelé GaBi pour entreprendre l’ECV d'options
d'approvisionnement en eau, qui est basé sur l'analyse des processus. Alors que le logiciel permet
aux utilisateurs de définir des paramètres d'entrée, qui risque de ne pas refléter les réalités
économiques de la région de l'étude.
L’étude (f) utilise l'analyse des processus et des inventaires d'émissions publiés pour effectuer
une ECV du réseau de l'électricité de NSW (Australie). Comme avec d'autres ECV basés sur les
processus, il est susceptible d'être soumis à des erreurs de troncature. Les erreurs de troncature se
produisent à cause de la nécessité de placer des limites autour des processus qui font partie de
l’ECV. Certains processus en amont sont donc inévitablement omis. En outre, les ECV basés sur les
33
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
processus ne sont pas appropriés pour l'analyse des liens multiples de l'eau et de l'énergie, à cause
de la complexité de tous les processus pertinents impliqués.
Les études (c), (d) et (h) utilisent des feuilles de calcul pour modéliser numériquement
l'impact énergétique de l'utilisation ou l'approvisionnement en eau dans divers scénarios. Les
modèles sont simplistes et efficaces pour entreprendre des comparaisons générales des différents
scénarios. Cependant, une faiblesse commune dans les modèles, c’est qu'ils ne tiennent pas compte
de l'énergie intégrée ou indirecte contenue dans les matériaux et autres intrants et donc sous-estime
la consommation d'énergie. Les modèles numériques devraient également nécessiter une
modification afin de modéliser des scénarios à long terme. Les modèles sont conçus pour se
concentrer sur des liens très spécifiques et ne peuvent donc saisir efficacement la multitude de liens
entre l'eau et l'électricité, ni les différentes dimensions.
Les modèles numériques présentés dans les études (k) et (l) sont largement basées sur
l'ingénierie et les données scientifiques. L’étude (k) évalue la demande en énergie des usines de
traitement des eaux usées en modélisant les réactions chimiques dans les procédés de traitement des
eaux usées et les besoins énergétiques associés des différents équipements. À cause de la mise au
point technologique substantielle du modèle, il ne convient pas pour l'analyse des politiques. L'outil
WATERGY développé dans le cadre de l'étude (l) propose une évaluation statique de diverses
options de conservation de l'eau pour les bâtiments commerciaux et résidentiels, en termes de
périodes de récupération relatifs. Comme pour le modèle dans l'étude (k), l'outil a une utilité limitée
pour l'analyse de l'impact des politiques sur les industries de l'eau et de l'électricité.
Les études (e) et (g) développent des modèles d'optimisation et de simulation pour évaluer
diverses stratégies pour répartir l'eau entre les producteurs d'électricité et les autres utilisateurs. Le
modèle d'optimisation dans l'étude (e) est écrit avec le langage de programmation ‘Système de
modélisation algébrique général (GAMS)’. Il est basé sur une contrainte de minimisation des coûts,
ce qui minimise le coût de fourniture d'électricité en amont, tout en répondant aux besoins des pays
en aval. Cette contrainte est utilisée pour allouer les ressources en eau dans la région. Les résultats
du modèle nécessitent un examen approfondi de l'environnement institutionnel des pays concernés,
ainsi que les tensions politiques sur les ressources en eau qui peuvent être présents. L’étude (g)
présente une plate-forme pour les utilisateurs pour construire des modèles de réservoir, afin de
répartir l'eau dans certains cas de restrictions environnementales. Une faiblesse dans la plate-forme,
34
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
c’est qu'elle se concentre sur les liens en amont de l'eau-énergie et elle ne peut donc pas facilement
capturer les multiples liens entre l'eau et l'électricité. En outre, la programmation linéaire est
couramment appliquée pour des problèmes d'optimisation. Les fonctions linéaires ne reflètent pas
nécessairement les relations du monde réel. Comme avec l'étude (e), le modèle présenté dans l'étude
(f) est utile pour établir des lignes directrices pour l'attribution d'eau, mais elle aurait besoin d'un
soutien politique, en particulier si elle est appliquée à travers les frontières juridictionnelles.
Les trois autres études (i, j, m) modélisent la relation entre le prix et la consommation d'eau et
d'électricité. L’étude (i) utilise l'analyse de la productivité et quantifie les liens entre les prix de
l'électricité et de la consommation des eaux souterraines. L’analyse de la productivité concerne les
quantités de sortie (la consommation d’eau souterraine) à des quantités d'entrée (le prix de
l'électricité) en utilisant une fonction de production. Il suppose que la fonction de production a une
constante des rendements d'échelle que le marché est parfaitement concurrentiel et les coûts sont
réduits au minimum. Bien que ces hypothèses existent rarement dans la réalité, l'analyse de la
productivité a été utilisée pour fournir la preuve de la réussite des programmes de réforme de
l'industrie. Cette méthode est la plus adaptée pour l'analyse des liens spécifiques entre deux
variables, parmi ses faiblesses, c’est qu'elle ne peut pas prendre en compte plusieurs liens
simultanément.
Les modèles développés dans les études (j) et (m) sont basés sur l'économétrie, qui est une
technique de modélisation largement utilisée pour examiner les relations causales. L’étude (j)
examine l'impact de la tarification en fonction de l'approvisionnement en eau sur la surface et
l'utilisation des eaux souterraines dans le secteur agricole, tandis que l'étude (m) se concentre sur les
élasticités du prix de l'électricité pour la demande en eau dans le secteur résidentiel. En utilisant
l'analyse de régression, l’économétrie examine les relations de causalité par l'estimation des
paramètres pour une forme fonctionnelle sélectionnée.
En résumé, les études de cas se concentrent généralement sur l'optimisation technologique de
problèmes, tels que l'approvisionnement en eau potable, la production d'électricité, ou l'allocation
des ressources en eau entre les utilisateurs concurrents. Les études qui tiennent compte de la
dimension économique de la relation eau-énergie ignore le mécanisme du marché du meilleur
allocateur des ressources en eau et de l'énergie.
35
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
2.6. Conclusion
L’eau et l’électricité sont inextricablement liées. La conscience envers ces liens est en
augmentation dans le monde entier, à cause des réformes, de la sécheresse, l’augmentation de la
demande et le changement climatique. Cette recherche classe les liens dans les catégories
production, transport et consommation. Pour l'industrie de l'électricité les liens en production sont
les plus importants, comme des générateurs ont besoin de suffisamment d'eau pour produire de
l'électricité. Pour l'industrie de l'eau les liens de transport et de consommation semblent être les plus
important. L'eau est volumineuse et lourde à transporter et on a besoin de plus d’électricité pour
traiter l'eau et les eaux usées. Il est également clair que les liens entre l'eau et l'électricité s’étendent
au-delà des frontières des deux industries comme les secteurs agricoles et résidentiels. Malgré la
prise de conscience de l’impact de ces liens, les études existantes ne répondent pas suffisamment à
la complexité et le caractère multidimensionnel de ces liens, qui ont été identifiés par cette étude tel
que l'environnement, technologie, économie, social et politique.
Les faiblesses des modèles existants se résument comme suit:
•
Les études existantes offrent un point de vue étroit du lien eau-énergie. Cela se reflète
également dans le champ d'application des études ou il n'y a pas d'études qui présentent un
cadre pour évaluer globalement les liens multiples et des dimensions multiples
simultanément;
•
Les méthodes de recherche sont adoptées par nature restrictive. Certaines méthodes telles
que l'économétrie et analyse de la productivité mettent l'accent sur les relations de causalité
entre les aspects spécifiques des industries de l'eau et de l'électricité (tels que l'utilisation des
eaux souterraines et prix de l'électricité), ou des segments spécifiques (tels que la demande
en eau dans le secteur résidentiel);
•
Toutes les études de modèles quantitatifs actuels se concentrent principalement sur la
dimension technologie.
•
À l'exception des études ECV (Evaluation du cycle de vie), les modèles ne tiennent pas
compte en grande partie de la consommation d'eau ou d'électricité indirecte; donc elles sousestiment la consommation.
•
Les modèles sont généralement de nature statique et peuvent aider à guider les politiques de
fixation des prix et les décisions d'investissement à court terme. Cela limite l'utilité des
36
Chapitre 2 Un review sur l’étude du lien eau-énergie
modèles pour l’analyse à long terme. Même les modèles qui ont été développés dans le but
d'analyse de scénarios nécessitent une importante modification;
•
Les modèles les plus complexes qui intègrent les sous-modèles de diverses disciplines
professionnelles exigent la mise à jour et le suivi régulier pour s’assurer qu'ils sont
compatibles avec les effets du changement climatique sur les processus environnementaux
et d'autres modifications apportées aux ressources en eau et la production d'électricité.
Même si les études existantes fournissent des indications utiles sur la nature du lien eau-
énergie, ces derniers ne reflètent pas suffisamment les questions qui se posent à l'interface des
autres secteurs. Il est clair qu’on a besoin d'un cadre méthodologique plus globale pour saisir les
multiples liens, leurs différentes dimensions et leurs impacts en général.
37
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
3.1 Introduction
Les études du lien de l'eau-énergie existantes discutées au chapitre 2 semblent être limitées à
l'analyse des liens spécifiques. Ce type d'approche ne convient pas à une analyse de long terme, en
particulier lors de l'examen des questions complexes et multidimensionnelles comme le lien eauénergie.
La nature du lien doit être explorée à partir d'une perspective plus large en élaborant un
cadre méthodologique intégrée qui sert de plate-forme pour une telle exploration. Le but de ce
chapitre est:

Introduire la théorie intégrale et expliquer comment que cette théorie va être utilisée dans
l’étude du lien eau-énergie.

Le développement d'un cadre méthodologique.
3.2 La théorie intégrale - une philosophie qui guide
Cette Etude adopte la théorie intégrale pour guider le développement du cadre
méthodologique. Le Philosophe américain Ken Wilber (1949~) a développé la théorie intégrale
après des années de recherche interculturelle dans différents domaines de la connaissance
humaine. Grâce à ses recherches, Wilber conclu que la connaissance a cinq éléments majeurs
représentés par quadrants, niveaux, lignes, états et types. Le cadre résultant de Wilber - appelé
«tous les quadrants tous les niveaux» ou AQAL « all quadrants all levels » en Anglais, est
considéré par les théoriciens de la théorie intégrale comme une carte complète des capacités et du
potentiel humain.
Wilber traite l'évolution de la théorie intégrale dans plusieurs de ses livres (voir par exemple
[19] propose une version abrégée pour le lecteur intéressé).
L’application de la théorie intégrale émerge dans différents domaines, notamment
l'éducation, la médecine et le développement durable voir :

[20] Pour une liste complète des études récentes, ou

[21] Sur les réponses de développement et de changement climatique durables en
Australie).
38
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
3.2.1 Le cadre AQAL (all quadrants all levels)
La théorie intégrale stipule que la réalité comporte des royaumes (individuelles / collectives)
et (intérieur / extérieur). Ces royaumes se croisent pour former les quatre quadrants du cadre
AQAL représenté dans la figure 3-1. Ces quadrants se retrouvent également dans la première et la
quatrième personne des langues principales: je, Nous, cela et ceux-là.
Intérieur
Quadrant 1 «Je»
Intérieur-Individuel
Intentionnel ou
phénoménologique
Freud
Quadrant 3 «Nous»
Intérieur-Collectif
Culturel
Gadamer
Extérieur
Quadrant 2 «Cela»
Extérieur-Individuel
Comportemental ou
psychologique
Skinner
Quadrant 4 «Ceux-là»
Extérieur-Collectif
Social
Marx
Individuel
Collectif
Figure 3-1 Quadrants de la connaissance humaine (Source: [19])
Les quadrants de gauche se réfèrent à des aspects de la réalité qui sont interprétées
subjectivement. En particulier, le quadrant supérieur gauche s’intéresse à l'intérieur des individus
et donc considéré comme le quadrant psychologique. Le quadrant inférieur gauche se réfère aux
cultures partagées tel que les valeurs, les normes, les visions du monde et de l'éthique, considéré
aussi comme le quadrant culturelle. Les quadrants de droite englobent les aspects de la réalité qui
sont observables. Le coin supérieur droit se référer à l'extérieur des individus qui peuvent être
observés objectivement, tels que les comportements et les fonctions biologiques. Il est également
appelé le quadrant comportemental. Le quadrant inférieur droit se concentre sur l'extérieur à
l’individu comme les structures technico-économiques et les systèmes sociaux, il est aussi appelé
le quadrant social.
Le deuxième élément du cadre AQAL de Wilber est les niveaux ou stades de
développement. Les niveaux de chaque quadrant sont corrélés avec les niveaux dans les autres
quadrants. Grâce à un processus évolutif, les niveaux augmentent en intégrant la sagesse des
niveaux inférieurs, pour former des propriétés émergentes que le processus exige dans les niveaux
supérieurs. Un principe important de la théorie intégrale est qu'on ne peut pas atteindre les niveaux
plus élevés sans d'abord atteindre la sagesse dans les niveaux inférieurs, mais une fois qu'un
niveau est atteint, il est atteint de façon permanente.
39
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
La figure 3-2 décrit cet élément en termes simples, en ce qui concerne le développement
humain. Il est basé sur les travaux de Clare Graves, qui ont été affiné par Don Beck et Christopher
Cowen dans leur concept dynamique en spirale. Plus tard Beck (2005) l’a étendu en (Spiral
Dynamics Integral) qui intègre les aspects de la théorie intégrale de Wilber. Dans le quadrant
culturel, les niveaux de développement suivent les visions du monde qui ont évolué au cours de
l'histoire et elles sont basées sur les travaux de Jean Gebser, Jurgen Habermas et Wilber lui-même
[19]. Les niveaux correspondants sont identifiés pour les quadrants de la main droite. Différents
niveaux de développement peuvent être adoptés, selon l'objectif de l'enquête [19].
Figure 3-2 Le cadre AQAL et le développement humain (Source: [19])
Le troisième élément dans le cadre AQAL se réfère à des lignes de développement. Dans la
figure 3-2, ces lignes incluent des valeurs (quadrant psychologique), les visions du monde et les
époques culturelles (quadrant culturelle), l'évolution biologique et neurophysiologique (quadrant
comportementale) et les systèmes sociopolitiques (quadrant sociale). Comme pour les niveaux de
développement, des lignes alternatives peuvent être adoptées, selon l'objectif de l’étude. Pour le
quadrant social par exemple, des solutions de rechange comprennent l'élaboration et le
développement des institutions technico-économique.
Le quatrième élément se réfère à des états de conscience, comme la veille, la méditation et le
sommeil profond. En Occident, la connaissance provient principalement de l'état de veille, mais la
40
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
méditation est un outil extrêmement puissant pour accéder aux idées et à la sagesse dans les
traditions orientales comme le bouddhisme et l'hindouisme.
Le dernier élément du cadre AQAL est les types. Les exemples incluent les types de
personnalité, tels que ceux définis par Carl Jung (1875 ~ 1961) et le type Indicateurs par MyersBriggs. Les styles entre les sexes est une autre typologie qui regarde le monde du point de vue
masculin et féminin [19].
Les cinq éléments décrits ci-dessus forment la structure de base du cadre AQAL. L'unité
explicative de base de ce cadre est appelée un holon, qui est considéré comme à la fois un
ensemble et une partie d'un autre ensemble. Par exemple, un humain est un individu (entier) et
également membre (ou partie) de sa communauté.
Arthur Koestler (1905 ~ 1983) a d'abord proposé le concept de holon et holarchie dans son
travail (The Ghost in the Machine (1967)). Wilber [19] a adapté la théorie de Holon de Koestler,
qui a formé la base pour les «vingt principes» de la théorie intégrale. Ces principes sont décrits
dans l'annexe 1.
3.2.2 Pluralisme méthodologique intégré
Les quatre quadrants du cadre AQAL offrent des points de vue différents sur la réalité. Ces
quadrants peuvent également être considérés comme comprenant différentes communautés
épistémiques, avec leurs pratiques et méthodologies distinctes. La praxis universitaire tend à se
concentrer sur un quadrant, ou à un côté du cadre AQAL. Les théories dans les quadrants de droite
suivent généralement une épistémologie positiviste, qui a gagné la proéminence pendant la période
des Lumières. En revanche, certaines des grandes théories dans les quadrants de gauche
développées comme une réaction à l'épistémologie positiviste. Au lieu de cela, ces théories
prétendent que la réalité est contextuelle. Les quadrants de gauche suivent donc une épistémologie
d’interprétation. Plus récemment, les chercheurs ont tenté de concilier entre «l’explication» du
positivisme et «la compréhension» d’interprétativisme, mais ces positions restent encore loin à
intégrer les méthodes d'enquête ou méthodologies de tous les quatre quadrants.
Wilber a affirmé que les méthodes de tous les quatre quadrants sont valables et nécessaires
pour appréhender la réalité [19]. Afin de guider l'intégration des méthodes des quatre quadrants,
Wilber a développé le pluralisme méthodologique intégral (PMI). Le PMI propose que chaque
quadrant peut être entendu de l'intérieur et de l'extérieur, qui combinait représente huit
41
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
perspectives autochtones. En outre, chaque perspective est accessible grâce à des méthodes
particulières d’enquête ou des groupes méthodologiques et divulgue des idées que d'autres
méthodes ne peuvent pas divulguer [20]. La figure 3.3 utilise les zones pour représenter les huit
perspectives. Une discussion sur les principales méthodes associées à chacune des zones est ciaprès.
Intérieur
Psychologique
Extérieur
Comportementale
Zone 2
Culturel
Zone 3
Zone 4
social
Zone 3
collectif
Zone 1
Zone 2
Individuel
Zone 1
Zone 4
Figure 3-3 Principales méthodologies associées aux quatre quadrants (Source: [19])
Quadrant psychologique
La Zone 1 dans le quadrant psychologique fait référence à l'intérieur des intérieurs
individuels. La méthodologie majeure est la phénoménologie, qui explore les expériences
personnelles directes par la réflexion, l'introspection ou la méditation. La zone 2 se réfère à
l'extérieur des intérieurs individuels. La méthodologie majeure est le structuralisme, qui offre un
point de vue à la troisième personne sur le fonctionnement à l'intérieur d'une autre. Ceci est réalisé
grâce à des méthodes telles que la psychanalyse et la psychothérapie. Cette zone comprendra
également une troisième personne (propres intérieurs d'un individu), afin d'identifier leurs propres
modèles et des réponses à des phénomènes.
Quadrant culturel
La Zone 1 dans le quadrant culturel fait référence à l'intérieur des intérieurs collectifs. La
méthodologie majeure est l'herméneutique, ou plus largement l'étude de la culture. Un aspect
important de l'herméneutique est d'étudier un groupe en devenant une partie de celui-ci par la
compréhension mutuelle. Zone 2 se réfère à l'extérieur des intérieurs collectives et comprend les
42
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
études culturelles, telles que l'anthropologie culturelle, l'archéologie et de généalogie. L'objectif
principal de ces méthodes est d'explorer les modes de compréhension mutuelle.
Quadrant comportementale
Dans le quadrant du comportement, la zone 3 se rapporte à l'intérieur de l'extérieur
individuel. La méthodologie majeur est l’autopoésie, qui examine les comportements
d’autorégulation (tels que le développement et le fonctionnement des cellules biologiques). Zone 4
se réfère à l'extérieur de l'extérieur individuel et en particulier des comportements mesurables. La
méthodologie principale est l'empirisme, qui couvre la science des comportements et les sciences
dures, telles que la physique, la biologie et la chimie. La Microéconomie ferait aussi partie de ce
groupe, car elle se concentre sur les individus en tant qu'agents économiques.
Quadrant sociale
La Zone 3 dans le quadrant social se réfère à l'intérieur de l'extérieur collectif. La
méthodologie principale est l’autopoésie sociale, qui examine la dynamique d’autorégulation des
systèmes. La Zone 4 représente l'extérieur de l'extérieur collectif. Le souci ici est de savoir
comment les pièces s’inscrivent dans un ensemble complexe, donc la théorie des systèmes est la
méthode principale. L’écologie, la macroéconomie et les théories complexes seraient également
intégrées au sein de ce groupe.
Les trois principes de PMI (Pluralisme méthodologique intégré)
Afin de faciliter la pratique du PMI, Wilber propose trois principes: non-exclusion, Atteinte
d’objectifs et la promulgation [19]. Non-exclusion se réfère à l'acceptation des méthodologies et
des pratiques qui sont considérées comme valables par leurs communautés épistémiques dans
leurs domaines respectifs. Cela implique, que les méthodes ou pratiques ne peuvent pas être
utilisées pour faire des déclarations dans d'autres domaines. Par exemple, un économiste ne peut
pas faire des affirmations sur un phénomène archéologique utilisant un modèle macroéconomique.
Le deuxième principe, affirme que certaines méthodes et pratiques sont plus complètes et
inclusives que d'autres et que le niveau d'inclusivité peut changer en fonction des connaissances et
l'évolution des circonstances. Le troisième principe stipule que les «phénomènes soulevés par les
divers types d'enquête humaine seront différents selon les quadrants, les niveaux, les lignes, les
états et les types des sujets» [19].
43
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
3.2.3 Influence de la théorie intégrale sur l’étude du lien eau-énergie
Une constatation importante dans le chapitre 2 est que le lien eau-énergie est de nature
multidimensionnelle et que ces dimensions s’influencent mutuellement. Par conséquent les
méthodes d'enquête des quatre quadrants peuvent être promulguées, afin de développer une
compréhension globale de la relation eau-énergie. Du point de vue théorie intégrale, toutes les
études au chapitre 2 proviennent des méthodes qui s’inscrivent dans les quadrants de la main
droite. Par exemple, plusieurs études mesurent les «comportements», tels que la modélisation
numérique des données d'ingénierie pour les bâtiments. D’autres quantifier le comportement des
consommateurs d'eau et d'électricité - soit dans le secteur résidentiel ou le secteur agricole en
utilisant des méthodes comme l'économétrie, l'élasticité des prix et analyse de la productivité. Les
autres études se concentrent sur l'utilisation de l'eau et de l'électricité dans un système plus vaste.
Ces méthodes comprennent des modèles d'optimisation et des évaluations du cycle de vie. Seule
Kumar (2003) qui propose une analyse sur les réalités sociales et culturelles en termes de
réceptivité à des recommandations politiques découlant des résultats de l'analyse quantitative. Cet
aspect de l'étude s’inscrirait dans la zone 2 du quadrant culturelle, c’est l'extérieur des intérieurs
collectifs.
Sur la base de ces observations, cette étude va adopter le concept général de PMI afin de
guider le développement du cadre méthodologique et le choix des méthodes à utiliser. Il est
devenu clair que tout les huit points de vue à l'intérieur et à l'extérieur des quatre quadrants et
méthodologies correspondantes pourraient être représentés. Une telle approche nécessite un
chercheur qualifié dans un large éventail de méthodes, ce qui est mieux adapté à une équipe de
chercheurs aux compétences complémentaires. Deuxièmement, la compréhension de l'auteur de la
théorie intégrale et le PMI approfondi de manière progressive tout au long de la recherche et donc
le PMI n'a pas été appliquée de manière rigoureuse dès le début. Cependant, le cadre
méthodologique résultant de cette étude est conçu pour capturer efficacement la nature
multidimensionnelle du lien et ce en s’appuyant sur les points de vue globaux des quatre quadrants
dans le cadre AQAL.
La Théorie Intégrale est devenu la base sur laquelle on s’appuie pour explorer la
philosophie, les points de vue philosophiques alternatifs et comment ces points de vue se
rapportent à la société et aux questions modernes et contemporaines comme le lien eau-énergie.
Ces explorations n’aident pas directement à développer le cadre méthodologique, mais
indirectement influencent et renforcent la compréhension de l'héritage de la philosophie
44
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
occidentale et la nécessité de reconnaître d'autres perspectives. Cette nécessité de reconnaître des
perspectives alternatives est instaurée par Einstein «nous ne pouvons pas résoudre les problèmes
en utilisant le même type de réflexion que nous avons utilisé lors de la création» (Einstein).
3.3 Le cadre méthodologique
Afin de saisir les nombreuses dimensions du lien qui ressortent des études de cas du chapitre
2, le cadre méthodologique est multidisciplinaire. Ces dimensions sont reflétées dans les objectifs
de l’étude et dans les méthodes utilisées. Comme indiqué précédemment, le cadre AQAL a servi
de guide seulement pour déterminer les perspectives dont on a besoin dans l’étude donc l'objectif
n’est pas d'explorer toutes les huit perspectives autochtones. L’identification des différentes
perspectives est une étape très importante dans l’approche intégrale.
Les méthodes suivantes constituent la base du cadre méthodologique: analyse historique,
l'analyse entrées-sorties, les élasticités des prix, l'analyse de scénarios et l'évaluation des impacts
politiques. La figure 3-4 identifie les quadrants et les zones auxquelles chacune des méthodes
appartiennent.
Psychologique
Comportementale
Evaluation des
implications de la
politique
L'analyse historique
Culturel
Les élasticités des prix
Évaluation des implications
de la politique
social
L'analyse historique
L'analyse de scénario
Évaluation des implications
politiques
L'analyse historique
L'analyse d'entrée-sortie
L'analyse de scénario
Évaluation des implications
politiques
Figure 3-4 Position des méthodes de recherche dans le cadre AQAL
L'analyse historique est réalisée en grande partie dans la perspective extérieure du quadrant
social. Elle examine l'évolution des industries de l'eau et de l'électricité par conséquent du lien
45
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
eau-énergie en termes de système technologique, économique, politique et social, ainsi que les
influences environnementales.
La perspective extérieure du quadrant culturel est également examinée par l’analyse
historique en termes de l'influence sur la culture au cours du développement des industries de
l'eau et de l'électricité.
Certains aspects de perspective extérieure du quadrant psychologique sont aussi abordés par
l'analyse historique, en particulier l'expérience personnelle des gents touchés par les réformes dans
les secteurs de l'électricité et de l’eau.
L’analyse d'entrée-sortie est utilisée pour la quantification des liens entre l'eau et l'électricité
et l'économie au sens large. Elle est réalisée seulement dans la perspective extérieure du quadrant
social
Les élasticités des prix sont utiles pour déterminer la réactivité du prix d'un bien à des
changements de la quantité demandée. Cette étude porte sur les élasticités des prix croisées entre
l'eau et l'électricité, c’est la réactivité de la demande en eau au prix de l'électricité et vice versa.
Essentiellement, les élasticités des prix capturent les choix comportementaux des usagers de l'eau
et de d'électricité et offrent donc une perspective extérieure du quadrant comportemental.
L'analyse de scénario est adoptée pour explorer les futurs choix technologiques. Elle
constitue la base pour le développement des scénarios. Les scénarios permet d’identifies les
perspectives en dehors du quadrant culturelle, éclairer le choix des technologies et des politiques
de l’eau et d'électricité. L'impact de ces technologies sur l'économie est ensuite modélisée en
utilisant l'analyse entrées-sorties. Les modèles de scénarios résultant seraient donc d’offrir une
perspective extérieure du quadrant sociale pour le futur.
Évaluation des impacts politiques se réfère au processus de synthèse des résultats de toutes
les méthodes et de formuler des recommandations qui reflètent les réalités sociopolitiques de la
société, ainsi que les aspirations futures. De cette façon, les perspectives extérieures des quadrants
sociaux, culturels, comportementaux et psychologiques sont prises en compte.
Les sections suivantes décrivent en détail les cinq méthodes et leurs applications dans
l’étude du lien eau-énergie.
46
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
3.4 L'analyse historique
Le premier objectif de cette étude vise à analyser l'évolution du lien eau-énergie, avec un
accent particulier sur l'Algérie. Cette étude confirme qu'une meilleure compréhension du lien eauénergie ne peut être obtenue qu’en examinant les influences qui ont façonné le développement du
lien dans le passé, en entreprenant une analyse historique.
Cette étude développe un profil de temps historique du lien pour l'Algérie. Il est réalisé par
construction de profils de temps pour l'industrie de l'eau urbaine, l’industrie de l'eau en milieu
rural et de l'industrie de l'électricité séparément. La division de l'industrie de l'eau en ses
composantes urbaines et rurales reconnaît leurs histoires et leurs objectifs distincts; le rural met
l'accent sur l'irrigation, alors que l’urbaine se concentre sur l'approvisionnement en eau de ville et
des eaux usées.
Un profil de lien eau-énergie est ensuite élaboré, sur la base de ces trois profils. De plus,
chaque profil comprend les quatre périodes suivantes:
1. Les premiers développements dans les industries de l'eau et de l'électricité (Avant 1962)
Cette période couvre les événements qui ont mené à la création des industries de l'eau et de
l'électricité. Elle examine également le rôle de l'énergie dans un contexte plus large, parce que
l'établissement de l'industrie de l'électricité a commencé à se produire vers la fin de cette période.
2. Création des fondations (1962-1969)
Cette période représente une période de transition de l’Algérie indépendante. Elle décrit le
rôle des industries de la nouvelle nation et les changements qui ont conduit à l'amélioration de la
coordination et de la planification à la fois.
3. Expansion et pressions pour le changement (1969-1999)
Période marquée par une croissance significative de l'économie algérienne. Elle décrit les
raisons de la croissance et de l'expansion dans les industries de l'eau et de l'électricité. Elle
identifie également les pressions croissantes du changement.
4. Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011)
Des réformes internes et généralisées ont eu lieu pour améliorer la performance économique
des deux industries. Pendant cette période de grande responsabilité environnementale et sociale
ont eu lieu tels que la reconnaissance des problèmes mondiaux comme le changement climatique.
47
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Les périodes de temps représentent les phases importantes dans le développement des
industries en Algérie, en termes de changements majeurs dans les politiques de l'eau et de
l'énergie. Chaque période de temps est analysée selon les influences sur les deux industries et sur
le lien. Dans cette étude, ces influences représentent les différentes dimensions du lien tel que
l'environnement, la technologie, l’économie, le social et la politique. À cause de la nature du passé
de l'Algérie comme une colonie française, ces influences ont deux origines nationales et
internationales.
3.5 L’analyse entrées-sorties
Le deuxième objectif spécifique vise à étudier empiriquement les liens entre l'eau,
l'électricité et d'autres secteurs économiques en Algérie. Comme il est montré précédemment dans
la figure 3-4, l'analyse entrées-sorties est à la base de cette enquête empirique.
L’Analyse entrées-sorties est un outil d'analyse largement utilisé, qui identifie les
interdépendances entre les différents secteurs économiques et se prête donc bien à l'examen des
liens entre l'eau, l'électricité et l'économie en général. Ses fondations découlent du 18ème siècle.
Cependant, d'origine russe l’économiste Wassily Leontief (1941) a développé l'outil à sa forme
actuelle dans le milieu du 20eme siècle. Plusieurs chercheurs depuis Leontief ont apporté des
contributions théoriques importantes pour l'analyse entrées-sorties (par exemple Ghosh 1958 et
Lahr & Dietzenbacher 2001) et beaucoup d'autres ont appliqué l'outil à un éventail de domaines
politiques, y compris l'eau et l'énergie. Le tableau 3-1 répertorie une sélection d'études entréesortie de l’eau et de l’énergie.
Tableau 3-1 Sélection des études entrée-sortie d’eau et d'énergie
Auteur
Secteur
Région
Sujet
Bullard & Herendeen
(1975) (1977)
Proops
Energie
Energie
United
States
N/A
L'énergie intrinsèque (intensités)
Comparaison des méthodes de l'intensité énergétique
James (1980)
Karunaratne (1981)
Energie
Energie
Australie
Australie
les comptes de l'énergie
Compromis entre l'énergie, le revenu, l'emploi, le
capital et la pollution
Proops,. Faber &
Wagenhals (1992)
CO2
Peet (1993)
Energie
Germany Effets des changements à la demande finale, l'efficacité
and UK
énergétique et la substitution Inter-carburant sur les
émissions de CO2
N/A
Méthode pour calculer l'énergie intrinsèque (intensités)
Lenzen (1998)
Energy and Australie
EGEs
L'énergie intrinsèque et EGEs dans la consommation
finale
48
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Lenzen (1999)
Energy and Australie
EGEs
L'énergie intrinsèque et EGEs dans le secteur des
transports
Yoo & Yang (1999)
Water
Korie
de Miera (2000)
Water
Espagne
Impact de l'investissement, des hausses de prix et les
pénuries dans le secteur de l'eau
intensités d'eau et tarification de l'eau de la pénurie en
utilisant un modèle hybride
Hondo, Moriizumi &
Energie
Japon
Uchiyama (2000) (in
Japanese)
Lei (2000)
Energie
Chine
and
GGEs
Hondo (2001) (in Japanese) Energie
Japon
C02 évaluation du cycle de vie des technologies de
production d'électricité
Kim, Jin & Yun (2001)
Lenzen & Foran (2001)
Corie
Australie
Qualité de l'eau
multiplicateurs d'eau (intensités) pour divers secteurs
Cruz (2002)
Energie
Duarte, Sanchez-Choliz & Eau
Bielsa (2002)
Portugal
Espagne
scénarios énergétiques jusqu’au 2010
intensités d'eau en fonction de la méthode d'extraction
hypothétique
Pachauri & Spreng (2002) Energie
Lenzen (2003)
Eau et
Energie
Han, Yoo & Kwak (2004) Energie
Inde
Australie
La consommation des ménages
Liaison, chemin structurelle et analyses sectorielles clés
Corie
Impact de l'investissement, des hausses de prix et les
pénuries dans le secteur de l'électricité
Foran, Lenzen & Dey
(2005)
Eau et
Energie
Australie
Analyse en ligne des secteurs économiques
Wei et al. (2006)
Energie
Chine
Scénarios énergétiques à long terme
Marriott (2007)
Energie
USA
l'évaluation du cycle de vie des futurs scénarios de
production d'électricité
Eau
Eau
prévisions de l'énergie à l'horizon 2020?
C02 évaluation du cycle de vie des technologies
nucléaires
Remarque: EGES = émissions de gaz à effet de serre, CO2 = dioxyde de carbone
La section 3.5.1 commence par une description théorique de l'analyse entrées-sorties, en
particulier le modèle de base de la demande de Leontief et le modèle d'approvisionnement de
Ghosh.
La section 3.5.2 décrit l'ensemble des modèles de l'eau-énergie développés pour l’Algérie
dans cette recherche.
La section 3.5.3 décrit les techniques d'analyse entrées-sorties adoptées par cette recherche
pour examiner des questions spécifiques du lien eau-énergie.
Enfin, la section 3.5.4 explique comment évaluer la validité des modèles d'entrée-sortie et
les résultats.
49
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
3.5.1 Contexte théorique
Le tableau entrées-sorties et les coefficients qui en découlent constituent la base de l'analyse
entrées-sorties. Essentiellement, le tableau représente trois éléments d'un système économique: Le
tableau inter-secteurs, les entrées primaires et les secteurs finaux.
Le tableau inter-secteurs montre le flux des biens et services entre les secteurs de
production; des sorties d'un secteur constitues des entrées pour d'autres secteurs, ce flux est
habituellement appelé la demande intermédiaire.
Les entrées primaires sont des paiements aux facteurs de production. Dans un modèle
standard, les entrées primaires comprennent les paiements aux ménages tels que les salaires,
excédent brut d'exploitation et revenu mixte et les impôts moins les subventions. Dans cette
recherche, les importations sont aussi considérées comme des inputs primaires.
Les secteurs finaux comprennent généralement la consommation des ménages, les dépenses
publiques, le capital social, l'investissement et les exportations.
La structure de base du tableau d'entrée-sortie et ces éléments sont illustrés dans la Figure35. Notez que les éléments du tableau d'entrée-sortie représentent des quantités physiques de biens
et de services, tels que des tonnes d'acier, des péta-joules (PJ) d'énergie ou méga-litres (ML) d'eau.
De nombreuses études d'entrées-sorties adoptent les valeurs monétaire tel que le dollar, dans ce
cas le modèle résultant est appelé un modèle monétaire. Lorsque les deux grandeurs physiques et
les valeurs monétaires sont utilisés, le modèle résultant est appelé un modèle «hybride».
Sorties pour le
secteur j
Entrées
provenant
du secteur i
Secteurs de
production (i)
Entrées primaires (k)
Entrée Totale
Secteurs de production (j)
Secteurs finaux
Tableaux inter-industrie
(𝑥𝑖𝑗)
(demande intermédiaire)
(vkj)
(𝑋𝑗)
𝑌𝑖
(Demande finale)
GNP
Sortie Totale
(𝑋𝑖)
Figure 3-5: Structure de la base d'un tableau Entrées-sorties
Dans la figure 3-5, (𝑥𝑖𝑗) Représente le flux de sorties du secteur i vers le secteur j Où il est
utilisé comme entrées; 𝑌𝑖 Représente La Demande finale des sorties du Secteur i; 𝑋𝑖 est la
production totale du secteur i; 𝑋𝑗 est l'apport totale de secteur j; et vkj Représente le flux d'entrées
des Facteurs de production vers le secteur j.
50
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Les relations de base suivantes sont issues de ces éléments:
𝒏
𝑿𝒊 = ∑ 𝒙𝒊𝒋 + 𝒀𝒊
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏
𝒋=𝟏
𝒂𝒊𝒋 =
𝒙𝒊𝒋
⇒ 𝒙𝒊𝒋 = 𝒂𝒊𝒋 𝑿𝒋
𝑿𝒋
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟐
𝒇𝒌𝒋 =
𝒗𝒊𝒋
𝑿𝒋
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟑
Où 𝑎𝑖𝑗 dans l'équation. 3-2 est le montant des contributions requises du secteur i pour produire une
unité de production dans le secteur j. Les éléments 𝑎𝑖𝑗 sont communément appelés les coefficients
techniques ou directs. Dans le cas d'un modèle hybride, 𝑋𝑗 comprend des unités mixtes et ne peut
être résumée. Les coefficients directs 𝑎𝑖𝑗 sont donc calculés à partir de la somme de la rangée
correspondante de 𝑋𝑗 (c’est-à 𝑋𝑖 pour le même secteur). Dans l'équation. 3-3, 𝑓𝑘𝑗 représente la
quantité d'entrées primaires vkj nécessaire pour produire une unité de production dans le secteur j.
Le tableau d'entrée-sortie est transformé en un modèle analytique en utilisant la relation de
base dans les équations ci-dessus pour former trois sous-modèles représentées par les équations
suivantes:
𝑿 = (𝑰 − 𝑨) −𝟏 𝒀
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟒
𝑷 = (𝑰 − 𝑨′) −𝟏 𝑭′𝝅
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟓
𝑷′𝒀 = 𝑭𝝅′𝑿
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟔
L'équation.3-4 représente le sous-modèle de la quantité dans laquelle 𝑋 et 𝑌 sont des
vecteurs colonnes de la production totale et la demande finale respectivement et A est la matrice
de coefficients directs. La matrice inverse (I-A)-1 représente le total (directe et indirecte) pour le
secteur i ( 𝑋 ) pour satisfaire une unité de la demande finale dans le secteur j ( 𝑌 ). Elle est
habituellement appelée la matrice inverse de Leontief.
L'équation 3-5 représente le sous-modèle de prix, où P est un vecteur des prix unitaires. Si
les valeurs monétaires sont utilisées dans le tableau inter-industrie, le prix unitaire correspondant
est de 1,00 DA. La matrice 𝐹 dans cette équation représente les facteurs de production de k par
51
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
unité de production. Le vecteur de prix pour les facteurs de production k, π, peut se référer à des
paiements de redevances, frais de licence ou le prix unitaire des importations.
L'équation. 3-6 est le modèle de revenu, obtenue à partir des Eqns. 3-4 et 3-5. Le modèle de
revenu garantit que la valeur totale de la demande finale est égale à la valeur totale des entrées
primaires. Collectivement, Eqns. 3-4 à 3-6 forment le modèle standard de Leontief axée sur la
demande d'entrée-sortie, appelée simplement dans cette recherche comme le modèle de Leontief.
Il est axé sur la demande car la demande finale (𝑌) détermine la sortie de production (𝑋) dans
l'économie.
Le modèle de Leontief présente une fonction de production linéaire, parce que les entrées et
les sorties du modèle sont fixés proportionnellement représentée par les coefficients directs qui
exclut la possibilité de substitution entre les entrées. En outre, il est supposé que chaque secteur
produit une sortie et que la sortie n’est produite que par un seul secteur. En réalité, les secteurs
représentent souvent plus d'un seul produit ou d'un service, en particulier lorsque le tableau
d'entrée-sortie est fortement agrégées. Dans de tels cas, le coefficient direct représente la
combinaison des technologies moyenne du secteur agrégé. Enfin, il est supposé que
l'investissement et la production surviennent simultanément (Cichocki & Wojciechowski 1988;
Miller et Blair, 1985). Malgré ces hypothèses inhérentes, le modèle de Leontief offre un outil
analytique simple et perspicace, qui est utile pour capturer les liens entre l'eau, l'électricité et
l'économie en général.
Le modèle de Ghosh est l’antipode du modèle de Leontief. Ghosh (1958) a montré que les
coefficients de sortie fixes peuvent être plus appropriés que les coefficients d'entrée fixes trouvés
dans le modèle de Leontief
pour décrire les marchés monopolistiques ou les économies
centralement planifiées avec des ressources limitées. Les coefficients de sortie fixe montrent que
si la fourniture d'entrées primaires (V) augmente pour le secteur i, la demande finale, la
consommation et l'investissement pour ce secteur – vont augmenter dans la même proportion. Si la
demande finale est parfaitement élastique.
Les équations correspondantes de ce modèle sont:
⃗ 𝒊𝒋 =
𝒂
𝒙𝒊𝒋
𝑿𝒋
⃗ ) −𝟏 𝑭′𝝅
𝑿′ = (𝑰 − ⃗𝑨
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟕
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟖
52
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Où 𝑎𝑖𝑗 est le coefficient de répartition de Ghosh et (𝐼 − 𝐴) −1 Est la matrice inverse de Ghosh. La
matrice inverse de Ghosh représente les exigences directes et indirectes du secteur j par unité des
entrées primaires dans le secteur i. Des études récentes ont utilisé le modèle de Ghosh pour
examiner les impacts des pénuries d'approvisionnement. Le modèle de Ghosh prend en
considération la demande finale parfaitement élastique, ce qui signifie que la consommation et
l'investissement vont changer en fonction des changements de l'offre. Oosterhaven (1988) a
montré que l'analyse de liaison inter-industrie est plus appropriée avec l’utilisation du modèle de
Ghosh.
3.5.2 Les modèles d'entrées-sorties pour l’Algérie
Afin d'examiner quantitativement les liens entre l'eau et l'électricité, cette recherche a mis au
point un ensemble de tableaux entrées-sorties orientées eau-énergie pour l’Algérie pour 1999-2000
et 2010-11 (par souci de concision, ces années seront appelés 2000 et 2011 pour le reste de la
thèse). Les tableaux originaux ont été téléchargés à partir du site officiel de L’Office National des
Statistiques algériennes (ONS).
Cette recherche a développé un modèle hybride de Leontief, un modèle monétaire de
Leontief et un modèle monétaire de Ghosh pour les deux années 2000 et 2011. Les deux années
d'analyse ont été sélectionnées en fonction de la disponibilité des données de l'eau et de l'énergie
et des tableaux d'entrées-sorties pour Algérie. Les deux années représentent également différentes
phases de la réforme et peuvent donc fournir des indications supplémentaires dans les
changements du lien pendant cette période.
Les trois principaux éléments des modèles - Tableau inter-industrie, entrée primaire et
secteurs finaux - forment les blocs du modèle hybride de Leontief et Ghosh. Le modèle est
maintenant décrit en détail.
Tableau Inter-industrie
Les tableaux inter-industries ont regroupés 28 secteurs selon la disponibilité des données sur
l'eau et l'énergie.
Le secteur de l'eau est décomposé en eau d’irrigation, eau potable et le secteur de
l'assainissement.
53
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Le secteur de l'électricité est décomposé en sous-secteurs de production selon les types de
technologies existantes en Algérie à savoir les turbines à gaz, à vapeur, à cycle combiné,
l'hydroélectricité et les autres énergies renouvelables. Ce niveau de décomposition nous permet de
comparer l'implication de l'eau de chaque secteur de production, qui est d'une importance cruciale,
étant donné les récentes pénuries d'eau. Les vecteurs lignes pour les secteurs de l'eau et l'énergie
montrent comment leur sortie respective est distribuée dans l'économie.
Tableau 3-2 répertorie tous les secteurs de production dans le tableau inter-industrie et les
abréviations du secteur adoptées dans cette recherche. Ce tableau contient également les unités
adoptées dans le modèle hybride de Leontief. Pour les modèles monétaires de Leontief et Ghosh,
toutes les unités sont en termes monétaires (M DA). Annexe2 contient des matrices de coefficients
totaux directs et détaillées obtenues à partir des modèles d'entrées-sorties pour 2000 et 2011.
Tableau 3-2 Les secteurs de production, les abréviations et les unités hybrides
Secteur de Production
1
Agriculture, sylviculture, pêche
2
Hydrocarbures
Abbreviation
AG
HYD
Unités du modèle hybride
M DA
PJ
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
STB
MC
ISMMEE
MC
BTPH
CPC
IAA
TCB
CC
BPL
ID
TC
HCR
CFE
CFE
TG
TV
CC
DSL
HYDRO
ER
GAZ
EIR
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
PJ
PJ
PJ
PJ
PJ
PJ
PJ
ML
Services et Travx. Pub.
Mines et carrières
ISMMEE
Matériaux de Construction
BTPH
Chimie, Plastiques, Caoutchouc
Industries Agro-alimentaires
Textiles, confection, bonnèterie
Cuirs et Chaussures
Bois, Papiers et lièges
Industries diverses
Transport et communications
Hôtels –café- restaurants
Services fournis aux entreprises
Services fournis aux ménages
Electricité (Turbine à gaz)
Electricité (Turbine à vapeur)
Electricité (Cycle combiné)
Diesel
Hydroélectricité
autres énergies renouvelables
Fourniture de gaz en détail
Eau (Irrigation)
54
Chapitre 3
26
27
Développement d'un cadre de recherche intégré
Eau (Potable)
assainissement
EPOT
ASS
ML
ML
Les entrées primaires
Les tableaux originaux générés par la Direction Technique chargée de la Comptabilité
Nationale et publiés par l’Office National des Statistiques comprennent trois catégories d'entrée
principales du travail, de la valeur ajoutée et autres importations. Le travail se réfère aux
paiements aux ménages, tels que les salaires. La catégorie Autres Valeur Ajoutée est un agrégat de
trois catégories d'entrées primaires qui se trouvent normalement dans les tableaux d'entrées-sorties
nationaux standards générés par l’office national des statistiques. Comme mentionné
précédemment, ce sont les excédents bruts d'exploitation, le revenu mixte et les impôts moins les
subventions. La catégorie Autres valeur ajoutée est aussi un terme d'équilibrage pour les tableaux.
Dans cette recherche, la catégorie des importations est divisée en importations non énergétiques et
des importations énergétiques.
Cette recherche traite les ressources naturelles, telles que les ressources énergétiques et
hydriques primaires, comme entrées primaires. Suite à cette convention, une entrée primaire
supplémentaire, à savoir l'eau brute a été incluse dans les tableaux d'entrées-sorties. Eau brute se
réfère à l'extraction de l'eau de l'environnement pour des fins de consommation.
Les secteurs finaux
Les catégories des secteurs finaux dans les tableaux originaux comprennent la
consommation des ménages, Autre demande finale et les exportations. Semblable aux catégories
des entrées primaires, la demande finale est un agrégat des secteurs finaux qui sont habituellement
représentés dans un tableau entrée-sortie standard. Il s’agit notamment des dépenses publiques, le
capital social et l'investissement.
En plus des trois derniers secteurs ci-dessus, cette recherche prend en considération
également l'environnement. La catégorie Environnement permet au flux d'eau d’être équilibrés
dans les tableaux, car il est attribué à l’eau qu’elle est jetée à l'environnement, soit à partir de l’eau
de l'irrigation et de l’eau des ménages, ou comme effluent traité du secteur d'assainissement.
La catégorie Divers comprend l'eau et les pertes d'énergie, elle est donc similaire à la
catégorie Environnement, elle aide à équilibrer les quantités d'eau et de l'énergie dans le tableau.
Cette catégorie enregistre également des différences statistiques rencontrées lors de la compilation
55
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
des données. Tableau 3-3 énumère les catégories du secteur finales pour les modèles d'entréesortie.
Tableau 3-3 catégories des secteurs finaux
Catégories des secteurs finaux
1
Consommation des ménages
2
Autre demande finale
3
Exportations
4
Environnement
5
Divers
3.5.3 L'analyse des entrées-sorties du lien eau-énergie
L’analyse entrées-sorties est bien adapté pour quantifier les différents liens entre l'eau et
l'électricité en utilisant les techniques illustrées dans la figure 1-3: L’analyse de liaison, l'analyse
de la dépendance et l'analyse de multiplicateur. Le tableau 3-4 présente les modèles utilisés pour
chacune des techniques. Les sections qui suivent décrivent les techniques et les trois équations
correspondantes de manière plus détaillée.
Tableau 3-4 Résumé des techniques d'entrée-sortie
Techniques
L’analyse de liaison
l'analyse de la dépendance
l'analyse de multiplicateur
Modèle
Thesis location
Modèle monétaire de Leontief
Modèle monétaire de Ghosh
Modèle hybride de Leontief
Modèle monétaire de Leontief
Position
Section 5.2
Sections 5.3, 5.4, and 6.2
Section 6.3
L'analyse de liaison
L'analyse de liaison a été introduite dans les années 1950 par «le pouvoir de la dispersion »
de Rasmussen et «sensibilité de dispersion des concepts des liens ‘Amont’ et ‘aval’» de
Hirschman (Hirschman 1958; Rasmussen 1956). Les liens en amont (ou des pouvoirs de
dispersion) sont une indication de la dépendance du secteur j sur les entrées provenant des autres
secteurs. Représenté par 𝐿𝑗 , des liens en amont peuvent être calculés comme suit à partir du
modèle monétaire de Leontief:
𝑳𝒋 =
∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶𝒊𝒋
𝒏
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟗
56
Développement d'un cadre de recherche intégré
Chapitre 3
Où 𝐿𝑗 est la moyenne des éléments de 𝛼𝑖𝑗 dans la colonne j de la matrice inverse de
Leontief. Inversement, les liens à long terme (ou les sensibilités de la dispersion) indiquent la
mesure dans laquelle les sorties du secteur i sont utilisées par d'autres secteurs et sont
généralement calculé en fonction du modèle monétaire de Ghosh de la manière suivante:
⃗𝒋=
𝑳
∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶
⃗⃗ 𝒊𝒋
𝒏
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟎
Où 𝐿⃗𝑗 est la moyenne des éléments de 𝛼𝑖𝑗 dans la ligne i de la matrice inverse de Ghosh.
Afin de permettre des liens à comparer l'ensemble des secteurs, Hazari (1970) a suggéré la
standardisation
𝐿𝑗 et 𝐿⃗𝑖 par la moyenne globale, définies comme suit:
𝑳=
⃗𝑳 =
∑ 𝒊𝒋𝑳𝒊𝒋
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟏
𝒏𝟐
⃗ 𝒊𝒋
∑ 𝒊𝒋𝑳
𝒏𝟐
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟐
Cela se traduit par les équations de liaison amont et aval suivantes, respectivement:
𝑼𝒋 =
𝑳𝒋
𝑳
,
𝑼𝒊 =
⃗𝑳𝒊
⃗𝑳
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟑
Un secteur est considéré comme présentant une liaison arrière forte si 𝑈𝑗 > 1. Dans ce cas,
une augmentation de la demande finale pour ses sorties créerait une augmentation supérieure à la
moyenne de l'activité économique globale. De même, un secteur est dit d'avoir des liens forts en
aval si 𝑈𝑖 > 1, ce qui signifie que l'augmentation de la demande finale de tous les secteurs se
traduirait par une augmentation supérieure à la moyenne de son activité de production.
Un secteur clé est identifié lorsque les deux 𝑈𝑗 et 𝑈𝑖 sont supérieures à un. Cependant, ces
deux indices sont des moyennes et donc ils ne sont pas sensibles aux petites valeurs extrêmes dans
leurs matrices inverses correspondantes. Par exemple, un secteur peut encore présenter une liaison
en amont forte malgré qu’il s’appui fortement sur un seul ou deux secteurs. Par conséquent, afin
d'identifier les secteurs clés, Hazari (1970) et Bharadway (1966) recommande en outre la mesure
des effets de propagation ou les indices de variabilité, en utilisant les coefficients de variation
(COV) de:
57
Chapitre 3
𝟏
√
𝑽𝒋 =
𝒏−𝟏
Développement d'un cadre de recherche intégré
𝟏
∑𝒏𝒊=𝟏(𝜶𝒊𝒋 − ∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶𝒊𝒋 )𝟐
𝒏
𝑳𝒋
𝟏
√
,
𝑽𝒊 =
𝒏−𝟏
𝟏
∑𝒏𝒋=𝟏(𝜶
⃗⃗ 𝒊𝒋 − ∑𝒏𝒋=𝟏 𝜶
⃗⃗ 𝒊𝒋 )𝟐
𝒏
𝑳𝒊
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟒
Les numérateurs dans l'équation. 3-14 sont les écarts-types des éléments de colonnes de
Leontief et des éléments de ligne de Ghosh respectivement. Les dénominateurs sont les moyennes
de ces éléments de colonnes et de lignes. Un CoV relativement élevé est un indicateur d'une
répartition inégale. En revanche, un CoV relativement faible indique que les effets de couplage
sont répartis de manière égale entre tous les secteurs. Il est donc considéré comme un critère
supplémentaire pour les secteurs clés.
L’Analyse de dépendance
Cette recherche utilise l'analyse de dépendance pour calculer les intensités d'eau et d'énergie
pour chaque secteur de production pour les années 2000 et 2011. Les intensités directes et totales
sont issus de deux relations d'entrée-sortie fondamentales en utilisant le modèle hybride de
Leontief: les coefficients directs de la matrice A et le total des coefficients de la matrice inverse de
Leontief (I-A)-1.
Les intensités se réfèrent à l'eau et l'énergie qui sont fourni par les secteurs de l'eau et de
l'énergie dans l'économie. L'avantage des intensités totales est que la demande indirecte de l'eau et
de l'énergie des secteurs est capturée. Cette demande indirecte se réfère à l'eau et l'énergie intégrée
dans le flux des biens et services entre les secteurs.
Cependant, ces coefficients ne saisissent pas toute l'eau et l'énergie demandée de l'économie.
La principale matrice des entrées V, comprend l’eau brute (qui est extraite directement à partir de
l'environnement par les secteurs de production), les sources d'énergie primaire et les importations
d'énergie. Ces entrées primaires d’eau et d'énergie doivent être prises en compte dans toutes les
analyses de la demande de l’eau et de l'énergie. Les coefficients qui représentent les entrées d’eau
et d'énergie primaires sont présentés dans le tableau 3-5. En bref, les coefficients de la matrice F
définies dans l'équation. 3-3 représentent les intensités directes. Le total des intensités sont
obtenus en multipliant la matrice F avec la matrice inverse de Leontief, (I - A) -1.
58
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Tableau 3-5 Équations d'intensité d’eau et d'énergie
Coefficient
Equation Matrices Intensités
Direct
𝛼𝑖𝑗 =
Total
𝛼𝑖𝑗
Direct
𝑓𝑘𝑗
𝑣𝑘𝑗
=
𝑋𝑗
Total
ωkj
Secteurs de
Production
facteurs de
production
𝑥𝑖𝑗
𝑋𝑗
A
(I -A)-1
Secteurs de l’eau: EIR, EPOT
et ASS
Secteurs de l’énergie: ELEC,
GAZOIL et GAZ
Eau: Eau brute
F
F(I -A)-1
Energie primaire: Pétrole
Energie importée: Gazoil et
Electricity
Un autre point de clarification est nécessaire pour comprendre la relation entre les intensités
d'eau pour l’irrigation, l’eau potable et l'eau brute. Le coefficient total d'eau brute pour le secteur j
(eau Wraw, j) comprend à la fois le coefficient direct d'eau brute (eau Fraw, j) et l'utilisation de
l'eau brute indirecte. Une partie de l'utilisation indirecte est l'eau qui est extraite par les secteurs de
EIR et EPOT est fournie au secteur j - soit directement (𝑎𝑖𝑗) ou indirectement (partie de 𝛼𝑖𝑗).
Autrement dit, les coefficients 𝑎𝑖𝑗 et 𝛼𝑖𝑗 du secteur j pour les secteurs l'EIR et l’EPOT sont
intégrés dans son coefficient (eau Wraw).
Analyse de multiplicateur
Un multiplicateur mesure l'impact sur l'économie totale d'un changement de la demande
finale (∆𝑌) pour la sortie de secteur j. En particulier, il représente un rapport de l'effet total sur
l'effet initial provoqué par ce changement exogène. Les trois types les plus utilisés des
multiplicateurs sont la production, les revenus et l'emploi.
Les multiplicateurs de production peuvent être définis comme suit:
𝒏
∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶𝒊𝒋 ∑𝒏𝒊=𝟏 𝜶𝒊𝒋
𝑶𝒋 =
⇒
⇒ ∑ 𝜶𝒊𝒋
∆𝑿𝒋
𝟏
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟓
𝒊=𝟏
59
Développement d'un cadre de recherche intégré
Chapitre 3
où le numérateur est l'effet total représenté par les coefficients de la matrice de Leontief
inverses et le dénominateur est l'effet initial représenté par le changement dans la production totale
du secteur j ((∆𝑋 = 1).
En utilisant le même effet initial de ∆𝑋 = 1, les multiplicateurs de revenu peuvent être
définies comme suit:
𝒏
𝑯𝒋 = ∑ 𝒉𝒋 𝜶𝒊𝒋
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟔
𝒊=𝟏
où ℎ𝑗 représente le coefficient des ménages, qui sont des paiements aux ménages
(représentés par la catégorie d'entrée primaire du travail) par unité de production du secteur j, 𝑋𝑗 .
Les multiplicateurs de revenu calculent le revenu supplémentaire généré suite à cette
augmentation de la production du secteur j qui est nécessaire pour satisfaire les changements de la
demande finale.
De même, les multiplicateurs d'emploi peuvent être définis comme suit:
𝒏
𝑬𝒋 = ∑ 𝒎𝒋 𝜶𝒊𝒋
𝐄𝐪𝐧. 𝟑 − 𝟏𝟕
𝒊=𝟏
où 𝑚𝑗 est le coefficient d'emploi, définie comme le nombre d'employés par unité de
production totale dans le secteur j. Le multiplicateur d'emploi calcule donc l'emploi
supplémentaire généré suite à cette augmentation de la production dans le secteur j qui est
nécessaire pour satisfaire les changements de la demande finale.
Les équations. 3-15 à 3-17 représentent les multiplicateurs simples, parce qu'ils sont calculés
en utilisant un modèle d'entrée-sortie ouvert, où l'activité des ménages est considérée comme
exogène aux interactions économiques capturés par les transactions inter-industrie. En réalité, les
ménages utilisent leurs revenus pour acheter des sorties des différents secteurs économiques. Ces
boucles de rétroaction peuvent être capturées par la création d'un «secteur des ménages» dans la
table inter-industrie. Les vecteurs de lignes de colonnes de ce nouveau secteur sont le vecteur du
travail au titre des entrées primaires et le vecteur de consommation des ménages dans les secteurs
finaux. Le modèle est maintenant considéré comme fermé par rapport aux ménages. Les nouveaux
coefficients directs et totaux - désignés par 𝑎𝑖𝑗 et 𝛼𝑖𝑗
̅̅̅̅ respectivement - peuvent être calculées en
utilisant le modèle fermé.
60
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Le total des multiplicateurs peuvent être calculés en substituant α dans Eqns. 3-15. à 3-17.
avec 𝛼̅. En outre, l'effet de production initial (∆𝑋) pour les multiplicateurs simples de revenu et
d'emploi peut également être substitué par les coefficients ℎ𝑗 et 𝑚𝑗 , respectivement, pour former
des multiplicateurs type1. Les multiplicateurs type2 sont dérivées lorsque la même substitution
d'effet initiale est effectuée en utilisant les équations de multiplicateur total.
Il ya donc plusieurs approches pour calculer les multiplicateurs de production, de revenu et
d'emploi. Miller et Blair (1985) indiquent que les différences dans les multiplicateurs entre les
secteurs sont liés, quel que soit l'équation du multiplicateur adoptée; autrement dit, les rangs des
secteurs restent inchangés. Les multiplicateurs simples sont donc considérés comme suffisant pour
cette recherche.
Dans cette recherche, les multiplicateurs de production, de revenu et d'emploi sont calculés
pour chaque secteur (non-eau et non-énergie), afin d'examiner tous les compromis possibles entre
ces indicateurs macroéconomiques et leurs besoins en eau et en énergie totaux. Karunaratne
(1981) a utilisé la même analyse de multiplicateur pour explorer les compromis entre l'énergie, le
revenu, l'emploi, le capital et la pollution.
3.5.4 Validation du modèle
Il n'y a pas de tests statistiques équivalents pour évaluer la validité des modèles d'entréesortie. Au contraire, la précision d'un modèle est déterminée par la mesure dans laquelle il
représente avec précision l'économie en cours d'examen. Les tableaux d'origine utilisés par cette
recherche ont été développés en utilisant la méthode de GRIT, qui est accepté comme une
méthode holistique précise pour générer des tableaux d'entrées-sorties (Jensen & West 1986).
Deuxièmement, les tableaux ont été largement modifiés avec les meilleures données eau et
d'énergie de
l’office national des statistiques (ONS) disponibles. D’autres données ont été
obtenues à partir des rapports annuels des entreprises et des demandes directes aux organisations.
Dans les cas où les données n’étaient pas disponibles à des fins de confidentialité, un avis des
experts a été demandé. Powell (1991) a dit également que la plausibilité des résultats est une autre
façon de valider un modèle d'entrée-sortie.
3.6 Les élasticités des prix
Le troisième objectif spécifique vise à valider davantage les conclusions de l'enquête
empirique de l'eau et l'électricité en quantifiant l’élasticité de la demande de prix. Les élasticités
61
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
sont également utiles pour développer des conclusions basées sur l'analyse entrées-sorties et
offrent donc une validation indirecte de la modélisation des entrées-sorties.
Des études récentes dans le lien eau-énergie indiquent que la demande en eau est sensible à
l'évolution du prix de l'électricité (voir par exemple [4] et [5]). Sous certaines conditions, l'eau et
l'électricité peuvent être des substituts ou compléments et ces relations peuvent être quantifiés en
calculant les élasticités croisées des prix de la demande. En outre, les élasticités des prix et
demandes mesurent la sensibilité de la demande aux variations des prix. Cette étude calcule les
élasticités des prix croisées et propres pour l'eau et l'électricité, afin d'explorer les relations
quantité-prix pour l'économie de l’Algérie.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour calculer les élasticités. Cette recherche adopte
l’approche d'élasticité des prix classique à cause de la disponibilité limitée des données historiques
du secteur de l'eau qui s’oppose à l'adoption de méthodes plus complexes comme les élasticités
partielles de substitution d'Allen (AES) et les élasticités de substitution de Morishima (MES) – qui
nécessitent généralement l'utilisation de l'analyse régressive pour l’ajustement de la fonction de la
demande aux données historiques, à partir de laquelle les élasticités peuvent être calculés.
Eqns. 3-18 et 3-19 représentent les élasticités propres et croisées respectivement des prix
adoptées par cette étude. Les élasticités sont basés sur le géométrique plutôt que sur la moyenne
arithmétique. Phillips (1994) suggère que la moyenne géométrique serait donner un poids égal aux
variations proportionnelles égales et serait donc mieux que le calcul des élasticités par rapport à la
moyenne arithmétique, qui donne un poids égal aux variations absolues égales.
𝜼𝒊𝒊 =
𝜼𝒊𝒋 =
𝛁𝒒/√𝒒𝟏 𝒒𝟐
𝛁𝒑/√𝒑𝟏 𝒑𝟐
𝛁𝒒𝒊 /√𝒒𝟏 𝒒𝟐
𝛁𝒑𝒋 /√𝒑𝟏 𝒑𝟐
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟏𝟖
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟏𝟗
Dans les deux équations ci-dessus, q et p désignent le prix et la quantité, respectivement et i
et j représentent deux biens. Dans le cas des élasticités des prix propre (Éqn. 3-18), un bien ou
service est considéré comme relativement inélastique au prix si la valeur absolue de 𝜂𝑖𝑖 est
comprise entre 0 et 1; à l'inverse, une valeur absolue supérieure à 1 indique que ce prix est
relativement élastique. Dans le cas des élasticités des prix croisées (Éqn. 3-19), les deux produits
sont considérés comme des substituts si 𝜂𝑖𝑗 est supérieur à zéro; Inversement, les deux produits
62
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
sont considérés comme compléments si 𝜂𝑖𝑗 est inférieur à zéro. Les deux produits sont considérés
comme indépendants si 𝜂𝑖𝑗 est égal à zéro.
Les deux élasticités propres et croisées des prix sont calculées pour les ménages et pour les
secteurs clés de production. Ces calcules sont entrepris pour des périodes où les données de l'eau
et de l'électricité sont disponibles et suffisantes.
3.7 L'analyse de Scénario
Les conclusions du chapitre 2 confirment clairement qu'il existe des liens inhérents entre
l'eau et l'électricité. Les trois premiers objectifs spécifiques de cette étude se focalisent sur
l'exploration des liens historiques et empiriques. L'importance de ces liens va s’intensifier dans le
futur et nécessiteront surement des arbitrages politiques. Ces arbitrages peuvent être démontrés en
utilisant l'analyse des scénarios.
Le quatrième objectif spécifique vise à «identifier les arbitrages possibles qui devront être
pris en considération pour satisfaire la demande future en eau et en électricité». Cet objectif va
investiguer des scénarios alternatifs pour répondre à la demande en eau et en électricité pour
l’année 2030, en vue de déterminer tout les arbitrages possibles. Il est réalisé par la quantification
de l'eau nécessaire pour satisfaire la demande d'électricité, l'énergie nécessaire pour satisfaire la
demande en eau et les émissions de carbone résultant de la consommation d'énergie dans
l'industrie de l'eau.
Les scénarios représentent l’avenir possible qui se développe le long de différentes voies.
Comme un outil, les scénarios ont été largement utilisés à des fins militaires et commerciales pour
faciliter la planification stratégique et la gestion des risques. Aujourd'hui, l'analyse de scénarios est
appliquée systématiquement à l'étranger aux questions eau, l’énergie et le changement climatique.
Le but de cette section est de décrire le processus utilisé pour développer et modéliser les
scénarios dans cette étude. En particulier, la section 3.7.1 décrit les pilotes et les variables clés qui
distinguent les différents scénarios et la section 3.7.2 traite l'utilisation de l'analyse entrées-sorties
pour modéliser les scénarios pour l'année 2030.
3.7.1 Développement des scénarios d'eau et d'énergie
Une des premières étapes lors de l'élaboration des scénarios est de déterminer les principaux
pilotes qui influeront sur la façon dont l'avenir va se dérouler. Ces pilotes fournissent un cadre
63
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
pour identifier des variables pertinents pour l'étude à partir de lesquels une description du scénario
sera faite.
Les conducteurs de scénario
Les scénarios de cette étude utilisent la matrice de scénario élaboré par le Programme
Anglais de Foresight sur l'environnement Future [6]. Il est le produit d'un examen approfondi des
études de scénarios de l’environnement, qui visaient en partie à identifier les dimensions primaires
ou pilotes de changement qui ont été les plus couramment utilisés pour encadrer les scénarios. Ces
pilotes étaient des systèmes de gouvernance et des valeurs sociales.
Les systèmes de gouvernance décrivent la structure et l'ampleur de l'autorité politique, de la
mondialisation (globalisation) à la régionalisation. Les valeurs sociales décrivent les profils de
l'activité économique, la consommation et les décisions politiques. À une extrémité on trouve le
consumérisme, qui est caractérisée par l'individualisme et le court-termisme. À l'autre extrémité on
trouve la communauté qui englobe les valeurs de l'équité sociale et la durabilité à long terme. La
matrice de scénario est créée lorsque les deux conducteurs sont utilisés comme axes qui se coupent
à angles droits pour former les quatre quadrants. Ces quatre quadrants représentent les quatre
scénarios, comme illustré à la Figure 3-6.
Figure 3-6 Matrice de Scénario adopté par cette étude
Cette étude a adopté la matrice anglaise de scénario du Programme Foresight, car elle permet
l'intégration des dimensions sociales et culturelles et elle reconnaît les quadrants inférieurs du
64
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
cadre AQAL (voir figure 3-4). En outre, elle a la possibilité de répondre à un éventail de questions
qu’on trouve dans les industries de l'eau et de l'électricité tel que changement climatique
Les variables de scénario
La prochaine étape dans le développement de scénarios pour cette étude est de déterminer
les variables qui influenceront la fourniture et l'utilisation d'eau et d'électricité en Algérie en 2030.
Ces variables ont été identifiés en partie sur la base des résultats du chapitre 2 (un examen des
études de l'eau et de l'énergie existante) et des discussions avec des experts de l'industrie.
Les variables de cette étude peuvent être résumées comme suit: environnement,
économique, technologique et la sécurité d'approvisionnement.
L'environnement : renvoie aux facteurs suivants: la priorité accordée à la protection de
l'environnement, la mesure de la conservation de l'eau et de l'énergie; et l'influence de la
sécheresse et le changement climatique.
Économique : décrit la mesure dans laquelle le coût détermine les décisions dans les
industries, qui est influencé par l'ampleur de l'investissement.
Technologique décrit la propension à l'innovation et l'adoption de nouvelles technologies et
l'influence du niveau de dépendance sur diverses technologies.
La sécurité d'approvisionnement se réfère à l'importance des ressources énergétiques
nationales et les importations de l'étranger. Il se réfère également à l'importance de
l’approvisionnement en eau non-renouvelable.
Les scénarios: une brève description
Basé sur les deux pilotes et quatre variables, les récits ont été élaborés pour chacun des
scénarios identifiés dans Figure 3-6. Ces scénarios ont été étiquetés Marchés mondiaux, Enterprise
provinciale, la durabilité mondiale et la gestion locale, en ligne avec les quatre scénarios d'avenir
de l'environnement. Une brève description de ces scénarios est comme suit.
Scénario 1 : Marchés mondiaux: des technologies à faible coût et des améliorations
d'efficacité
Le scénario Marchés mondiaux sous-tend les valeurs consuméristes. La principale priorité
dans les industries de l'eau et de l'électricité est l'amélioration de l'efficacité dans la mesure où les
65
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
coûts sont réduits et donc l'environnement se voit accorder une faible priorité. Il ya une tendance à
l'investissement privé et le commerce international, ce qui facilite le transfert de technologie et
favorise un degré élevé d'innovation.
Scénario 2 : Entreprises provinciales: la sécurité d'approvisionnement d’énergie et de
l'eau
Le scénario Enterprise provinciales s’appuie sur des valeurs individualistes. La principale
priorité dans les industries est la sécurité d'approvisionnement, ce qui favorise la diversité
technologique, bien que l'accent autocentrée entrave un certain transfert de technologie.
L’indépendance des ressources est souligné au détriment de l'environnement, à l'exception des
questions environnementales d'importance régionale, tels que la sécheresse.
Scénario 3 : Développement durable: technologies pour des résultats mondiaux et
durables
Le scénario développement durable se caractérise par une forte coopération internationale
dans le traitement des questions environnementales, en particulier les émissions de carbone. Par
conséquent, les technologies qui réduisent la dépendance envers le charbon et le pétrole et
l'utilisation optimale des ressources en eau, sont favorisées. L'innovation technologique est très
élevée en raison de l'échange ouvert d'idées.
Scénario 4 : Gestion locale: utilisation régionale des ressources et la protection de
l'environnement
L'objectif de ce scénario est l'utilisation maximale des ressources naturelles, avec un impact
minimal sur l'environnement. Il ya une tendance vers l'autonomie - en raison de la forte gestion
locale et régionale. L'orientation régionale limite l'innovation technologique, mais il ya une
volonté d'investir dans les technologies locales.
Les quatre scénarios forment la base pour la sélection des technologies et des stratégies de
gestion de la demande qui sont nécessaires pour répondre à la demande future en eau et en
électricité.
Les scénarios sont modélisés en utilisant un ensemble de quatre tableaux d'entrées-sorties
projetée au 2030.
66
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
3.7.2 Modélisation de Scénario en utilisant l'analyse entrées-sorties
Cette étude utilise l'analyse entrées-sorties pour modéliser les différents scénarios pour
2030. L'avantage de l'analyse entrées-sorties sur les autres outils de modélisation de scénarios (qui
comprend l'équilibre général calculable (EGC)), est qu'il n'y a pas d’hypothèses économiques
encastrables - tels que les objectifs de services publics ou de maximisation du profit. En plus, les
pilotes alternatifs, tels que les valeurs sociales et les structures de gouvernance sont facilement
accommodés dans la méthode entrées-sorties.
Les tableaux entrées-sorties développés pour modéliser les scénarios sont basés sur le
modèle hybride de 2011 de Leontief décrit précédemment dans ce chapitre. Le modèle hybride a
été choisi pour l'analyse de scénario a cause du manque de données sur les prix à long terme du
secteur de l'eau - en plus des estimations de prix de l'électricité qui sont plus facilement
disponibles dans la littérature. Cependant, l'adoption du modèle hybride de Leontief empêche le
calcul des autres indicateurs, tels que la production économique, l'emploi et les multiplicateurs de
revenu.
Il existe plusieurs façons pour modéliser des scénarios, en fonction du modèle statique ou
dynamique. Cette étude développe des modèles statiques pour 2030, pour les raisons suivantes.
Tout d'abord, les modèles dynamiques nécessitent une série de tableaux entrées-sorties à
intervalles réguliers afin de pouvoir insérer une variable de décalage. Cette variable saisit quand
un élément capital est produit par le secteur i et quand il s’ajoute à la capacité du secteur j. Au
moment de l'élaboration des scénarios pour cette étude, une telle série de données n’était pas
disponible pour Algérie et encore plus pour le secteur de l'eau ou un certain nombre d'années de
données était disponible. Deuxièmement, les secteurs finaux de la table d'entrée-sortie d'origine
sur lequel le modèle 2011 est basée sont très agrégées, qui impose des restrictions à la possibilité
d'étendre les secteurs finaux pour accueillir des données supplémentaires (tels que l'expansion du
capital et des exigences de remplacement) nécessaires pour un modèle dynamique [7]. Néanmoins,
le modèle statique est bien adapté à explorer les compromis possibles à l'avenir, en raison de
l'impact nette des décisions dans les deux industries de l'eau et de l’énergie.
Une des étapes clés dans l'utilisation de l'analyse entrées-sorties pour la modélisation de
scénarios est de déterminer la structure future de l'économie, qui est essentiellement représenté par
la matrice A. Dans la matrice A décrite précédemment, on suppose que les coefficients techniques
sont fixes (les coefficients techniques ne changent pas au fil du temps, ni permettent la
67
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
substitution). On a fait valoir, par conséquent, que l'analyse entrées-sorties est uniquement conçu
pour les analyses à court et à moyen terme [8]. Malgré cette hypothèse, les chercheurs ont
entrepris l'analyse de scénarios à long terme avec des petites modifications sur les coefficients
techniques existantes [9], [10], [11], [12].
Les coefficients techniques peuvent être modifiés afin de mieux représenter la structure
future de l'économie et donc d'améliorer la pertinence de l'analyse entrées-sorties pour les études à
long terme. Il existe plusieurs méthodes servant à entreprendre cette modification, y compris le
développement des coefficients techniques marginaux, l'utilisation des meilleures données de la
pratique, l'extrapolation des dernières tables et le jugement des experts (pour de plus amples
informations, voir [13], [7], [8], [14].
La méthode RAS (mise à jour) est une alternative à celles mentionnés ci-dessus, qui est
beaucoup utilisée par les offices statistiques gouvernementaux à travers le monde. Cette méthode
ajuste itérativement les coefficients techniques de l'année de base, en utilisant des données réelles
ou estimées pour une année ultérieure, pour laquelle la table d'entrée-sortie est en cours de
création. Certains avantages de la méthode RAS, c’est qu'elle est mathématiquement simple et
lorsqu'elle est utilisée avec des données exogènes comme les données d'ingénierie ou le jugement
d'experts (pour des secteurs de grande importance) la précision de la méthode s’améliore [8], [13].
Cette étude utilise la méthode RAS pour la mise à jour de la matrice 2000 A. Le processus
comporte trois étapes, qui sont illustrés dans la Figure 3-7 et expliqué par la figure 3-8.
Etape 1 :
Projection de la production
sectorielle pour l'année future
Etape 2 :
Modélisation de l'année de base
matrice A pour l'année future
Etape 3 :
Ajout de nouvelles technologies
de l'eau et de l'énergie dans
matrice A des années futures
Figure 3-7 Etapes pour mettre à jour le modèle entrée-sortie pour une année ultérieure
Étape 1: Projection de la production sectorielle pour l'année future
Pour projeter la production totale pour chaque secteur pour l’année 2030, 𝑋𝑖 (30), cette étude
suppose que l'économie Algérienne suivra une trajectoire de croissance moyen de 2000 à 2030 et
suppose que la croissance de chaque secteur est par rapport à la croissance économique. La
production totale pour chaque secteur peut alors être calculée en utilisant l'équation.3-20
68
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
𝟑𝟎
𝑿𝒊 (𝟑𝟎) = 𝑿𝒊 (𝟎𝟎). ∏(𝟏 + 𝒈(𝒕)𝒓𝒊 )
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟎
𝒕=𝟎𝟏
Où 𝑋𝑖 (00) est la production totale pour le secteur i en 2000, 𝑟𝑖 est le taux relatif de
croissance pour le secteur i et 𝑔(𝑡) est le taux de croissance économique pour l'année t. Les
tableaux 3-6 et 3-7 listent les taux utilisés par cette étude. Ces taux sont basés sur des rapports
publiés par Office nationale des statistiques, Ministère de l’Agriculture et du Développement
Rural, le Ministère des Finances et le ministère de l’énergie (voir les tableaux pour les sources).
Une fois que la production totale 𝑋(30) a été extraite, la modification de la matrice A peut être
procéder selon la méthode de RAS.
Tableau 3-6 Les taux de croissance sectoriels relatifs (𝒓𝒊 )
Secteur
1
Agriculture, sylviculture, pêche
2
Hydrocarbures
3
Services et Travx. Pub.
4
Mines et carrières
5
ISMMEE
6
Matériaux de Construction
7
BTPH
8
Chimie, Plastiques, Caoutchouc
9
Industries Agro-alimentaires
10
Textiles, confection, bonnèterie
11
Cuirs et Chaussures
12
Bois, Papiers et lièges
13
Industries diverses
14
Transport et communications
15
Hôtels –café- restaurants
16
Services fournis aux entreprises
17
Services fournis aux ménages
Source: Données des administrations nationales
Taux de croissance relative
1.0
0.9
1.0
1.0
0.4
0.4
1.0
1.0
1.0
1.0
1.0
1.0
1.0
1.0
1.1
1.2
1.1
69
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Figure 3-8 Illustration des trois étapes utilisées pour développer des modèles d'entréessorties pour l’année 2030
Tableau 3-7 Moyenne des taux de croissance économique g (t) pour Algérie
Croissance
Année Croissance
économique(%)
économique (%)
2000
5.0
2016
3.0
2001
3.8
2017
3.5
2002
3
2018
2.1
2003
7.4
2019
2.1
2004
6.1
2020
2.1
2005
5.5
2021
2.1
2006
3
2022
2.1
2007
4.5
2023
2.1
2008
3.5
2024
2.1
2009
2.2
2025
2.1
2010
3.3
2026
2.1
2011
2.8
2027
2.1
2012
3.3
2028
2.1
2013
2.8
2029
2.1
2014
4
2030
2.1
2015
3.1
2031
2.1
Source: CIA World Factbook, Index Munndi, 01 janvier 2014
Année
70
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
Étape 2: Modification d'une matrice en utilisant la méthode RAS
La méthode RAS a d'abord été proposé par Stone (1961) comme un moyen de générer une
matrice pour les années où des données minimum sont disponibles, afin de raccourcir le délai
entre la diffusion des données statistiques et la formation des tableaux d'entrées-sorties. La
méthode nécessite la production totale de l’année future t, qui a été calculée à l'étape 1 (ci-dessus),
ainsi que la fourniture 𝑈𝑖 (𝑡) et la demande 𝑉𝑖 (𝑡) intermédiaires. Les deux 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡) pour
l'exercice futur peuvent être estimées en substituant U et V, respectivement dans l'équation.3-20,
comme représenté dans les équations suivantes:
𝟑𝟎
𝑼𝒊 (𝟑𝟎) = 𝑼𝒊 (𝟎𝟎). ∏(𝟏 + 𝒈(𝒕)𝒓𝒊 )
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟏
𝒕=𝟎𝟏
𝟑𝟎
𝑽𝒊 (𝟑𝟎) = 𝑽𝒊 (𝟎𝟎). ∏(𝟏 + 𝒈(𝒕)𝒓𝒊 )
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟐
𝒕=𝟎𝟏
Le but de la méthode RAS est de développer un ensemble de coefficients techniques à partir
de la matrice A qui satisferont l’offre et la demande intermédiaires du futur pour chaque secteur.
En multipliant la matrice A partir de l'année de base (t = 0) avec la production totale pour l'année
future (t), qui donne une estimation initiale de 𝑈(1) et 𝑉(1) . Cette estimation est ensuite
comparée avec les valeurs projetées du futur 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡), afin d'en tirer les coefficients «'R'ow et
'S'um», qui sont utilisés d'une part pour ajuster matrice A de l'année de base, A(0 ) et ensuite les
autre matrices dans un motif alterné, comme illustré dans les équations ci-dessous:
̂ (𝒕). 𝑼(𝟏)−𝟏
𝑹(𝟏) = 𝑼
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟑
𝑨(𝟏) = 𝑹(𝟏). 𝑨(𝟎)
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟒
̂ (𝒕). 𝑽
̂ (𝟏)−𝟏
𝑺(𝟏) = 𝑽
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟓
𝑨(𝟏) = 𝑨(𝟏). 𝑺(𝟏) … ⇒. . . 𝑨(𝟐) = 𝑹(𝟏). 𝑨(𝟎). 𝑺(𝟏)
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟔
Les matrices A sont ajustés de façon itérative par n valeurs de R et S en alternance jusqu'à ce
que 𝑈(𝑛) et 𝑉(𝑛) convergent vers l'intérieur d'une certaine marge de 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡) respectivement.
Miller et Blair (1985) suggèrent une marge d'un petit nombre positif, telles que 0,01; c’est à dire
|𝑈(𝑡)-𝑈(𝑛)| et |𝑉(𝑡)-𝑉(𝑛)| égale à 0,01.
Dans les situations où certains des coefficients techniques dans l'année futurs sont
déterminés de manière exogène - comme c’est le cas avec les coefficients de l'eau et de l'énergie
71
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
dans cette étude - ces coefficients sont remplacées par des zéros dans la matrice A formant la
matrice 𝐴 et sont plutôt contenues dans une matrice K correspondante. En outre, les quantités
connues de ces secteurs (𝑥𝑖𝑗 ′𝑆) sont soustraites de 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡) avant que la procédure RAS est
effectuée. Ceci est représenté par l'équation suivante en notation matricielle:
𝑨(𝒕) = 𝑲 + 𝑹𝑨(𝟎)𝑺
𝑬𝒒𝒏. 𝟑 − 𝟐𝟕
où certains des coefficients techniques dans l'année futurs sont déterminés de manière
exogène - comme c’est le cas avec les coefficients de l'eau et de l'énergie dans cette étude - ces
coefficients sont remplacées par des zéros dans la matrice A formant la matrice 𝐴 et sont plutôt
contenues dans une matrice K correspondante. En outre, les quantités connues de ces secteurs
( 𝑥𝑖𝑗 ′𝑆 ) sont soustraites de 𝑈(𝑡) et 𝑉(𝑡) avant que la procédure RAS est effectuée. Ceci est
représenté par l'équation suivante en notation matricielle:
Les coefficients techniques des secteurs de l'eau et de l'énergie existants dans la matrice K
sont basés sur le modèle 2000. Pour compléter la matrice K, une étape supplémentaire est
nécessaire pour établir des coefficients techniques pour les nouveaux secteurs de l'eau et de
l'électricité pour l'année future.
Étape 3: Ajout de nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité dans la matrice
K pour l'année (t)
Dans cette étude, la sélection de nouveaux secteurs de l'eau et de l'électricité pour fournir
une nouvelle capacité a été déterminée en procédant à un examen des technologies existantes et
émergentes dans les industries qui sont susceptibles d'être développées dans chacun des quatre
scénarios.
Le tableau 3-9 répertorie les technologies sélectionnées et les sources utilisées pour établir
les données d'entrée-sortie pour former les coefficients techniques pour les nouveaux secteurs. Les
sources font partie d'une vaste collection de la littérature qui a été examiné, qui comprend des
données techniques et financières sur les procédures d'exploitation et de maintenance, rapports
d'experts, les résultats des recherches et des études d'entrée-sortie qui ont été faites à l'étranger.
Cette collection - bien que n’est pas utilisé directement – été utilisée pour le développement
des coefficients techniques et la sélection des données les plus appropriées. Etant donné que les
nouveaux secteurs utilisent des technologies qui sont encore en cours de développement ou ne
72
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
sont pas utilisé en Algérie. Exemple le cas de la géothermie, des données techniques physiques
des études à l'étranger ont été converties en données monétaires. Dans le cas du nucléaire - qui
n’est pas encore utilisé en Algérie, mais est bien présente à l'échelle internationale - les dernières
table d'entrée-sortie nationale Française disponibles ont été utilisée comme point de départ pour
développer les données d'entrée-sortie pour le secteur nucléaire. La France génère 78,5 pour cent
de son électricité à partir de l'énergie nucléaire.
Dans l'élaboration des coefficients techniques pour les nouveaux secteurs, cette étude a pris
une année typique de fonctionnement et a pris en compte les coûts réels pour produire une sortie
de chacun des nouveaux secteurs; les coûts d'investissement et d'amortissement ont été exclus. De
cette façon, la structure technologique d'entrée peut être le mieux représenté. En outre, on a
supposé que toutes les entrées opérationnelles sont dérivées à partir de l’étranger, à l'exception des
sources d'énergie qui sont disponibles en Algérie.
En résumé, les scénarios élaborés dans cette étude considèrent les questions les plus
importantes touchant à la fois les industries de l'eau et de l'électricité.
3.8 L'évaluation des implications politiques
Le cinquième objectif spécifique vise à démontrer comment l'examen du lien eau-énergie
peut conduire à l'élaboration de politiques efficaces. A cause de la nature et le rythme rapide des
changements apportés aux politiques de l'eau et de l'énergie en Algérie, l'évaluation donne un
aperçu des principales évolutions de la politique et résume les principales mesures de l’état (en
termes de plans, programmes et politiques). L'évaluation examine les implications de la nature du
lien sur ces développements qui ont émergé de l'analyse des trois objectifs précédents.
Sur la base de cette évaluation, cette étude met en avant des recommandations qui peuvent
aider à améliorer l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie en Algérie. Ces
recommandations comprennent des améliorations et des ajouts à l’organisation institutionnelle
existante, les mesures de l’état et les activités de l'industrie.
3.9 Conclusion
Ce chapitre décrit l'élaboration d'un cadre méthodologique intégré dans lequel
les
différentes dimensions de la relation eau-énergie sont examinées. Ce cadre a été informé par la
théorie intégrale, qui vise à «schématiser» la réalité de huit perspectives (points de vue) différentes
en utilisant le cadre AQAL. Ces perspectives peuvent également être considérées comme les huit
73
Chapitre 3
Développement d'un cadre de recherche intégré
communautés épistémiques avec leurs propres méthodologies et pratiques. Les objectifs et les
méthodes spécifiques adoptées pour l’étude visent à incorporer les grandes perspectives du cadre
AQAL comme ils se rapportent à la relation eau-énergie. Les méthodes comprennent l'analyse
historique, l'analyse des entrées-sorties, les élasticités des prix, l'analyse de scénarios et une
évaluation des implications politiques. L'analyse historique est utilisée pour développer un profil
historique sur le lien, afin d'obtenir une appréciation plus profonde des questions interdépendantes
qui prévalent aujourd'hui, en identifiant les forces qui ont façonné son développement dans le
passé. Analyse entrées-sorties est utilisé pour examiner empiriquement les liens entre l'eau et
l'électricité en Algérie et plus particulièrement, l'utilisation de l'eau dans les secteurs de
l'électricité, la consommation d'énergie dans les secteurs de l'eau et la consommation de l'eau et
d'énergie dans les autres secteurs économiques. Les élasticités des prix mesurent la réactivité de la
demande de l'eau et de l'électricité aux variations des prix. L'analyse de scénario est utilisée pour
identifier les compromis possibles qui peuvent surgir dans les industries de l'eau et de l'électricité
dans l'avenir. Enfin, l'évaluation des implications politiques donne les résultats de la méthode
utilisée dans l’étude.
Le cadre mentionné ci-dessus intègre efficacement les différentes dimensions du lien. Cette
approche représente une étude approfondie de la nature du lien eau-énergie. En outre, les
méthodes utilisées offrent des idées complémentaires sur la nature du lien du passé, présent et
futur.
74
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
4.1. Introduction
Les liens entre l'eau et l'électricité influent de plus en plus sur la façon dont la société utilise
à la fois ces ressources.
L'examen des questions d’interdépendance démontre que le lien eau-énergie est
naturellement multidimensionnel et que ces dimensions - politique, économique, technologique,
sociale et environnementale - sont souvent ancrés dans l'histoire. Une compréhension de
l'évolution historique du lien eau-énergie pourra donc nous aider à comprendre les enjeux actuels
du lien.
Le but de ce chapitre est d'analyser l'évolution historique du lien pour l'Algérie. L'analyse
commence depuis la fin de la 2eme guerre mondiale en 1945 et conclut en 2011.
L'analyse fait également référence à des événements antérieurs à 1945 qui étaient importants
pour le développement des industries de l'eau et de l'électricité.
Un ensemble de trois questions guide cette analyse historique:

Quels ont été les facteurs Internationaux, nationaux et régionaux clés qui ont façonné
l'évolution du lien ?

Quelle était l'influence des autres secteurs sur l'évolution du lien ?

Comment les industries de l'eau et de l'électricité influencent le développement des autres
secteurs?
Pour faciliter cette analyse, le profil historique du lien est structuré en quatre périodes. Ces
périodes représentent des étapes distinctes dans l'histoire des industries de l'eau et de l'électricité
tel que décrites ci-dessous:
a. Les premiers développements des deux industries (Avant 1962)
Cette période couvre les événements qui ont mené à la création des industries de l'eau et de
l'électricité. Elle examine également le rôle de l'énergie dans un contexte plus large, parce que le
développement de l'industrie de l'électricité a commencé à se produire vers la fin de cette période.
75
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
b. Création des fondations (1962-1969)
Cette période représente une période de transition de l’Algérie indépendante. Elle décrit le
rôle des industries de la nouvelle nation et les changements qui ont conduit à l'amélioration de la
coordination et de la planification à la fois.
c. Expansion et pressions pour le changement (1969-1999)
Cette période est marquée par une croissance significative de l'économie algérienne. Elle
décrit les raisons de la croissance et de l'expansion dans les industries de l'eau et de l'électricité.
Elle identifie également les pressions croissantes du changement.
d. Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011)
Cette période décrit la phase des réformes dans les deux industries. Elle examine certaines
influences contemporaines dans les deux industries de l’eau et de l’électricité.
Les quatre périodes commencent par une discussion des événements importants, suivi d’un
examen de:

L’industrie de l'eau en milieu urbain (approvisionnement en eau potable et l’assainissement)

L’industrie de l'eau en milieu rural (irrigation) et

L’industrie de l'électricité.
4.2. Les premiers développements dans les deux industries (Avant 1962)
L’Algérie a été habitée par les Autochtones (nomades). Ces premiers habitants s’adaptés aux
conditions environnementales, se déplaçant selon la disponibilité de la nourriture et de l'eau. Ils
ont développé de solides liens spirituels avec la terre, qui à ce jour considèrent comme une
expression physique de leurs ancêtres.
La colonie française en 1832 a introduit une culture radicalement différente de la terre. A
cette époque, le mouvement intellectuel connu comme le Siècle des lumières, qui a entraîné des
changements politiques, économiques et sociaux importants et les innovations technologiques,
influençait la pensée algérienne. Par exemple, l'invention de la machine à vapeur à la fin du 17ème
siècle a eu de vastes répercussions sur les industries de l'eau et de l'électricité et a également
encouragé l'exploitation de l'environnement pour le développement, qui s’est répandue au cours de
la révolution industrielle à la fin du 18e et début du 19e siècle. Ces influences étrangères ont fait
76
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
leur chemin en Algérie et - avec l'arrivée des colons libres - ont contribué à l'expansion des zones
urbaines et rurales. Dans les zones rurales, les premiers colons occupaient de vastes terres. La
découverte de l'or noir (pétrole) et d'autres minéraux a renforcé le développement des régions
intérieures. Ces découvertes ont également stimulé la croissance dans le secteur manufacturier, les
services bancaires et le commerce dans les grandes villes. Dans les années 1900, les industries
manufacturières ont augmenté de produits simples comme l'alcool, le savon, le tabac et le
raffinage du sucre, à l'acier et les produits chimiques.
4.2.1 Industrie de l'eau en milieu urbain
Au moment de la colonisation Française, les peuples de l’Afrique du nord avaient déjà
développé sur des milliers d'années une compréhension complexe de la terre, qui leur a permis de
s’adapter à la disponibilité de l'eau dans leur environnement. Être nomades, les peuples se
déplaçaient librement à la recherche de nourriture et d'eau selon les saisons. Ils possédaient une
connaissance profonde de l'eau en termes de disponibilité et de sources et ont développé des
techniques pour stocker l'eau dans les régions arides [32].
L'arrivée des Français dans les années 1832 introduit une attitude radicalement différente à
l'égard de l'environnement et de l’eau. Comme celle de nos jours, l'eau était une ressource vitale
pour les premières colonies: comme l'emplacement des premières colonies à cause de leurs
proximité des sources d'eau douce. Les colons délimités quinze mètres de ceinture verte de chaque
côté des sources, afin de protéger la qualité de l'eau.
4.2.2 Industrie de l'eau en milieu rural
Pendant cette période, l'agriculture a été limitée aux zones fertiles, comme la plaine de
Mitidja.
Comme dans les colonies, en conformité avec le principe du droit commun. Les
propriétaires détournés l’eau des rivières avoisinantes par gravité et plus tard par des pompes à
vapeur. L'invention vers la fin de cette période de nouvelles machines de récolte, de la
réfrigération et le développement de nouvelles souches résistantes à la sécheresse a stimuli le
développement de l'agriculture à grande échelle et avec elle des projets d'irrigation.
77
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
4.2.3 L’industrie de l'électricité
Au moment de la colonisation Française, l'électricité était encore dans une phase
expérimentale. Le savoir humain de l'électricité a existé depuis les temps anciens. Le Philosophe
grec antique Thales a observé que l'ambre attire les objets légers après avoir été frotté, un
phénomène qui est depuis devenu connu par l'électricité statique [33].
Le mot «électricité» lui-même est dérivé du mot grec (elektron).
Dans l'ère moderne, des expériences importantes ont été entreprises qui ont caractérisé le
comportement de l'électricité statique pendant les 17e et 18e siècles. Au début du 19ème siècle, en
électrochimie des concepts ont été élaborés et la première batterie moderne a été inventée. Les
principes clés concernant le courant électrique ont également été avancés au cours de cette
période, y compris une découverte en 1820 par le scientifique danois Hans Christian Oersted que
l'électricité produit un champ magnétique. La découverte d'Oersted a été explorée par le
scientifique anglais Michael Faraday, qui a établi le principe de l'induction électromagnétique en
1831 et par la suite développé le premier moteur électrique [33].
Ces progrès en électrochimie ont facilité l'invention des technologies de communication, tels
que le télégraphe et plus tard, le téléphone [34]. La lampe à arc électrique est devenue la première
utilisation de l'électricité comme source d'énergie. Comme pour les technologies de la
communication, ces premières lampes s’appuyaient sur le courant produit à partir de grandes
batteries humide cellulaires, telles que la batterie voltaïque. Ces développements technologiques à
l'étranger ont fait leur chemin vers l'Algérie. Les lampes à arc électrique ont été utilisés pour
l'éclairage public et l'éclairage des théâtres et sales de cinéma dans de nombreuses villes. À la fin
des années 1870, la lampe à incandescence avait été inventée par l'Anglais Joseph Swan et
l’américain Thomas Edison presque simultanément [35]. Cette lampe a offert l'avantage de
consommer moins d'électricité et pourrait être installée à l'intérieur des bâtiments.
Les progrès technologiques dans le moteur électrique et le générateur a facilité
l'électrification de nombreuses villes.
Ces réseaux d'éclairage au début ont été alimentés par des générateurs de vapeur au charbon,
puis par l'énergie hydroélectrique, qui a été développé en Grande-Bretagne dans les années 1880,
ce développement a également fait son chemin vers Algérie.
78
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Les concessions d'électricité sur le territoire de l'Algérie étaient réparties en un certain
nombre de zones qui, bien souvent, se superposaient, conduisant à des installations et à des
équipements sans aucune liaison technique et qui faisaient double emploi. C'est ainsi qu'il existait
deux centrales thermiques voisines à Alger, appartenant à des sociétés différentes et desservant
des concessions juxtaposées. Les réseaux électriques étaient insuffisants et les installations ne
permettaient pas d'amélioration. Tout avait été conçu dans le but de satisfaire étroitement les
besoins de la clientèle propre à chaque concessionnaire et suivant les possibilités financières de
celui-ci. Le matériel et les installations étaient généralement en assez mauvais état après six
années de la guerre 1939-1945 où l'Algérie, coupée de la métropole, n'avait pu procéder à des
réapprovisionnements normaux [36]. Il fallait remédier à cet état de fait, la nationalisation était
venue apporter une solution à cette situation désordonnée.
La loi 46-628 du 8 avril 1946 a nationalisé les activités électriques et gazières dans le
domaine de la production, du transport, de la distribution, de l'importation et de l'exportation de
l'électricité et du gaz combustible. Cette loi correspondait à la création d'Electricité de France. Un
an après, le décret 47-1002 du 5 juin, modifié par le décret du 17 septembre (l), fixait les
conditions d'application en Algérie de la loi du 8 avril 1946 [36] sur la nationalisation de
l'électricité et du gaz, en créant une entreprise nationale, Electricité et Gaz d'Algérie qui regroupait
l'ensemble des sociétés électriques et gazières du pays. Étaient demeurées toutefois exclues de la
nationalisation les petites entreprises de production d'énergie électrique ayant émis en 1942 et
1943, moins de cinq millions de kilowatts heure. Électricité et Gaz d'Algérie avait un rôle moteur
à tenir pour encourager tous les investissements individuels en Algérie; c'était non seulement le
devoir de l'établissement, mais aussi son intérêt même puisque la prospérité d'EGA était
intimement liée au développement économique de l'Algérie [37].
Électricité et Gaz d'Algérie était doté de l'autonomie financière et, par voie de conséquence,
de l'indépendance technique et commerciale. L'ensemble des biens, droits et obligations transférés,
constituait le capital de l'entreprise. Ce capital appartenait à la nation. Tous les Algériens étaient
ainsi attachés à la bonne marche de l'établissement, au même titre qu'ils pouvaient l'être à la
prospérité d'une société privée dans laquelle ils possédaient des intérêts [38]. ''Électricité et Gaz
d'Algérie suivait pour sa gestion financière et comptable, les règles en usage dans les sociétés
industrielles et commerciales et était assujetti aux impôts.
79
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
L'établissement était soumis au contrôle de commissaires aux comptes désignés parmi les
commissaires inscrits sur les listes des Cours d'appel [38]. Son organisme de tutelle était le
Gouvernement général de l'Algérie et non le ministère de l'Industrie.
Après une période de prise en charge qui avait commencé le 1er septembre 1947, c'est le 1er
novembre de la même année qu'EGA assurait définitivement la marche des services publics. Il
était alors nécessaire de résoudre les différents problèmes qui se présentaient : usines à rénover ou
à supprimer (qui seront à remplacer), manque d'usines thermiques modernes pour la production de
l'énergie électrique de base dans de bonnes conditions économiques, absence d'aménagements
hydroélectriques importants pour satisfaire les besoins en énergie de pointe, inexistence d'un
réseau d'interconnexion pour transporter l'énergie produite sur tout le territoire de l'Algérie.
Il fallait donc équiper, concentrer et renouveler les moyens de production et de distribution,
mais aussi concevoir et mettre en place l'organisation du nouvel établissement tout en assurant un
fonctionnement normal des services publics. Il était nécessaire également d'assainir la situation
financière en indemnisant les entreprises nationalisées. Un travail qui restait à faire.
80
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Figure.4.1 Photos des centrales
Légende:
1 – Centrale thermique du Ravin Blanc (Oran).
2 - Usine hydroélectrique d’IghzerN’Chebel (prés de Boghni).
3 – Dispatching régional (installé à Alger).
4 – Central thermique de Bône , hall des turbo-alternateurs.
5 – Central thermique de Bône , salle de contrôle et de réglages des installations.
6 – Usine à gaz d’Alger-Gue.
De 1947 à 1962, Électricité et Gaz d'Algérie s'employa à réaliser le développement de la
production et de la distribution d'électricité et de gaz. Mais en 1954, la guerre rendit difficile ces
tâches. En effet, l'établissement devint la cible de sabotages et d'attentats. Le personnel vivait dans
81
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
la crainte d'embuscades. Il fallait aussi mettre en place des moyens de protection des ouvrages et
du personnel avec l'aide des autorités militaires.
4.2.4 Le lien eau-énergie
Cette première période de l'histoire algérienne a marqué le début et les premiers
développements des industries de l'eau urbaines et rurales et également les bases du
développement de l'industrie de l'électricité ont été initiées.
Avant l'introduction de l'électricité, les industries de l'eau comme les autres industries étaient
déjà dépendantes de l'énergie, la traction animale été utilisée. Dans le secteur de l'eau, par exemple
la charrette à cheval transportée l’eau à la ville. Les progrès technologiques comme le
développement de la machine à vapeur, moteurs à huile, moulins à vent et des moteurs à gaz ont
aussi fait leur chemin vers l’Algérie. L'utilisation d'eau pour l'alimentation de la vapeur et de
l'électricité plus tard a contribué à la diversification du bouquet énergétique.
 Production
Comme les autres industries, Il y avait de nombreux opérateurs privés durant les premières
années de l'industrie de l'eau et de l'électricité. Le gouvernement colonial assumé le contrôle de
ces opérateurs. Cependant, il y avait encore, une aversion sous-jacente des dépenses publiques.
Cela est évident car le manque d'investissement dans l'industrie des eaux urbaines a été largement
dicté par des préoccupations de santé et de sécheresse - ainsi que la prévalence des opérateurs
privés dans le secteur de l'eau en milieu rural.
Dans le cas de l'industrie de l'électricité, Jusqu'en 1946, l'électricité en Algérie était gérée par
quatorze sociétés anonymes, filiales d'entreprises métropolitaines, deux sociétés spécifiquement
algériennes, deux sociétés d'intérêt collectif agricole et quatorze entreprises privées locales. La
gestion de l'électricité n'était donc pas simple et les consommateurs ne pouvaient pas tous jouir du
même service.
Les concessions d'électricité sur le territoire de l'Algérie étaient réparties en un certain
nombre de zones qui, bien souvent, se superposaient, conduisant à des installations et à des
équipements sans aucune liaison technique et qui faisaient double emploi. C'est ainsi qu'il existait
deux centrales thermiques voisines à Alger, appartenant à des sociétés différentes et desservant
des concessions juxtaposées. Les réseaux électriques étaient insuffisants et les installations ne
permettaient pas d'amélioration. Tout avait été conçu dans le but de satisfaire étroitement les
82
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
besoins de la clientèle propre à chaque concessionnaire et suivant les possibilités financières de
celui-ci. Le matériel et les installations étaient généralement en assez mauvais état après six
années de la guerre 1939-1945 où l'Algérie, coupée de la métropole, n'avait pu procéder à des
réapprovisionnements normaux. Il fallait remédier à cet état de fait, la nationalisation était venue
apporter une solution à cette situation désordonnée.
La loi 46-628 du 8 avril 1946 a nationalisé les activités électriques dans le domaine de la
production, du transport, de la distribution, de l'importation et de l'exportation de l'électricité.
Cette loi correspondait à la création d'Electricité de France. Un an après, le décret 47-1002 du 5
juin, modifié par le décret du 17 septembre, fixait les conditions d'application en Algérie de la loi
du 8 avril 1946 sur la nationalisation de l'électricité, en créant une entreprise nationale, Electricité
et Gaz d'Algérie qui regroupait l'ensemble des sociétés électriques du pays. Étaient demeurées
toutefois exclues de la nationalisation les petites entreprises de production d'énergie électrique
ayant émis en 1942 et 1943, moins de cinq millions de kilowatts heure. Électricité et Gaz d'Algérie
avait un rôle moteur à tenir pour encourager tous les investissements individuels en Algérie; Son
organisme de tutelle était le Gouvernement général de l'Algérie et non le ministère de l'Industrie.
Après une période de prise en charge qui avait commencé le 1er septembre 1947, c'est le 1er
novembre de la même année qu'EGA assurait définitivement la marche des services publics. Il
était alors nécessaire de résoudre les différents problèmes qui se présentaient : usines à rénover ou
à supprimer (qui seront à remplacer), manque d'usines thermiques modernes pour la production de
l'énergie électrique de base dans de bonnes conditions économiques, absence d'aménagements
hydroélectriques importants pour satisfaire les besoins en énergie de pointe, inexistence d'un
réseau d'interconnexion pour transporter l'énergie produite sur tout le territoire de l'Algérie.
Il fallait donc équiper, concentrer et renouveler les moyens de production et de distribution.
De 1947 à 1962, Électricité et Gaz d'Algérie s'employa à réaliser le développement de la
production et de la distribution d'électricité. Mais en 1954, la guerre rendit difficile ces tâches. En
effet, l'établissement devint la cible de sabotages et d'attentats. Le personnel vivait dans la crainte
d'embuscades. Il fallait aussi mettre en place des moyens de protection des ouvrages et du
personnel avec l'aide des autorités militaires.
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Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
 Transport
La catégorie de transport comprend des liens entre l'énergie et le mouvement de l'eau.
Comme précédemment identifiés, ces liens sont l'énergie pour l'extraction des eaux souterraines;
l'énergie pour les transferts d'eau de surface; et l'énergie pour la distribution d'eau et de collecte
des eaux usées.
L'extraction de l'eau souterraine a commencé dés les premiers jours de la colonisation,
lorsque les colons libres excavés les puits pour compléter l'eau fournie par les barrages. Plus tard,
Alger a profité de pompes à vapeur pour augmenter la vitesse de transfert lorsque la demande
d'eau a augmenté.
L’exploitation des pompes à vapeur pour transférer l'eau de surface a sauvé l’Algérie et en
particulier Alger des pénuries d'eau. Dans les zones rurales, les pompes à vapeur ont permis de
transférer l'eau de surface des rivières à proximité des fermes.
Le premier système de distribution d'eau d’Alger a utilisé la traction animale - sous forme de
charrettes à cheval - pour transporter l'eau à la ville. Le premier réseau de distribution par
canalisations était alimenté par gravité. La collecte des eaux usées dans les premières années était
également faite sur des charrettes à chevaux pour collecter les déchets dans la nuit. Les systèmes
d'assainissement développés plus tard étaient aussi alimentés par gravité pour transporter les eaux
usées vers le port pour la décharge.
 Consommation
Les subventions croisées entre l'eau et l'énergie est l'un des liens de consommation. On
pourrait faire valoir que l'industrie de l'eau a subventionné le coût de la production d'énergie. Dans
ce cas, les besoins en énergie par d'autres secteurs économiques ont considérablement façonné le
développement de l'industrie de l'eau au cours de cette période. En d'autres termes, l'eau n’était pas
seulement une contrainte pour la sécurité énergétique, mais aussi pour le développement.
Pendant cette période, il semble y avoir peu d'attention accordée au traitement de l'eau et des
eaux usées. En fait, la qualité de l’eau potable était largement dépendante des activités de contrôle
de pollution adjacentes à la source d'eau. Dans le cas de l'assainissement, les eaux usées étaient
éliminé sans traitement préalable.
84
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
4.3. Création de fondations (1962-1969)
Des événements nationaux importants ont eu lieu pendant cette période et qui ont influencé
le développement des industries de l'eau et de l'électricité. Pendant les années soixante, les
questions d'intérêt commun ont commencé à unir les algériens. En vertu de la nouvelle
constitution de 1963, Le gouvernement a depuis exercé un monopole sur les industries de l'eau et
de l'électricité. La population a augmenté sensiblement avec des implications pour les industries
de l'eau et de l'électricité. A la sortie de la guerre, dans une nouvelle ère de règlement, encouragé
a retourné au travaille, un vaste programme d'investissement dans le secteur des infrastructures
dans les zones rurales et urbaines a apparu.
Comme pour la période précédente, les ressources naturelles ont été considérés comme
produits à attelés pour le développement. Il y avait peu d'appréciation de la valeur intrinsèque de
l'Environnement, ni de ses besoins.
4.3.1 Industrie de l'eau en milieu urbain
Au lendemain de l’indépendance, il y a eu reconduction des structures héritées du passé. La
forme d’organisation s’oriente principalement sur l’emprise étatique et la couverture des projets
sur concours définitifs de l’Etat. Cependant, les organisations locales basées sur l’initiative
décentralisée et sur la participation des acteurs locaux et des usagers tels que les syndicats
d’usagers de l’eau, les aires d’irrigation et les syndicats d’assèchement ont fini par disparaître.
La SONADE, créée à cette époque et censée exercer un monopole sur l’eau à l’instar de la
SONELGAZ pour l’électricité et le gaz, a eu une existence passagère. Sa disparition montre une
forme de précipitation et d’improvisation dans les décisions qui ont marqué la prise en charge de
l’eau suite à l’indépendance du pays [39].
Dès le début de cette période, l'eau a été perçue comme une contrainte pour le
développement. La sécheresse dans le sud de l'Algérie est devenue un enjeu clé dans l'approche de
l’état.
Au cours de cette période, de nombreux barrages de stockage de l'eau et des réservoirs de
stockage ont été construits pour sécuriser les approvisionnements et faire face aux variations de la
demande. Les stations de pompage actionnés par la vapeur, gaz et électricité transportés l'eau des
barrages aux réservoirs dispersés à travers le pays.
85
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Alors que la SONADE géré et exploité des infrastructures de l'eau, le Ministère de
l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire était responsable de sa construction [39]. Ce
double système de contrôle n’était pas sans problèmes entre les deux autorités notamment les
difficultés financières et administratives.
La construction et l'expansion dans l'industrie urbaine a pratiquement cessé à cause d'un
manque de fonds.
L'expansion du réseau d'assainissement au cours de cette période a connu un sort pire
encore, de fonds limités et la priorité accordés au système d'approvisionnement en eau. Les
services d'assainissement donc ont eu du mal à suivre la demande. En plus de la généralisation des
maladies à transmission hydrique.
4.3.2 Industrie de l'eau en milieu rural
Pendant cette période, l'industrie de l'eau en milieu rural remplie des objectifs sociaux et
politiques importants. La consommation des usagers n’été pas facturés. L'irrigation a été
considérée comme la clé pour surmonter la sécheresse, elle a été soutenu par la conviction
subconsciente que la communauté avait l'obligation de modifier l'environnement à des fins utiles,
si elle avait la capacité de le faire [39]. Telle était la force de l’Algérie indépendante et la croyance
dans la grande ingénierie et les avancées technologiques de l'époque qui accordées peu de priorité
à l'environnement, malgré l'émergence de problèmes environnementaux vers la fin de cette
période.
4.3.3 L’industrie de l'électricité
La prodigieuse trajectoire d’EGA reflète celle de la nation algérienne qui, depuis son
accession à l'indépendance en 1962, a su mobiliser ses efforts pour réorganiser son économie et
répondre aux nombreux besoins sociaux d'une population à forte croissance.
L'électrification des villes et villages a été procédé rapidement au cours des premières
années de cette période, principalement à cause de la demande pour l'éclairage. En 1965, les villes
d’Alger, d’Oran et d’Annaba avaient établi leurs systèmes d'approvisionnement en électricité.
L’électrification continue pendant les années 60 dans les grandes villes à travers tout le territoire.
L'idée d'exploiter les eaux des rivières a été soulevée la première fois dans les années 40
pour l'irrigation et plus tard en 1950 pour l'hydroélectricité; néanmoins les propositions pour le
86
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
développement de la rivière de Darguinah n’ont été sérieusement prises en considération qu’en
1952. A cette époque, les autorités coloniales se sont inquiétées de la vulnérabilité des centrales
thermiques côtières pour être attaquer; l'expérience de la guerre mondiale était encore fraiche.
La construction de la centrale de Darguinah a débuté en 1948 et a été achevée en 1952. Le
programme comprenait quatre centrales avec une capacité totale de 740 MW. Ighil Emda 1952,
Erraguene (Ziama Mensoriah) 1963 et Boughni 1965.
L'industrie de l'électricité algérienne, cependant, était encore à ses balbutiements au moment
de l’indépendance et il y avait peu de nécessité d'une coordination au niveau national. Cela a été
encore renforcé par les grandes distances entre les grandes villes.
La demande d'électricité a également augmenté pondant cette période, de nombreuses
maisons sont devenues électriquement-câblé. L'utilisation des appareils domestiques tels que le fer
à repasser alimenté cette demande. L'approvisionnement en électricité a été complété par
l'installation d'une capacité additionnelle et la construction de la centrale électrique d’Alger port
1961 [40]. Des stations hydroélectriques ont également été construites dans les villes de campagne
de l’Algérie comme Derguinah. À la fin de cette période, l'électricité avait changé depuis ses
débuts comme une nouveauté, à une partie indispensable de la vie [41].
4.3.4 Le lien eau-énergie
Cette période a également été caractérisée par la participation accrue de l’état dans les
industries de l'eau et de l'électricité. Dans les deux secteurs, on a fait valoir que le gouvernement
était le seul à pouvoir investir dans les infrastructures à risque tel que l’industrie de l’eau et
d’électricité. Les liens entre les deux industries sont :
 Production
La formation de l'industrie de l'électricité a commencé sérieusement au cours de cette
période, la demande pour l'éclairage et d'autres services a augmenté. En Algérie, des centrales
électriques ont été construites à proximité des zones de la demande. Ces centrales ont été
construites par des constructeurs mondiaux de grande renommée telle que GE (General Electric),
Siemens. ..Etc.… et exploitées par les Agents spécialisés de La Sonelgaz. Beaucoup de ces
centrales été à vapeur donc requis une source fiable d'eau. Les centrales ont donc été construites
près des sources d'eau. L’eau pour les centrales D’Alger port et de ravin blanc d’Oran provient à
partir des entrées des ports d’Alger et d’Oran et ne partagent pas la même source d'eau avec
87
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
l'industrie de l'eau urbaine. La technologie de l'énergie hydroélectrique avait fait aussi son chemin
vers l’Algérie, plusieurs centrales ont été construites pour fournir de l’électricité pour les zones
montagnardes telles que les centrales de Derguina et Ziama mensoria. Quelques barrages de
stockage de l'eau avaient un double rôle, produire de l'électricité et fournir de l'eau (pour
l'approvisionnement des villes et l'irrigation).
 Transport
L'extraction des eaux souterraines dans les zones rurales a augmenté pendant cette période, à
cause de l'énergie pas cher. Comme pour la période précédente, les eaux souterraines ont été une
source importante d'eau pour le domestique en particulier pendant les périodes de sécheresse. La
surexploitation des eaux souterraines en période de sécheresse a réduit la pression et le débit des
eaux souterraines dans certains endroits.
En termes de transferts d'eau de surface, l'augmentation de la demande en eau et la
sécheresse récurrente ont conduit à la construction d’une série de barrages et de réservoirs de
stockage pendant cette période à la fois urbaine et rurale. Ces projets ont augmenté la demande
d'énergie dans l'industrie de l'eau, à cause du pompage supplémentaire nécessaire pour transférer
l'eau. Les stations de pompage au cours de cette période été alimenté par de l'électricité, alors que
pendant la période précédente l’eau et l'assainissement utilisées les pompes à vapeur en hiver, afin
de réduire leur consommation d'électricité.
L'avènement de l'électricité dans l'industrie de l'eau a amélioré la qualité de travail en
permettant automatisation du contrôle des stations de pompage.

Consommation
L'électrification des ménages et les appareils électroménagers ont fait augmenter la demande
en eau dans le secteur de l'électricité.
4.4. Expansion et pressions pour le changement (1969-1999)
Pendant cette période, la responsabilité de la gestion de l’eau fut confiée à neuf
établissements publics dépendants de l’Etat central et à vingt-six établissements de Wilaya. Ces
structures vont assumer cette responsabilité sans aucune liberté d’action et sans prérogatives
réelles, l’Administration centrale ou territoriale conservant le pouvoir de décision.
88
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Le rapport du CNES (Conseil National Économique et Social) souligne que cette période fut
caractérisée par une gestion bureaucratique qui a donné lieu à une dilution des responsabilités, à
un éparpillement des services et à un gaspillage d’énergies, alors que des dépenses considérables
ont été affectées à ce secteur. Les politiques et les mesures ayant accompagné la création des
structures n’ont joué aucun rôle pratique sur le terrain et ont contribué, par leur foisonnement, à
rendre complexes et difficiles le fonctionnement et l’organisation des services concernés. Le
rapport note également que les responsabilités confiées aux communes, dans le domaine de l’eau,
ne pouvaient être assurées de façon satisfaisante faute de moyens financiers, d’encadrement et du
poids des prérogatives multiples que le principe de décentralisation leur a octroyées.
Dans le secteur d’électricité c'est l'ordonnance N°69-59 du 28 juillet 1969 qui dissout
l'établissement public d'Electricité et Gaz d'Algérie (EGA), issu des lois françaises de
nationalisation de 1947 et promulgue les statuts de la Société Nationale de l'Electricité et du Gaz
(Sonelgaz).
En 1969 Sonelgaz était déjà une entreprise de taille importante dont le personnel est de
quelque 6000 agents. Elle desservait 700 000 clients.
Dès sa mise en place, l'entreprise a effectué, outre la vente d'énergie, l'installation et
l'entretien d'appareils domestiques fonctionnant à l'électricité.
Elle s'est attachée à promouvoir l'utilisation du gaz naturel et de l'électricité dans les secteurs
industriel, artisanal et domestique.
A partir de 1977, son action s'est concentrée sur le programme d'électrification totale du
pays. Ainsi, elle a largement contribué à la modernisation de l'économie et à l'amélioration des
conditions de vie des citoyens en Algérie.
En 1983, la première restructuration : naissance des filiales travaux
Sonelgaz s'est restructurée et a donné naissance à cinq (05) entreprises travaux spécialisées
ainsi qu'une entreprise de fabrication :
KAHRIF pour l'électrification rurale;
KAHRAKIB pour les infrastructures et installations électriques.
KANAGHAZ pour la réalisation des réseaux gaz.
89
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
INERGA pour le Génie Civil.
ETTERKIB pour le montage industriel.
AMC pour la fabrication des compteurs et appareils de mesure et de contrôle.
C'est grâce à ces sociétés que Sonelgaz dispose actuellement d'infrastructures électriques et
gazières répondant aux besoins du développement économique et social du pays.
en 1991, Sonelgaz devient Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC)
Le décret exécutif N° 95-280 du 17 septembre 1995 confirme la nature de Sonelgaz en tant
qu' Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial placé sous tutelle du Ministre
chargé de l'énergie et des mines et doté de la personnalité morale tout en jouissant de l'autonomie
financière.
4.4.1 Industrie de l'eau en milieu urbain
Après 1970, l'activité de construction dans le secteur de l'eau a augmenté de manière
significative pour faire face à l'arrière créé par la guerre d’indépendance et de desservir les
nouveaux quartiers d'habitation qui ont été développés suite à l’exode rural. Les projets pour
augmenter la capacité de stockage d’eau ont également été lancés. À Alger, la construction d'un
nouveau barrage appelé Keddara Bouzegza a commencé en 1980. Achevé en 1985, Keddara est
devenue principale source d'eau d’Alger [42]. Cependant, en une décennie de son achèvement, les
autorités se sont inquiétées sur la capacité de Keddara pour répondre à la demande. En prévision
de la demande, les travaux sur le barrage de Douera ont commencé en 2005.
Comme pour les deux périodes précédentes, l'approvisionnement en eau a pris la priorité sur
l'assainissement. Par conséquent de nombreux domaines sont restés sans égouts, causant
d'importants dommages à l'environnement comme la détérioration de la qualité de l'eau dans les
voies navigables métropolitaine.
Dans les années 1970, les déchets de la méditerrané - l'épine dorsale du réseau
d'assainissement d’Alger- ont été considérés comme une menace à la santé publique et
l'environnement. Jusqu'au début des années 1990 ou le ministère des eaux a décidé de modifier la
politique du réseau d’assainissement dans une tentative d'améliorer leur performance
environnementale. Les tuyaux d'évacuation ont été étendus de deux à quatre kilomètres de sorte
que les points d’évacuation ont été submergés en eau profonde. Cependant, ces améliorations
90
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
étaient encore considérées insuffisantes, vu le degré de toxiquité des déchets déversés dans la mer
sans traitement approprié. Dans d'autres parties du pays, l'effluent traité est devenu une source
alternative d'eau pour les usages non potables, par exemple pour irriguer les terrains de jeux et les
terrains de stade.
4.4.2 Industrie de l'eau en milieu rural
Semblable à celle du milieu urbain, L'irrigation a été considérée comme essentielle à la
réussite de ces programmes agricole de l’état comme Thaoura Ziraiya (révolution agraire). Des
barrages de stockage de l'eau ont été construits dans ce cadre.
Bouroumi Ain-Defla représente un projet de barrage d'importance nationale 181.86 Mm3.
Développé en 1985, l'eau de décharge a permis la création de nouvelles zones d'irrigation et
l'intensification des zones d'irrigation existants le long du Périmètre Mitidja-Ouest (voir [42]
pour plus de détails).
De 1995 à 1999 : Cette période été caractérisée par une prise de conscience de la nécessité
de se saisir du dossier de l’eau de façon globale, cohérente et rationnelle. Après le diagnostic fait
lors des Assises Nationales de l’Eau en 1995, les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de
mesures. La plus importante de ces mesures est, sans conteste, l’élargissement de la concession au
secteur privé national et étranger.
D’autres décisions prises ont conduit à la création des Agences et Comités des Bassins
Hydrographiques. Les redevances sur la « qualité de l’eau », l’« économie de l’eau » et d’un fonds
pour la gestion intégrée des ressources en eau, instaurés par la loi de finances de 1996, a été une
autre décision majeure. En réponse à une grave sécheresse en Algérie à l'époque. D'autres barrages
de stockage d'eau ont été construits dans le cadre de ce programme, afin d'assurer la sécurité
contre cette dernière sécheresse et de faciliter davantage l'expansion agricole (Oued cherf 1995 à
Souk Ahras et sidi yacoub pour la région de Chlef).
Le public a commencé à s’interroger sur la viabilité économique et les impacts
environnementaux des systèmes d'irrigation, qui étaient autrefois considérés comme des symboles
de progrès et de modernité. La salinité, la saturation en eau et la détérioration des écosystèmes en
aval des barrages de stockage d'eau a incité les préoccupations environnementales du public. Cela
a marqué une étape importante dans la reconnaissance des impacts environnementaux de
l'industrie de l'eau.
91
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
L'expansion des systèmes d'irrigation durant cette période été faite en parallèle avec
l'utilisation des eaux souterraines, en particulier dans le sud de l'Algérie. La mise en place des
réseaux d'électricité ont facilité cette croissance, en fournissant un accès au réseau électrique pour
le pompage.
4.4.3 L’industrie de l'électricité
Le secteur de l'électricité a joué un rôle central dans le programme national de
développement, qui comprenait la fourniture d'énergie fiable et pas cher. Ce rôle est incarné par le
développement conjoint de l’emblématique SONELGAZ par le gouvernement.
L'idée d'exploiter le gaz a été soulevée la première fois dans les années 60 pour la
production d’électricité; néanmoins les propositions pour la construction des centrales à gaz n’ont
été sérieusement prises au sérieux qu’en 1972 avec la centrale Hamma, Tougourt et HassiMessaoud. Hassi rmel, Boufarik et Tiaret en 1977
La construction de la centrale à vapeur de Skikda a débuté en 1970 et a été achevée en 1975,
Marsat El Hadjadj 1982, Ras djenet 1986 et jijel 1992
La demande d'électricité a considérablement augmenté suite à la croissance économique,
l'amélioration du niveau de vie et la propagation de l'électroménager. La baisse des prix de
l'électricité jusqu'au milieu des années 90 a également contribué à la croissance de cette demande.
Un concept important à émerger des chocs pétroliers des années 70 c’était «l'efficacité
énergétique» (Bennett 1990). Même aujourd'hui, les programmes d'efficacité énergétique font
partie intégrante des stratégies et des efforts visant à limiter la croissance des émissions de carbone
et la gestion de la demande de l'électricité. Le concept de l'efficacité a également été adopté et
largement appliqué dans l'industrie de l'eau.
Les augmentations de la demande d'électricité au cours de cette période ont incité
l’investissement pour augmenter la capacité de production notamment dans les régions
métropolitaines à forte demande.
À cause de leur emplacement, la demande d'eau supplémentaire créée par les centrales
électriques a commencé à rivaliser avec les exigences de l'agriculture. En outre, les activités de
nettoyage et de refroidissement ont soulevé des inquiétudes sur la contamination des sources d'eau
existantes dans les zones adjacentes.
92
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
À la fin des années 90, Le secteur de l'électricité a commencé à planifier une capacité
supplémentaire, en vue d'un boom attendu des minéraux dans la décennie suivante et en même
temps, les pressions pour les réformes ont commencé à émerger. Depuis le milieu des années 90,
le coût unitaire de l'électricité a augmenté plus rapidement que l'inflation, à cause de
l'augmentation du coût du capital, le carburant et la main-d'œuvre. L'industrie a également
maximisé les économies d'échelle offertes par les grandes unités. Enfin, le mouvement
environnemental - qui avait pris un élan considérable depuis les années 70 - a contesté la
performance environnementale de l'industrie à travers le pays. Ces influences et d'autres qui ont
émergé dans la décennie suivante ont incité les réformes initiales dans le secteur de l'électricité.
4.4.4 Lien eau-énergie
Les industries de l'eau et de l'électricité se sont rapidement développées au cours de cette
période, à cause du programme national de développement. Au cours de cette phase d'expansion,
plusieurs facteurs ont influencé l'évolution de la relation eau-énergie, y compris les politiques de
structure et de tarification des industries, choix technologiques, la croissance de la population et de
la sécheresse.
En termes de structure, même si un certain contrôle local existait dans les deux secteurs
(Ex : Le décret exécutif N° 95-280 du 17 septembre 1995 confirme la nature de Sonelgaz en tant
qu' Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial placé sous tutelle du Ministre
chargé de l'énergie et des mines et doté de la personnalité morale tout en jouissant de l'autonomie
financière); les deux industries ont été en grande partie contrôlées par l'État à cause de la croyance
dominante à l'époque que le gouvernement était dans une meilleure position pour prendre des
décisions d'investissement dans ce qui était considéré comme des projets d'infrastructure à risque.
Les industries de l'eau et de l'électricité ont été considérées comme essentielles pour le
développement national et donc le recouvrement des coûts n’était pas une priorité. Cela s’est
reflété dans les politiques des prix favorisant les subventions croisées entre les deux industries. La
principale priorité de deux industries était d'augmenter l'offre afin de répondre à la demande
croissante, à cause des industries nationales en plein essor.
Les progrès technologiques - comme le transport à longue distance, de plus grandes unités
de production et de pompage de l'eau - ont facilité cette expansion. Cependant vers la fin de cette
période, les impacts environnementaux du développement sont devenus apparents.
93
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Les liens en détail sont :
 Production
La construction d’un nombre important de barrages de stockage d'eau et de centrale
électriques au cours de cette période dans le but d’assurer l'approvisionnement en eau et en
électricité et de répondre aux demandes de la population croissante. De nombreux barrages de
stockage d'eau remplies double fonction l'approvisionnement en eau potable (AEP) et l'irrigation à
la fois. Ces deux fonctions ont été considérés comme essentielles pour le développement national.
La construction de centrales électriques et de barrages été considérés comme des objectifs
sociopolitiques de grande envergure.
Un exemple emblématique est le barrage de beni haroun. Le barrage été conçu pour fournir
de l’eau potable et d'irrigation pour plusieurs Wilaya [43].
À la fin de cette période, la population a commencé à protester contre la qualité de service
des deux industries, coupures courantes d’eau et d’électricité, dégradation de l'environnement.
Les centrales s’appuyaient sur un approvisionnement continu en eau pour la production de
vapeur et le refroidissement et elles sont donc été situés près des sources d'eau. Alors que les liens
entre l'électricité et les industries rurales d'eau existaient déjà - en termes de l'utilisation de
l'énergie pour transférer l'eau de surface et les eaux souterraines.
Certains endroits placent les centrales en concurrence avec les irrigants. Tant qu’il y a
suffisamment d'eau qui s’écoule dans les rivières pour répondre aux besoins de tous les
utilisateurs, cette compétition sommeillait. La sécheresse et les engagements de flux
environnementaux ont depuis conduit à des compromis entre ces deux, irrigants et
l'environnement.
 Transport
L'électrification des villes et villages a facilité l'expansion des réseaux d'eau et
d'assainissement, en particulier pour le pompage de l'eau et des eaux usées dans les zones de haute
et de basse altitude. De même, l'utilisation des eaux souterraines dans les zones rurales a facilité
l’expansion du réseau électrique.
94
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
 Consommation
Les chocs pétroliers de 1974 et 1979 ont encouragé l’utilisation de l'électricité à la place du
gaz et gazoil pour le chauffage. Cette demande supplémentaire d'électricité induira
automatiquement l’augmentation des quantités d’eau consommées par les centrales pour la
production de la vapeur et le refroidissement. Les chocs pétroliers ont également introduit le
concept d'efficacité à l'industrie de l'énergie, qui a depuis été adopté par l'industrie de l'eau. Les
Programmes d'efficacité ont contribué à faire baisser la demande de l'eau et de l'électricité.
4.5. Les réformes initiales et contemporaines (2000-2011)
A la fin de la période précédente, il y avait des préoccupations au sujet de l'état de
l'économie algérienne qui étaient dus à des problèmes de structure. Ces problèmes structurels,
étaient le résultat de politiques protectionnistes menées par le gouvernement algérien dans les
années de la décennie noir. Cela a incité le gouvernement à évaluer la performance de l'économie
algérienne en général et à leurs tours des industries d'infrastructure. La solution proposée à
l’époque été dans l'ouverture de l'économie fondée sur les principes du marché libre. Cela a
entraîné l'abandon de structures centralisées et contrôlées pour des structures fondées sur le
marché décentralisées fonctionnant selon des principes commerciaux.
Un autre coup de fouet à cette réflexion a été fourni par l'ascension des philosophies fondées
sur le marché dans le monde développé, en particulier la France, l’Angleterre et les États-Unis.
Les gouvernements de ces pays, en particulier en Angleterre, avaient entrepris un programme
radical de restructurer leurs économies, y compris les industries d'infrastructure; par exemple
l'industrie de l'eau en Angleterre a été complètement privatisée en 1989 [44].
Dans ce contexte, le gouvernement algérien s’est lancé dans un programme de réforme
macroéconomique. Ce programme a souligné l'application des principes fondés sur le marché, tel
qu'il est énoncé dans la Politique nationale de la concurrence (PNC).
Pour les industries de l'eau et de l'électricité, l'évolution vers des mesures fondées sur le
marché a entraîné des changements dans leur structure. En termes de structure, les industries
étaient fonctionnellement dégroupées; la concurrence a été introduite dans les segments de détail
(consommation) et les segments monopolistiques ont été réglementés pour permettre l'accès des
tiers. Des dispositions réglementaires indépendantes ont également été établies pour le prix, la
95
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
prestation de services et la performance environnementale, en plus des règlements de santé pour
l'industrie de l'eau.
Concomitante aux réformes internes et au changement dans le mouvement écologiste, qui a
commencé à prendre une orientation mondiale. Les préoccupations croissantes au sujet des
problèmes environnementaux, tels que l'état des ressources mondiales en eau, appauvrissement de
l'ozone, le réchauffement climatique et l'épuisement des ressources a abouti à la formation de la
Commission mondiale sur l'environnement et le développement (la Commission Brundtland) en
1987. Surtout, le rapport de la Commission Brundtland « Notre avenir à tous » a présenté le
concept de développement durable, qui a depuis été largement cité et appliqué. Comme indiqué
dans le rapport «Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins»
(1987, p. 43).
En 1988, l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour
l'environnement a établi le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
pour évaluer le risque de changement climatique induit par l'homme, son impact potentiel et les
options d'adaptation et d'atténuation. Le premier rapport d'évaluation du GIEC (2004) a servi de
base scientifique pour un traité international intitulé la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC), qui a été adoptée en 1992. En 1997, de nombreux pays ont
adopté le traité - le Protocole de Kyoto - qui a introduit des mesures plus puissantes et
juridiquement contraignantes. Le Protocole de Kyoto entré en vigueur en Février 2005
(Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) 2007).
Depuis l'adoption de la CCNUCC, des avis scientifiques ont divergé sur la validité des
revendications que le changement climatique est causé par l'homme. En Février 2007, un Groupe
de travail du GIEC ont évoqué dans leur quatrième rapport d'évaluation beaucoup de scepticisme,
confirmant que le réchauffement climatique est en cours et que la probabilité qu'il soit causé par
l'émission humaine de carbone est plus de 90 % (Groupe de travail 1 du GIEC 2007). Un an plus
tôt, Stern Review du gouvernement britannique sur l'économie du changement climatique et le
film documentaire « Une vérité qui dérange (2006) », ont contribué à susciter l'intérêt public et la
sensibilisation aux changements climatiques.
L’Algérie a ratifier le Protocole de Kyoto (Décret présidentiel n°04-144 du 28 avril 2004),
même en l'absence des plus grands émetteurs de carbone de la planète - la Chine et l'Inde. En
96
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
1998, le gouvernement a adopté une stratégie nationale à effet de serre, qui est devenu le principal
mécanisme par lequel cela et d'autres engagements internationaux serait atteint. En 2007, le
gouvernement a adopté la Loi sur les rapports de l'énergie, qui a établi un cadre national unique
pour les entreprises de déclarer leurs émissions de carbone, des mesures d'atténuation et les
niveaux de production et de consommation [45]
Cette loi est entrée en vigueur en 2008 et s’applique aux sociétés qui dépassent les seuils
pour les émissions de carbone, consommation d'énergie et la production d'énergie. Elle est donc
susceptible de s’appliquer aux producteurs d'électricité.
Les rapports sur l’effet de serre et le changement climatique reconnaissent les liens entre
l'eau et l'énergie, indiquant que les futures centrales pourraient être refroidies à l'air, ou que les
approvisionnements futurs d’eau pourraient utiliser le dessalement. C’est une reconnaissance
importante, mais elle ne reflète pas la complexité et les compromis inhérents à équilibrer la
demande en eau et de l'électricité dans un monde sous contrainte carbone.
Cette période de réformes a coïncidé avec des sécheresses jamais enregistrées
4.5.1 Industrie de l'eau en milieu urbain
Dans les années 90, l'efficacité de l'industrie de l'eau a été remise en question en termes de
finances, des services et de performance environnementale.
Les autorités de l'eau, ont été perçues comme étant en sureffectif et soumis à des pressions
politiques du gouvernement pour maintenir les habitudes de subventions et des structures de prix.
Dans le secteur résidentiel, les niveaux de prix ont été attachés à des valeurs de propriété plutôt
que la consommation d'eau. Par ailleurs, ce secteur a été subventionné par les secteurs
commerciaux et industriels. Il était également fait valoir que la structure des prix offre peu
d'incitation pour la conservation de l'eau.
Deuxièmement, l'industrie a été caractérisée par le vieillissement des infrastructures et la
mauvaise qualité de l'eau. De nouvelles infrastructures de gestion et d'entretien ont été nécessaires
pour réduire les fuites et les incidents de pollution. Le problème a été aggravé par la structure des
prix, qui ne facture pas le coût total de l'eau. La baisse de la qualité de l'eau a également été
attribué à la gestion des autorités de l'eau - étaient donc moins susceptibles de punir ou prendre
des mesures lorsque le niveau de qualité a diminué.
97
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Troisièmement, les préoccupations environnementales ont nécessité un changement de côté
de l'offre traditionnelle vers des solutions du coté de la demande. Il a fait valoir que des décennies
de solutions de l'offre et un manque de compréhension des besoins de l'environnement ont conduit
à une sévère dégradation des ressources en eau. Les voies navigables ont été fortement polluées,
régimes d'écoulement avaient changé de manière significative et les écosystèmes aquatiques ont
été dégradés.
Cette période a été caractérisée par une prise de conscience de la nécessité de se saisir du
dossier de l’eau de façon globale, cohérente et rationnelle. Après le diagnostic fait lors des Assises
Nationales de l’Eau en 1995, à propos du service public de l’eau potable et de l’assainissement, les
pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures. La plus importante de ces mesures est,
sans conteste, l’élargissement de la concession au secteur privé national et étranger.
D’autres décisions prises ont conduit à la création des Agences et Comités des Bassins
Hydrographiques. Les redevances sur la « qualité de l’eau », l’« économie de l’eau » et d’un fonds
pour la gestion intégrée des ressources en eau, instaurés par la loi de finances de 1996, a été une
autre décision majeure.
Le code des eaux, modifié par l’ordonnance n°96-13 du 15 juin 1996, définit cinq principes
de base qui fondent la Nouvelle Politique de l’Eau, à savoir :
 La gestion intégrée.
 La gestion économe.
 La gestion déconcentrée, coordonnée et unifiée dans le cadre du bassin hydrographique.
 La participation des usagers à la gestion.
 Le principe de compatibilité de la gestion des eaux avec la politique d’aménagement du
territoire et la protection de l’environnement.
Le Ministère des Ressources en Eau a été crée par décret exécutif n°2000-325, en date du 25
octobre 2000. Son mandat est de structurer le secteur de l’eau d’une façon complète en regroupant
les activités relatives à l’eau, aux eaux usées et à l’irrigation.
L’objectif principal poursuivi par la création du Ministère est d’abord la centralisation des
activités du secteur de l’eau avant de s’orienter vers la privatisation de certaines activités. Les
principales missions du Ministère sont les suivantes :
98
Chapitre 4

L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Mobilisation et protection des ressources en eaux superficielles, souterraines et non
conventionnelles ;

Alimentation en eau potable et industrielle ;

Irrigation des grands périmètres ainsi que des petites et moyennes hydrauliques ;

Assainissement et protection des villes contre les crues ;

Développement et valorisation des connaissances sur le milieu et l’environnement des
ressources en eau.
Malgré ces réformes internes, le ministère a commencé à évaluer la performance de l'industrie de
l'eau dans le cadre de son vaste programme de réformes microéconomiques.
Parmi les objectifs primordiaux du Ministère :
Les objectifs opérationnels :




Rattraper le retard en matière de réalisation, de maintenance des infrastructures, de
mobilisation, d’adduction et de distribution des eaux ;
Réhabiliter et développer les systèmes d’assainissement pour préserver une ressource
déjà limitée, généraliser ensuite l’épuration à toutes les villes ;
Introduire en Algérie de nouveaux procédés de mobilisation de l’eau à travers le
dessalement d’eau de mer et l’épuration des eaux usées ;
Préparer la refonte du cadre institutionnel et introduire de nouveaux modes de gestion
de l’eau à travers le partenariat.
Vu l’urgence de corriger cette situation, le gouvernement a procédé au renforcement du tissu
institutionnel environnemental par la création du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de
l’Environnement. Le Ministère a été créé par le décret exécutif n° 01-09 du 7 janvier 2001.
Les responsabilités de ce Ministère concernant la qualité de l’eau comprennent :






L’élaboration en concertation avec les autorités concernées de mesures relatives au
développement, à la protection et à la préservation des ressources en eau ;
La proposition d’instruments économiques visant la protection de l’environnement ;
L’application du cadre légal et réglementaire ;
La contribution au développement des normes ;
L’examen et l’approbation des études d’impact sur l’environnement ;
L’initiation et la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation et de programmes
d’éducation environnementale.
Comme mentionné précédemment, la réforme du secteur de l'eau au cours des dernières
années été accompagnée d'une sécheresse généralisée. Alors que de vastes réservoirs d'eau de
99
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
l'Algérie peuvent tolérer des conditions de sécheresse, la période sèche prolongée qui a
accompagné la dernière sécheresse a réduit les niveaux d'eau à des niveaux record. Afin de ralentir
le rythme des barrages de stockage tirage vers le bas, le gouvernement a commencé à mettre en
œuvre des restrictions d'eau obligatoires. Ces restrictions interdites ou activités gourmandes en
eau, comme l'arrosage des jardins limités.
La sécheresse et le changement climatique ont changé l'accent mis par l'industrie de la
planification conventionnelle à long terme à la gestion adaptative. Contrairement à la planification
classique, la gestion adaptative implique un examen régulier des mesures sur la demande et l'offre,
pour tenir compte des meilleures connaissances disponibles et l'évolution des circonstances.
Cette approche a été adoptée dans le plan du gouvernement, qui a été publié en 2004 et mis à
jour en 2006, présentant une gamme de mesures visant à répondre à la demande attendue de la
croissance de la population, y compris: l'accès à l'eau profonde; préparation des eaux souterraines;
préparation de dessalement; recyclage de l'eau; et les économies d'eau provenant de la gestion de
la demande et des programmes d'efficacité [46]. Le gouvernement a accepté la construction des
usines de dessalement et de doubler la capacité de 1 ML / jour à 2.5 ML / jour (2014). Les usines
devrait fourniront jusqu'à 8 % de l'approvisionnement en eau de l’Algérie [47].
Ces influences actuelles - la sécheresse, le changement climatique et la croissance
démographique - sont susceptibles d'augmenter la demande d'électricité de l'industrie de l'eau, à
cause de la nécessité de traiter les «nouvelles» sources d'eau en utilisant des technologies de
pointe qui sont généralement à plus forte consommation d'énergie. L'adoption de ces technologies
contribuera davantage au changement climatique. Certaines émissions de carbone peuvent être
compensées par les services publics qui adoptent des politiques neutres en carbone. Cependant, les
émissions fugitives des usines de traitement des eaux usées, comme le méthane et l'oxyde de
nitrate ont un potentiel de réchauffement global plus élevé et sont plus difficiles à contrôler [48].
4.5.2 Industrie de l'eau en milieu rural
Dans les années 90, des préoccupations ont été soulevées au sujet de l'efficacité de
l'industrie de l'eau dans son ensemble. Dans les zones rurales, la politique de subvention de l’eau
d'irrigation a été contestée. En particulier, le prix de l'eau en milieu rural était bien en dessous de
son coût ou même gratuit, donc les recettes était insuffisantes pour le bon entretien des systèmes
d'irrigation. Les politiques de prix aggravent également les problèmes environnementaux, d’autant
plus les irrigants n’ont pas été incité à utiliser l'eau de manière efficace. Des problèmes telles que
100
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
la baisse de la qualité de l'eau, augmentation de la salinité, proliférations d'algues toxiques,
dégradation des écosystèmes et la perte de la biodiversité ont été considérées comme des
conséquences des pratiques agricoles inappropriées qui ont été menées au fil des décennies [49].
Les problèmes du secteur d’eau sont aggravés par les sécheresses fréquentes. En outre, les
décideurs sont préoccupés par la disponibilité de l'eau, à la lumière des croissances prévues de la
population urbaine, la production agricole et le développement de centrales thermiques
importantes.
À cause de ces préoccupations, le Ministère a recommandé une étude pour identifier les
principaux enjeux de l’irrigation. Le rapport résultant a préconisé des objectifs opérationnels
suivant :


Accompagner le secteur agricole à travers le développement, la réalisation et la gestion des
grands périmètres et des aménagements de petite et moyenne irrigations.
Sensibiliser le public à l’économie de l’eau.
4.5.3 Industrie de l'électricité
Les années 2000 ont été un tournant dans l'industrie de l'électricité. Au début des années
2010, un programme de construction massive a été poursuivi pour satisfaire la demande d'un
boom attendu. Même avec les dépassements de coûts sur plusieurs projets de construction majeurs
l'industrie a mis en place une politique de maintien des prix de kwh bas qui ne couvraient même
pas les coûts d'exploitation. Dans ce contexte, le gouvernement a commencé à combler les lacunes
perçues de l'industrie, qui constitue la première phase de la réforme.
Suite à la promulgation de la loi N°02/01 du 5 février 2002 relative à l'électricité et la
distribution du gaz par canalisations, Sonelgaz devient une Société par Actions (SPA).
Ce statut lui donne la possibilité d'élargir ses activités à d'autres domaines relevant du
secteur de l'énergie et aussi d'intervenir hors des frontières de l'Algérie.
En tant que SPA, elle doit détenir un portefeuille d'actions et autres valeurs mobilières et a la
possibilité de prendre des participations dans d'autres sociétés.
En 2004, Sonelgaz devient une holding de sociétés.
Une partie de ses entités en charge de ses métiers de base sont érigées en filiales assurant ces
activités
Société Algérienne de Production de l'Electricité (SPE).
101
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Société Algérienne de Gestion du Réseau de Transport de l'Electricité (GRTE).
Société Algérienne de Gestion du Réseau de Transport du Gaz (GRTG).
En 2006, cinq (05) autres sociétés sont créées. Il s'agit de :
Opérateur du Système Electrique (OS), chargé de la conduite du système Production / Transport
de l'électricité.
Société Algérienne de Distribution de l'Electricité et du Gaz d'Alger (SDA).
Société Algérienne de Distribution de l'Electricité et du Gaz du Centre (SDC).
Société Algérienne de Distribution de l'Electricité et du Gaz de l'Est (SDE).
Société Algérienne de Distribution de l'Electricité et du Gaz de l'Ouest (SDO).
Durant cette même année, les cinq (05) entreprises travaux ont réintégré le Groupe.
2007-2009, Réorganiser pour mieux progresser, telle est la démarche poursuivie par le
Groupe Sonelgaz durant ces années, l'enjeu étant la qualité du service rendu à la clientèle; un
projet mûri au sein de l'entreprise, pour aboutir à la finalisation de son organisation en Groupe
Industriel (maison mère / filiales) constitué de trente- trois (33) filiales et de six (06) sociétés en
participation directe.
Cette période reste marquée par la détermination de Sonelgaz à faire plus et mieux, en
mobilisant des financements importants afin de développer et renforcer ses infrastructures
électriques..
La dynamique d'investissement a concerné tous les métiers et toutes les zones géographiques, pour
assurer un approvisionnement en énergie et assurer un service de qualité à la clientèle.
2011 - Les statuts de Sonelgaz, adoptés en 2002, ont été révisés et approuvés par le conseil
des Ministres, le lundi 2 mai 2011 et deviennent de ce fait, en conformité avec le dispositif de la
loi N°02 - 01 du 5 février 2002 relative à l'électricité et la distribution du gaz par canalisations.
Désormais, Sonelgaz.Spa est organisée en "société holding" sans création d'une personne
morale nouvelle et prend la dénomination de Sonelgaz. Par ailleurs, la société holding Sonelgaz et
ses sociétés filiales forment un ensemble dénommé "Groupe Sonelgaz ".
Dans les statuts amendés, Sonelgaz conserve le rôle de détenteur du portefeuille des actions
constituant le capital social de ses filiales.
102
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Les conseils d'administration des filiales, constituent les relais incontournables permettant à
la société holding de suivre et d'orienter le pilotage des filiales.
Cette nouvelle structure a facilité la concurrence dans les segments gros et de détail de
l'industrie.
Enfin en 2012, un grand marché de l'électricité nationale a commencé.
Figure.4.2 : Marché de l’électricité Algérien [50]
La loi algérienne sur la maîtrise de l'énergie est une loi cadre. Elle traduit un des objectifs
fondamentaux de la politique énergétique nationale, à savoir la gestion rationnelle de la demande
d'énergie.
1. La notion de "maîtrise de l'énergie", dans la loi, couvre l'utilisation rationnelle de l'énergie, le
développement des énergies renouvelables et la protection de l'environnement des effets néfastes
du système énergétique.
2. La loi réaffirme, dans son préambule, les options du modèle de consommation énergétique
nationale (cadre de référence pour le développement et la rationalisation de l'utilisation de
l'énergie).
Parmi ces options, on peut citer:

l'utilisation prioritaire du gaz naturel,
103
Chapitre 4


L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
la promotion des énergies renouvelables,
l'économie d'énergie.
3. La contribution au défi du développement durable : La loi consacre le caractère d'utilité
publique de la maîtrise de l'énergie compte tenu de ses retombées positives considérables sur la
préservation de nos ressources énergétiques, la protection de l'environnement, le progrès
technologique et l'amélioration de la productivité économique nationale.
4. L'enjeu de la maîtrise de la technologie : La loi algérienne sur la maîtrise de l'énergie, en tant
que loi cadre, se distingue surtout par l'énoncé du principe d'introduction de réglementations
spécifiques qui établiront des exigences et des normes nationales d'efficacité énergétique
appliquées aux bâtiments neufs et aux appareils.
Les dispositions relatives aux normes d'efficacité énergétique visent à garantir un
développement structurel de la maîtrise de l'énergie en Algérie, grâce notamment à la promotion
de techniques et technologies efficaces.
5. Les mesures de contrôle : Un contrôle d'efficacité énergétique (contrôle de conformité aux
normes), s'appliquant aux bâtiments neufs, aux appareils et aux véhicules à moteurs, est institué
par la loi.
Ce contrôle de conformité devra inciter à promouvoir les équipements à haut rendement
énergétique.
Les équipements "énergivores" neufs mis sur le marché seront frappés de taxes spécifiques
et les équipements usagés non conformes sont interdits à l'importation.
Ce système de contrôle et de sanction traduit le caractère triplement protecteur de loi relative
à la maîtrise de l'énergie: protection du consommateur - protection de l'environnement - protection
de l'économie nationale. La loi instaure également un système d'audit énergétique auprès des
établissements grands consommateurs d'énergie dans les secteurs de l'industrie, des transports et
du tertiaire.
6. Les moyens d'action : La mise en œuvre de la loi relative à la maîtrise de l'énergie repose
principalement sur le programme national de maîtrise de l'énergie (PNME), un programme à
moyen terme. Les actions et les projets inscrits dans le cadre du PNME sont réalisés grâce à
l'apport du fonds national pour la maîtrise de l'énergie, dont le rôle essentiel sera d'impulser le
104
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
marché de la maîtrise de l'énergie. Les projets porteurs d'efficacité énergétiques pourraient
bénéficier d'avantages financiers, fiscaux et de droits de douanes.
L'animation et la coordination nationale du programme national de maîtrise de l'énergie sera
assuré par l'institution chargée de la maîtrise de l'énergie, en l'occurrence l'APRUE. D’autres
organismes pourraient assurer la coordination technique des actions de maîtrise de l'énergie,
notamment au niveau sectoriel.
Fin 2011, la puissance totale installée du parc de production est évaluée à 11389.8 MW. Le
parc existant à cette date est détaillé ci-après [51].
Tableau.4.1 - Répartition du parc de production électrique en 2011
Type d'équipement
Turbine vapeur
Cycle combiné
Turbine gaz
Hydraulique
Diesel
Centrale Hybride
Total
Production GWh
9 653,7
15 701,3
22055,3
378,3
463,9
618,7
48 871,2
Taux %
19,8
32,1
45,1
0,8
0,9
1,3
100
La puissance installée est passée de 1 852 MW en 1980 à 5 600 MW en 2001, pour culminer à
11 389.8 MW en 2011. Ce qui s’est traduit par un apport en moyens de production d’une capacité
moyenne de 178.5 MW par an entre 1980 et 2001 et une capacité moyenne de 526.35 MW par an
environ entre 2001 et 2011.
Tableau.4.2 - Evolution Puissance installée [51]
Capacité de production (MW)
Sonelgaz (SPE)
Tiers indépendants
Total
1980
1 852
1 852
1990
4 567
4 567
2001
5 600
5 600
2010
8446
2886
11332
2011
8503.8
2886
11389.8
Le secteur électrique Algérien est donc confronté à de nombreux défis liés à la sécurité des
approvisionnements, à la diversification des sources d’énergie, aux aspects organisationnels et
juridiques ainsi qu’à la planification stratégique.
Sur cette base et conformément aux Hautes Orientations du pays, le Ministère de l’Énergie
et des Mines place la problématique du secteur électrique au centre de ses préoccupations
105
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
majeures qu'il importe d’aborder dans le cadre d'une vision prospective, l’objectif étant de fixer
parmi les priorités l'adoption d'une politique électrique devant générer des plans d’actions articulés
autour d’une vision claire de réformes. Ces plans d’actions sont déclinés en mesures concrètes et
en projets réalisables. L’objectif global visé est d’assurer à tout moment et à tout le monde une
offre électrique compétitive, au service de l’économie nationale.
Le Ministère de l’Energie et des Mines a mobilisé un panel très élargi d’experts nationaux et
internationaux, ainsi que l’ensemble des acteurs du secteur dans le but d’établir des perspectives
documentées et largement partagées sur 4 éléments constituant les fondements de la stratégie
électrique nationale :




L’évolution de la demande nationale et les principales discontinuités possibles ;
Les atouts et les contraintes intrinsèques de l’Algérie ;
Les caractéristiques économiques et techniques des technologies de production électrique
disponibles
La capacité de production additionnelle prévue sur la période 2013-2023 s'élèvera à 35 505
MW dont 21 305 MW sont décidés et 14 200 MW sont en idée de projet (type
conventionnel) [52].
Les 21 305 MW déjà décidés sont composés de :





5 539 MW en EnR,
14 370 MW en conventionnel pour le réseau interconnecté nord (RIN),
50 MW en turbines à gaz pour le pôle In Salah - Adrar - Timimoun (PIAT),
421 MW en turbines à gaz et diesel pour les réseaux isolés du sud (RIS).
925 MW pour la réserve stratégique en mobile.
Le montant global du programme de développement de la production d'électricité 2013-
2023, s'élèvera à plus de 4 791 391 millions de dinars (dont plus de 2 664 878 millions de dinars
pour les EnR) [51].
4.5.4 Le Lien eau-énergie
Les industries de l'eau et de l'électricité ont subi des changements importants au cours de
cette période. Le gouvernement a entrepris des réformes dans les deux industries. Dans les années
2000, ces réformes ont été englobées dans les réformes microéconomiques. Les deux industries
étaient fonctionnellement dégroupées; la concurrence a été introduite dans les segments
concurrentiels afin d'encourager l'investissement privé; et les segments monopolistiques ont été
ouverts à l'accès des tiers.
106
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Ces dernières années, les préoccupations environnementales ont commencé à imprégner le
programme de réforme. Le changement climatique est désormais largement reconnu comme le
problème le plus important pour l'avenir des industries de l'eau et de l'électricité. La sécheresse et
l'eau obligatoire ont renforcé l'impact profond que peut avoir le changement climatique dans
l'avenir. Collectivement, ces problèmes ont également renforcé les liens entre l'eau et l'électricité.
L'industrie de l'eau s’est déplacée vers la gestion adaptative pour faire face à l'incertitude inhérente
aux changements climatiques et à la sécheresse. Plus de technologies à forte intensité énergétique
deviennent des éléments importants de ces stratégies, mais contre l’effet de serre et d'autres
politiques visant à atténuer la contribution de l'industrie de l'eau au changement climatique. Dans
le secteur de l'électricité, des objectifs obligatoires d'énergies renouvelables et des systèmes de
réduction du taux de carbone ont été établis et sont des exemples de mesures d'atténuation du
changement climatique.
Lors de son introduction, la Loi sur l'énergie et l’effet de serre s’est concentré sur la
réduction de la contribution des entreprises aux émissions de carbone et leur participation à
l’atteinte des objectifs d'énergie renouvelable.
Le chapitre 2 traite globalement les liens qui ont émergé entre les industries de l'eau et de
l'électricité au cours de ces dernières années. La section ci-dessous réintroduit les liens qui sont
pertinents pour le cas de l’Algérie.
 Production
L’énergie électrique est utilisée essentiellement pour le fonctionnement de stations de
pompage et de refoulement d’eau potable, industrielle et d’irrigation, de stations de traitement
d’eau potable et de stations d’épuration à boue activée. Elle est utilisée également pour l’éclairage
et pour le pompage dans l’émissaire en mer.
107
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
Figure.4.3 : L’évolution de la consommation en Gwh [51]
Globalement, le secteur de l’eau a consommé en 2011
près de 4 983 GWh. Cette
consommation serait de 16 090 GWh en 2030 (de l’ordre de 0,7 à 0,8 kWh/m³), soit prés de trois
fois la consommation de 2011. Cette augmentation s’explique essentiellement par :
Le recours à des solutions fortement consommatrices d’énergie. C’est le cas par exemple du
dessalement de l’eau de mer et du projet de transfert d’eau.
L’exploitation des ressources conventionnelles à fortes consommations d’énergie afin de
satisfaire la demande en eau. C’est le cas des adductions d’eau potable pour l’alimentation en eau
potable des grandes villes.
Le développement de l’activité de l’assainissement et de l’épuration des eaux usées.
Tableau.4.3 - Evolution de la consommation d’énergie dans le secteur de l’eau [51]
2011
Secteur
Eau potable et industrielle (y
compris le dessalement)
Irrigation
Assainissement
Réutilisation des eaux usées
Total
2030
Eau
(Mm³)
Energie
(GWh)
Eau
(Mm³3)
Energy
(GWh)
2 900
2 606
3 500
5 700
8 600
1 000
800
12 300
1 513
331
533
4 983
15 400
12 00
12 00
20 100
9 193
397
800
16 090
108
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
 Transport
Le coût de l'énergie du transport de l'eau est également susceptible d'augmenter à cause de la
sécheresse et à long terme du changement climatique. En 2005, il a été signalé que le prix de l'eau
souterraine dans le marché algérien en milieu rural était moins cher que l'eau de surface. Cela a
fait augmenter la demande pour les eaux souterraines et à son tour de l'électricité. Les projets de
transferts ont augmenté la quantité d'électricité consommée par l'industrie de l'eau pour le
pompage.
En termes de distribution d'eau, l'utilisation croissante des réservoirs d'eau de pluie - dans le
cadre de la gestion de la demande et des stratégies de gestion intégré de l'eau a augmenté la
consommation d'électricité, parce que les pompes domestiques sont des modèles généralement
moins éconergétique que les pompes commerciales utilisés dans les stations de pompage.
 Consommation
Les choix technologiques pour le traitement d'eau et des eaux usées sont à leur tour
influencés par les politiques environnementales et des stratégies d'approvisionnement en eau. Par
exemple, l'augmentation de l'utilisation des effluents traités - afin de réduire le recours à l'eau
potable exige des processus de traitement avancées, telles que les bioréacteurs à membrane et
osmose inverse. Ces processus sont plus avancés que les procédés classiques à forte intensité
énergétique et exigeraient des services publics à poursuivre leurs efforts pour réduire les émissions
de carbone, afin d'atteindre les objectifs de l’effet de serre tracés par le gouvernement. Utilisez de
l'énergie propre peut aider à compenser ces augmentations des émissions.
Les modifications des structures de prix dans les industries de l'eau et de l'électricité peuvent
influencer les habitudes de consommation des utilisateurs finaux. Par rapport aux prix
internationaux, prix de l'eau et de l'électricité en Algérie ont été historiquement très bas. Dans le
cas de l'eau, les prix ont été liés à la taille ou la valeur des propriétés. Les récentes réformes ont
introduit la tarification volumétrique qui - à un niveau d'élasticité des prix - est susceptible de
réduire la consommation d'eau et d'électricité. Programmes de gestion de la demande et des
programmes d'efficacité mis en œuvre dans les deux industries auront un effet similaire. Comme
mentionné précédemment, le concept de l'efficacité a été introduit dans l'industrie de l'énergie
après les chocs pétroliers dans les années 70 et a ensuite été adopté par l'industrie de l'eau.
109
Chapitre 4
L'évolution historique du lien eau-énergie en Algérie
4.6. Conclusion
Les industries de l'eau et de l'électricité sont historiquement liées. Chacun a joué un rôle
crucial pour le développement de l'autre et pour l'économie algérienne.
En résumé, on peut observer ce qui suit:

Les différentes dimensions du lien n’agissent pas dans l'isolement, mais plutôt
l'évolution du lien est influencée par leur interaction. C’est particulièrement le cas
des dimensions technologique, politique, économique et sociale. L’Algérie a
poursuivi après l’indépendance sa forte affinité avec la France et cette affinité
culturelle a également apparu dans les industries à la fois de l'eau et de l'électricité,
qui ont adopté les technologies françaises et comptaient beaucoup sur l'expertise
des ingénieurs français. Au début des années 2000, l'Algérie avait commencé à
regarder vers les États-Unis. La plupart des réformes microéconomiques récentes
dans les industries de l'eau et de l'électricité se sont inspirés de la philosophie
américaine dans les années 80.

Les politiques de prix des deux industries ont suivi des tendances similaires.

Chaque industrie a facilité le développement et l'expansion de l'autre, en particulier
dans les trois premières périodes: l'eau était critique pour la puissance de la vapeur;
l'électricité a facilité le transport de l'eau et donc a contribué à l'expansion des
réseaux d'approvisionnement en eau et d'assainissement. L'industrie de l'eau a
adopté de nombreuses idées qui ont été développées d'abord dans les industries de
l'électricité, tels que les techniques de forage de puits et la notion de «l'efficacité».

L'expansion des deux industries a des liens politiques forts. Dans le cas de
l'industrie de l'électricité, la production de Gaz est devenue la technologie de choix,
à cause des réserves abondantes du gaz en Algérie.
110
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
5.1. Introduction
Les études du lien eau-énergie existantes examinés dans le chapitre 2 offrent des
informations utiles sur la nature du lien (voir la section 2.5). Cependant, ces études ne modélisent
pas complètement les liens entre les deux industries de l'eau et de l'électricité et elles ne
représentent pas les interactions entre les deux industries et l'économie en général. Le but de ce
chapitre est d'étudier empiriquement ces liens pour l’Algérie. Cette investigation empirique
complète l'analyse historique du chapitre 4, en offrant des connaissances supplémentaires.
L'enquête est basée en partie sur le développement des modèles d'entrées-sorties de l'eau et
de l'énergie pour les années 2000 et 2011 et le calcul des élasticités des prix pour cinq périodes de
temps entre 2000-2001 et 2011-12. Ces deux méthodes décrites en détail dans les sections 3.5 et
3.6 - fourniront des informations utiles et complémentaires sur les liens entre l'eau, l'électricité et
les autres secteurs en Algérie.
L'enquête est divisée en deux chapitres, ce chapitre comprend la première partie.
La section 5.2 présente un aperçu sur l'économie Algérienne en examinant les liens entre les
secteurs et décrivant certains changements structurels qui se sont produits dans le passé. Cette
section identifie également les secteurs clés qui stimulent la croissance économique et décrit le
rôle des industries de l'eau et de l'électricité dans l'économie.
La section 5.3 quantifie les intensités directes et totales de l’eau pour les secteurs de
l'énergie. Elle compare également les intensités de l'eau pour les secteurs de l'électricité à des
rapports récemment publiés.
De même, la section 5.4 quantifie les intensités énergétiques directes et totales pour les
secteurs de l'eau et compare les résultats avec d'autres données publiées.
Le chapitre 6 comprend la deuxième partie de l'enquête empirique. Il met l'accent sur
l'interaction entre l'eau et l'énergie dans les 19 secteurs de l'économie Algérienne, qui peuvent être
englobés dans les six grands groupes sectoriels suivants: l'agriculture, l'exploitation minière, la
fabrication, la construction, les transports et les services.
Comme détaillé dans le chapitre 2, les liens entre l'eau et l'énergie vont au-delà des limites
des industries elles-mêmes. Le chapitre 6 vise donc à identifier les principales interactions entre
110
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
l'eau et l'énergie au sein de ces autres secteurs. Les paragraphes d'introduction du chapitre 6
fournissent une description plus détaillée de sa structure.
5.2 Explorer les liens sectoriels dans l'économie Algérienne
Afin d'obtenir une appréciation plus profonde des liens entre l'eau, l'énergie et l'économie au
sens large, il est d'abord nécessaire de comprendre la structure de l'économie et d'identifier le rôle
des différents secteurs à l'intérieur. Ces rôles peuvent être identifiés en utilisant l'analyse de
liaison, qui est basée sur les modèles monétaires de Leontief et Ghosh. L'analyse de liaison
identifie la mesure dans laquelle un secteur stimule la production économique par la
consommation des produits des autres secteurs et la mesure dans laquelle les sorties d'un secteur
sont utilisés comme des entées par d'autres secteurs. Ces relations sont appelées liens en amont et
en aval respectivement. L’ensemble des liens en amont et en aval identifiés les secteurs clés qui
stimulent la croissance dans une économie donnée et offrent un aperçu des rôles des différents
secteurs. La section 3.5 présente une description théorique de l'analyse de liaison et les équations
utilisées pour calculer l'arrière (Uj) et l'attaquant (Ui) des indices de liaison et les coefficients de
variation (COV). Un point important à noter est que les liens sont basés sur les interactions entre
les secteurs de production et donc ne considèrent pas le recours à des catégories d'entrées
primaires, tels que le travail, l'eau extraite directement à partir de l'environnement, les
importations d'énergie et les sources d'énergie primaire.
Le tableau 5-1 répertorie les liaisons amonts et avales et les COVs correspondants des
secteurs à la fois pour les années 2000 et 2011. Les résultats sont également présentés dans la
figure 5-1, qui montre le nombre de secteurs à forts liens en amont et/ou en aval et les grands
groupes sectoriels auxquels ils appartiennent. Il ya trois autres grands groupes sectoriels, en plus
des six précédemment cités: électricité, eau et gaz. Les chiffres entre parenthèses dans la figure
5-1 indiquent le nombre de secteurs qui ont des liens supérieures à un et dont la valeur COV est
relativement élevé (qui est au-dessus de la moyenne). Les liens entre ces secteurs et l'économie ne
sont pas réparties uniformément, par conséquent ces secteurs ne sont pas pris en compte lors de
l’identification des secteurs clés. Les sections qui suivent examinent les résultats pour les secteurs
de l'électricité, de l'eau et enfin des autres grands groupes sectoriels. Les liens sont également
comparés avec les tendances structurelles des principaux groupes sectoriels.
111
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
-HYD
-IAA
-FCC
-BPL
-ID
-TG
-TV
-
-BTPH(2)
-TC
Forts
liens en
amont
-FMC
-IAA
-BPL
-TC
-TG
-TV
-GAZ
-EIR
-HYD
-BTPH(2)
-FCC
-ID
-HCR
-FMC
-GAZ
-EIR
-DSL
-HYDRO
Secteurs
Clés
Forts
liens en
aval
2000
-STBP
-CC
-DSL
-ER
Forts
liens en
amont
Secteurs
Clés
Forts
liens en
aval
2011
Figure 5-1 Répartition des secteurs à forts liens en amont et / ou en aval
Source : Dérivé des modèles monétaires de Leontief et de Ghosh comme décrit dans la section 3.5
112
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
Tableau 5-1 Les liens sectoriels en amont et en aval pour les années 2000 et 2011
Secteur
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
2000
Liens en amont (Uj)
Uj CoV
AG
Agriculture, sylviculture, pêche
0.78 4.60
HYD
Hydrocarbures
1.09 3.96
STBP
Services et Travx. Pub. Pétrolier
0.93 3.70
MC
Mines et carrières
0.78 3.38
ISMMEE ISMMEE
0.98 4.09
FMC
Fabrication Matériaux de Construction 0.99 4.01
BTPH
BTPH
1.00 4.98
CPC
Chimie, Plastiques, Caoutchouc
0.77 3.32
IAA
Industries Agro-alimentaires
1.18 3.78
TCB
Textiles, confection, bonnèterie
0.87 3.36
FCC
Fabrication de Cuirs et Chaussures
1.28 3.71
BPL
Bois, Papiers et lièges
1.05 3.35
ID
Industries diverses
1.71 3.67
TC
Transport et communications
1.04 3.68
HCR
Hôtels –café- restaurants
0.98 3.01
SFE
Services fournis aux entreprises
0.99 4.05
SFM
Services fournis aux ménages
0.82 3.97
Liens en aval (Ui)
Ui CoV
0.87 3.60
1.06 4.07
0.97 3.26
0.87 5.15
0.73 4.77
1.05 3.30
0.78. 3.07
0.88 2.24
1.17 3.47
0.63 3.16
1.09 3.76
1.20 2.98
1.09 4.03
0.87 3.97
0.75 4.84
0.73 2.92
0.57 2.89
2011
Liens en amont (Uj)
Uj
CoV
0.82 4.24
1.08 3.71
0.93 3.42
0.82 3.43
0.93 4.07
1.06 3.91
1.10 4.92
0.76 4.99
1.12 4.13
0.84 3.66
1.18 3.80
1.17 3.32
1.62 4.03
1.13 4.40
1.09 3.50
0.99 3.39
0.78 3.72
Liens en aval (Ui)
Ui
CoV
0.84 3.82
0.95 3.99
1.05 3.62
0.84 4.85
0.76 4.57
1.17 3.29
0.62 2.87
0.82 2.30
1.04 3.73
0.60 3.60
0.99 4.14
1.15 3.05
0.86 4.44
1.10 4.10
0.81 4.39
0.78 2.90
0.59 2.84
Légende
Forts liens en amont
Forts liens en aval
Source: Dérivé des modèles monétaires de Leontief et de Ghosh comme décrit dans la section 3.5
113
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
Tableau 5-1 Les liens sectoriels en amont et en aval pour les années 2000 et 2011 (suite)
Secteur
18
TG
19
TV
20
CC
21
DSL
22
HYDRO
23
ER
24
GAZ
25
EIR
26
EPOT
27
ASS
Moyenne
Electricité (Turbine à gaz)
Electricité (Turbine à vapeur)
Electricité (Cycle combiné)
Diesel
Hydroélectricité
autres énergies renouvelables
Fourniture de gaz en détail
Eau (Irrigation)
Eau (Potable)
Assainissement
2000
Liens en amont (Uj)
Uj CoV
1.71 3.53
1.12 4.95
Liens en aval (Ui)
Ui CoV
1.64 2.89
1.15 3.06
0.66 5.37
0.74 4.82
1.11
1.18
2.79
2.65
0.68
0.76
0.74
0.74
1.41
1.82
0.82
0.57
3.26
3.73
5.37
4.10
3.55
3.82
4.67
4.79
3.58
4.02
2011
Liens en amont (Uj)
Uj
CoV
1.68 5.40
1.37 3.00
0.79 4.37
0.80 4.33
0.80 4.33
0.98 3.81
0.98 2.90
1.98 3.59
0.94 3.70
0.94 3.17
3.93
Liens en aval (Ui)
Ui
CoV
1.41 2.35
1.18 2.87
1.28 2.79
1.15 2.80
0.79 2.73
1.43 2.36
1.43 3.24
1.85 3.72
0.85 5.48
0.58 5.18
3.49
Légende
Forts liens en amont
Forts liens en aval
Source: Dérivé des modèles monétaires de Leontief et de Ghosh comme décrit dans la section 3.5
114
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
5.2.1 Les secteurs de l'électricité
Comme précédemment mentionné dans le chapitre 3, l'industrie de l'électricité est
représentée par six secteurs: turbine à gaz (GT), turbine à vapeur (TV), à cycle combiné (CC 2011
seulement), Diesel (DSL), l'hydroélectricité (HYDRO) et les énergies renouvelables (ER).
Dans l'interprétation des résultats d'analyse de liaison, il est important de considérer la part
de la production des différents secteurs de l'électricité, comme indiqué dans le tableau 5-2. Par
exemple, le secteur de la TG génère environ 45 et 50 pour cent de l'électricité en 2011 et 2013,
respectivement et par conséquent, les résultats de liaison pour ce secteur aurait des implications
plus larges, par rapport aux autres secteurs de l'électricité. La forte dépendance au gaz reflète
l'abondante réserve de gaz en Algérie.
Tableau 5-2 Le mix de production d’électricité en Algérie (en%) [56]
Electricity sector
Gas turbine (GT)
Turbine à vapeur (TV)
Combined cycle (CC)
Hydroélectricité(HYDRO)
Diesel (DSL)
Other renewables (ER)
2000
54.9
42,3
00
1,5
1,3
00
2011
45,1
19,8
32,1
0,8
0,9
1,3
Les résultats de l'analyse de liaison confirment que l'électricité est une industrie
d'infrastructure importante dans l'économie Algérienne. Tous les secteurs de l'électricité présentent
des forts liens en aval dans les deux années, ce qui indique que l'électricité est largement utilisée
par d'autres secteurs. Parmi les secteurs de l'électricité, La TG mesure les liens en aval les plus
élevés en 2000 (1,64) et en 2011 (1,4). Une proportion importante de l'électricité produite dans ce
secteur est utilisée dans le secteur IAA. Les valeurs élevées de CoV du secteur TV dans les deux
années indiquent que l’électricité produite par ce secteur est mal répartie sur les autres secteurs de
l'économie.
En 2000, HYDRO (0,74) et DSL (0,66) ont mesuré des liens moins forts en amont. Ces deux
secteurs ont généré moins de 2.8 pour cent de l'électricité Algérienne. En 2011, GT (1,68) et TV
(1.37) ont mesuré des liens forts en amont et ont été considérés comme des secteurs clés.
Contrairement à d'autres secteurs de l'électricité, Les TG proviennent la plupart de ses besoins en
115
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
eau du secteur de l'eau potable (EPOT), plutôt que directement de l'environnement. Cela
permettrait de renforcer sa connexion avec les secteurs de production de l'économie et compte
pour ses forts liens en amont par rapport à la plupart des autres secteurs de l'électricité.
En général, les liens en amont ont été plus faibles en comparaison avec les liens
correspondants en aval. La plupart des entrées utilisées par les secteurs de l'électricité serait à
partir des autres secteurs énergétiques - telles que les puits de gaz - et donc les secteurs de
l'électricité comptent relativement moins sur les sorties des autres secteurs (hors énergie) de
production.
5.2.2 Les secteurs de l'eau
L'industrie de l'eau dans les modèles d'entrée-sortie comprend trois secteurs: Irrigation
(EIR), l’eau potable (EPOT) et de l'assainissement (ASS). Les résultats pour EIR étaient plus
élevés par rapport à EPOT et ASS. Par exemple, ses liens en amont pour les années 2000 et 2011
étaient de 0,76 et 1,98, respectivement, par conséquent, elle présentait une liaison en amont forte
en 2001. Les liens en amont sont relativement plus faibles pour EPOT (0,74 en 2000 et 0,94 en
2011) et ASS (0,74 en 2000 et 0,94 en 2011).
Une explication possible est que EIR peut être plus dépendantes des secteurs de production
au sein de la table inter-industrie. En comparaison à EPOT et ASS qui comptent davantage sur les
entrées primaires - comme l'eau brute (dans le cas d’EPOT), donc leurs liens en amont avec les
autres secteurs de production sont moindres. Toutefois, pour les trois secteurs, les liens en amont
ont augmenté de force entre les deux périodes. Il semble que les secteurs de l'eau compte de plus
en plus sur les sorties des autres secteurs de production. Comme avec les secteurs de l'électricité,
une explication possible est que les secteurs comptaient moins sur les entrées primaires. Cela
aurait été provoqué par les réformes de l'industrie qui ont augmenté les effectifs dans le cadre des
efforts visant à augmenter la production.
En termes de liens en aval, EIR a eu le même lien fort de 1,82 dans les deux années. L’EIR
donc émerge comme l'un des six secteurs clés en 2011. Les bons résultats sont un indicateur
d'importance de l'irrigation pour l'agriculture, qui devient un secteur primaire important pour
l’Algérie. L’agriculture alimente à son tour certains secteurs manufacturiers, tels que IAA et TCB.
En 2000 et 2011, les liens en aval ont été relativement plus forts pour EPOT (0,82 et 0,85,
respectivement) que ASS (0,57 et 0,58, respectivement). Cela indique que les sorties de EPOT
116
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
ont été largement consommés dans l'économie, par rapport à ASS. Cela reflète également
l'utilisation limitée des effluents traités - une sortie du secteur de ASS - par d'autres secteurs de
l'économie au cours des deux périodes.
5.2.3 Autres secteurs de production
Les secteurs de production restants sont représentés par les grands groupes sectoriels
suivants: Agriculture, exploitation minière, fabrication, construction, Gaz et Services. Les liens
discutés dans ce chapitre font partie de l'analyse des implications de la nature du lien sur
l'économie en général et complètent les intensités et les élasticités présentées au chapitre 6. La
Figure 5-2 illustre les changements d'ordre général de l’économie Algérienne et fournit plus de
contexte de discussion sur les liens en Algérie.
100%
90%
80%
70%
60%
MINE
50%
AGRI
40%
SERVICE
30%
FABRICATION
20%
10%
0%
Figure 5-2 Les changements de l'économie algérienne (2000 à 2013) Source: Office nationale
des statistiques (ONS)

Agriculture
L'agriculture est un secteur global qui intègre plusieurs activités, la sylviculture et pêche
agricoles. En 2000 et 2011, le secteur a enregistré
des liens en amont de 0,78 et 0,82
respectivement, ce qui veut dire que le secteur a une influence inferieure à la moyenne sur la
stimulation de l'activité de production dans l'économie. En revanche, les liens en aval étaient de
117
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
(0,87) pour 2000 et de (0,84) pour 2011.Alors que l'agriculture est un secteur primaire important
pour l'économie algérienne, les sorties de ce secteur ne sont pas suffisamment utilisés comme
intrants par d’autres secteurs de fabrication, tel que l’industrie agro-alimentaires (IAA), Textile,
confection, bonnèterie (TCB), Cuir et Chaussures (FCC) et Bois Papier et lièges (BPL). Cela
explique la faiblesse des liens en aval par rapport à la moyenne globale.
 Exploitation minière
Il ya deux secteurs miniers dans le modèle d'entrée-sortie de l’ONS, qui représentent les
mines (Mines et carrières) et Hydrocarbures (HYD). Le modèle prend en compte les secteurs du
Hydrocarbures, parce que l’Algérie est un pays exportateur des Hydrocarbures. Alors que,
normalement ces ressources doivent être comptabilisées dans la section des entrées primaires des
modèles d'entrée-sortie.
Sur les deux secteurs, il est constaté que les mines et carrière (MC) avaient les plus faibles
liens en amont (0,78 en 2000 et 0,82 en 2011) et en aval de (0,87 en 2000 et 0,84 en 2011) par
rapport aux liens HYD. Une explication possible est que les résultats de ce secteur sont en grande
partie exportés. Les usages domestiques se concentrent sur quelques activités économiques, telles
que la sidérurgie, représentés par le secteur des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques,
électriques et électroniques (ISMMEE). Les sorties des Mines ne sont donc pas très dispersées. En
outre, ce secteur n’a porte pas d’apports à d'autres secteurs, mais tire plutôt du gaz et du pétrole
brut, qui représente la relative faiblesse des liens en amont pour les deux années.
En revanche, l'HYD présente de forts liens en amont en 2000 et 2011 (1,09 et 1,08,
respectivement) et un lien fort en aval pour l’année de 2000 (1,06). Il a donc émergé comme l'un
des secteurs clés en 2000. Une diminution de son lien aval en 2011 (0,95) qui peut être attribuée à
la croissance des exportations. Cela permettrait de réduire le pourcentage de la production du
secteur qui est utilisé comme intrants par les autres secteurs de l'économie Algérienne.
 Fabrication
Les secteurs de fabrication comprennent 09 secteurs. Ces secteurs représentaient environ 16
pour cent du PIB de l’Algérie en 2011 [53]. Le secteur manufacturier a considérablement
augmenté depuis le milieu des années 2000 à aujourd'hui. La contribution de ce groupe sectoriel à
118
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
la production économique est en augmentation, à cause des taux de croissance relativement
stables des autres groupes sectoriels, tels que les services et l’agriculture (voir la figure 5-2).
Plusieurs raisons peuvent être derrière cette augmentation. Tout d'abord, il ya eu une
augmentation des prix de fabrication par rapport à d'autres biens et services. Deuxièmement, il ya
eu une tendance croissante à la fabrication locale, telles que le montage des équipements de
l'information, la communication et la technologie (TIC). Troisièmement, la productivité du travail
aurait augmenté pour les secteurs de la fabrication, ce qui a entraîné plus d'emplois pour produire
plus.
Pour une Analyse approfondie cette augmentation doit être mise en lumière. Le secteur de
fabrication se divise en trois ensembles. La première série de secteurs – ISMMEE, matériaux de
construction (MC), les industries Agro-alimentaires (IAA) et Bois, Papier et liège (BPL), sont
fortement liées aux ressources naturelles et compte pour une grande part de la croissante des
secteurs de la fabrication. Cette part a augmenté de 60 pour cent en 2000 à près de 62 pour cent en
2011 [53]. Les secteurs IAA et FCC ont présentés de forts liens en amont dans les deux années
(1,18/1,12 et 1,28/1,18, respectivement), ce qui suppose que les deux secteurs ont un effet
supérieur à la moyenne de stimuler l'activité économique. En revanche, le secteur BPL présentait
des liens forts en amont dans les deux années (1,05 et 1,17), donc ses sorties sont censées être
largement dispersés dans l'économie.
Une deuxième série de secteurs manufacturiers se rapportent à celles qui nécessitent un
degré plus élevé de compétences ou de recherche et développement. Ces secteurs - qui
comprennent Chimie, Plastiques, Caoutchouc (CPC) et une partie des Industries diverses (ID) -ont
également augmenté leur contribution à la production économique en Algérie, passant de 14 pour
cent à 22 pour cent entre 2000 et 2011 [53]. Les liens en amont pour le secteur de la CPC ont été
faibles en 2000 (0,77) et 2011 (0,76), ce secteur repose lourdement sur les le pétrole brut. En
revanche, ses liens en aval étaient forts en 2000 (1,31) et 2011 (1,44), cette augmentation entre les
deux périodes reflète la forte dépendance de l'économie sur le carburant du pétrole. Le secteur des
ID présentait des liens forts en amont en 2000 (1,71) et 2011 (1,62) et une forte liaison en amont
en 2000 (1,09).
Une troisième série de secteurs manufacturiers se réfère à ceux qui produisent des biens
moins complexes, tels que (TCB) Textiles, confection, bonnèterie. Ce secteur a été confronté à
une forte concurrence des importations en provenance de pays où les salaires sont plus faibles
119
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
(Chine, Turquie et Syrie avant 2011) et donc sa contribution à la production économique a
généralement diminué. Cette tendance explique la faiblesse des liens en amont et en aval pour
TCB dans les deux années.
 Fourniture de gaz en détail
Les liens en aval du secteur Fourniture de gaz en détail (GAZ) étaient relativement plus forts
que les liens en amont. Par exemple, en 2000, le secteur du gaz présentait des liens forts en amont
de 1,41 et 1,43, respectivement, qui sont une indication de l'importance des secteurs de l'énergie
pour la production économique. En revanche, les liens en amont pour ces deux périodes étaient de
0,68 et 0,98, respectivement.

Construction
La construction est représentée par un secteur (BTPH) dans le modèle d'entrées-sorties de
l’ONS. Au cours des trois dernières décennies, ce secteur a connu une croissance économique
lente et a diminué en importance relative par rapport à d'autres secteurs, tels que les secteurs des
services. En termes de liens, le BTPH a présenté de forts liens en amont en 2000 (1,00) et 2011
(1,10), ce qui reflète la nature des matériaux à forte intensité de ce secteur et de sa dépendance à
l'égard de la production manufacturière. Au même temps, il a présenté des liens en aval faibles de
0,78 en 2000 et 0,62 en 2011, ce qui reflète la diminution de sa contribution à l'économie.

Transport
Le Transport est représenté par le secteur du Transport et communications (TC). Ce secteur
a eu l'une des croissances les plus rapides dans l'économie Algérienne au cours de la dernière
décennie [54]. Il a enregistré de solides liens en amont en 2000 (1,04) et 2011 (1,13). Ce secteur a
également mesuré une liaison en aval forte en 2011 (1,10), donc il émerge comme l'un des
secteurs clés au cours de cette période.
 Services
Les services de groupe sectoriel comprennent quatre secteurs dans les modèles d'entréesortie d’ONS: Services et Travx. Pub. Pétrolier (STBP), Hôtels –café- restaurants (HCR), Services
fournis aux entreprises (SFE) et les Services fournis aux ménages (SFM). La contribution des
secteurs des services a augmenté au cours de la dernière décennie. Parmi les raisons de cette
120
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
augmentation l’augmentation de la sous-traitance par les secteurs de fabrication, l'introduction de
nouveaux produits et services tels que les TIC qui nécessitent également des connaissances
spécialisées.
La tendance à la contribution croissante des secteurs des services à la production
économique Algérienne devrait être mise en lumière pour plus de précision.
Les secteurs des services se divisent en trois ensembles.
Le premier ensemble comprend des secteurs à forte croissance, tels que STBP et SFM. Le
secteur STBP a augmenté le plus rapide parmi les services, à un taux d'environ 35 pour cent par
an à partir de 2000 à 2011 [53]. Alors que les liens en amont pour ce secteur étaient en dessous
d'un pour les deux années (0,93), les liens en aval ont augmenté de 0,97 en 2000 à 1,05 en 2011.
Cela reflète la forte croissance dans ce secteur et l'augmentation de la dépendance à l'égard de sa
production par d'autres secteurs. Malgré le taux de croissance élevé du secteur SFM, les liens en
amont et en aval étaient en dessous de un pour les deux années (0,82 / 0,57 pour 2000 et 0,78 /
0,59 pour 2011). Une explication possible est que ce secteur fournit principalement des services
aux ménages, qui sont considérés comme une catégorie des secteurs finaux dans les modèles
d'entrée-sortie, plutôt que des secteurs de production.
La deuxième série de secteurs comprennent SFE (Service fourni aux entreprises). Les liens
en amont se rapprochaient de un dans les deux années (0,99). Les liens en aval étaient également
au-dessous de un en 2000 (0,73) et 2011 (0,78).
La troisième série de secteurs comprennent ceux qui a augmenté lentement au cours de la
dernière décennie, qui comprennent les Hôtels –cafés- restaurants (HCR). Malgré cette tendance,
l'amont (0,98 / 1,09) et aval (0,75 / 0,81) les liens pour HCR ont augmenté entre les deux périodes
et il a été considéré comme ayant un lien étroit en amont en 2011. Ce secteur est étroitement lié
avec les secteurs de fabrication, qui explique les liens en amont élevés. Comme beaucoup d'autres
secteurs de services, la faiblesse des liens pourrait être attribué au fait qu'une proportion
importante de sa production – (Services) est utilisée directement par les secteurs finaux tels que les
ménages. En général, les liens en amont et en aval pour les secteurs des services sont stables entre
2000 et 2011, qui complètent la tendance inverse observée dans les résultats pour les secteurs de
fabrication. Les résultats renforcent la tendance signalée vers une économie de fabrication. En
outre, les liens en amont étaient relativement plus élevés que les liens en aval pour les secteurs de
121
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
services. Une explication possible est que les ménages consomment plus de sorties que les
secteurs de services.
5.2.4 Analyses
Les liens reflètent le rôle des différents secteurs dans une économie. Au fil du temps, ces
rôles sont susceptibles de changer dans la mesure où la demande pour diverses sorties change et la
structure de l'économie évolue. Une compréhension des tendances et des liens existants est utile
pour apprécier plus profondément les interactions de l'eau et de l'énergie avec les autres secteurs et
leurs impacts sur l'économie en général. Pour cette raison, cette recherche a quantifié les liens en
amont et en aval pour tous les secteurs de production dans l'économie Algérienne pour les deux
années 2000 et 2011. Les résultats de cette analyse sont résumés dans ce qui suit :

L'eau et l'électricité sont fondamentales pour l'économie et il n’est donc pas surprenant
qu'un nombre significatif de secteurs présentaient des liens forts avec l'eau et l'électricité,
ou les deux ont été considérés comme des secteurs clés dans les deux années d’analyse. En
plus, il semble que les changements suite aux réformes ont fait augmenté la proportion
dans laquelle ces secteurs comptent sur les sorties des autres secteurs.

Les secteurs de fabrication présentent généralement de forts liens en aval et en amont et
ont compris une proportion importante des secteurs clés en 2000 et ces liens ont été
renforcés en 2011. Ces résultats reflètent l’augmentation générale du rôle des secteurs de
fabrication en Algérie, à cause des taux de croissance relativement stables des autres
secteurs, tels que les secteurs des services de l'économie Algérienne. Cette hausse est
également attribuable à la demande accrue de produits qui a accompagné la croissance du
revenu et de la prospérité en Algérie. Ce déclin relatif n’est pas uniforme dans tous les
secteurs de fabrication, par conséquent, les résultats spécifiques d'analyse de liaison
doivent être mise en lumière: les secteurs qui sont fortement reliés aux ressources
naturelles ont fortement augmenté et les secteurs qui nécessitent un degré plus élevé de
compétence ont aussi contribué à la production économique.

La contribution des secteurs des services a été stable au cours de la dernière décennie,
pour les raisons indiquées ci-dessus. Comme pour les secteurs de fabrication, la croissance
dans les services n’est pas uniforme dans tous les secteurs et par conséquent un examen
plus approfondi des tendances est nécessaire pour analyser les résultats de liaison.
122
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
Les sections restantes mettent l'accent sur les interactions entre l'eau et l'énergie.
5.3 Les besoins de l'eau pour les secteurs de l'énergie
En reconnaissance de l'importance croissante de ce lien, le but de cette section est d'analyser
les besoins directs et indirects de l'eau pour les secteurs de l'énergie dans l'économie Algérienne,
en utilisant les modèles hybrides de Leontief. Comme décrit dans la section 3.5.3, les besoins
représentent la quantité d'eau nécessaire pour satisfaire une augmentation d'une unité de la
demande finale d'énergie.
Les secteurs de l'énergie se rapportent aux secteurs de l'électricité. Cette section est
structurée comme suit :
La section 5.3.1 présente les résultats empiriques pour les secteurs de l'énergie pour les deux
années.
La section 5.3.2 compare les résultats pour les secteurs de l'électricité avec deux rapports externes,
afin de fournir une validation supplémentaire pour les résultats et les modèles d'entrée-sortie
développés pour cette recherche.
La section 5.3.3 examine certains résultats pour l’Algérie afin de permettre la modélisation des
scénarios énergétiques futurs.
5.3.1 Les résultats empiriques
Les tableaux 5-3 et 5-4 résument les résultats des modèles pour 2000 et 2011. Les tableaux
montrent les besoins directs et indirects d’eau pour les secteurs de l'électricité, ainsi que la
répartition en pourcentage du total des besoins directs et indirects. Comme indiqué précédemment
dans la section 3.5, l'eau est fournie par les trois secteurs de l'eau : Le secteur d’eau d’Irrigation
(EIR), le secteur d’eau potable (EPOT) et le secteur d’assainissement (ASS).
Des tableaux 5-3 et 5-4, on peut tirer que les besoins totaux en eau offrent une meilleure
indication de la demande en eau des secteurs de l'énergie, parce qu'ils englobent les besoins
indirects. Cette composante indirecte des autres secteurs, qui est consommé dans le cadre des
activités d'exploitation et d'entretien. Une estimation basée sur la demande directe ne reflétera pas
la véritable demande en eau des secteurs de l'énergie. En outre, le total des besoins en eau offrent
123
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
une estimation plus précise de la demande d'eau par rapport au total des besoins en EIR et EPOT.
(Voir la section 3.5.3 pour une explication plus détaillée).
Tableau 5-3 Les besoins d'eau directs et indirects pour les secteurs de l'énergie en 2000
(ML/PJ)
Secteur de production d’eau
EIR
EPOT
Direct
ASS
Secteurs d’électricité
Direct
Indirect
TG
-
3.67(100%) 4.2(20%)
20.7(80%) -
0.32(100%)
TV
-
3.99(100%) 4.58(22%) 23.8(78%) -
0.78(100%)
CC
-
00
-
00
HYDRO
-
0.43(100%) 0.92(79%) 0.71(21%) -
00
DSL
-
0.08(100%) 0.15(82%) 0.11(18%) -
0.04(100%)
ER
-
00
00
00
00
Indirect
00
00
Direct
-
Indirect
Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief tel qu’il est décrit dans la section 3.5
Tableau 5-4 Les besoins d'eau directe et indirecte pour les secteurs de l'énergie en 2011
(ML/PJ)
Secteur de production d’eau
EIR
EPOT
Direct
ASS
Secteurs d’électricité
Direct
Indirect
Indirect
Direct
Indirect
TG
-
7.87(100%) 3.39(08%) 43.24(92%) -
0.27(100%)
TV
-
8.99(100%) 4.58(23%) 23.88(77%) -
0.78(100%)
CC
-
5.84(100%) 3.25(15%) 18.89(85%) -
0.87(100%)
HYDRO
-
0.34(100%) 1.52(72%) 0.89(28%)
-
00
DSL
-
0.07(100%) 0.11(87%) 0.17(13%)
-
0.06(100%)
ER
-
10.2(100%) 6.78(78%) 2.78(22%)
-
0.80(100%)
Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief tel qu’il a été décrit dans la section 3.5
Sur la base des résultats de 2000, on a observé que:
124
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)

Le besoin total d'eau brute pour le secteur HYDRO était parmi les plus bas dans les
secteurs de l'électricité, parce que ce secteur ne nécessite pas d'eau pour le refroidissement,
contrairement au secteur des turbines à vapeur (TV).

Le secteur de TV a enregistré les besoins les plus élevés au total par rapport à tous les
autres secteurs de l'énergie pour EPOT (23.8 ML/PJ), ASS (0.78 ML/PJ). Les besoins
d'eau peuvent être attribués à la consommation de l'eau douce dans les centrales
électriques, qui ont été construites dans les années 1970 et 1980. À l'époque, il y avait peu
de considération accordée aux conséquences de la consommation d'eau douce, parce que la
sécheresse ne posait pas de menace. Les progrès technologiques de génération et de
transport à longue distance ont permis le développement des centrales intérieures loin des
centres de consommation, le long de la côte.

Il ne y’a pas un grand écart entre les besoins d'eau pour le secteur de la TV et l'utilisateur
de l'eau de consommation du deuxième rang, le secteur de la turbine à gaz (TG) pour
EPOT (20.7 ML/PJ), ASS (0.32 ML/PJ).

Les besoins d'eau pour le secteur de cycle combiné (CC) ont été nuls car la technologie du
cycle combiné est récente en Algérie. Similaire au secteur (ER), donc ces secteurs ne font
pas partie de la composition de la production dans le modèle de 2000.
En 2011, les résultats indiquent que:

Similaire au 2000, le secteur TV a enregistré 8.99 ML/PJ, l'écart entre les deux résultats
pourrait refléter une amélioration de la collecte des données et des techniques d'estimation
utilisées par l’office algérien des statistiques (ONS).

Le secteur de la Turbine à cycle combiné (CC) présentait des valeurs en EPOT plus au
moins élevées en 2011 (18.89 ML/PJ). Les centrales représentées par ce secteur se trouvent
un peu partout dans le pays, le plaçant en concurrence directe avec d'autres usagers de l'eau
potable. L’alternative de l'eau recyclée s’impose.

En 2011, la production d'électricité a commencé à investir dans les énergies renouvelables,
en vue de l'objectif énergétique renouvelable national obligatoire de 40% en 2030.

Comme pour les autres secteurs, les besoins d'eau pour le secteur de la TG ont augmenté
sensiblement en 2011. L'essentiel de cette augmentation peut être attribuée à la
consommation indirecte, de l'eau incorporée dans les résultats des autres secteurs de
production. Le besoin en EPOT direct est de (3,39 ML/PJ) qui comprend seulement 8 pour
125
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
cent de ses besoins. Une explication possible des différences entre les deux années est
l'amélioration de la qualité des données recueillies par l'ONS.
5.3.2 Comparaison avec d'autres rapports
Cette section compare les résultats de 2000 et 2011 avec deux rapports externes de Sonelgaz
[54,55] qui permettent de quantifier la consommation d'eau douce dans le secteur de l'électricité.
Cette comparaison va nous aider à évaluer la validité des résultats et des modèles d'entrée-sortie
développés pour cette recherche. Le tableau 5-5 présente les résultats en ML/GWh (équivalent de
L/kWh), pour les secteurs de l'électricité qui sont communs avec cette recherche.
Tableau 5-5 Comparaison des besoins de l'eau pour certains secteurs de l'électricité
(ML/GWh)
Secteur/ Technologie
Cette recherche
2000
2011
Sonelgaz
2000
2011
1.11(GRTE)
1.17(DR)
Réseau de transport *
Réseau de distribution*
GAZ
0.34(d),
1.05(d),
GAZ (Eau douce)
0.56(d)
1.72(d)
1.76
1.82
0.58(t)
1.27(t)
CC
N/A
0.99(d),
0.68
0.95
Eolien
00
0.004
1.15(t)
Photovoltaic
00
0.11
Sources: dérivées des modèles hybrides de Leontief et Bilans des centrales de la Sonelgaz (2000,
2011)
Direct (d) est une sommation de l’EPOT directe et eau brute
Le rapport de Sonelgaz présente les résultats d'une analyse du réseau de l'électricité Algérien
pour l’année 2011 [54] qui a estimé - parmi d'autres paramètres environnementaux - l'eau douce
utilisée pour extraire, traiter et transporter le GAZ et de générer, transporté et distribuer
l'électricité. Le rapport présente deux intensités d'eau: 1,11 ML/GWh pour le réseau de transport et
1,17 ML/GWh pour le réseau de distribution. Ces résultats sont similaires à l'intensité totale d'eau
brute de 0,5 ML/GWh pour le secteur de GAZ en 2011. Le secteur de GAZ a généré 45,1 pour
cent de l'électricité Algérienne en 2011 et donc le modèle peut nous offrir une bonne
approximation de l'intensité de l'eau du réseau de distribution Algérien. Les résultats de 2000 de
cette recherche sont nettement inférieurs par rapport au rapport de Sonelgaz. Une explication
126
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
possible, comme indiqué précédemment, est la différence dans la qualité des données collectées de
l'eau pour les deux périodes de temps.
L'intensité de l'eau directe pour le secteur de CC (0,99 ML/GWh) en 2011 était semblable à
l'intensité rapportée par le rapport de Sonelgaz (0,95 ML/GWh). L'intensité totale de l'eau pour le
secteur de CC (1,15 ML/GWh). Les intensités calculées par cette recherche sont relativement plus
élevé, parce que les intensités intègrent l'utilisation indirecte de l'eau douce. Les résultats de cette
recherche offrent donc une meilleure indication de l'eau requise par les différents secteurs de
l'électricité.
Dans cette recherche pour les différentes technologies de production d'énergie renouvelable,
Il est remarquable que les intensités diffèrent considérablement, - les intensités sont plus faibles
par rapport aux secteurs GAZ et CC. Cela fournit un dossier solide pour encourager les
investissements dans les technologies d'énergies renouvelables notamment l’éolien, afin de réduire
la consommation d'eau douce, en plus d'émissions de carbone.
En résumé, les intensités d'eau calculées par rapport au modèle 2011 sont comparables aux
intensités présentées dans les bilans et rapports de Sonelgaz. Le modèle 2011 mis au point par
cette recherche offre donc des avantages distincts par rapport à d’autres rapports existants et
offrirait une base appropriée à partir de laquelle on peut développer des modèles pour explorer les
scénarios futurs de l'eau et de l'énergie pour Algérie.
5.3.3 Analyses
Le secteur (TV) qui fournit une bonne partie de l’électricité de l’Algérie, est également l'un
des plus grands utilisateurs d'eau douce et compte tenu de ses liens étroits avec les autres secteurs
de l'économie, il est susceptible de contribuer de manière significative dans l'eau des autres
secteurs. En outre, les résultats présentés dans les tableaux 5-3 et 5-4 pour le secteur de TV ont
sous-estimé son utilisation de l'eau, car aucune donnée n’était disponible sur la quantité de l'eau de
mer utilisée pour le refroidissement, l'utilisation d'eau douce a été étalée sur toute la quantité de
l'électricité produite par ce secteur. Les besoins en (eau douce) pour la TG présentées dans le
tableau 5-5 offrent une meilleure indication de l'eau réelle utilisée par ce secteur, ou seule l'eau
douce utilisée est considéré.
127
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
Les besoins élevés de l'eau pour le secteur de TV sont les héritages historiques de décisions
d'investissement. Les centrales électriques ont été construites avec peu d'égard accordé pour les
besoins en eau. La sécheresse n’était pas un motif suffisant pour limiter l’installation de ces
centrales. La sécheresse va stimuler les investissements dans les technologies de traitement des
eaux usées de pointe, afin de recycler l'eau dans les centrales électriques.
L'autre utilisateur de l’eau de mer en 2011 est le secteur du cycle combiné (CC) qui
nécessite d'importants volumes d'eau du secteur (EIR). Une alternative possible est de remplacer
l'eau du secteur d’EIR avec l’eau traitée du secteur de ASS. Le coût financier et énergétique du
traitement des eaux usées peut être relativement plus élevé que les procédés de traitement des eaux
normales requises pour fournir l'eau que l'usine utilise actuellement. Il peut, cependant, offrir une
option durable à long terme si l’approvisionnement en eau potable doit être complété par le
dessalement.
Les besoins indirects pour le secteur de la turbine à gaz (TG) sont importants à la fois pour
2000 et 2011. Les centrales à turbines à gaz - en utilisant le gaz naturel comme source de
combustible - sont installés pour satisfaire la demande intermédiaire et de pointe de l’Algérie.
Les impacts de l'utilisation de l'eau des turbines à gaz nécessite une analyse plus
approfondie. Tout d'abord, comme les centrales à cycle combiné, l'utilisation d'eau douce peut être
réduite si les usines sont situées dans les zones côtières. Deuxièmement, le choix de la technologie
devrait également être envisagé. Les modèles d'entrée-sortie développés pour cette recherche
comprennent un secteur de TG (qui représente les centrales à turbine à gaz à cycle ouvert) et un
secteur de CC (qui représentent les centrales à cycle combiné). Les résultats indiquent que les
besoins en eau pour le secteur de la TG sont plus faibles que ceux du secteur de la CC. Cependant,
La technologie de cycle combiné, est plus économique en énergie, en émettant moins de GES (gaz
à effet de serre). Une évaluation des besoins en eau pour les futures centrales à turbine à gaz devra
donc tenir compte de ces facteurs.
Dans cette recherche, le secteur des énergies renouvelables (ER) représente les énergies
renouvelables de l’éolien et du photovoltaïque. Les besoins d'eau présentés dans les tableaux 5-3
et 5-4 peuvent surestimer l'eau utilisée par certaines des technologies relatives aux énergies
renouvelables. L'augmentation de l'utilisation de l'eau en 2011 est largement attribuable au
refroidissement dans les centrales à gaz et au nettoyage des panneaux solaire. Les technologies des
énergies renouvelables ont été initiées dans le modèle de 2011, à cause du début d’utilisation de
128
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
ces technologies en Algérie. Il est recommandé que ces dernières soient détaillées lors de l'analyse
des scénarios futurs de l'eau et de l'énergie.
En résumé, les secteurs de l'électricité ont présenté des liens forts en 2000 et en 2011, ce qui
confirme l'importance de l'électricité pour l'économie Algérienne. L'eau nécessaire pour produire
de l'électricité représente une utilisation indirecte importante pour tous les secteurs économiques.
À cause des différences significatives dans les résultats de l'eau pour les différents secteurs de
l'électricité, les futures décisions d'investissement dans le secteur de l'électricité devraient prendre
en considération les besoins en eau des différentes technologies de production, ainsi que les
possibilités de substitution entre l'électricité et le gaz. La gravité et la durée des sécheresses
récentes et l'incertitude sur la disponibilité des ressources en eau à cause
du changement
climatique renforcent cette recommandation (voir le chapitre 2 pour plus de détails).
En outre, les résultats du modèle 2011 semblent être cohérents avec les données des bilans et
rapports de Sonelgaz.
5.4 Les intensités énergétiques pour les secteurs de l'eau
Comme indiqué dans les chapitres 2 et 4, le changement climatique a motivé les services de
l'eau dans le monde entier à adopter des stratégies de «gestion adaptative» afin de faire face aux
incertitudes et aux défis que le changement climatique présentera. En Algérie, la récente
sécheresse a fourni un nouvel élan à élaborer des stratégies de gestion adaptative et de poursuivre
les sources non-pluviométriques de l'eau, dont certaines viennent à un coût énergétique élevé.
Le but de cette analyse est d'examiner la demande d'énergie de l'industrie de l'eau en
Algérie. Afin de déterminer lequel des secteurs de l'eau sont les plus énergivores et d'évaluer si
cette consommation provient principalement de l'utilisation directe ou indirecte. L'industrie de
l'eau comprend trois secteurs: Irrigation (EIR), Eau potable (EPOT) et de l'assainissement (ASS).
La section 5.4.1 présente les résultats empiriques pour les secteurs de l'eau pour les deux années.
La section 5.4.2 compare les résultats avec d'autres données publiées.
La section 5.4.3 traite l’impact des résultats sur l'industrie de l'eau en Algérie
129
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
5.4.1 Les résultats empiriques
Les tableaux 5-6 et 5-7 listent les besoins énergétiques pour les secteurs de l'eau. Les
tableaux répertorient la quantité d'énergie fournie par les secteurs de production d'énergie dans
l'économie, à savoir le secteur de l'électricité (comme un agrégat de six sous-secteurs de
l'électricité), le secteur du détail d’approvisionnement en gaz. Ces résultats sont utiles pour
déterminer la consommation directe et indirecte d'énergie par les secteurs de l'eau.
Les secteurs de l'énergie eux-mêmes consomment de l'énergie (par exemple, le secteur du
gaz consomme de l'électricité et donc cette consommation d'électricité devrait être intégrée dans
les intensités de gaz pour tous les autres secteurs).
Tableau 5-6 Les besoins énergétiques directs et indirects pour les secteurs de l'eau en 2000
(MJ/ML)
Secteurs de production d’énergie
Electricité
Approvisionnement
Direct
Indirect
Direct
Indirect
en
22.63(80%)
28.35(20%)
- Gaz
4.53(100%)
EIR
124.87(100%)
EPOT 1418.60 (87%) 1634.60(13%) 628.55(73%)
855.23(27%) 201.63(100)
ASS
Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief (section 3.5)
Tableau 5-7 Les besoins énergétiques directs et indirects pour les secteurs de l'eau en 2011
(MJ/ML)
EIR
Secteurs de production d’énergie
Electricité
Approvisionnement
Direct
Indirect
Direct
Indirect
en Gaz
28.75(77%)
37.29(23%)
0.63(7%)
8.82(93%)
EPOT
1392.91(82%)
1696.79(18%) 30.37(9%)
929.26
1241.59
113.36
ASS
Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief (section 3.5)
(75%)
(25%)
(21%)
Les résultats indiquent que:

317.26(91%)
423.07
(79%)
Les besoins directs sont la plus grande part des besoins en électricité pour les secteurs de
l'eau dans les deux ans, allant de 73 pour cent pour ASS à 87 pour cent pour EPOT en
2000. Par conséquent, des réductions significatives de la consommation d'énergie peuvent
130
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
être obtenues en se concentrant sur les besoins directs en électricité dans les secteurs de
l'eau. L’adoption des technologies de traitement à forte intensité énergétique, afin de lutter
contre la sécheresse (telles que le dessalement et le traitement des eaux usées) serviront à
renforcer l'importance de ce lien dans le futur (voir la section 4.4.1). Dans le contexte du
changement climatique, il est essentiel que l'industrie de l'eau utilise de l'électricité à partir
de sources renouvelables, afin de réduire les émissions de carbone et indirectement de
réduire l'impact du changement climatique sur les ressources en eau.

Les besoins indirects de l'électricité pour EPOT étaient les plus élevés en 2000 (1634.6
MJ/ML) et 2011 (1696.79 MJ/ML). Il est probable que le transport de l'eau - en particulier
en utilisant l'électricité pour pomper l'eau - représente une part importante de ce chiffre.
Les intensités directs d'électricité ont diminué de 1,418.60 MJ / ML en 2000 à 1,392.91 MJ
/ ML en 2011. Une explication possible de cette baisse est la mise en œuvre des activités
visant à réduire les fuites dans les conduites d'eau entre les deux périodes (voir la section
2.2.2).

Les besoins directs d'électricité pour ASS ont augmenté sensiblement, passant de 628,55
MJ/ML en 2000 à 929,26 MJ/ML en 2011. Une explication possible est le lancement de la
majorité des stations de traitement des eaux usées entre les deux périodes de temps.

Les besoins indirects (l’énergie intégrée dans les chaînes d'approvisionnement des secteurs
de l'eau) ont doublé entre 2000 et 2011. Cette tendance est évidente dans les trois secteurs
de l'eau, mais entraîne moins de conséquences pour le secteur EIR, étant donné la quantité
relativement faible d'énergie consommée par ce secteur. Une explication possible de cette
augmentation est la mise en service des infrastructures de l'eau entre les deux périodes,
comme les usines de traitement et de dessalement. Cela met en évidence l'impact du
développement des infrastructures de l'eau sur la demande énergétique. Les économies
d'énergie à partir de des infrastructures existantes peuvent être obtenues en analysant les
chaînes d'approvisionnement des secteurs de l'eau afin de déterminer quels intrants
contribuent le plus à la consommation indirecte.

Basé sur les résultats, les besoins énergétiques totaux ont augmenté entre 2000 et 2011
pour les raisons citées ci-dessus. Autrement dit, plus d'énergie est nécessaire pour
transporter et traiter la même quantité d'eau ou des eaux usées, ou pour fournir de l'eau
irriguée en 2011, par rapport à 2000. Compte tenu du lien entre l'utilisation de l'énergie et
131
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
le changement climatique, l'industrie de l'eau ne peut se permettre de laisser sa
consommation d'énergie aller plus loin.
5.4.2 Comparaison avec d'autres rapports
Il ne y’a pas d’étude à ce jour qui a estimé les besoins énergétiques totaux pour l'industrie de
l'eau en Algérie. Un rapport préparé par le ministère des ressources en eau Algérien qui a estimé
que les besoins d'énergie pour l'industrie de l'eau en 2011 été de l’ordre de 0.4 Kwh/m3 [56]. Afin
de comparer ce résultat avec les résultats de cette recherche, deux calculs supplémentaires étaient
nécessaires. Dans le premier calcul, un facteur de 0.01 kwh/DA été multiplié avec les données de
la demande finale du modèle monétaire de Leontief de 2011 aboutissant à un chiffre total de
consommation d'énergie de 4880 Gwh. Dans le second calcul, qui utilise seulement des données
de cette recherche, le total des besoins d’énergie a été multiplié avec la quantité correspondante
d'eau en ML fournis en 2011, aboutissant à un total de consommation d'énergie primaire de 4780
Gwh. Autrement dit, les deux calculs - en utilisant les données du rapport du ministère des
ressources en eau et les données de cette recherche ont abouti à des résultats presque similaires,
avec une différence d'environ deux pour cent.
Les modèles développés pour cette recherche offrent des avantages importants pour l’étude
du lien eau-énergie. La décomposition de l'industrie de l'eau en trois secteurs permet une
estimation plus précise des besoins d'énergie pour les différents secteurs. Ceci est d'une
importance capitale, étant donné les différences substantielles dans les besoins énergétiques des
trois secteurs.
5.4.3 Analyse

Les stratégies visant à réduire la consommation d'énergie doivent être adaptées aux types
d'énergie consommée. Par exemple, la consommation directe comprend l'essentiel des
besoins de l'électricité pour les secteurs de l'eau, en particulier pour le secteur de (EPOT).
Une grande partie de cette consommation est utilisée pour le pompage et donc les
initiatives de réduction des fuites et l'entretien des équipements de la station de pompage
pour optimiser la performance permettrait de réduire encore la consommation d'électricité.
L'augmentation de la fourniture d'électricité à partir des sources d'énergie renouvelables
contribuerait à réduire les émissions de carbone dans l'industrie. Les stratégies de gestion
132
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
de la demande dans les secteurs de l'eau permettrait également de réduire la consommation
d'électricité (ce qui va être exploré plus tard dans les scénarios de l'eau et de l'énergie).

Les besoins de l'approvisionnement en gaz ont augmenté entre 2000 et 2011, bien que sa
contribution au chiffre global de la consommation d'énergie fût relativement minime. Une
proportion importante de ce gaz aurait été consommée pour le chauffage dans les bureaux,
où existeraient des possibilités de substitution avec l'électricité. Étant donné que la
consommation de gaz émet moins de GES que l'électricité - et que le gaz consomme moins
d'eau que tout autre secteur de l'énergie en Algérie (voir le tableau.5.4) - la substitution de
l'électricité avec le gaz devrait être encouragée, en particulier dans les immeubles de
bureaux.

En comparaison avec les secteurs de EPOT et ASS, les besoins énergétiques pour le
secteur de l’Irrigation (EIR) étaient minimes. Une proportion importante d'eau d'irrigation
en Algérie est livrée aux fermes par gravité. L'amélioration des pratiques d'irrigation, en
vue de réduire la consommation d'eau, peuvent nécessiter une technologie plus
sophistiquée susceptibles d'augmenter la consommation d'énergie. Une partie de cette
consommation pourrait être compensée par l'installation des micro-turbines et minicentrales hydroélectriques dans les barrages le long des canaux d'irrigation.

Les liens entre les secteurs de l'eau et de l'économie en général - comme il est expliqué
dans la section 5.2.2 - sont plus forts pour EIR, qui était l'un des secteurs clés de
l'économie Algérienne en 2011. Du point de vue énergie, cela augure bien pour les secteurs
dépendants des produits agricoles, à cause des besoins énergétiques relativement faibles
du secteur d’irrigation (EIR).
5.5 Conclusion
Les liens décrits dans ce chapitre offre un aperçu du rôle des différents secteurs de
l'économie Algérienne et comment ces rôles ont changé. En général, il ya eu un changement
perceptible vers les secteurs de fabrication. Dans le cas des secteurs de l'eau, de l'électricité et de
l'énergie, les résultats confirment l'importance de ces secteurs, avec de nombreux liens en aval
forts. L'augmentation de la force des liens pour ces secteurs reflète les changements entre 2000 et
2011, provoquée en grande partie par la mise en œuvre des programmes de réforme dans ces
dernières années.
133
Chapitre 5 Lien eau-énergie: une enquête empirique (I)
Ce chapitre a également quantifié les besoins d'eau pour les secteurs de l'énergie. Les
besoins ont été répartis en eau fournie par les secteurs de l'eau - EIR, EPOT et ASS. Une telle
décomposition offre des aperçus supplémentaires. Les besoins d'eau pour les secteurs de
l'électricité montrent clairement que certains secteurs, tels que les turbines à cycle combiné (CC)
et les (TV) comptent beaucoup sur les secteurs de l'eau et seraient donc en concurrence directe
avec d'autres usagers de l'eau potable, en particulier en période de pénurie d'eau. En revanche,
d'autres secteurs de l'électricité tels que HYDRO qui utilisent principalement de l'eau directement
à partir de l'environnement, sont généralement en concurrence avec un autre groupe d'usagers de
l'eau, tels que les irrigants et l'environnement lui-même.
Ce chapitre présente également les besoins énergétiques pour les secteurs de l'eau, réparti
sur les secteurs de l'énergie électrique disponible en Algérie. Les rapports disponibles ne
parviennent pas à reconnaître les profils très différents des besoins d'énergie qui existent dans les
trois secteurs de l'eau. Par exemple, le secteur EIR consomme une quantité minime d'énergie par
rapport à EPOT et ASS. L'analyse montre aussi clairement une augmentation des besoins
énergétiques, provoqués par la mise en service des infrastructures (usines) de l'eau. Cela met en
évidence l'impact des décisions d'investissement en infrastructures de l'eau sur l'énergie et renforce
l'importance de l'évaluation des infrastructures du point de vue énergie.
134
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
6.1 Introduction
Ce chapitre est la deuxième partie de l'enquête empirique. Les interactions entre l'eau et
l'électricité ont des impacts sur tous les autres secteurs de l'économie. Afin de mieux comprendre
ces interactions, ce chapitre se concentre sur les dix-huit secteurs restants de l’économie
Algérienne. Les principaux groupes auxquels appartiennent ces secteurs comprennent
l'agriculture, l'exploitation minière, la fabrication, la construction, les transports et les services.
La section 6.2 quantifie les besoins en eau et en énergie de ces secteurs et identifie les
corrélations possibles entre elles à l'aide de diagrammes de dispersion.
La section 6.3 analyse les impacts de ces secteurs en fonction de leur contribution à la
production économique, la génération de revenus et la croissance de l'emploi, en utilisant une
analyse de multiplicateur. Tel qu’ils sont définis dans la section 3.5.3, les multiplicateurs mesurent
l'impact résultant d'une variation de la demande finale pour un secteur donné. Les multiplicateurs
sont examinés dans le contexte des besoins d'eau et d'énergie, en vue d'identifier les compromis
possibles entre l'utilisation de l'eau et de l'énergie et les fonctions socio-économiques des secteurs.
Ces arbitrages sont statistiquement validés à l'aide de Coefficient de Corrélation et l’équation de
Pearsons.
La section 6.4 examine les possibilités de substitution entre l'eau et l'électricité à l'aide des
élasticités croisées des prix - demande. Des études récentes (examinés au chapitre 2) ont démontré
que la demande en eau répond aux variations de prix de l'électricité et inversement que la demande
d'électricité répond aux changements de prix de l’eau. Des éléments supplémentaires peuvent ainsi
être obtenus en examinant ces relations pour les dix-neuf secteurs restants en Algérie. En outre, la
section 6.4 présente les élasticités-prix de l'eau et de l'électricité, afin de déterminer la sensibilité
de la demande à des changements progressifs dans leur propre prix.
La section 6.5 résume les résultats de ce chapitre et propose quelques remarques finales.
6.2. Les liens physiques entre l'eau et l'énergie
Les modèles de Leontief décrits dans le chapitre 3 forment la base de l'analyse présentée
dans cette section.
La section 6.2.1 présente les besoins d'eau et d'énergie des principaux groupes sectoriels.
Elle suit une approche similaire à celle adoptée dans les sections 5.2 et 5.3. Autrement dit, les
135
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
besoins de l'eau ont été calculés pour l'eau fournie par les secteurs de l'eau, l'irrigation (EIR), l'eau
potable (EPOT) et l'assainissement (ASS). De même, les besoins énergétiques ont été calculés
pour l'énergie fournie par les secteurs de l'énergie (électricité et gaz).
La section 6.2.2 identifie les tendances et les corrélations entre les besoins à l'aide de
diagrammes de dispersion.
La section 3.5 (Chapitre 3) décrit la base pour le calcul des besoins directs et indirects. Un
point important à noter est que les besoins totaux comprennent à la fois l'utilisation directe et
indirecte et donc représentent l’eau et l'énergie intégrées dans les flux entre les différents secteurs.
Comme décrit précédemment, les besoins directs et indirects représentent la quantité d'eau ou
d'énergie nécessaire pour produire une unité de la demande finale pour un secteur donné. Les
unités correspondantes sont ML/100 KDA pour l'eau et MJ/100 KDA pour l'énergie.
6.2.1 Les besoins d’eau et d'énergie pour les autres secteurs
Les tableaux 6-1 et 6-2 listent les besoins directs et indirects d’eau et d'énergie pour les
secteurs restants respectivement. Les résultats indiquent que les besoins totaux sont nettement plus
élevés que les besoins directs.
136
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Tableau. 6-1 Les besoins directs et totaux en eau (ML/100KDA )
2000
Secteurs de production d’eau
EIR
EPOT
2011
Secteurs de production d’eau
Sources d’eau
ASS
primaire
Eau
brute
EIR
EPOT
Sources d’eau
ASS
Eau primaire
brute
D
1 AG
311.59
3 STBP
4 MC
5 ISMM
6 FMC
EE
7 BTPH
8 CPC
9 IAA
10 TCB
11 FCC
12 BPL
13 ID
14 TC
15 HCR
16 SFE
17 SFM
T
351.70
64.84
10.95
5.28
2.74
0.82
0.52
0.66
0.45
0.41
2.12
0.52
0.58
0.37
0.38
1.22
D
1.99
5.91
1.95
1.71
1.17
3.57
2.45
0.56
0.67
2.11
0.39
0.48
0.54
0.40
0.55
T
0.48
2.83
7.12
2.62
2.97
2.24
5.70
4.56
1.57
1.83
3.71
1.08
0.96
0.97
0.76
1.13
D
T
0.94 1.08
0.21
0.04
0.04
0.06
0.20
0.19
0.06
0.03
0.04
0.09
0.00 0.03
0.02
0.01
0.01
0.02
D
T
D
T
302.02 693.13 293.79 323.78
0.06
130.64
44.10
0.02
28.75
12.96
0.22
13.33
4.19
0.03
8.52
1.83
0.02
4.22
0.30
0.02
7.40
0.30
6.07
0.46
2.57
0.27
0.16
2.94
0.21
8.08
1.71
0.00
2.18
0.67
0.00
2.14
1.29
0.00
1.73
0.38
0.01
1.55
0.45
0.05
3.64
0.86
D
0.13
1.57
0.58
0.53
0.80
0.58
1.08
1.09
0.15
0.11
0.09
0.43
0.52
0.56
0.39
0.48
T
0.57
2.22
0.94
1.04
1.32
1.17
1.98
1.91
0.55
0.38
0.55
0.96
1.03
1.10
0.74
0.92
D
0.26
0.00
-
T
D
0.29 371.61
0.05
0.33
0.02
0.04
0.02
0.76
0.01
0.01
0.05
0.03
0.10
0.02
0.03
0.01
0.00
0.01
0.00
0.02
0.00
0.02
0.01
0.01
0.00
0.01
0.00
0.01
0.01
0.01
0.19
T
732.91
102.59
30.44
11.64
5.67
2.61
4.39
3.57
1.42
1.04
4.72
2.77
4.22
2.11
1.91
3.33
Source: Dérivé du modèle de Leontief tel qu’il est décrit dans la section 3.5.
Notes: D = direct, T = total (direct + indirect)
137
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Tableau. 6-2 Les besoins directs et totaux d’énergie (MJ/100KDA)
2000
Secteurs de production
d’énergie
Electricité
GAZ
Gasoil
1
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
2011
Sources d’énergie
Secteurs de production
primaire
d’énergie
Pétrole GAZ Energie Electricité
GAZ
Gasoil
Primaire
brute
D
T
D
T
D
T
T
AG
304 553 1,059 2,365
- 200 2,415
STBP
373 761
102 1,687 461 773 950
MC
492 763
97 798
332 534 845
ISMMEE 487 775
51 991
- 182 2,921
FMC
592 1,174 1,831 3,433 1,888 2,780 4,443
BTPH
1,395 2,149
255 2,823 4,055 4,962 1,051
CPC
4,101 6,140
193 1,590 2,506 3,657 1,104
IAA
413 2,073
78 1,109 275 1,333 4,604
TCB
607 1,342
15 714
142 599 965
FCC
331 1,244
63 800
101 682 1,755
BPL
19 1,035
15 1,101
88 750 1,488
ID
5 413
454 1,348
9 446 1,434
TC
311 500
64 930
201 296 1,802
133 367 16,789 19,9
35 228 1,162
HCR
SFE
119 263
1 495
1
90 520
SFM
351 597
54 1,067 121 257 19,807
T
199
295
533
4,947
3,646
182
256
2,771
597
771
747
444
1,329
680
90
228
T
4,064
2,565
3,478
16,045
44,033
3,459
2,996
11,012
6,401
4,881
7,269
3,586
13,104
7,281
1,391
21,045
Sources d’énergie
Pétrole primaire
GAZ Energie
Primaire
brute
D
T
D
T
D
T
T
T
260 467 2,683 4,175
0
226 4,552
226
369 639
20 2,097 332
568 2,309
566
179 329
9 960
199
331 1,064
330
385 633
7 1,268
0
180 19,922 370
276 486 446 1,453 1,375 1,841 3,903 2,093
1,12 1,625 227 3,145 2,575 3,259 1,368
259
3,532 5,071
91 1,524 1,341 2,100 1,428
180
8
591 1,843
13 1,171 271
891 2,312 1,834
187 715
3 510
43
324 751
323
108 477
13 430
34
223 608
222
14 494
0 861
65
345 1,105
344
7 470 267 1,310
9
455 1,652
361
391 585
24 1,507 241
363 3,459 3,248
131 344 15,15 18,365
82
371 1,634
454
9
103 219
2 601
1
63 668
63
406 605 105 1,059 134
260 1,760
888
T
5,921
4,623
2,248
21,164
29,189
3,134
3,285
5,504
3,635
2,610
3,362
3,433
12,074
3,689
1,290
9,359
Source: Dérivé du modèle de Leontief tel qu’il est décrit dans la section 3.5.
Notes: D = direct, T = total (direct + indirect)
138
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Autrement dit, l'utilisation indirecte de l'eau et de l'énergie représentent une proportion
importante de leurs besoins totaux. Le total des besoins fourni donc une meilleure indication des
besoins en eau et en énergie des différents secteurs.

Agriculture
Les besoins en eau d’irrigation (EIR) pour l'agriculture en Algérie étaient très élevés en
2000 et en 2011. Les besoins directs en eau brute sont passés de 302.02 ML/100 KDA en 2000 à
371,61 ML/100 KDA en 2011, tandis que les besoins directs en (EIR) ont diminué, passant de
311,59 ML/100 KDA en 2000 à 293,79 ML/100 KDA en 2011. Cela veut dire que l'agriculture
exige plus d'eau pour produire la même quantité en 2011 par rapport à 2000, une évolution vers
une dépendance de l'extraction de l'eau directement à partir de l'environnement (ex : Extraction de
l’eau souterraine). L'augmentation des besoins en eau peut être aussi le résultat de l’amélioration
des techniques d'estimation, plutôt que des augmentations de l'utilisation physique de l'eau. La
diminution des besoins directs en (EIR) mentionnées ci-dessus peut refléter l'amélioration des
techniques d'irrigation (ex : Le goute à goute).
En termes de consommation d'énergie, la demande pour le Gasoil était très élevée dans les
deux années. Les besoins étaient de 1 059 MJ/100 KDA en 2000 et 2 683 MJ/100 KDA en 2011;
(pour l’utilisation d’engins et de véhicules dans les fermes). L’augmentation du besoin en énergie
de ce secteur entre les deux périodes peut être expliquée par l’augmentation de la mécanisation du
secteur. En revanche, les besoins directs en électricité ont été nettement inférieurs, 304 MJ/100
KDA en 2000 et 260 MJ/100 KDA en 2011.
 Exploitation minière
Il ya deux secteurs miniers dans le modèle d'entrée-sortie de l’ONS qui représentent les
mines : Mines et carrières (MC) et Hydrocarbures (HYD).
Le secteur MC est l'un des secteurs les plus énergivores en Algérie. Un boom attendu dans la
production de ce secteur dans les années 2000 a incité d'importants investissements dans la
capacité de production d'électricité, afin de répondre à la demande d'électricité. En termes
d'énergie primaire, il est plus tributaire du Gaz naturel suite à la consommation d'électricité. Les
besoins en Gaz pour ce secteur étaient de 6033 MJ/100 KDA en 2000, passant à 7359 MJ/100
KDA en 2011.
139
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
En général, les besoins en eau du secteur ont augmenté reflétant sa forte dépendance de
l'électricité. Ses besoins étaient de 22,32 ML/100 KDA en 2000 et de 96,22 ML/100 KDA en
2011.
Une explication possible de l'augmentation des besoins pour MC est la nouvelle
mécanisation de ce secteur. Ce secteur a également connu une croissance de la production au
cours des deux dernières décennies.
 Fabrication
Les modèles d'entrée-sortie développés pour cette recherche comprennent neuf secteurs de
fabrication.
Comme illustré dans les tableaux 6-1 et 6-2, les secteurs de la fabrication qui comptent plus
sur les sorties de l'agriculture - à savoir l'industrie agro-alimentaire (IAA), Textiles, confection,
bonnèterie (TCB), Fabrication de Cuir & chaussures (FCC) et le Bois, Papiers et lièges (BPL) ont été parmi les plus grands consommateurs d'eau dans les deux années. Cette relation est
évidente dans les besoins totaux en EPOT pour ces secteurs, qui se compose essentiellement de
l'utilisation indirecte. Comme mentionné dans le chapitre 5, IAA et BPL ont affiché une
contribution croissante à la production économique de l’Algérie; ils ont présenté des liens forts en
amont et en aval dans les deux années.
Le besoin en eau d’IAA est significativement affecté par les secteurs sur lesquels repose
l'agriculture, tandis que BPL contribue de manière significative à la consommation indirecte de
l'eau des autres secteurs. Par conséquent, les politiques qui améliorent l'efficacité de l'eau de BPL
sont très importantes pour l'économie. Les relations entre EIR, l’agriculture, IAA et BPL reflètent
l'importance historique de l'irrigation dans les programmes de développement nationaux mis en
œuvre par le gouvernement (voir la section 4.4). Le TCB a connu la concurrence des importations
et a également affiché de faibles liens dans les deux années. Par conséquent, les besoins élevées de
l'eau auraient moins d'impact sur l'utilisation de l'eau indirecte par d'autres secteurs, par rapport à
IAA et BPL.
Le secteur ISMMEE avait un besoin élevé de l'électricité en 2000 (4 101 MJ/100KDA) et en
2011 (3538 MJ/100KDA). Comme mentionné dans le chapitre 5, la contribution du secteur
ISMMEE à la production économique a augmenté, tout comme les autres secteurs étroitement liés
aux ressources naturelles, il est probable que ce secteur continuera à jouer un rôle important dans
140
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
l'économie Algérienne. Les efforts pour réduire la consommation d'énergie en Algérie devraient
donc envisager des mesures d'efficacité énergétique pour ce secteur.
Les autres secteurs de fabrication présentant les besoins élevés de l'électricité - comme
BTPH, CPC et ID - ont réduit leur contribution à la production économique. Néanmoins, ils
continuent à jouer un rôle important dans l'économie. L'économie Algérienne doit bénéficier de
mesures visant à améliorer les rendements énergétiques de ces secteurs.
L'industrie de l'électricité Algérienne investie lourdement dans la technologie du Gaz, à
cause des abondantes réserves de gaz. À cause des coûts d'investissement faibles et faibles coûts
d'exploitation, cette technologie fonctionne mieux comme technologie des centrales de base.
Aujourd'hui, les politiques du gouvernement sont de plus en plus axées sur la promotion de
l'efficacité énergétique dans les secteurs à fort besoin énergétique, afin de réduire les émissions de
carbone. Ces politiques devraient également réduire la consommation d'eau associée aux centrales
à fort besoin d'eau.
Le besoin de gasoil pour (CPC) était parmi les plus élevés des secteurs de fabrication en
2000 (1831 MJ/100KDA) et en 2011 (446 MJ/100KDA). La contribution de ce secteur à la
production économique a augmenté depuis les années 90, mais il semble que le besoin énergétique
a diminué sensiblement. Cela a eu des répercussions bénéfiques sur l'économie, étant donné les
liens faible présentés par CPC en 2000 et en 2011. Les raisons possibles de cette réduction des
besoins est les améliorations des processus de production.
 Construction
Les besoins d'eau et d'énergie pour le secteur de construction étaient parmi les plus élevés dans les
deux années (voir tableaux 6-1 et 6-2 pour les chiffres réels). Ce secteur a connu une croissance
économique rapide par rapport à d'autres secteurs et il ya plus d'importance à la mise en œuvre de
stratégies de réduction de consommation d'eau et d'énergie dans ce secteur.
Parce que ce secteur est à fort besoin et présente de liens forts dans les deux années,
l'amélioration de l'efficacité des secteurs de la fabrication sur lesquelles il se base comme la
fabrication de matériaux de construction (FMC) par exemple doit réduire ses besoins en eau
indirecte et son besoin énergétique, qui comprend une proportion importante du total des besoins.
141
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
 Transport
Le secteur de Transport et de communication (TC) a été l'un des plus faibles utilisateurs de
l'eau dans l'économie, mais ses besoins en gasoil étaient plus au moins importants en 2000 (16 789
MJ/100KDA) et en 2011 (15 159 MJ/100KDA). Ce secteur a également eu l'une des croissances
les plus rapides en Algérie et a présenté des liens forts avec d'autres secteurs. Les résultats
reflètent l'importance de ce secteur pour le raccordement des industries en Algérie. En 2011, il
était l'un des secteurs clés de l'économie et donc aurait été un des principaux contributeurs à la
consommation du gasoil indirect dans l'économie. Les résultats indiquent également que ses
besoins directs en gaz (GAZ) ont augmenté de 35 MJ/100 KDA à 82 MJ/100 KDA en 2011, ce
qui pourrait refléter une substitution de l'essence avec du gaz (GPL) comme carburant de
transport.
 Services
En règle générale, les secteurs des services ont enregistré de faibles besoins en eau et en
énergie dans les deux années, notamment les services fournis aux entreprises (SFE) (voir tableaux
6-1 et 6-2 pour les chiffres réels). Ce secteur a eu une croissance stable et ses liens ont été aussi
stables entre 2000 et 2011. Il est probable que ce secteur continuera à jouer un rôle important dans
l'économie, avec peu d'impact sur la demande de l'eau et de l'énergie.
En revanche, les services fournis aux ménages (SFM) ont présenté au total des besoins plus
élevées en eau potable en 2000 (1,13 ML/100KDA) et en 2011 (0,92 ML/100KDA). Le secteur
(HCR) qui comprend les établissements d'hébergement, cafés et restaurants utilise plus d'eau que
d'autres secteurs de services. Les mesures visant à réduire la consommation d'eau dans ce secteur
devraient être encouragés. En outre, étant donné les liens en amont relativement élevés pour ce
secteur, l’amélioration de l'efficacité de l'eau des secteurs manufacturiers sur lesquels repose ce
secteur permettraient d'améliorer le total de ses besoins en eau.
6.2.2 Corrélation entre les besoins d'eau et d'énergie
Le but de cette section est d'identifier les corrélations possibles entre les besoins totaux d'eau
et d'énergie présentés dans les sections précédentes. Ceci est réalisé à l'aide de diagrammes de
dispersion. Les diagrammes de dispersion sont utiles pour distinguer les relations entre les deux
ensembles de données. Dans le diagramme de dispersion, l'énergie primaire totale et le total des
142
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
besoins en eau brute présentés dans les tableaux 6-1 forment les coordonnées x et y du diagramme.
Ces deux entrées principales (l'énergie primaire et l'eau brute) représentent mieux la relation entre
l'eau et de l'énergie par rapport aux besoins du secteur de production (EIR, EPOT, ASS,
l'électricité, gasoil et gaz) pour les raisons suivantes. Tout d'abord, l'eau utilisée dans l'économie
n’est pas complètement fournie par les secteurs de l'eau. Par exemple, l'agriculture extrait une
grande partie de son eau directement à partir de l'environnement. Deuxièmement, les besoins en
EIR et EPOT sont intégrés dans le total des besoins en eau brute, parce que les secteurs de l'eau
eux-mêmes extraient l'eau de l'Environnement, avant le traitement et la fourniture de cette eau à
d'autres secteurs.
Pour l’énergie, les besoins du secteur énergétique excluent l'énergie qui est perdue au cours
des processus de conversion, alors que ces pertes sont capturées par le total des besoins
énergétiques primaires.
Les diagrammes de dispersion sont présentés dans les figures 6-1 et 6-2 selon la légende
suivante:
1
Agriculture, sylviculture, pêche
10 Textiles, confection, bonnèterie
3
Services et Travx. Pub. Pétrolier
11 Fabrication de Cuirs et Chaussures
4
Mines et carrières
12 Bois, Papiers et lièges
5
ISMMEE
13 Industries diverses
6
Fabrication Matériaux de Construction
14 Transport et communications
7
BTPH
(bâtiment,
travaux
publics
et 15 Hôtels –café- restaurants
hydraulique)
16 Services fournis aux entreprises
8
Chimie, Plastiques, Caoutchouc
17 Services fournis aux ménages
9
Industries Agro-alimentaires
Secteur clé
143
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
1000
Eau brute ML/100KDA
1
3
100
4
5
10
12
8
7
11
13
16
6
9
17
10
14
15
1
1
10
Energie Primaire
Figure 6–1
100
MJ/100KDA
Corrélation entre l’eau brute totale et le besoin en énergie primaire pour
l’année 2000
Eau brute ML/100KDA
1000
1
3
100
4
5
10
16
11
1
812
7 13
15
10
9
1
17
14
10
Energie Primaire
6
100
MJ/100KDA
Figure 6– 2 Corrélation entre l’eau brute totale et le besoin en énergie primaire pour
l’année 2011
Il semble y avoir peu de corrélation entre la quantité totale d'eau brute et le total des besoins
d’énergie primaire dans les figures 6-1 et 6-2. Compte tenu de la gamme des besoins d'eau et
144
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
d'énergie en détail dans la section 6.2.1, cette observation générale semble raisonnable, parce que
le secteur des Mines et carrières (MC) (4) comptent beaucoup sur l’eau du secteur agricole, qui est
le plus grand consommateur d'eau en Algérie. Le secteur des Services et Travx Publique et
Pétrolier (STBP) (3) est également un grand consommateur d'eau. Donc le besoin de l'eau de ces
secteurs serait davantage aligné avec l'agriculture.
Si l'on devait isoler les besoins de ces secteurs - qui sont généralement situés dans le
quadrant supérieur gauche dans les figures 6-1 et 6-2 - une corrélation émerge entre l'eau totale
brute et le total des besoins d'énergie primaire pour les autres secteurs. Autrement dit, une
augmentation des besoins d'énergie correspond à une augmentation des besoins de l'eau.
Dans le cas des secteurs à fort besoin énergétique tels que la Fabrication des Matériaux de
Construction (FMC) (6), les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et
électroniques (ISMMEE) (5) et Industrie agro-alimentaire (IAA) (9) les besoins d'eau brute totale
sont plus significativement corrélées avec les besoins totaux d'énergie primaire, étant donné que la
plupart, sinon la totalité de leur utilisation de l'eau brute est de la consommation indirecte. Cette
consommation indirecte peut être attribuée à l'eau nécessaire pour produire de l'électricité. Les
besoins de bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH) (7), Services fournis aux entreprises
(SFE) (16), semblent être en corrélation similaire sur les figures 6-1 et 6-2. Ces secteurs sont les
moins énergivores et les moins consommateurs d’eau dans l'économie Algérienne. Par
conséquent, l'eau utilisée pour produire de l'électricité peut avoir une contribution importante dans
le besoin d’eau brute totale.
6.3 Exploration des compromis politiques
L’eau et l’électricité sont des industries d'infrastructure fondamentales pour le
développement économique et social de l’Algérie, mais il est évident d'après les chapitres 2 et 4
que cette forte dépendance sur les deux industries ne pourra pas être sans conséquences: les
infrastructures de l'eau et de l'énergie vont causer la dégradation de l’environnement, les émissions
de carbone vont augmenter à l’augmentation de la consommation d'énergie. À la fois l'eau et la
sécurité énergétique vont être touchées par les futures sécheresses et les changements climatiques.
Au cours de ces dernières années beaucoup de débats politiques dans les deux secteurs ont donc
été porté sur la façon d'adapter et d’atténuer ces impacts. Cependant ce qui semble être absent des
débats est une compréhension plus profonde des arbitrages qui peuvent survenir entre les secteurs
à fort besoin énergétique et à fort besoin de l'eau, avec leur contribution à stimuler la croissance
145
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
économique, la génération de revenus et d'emplois. Ces arbitrages reflètent l'interaction de
différents objectifs politiques qui auraient besoin d'être réconciliés afin d'équilibrer entre modérer
la croissance de la demande d'eau et d'énergie et les objectifs socio-économiques du
gouvernement.
Le but de cette section est d'explorer ces compromis pour l’Algérie. Ceci est réalisé en
comparant les besoins de l'eau et de l'énergie (présentés à la section 6.1) avec les multiplicateurs
de production, de revenu et d'emploi des secteurs. En bref, les multiplicateurs mesurent l'impact
sur l'économie totale d'un changement initial et exogène de la demande finale d'un secteur en
termes de production économique, de génération de revenus et de croissance de l'emploi. Cette
recherche utilise les modèles monétaires de Leontief pour calculer les multiplicateurs à la fois
pour les années 2000 et 2011, comme il est décrit dans la section 3.5.
Les arbitrages peuvent être décrits avec une équation d'optimisation qui vise à minimiser
l’eau et l'énergie tout en maximisant les multiplicateurs de production, de revenu et d'emploi:
𝑶𝑷 = {.𝒎𝒊𝒏 𝑷𝑬 ∩𝒎𝒊𝒏 𝑹𝑾 ∩𝒎𝒂𝒙 𝑶 ∩𝒎𝒂𝒙 𝑵 ∩𝒎𝒂𝒙 𝑬}
𝑬𝒒𝒏. 𝟔 − 𝟏
Où 𝑃𝐸 est le besoin totale d'énergie primaire, 𝑅𝑊 est le besoin total de l'eau brute, 𝑂 est le
multiplicateur de production, 𝑁 est le multiplicateur de revenu et 𝐸 est le multiplicateur de
l'emploi.
En outre, les arbitrages entre les besoins et les multiplicateurs peuvent être statistiquement
validés à l'aide de l’équation de Coefficient de Corrélation de Pearsons, connu aussi sous le nom
de l'équation du coefficient de corrélation d’échantillon. Le coefficient de corrélation est une
mesure de degré et de direction de la relation linéaire entre deux variables et peuvent être calculés
pour chaque ensemble de données indépendamment [57]. Le coefficient de corrélation est définie
par:
𝒓=
𝑵(∑ 𝒙𝒚)−(∑ 𝒙)(∑ 𝒚)
√[𝑵(∑ 𝒙𝟐 )−(∑ 𝒙)𝟐 ][𝑵(∑ 𝒚𝟐 )−(∑ 𝒚)𝟐 ]
Eqn. 6 - 2
146
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Où N est le nombre d'observations (dans notre cas le nombre de secteurs) et x et y sont des
paires de données.
6.3.1 Les résultats empiriques
Le tableau 6-3 répertorie les besoins totaux et multiplicateurs correspondants pour chaque
secteur. Afin d'identifier les secteurs qui répondent aux cinq critères dans l'équation. 6-1, les
principaux secteurs de top classement pour chaque critère ont été ombragés. Cela inclut tous les
secteurs au-dessus de la valeur médiane. Les tableaux 6-4 et 6-5 listent les matrices des
coefficients de corrélation pour les années 2000 et 2011 respectivement.
Les résultats indiquent que les compromis entre les consommations d'eau et d'énergie, la
production économique, la génération de revenus et la croissance de l'emploi sont inévitables. Il
n'y avait pas de secteurs dans les deux années qui ont satisfait toutes les cinq conditions
d'optimisation. Tout au plus, il y avait des secteurs qui ont satisfait quatre, en particulier le secteur
du bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH) (2000 seulement), les secteurs des Services
fournis aux entreprises (SFE) (2011 seulement). En 2011, le secteur (BTPH) est classé faible en
termes de sa contribution à la production économique (O). En 2011, le (SFE) a augmenté son
classement de O vers le haut en position trois, mais moins bien classés en termes de l'eau brute
(RW). Alors que ces secteurs satisfirent la plupart des conditions, sur la base des résultats
présentés dans le chapitre 5.
Les secteurs qui ont largement contribué à la production économique étaient également
grands consommateurs d'énergie, en particulier en 2000. Cela apparie dans les coefficients de
corrélation de O et PE, qui ont été fortement et positivement corrélés à un niveau significatif en
2000 (0,62) et 2011 (0,62). Ceci est particulièrement le cas pour le secteur des Mines et carrières
et les secteurs de la fabrication, industrie agro-alimentaire (IAA) et les industries du Bois, Papiers
et lièges (BPL). Ces secteurs sont également à fort besoin de capital et à l'exception de BPL - leur
contribution à la génération de revenus et de croissance de l'emploi a été classée plus bas que
d'autres secteurs de l'économie.
147
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Tableau 6-3 Les besoins totaux et les multiplicateurs pour 2000 et 2011
Secteur
Energie
2000
Eau brute Production
Primaire
ML/100K économique 100KDA
MJ/100KDA
1 AG
3
STBP
MC
4
ISMM
5
FMC
6
EE
7
BTPH
CPC
8
IAA
9
10 TCB
11 FCC
12 BPL
13 ID
14 TC
15 HCR
16 SFE
17 SFM
Légende
4,064(7)
2,565(2)
3,478(5)
16,045
44,033
3,459(4)
2,996(3)
11,012
6,401
4,881(8)
7,269
3,586(6)
13,104
7,281
1,391(1)
21,045
DA
100KDA
693.13 /100KDA
1.60
1.72(8)
130.64
28.75
1.88(6)
13.33
1.56
1.57
8.52
4.22(8)
1.98(2)
7.40
1.90(4)
6.07
1.92(3)
2.00(1)
2.57(5)
2.94(6)
1.71
8.08
1.74(7)
2.18(4)
1.90(4)
2.14(3)
1.59
1.73(2)
1.56
1.55(1)
1.64
3.64(7)
1.47
Revenus
/100KDA
0.42(3)
0.32
0.31
0.33(8)
0.31
0.40(4)
0.32
0.30
0.38(5)
0.37(6)
0.34(7)
0.32
0.49(1)
0.46(2)
0.35
0.36
Emplois
Energie
Emplois/100 Primaire
KDA
0.015(1)
0.008
0.009
0.010(6)
0.009(8)
0.008
0.008
0.006
0.011(5)
0.010(6)
0.008
0.012(4)
0.013(3)
0.015(1)
0.009
0.009
MJ/100K
DA
5,921
4,623
2,248(2)
21,164
29,189
3,134(4)
3,285(5)
5,504
3,635(8)
2,610(3)
3,362(6)
3,433(7)
12,074
3,689
1,290(1)
9,359
2011
Eau brute Production
Revenus
Emplois
ML/100K économique
100KDA
Emplois
/100KDA
/100KDA
DA
732.91
102.59
30.44
11.64
5.67
2.61(5)
4.39
3.57(8)
1.42(2)
1.04(1)
4.72
2.77(6)
4.22
2.11(4)
1.91(3)
3.33(7)
100KDA
/100KDA
1.67
1.76(8)
1.83(4)
1.53
1.74
1.68
1.77(7)
2.03(1)
1.90(2)
1.69
1.40
1.63
1.80(5)
1.78(6)
1.85(3)
1.52
0.43(3)
0.24
0.24
0.24
0.29(6)
0.18
0.25(8)
0.21
0.30(5)
0.18
0.14
0.22
0.48(1)
0.45(2)
0.33(4)
0.29(6)
0.013(3)
0.005
0.006
0.008(7)
0.008(5)
0.005
0.006
0.005
0.008(5)
0.007(8)
0.004
0.009(4)
0.014(2)
0.016(1)
0.006
0.006
Secteurs Top classement
Source: Dérivé du modèle hybride de Leontief et du modèle monétaire comme décrit dans la section 3.5
148
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Tableau 6-4 Matrice de Corrélation pour 2000
PE
RW
O
N
E
PE
1.00
-0.13
0.62
-0.42
-0.53
RW
O
N
E
1.00
-0.08
0.03
0.21
1.00
-0.61
-0.61
1.00
0.92
1.00
Significatif à un niveau de cinq pour cent
Source: Dérivé des coefficients de Corrélation Produit Moment de Pearsons
Tableau 6-5 Matrice de Corrélation pour 2011
PE
RW
O
N
E
PE
1.00
-0.05
0.62
-0.26
-0.36
RW
O
N
E
1.00
0.01
0.20
0.24
1.00
-0.21
-0.25
1.00
0.95
1.00
Significatif à un niveau de cinq pour cent
Source: Dérivé des coefficients de Corrélation Produit Moment de Pearsons
Les secteurs de BTPH, TCB (2011 seulement), FCC étaient parmi les moins consommateurs
de l'eau. Une augmentation de la production de ces secteurs de production contribuerait de
manière significative à la production économique en Algérie, avec moins d'impact sur
l'approvisionnement en eau et en énergie. Toutefois, cela n’est le cas de d'autres secteurs, tels que
IAA et TC. Ils génèrent une production économique élevée, mais ils ont aussi un besoin fort en
eau et en énergie par rapport à d'autres secteurs économiques. Tous les deux secteurs présentent de
forts liens en amont et/ou en aval et leur contribution à la production économique a augmenté. Il
est donc important que ces secteurs réduisent leur consommation d'eau et d'énergie. Ces réductions
vont avoir beaucoup d’avantages par apport à l'économie, à cause
de leurs liens étroits avec
d'autres secteurs. En particulier, la consommation indirecte d'eau et d'énergie des secteurs qui
dépendent de la sortie de ces secteurs.
149
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Les résultats supposent également que les secteurs des services offrent un meilleur équilibre
entre l'utilisation de l'eau, la consommation d'énergie et les autres conditions d'optimisation de la
production économique, la génération de revenus et de l'emploi par rapport à l'agriculture, mines
et la fabrication. Une explication possible est que les derniers secteurs sont généralement plus
intensifs en capital, par conséquent ils comptent davantage sur l'énergie que sur le travail pour
produire leur production. Cela apparie aussi dans les coefficients de corrélation PE-E à la fois pour
2000 (statistiquement significatif à -0,53) et 2011 (-0,36). Comme les besoins d'énergie primaire
ont augmenté, les multiplicateurs d'emploi ont tendance à diminuer. Ceci suppose qu'il existe des
possibilités de substitution entre l'énergie et la main-d'œuvre. En outre, le revenu (N) et l'emploi
(E) sont fortement et positivement corrélés à la fois en 2000 (statistiquement significatif à 0,92) et
2001 (statistiquement significatif à 0,95). Par conséquent, pour certains secteurs, une
augmentation des besoins en énergie primaire peut réduire le revenu généré dans l'économie.
Malgré les avantages apparents des secteurs de fabrication sur les autres groupes sectoriels
de l'économie, les politiques qui encouragent un plus grand développement des secteurs de
fabrication ne sont pas propices au maintien d'un équilibre entre les activités économiques dans
l'économie. Pour cette seule raison, il ya des avantages inhérents à assurer l'avenir de production
de tous les principaux groupes sectoriels dans l'économie. La clé est donc de veiller à ce que les
stratégies d'économie d'eau et d'énergie seront primordiales dans l'élaboration des politiques
futures, en particulier pour les secteurs à fort besoin.
6.4 Les élasticités des prix de l’eau et de l’électricité
Les résultats dans les sections précédentes montrent qu'il existe des liens physiques entre
l'eau et la consommation d'énergie. Des études récentes dans le lien eau-énergie ont également
démontré qu'il existe des liens entre la demande et les prix de l'électricité et de l'eau: la demande
en eau est sensible aux prix de l'électricité et inversement, la demande d'électricité est sensible aux
prix de l'eau (voir la section 2.3).
Le but de cette section est d'explorer ces relations quantité-prix pour l'économie Algérienne,
en vue de déterminer l'étendue de substitution ou de complémentarité entre l'eau et l'électricité.
Ces relations sont explorées en quantifiant les élasticités croisées des prix de la demande à
partir des modèles d'entrées-sorties pour un certain nombre de secteurs qui sont de grands
utilisateurs d'eau et d'énergie, tel que l'agriculture (AG), les mines et carrière (MC), industries
150
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE), Services et
Travx. Pub. Pétrolier (STBP). Les ménages et les services sont également inclus dans l'analyse.
Notée par 𝜇𝑖𝑗 les élasticités croisées du prix de la demande mesure l'évolution de la demande
d’un produit suite à un changement progressif dans le prix d'un autre produit. Elles sont utiles
pour déterminer si les deux produits (dans notre cas, l'eau et l'électricité) sont des compléments
(𝜇𝑖𝑗 < 0), des substituts(𝜇𝑖𝑗 > 0), ou indépendant de l'autre(𝜇𝑖𝑗 = 0).
En plus des élasticités-prix croisées, cette section examine les élasticités prix propres de
l'utilisation de l'eau et de l'électricité. Les élasticités-prix (𝜇𝑖𝑖 ) mesurent la variation de la demande
pour un bien ou un service particulier suite à un changement progressif de son prix. Un bien ou
service est considéré comme relativement inélastique au prix, si la valeur absolue de 𝜇𝑖𝑖 est entre
zéro et un. Inversement, une valeur absolue supérieure à un indique qu'il est relativement élastique
au prix.
Dans cette étude, la demande en eau est limitée à l'eau fournie par les secteurs d’EIR et
EPOT car le prix de l'eau peut être déterminé. Dans le cas de l'électricité, la demande d'électricité
ne fait pas de distinction entre les différentes technologies de production, contrairement aux
modèles d'entrée-sortie.
Cette recherche adopte la méthode classique d'élasticité des prix de l'arc, à cause de
l'absence de données à long terme sur l'utilisation historique de l'eau qui empêche l'adoption des
méthodes plus complexes, tels que l'économétrie. Néanmoins, l'analyse présentée dans cette
section donne quelques idées générales sur les relations quantité-prix.
6.4.1 Les résultats empiriques
Le tableau 6-6 répertorie les élasticités prix moyen propres et croisées pour l'eau et
l'électricité pour cinq périodes de temps entre 2004-05 et 2011-12. Ces périodes comprennent
04/05-05/06, 05/06-06/07, 06/07-07/08, 07/08-08/09 et 10/11-11/12 et ont été sélectionnés en
fonction de la disponibilité des données de l'eau à l’office nationale des statistiques (ONS). Les
résultats montrent une variation importante entre chaque période de temps, en particulier pour les
résultats utilisant les données de l'eau. Une explication possible est que l’office national des
statistiques (ONS) a révisé ses méthodes de collecte de données entre les quatre premières
périodes de temps et les éditions ultérieures pour les périodes restantes. Les données pour la
151
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
dernière période de temps sont de qualité supérieure. L’élasticité-prix moyen pour l'eau (𝜂𝑤𝑤 ) et
l’élasticité croisée des prix de la demande de l’eau et de l'électricité ( 𝜂𝑤𝑒 ) dans la dernière
colonne des tableaux 6-6 et 6-8 représentent une «moyenne pondérée». Dans les deux cas, un
poids plus élevé a été attribué à la dernière période de temps.
Tableau 6-6 les élasticités prix propres: Eau (𝜼𝒘𝒘 )
Poid:
04/05-
05/06-
06/07-
07/08-
10/11-
moyenne
05/06
12.5%
06/07
12.5%
07/08
12.5%
08/09
12.5%
11/12
50%
pondérée
100%
1.388
-0.382
23.971
9.661
4.162
8.039
-6.144
-0.885
-8.138
1.978
3.498
1.897
4.057
0.392
-8.035
-2.101
-3.93
0.92
4.80
1.78
2.75
1.14
-4.48
-0.99
AG
-1.801
-0.893
2.407
IAA
-0.522
-0.034
0.419
TCB
-0.152
-0.128
0.756
BPL
-0.430
-0.462
-2.111
ID
-0.980
-0.373
2.925
ISMME -0.353
-0.086
-0.038
0.109
0.215
2.131
SFE
E
SFM
-0.121
0.146
1.338
Source: Dérivé de l’ Eqn 3-18 dans la section 3.6
Tableau 6-7 les élasticités prix propres: électricité (𝜼𝒆𝒆 )
04/05-
05/06-
06/07-
07/08-
10/11-
Moyenne
AG
05/06
-0.008
06/07
-0.006
07/08
0.020
08/09
0.009
11/12
0.181
0.04
IAA
-0.002
0.000
-0.002
0.624
-0.035
0.12
-1.613
0.000
0.490
0.365
0.466
0.041
0.005
0.112
-0.037
-0.047
-0.029
0.088
-0.31
0.03
0.09
0.06
0.08
0.01
TCB
0.008
0.013
0.015
BPL
0.001
0.004
0.011
ID
-0.001
-0.001
0.000
ISMME 0.001
0.000
-0.011
SFE
-0.006
-0.019
-0.005
E
SFM
-0.005
-0.004
-0.060
Source: Dérivé de l’ Eqn 3-18 dans la section 3.6
Tableau 6-8 les élasticités prix croisés: demande d’eau et le prix électricité (𝜼𝒘𝒆 )
Poid
AG
04/05-
05/06-
06/07-
07/08-
10/11-
moyenne
05/06
12.5%
3.02
06/07
12.5%
-3.71
07/08
12.5%
-1.69
08/09
12.5%
-18.26
11/12
50%
15.29
pondérée
100%
5.07
152
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
IAA
0.87
-0.14
-0.29
5.03
TCB
0.26
-0.53
-0.53
-315.46
BPL
0.72
-1.92
1.48
-127.14
ID
1.64
-1.55
-2.05
-54.77
ISMMEE 0.59
-0.36
0.03
-105.80
SFE
-0.18
0.89
-1.50
80.85
SFM
0.59
0.97
-14.17
5.28
Source: Dérivé de l’ Eqn 3-19 dans la section 3.6
-3.72
-6.57
-3.57
-7.62
-0.74
15.10
-9.77
-1.17
-42.82
-17.64
-10.90
-13.56
17.56
-5.80
Tableau 6-9 les élasticités prix croisés: demande d’électricité et le prix d’eau (𝜼𝒆𝒘 )
04/05-
05/06-
06/07-
07/08-
10/11-
05/06
06/07
07/08
08/09
11/12
Moyenne
AG
0.41
-0.09
-1.74
-0.04
-5.14
-1.32
IAA
0.13
0.00
0.19
-2.61
0.99
-0.26
TCB
-0.42
0.23
-1.25
6.75
-0.14
1.03
BPL
-0.04
0.06
-0.96
0.00
-3.18
-0.83
ID
0.04
-0.02
0.00
-2.05
1.06
-0.19
ISMMEE
-0.05
0.00
0.91
-1.53
1.34
0.14
SFE
0.28
-0.32
0.45
-1.95
0.81
-0.15
SFM
0.14
-0.06
0.63
-0.79
2.21
0.43
Source: Dérivé de l’ Eqn 3-19 dans la section 3.6
Les élasticités prix propres de l’eau (𝜼𝒘𝒘 )
Les élasticités-prix propres de l’eau (𝜂𝑤𝑤 ), semblent être relativement élastique au prix
pour la plupart des secteurs. Ceci est particulièrement le cas pour l'agriculture (-3.93), SFE (-4.48)
et Textiles, confection, bonnèterie (TCB) (4,80). Les politiques de tarification de l'eau qui
encouragent le recouvrement intégral des coûts serait un instrument efficace pour réduire la
demande en eau dans ces secteurs. Dans le cas de l'agriculture, le marché de l'eau en milieu rural
doit constituer un mécanisme par lequel les ressources en eau vont être distribuées. Cependant, on
pourrait dire que le marché ne réduit pas nécessairement la consommation d'eau, mais la décale.
Par conséquent, d'autres instruments (politiques) peuvent être nécessaires pour réduire la
consommation telle que les politiques qui encouragent l'amélioration des pratiques d'irrigation,
comme les systèmes d'irrigation goutte à goutte.
153
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Des arguments similaires pourraient être mis en avant pour les SFE et TCB. D'autres
politiques, telles que les programmes de gestion de la demande pourront avoir un impact plus
important sur la consommation d'eau que sur le prix.
En revanche, les valeurs absolues de 𝜂𝑤𝑤 pour les industries agro-alimentaires (IAA) (0,92)
et le secteur des SFM (-0.99) sont juste en dessous de un (01), ce qui indique que la demande en
eau est relativement inélastique au prix. Dans le cas du secteur SFM, la demande en eau devrait
rester constante à un certain niveau indépendamment du prix de l'eau, afin de satisfaire le besoin
humain. Sauf l'utilisation de l'eau discrétionnaire comme l'arrosage des jardins et le lavage des
voitures qui doit être plus sensible aux variations de prix.
Les élasticités semblent également avoir augmenté pour les dernières périodes. La mise en
œuvre des politiques de recouvrement intégral des coûts dans les industries de l'eau et d'électricité
suite aux réformes dans les dernières périodes a permit de renforcer les liens entre la demande et le
prix. Les résultats peuvent refléter d'autres facteurs mis en jeu au cours de cette période, tels que
l'amélioration de la collecte des données sur l'eau. Malgré l'influence potentielle de ces facteurs,
les résultats reflètent les tendances que les réformes de l'industrie dans les zones urbaines et
l'augmentation du prix de l'eau a réduit la consommation d'eau; donc la demande de l'eau dans les
zones urbaines est élastique au prix.
Les élasticités prix propres de l'électricité (𝜼𝒆𝒆 )
Les valeurs de 𝜂𝑒𝑒 pour tous les secteurs sont en dessous de un (01), ce qui signifie que la
demande d'électricité est inélastique aux variations de prix. Ceci est particulièrement le cas pour le
secteur des ménages SFM (0,01), où il peut être difficile de remplacer l'électricité avec d'autres
formes d'énergie.
La Sonelgaz (ministère de l'énergie en Algérie) a toujours signalé que l'électricité est
généralement inélastique au prix des secteurs de fabrication, allant de 0,06 pour ISMMEE à 0.12
pour IAA.
Étant donné le lien étroit entre la consommation d'énergie et la production économique, la
nature inélastique de la demande d'électricité au prix justifie un examen approfondi des
instruments de politique ou mécanisme de prix, afin de découpler la consommation d'électricité et
la production économique. Ces instruments comprennent la réglementation ou encore la mise en
œuvre de programmes d'efficacité énergétique volontaires.
154
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Les élasticités prix croisés: demande d’eau et le prix électricité (𝜼𝒘𝒆 )
Les valeurs de 𝜂𝑤𝑒 fluctuent significativement, en particulier entre 2007-08 et 2010-11. Les
fluctuations peuvent être interprétés (avec une certaine prudence), par l'influence des changements
des méthodes de collecte de données de l'eau, tel que mentionné précédemment. Néanmoins, les
moyennes pondérées énumérés dans le tableau 6-8 nous donnent la nature générale de la relation
entre la demande en eau et le prix de l'électricité pour les différents secteurs.
Pour les secteurs de fabrication et les ménages, les valeurs de 𝜂𝑤𝑒 sont en dessous de zéro,
ce qui indique que la demande d'eau diminue lorsque les prix de l'électricité augmentent, en
particulier pour le secteur Textiles, confection, bonnèterie (TCB) (-42,82). Ceci suppose que l'eau
et l'électricité sont des compléments et donc les politiques de tarification de l'électricité influent
sur la demande de l'eau. Cela est le contraire avec l'élasticité-prix de la demande de l'électricité, ce
qui indique que la demande d'électricité est relativement inélastique au prix. Dans ces secteurs, les
politiques de tarification de l'électricité peuvent donc avoir plus d'impact sur la demande d'eau que
sur la demande d'électricité.
Pour les secteurs de l'agriculture et des services, il semble que l'eau et l'électricité sont des
substituts. Autrement dit, lorsque le prix de l'électricité augmente, la demande en eau augmente.
Le résultat, en particulier pour le secteur de l'agriculture, semble contre-intuitif, étant donné que
l'électricité n’est pas une source d'énergie importante pour ce secteur et que l'utilisation de l'eau
par ce secteur est largement indépendante de l'approvisionnement énergétique (contrairement aux
secteurs de fabrication à forte intensité énergétique). Une explication possible est que la dernière
période d'analyse - auquel été attribué le plus grand poids - correspondait à une période de
sécheresse en Algérie. En revanche, les élasticités-prix croisées pour les périodes antérieures ou il
ne y’avait pas de sécheresse étaient généralement en dessous de zéro, ce qui indique que l'eau et
l'électricité étaient complémentaires.
Pour les secteurs des services, l’augmentation du prix de l'électricité fait augmenter les coûts
associés au traitement et au transport de l'eau. Étant donné l'élasticité-prix de l'eau des services,
une augmentation du prix de l'eau à la suite d'une augmentation du prix de l'électricité diminuerait
la demande.
155
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Les élasticités prix croisés : demande d'électricité et le prix de l'eau (𝜼𝒆𝒘 )
Basé sur les valeurs de 𝜂𝑒𝑤 dans le tableau 6-9, il semble que l'eau et l'électricité sont des
substituts pour le secteur Textiles, confection, bonnèterie (TCB) (1,03), les industries
sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) (0,14) et le
secteur des ménages (SFM) (0,43). Par conséquent, des changements progressifs du prix de l'eau
se traduirait par des changements progressifs de la demande d'électricité. Toutefois, les ISMMEE
sont à forte intensité énergétique et donc le prix de l'eau aurait peu d'influence sur la demande
d'électricité. Si cette relation est vrai, alors il y’aura des implications sur la demande d'électricité
dans ces secteurs dans l'avenir. En particulier, les prix de l'eau sont susceptibles d'augmenter afin
de financer les nouveaux projets de dessalement et de traitement de l'eau et l'entretien des
anciennes infrastructures. Ce qui est susceptible de devenir un poste de dépenses important dans
les prochaines années à cause de la vétusté des infrastructures.
Les valeurs 𝜂𝑒𝑤 de l'agriculture (-1.32), de l'industrie agroalimentaire (IAA) (-0,26), Bois,
Papiers et lièges (BPL) (-0.83), Industries diverses (ID) (-0,19) et les services fournis aux
entreprises (SFE) (-0.15) supposent que l'eau et l'électricité sont complémentaires, ce qui signifie
que l'augmentation du prix de l'eau diminuerait la demande d'électricité. Toutefois, dans le cas de
l'agriculture, l'analyse ne fait pas de distinction entre l'eau de surface et des eaux souterraines. Une
analyse plus détaillée pour une région en utilisant à la fois les eaux souterraines et les eaux de
surface peut donner des résultats différents. Une augmentation des prix de l'eau de surface peut
accroître la demande pour l'électricité si l'eau souterraine devient une source d'eau moins chère.
Les résultats ci-dessus indiquent que la demande en eau est généralement plus sensible aux
variations du prix de l'eau et l'électricité, par rapport à la demande d'électricité. Les politiques
visant à réduire la demande en eau devraient donc tenir compte non seulement des prix de l'eau,
mais aussi prendre en compte les prix de l'électricité. Cette constatation nécessite une validation
lorsque des années de données de l'eau supplémentaires seront disponibles.
6.5 Conclusion
En utilisant diverses méthodes d'analyse, ce chapitre a étudié empiriquement les liens entre
l'eau et l'énergie dans les autres secteurs de l'économie Algérienne. Le tableau 6-10 répertorie les
principales conclusions de cette enquête pour chaque secteur de production.
156
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Tableau 6-10 Sommaire des résultats sectoriels
Secteur
Conclusions principales
Agriculture Contribution de plus en plus significative à l'emploi et la génération de revenus.
Les stratégies d'économie d'eau sont susceptibles de conduire à une augmentation
de l'intensité énergétique.
L’augmentation du prix de l'eau pour les agriculteurs peut augmenter la demande
d'électricité par l’augmentation de l’extraction des eaux souterraines. Cela est
reflété dans les élasticités-prix croisées.
MC
Contribue de manière significative à la production économique.
Les besoins élevés directs en eau peuvent donner lieu à des problèmes régionaux
de gestion de l'eau.
Les besoins élevés de l'électricité vont se traduire par une augmentation des
émissions de carbone.
Les stratégies d'efficacité énergétique et de l'eau doivent être encouragées.
IAA
Contribution significative à la production économique et secteur clé dans les deux
années d’analyse.
Forts besoins en eau, à cause de liens avec l'agriculture.
Ce secteur pourra indirectement bénéficier des stratégies d'efficacité du secteur de
l'agriculture.
TCB
Des besoins en eau élevés à cause des liens avec l'agriculture.
Les stratégies d'efficacité devraient se concentrer sur la réduction de la
dépendance directe sur le secteur de l’eau potable (EPOT).
Ce secteur pourrait aussi indirectement bénéficier des stratégies d'efficacité du
secteur de l'agriculture.
Les demandes de l'eau et de l'électricité de ce secteur sont sensibles aux variations
des prix.
BPL
Ce secteur clé contribue de manière significative à la production économique.
À cause de son lien avec l'agriculture ce secteur bénéficiera de stratégies
d'efficacité du secteur de l'agriculture.
Ces besoins énergétiques sont parmi les plus bas en 2011.
La demande en eau est sensible aux variations du prix de l'eau et de l'électricité.
CPC
À forts besoins en eau
157
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
Les stratégies de gestion de la demande d’eau devraient être encouragées.
ID
Secteur clé en 2000, sa contribution à la production économique est importante.
Parmi les secteurs qui ont des besoins les plus hauts en électricité et en gaz.
Les stratégies d'efficacité énergétique devraient être encouragées et pourraient
faire bénéficier d'autres secteurs.
ISMMEE
Un besoin en électricité parmi les plus élevé des secteurs. Les stratégies
d'efficacité énergétique doivent donc être encouragées, notamment en demande
d'électricité qui est inélastique aux variations de prix.
FCC
Les liens et l'impact sur la production économique ont baissé de 2000 à 2011.
Les besoins en eau et en énergie ne sont pas parmi les plus élevés et ont
également diminué entre les deux années.
STBP
Impact significatif sur la production économique bien que sa contribution est non
importante à la génération de revenus et l'emploi dans deux années 2000 et 2011.
Son besoin en eau est très important.
BTPH
liens en amont forts.
Ce secteur bénéficierait de la mise en œuvre des stratégies de l'eau et de
l'efficacité énergétique dans les secteurs de fabrication dont il dépend tels que
ISMMEE et FMC.
FMC
Secteur de croissance lente, bien que sa contribution soit non importante à la
génération de revenus et l'emploi dans deux années, Sa contribution à la
production économique est significative en 2011.
Les besoins en Eau et en énergie est parmi les plus haut.
TC
Un des secteurs à forte croissance en Algérie. présente des liens forts avec les
autres secteurs.
Contribution significative à la production économique, aux revenus et à la création
d'emplois notamment en 2011.
Parmi les secteurs à besoins d'eau les plus faibles, mais à besoins d’énergie
(Gasoil) les plus forts.
À cause de l'importance de ce secteur dans l'économie, les stratégies visant à
réduire son besoin énergétique - comme la commutation vers le GPL - devraient
être poursuivis.
SFE
la demande en eau est élastique au prix alors que la demande d'électricité est
158
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
inélastique au prix. Étant donné que les besoins énergétiques sont généralement
faibles, la réduction de la demande d'énergie n’est pas critique.
SFM
La demande en eau est relativement inélastique au prix. On pourrait dire que la
demande est relativement inélastique au prix pour satisfaire les besoins humains,
mais au-delà d’une certaine valeur la demande en eau diminue à mesure que le
prix de l'électricité augmente. Une cause possible est la mise en œuvre simultanée
des programmes de gestion de la demande en eau et des examens de prix de
l'électricité.
La demande d'électricité est également inélastique au prix.
Les résultats de l'enquête empirique peuvent être résumés comme suit:

La sélection des instruments politiques appropriés pour réduire la consommation d'eau et
d'énergie dépend de plusieurs facteurs. Pour certains secteurs, la composante indirecte des
besoins est plus significative et les gains plus élevés sont possibles en mettant l'accent sur
les secteurs de l'eau à fort besoins énergétique avec lesquelles les liens en amont sont forts.
Dans d'autres secteurs, en particulier les secteurs de fabrication, des instruments directs tels
que les programmes de réglementation ou de gestion de la demande devraient encore être
mises en œuvre afin de découpler l'énergie et les besoins en eau avec la production
économique. Ceci est d'une importance capitale pour les secteurs énergivores, étant donné
le débat actuel sur le changement climatique et la réduction des émissions de gaz.

Pour les secteurs énergivores qui dépendent de façon prédominante sur l'électricité, des
réductions de la consommation d'énergie diminueraient également les besoins en eau
indirects pour ces secteurs. Cette relation physique est évidente dans les diagrammes de
dispersion pour l'eau brute et l'énergie primaire, quand les secteurs à besoin en eau intensif
comme l'agriculture sont exclus.

Il est également évident qu'il ya une tendance générale à un rôle croissant pour les secteurs
de fabrication dans l'économie Algérienne. Ce serait un mauvais indice en termes d'eau et
d'énergie, étant donné les besoins d'eau et d'énergie importants que ces secteurs présentent
généralement. Les stratégies visant à découpler l'énergie à partir de la production
économique de ces secteurs de la fabrication sont donc importantes pour la viabilité à long
terme de l'économie.

Les élasticités calculées dans cette recherche mettent en évidence certaines relations
générales entre la quantité et le prix de l'eau et de l'électricité. Il semble que la demande en
159
Chapitre 6 Lien eau-énergie: une enquête empirique (II)
eau est plus sensible à l'évolution du prix de l'eau et de l'électricité, donc le mécanisme des
prix serait un instrument approprié pour réduire la demande en eau. En revanche,
l'électricité semble être moins sensible aux changements des prix de l'électricité et de l'eau.
Cette recherche reconnaît que des améliorations de la collecte de données sur l'eau
permettraient l'adoption de méthodes plus complexes, tels que l'économétrie.
L'enquête empirique présentée dans ce chapitre et le chapitre 5, renforcé par l'analyse
historique du chapitre 4, démontre que les analyses qualitatives donnent un aperçu et des contextes
supplémentaires qui ne peuvent être expliqués par une étude quantitatifs seulement. Ce chapitre a
exploré la relation existante entre l'eau et l'énergie et notamment de l'électricité pour les autres
secteurs de l'économie. Il est clair que les liens entre l'eau et l'énergie sont complexes et les
différents instruments politiques ont des degrés d'influence différents sur l'eau et la demande
d'énergie dans les différents secteurs.
Le chapitre suivant examine les implications de la nature du lien dans le futur. En
particulier, il analyse les arbitrages potentiels d’eau et d'énergie qui peuvent en découler avec
l'adoption de diverses technologies de l'eau et de l'énergie et des stratégies de gestion de la
demande sous des scénarios alternatifs.
160
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
7.1 Introduction
Les industries de l'eau et de l'électricité ont considérablement changé au cours des deux
dernières décennies, à cause
de la réforme industrielle, la sécheresse et la sur-utilisation des
systèmes fluviaux. Couplé avec la nécessité de s'adapter et d’atténuer le changement climatique, il
est même fort probable que d'autres changements sont en cours dans les deux industries. À ce jour,
les stratégies développées par les industries pour faire face à ces changements ont été largement
mis en œuvre sans accorder beaucoup d’importance aux liens entre l'eau et l'électricité. Il est donc
impératif que les décideurs y’aient une compréhension plus profonde des implications du lien sur
l'avenir des industries de l'eau et de l'électricité, afin d'aider à l'élaboration de stratégies plus
intégrées. Le but de ce chapitre est d’examiner- en qualité de scénarios alternatifs - une gamme de
stratégies pour répondre à la demande future de l'eau et de l'électricité pour l’Algérie.
La matrice de scénario du Programme Foresight en Angleterre constitue la base des
scénarios élaborés pour cette recherche, car elle permet d'inclure les dimensions sociales et
culturelles des quadrants inférieurs gauche et droit du cadre AQAL. La matrice comprend quatre
quadrants qui sont formés par l'intersection de deux pilotes de scénario, qui sont des «systèmes de
gouvernance» et les «valeurs sociales». Les scénarios sont encore différenciés par l'ensemble des
quatre variables qui influent sur l'offre et la demande de l’eau et de l’électricité: l'environnement,
l’économie, la technologie et la sécurité d'approvisionnement. La section 3.7.1 décrit en détail les
pilotes et les variables des scénarios.
Les scénarios modélisent l'économie Algérienne en 2030 et fournissent un avenir instantané
des industries de l'eau et de l'électricité. Cette année a été choisie parce qu'elle est suffisamment
loin dans l'avenir, elle envisage les technologies émergentes qui sont susceptibles d'être
disponibles dans le commerce à long terme. Ces technologies peuvent offrir des avantages par
rapport aux technologies existantes comme l’efficacité accrue, la réduction de l'utilisation de l'eau
et de l'énergie et les émissions de carbone réduites. Des changements importants dans les
politiques peuvent être pris en compte dans le calendrier adopté.
Cette recherche utilise l'analyse entrées-sorties pour modéliser les scénarios. Comme il est
décrit en détail dans la section 3.7.2, le modèle hybride 2011 de Leontief développé par cette
recherche est mis à jour en utilisant la méthode de la RAS et d'autres données techniques afin de
refléter la structure de l'économie Algérienne et les stratégies adoptées dans les industries de l'eau
et de l'électricité dans les quatre scénarios. Les modèles qui en résultent permettent la
161
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
quantification des indicateurs suivants: les besoins d'eau pour les secteurs de l'électricité, les
besoins énergétiques pour les secteurs de l'eau et les émissions de carbone qui en résultent dans les
secteurs de l'électricité (de sorte que des compromis possibles entre les stratégies peuvent être
identifiés).
Afin de sélectionner les stratégies plausibles dans chaque scénario, la section 7.2 passe en
revue les technologies clés d'approvisionnement en eau et de production d'électricité qui sont
susceptibles d'être disponibles en 2030. Cette section complète l'analyse de la section 4.5, qui
identifie les politiques existantes dans les deux industries qui peuvent aussi influencer le choix des
stratégies d'offre et de demande dans l'avenir. Suite à cet examen, la section 7.3 traite de la raison
d'être de l'élaboration des scénarios et décrit en détail les stratégies choisies pour chaque scénario.
La section 7.4 présente les résultats empiriques de la modélisation de scénario, en mettant l'accent
sur les compromis possibles dans chaque scénario. Enfin, la section 7.5 résume et fournit quelques
remarques finales.
7.2 Un état d’art sur les technologies de l'eau et de l'électricité
L'objectif à long terme des scénarios élaborés par cette recherche est d'examiner les
technologies existantes ou en court de développement dans les industries de l'eau et de l'électricité.
Ceci est d'une importance particulière, étant donné qu’une technologie émergente aujourd'hui est
susceptible de devenir une technologie standard dans le futur. Le but de cette section est de donner
un aperçu général sur les technologies de l'eau et d'électricité et d'identifier celles qui ont été
sélectionnées pour l'analyse de scénario.
7.2.1 Les technologies d'approvisionnement en eau
Les options d'approvisionnement à grande échelle pris en compte dans les scénarios sont le
dessalement et le traitement des eaux usées. Les deux options font partie de la stratégie
d'approvisionnement du Plan national de l'eau (2006).
Le dessalement
Le dessalement est un processus à très forte intensité énergétique qui traite l'eau de mer (voir
le tableau 7-1 pour obtenir une liste des intensités énergétiques pour les technologies de traitement
des eaux courantes, y compris le dessalement).
162
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Tableau 7-1 Consommation énergétique des différentes sources d’eau
Source d’eau
Consommation énergétique (kWh/kL)
Traitement conventionnel d’eau
0.1 – 0.6
Traitement conventionnel d’eau usée
0.4 – 0.5
Le dessalement de l'eau saumâtre
0.7 – 1.2
Traitement avancé d’eau usée
0.8 – 1.5
Dessalement d’eau de mer
3.0 – 5.0
Source: [58], [59] and [60]
Les deux principaux processus associés au dessalement sont la distillation thermique et
l'osmose inverse. La distillation thermique consomme jusqu'à trois fois plus d'énergie que
l'osmose inverse, car elle nécessite à la fois de la chaleur et de l'électricité pour fonctionner
(Kahrama Arzou). L'intensité énergétique de l'osmose inverse est inférieure, car elle permet
l'intégration des technologies de récupération d'énergie, tels que la roue de Pelton. Les dernières
usines consomment environ 3,6 kWh d'électricité pour chaque KL d'eau de dessalement produite.
Tehlyat myah El Magtaa est une usine d'osmose inverse de dessalement dans la région
oranaise. L'usine a une capacité maximale de 500 000 M3/jour. Il est prévu que l'exploitation de
l'usine sera dépendante des niveaux d'eau dans les barrages, il est donc possible pour l'usine de ne
pas fonctionner durant certaines périodes. Afin de réduire ses émissions de carbone.
Le dessalement est fortement présent dans deux des quatre scénarios développés dans cette
recherche.
Les procédés avancés de traitement des eaux usées
Les procédés avancés de traitement des eaux usées permettent aux eaux usées d'être réutilisé
pour l’eau potable et pour des fins non potables. L'osmose inverse est la principale technologie
derrière la plupart de ces processus. Il est commun pour les usines de traitement avancées des eaux
usées à intégrer des technologies supplémentaires à l'osmose inverse, afin d'améliorer la
performance opérationnelle des usines. Comme les boues activées classique (CAS) suivie d'une
filtration et bioréacteurs à membranes (MBR). Ces nouvelles améliorations ont été prises en
compte dans les capacités d'approvisionnement pour les scénarios. Une capacité supplémentaire de
traitement des eaux usées a également été intégrée dans les scénarios à des degrés divers, dans le
but de répondre à la demande attendue en 2030.
163
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Les systèmes décentralisés
Les systèmes décentralisés tels que l'eau de pluie et les eaux pluviales, des alternatives au
dessalement et aux processus de traitement des eaux usées, qui permettraient de réduire la
demande en eau. Ces options décentralisées ont été omises dans les modèles de scénarios actuels à
cause des contraintes actuelles dans les données nécessaires à la modélisation d'entrée-sortie, mais
peut être incluses dans les futurs scénarios.
7.2.2 Les technologies de production d'électricité
Cette section examine les technologies actuelles et émergentes de production d'électricité et
identifie les technologies qui sont sélectionnés pour les scénarios. Cette section regroupe les
technologies selon les sources de combustibles suivantes: Gaz, biomasse, géothermique et les
énergies renouvelables.
Le Gaz
L’Algérie exporte actuellement le gaz naturel à l’Europe. Elle est reliée à l’Europe en gaz du
sud via deux gazoducs de l'est et de l’ouest. Les deux pipelines ont une capacité suffisante pour
soutenir le développement des centrales à gaz. En outre, l’Algérie a potentiellement d'énormes
réserves de gaz [56]
Les deux principales technologies du gaz utilisées actuellement pour la production
d'électricité comprennent les turbines à gaz à cycle ouvert (TGCO) et les turbines à gaz à cycle
combiné (TGCC). Les TGCO sont généralement utilisées comme des centrales de pointe ou
d'urgence, à cause
de leur démarrage rapide au détriment des coûts élevés du carburant. Ces
centrales sont relativement compactes et ne nécessitent pas d'eau pour le refroidissement. En
revanche, les centrales à cycle combiné présentent des rendements thermiques élevés et sont
généralement utilisés comme des centrales de base. La TGCC, comme son nom l'indique, combine
deux cycles de production. Le premier cycle utilise le gaz pour produire de l'électricité. La chaleur
résiduelle de ce cycle au niveau des échappements est utilisée dans le deuxième cycle de
production d'électricité dans des turbines à vapeur. Le deuxième cycle exige donc l'eau d'appoint
et de l'eau pour le refroidissement [61].
De nouvelles usines de TGCO et TGCC sont en construction ou en stade avancé de
planification en Algérie et les capacités de ces usines ont donc été intégrés dans les scénarios. Le
164
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
gaz supplémentaire est prévu dans les scénarios où les hypothèses appuient le choix de la
technologie de génération.
Le nucléaire
Le premier réacteur nucléaire a été développé dans les années 1950. Aujourd'hui, les
centrales nucléaires fournissent 15 pour cent de l'électricité à travers le monde. La technologie
actuelle est en grande partie basée sur les réacteurs à eau légère (REL) et réacteurs à eau lourde
(REL), qui sont considérés comme «réacteurs de troisième génération». REO comprennent des
réacteurs à eau pressurisée (REP) et réacteurs à eau bouillante (REB), dont REP représentent 60
pour cent de la capacité nucléaire installée dans le monde. La recherche sur les réacteurs de
quatrième génération est en cours, afin d'améliorer le développement économique, la sécurité et la
performance thermique des réacteurs et de réduire le risque de prolifération. Les premiers de ces
réacteurs sont susceptibles de devenir disponibles dans le commerce après 2020.
Le développement de centrales nucléaires est actuellement interdit en Algérie [62]. Les
partisans de la technologie font valoir qu'elle offre des avantages distincts, en particulier sur le
changement climatique: il ya d'importantes réserves d'uranium en Algérie; une centrale nucléaire
émet moins de carbone qu'une centrale électrique à gaz; et l'énergie nucléaire permettrait de
diversifier le mix de production de l'Algérie. Comme indiqué au chapitre 2, les opposants
soutiennent l’idée du risque et de sécurité de l’environnement.
À cause de la nature à long terme des scénarios élaborés pour cette recherche, l'énergie
nucléaire n’est pas considérée comme option d'un des scénarios, où toutes les hypothèses ne
soutiennent pas le développement de cette technologie.
La Biomasse
La biomasse se réfère généralement à la matière organique, qui peut être utilisée comme
combustible pour générer de l'électricité. Quelques exemples de sources de combustibles de la
biomasse en Algérie comprennent les déchets agricoles et forestiers, le méthane à partir des eaux
usées. Il existe plusieurs méthodes pour transformer la biomasse en électricité, selon que le
combustible est sous forme solide, liquide ou en phase gazeuse. Une méthode certaine est la
combustion directe comme la combustion de déchets de bois. Une autre méthode est la pyrolyse,
qui produit une huile approprié pour être utilisé dans les moteurs diesel. Récemment, des
chercheurs ont mis au point des procédés de gazéification de la biomasse afin de produire un gaz
165
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
combustible. Le gaz peut ensuite être brûlé dans une turbine à gaz, comme une centrale à cycle
combiné de gazéification intégrée de la biomasse (BIGCC). La technologie est similaire à TGCC
qui comprend deux cycles de production: La chaleur des échappements de la turbine à gaz dans le
premier cycle est utilisée dans les turbines à vapeur dans le second cycle [7,8].
La Géothermie
L'énergie géothermique utilise la chaleur produite dans la terre et elle est la seule source
d'énergie renouvelable qui ne provient pas du soleil. Cette chaleur - normalement sous la forme de
vapeur ou d'eau chaude - est pompée par des trous profonds pour une centrale électrique à la
surface de la terre. L'industrie de la géothermie est actuellement pas bien établie en Algérie parce
qu'il ya des sources inadéquates de vapeur et d'eau chaude pour produire directement de
l'électricité. Toutefois, les récents développements technologiques dans cette industrie - en
particulier la roche sèche chaude (HDR) semblent prometteuses pour le contexte Algérien.
La technologie HDR utilise la chaleur emmagasinée dans les roches sèches imperméables.
Elle commence par l'expansion des fractures naturelles des roches sèches, afin de créer une zone
d'échange de chaleur artificielle. L'eau est ensuite injectée dans cette zone pour absorber la chaleur
des roches environnantes. Elle est ensuite pompée vers la surface par l'intermédiaire d'un
échangeur de chaleur [63].
La technologie HDR est actuellement mise à l'essai dans plusieurs endroits à travers le
monde.
[64] est un rapport qui montre que l'Algérie a beaucoup de potentiel de l'énergie géothermique
d'ici 2030 qui pourraient être entrée dans le réseau national.
Dans cette recherche, la géothermie fournit la capacité de base pour l'un des scénarios.
Les énergies renouvelables
Les énergies renouvelables peuvent être définies comme «les énergies obtenues d’une
manière illimitée, continu ou répétée à partir de l'environnement naturel» [65]. En plus de la
biomasse et de l'énergie géothermique qui ont été précédemment discuté, d'autres formes
d'énergies renouvelables comme l'énergie solaire, l'énergie marémotrice, hydroélectrique et
éolienne peuvent être citées.
166
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
L'Algérie a une abondante énergie solaire. Les deux technologies associées à l'énergie
solaire sont le solaire thermique (PCS) et le photovoltaïque (PV). La technologie solaire thermique
est largement utilisée à travers le monde pour le chauffage de l'eau chaude sanitaire. Bien qu'elle
vienne juste d’être tester dans la production d’électricité en Algérie dans le site de (Hassi r’mel),
elle a la possibilité de compenser sensiblement la demande d’électricité en Algérie. Les PV sont
des dispositifs à semi-conducteurs à base de silicium, qui convertissent la lumière solaire en
électricité [63]. Ces technologies offrent un potentiel considérable pour l'Algérie. Cependant les
coûts d'investissement élevés et les faibles rendements thermiques ont empêché l'adoption
généralisée de cette technologie. Les subventions du gouvernement peuvent aider à éliminer
certains de ces obstacles. En outre, l'invention du ruban cellule solaire par des chercheurs en 2011
a le potentiel d'améliorer considérablement les perspectives de la technologie PV.
Les Sliver cellules solaires utilisent jusqu'à 90 pour cent moins de silicium pour la
fabrication et d'atteindre un rendement thermique allant jusqu'à vingt pour cent, comparativement
à quinze pour cent pour les cellules classiques [66].
Les technologies marémotrices exploitent le mouvement de l'eau dans la mer pour produire
de l'électricité. Cette forme d'énergie renouvelable est encore relativement immature par rapport à
d'autres formes et elle n’est donc pas considérée dans cette recherche.
L’hydroélectricité représentait environ 2.6 pour cent de l'électricité produite en Algérie en
2011 [56]. Plusieurs facteurs empêchent actuellement le développement de nouvelles centrales
hydroélectriques à grande échelle, y compris les préoccupations du public sur les impacts
environnementaux, la dépendance sur les ressources hydriques et l'exposition au risque en période
de sécheresse et la rareté des sites appropriés. Néanmoins, il existe encore un potentiel à
développer des centrales hydroélectriques à petite échelle utilisant des turbines à microcentrales.
L'industrie de l'eau algérienne a déjà installé des turbines de microcentrales le long des barrages.
L'énergie éolienne est une technologie mature qui a le potentiel pour alimenter 20 pour cent
de l'électricité de l'Algérie [56]. En Algérie, environ 5010 MW de capacité éolienne est
actuellement en étude, il est estimé que la technologie pourrait fournir 28 pour cent de l'électricité
d’ici 2030 [68]. En fonctionnement, les éoliennes n’émettent pas de carbone et n’utilisent pas
d'eau. L'énergie éolienne a un important potentiel de contribution dans le secteur de l'électricité
par rapport à l'énergie marémotrice et l'hydroélectricité.
167
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Le programme national de développement des énergies renouvelables dans sa version
actualisée par les services du ministère de l’énergie vient d’être adopté par le gouvernement.
En effet, l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national constitue
un enjeu majeur dans la perspective de préservation des ressources fossiles, de diversification des
filières de production de l’électricité et de contribution au développement durable.
A la faveur du programme de développement des énergies renouvelables 2011-2030 adopté
par le Gouvernement en février 2011, les énergies renouvelables se placent au cœur des politiques
énergétique et économique menées par l’Algérie.
Ce programme a connu une première phase consacrée à la réalisation de projets pilotes et de
tests des différentes technologies disponibles, durant laquelle des éléments pertinents concernant
les évolutions technologiques des filières considérées sont apparus sur la scène énergétique et ont
conduit à la révision de ce programme.
Parmi ces éléments nouveaux, il convient de citer :

Une meilleure connaissance du potentiel national en énergies renouvelables, notamment
pour le solaire et l’éolien, suite aux études engagées.

La baisse des coûts des filières photovoltaïque et éolienne qui s’affirment de plus en plus
sur le marché pour constituer des filières viables à considérer.

Les coûts encore élevés de la filière CSP (solaire thermique) induisant une croissance très
lente du développement de ce marché à travers le monde.

Le parachèvement d’une réglementation nationale cohérente et attractive en direction des
investisseurs.

La révision de ce programme porte ainsi, sur le développement du photovoltaïque et de
l’éolien à grande échelle, sur l’introduction des filières de la biomasse (valorisation des
déchets), de la cogénération et de la géothermie et également sur le développement du
solaire thermique (CSP).
La consistance du programme en énergie renouvelables à réaliser pour les besoins du
marché national sur la période 2015-2030 est de 22 000 MW, dont plus de 4500 MW seront
réalisés avant 2020.
La répartition de ce programme par filière technologique est présentée par la figure 7-1
168
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
1000
400 15
Solaire Photovoltaïque
2000
Eolien
Solaire thermique
5010
13575
Biomasse
Cogénération
Géothermie
Figure 7-1. La répartition du programme Algérien des énergies renouvelables à l’horizon
2030 (MW) [68]
La réalisation du programme permettra d’atteindre à l’horizon 2030 une part de
renouvelables de près de 27% dans le bilan national de production d’électricité.
Le volume de gaz naturel épargné par les 22 000 MW en renouvelables, atteindra environ
300 milliards de m3, soit un volume équivalant à 8 fois la consommation nationale de l’année
2014.
Conformément à la règlementation en vigueur, la réalisation du programme est ouverte aux
investisseurs du secteur public et privé nationaux et étrangers.
La mise en œuvre de ce programme bénéficie de l’apport substantiel et multiforme de l’Etat
qui intervient notamment à travers le Fonds National des Energies Renouvelables et Cogénération
(FNERC), alimenté par un prélèvement de 1% de la redevance pétrolière.
Un mécanisme d’encouragement basé sur les tarifs d’achat garantis est mis en place par la
réglementation. Ainsi, le producteur d’énergie renouvelable bénéficie de tarifs d’achat qui sont
garantis pour une durée de 20 ans pour les installations en Photovoltaïque et en éolien.
Les filières ne bénéficiant pas des tarifs d’achat garantis seront financées par le FNERC à
hauteur de 50% à 90% du cout d’investissement selon la technologie et la filière retenues.
Les retombées de ce programme seront très significatives en termes de création d’emplois,
d’industrialisation, de développement technologique et d’acquisition de savoir-faire, contribuant
169
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
ainsi à la croissance et à la modernisation économique du pays ainsi qu’à la préservation de
l’environnement.
Les phases du programme de développement des énergies renouvelables sont prévues selon la
figure 7-2 :
25000
Puissance (MW)
20000
Géothermie
Biomasse
15000
Cogénération
10000
CSP
Eolien
5000
Photovoltaïque
0
2015
2020
2030
Figure 7-2 Les phases du programme algérien des énergies renouvelables
Tableau 7-2 Le programme de développement des énergies renouvelables
1ère phase
2ème phase
2015-2020
2021-2030
[MW]
[MW]
Photovoltaïque 3000
TOTAL [MW]
10575
13575
Eolien
1010
4000
5010
CSP
-
2000
2000
Cogénération
150
250
400
Biomasse
360
640
1000
Géothermie
05
10
15
TOTAL
4525
17475
22000
170
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Le cadre réglementaire et incitatif
L’adoption du cadre juridique favorable à la promotion des énergies renouvelables et à la
réalisation d’infrastructures y afférentes est défini principalement à travers les mesures ci-après :
La Loi n° 11-11 du 18 juillet 2011 portant loi de finances complémentaire pour 2011 a relevé le
niveau de la redevance pétrolière qui alimente essentiellement le Fonds National pour les énergies
renouvelables et la cogénération (FNERC) de 0.5% à 1% et a étendu son champ d’application aux
installations de cogénération ;
Le Décret exécutif n°11-423 du 08 décembre 2011 fixant les modalités de fonctionnement du
compte d’affectation spécial n° 302 -131 intitulé "Fonds national pour les énergies renouvelables
et la cogénération".
Le Décret exécutif n°13-218 du juin 2013 fixant les conditions d’octroi des primes au titre des
coûts de diversification de la production d’électricité.
Le Décret exécutif n°13-424 du 18 décembre 2013 modifiant et complétant le décret exécutif
n° 05-495 du 26 décembre 2005 relatif à l’audit énergétique des établissements grands
consommateurs d’énergie.
Les Arrêtés ministériels du 02 février 2014 fixant les tarifs d’achat garantis pour la production
d’électricité à partir d’installations utilisant la filière photovoltaïque et les conditions de leur
application.
Les Arrêtés ministériels du 02 février 2014 fixant les tarifs d’achat garantis pour la production
d’électricité à partir d’installations utilisant la filière éolienne et les conditions de leur application.
De plus, la Loi n° 11-11 du 18 juillet 2011 portant loi de finances complémentaire pour 2011 a
relevé le niveau de la redevance pétrolière qui alimente essentiellement le Fond National pour
énergies renouvelables de 0.5% à 1% et a étendu son champ d’application aux installations de
cogénération.
La réglementation en vigueur a également prévu un mécanisme d’encouragement basé sur les
tarifs d’achat garantis, le producteur d’énergie renouvelable bénéficie ainsi de tarifs d’achat qui
sont garantis pour une durée de 20 ans pour les installations en Photovoltaïque et en éolien.
171
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
En outre le cadre général régissant le développement de l’investissement dont le régime spécifique
de la convention peut être ouvert à la promotion des énergies renouvelables, le cadre juridique en
vigueur prévoit des soutiens directs et indirects aux énergies renouvelables.
Aussi et afin d’encourager et soutenir les industriels dans la réalisation de ce programme, il est
prévu, entre autres, la réduction des droits de douane et de la TVA à l’importation pour les
composants, matières premières et produits semi-finis utilisés dans la fabrication des équipements
en Algérie, dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
7.3 Le développement de scénarios eau-énergie
Les scénarios de l'eau-énergie développées dans cette recherche utilisent la matrice de
scénarios du Programme britannique de Foresight, car elle permet d’inclure les dimensions
sociales et culturelles qui sont répandues dans les quadrants inférieurs gauche et inférieur droit du
cadre AQAL. La matrice présentée dans la figure 3-6, est formé par l'intersection de deux axes de
valeurs sociales et les systèmes de gouvernance. Les quadrants résultants représentent les quatre
scénarios, qui sont étiquetés: Marchés mondiaux, entreprise provinciale, durabilité globale et la
gestion locale. Dans cette recherche, les principales variables de différenciation des scénarios
correspondent à certains points saillants confrontés dans les deux industries à la fois dans le
présent et dans le futur, comme l'environnement, l’économie, la technologie et la sécurité
d'approvisionnement. Une description de ces variables se trouve dans la section 3.7.1.
Les scénarios sont modélisés en utilisant une analyse d'entrée-sortie, comme indiqué à la
section 3.7.2. En bref, le modèle hybride d'entrée-sortie de 2011 de Leontief constitue la base des
quatre modèles de scénarios d'entrée-sortie pour 2030. Ces modèles ont été développés en utilisant
la méthode RAS - en conjonction avec des données techniques supplémentaires afin de représenter
la structure de l'économie Algérienne en 2030 et en particulier la structure technologique des
industries de l'eau et de l'électricité de chaque scénario.
La section 7.3.1 décrit les hypothèses adoptées par cette recherche pour évaluer la demande
et l'offre de l’eau et de l'électricité en 2030 dans les quatre scénarios.
La section 7.3.2 décrit les scénarios en détail, en termes de variables et les stratégies
adoptées.
172
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
7.3.1 Les hypothèses d’eau et d'énergie
Afin de développer les modèles de scénarios eau-énergie, il est nécessaire d'estimer la
demande en eau et en énergie en 2030. Les paragraphes suivants décrivent les étapes impliquées
dans ce processus. Il est important de noter que le but n’est pas de donner une prévision de la
demande précise, mais plutôt d’estimer la demande dans chaque scénario, afin d'examiner les
arbitrages relatifs qui pourraient se produire dans le futur. Les paragraphes suivants identifient
également la gamme d'options d'approvisionnement adoptées dans chacun des scénarios.
La demande en eau
Figure 7-3 décrit le processus adopté pour estimer la demande totale de l'eau.
Prévision
de la
demande
d’Alger
Prévision de la
+ demande
d’Algérie
-
Demande
de gestion
=
Demande
totale
Figure 7-3 Estimation de la demande en eau pour 2030
Comme l'illustre la figure 7-3, la demande en eau pour 2030 a été estimée séparément pour
Alger et le reste de l'Algérie. Le raisonnement derrière cette approche est que le Plan national de
l'eau actuelle fond ses prévisions de la demande en eau pour Alger sur 200 litres par habitant par
jour (lhj), ce qui est nettement plus élevé que les chiffres réels au cours des dernières années. Basé
sur les données de SEAL et le modèle 2011 développé pour cette recherche, l’Algérie a consommé
environ 170 lhj en 2011, sans compter la consommation d'eau dans les secteurs de l'eau et de
l'électricité. Cela équivaut à 140 lhj pour le reste de l’Algérie, si l'on exclut la consommation réelle
d’Alger en 2011, les 200 lhj surestimeraient la demande de l'eau si elle est appliquée à l'ensemble
de la population Algérienne. Cette approche en deux parties, qui est représenté dans l'équation. 71, donne une prévision plus réaliste:
𝑿𝑾 (𝟑𝟎) = 𝒍𝒉𝒋𝒔 . 𝑷𝒐𝒑𝒔 + 𝒍𝒉𝒋𝒓 . 𝑷𝒐𝒑𝒓
𝑬𝒒𝒏. 𝟕 − 𝟏
Où lhjs = 200 pour Alger, Pops = les prévisions de population d’Alger en 2030, le Capc=140
pour le reste de l’Algérie, Popr=les prévisions de population en 2030 pour le reste de l’Algérie. Il
173
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
est probable que cette estimation serait encore conservatrice, étant donné que SEAL est
déterminée à réduire la consommation d’Alger à 150 lhj en 2020.
L'estimation a été révisée sur la base des hypothèses de gestion de la demande pour les
scénarios individuels, détaillés dans la section 7.2.2.
Comme indiqué précédemment l’eau utilisée par les secteurs de l'énergie est exclue de
l’estimation, parce que la demande d'électricité va être différente pour chaque scénario. Dans le
cas contraire, la demande en eau pour les secteurs de l'énergie doit être calculée séparément, sur la
base des hypothèses technologiques pour chaque scénario et les résultats doivent être incorporé
dans les modèles d'entrée-sortie.
Approvisionnement en eau
L'offre totale de l'eau en 2030 est estimée selon le processus décrit dans la figure 7-4.
Nouvelle
Capacité
existante
+
Projets
engagés
capacité
+
pour
satisfaire la
fuites et les
-
autres
pertes
=
Capacité
totale
demande
Figure 7-4 Estimation de l'approvisionnement en eau pour 2030
En termes d'eau d'irrigation, cette recherche suppose que la capacité supplémentaire est
satisfaite par le secteur EIR existant. Pour l'industrie de l'eau en milieu urbain, cette recherche
suppose que la capacité actuelle des usines d'eau et de traitement des eaux usées reste constante. Il
est également supposé que les fuites et les pertes dans les infrastructures existantes réduisent la
capacité d'approvisionnement de dix pour cent. En outre, cette recherche suppose que les projets
engagés dans le Plan du ministère des ressources en eau tels que les projets de dessalement,
stations de traitement des eaux usées et accès à l'eau profonde Albien deviennent opérationnels
d'ici 2030.
La nouvelle capacité requise au-delà de ces projets pour satisfaire la demande prévue dans
chaque scénario est fourni par le dessalement et/ou les usines de traitement des eaux usées.
174
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
La plus grande station de dessalement d'eau de mer El Magtaa (500 000 m3/jour) est
actuellement en exploitation qui dépend des niveaux de barrages. Pour cette raison, cette recherche
ne tient pas compte de dessalement de l'eau pour tous les scénarios.
Le tableau 7-3 contient les spécifications adoptées par cette recherche pour les deux options
d'approvisionnement en eau et le tableau 7-4 fournit une répartition en pourcentage des stratégies
pour répondre à la demande supplémentaire de l'eau en 2030 dans les quatre scénarios. La figure
7-5 résume les stratégies de demande et d'offre pour les quatre scénarios.
Tableau 7-3 : Spécifications techniques d'approvisionnement de l'eau
La technologie de
l'approvisionnement en eau
Dessalement
Le recyclage de l'eau
Coût O&M
Utilisation d'électricité
(kWh/KL)
Variable
voir sources
Variable
voir sources
Fixé à +3,9
1.5
Taux d'utilisation
de l'eau
50% de taux de
récupération
75% de taux de
récupération
Sources: [67]
Tableau 7-4 Répartition des stratégies pour répondre à la demande supplémentaire de l'eau
en 2030 (%)
Gestion de la demande
Dessalement
Le recyclage de l'eau
Scénario 1
15
35
50
Scénario 2
70
30
Scénario 3
30
Scénario 4
70
70
30
25
Gestion de la demande
20
000 Mm3
Dessalement (DESAL)
15
Eau recyclée -Nouvelle10
Eau recyclée existante (ASS)
Eau souterraine (EPOT)
5
La capacité existante (EPOT)
0
Sénario1
Sénario2
Sénario3
Sénario4
Figure 7-5 La demande et le mix de la fourniture en eau en 2030 dans les quatre scénarios
175
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
La demande d'énergie
La demande d'énergie pour 2030 est calculée en utilisant le processus décrit dans la figure 7-6
La demande
projetée
finale et par
-
La demande
de gestion
=
La
demande
totale
secteur
Figure 7-6 Estimation de la demande d'énergie pour 2030
Cette recherche a prévu la demande pour tous les secteurs de l'énergie dans les modèles de
2011, y compris: l'électricité, Raffinage du pétrole (Gasoil) et le gaz.
Dans le cas de la demande d'électricité, les coefficients directs d'électricité à partir du
modèle hybride 2011 de Leontief 𝐴𝐸 (01) ont été multipliés par la production estimée pour chaque
secteur pour 2030 𝑋𝑖 (30) pour tirer la demande totale d'électricité pour 2030, tel que représentée
dans l'équation suivante:
𝑿𝑬 (𝟑𝟎) = 𝑨𝑬 (𝟎𝟏). 𝑿𝒊 (𝟑𝟎)
𝑬𝒒𝒏. 𝟕 − 𝟐
Dans les scénarios où les stratégies de gestion de la demande n'ont pas été utilisées, les
coefficients d'électricité directe 𝐴𝐸 (01)- qui représentent des intensités de l'électricité avec des
unités de PJ/100KDA (2011) - ont été baissés de 0,5 pour cent par an, afin de tenir compte des
améliorations technologiques. Le tableau 7-5 répertorie la demande d'électricité pour chaque
scénario, qui a été tirée sur la base des calculs ci-dessus et les hypothèses de scénarios décrits dans
la section 7.3.2. La demande d'électricité en 2030 pour le scénario 1 (400 PJ) et Scénario 2 (406
PJ) concorde bien avec les dernières prévisions élaborées par le ministère de l’énergie pour
l’Algérie pour 2029-30 (401 PJ). La baisse des prévisions de la demande pour les scénarios 3 et 4
reflètent l'adoption de stratégies de gestion rigoureuses de la demande.
Tableau 7-5 Comparaison des prévisions de la demande d'électricité (PJ)
Scénario 1
400
Scénario 2
406
Scénario 3
328
Scénario 4
193
176
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
La demande d'énergie pour les secteurs de l'énergie restants - le raffinage du pétrole et le gaz
a également été estimée en utilisant l'équation. 7-2. Comme pour l'électricité, il a été supposé que
les coefficients directs du modèle de 2011 ont été révisés à 0,5 pour cent par an jusqu'au 2030
pour améliorer l'efficacité.
Les secteurs de l'eau ont été omis dans les prévisions de la demande d'énergie, parce que la
demande de l'eau n’est pas uniforme dans les scénarios. Par contre la demande d'énergie pour les
secteurs de l'eau a été calculée et incorporée dans les modèles séparément.
L’offre de l’énergie
Figure 7-7 décrit le processus adopté pour estimer l’offre de l’énergie en 2030.
La
Capacité
existante
+
Projets
engagés
-
capacité
existante à
Nouvelle
+
déclassée
fuites et
capacité pour
satisfaire
la
-
demande
les
autres
=
Capacité
totale
pertes
Figure 7-7 Estimation de l'offre énergétique en 2030
Cette recherche suppose que la demande supplémentaire pour l'énergie non électrique est
représentée par les secteurs de l'énergie existants. En termes d'électricité, la première étape de
l'estimation de la fourniture supplémentaire nécessaire pour répondre à la demande est de prendre
en compte les projets dans les stades avancés de la planification ou en cours de construction. Le
tableau 7-6 répertorie plusieurs de ces projets qui ont été connus au moment de l'élaboration des
scénarios. Il est également important de considérer la capacité existante qui devrait être déclassée
jusqu’au 2030, qui est répertorié dans le tableau 7-7.
Tableau 7-6 Les Projets engagés
Type
Technologie
Capacité
Mise à niveau de 35
Modernisation
Machines
système de contrôle
Charge de base
turbine à gaz à cycle 14 370 MW
du 2000 MW *
combiné
Charge de Point
turbine à gaz cycle 50 MW pour le pôle In Salah - Adrar Ouvert
Timimoun (PIAT),
177
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
421 MW en turbines à gaz et diesel pour
les réseaux isolés du sud (RIS).
925 MW pour la réserve stratégique en
mobile
Energie renouvelable
5 539 MW
Tableau 7-7 La capacité existante qui devrait être déclassée jusqu’au 2030 [69]
Nom
Technologie
Ravin blanc d’oran Turbine à vapeur
Alger Port
Turbine à vapeur
Capacité
60 MW
65MW
Ziama mensouria
Derguina
Bab Zouar
Boufarik
Tiaret 1
Naama 1
Msila 1
Hassi r’mel
Haoth el hamra
100 MW
71.5MW
100 MW
100 MW
100 MW
100 MW
100 MW
100 MW
100 MW
Turbine hydraulique
Turbine hydraulique
Turbine à gaz
Turbine à gaz
Turbine à gaz
Turbine à gaz
Turbine à gaz
Turbine à gaz
Turbine à gaz
Les 6000 MW installées après la création de la Sonelgaz entre 1969 et 2000
vont
normalement être déclassées en 2030 (5 centrales TV de 2560 MW, 21 centrales TGCO de 3290
MW et 150 MW de centrales diesel) [69]
Dans tous les scénarios, une nouvelle capacité de production est nécessaire pour répondre à
la demande d'électricité en 2030. Cette nouvelle capacité a été divisé en pic et en base production,
basée sur les données du ministère de l‘énergie. Le déficit de la capacité a été estimé selon les
technologies de production examinées dans la section 7.2.2. Ces technologies ont été sélectionnées
selon les hypothèses inhérentes aux quatre scénarios, comme indiqué dans le tableau 7-8. La
figure 7-8 montre le mix de production d'électricité dans les quatre scénarios et comprend à la fois
la capacité existante et nouvelle.
178
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Le Tableau 7-8 La nouvelle capacité nécessaire pour répondre à la demande d'électricité en
2030 (MW)
Scenario 1 Scenario 2
800
800
TV (Mise à jour)
1200
1200
TGCO (Mise à jour)
6424
TV
8900
2588
TGCC
2700
4000
TGCO
PCS
Eolien
Photovoltaïque
Géothermal
BIGCC
13600
15012
Total
Scenario 3 Scenario 4
800
800
1200
1200
2000
2000
5312
11312
1000
2011
5011
450
400
350
Gestion de la demande
Biomasse (GIGCC)
Energie (PJ)
300
Geothermie
Eolien
250
Photovoltaique
Solaire thermique (PCS)
200
Diesel
Hydraulic
150
Turbine à gaz (TGCO)
Cycle combiné (TGCC)
100
Turbine à vapeur (TV)
50
0
Scénario1
Scénario2
Scénario3
Scénario4
Figure 7-8 Le mix de production d'électricité en 2030 dans les quatre scénarios
179
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
7.3.2 Une description des quatre scénarios
Cette section décrit les quatre scénarios développés dans cette recherche, en fonction des
principales variables et les technologies adoptées dans les industries de l'eau et de l'électricité afin
de répondre à la demande de l’eau et de l'électricité en 2030. Ces variables peuvent être résumées
comme suit: environnement, économique, technologique et de sécurité d'approvisionnement.
Comme indiqué précédemment dans la section 3.7.1, l'environnement renvoie aux facteurs
suivants: la priorité accordée à la protection environnementale, la mesure de conservation de l'eau
et de l'énergie et l'influence de la sécheresse et le changement climatique. La variable économique
décrit la mesure dans laquelle le coût détermine les décisions dans les industries, qui est influencé
par l'ampleur de l'investissement. La variable technologique décrit la propension à l'innovation et
l'adoption de nouvelles technologies. La sécurité d'approvisionnement se réfère à l'importance du
développement et de l'utilisation des ressources provinciales au lieu de compter sur les
importations de l'étranger. Il se réfère également à l'importance de l’approvisionnement en eau
non-renouvelable.
Le tableau 7-9 résume les principales variables pour chaque scénario.
Tableau 7-9 Résumé des variables des scénarios
Variable
Scenario 1
Environnement
Priorité faible
Economique
Technologique
Sécurité
d’approvisionnement
Scenario 2
Problèmes
Scenario 3
Problèmes
régionaux telles mondiaux tels que locales avec un impact
Marchés
que la sécheresse
L'accent sur la
compétitifs et
production
le changement
Uneclimatique
coopération
internationale forte
technologies à
nationale
Innovation
haute Innovation faible Innovation haute
faible coût
Priorité faible
Scenario 4
Maximiser les ressources
Priorité haute
priorité modérée
minimal
Priorité faible
Innovation faible
Priorité faible
Scénario 1 : Marchés mondiaux
Scénario 1 est appelé «Marchés mondiaux». Il est caractérisé par des valeurs consuméristes
qui sous-tendent pour l'économie de nombreuses décisions d'investissement. Des technologies à
faible coût sont favorisées pour satisfaire la demande future dans les industries de l'eau et de
180
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
l'électricité. En outre, un marché mondial ouvert et concurrentiel permet le transfert de la
technologie et favorise un haut degré d'innovation. Une faible priorité
est accordée à
l'environnement et il n’est pas pris en compte dans les décisions.
En 2030, les mises à niveau prévues pour les usines existantes fourniront 2000MW par
apport à la capacité de base de 13600 MW. Les TGCC permettent l'utilisation d'une source
d'énergie pas chère et en abondance en Algérie et la TGCC représente une technologie simple et
disponible dans l'industrie par rapport à d'autres technologies de production. Cette technologie a
été largement développée à l'étranger et elle est disponible en Algérie à cause de l'ouverture au
commerce international et des niveaux élevés de transfert de technologie. Les usines TGCC qui
sont en cours de développement offriront 8900 MW de capacité de base et 2700 MW de
production de pointe en TGCO.
En termes de demande d'électricité, il est supposé que les améliorations technologiques dans
tous les secteurs réduiront l'intensité énergétique des secteurs de 0,5 pour cent par an (Office
nationale des statistiques ONS). Ce scénario suppose également que les améliorations d'efficacité
supplémentaires et l'utilisation des réductions volontaires - animés par le désir de réduire les coûts
va baisser la demande de pointe d'ici 2030. 70 pour cent de ces améliorations se produisent dans
les secteurs de fabrication, de construction, des transports et des services. L’amélioration de
l'efficacité dans les ménages génèrera les 30 pour cent restante.
Pour le secteur de l'eau, le recyclage de l'eau et le dessalement vont représenter 50 pour cent
et 35 pour cent de la nouvelle capacité de production, respectivement. À cause de l'accent mis sur
la réduction des coûts, les usines de recyclage d’eau adjacentes aux utilisateurs sont favorisées par
rapport à celles avec un grand coût de transport. Pour le dessalement, il est supposé que toute
l'électricité provient du secteur existant. En outre, les stratégies de gestion de la demande vont
compenser les besoins de capacité supplémentaire de 15 pour cent. Ceci est entrepris en vue de
réduire les coûts plutôt que de conserver l'eau.
Scénario 2 : Entreprises provinciales
Ce scénario est caractérisé par des valeurs individualistes. La principale priorité dans les
industries est la sécurité d'approvisionnement, ce qui favorise la diversité technologique.
Cependant, l'approche régionale du scénario limite le transfert de technologies émergentes. Les
questions environnementales de nature régionale, tels que la sécheresse influencent les décisions
181
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
dans les industries. Les problèmes environnementaux mondiaux, comme le changement
climatique ne sont pas des priorités.
Dans ce scénario, les turbines à gaz (TGCO) fourniront un supplémentaire de 4000 MW de
capacité de base. La TGCO est la technologie de référence actuelle en Algérie. Elle assurera la
sécurité d'approvisionnement car le gaz est en abondance en Algérie, tandis que les centrales
TGCC fourniront un supplémentaire de 2588 MW. Les améliorations technologiques réduiront les
intensités d'électricité de tous les secteurs de 0,5 pour cent par an et freineront la croissance de la
demande d'électricité [ONS].
La principale priorité dans le secteur de l'eau est d'assurer l'approvisionnement en eau
indépendamment des précipitations, à cause
de l'inquiétude suscitée par la sécheresse. Il est
supposé que les technologies offriront la solution pour augmenter l'offre de l'industrie de l’eau, il
y’a donc peu d'intérêt pour un changement de comportement pour assurer la conservation de l'eau.
Le dessalement fournira 70 pour cent de la capacité supplémentaire. Le recyclage de l'eau fournira
les 30 pour cent restantes.
Scénario 3 : Développement durable
Le scénario mondial de développement durable se caractérise par une forte coopération
internationale face aux problèmes environnementaux mondiaux, notamment le changement
climatique. L'innovation technologique est élevée, à cause
de l'échange international d'idées.
Cette innovation se concentre sur la réduction de la dépendance sur le gaz et le pétrole, maximiser
l'utilisation des ressources en eau et dans un cadre plus large l’adoption de la politique du
changement institutionnel et comportemental.
Dans le secteur de l'électricité, de nouvelles centrales d’énergie renouvelable fourniront
9312 MW de capacité de base d'ici 2030.
Un système d'échange de droits d'émission et d'accords mondiaux pour ralentir le rythme du
changement climatique donne à la technologie des énergies renouvelable un avantage significatif
par rapport au gaz. Le photovoltaïque propose également une option pas d'émissions de carbone
par rapport au gaz pour la production de base, ce qui rend cette option viable. Comme avec les
autres scénarios, la mise à niveau des installations existantes de TV et TG fournira 2000 MW
supplémentaires de capacité de base. L’éolien et le solaire fourniront 2000 MW et 7312 MW de
capacité respectivement.
182
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
En termes de demande d'électricité, les mesures d'efficacité énergétique réduiront la
demande de 20 à 30 pour cent.
L'objectif principal dans le secteur de l'eau est de maximiser l'utilisation des ressources en
eau, en termes d'utilisation de l'eau qui est adapté à l'usage, tout en minimisant la consommation
d'énergie. L'eau recyclée à partir des usines de traitement des eaux usées constitue donc 70 pour
cent de la nouvelle capacité. En outre, il ya une nécessité de modifier les processus de production
et l'utilisation finale de l'eau, ce qui compense 30 pour cent de capacités additionnel.
Scénario 4 : Gestion locale
L'objectif principal de ce scénario est l'utilisation maximale des ressources naturelles
locales, avec un impact minimal sur l'environnement. Il ya une tendance vers l'autonomie, grâce à
une forte gouvernance locale et régionale. L'orientation régionale limite généralement l'innovation
technologique.
Comme les trois premiers scénarios, on suppose que la mise à niveau des centrales
existantes fournira 2000 MW de capacité de base. Les projets BIGCC (Biomasse) fourniront un
supplémentaires de 2011 MW. Ils sont complétés par le développement de 1000 MW de centrales
géothermales.
À cause
de l'accent mis sur la conservation des ressources, la gestion de la demande est
rigoureusement mise en œuvre dans le secteur de l'électricité. L’amélioration de l'efficacité est
fondée sur les estimations du potentiel d’efficacité énergétique (EE), qui vont de 40 à 74 pour cent
selon le secteur (ONS). La nouvelle capacité requise de ce scénario est significativement plus
faible par rapport aux trois autres (voir le tableau 7-8). Comme le scénario 3, pour les secteurs qui
ne possèdent pas un potentiel d'EE, il est supposé que leur efficacité énergétique s’améliore de 0,5
pour cent par an pour tenir compte des améliorations technologiques générales.
Les stratégies de gestion de la demande dans l'industrie de l'eau limitera la consommation
d'eau considérablement, ce qui entraîne un décalage de 70 pour cent de la demande. L'eau recyclée
à partir des usines de traitement des eaux usées en 2030 - fournira le reste de la demande (30 pour
cent).
183
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
7.4 Les résultats empiriques
Cette section présente les résultats de la modélisation des scénarios avec l'identification des
éventuels compromis entre la demande et l’offre de l'eau et de l'électricité en 2030.
La section 7.4.1 se concentre sur l'utilisation de l'eau par les secteurs de l'électricité. Les
scénarios sont comparés selon les intensités calculées de l'eau de chacune des technologies de
production, ainsi que la consommation totale de l'eau.
La section 7.4.2 présente la consommation d'énergie pour les secteurs de l'eau et compare les
scénarios en termes de consommation d'énergie primaires et d'émissions de carbone.
Il est important de noter que les résultats ne sont pas destinés à être des prévisions précises de
l'avenir, mais plutôt doivent être considérées comme des performances relatives des scénarios
pour les futurs arbitrages dans les industries de l'eau et de l'électricité.
7.4.1 L'eau pour les secteurs de l'électricité
Les résultats présentés ci-dessous est l'eau des secteurs de l'eau et l'eau qui est extraite de
l'environnement. Pour les deux séries de résultats, l'eau utilisée par le transport et la distribution de
l'électricité a été répartie entre les secteurs de production d'électricité, selon que cette électricité est
produite par ces secteurs est livrée par l'intermédiaire du réseau de transport et de distribution ou
par un réseau de distribution seul.
Le tableau 7-10 répertorie l’eau estimée utilisée par le secteur de l'électricité dans son
ensemble, dans les quatre scénarios. Il permet de comparer les scénarios en termes de l'influence
de la source d'eau et des stratégies de gestion de la demande sur l'utilisation de l'eau.
Le tableau 7-11 répertorie la moyenne pondérée totale des intensités d'eau pour chaque
scénario. La «moyenne pondérée», prend en compte les intensités totales d'eau de chaque secteur
d'électricité, en fonction de leur contribution à la production.
En résumé, les intensités totales se réfèrent à la quantité d'eau nécessaire pour satisfaire la
demande finale pour 1 MJ d'électricité dans le réseau d'électricité Algérien, elle intègre à la fois
l'utilisation directe et indirecte. L’utilisation indirecte se réfère à l'eau qui est incorporé dans les
entrées que les secteurs de l'électricité consomment pendant le fonctionnement et l'entretien.
184
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Tableau 7-10 L’eau nécessaire pour produire la demande finale d'électricité en 2030 (ML)
Scenario 1 Scenario 2 Scenario 3 Scenario 4
301
421
303
29592
EIR
2125
2207
2337
1480
EPOT
758
535
837
362
ASS
98
DESAL 25
13245
17455
86392
EBRUTE 26221
3576
19210
3522
2516
EMER
Source: Dérivé du modèle hybride Leontief pour 2030
Tableau 7-11 La moyenne pondérée totales des intensités d'eau pour l'industrie de l'électricité
(ML/PJ)
Scenario 1 Scenario 2 Scenario 3 Scenario 4
3.00
4.20
3.68
623.87
EIR
21.20
22.02
28.40
31.20
EPOT
7.57
5.34
10.17
7.64
ASS
0.05
DESAL 0.04
132.14
212.05
1821.36
EBRUTE 261.60
35.67
191.65
42.79
53.05
EMER
Source: Dérivé du modèle hybride Leontief pour 2030
Des résultats du tableau 7-10 on constate que :
Le scénario 4 requis le plus d'eau du secteur Irrigation EIR (29 592 ML), à cause de la forte
dépendance à l'eau d'irrigation pour produire des cultures de biomasse pour le secteur BIGCC. En
comparaison, la consommation d'eau d'irrigation par les scénarios 1, 2 et 3 varie entre 301 et 421
ML, qui est significativement plus faible par apport à l'eau fournie par l’EPOT et des eaux usées
(ASS) et l’eau extraite de l'Environnement. Le recours à l'eau d'irrigation dans le scénario 4 est
également reflété dans la consommation de l'eau brute, qui est la plus haute des scénarios à 86 392
ML. Dans ce scénario, le secteur de la BIGCC fournit environ 13,5 pour cent de l'électricité, en
grande partie en utilisant les déchets de récoltes de blé comme source de biomasse. On pourrait
dire que la forte consommation d'eau par le secteur BIGCC ne devrait pas être considérée comme
un obstacle à son adoption. Au contraire, la source de la biomasse est critique pour déterminer
l'impact de l'eau du secteur BIGCC. En outre, des sources de biomasse devraient idéalement avoir
d'autres utilisations productives, afin d'optimiser l'utilisation de l'eau.
En général, le Scénario 3 consomme le plus d'eau à partir de l’EPOT (2337 ML). Une
proportion importante de cette production est consommée par le secteur photovoltaïque pour
185
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
produire de l'électricité (1811 ML). Le secteur solaire thermique, qui fournit juste 6.3 pour cent de
l'électricité dans ce scénario, consomme environ 408 ML d'eau du secteur d’EPOT et donc
contribue également de manière significative à la consommation globale de l'eau pour ce scénario.
Le Scénario 4 exige moins d’eau du secteur d'EPOT (1480 ML) et la plupart de cette
consommation est attribuable au secteur de la géothermie (1404 ML).
Le chiffre global montre que les stratégies de gestion rigoureuse de la demande d'électricité
servent non seulement à économiser les émissions de carbone et de retarder l'exigence de
nouvelles capacités de production, mais qu'elles ont aussi un effet significatif sur la réduction de la
consommation d'eau des centrales existantes. L’EPOT pour le scénario 4 (1480 ML) est d'environ
34 pour cent de moins que pour le scénario 3 (2337 ML), où la gestion de la demande est moins
rigoureuse. La majeure partie des intensités de l'eau, présentent une image différente, en ce qui
concerne l'intensité moyenne pondérée pour le scénario 4 (31.20 ML/PJ) est la plus élevée dans
tous les scénarios. Une explication possible est que le secteur de BIGCC (Biomasse) - qui
contribue significativement à l'intensité moyenne pondérée - comprend la plus grande proportion
de la production pour ce scénario.
Le Scénario 4 exige la plus petite quantité d'eau recyclée provenant du secteur des eaux
usées (362 ML), parce que la demande d'électricité est beaucoup plus petite par rapport aux autres
scénarios. La majeure partie de cette consommation provient de l'eau recyclée utilisée à des fins de
refroidissement (322 ML). En comparaison, avec le scénario 3 qui consomme la plus grande
quantité de l'eau recyclée provenant du secteur des eaux usées (837 ML). Une proportion
importante de ce chiffre provient de la consommation par le secteur du photovoltaïque (675 ML)
et le secteur du solaire thermique (PCS) (135 ML).
Les fournitures du secteur de dessalement est environ 0.8 pour cent et 3 pour cent de l'eau
dans les scénarios 1 et 2, respectivement. Le Scénario 2 (98 ML) consomme donc plus d'eau
dessalée que le Scénario 1 (25 ML). Cependant, dans les deux cas, la consommation d'eau
dessalée par les secteurs de l'électricité est marginale par rapport à l'eau fournie par les autres
secteurs de l'eau et l'eau extraite de l'Environnement.
L'eau de l'Environnement (entrées primaires de l'eau)
L’eau de l’environnement comprend l'eau brute et l'eau de mer. Ces sources d'eau
fournissent de l'eau de refroidissement critique. Les niveaux de consommation sont donc
186
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
généralement plus élevés par rapport à l'eau fournie par les secteurs de l'eau. Dans le cas de l'eau
brute, le Scénario 4 (86 392 ML) avait la plus forte consommation, à cause de sa dépendance du
secteur de l'agriculture. En revanche, le scénario 2 (13 245 ML) consomme le moins d'eau brute,
parce que la nouvelle capacité de production est supposé être situé le long de la côte et donc
dépendants de l'eau de mer. Cette nouvelle capacité comprend les centrales à vapeur et à gaz. Par
conséquent, malgré sa plus forte demande d'électricité de tous les scénarios, le scénario 2 place le
moins de pression sur les sources d'eau douce.
Le scénario 1 (26 221 ML) consomme la deuxième plus grande quantité de l'eau brute, car il
est supposé que la nouvelle capacité, en grande partie fournie par TGCC est développé dans
l'intérieur du pays nécessitant de l'eau douce pour le refroidissement. En outre, la gestion de la
demande n’est pas aussi rigoureuse par rapport aux scénarios 3 et 4 et donc peu d'économies d'eau
sont faites grâce à des mesures d'efficacité énergétique.
La consommation d'eau brute pour le scénario 3 est 17 455 ML. Ce chiffre comprend
principalement la consommation par le secteur de photovoltaïque (10 873 ML) et par les centrales
à cycle combiné (5076 ML), qui fournit plus de 21 pour cent de l'électricité. Les intensités d'eau
des deux secteurs de l'électricité sont 234,31 ML/PJ et 234,01 ML/PJ respectivement. Du point de
vue de l'eau, il n'y a pas de différences significatives entre l'électricité produite soit par le secteur
de photovoltaïque ou le secteur TGCC.
L'eau de mer fournit l'eau de refroidissement pour les centrales électriques côtières. Le
scénario 2 (19 210 ML) consomme la plus grande quantité d'eau de mer, provenant en grande
partie du secteur des turbines à vapeur (TV) (8 504 ML) et le secteur TGCC (6 590 ML).
L’installation des centrales supplémentaires sur les côtes soulage la pression sur les ressources en
eau que ce scénario pourrait créer, puisque qu'il a la plus grande demande d'électricité.
La consommation d'eau de mer pour les scénarios 1 et 3 était similaire 3576 ML et 3522
ML, respectivement. Ces deux chiffres ont été largement dérivés de l'eau de mer consommés par
le secteur de la TGCC (3084 ML et 2824 ML respectivement) et le secteur de la TV (463 ML et
648 ML respectivement). Enfin, le scénario 4 a la plus faible consommation d'eau de mer de 2516
ML, dont 2187 ML provenait du secteur des TGCC.
187
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Récapitulatif
Les points importants de l'analyse peuvent être résumés comme suit:

Les stratégies de gestion de la demande pour réduire la consommation d'électricité peuvent
réduire considérablement la consommation d'eau. Cependant, les avantages de ces
stratégies peuvent être compensés par l'installation des technologies de production qui
nécessitent d’importante entrée de matériau des secteurs à fortes intensités d’énergie et de
l'eau, tel que démontré par le secteur de la géothermie dans le scénario 4;

La biomasse réduit la dépendance aux combustibles fossiles (réduction des émissions de
carbone), mais elle a une pénalité d'eau importante reflétée dans la forte intensité d’eau
d’irrigation et d’eau brute pour le secteur de BIGCC dans le scénario 4. Pour que le
secteur de BIGCC joue un rôle important dans le secteur de l'électricité dans l'avenir, les
sources de biomasse doivent être choisies.

Le secteur de TV, qui représente les centrales électriques qui ont été installées avant 2000
continuera d'avoir une influence significative sur la consommation d'eau en 2030. L'une
des principales stratégies pour réduire la pression sur ces sources est les programmes de
gestion de la demande rigoureuse de l’électricité.

Autres secteurs de production de base tels que le TGCC, ne proposent pas nécessairement
moins d'options gourmandes en eau par rapport au secteur de TV existant. Cela renforce la
recommandation pour la promotion de stratégies de gestion de la demande et le
développement de centrales électriques dans les régions côtières.

Les intensités d’eau pour les centrales de pointe sont généralement inférieures à celles des
centrales de base. Ces usines incluront les centrales de TGCO et les énergies renouvelables
tel que l’éolien. Des ressources éoliennes suffisantes à travers le pays qui rendent une
telle stratégie possible.
7.4.2 L'énergie pour les secteurs de l'eau
Cette section présente les intensités énergétiques pour les secteurs de l'eau dans les quatre
scénarios. Les intensités englobent tous les combustibles énergétiques, y compris l'électricité
(l'objectif principal de cette recherche), du pétrole raffiné (gazoil) et du gaz. Cette mise au point
permet le calcul de la consommation d'énergie primaire et les émissions de carbone.
188
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Énergie fournie par les secteurs de l'énergie
Le tableau 7-12 indique la quantité d'énergie nécessaire pour satisfaire la demande finale de
l'eau, en termes d'énergie fournie par les secteurs de l'électricité, le pétrole raffiné (gasoil) et le
secteur de gaz.
Le tableau 7-13 donne le total des intensités moyennes pondérées d'énergie de l'industrie de
l'eau en milieu urbain pour chaque scénario. Les intensités énergétiques totales, comme décrit
précédemment font essentiellement référence à la quantité d'énergie requise pour fournir 1 ML
d'eau à des utilisateurs finaux en Algérie.
Tableau 7-12 L’énergie nécessaire pour satisfaire la demande en eau en 2030 (PJ)
Scenario Scenario Scenario Scenario
58,25
78,46
42,99
41,21
Electricité
1
2
3
4
26,75
26,55
26,95
27,74
Pétrole Raffiné (gasoil)
12,48
12,48
27,14
11,89
Gaz
141,07
145,82 131,36
129,18
Energie Primaire
Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief pour 2030
Tableau 7-13 Les intensités énergétiques moyennes pondérées de l'industrie de l'eau en
milieu urbain (MJ/ML)
Electricité
Pétrole Raffiné
Scenario 1
Direct
Total
54136,84 66803,24
1918,29
24286,29
519,49
Gaz
(gasoil)
Energie Primaire 770,33
Scenario 2
Direct
Total
78003,09 87016,19
1747,70
19645,70
10227,23 474,92
136055,56 701,77
Scenario 3
Direct
Total
38112,94
1984,46 25772,85
8823,49
537,52
117744,05 796,88
Source: Dérivé des modèles hybrides de Leontief pour 2030
Scenario 4
Direct
Total
31135,02 41118,75
2185,37 23788,78
30912,52 592,01
150817,37 877,51
9443,83
120736,4
0
L’électricité requise par les secteurs de l'eau est fortement influencée par la demande en eau
et le type des technologies de traitement, ce qui est démontré par la différence de la consommation
d'électricité entre les scénarios (voir Tableau 7-12). Pour les scénarios 3 et 4, cette demande est
plus basse à 41,21 PJ et 42,99 PJ respectivement, à cause des stratégies de gestion de la demande
rigoureuses appliquées dans les deux scénarios. Les scénarios 2 (78,46 PJ) et 1 (58,25 PJ) ont
consommé plus d'électricité. Les deux scénarios ont eu la plus forte demande de l'eau, qui ne peut
être satisfaite que par l’eau recyclée provenant des usines de traitement avancées des eaux usées et
de dessalement. Les intensités de l'électricité pour la gamme du secteur de recyclage des eaux
189
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
usées sont de 159731,8 MJ/ML pour le scénario 2 et 171659,2 MJ/ML pour le scénario 3. Les
intensités pour le dessalement sont 285127,8 MJ/ML pour le scénario 1 et 269535 MJ/ML pour le
scénario 2. En comparaison, Les intensités de l'électricité pour le secteur de EPOT est de 33384,8
MJ/ML pour le scénario 4 et 34613,2 MJ/ML pour le scénario 3.
Les résultats confirment que l'électricité est la source d'énergie dominante dans l'industrie de
l'eau. Ceci est particulièrement préoccupant, étant donné l’augmentation des prix de l'électricité en
janvier 2016 en Algérie. Le recours de l'eau au secteur des énergies renouvelables aura également
un impact sur le prix de l'eau, à cause des coûts relativement élevés des énergies renouvelables par
rapport à l'électricité fossile, qui domine actuellement en Algérie. Les services d'eau investissent
dans les technologies de dessalement et de traitement des eaux usées, qui sont à forte intensité
énergétique, comme les résultats ci-dessus le démontrent. L'augmentation du prix de l'électricité et
l'augmentation de la demande d'électricité auront sans aucun doute augmenté le prix de l'eau dans
le futur. Les résultats des scénarios sont donc utiles pour démontrer comment la demande
d'électricité et les prix de l'eau à leurs tours peuvent être minimisés dans le futur. Bien sûr, une
réduction de la consommation d'électricité aurait l'avantage environnemental de limiter la
dépendance aux combustibles fossiles, ainsi que la réduction de la contribution des secteurs de
l'eau au changement climatique.
Le pétrole raffiné (Gazoil) nécessaire à travers les scénarios est relativement similaire, de
26,55 PJ pour le scénario 2 à 27,74 PJ pour le scénario 4. Une proportion importante de cette
consommation a eu lieu dans le secteur d’EPOT et des eaux usées. Les intensités correspondantes
sont de 23339,6 à 24132,1 MJ/ML pour EPOT et de 18188,3 à 20367,7 MJ/ML pour les eaux
usées. Ce qui suppose qu'une évolution vers l'utilisation de l'eau recyclée va augmenter la
dépendance sur les produits pétroliers raffinés (gazoil). En outre, la différence entre les intensités
est attribuée à des différences dans la répartition de la production d'électricité.
Le scénario 3 (27,14 PJ) présente les besoins d'approvisionnement en gaz les plus élevés, ce
qui reflète la forte proportion de la technologie au gaz dans le mix de production d'électricité. En
comparaison, les scénarios 1, 2 et 4 avaient des niveaux de 12,48 PJ, 12,48 PJ et 11,89 PJ
respectivement.
190
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Entrées d’énergie primaires
Le Gaz fourni la majeure partie de l'énergie primaire (hors sources renouvelables) dans les
scénarios.
Dans le cas du scénario 1, généralement proportionnelle à la consommation d'électricité plus
de 90 pour cent du mix production est à partir du gaz. Les autres scénarios comprennent la
capacité de base à partir des autres sources d'énergie primaire (comme le solaire, l’éolien, la
biomasse et la géothermie) et donc le recours au gaz est inférieur. Ces technologies offrent des
avantages distincts, en particulier l’émission du carbone et se sont des technologies qui sont
encore en cours de développement.
Le pétrole brut reflète l'utilisation des produits pétroliers raffinés tel que le gasoil dans les
scénarios. Le Scénario 3 (34,7 PJ) avait la plus forte consommation du pétrole brut, en grande
partie par le les secteurs EIR (17,6 PJ) et le ASS (14,26 PJ). La consommation du pétrole brut par
le secteur EIR dans le scénario 3 est plus élevée que les autres scénarios. Le secteur ASS pour le
scénario 3 (2,57 PJ) également consomme l'huile beaucoup plus que les autres secteurs.
Basé sur les données du ministère de l’agriculture, il semble qu'une proportion importante de
la consommation de pétrole brut par le secteur ASS est généralement intégrée dans la
consommation du gaz. La forte dépendance au gaz dans le secteur de l'électricité a entraîné la
consommation indirecte élevée du pétrole brut, par rapport aux autres secteurs. Comme indiqué cidessus, le pétrole brut consommé par les secteurs de l'eau est minime par rapport à la
consommation globale dans l'économie.
Le gaz naturel est d'une importance particulière pour tous les scénarios à cause de la forte
dépendance des turbines à gaz dans le mix production d'électricité en Algérie.
En général, le scénario 4 (129,18 PJ) consomme le moins d'énergie primaire au total, suivie
par le scénario 3 (131,36 PJ), le scénario 1 (141,07 PJ) et enfin Scénario 2 (145,82 PJ). Cela
représente une différence de treize pour cent entre la plus haute et la plus basse consommation, qui
est un produit à la fois des stratégies de mix de production et de gestion de la demande dans
l'industrie de l'eau.
Les intensités moyennes pondérées totales offrent une autre image: Le Scénario 2 a eu la
plus faible intensité (117744 MJ/ML) suivie par le scénario 4 (120736,4 MJ/ML) puis le scénario
1 à (136055,56 MJ/ML) et enfin le scénario 3 à (150817,37 MJ/ML).
191
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Les émissions de carbone
L'énergie primaire consommée par les secteurs de l'eau a été convertie en une quantité
équivalente de CO2, en utilisant les facteurs d'émission de carbone suivants: 67,4 Gg de CO2/PJ
pour le gasoil et 51,7 Gg de CO2/PJ pour le gaz [70]. Les Tableaux 7-14 et 7-15 listent les
émissions de carbone et les intensités de carbone estimés pour tous les secteurs de l'eau. Il est
évident que les émissions de carbone calculées ne reflètent pas directement la consommation
d'énergie dans les scénarios, car il est supposé qu'une partie de la demande d'électricité sera
satisfaite par les énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire.
Tableau 7-14 Emissions de carbone estimées (Gg CO2)
Scenario 1
4.36
267.68
226.48
2.53
501,05
EIR
EPOT
ASS
DESAL
TOTAL
Pourcentage de différence par 19
Scenario 2
3.95
242.22
224.38
6.17
476,72
Scenario
3.86
3
236.78
180.93
0.00
421,57
Scenario
4.09
4
236.17
219.30
0.00
459,56
13
0
9
apport à la petite valeur
Table 7-15 Intensité du Carbone (kg CO2/ML)
Scenario 1 Scenario 2 Scenario
8.59
8.05
7.60
EIR
3
471.32
441.87
416.97
EPOT
343.02
322.83
304.88
ASS
46.57
43.38
DESAL
230.01
177.76
246.49
Moyenne pondérée
Pourcentage de différence par29
0
37
Scenario 4
7.78
426.65
309.65
208.66
17
apport à la petite valeur
Source: Dérivé de modèles hybrides Leontief pour 2030
Les secteurs d’EPOT émettent le plus de carbone et a l'intensité de carbone la plus élevé. Le
secteur du dessalement a les plus faibles émissions de carbone et le secteur d’eau d’irrigation a la
plus faible intensité de carbone, parce que les scénarios supposent que le secteur de dessalement
est alimenté par l'électricité produite à partir de sources renouvelables, comme l’éolien.
192
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
En termes de différents scénarios :
Le scénario1 : Il y a environ dix neuf pour cent de différence entre le Scénario 3 et le Scénario 1,
qui est le plus grand émetteur de carbone. Le Scénario 1 repose en grande partie sur le gaz pour la
production d'électricité et il n'y a pas des améliorations d’efficience importante.
Le scénario 4 émet la deuxième plus basse quantité de carbone (459.56 Gg de CO2) à cause de
l'énergie géothermique
et l’énergie de biomasse, qui fournissent environ 25 pour cent de
l'électricité et le secteur ASS qui consomme beaucoup d'énergie, fournit 30 pour cent de nouvelles
capacités dans le secteur de l'eau.
Le scénario 3 émet le moins de carbone (421.57 Gg de CO2). Ce résultat est une combinaison de
stratégies de gestion de la demande modérées adoptées dans les industries de l'eau et .de
l'électricité et de la forte dépendance au gaz, qui a un facteur d'émission de carbone plus faible par
rapport au gazoil.
Le scénario 2 est l'émetteur de carbone au deuxième rang, du à l’importance de la demande en
eau et en électricité. En outre, les centrales à gaz existantes représentent une proportion importante
de la capacité totale et donc l'intensité de carbone pour produire 1 PJ d'électricité de ce scénario
est élevée.
En outre, dans le cadre du programme de réduction de la pollution de carbone, les
entreprises et les services d'eau seront obligés à mettre en œuvre des stratégies de réduction de
carbone, tel que décrit dans le chapitre 4.
Cependant, Les résultats ci-dessus soulignent que l'efficacité de ces stratégies dépendra de
l'ampleur de la mise en œuvre de stratégies d'économie d'eau, de la sélection des technologies de
traitement et des décisions d'investissement dans le secteur de l'électricité. Par exemple, l'intensité
de carbone moyenne pondérée pour le scénario 3 (voir Tableau 7-15) est la plus élevée de tous les
scénarios, à cause
de sa forte dépendance à l'eau recyclée à forte intensité d'énergie pour
répondre à la demande supplémentaire. Toutefois, à cause de la mise en œuvre importante de la
gestion de la demande en eau dans ce secteur, les émissions totales de carbone du scénario sont les
plus bas (30 pour cent de la demande supplémentaire est compensée- se reporter au tableau 7-4).
Du point de vue carbone, si les stratégies d'économie d'eau ont été mises en œuvre à un degré
moindre, les avantages peuvent être compensés par des décisions d'investissement dans le secteur
de l'électricité qui continuent à favoriser les combustibles fossiles.
193
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Récapitulatif
Les résultats présentés ci-dessus nous donnent un aperçu sur les besoins énergétiques des
secteurs de l'eau et les émissions de carbone résultant selon quatre scénarios différents. Les
résultats montrent l'impact des choix des technologies de traitement de l'eau, de la gestion de la
demande et la source d'électricité sur l’émission du carbone des scénarios alternatifs.
Les Scénarios tel que le scénario 3 et 4 qui limitent la consommation globale d'électricité et
l'électricité nécessaire pour traiter et transporter l’eau aideraient à réduire les coûts de l'eau dans le
futur, même sans facturation des prix du carbone.
Lorsque les deux stratégies de technologie et de gestion de la demande semblent avoir une
influence similaire, le choix de la stratégie dépendra des autres priorités, telles que la disponibilité
de l'eau, les attitudes sociales envers la conservation des ressources et la responsabilité sociale des
entreprises.
Des points supplémentaires concernant les secteurs de l'eau peuvent être:.

Le secteur EPOT continue à fournir un grand pourcentage d'eau dans l'économie et donc la
consommation d'énergie dans les scénarios est largement attribuable à ce secteur. Les
scénarios supposent que les pertes représentent dix pour cent de l'eau qui est traitée par ce
secteur. Les programmes de réduction de fuite réduisent d’avantage la consommation
d'énergie.

Le secteur des eaux usées se réfère à des usines de traitement des eaux usées existantes qui
fournissent de l'eau recyclée. Le secteur représente une combinaison de différentes
technologies qui traitent les eaux usées à des degrés divers. À cause du volume des eaux
usées qui est traitée par ce secteur, la consommation d'énergie est relativement élevée par
rapport aux autres secteurs, mais l'intensité de l'énergie est faible. L’électricité à partir de
sources d'énergie renouvelables ou propres devrait être encouragée afin de limiter la
croissance des émissions de carbone.

Le secteur de dessalement fournit de nouvelles capacités dans les scénarios 1 et 2.
L'intensité de l'électricité pour ce secteur est sensiblement plus élevée que tous les autres
secteurs. Dans le scénario 2, l'électricité consommée par ce secteur est plus du double de
celle du secteur d’EPOT.
194
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie
Toutefois, à cause de la politique d'utilisation des énergies renouvelables, les émissions de
carbone peuvent être les plus bas parmi les secteurs
7.5 Conclusion
Les résultats renforcent l'idée que les industries de l'eau et de l'électricité sont
inextricablement liés et que les décisions de ces deux industries doivent être considérées dans le
contexte des systèmes auxquels ils appartiennent, dans notre cas l'environnement et l'économie
Algérienne.
Les résultats mettent également en évidence l'omniprésence de compromis entre l'eau et
l'électricité et les défis que ces arbitrages pourraient présenter pour l'élaboration de politiques. La
compréhension de ces arbitrages est très importante, en particulier que les deux industries
cherchent à répondre à la demande future. En résumé:

Les technologies de production d'électricité qui semblent offrir des avantages
environnementaux en termes de réduction de la consommation d'eau ou d'énergie peuvent
avoir l'effet inverse, à cause
de l'utilisation indirecte de l'eau et de l'électricité qui
découlent des transactions inter-industrie. Cela a été démontré par la contribution du
secteur géothermique dans le scénario 4 à la consommation d'eau recyclée dans l'industrie
globale d'électricité. De même, le secteur de la biomasse (BIGCC) a fait augmenter de
manière significative la consommation d'eau dans le scénario 4, à cause
de sa forte
dépendance à l'eau d'irrigation.

Le choix des technologies de production peuvent réduire considérablement les émissions
de carbone, même dans les scénarios de demande relativement élevés, comme le scénario
2. Dans ce scénario, le dessalement qui est une technologie qui est traditionnellement
boudé par les groupes environnementaux - contribue relativement moins aux émissions de
carbone et mettent moins de pression sur l'eau douce, car il est supposé que son électricité
est fournie par des sources renouvelables.

Les stratégies de gestion de la demande en eau ont le potentiel de réduire la consommation
d'électricité et à l'inverse des stratégies de gestion de la demande d'électricité ont le
potentiel d’augmenter la consommation d'eau. Les avantages de ces stratégies peuvent être
réduits par des mauvais choix des technologiques qui sont faits sans tenir compte de l'eau
et la consommation d'énergie indirecte de ces technologies.
195
Chapitre 7 Analyse des scénarios Alternatifs d'eau et d'énergie

Les politiques de gestion de l'eau qui favorisent l'indépendance des précipitations va
inévitablement augmenter la demande d'énergie dans le secteur de l'eau. L'utilisation des
énergies renouvelables permettra de réduire les émissions de carbone associées, mais les
résultats supposent que de telles politiques pourraient accroître la demande pour d'autres
sources d'énergie, telles que le gasoil, à cause des opérations inter-industrie. Par exemple,
le total des intensités du gasoil pour le secteur ASS (usines de traitement des eaux usées)
étaient les plus élevés par rapport aux autres secteurs allant de 30432,6 MJ/ML pour le
scénario 2 et 43945 MJ/ML pour le scénario 1. La différence d'intensité entre les scénarios
est attribuée aux différences dans leur mix de production d'électricité.

L'eau de mer a le potentiel de jouer un rôle important dans les industries d'eau et
d'électricité pour répondre à la demande, tout en réduisant la pression sur les sources d'eau
douce. Bien sûr, une telle utilisation devrait être équilibrée avec les impacts
environnementaux sur les écosystèmes aquatiques. L'utilisation de l'eau de mer peut avoir
un impact similaire sur la consommation d'eau douce comme la mise en œuvre de
stratégies de gestion de la demande dans l'industrie de l'eau.
Les scénarios développés dans cette recherche représentent quelques-unes des stratégies qui
peuvent être mises en œuvre dans les industries de l'eau et de l'électricité en 2030. Un résultat
optimal est susceptible d'être une combinaison de ces stratégies.
Il ya peu d'avantages à investir dans les technologies qui semblent offrir des avantages
environnementaux, si en fait, ils contribuent indirectement à l'augmentation de l'eau et la
consommation d'énergie, donc il est préférable de compenser les gains réalisés par les stratégies de
gestion de la demande.
196
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
8.1 Introduction
Ce chapitre synthétise les résultats des chapitres précédents afin de nous permettre de faire
des recommandations pour les politiques de l'eau et de l'énergie pour l’Algérie.
La section 8.2 donne un aperçu sur la politique actuelle de l'eau, l'énergie et le changement
climatique.
La section 8.3 explore les impacts du lien sur les derniers développements des politiques actuelles.
La section 8.4 propose des recommandations qui pourraient aider à l'intégration des politiques de
l'eau et de l'énergie en Algérie.
8.2 Aperçu sur la politique actuelle
La première communication nationale de l'Algérie à la CCNUCC (La Convention-Cadre des
Nations Unies sur les Changements Climatiques) a été présentée en 2001 et elle a met en évidence
des préoccupations particulières en ce qui concerne la sécheresse chronique et les ressources en
eau insuffisantes. Ces difficultés environnementales ont des implications importantes pour la
capacité de l'Algérie à maintenir son industrie de l'agriculture, qui est de plus de 9% du PIB total
et de fournir des ressources suffisantes en eau douce à son peuple.
Les défis environnementaux de l'Algérie, conjuguée à sa dépendance importante sur les
combustibles fossiles, qui représentent 99% de la production d'électricité, a conduit le
gouvernement à prioriser les investissements dans l’adaptation et l'atténuation du changement
climatique, l'un des seuls pays d'Afrique du Nord qui a énoncé clairement les stratégies nationales
d’adaptation et d’atténuation du changement climatique. Ces stratégies se concentrent en grande
partie sur 3 domaines:

La mise en œuvre des plans de développement socio-économique durable

La construction de nouvelles institutions et le renforcement et l'intégration des institutions
existantes.

La réduction des émissions de GES par le biais de la diversification énergétique et les
efforts de reboisement.
Bien que la plupart des objectifs de la politique soient codifiées dans la loi, les lois
généralement ne décrivent pas des prescriptions politiques spécifiques. Au contraire, ils dirigent
197
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
ou recommandent que les détails soient énoncés dans la réglementation. Alors que les mesures du
changement climatique d'atténuation et d'adaptation nécessitent souvent la collaboration
interministérielle, la plupart des lois relatives à l’atténuation du changement climatique et de
l'adaptation relève du large pouvoir de quatre ministères:

Le ministère de la gestion des terres et de l'Environnement (MATE).

Le ministère de l’énergie.

Le ministère des Ressources en eau et

Le ministère de l'agriculture et Développement rural.
Il y a aussi plusieurs agences spécialisées et les centres qui ont été créés pour répondre
spécifiquement aux défis liés au changement climatique, en particulier dans le contexte du
développement durable. Celles-ci comprennent: l'Observatoire national pour l'environnement et le
développement durable (ONEDD), l'Agence nationale de gestion des déchets (AND), Centre
national pour le développement des ressources biologiques (CNRB), le Centre national des
techniques de production plus (CNTPP), l'Agence nationale pour les changements climatiques
(ANCC), le Conseil intersectoriel de gestion de l'énergie (ICEM) et l'Agence nationale pour la
promotion et l'utilisation rationnelle de l'énergie (APRUE).
Les politiques de l'eau et de l'énergie ont subi des changements continus et le rythme a
accéléré en 2000. En 2002, le gouvernement a annoncé l'initiative de l'eau pour le futur et en 2003,
l'Agence nationale pour le changement climatique a publié un plan de réduction de la pollution en
carbone pour l'Algérie qui a été mis à jour en 2013. Ces deux initiatives font partie de la stratégie
du changement climatique du gouvernement, nous aidant à façonner une solution globale du
changement climatique [72].
Le Tableau 8-1 répertorie les dernières initiatives et les ministères responsables de leur mise
en œuvre, ainsi que d'autres institutions gouvernementales et les mesures pertinente de politique
du lien eau-énergie.
Une description plus détaillée de l'initiative de l'eau pour le futur et du plan de réduction de
pollution en carbone suit le tableau.
198
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
Tableau 8-1 Résumé des politiques actuelles
Institutions
Conseil du gouvernement algérien
Institutions/Mesures
les changements climatiques et l'eau
Conseil des ministres sur l'énergie
- Le Cadre national sur l'efficacité énergétique
l'Agence nationale pour le changement Plan de réduction de la pollution au carbone
climatique
-Plan d'action climat
Le ministère des ressources en eau
la Commission nationale de l'eau
l'Initiative de l'eau pour le futur
- Le Programme de Dessalement
- Utilisation durable de l’eau en milieu rural
Programme d'infrastructure
- Programme de nouveaux barrages
- Programme de transfert
Programme d'efficacité de l'eau
- Programme de la qualité de l’information
Le ministère de l’énergie
Les plans d'État (Approvisionnement en électricité)
La mise en œuvre des réformes et du développement
de l’électricité
Plans d’électricité à partir des sources propres et
renouvelables
Plan d'action d'efficacité Energétique
Ministère de l'aménagement du
territoire de l'environnement et de la
Ville
Plan National d’Actions pour l’Environnement et le
Développement Durable (PNAE-DD) ;
-Valorisation des déchets
- Boisement et reboisement
Notes: Le tableau répertorie uniquement les mesures gouvernementales sélectionnées selon les
recommandations formulées dans la section 8.3. Il n’est donc pas un résumé complet de toutes les
mesures gouvernementales liées aux changements climatiques, l'eau et l'énergie. Cette liste est
également sujette au changement, en raison de la nature évolutive des politiques de changement
climatique, de l'eau et de l'énergie.
L'eau pour le futur
L'initiative de L'eau pour le futur vise à relancer le programme de réforme de l'eau et
d'assurer l'approvisionnement en eau à long terme en Algérie dans le contexte du changement
climatique. Le gouvernement a engagé 2300 milliards de DA (23 milliards $) [71] sur 10 ans
(entre 2000 et 2010) à cette initiative, qui met l'accent sur quatre grandes priorités :
199
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
La première priorité est «Agir sur le changement climatique». Il comprend la formation qui
permettra d'identifier les risques associés aux changements climatiques dans le Bassin
Méditerranéen. Le programme d’amélioration de la qualité d'information de l'eau fait également
partie de cette activité.
La deuxième priorité met l'accent sur «L'utilisation judicieuse de l'eau», afin d'améliorer
l'efficacité de l'eau en Algérie à la fois rurale et urbaine. Cette priorité comprend l’utilisation
durable de l'eau en milieu rural et le programme d'infrastructure. Le programme d'efficacité de
l'eau pour aider les entreprises à forte intensité d'eau à réduire leurs consommations de l'eau.
La troisième priorité est de «sécuriser l'approvisionnement en eau». Il comprend le réseau de
l'eau potable et le programme de Dessalement, qui vise à réduire la dépendance de la pluviométrie
en soutenant l'adoption du dessalement et le recyclage de l'eau. Cette priorité comprend également
le plan de sécurité de l'eau pour les cités et les villes, qui permettra de financer des projets
d'infrastructure tels que la construction de conduites et les usines de traitement.
La quatrième priorité est d'améliorer la santé environnementale. Il comprend le
rétablissement de l'équilibre dans l’utilisation des ressources de l’eau. Bannir l'extraction de l'eau
souterraine sera également développé dans le cadre de cette priorité.
L'initiative de l'eau pour le futur reconnaît que le changement climatique est l'un des plus
grands défis de l’Algérie, que les programmes ci-dessus visent à traiter. Cependant, la plupart de
ces programmes semblent se concentrer sur l'adaptation, plutôt que d'aider l'industrie de l'eau et les
grands utilisateurs d'eau à l'atténuation de leur contribution au changement climatique.
Plan de réduction de pollution en carbone
Ce plan représente actuellement la pensée politique du gouvernement [72]. Il a commencé
en 2005. Le système est basé sur une approche de plafonnement et d'échange et sera applicable
aux entreprises qui émettent le plus de carbone par an. Ces entreprises seront tenues de déclarer
leurs émissions. Il est prévu que la création d'un prix pour le carbone fournira les incitations
nécessaires pour les entreprises à investir dans l'efficacité énergétique.
Le plan recense plusieurs initiatives visant à aider les entreprises et les ménages à passer à la
réduction des émissions. Le plan vise à promouvoir l'efficacité énergétique, afin de réduire les
dépenses à cause de la hausse des prix, l'investissement dans de nouveaux procédés innovants à
200
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
faibles émissions, les projets d'efficacité énergétique industrielle avec longues périodes de
récupération et les meilleures pratiques novatrices dans les petites et moyennes entreprises.
La production d’électricité recevra également une assistance via le plan d'ajustement du
secteur de l'électricité. La principale raison de cette assistance est «d’atténuer le risque de nuire à
l'environnement.
Le gouvernement a également soutenu la recherche et le développement dans les technologies
propres.
L'impact des prix de détail de l'électricité et de gaz est actuellement en étude.
8.3 Les implications du lien eau-énergie
Cette section traite l’impact du lien sur les politiques de l'eau et de l'énergie existantes en
Algérie. L'analyse dans les chapitres 4 à 7 forme la base de l’idée, qui est structuré en fonction des
principaux thèmes qui ont émergé des analyses:

Le mécanisme du marché et de la réglementation des prix;

Le découplage de l'eau, l'énergie et l'économie;

Le renforcement technologique;

Le changement social - une alternative à la solution technologique?

Accroître la participation sociale».
Le mécanisme du marché et la réglementation des prix
Les premières phases de la réforme ont porté sur l'amélioration de la performance
économique des deux industries. Cette orientation a été soutenue par la croyance que les marchés
sont des allocateurs efficaces des ressources, ce qui a conduit à la formation du marché national de
l'électricité (MNE) et le marché de l'eau dans les années 2000 (voir les sections 4.5.1 et 4.5.3).
Comme l’analyse dans le chapitre 4 a mis en évidence l'impact de la pénurie d'eau sur le MNE et
les conséquences sur l'environnement et les usagers de l'eau étaient immenses, en particulier au
cours de l’année 2002.
En revanche, l'initiative de l'eau pour le futur semble offrir une aide financière directe pour
promouvoir les technologies de traitement des eaux et des programmes de gestion de la demande,
afin d'améliorer la sécurité des approvisionnements à long terme. Par conséquent, les programmes
de gestion de la demande vont compenser une partie des augmentations des coûts encourus par les
201
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
utilisateurs finaux de l'eau, il est probable que les technologies à forte intensité énergétique
soutenues par l'initiative de l'eau pour le futur imposera des coûts financiers supplémentaires sur
les services d'eau. Par exemple, les intensités d'électricité calculées pour les quatre scénarios dans
la section 7.4.2 vont passer de 13.604 à 14.391 MJ/ML pour le dessalement, de 8061 à 8664
MJ/ML pour le traitement des eaux usées de pointe et de 1685 à 1747 MJ/ML pour le traitement
de l'eau conventionnelle. En plus, des études à l'étranger rapportent que les prix sont un instrument
politique utile pour réduire la demande en eau ou de l'énergie. Les résultats de cette recherche
appuient également cette idée, en particulier que la demande d'eau semble être plus sensible aux
variations des prix de l'eau et de l'électricité (voir la section 6.4). En plus du prix de l'eau, les
décideurs pourront également examiner le rôle des prix de l'électricité lors de la formulation des
politiques visant à limiter la croissance de la demande en eau.
Découpler l'eau de l'énergie et de l'économie
Découpler l'eau, l'énergie et la croissance économique peut être une stratégie importante à
long terme pour réduire les compromis inhérents aux liens entre l'eau et l'énergie. Cependant, cela
peut ne pas être une tâche facile, en particulier dans le cas de l'énergie. Les intensités d'énergie
primaire et les multiplicateurs de production économique présentés au chapitre 6 semblent être
fortement corrélés, ce qui indique des liens bien établis entre les deux indicateurs. Cette relation
semble être moins évidente pour des intensités de l’eau brute et les multiplicateurs de production
économique. En outre, si l'intensité de l'énergie primaire augmente, la génération de revenus et la
croissance de l'emploi ont tendance à diminuer, ce qui suppose qu'il existe des possibilités de
substitution entre l'énergie et la main-d'œuvre (voir la section 6.3.1). En outre, comme indiqué au
chapitre 4, les réformes des industries de l'eau et de l'électricité font partie d'un programme vaste
de réformes visant à améliorer la compétitivité de l'économie algérienne. L’amélioration de la
productivité du travail a été un élément important de ce programme (voir la section 5.3.1 pour plus
de détail).
Comme les conclusions du chapitre 6 ont met en évidence, il y a des secteurs spécifiques qui
sont à la fois à forte intensité de l'eau et de l’énergie, en grande partie dans le groupe de
fabrication. Les rôles de ces secteurs dans l'économie diffèrent et donc l'impact de leur utilisation
de l'eau et de l'énergie sur les autres secteurs sera également différent. Ces secteurs avec des liens
forts en amont contribueraient sensiblement à la consommation indirecte d'eau et d'énergie dans
d'autres secteurs qui transforment encore ses sorties. Une possibilité est donc de cibler les
202
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
industries qui sont fortement reliés à d'autres dans l'économie et connaissent aussi l'augmentation
des taux de croissance.
Il y a peu d'avantages à favoriser le développement des secteurs à faibles intensités d'eau et
de l'énergie comme un moyen de découpler l'eau de l'énergie et de l’économie. Beaucoup de ces
secteurs sont dans le groupe des services et cette approche se traduirait par une déformation de la
structure de l'économie. Les secteurs de fabrication - en particulier ceux impliquant des processus
hautement qualifiés ou forte utilisation des richesses naturelles sont susceptibles de continuer à
remplir leur rôle important en Algérie (voir la section 5.2.3). Beaucoup de ces secteurs contribuent
également le plus à la production économique, une augmentation de la demande finale de leurs
produits stimulerait l’augmentation de la production économique totale.
Sur la base des conclusions des chapitres 5 et 6, cette recherche suggère que «l'efficacité»
est la stratégie la plus efficace pour découpler l'eau de l'énergie et de la croissance économique. Le
gouvernement a mis en œuvre des programmes de gestion de la demande dans les deux industries,
en particulier au cours des cinq dernières années (voir chapitre 4), cependant, il y a encore des
possibilités de nouveaux gains d'efficacité. Le Cadre national pour l'efficacité énergétique rapporte
des réductions potentielles allant jusqu’à 30 pour cent.
Les modèles de scénarios du chapitre 7 démontrent clairement l'impact de ces politiques sur
la demande de l’eau et de l'énergie. Par exemple, les stratégies d'efficacité peuvent compenser les
investissements dans de nouvelles infrastructures de l'eau et de l'énergie (voir les tableaux 7-4 et
7-8). Ces stratégies sont très importantes aussi pour réduire les intensités d'électricité et de l'eau
des infrastructures existantes, étant donné qu'une part importante de l'infrastructure existante est
susceptible de continuer à être opérationnel dans la prochaine décennie et au-delà. Les
diagrammes de dispersion et les résultats de la consommation indirecte dans les chapitres 5 et 6
renforcent l'importance de l'efficacité énergétique, l'eau nécessaire pour produire de l'électricité
représente une composante importante de l'utilisation de l'eau indirecte dans l'économie. En outre,
les programmes d'efficacité de l'eau pourront compenser les augmentations de la consommation
d'énergie dans l'industrie de l'eau. Ceci est particulièrement important, étant donné le soutien
important attribué aux technologies à forte intensité énergétique par l'Initiative de l'eau pour le
futur (reportez-vous à la section 8.2).
203
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
Le renforcement technologique
L'infrastructure existante est un héritage du passé. De la même manière, notre choix
technologiques d'aujourd'hui sera un héritage dans le futur, où les événements de changement
climatique sont susceptibles d'augmenter dans leur gravité et dans leur fréquence. Cela renforce
encore l'importance de considérer les implications larges des technologies, d'autant plus que la
durée de vie opérationnelle de ces technologies couvre quelques décennies.
Dans le secteur de l'électricité, la gazéification intégrée au cycle combiné (IGCC) est en
cours de développement à cause des avantages de réduction des émissions du carbone. Ces
technologies vont exiger des puissances auxiliaires supplémentaires des centrales électriques (voir
la section 7.3.2). En outre, les technologies, comme la géothermie et la biomasse, qui ne sont pas
considérés comme nocifs pour l'environnement, peuvent augmenter la demande de l’eau dans
l'économie, à cause de l'eau contenue dans les intrants nécessaires pour exploiter et entretenir ces
centrales. Il est donc important de tenir compte des besoins en eau des technologies de production
dans les décisions d'investissement. Cette information aiderait également le planificateur national
à l'évaluation des scénarios pour le développement à long terme du réseau de transport national.
Pour l'industrie de l'eau, l'adaptation au changement climatique est une nécessité, mais ce
processus est lui-même à forte intensité énergétique. Tel que discuté précédemment dans le
chapitre 4, l'industrie de l'eau a tourné son attention vers la gestion adaptative, comme le
dessalement et les processus de traitement des eaux usées. Les deux technologies sont
extrêmement consommatrice d'énergie et la source d'énergie utilisée pourrait influencer les
émissions de carbone de ces technologies. Comme les scénarios du chapitre 7 suggèrent
d’alimenter le dessalement par les énergies renouvelables.
Les secteurs de l'eau existants varient considérablement en fonction de leurs besoins en
énergie; le secteur de l'eau potable (EPOT) en général, présente les plus fortes intensités, suivi par
le secteur des eaux usées. Les intensités pour le secteur de l'irrigation (EIR) étaient minimes. En
outre, la consommation directe de l'électricité représente une part importante de la consommation
d'énergie, alors que la consommation du gasoil est en grande partie indirecte, qui est incorporé
dans les matériaux et services des autres secteurs. Étant donné que la demande directe et indirecte
sont importantes, les stratégies d'efficacité énergétique pourraient être complétées par des
stratégies visant à examiner les chaînes d'approvisionnement dans les secteurs de l'eau, afin de
déterminer où peuvent exister des possibilités de substitution avec des matériaux à intensité
204
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
énergétique minime. Cela permettrait également de réduire les coûts, si les prix de l'énergie
augmenteront à l'avenir à cause de la pénurie de l'eau ou la mise en place du prix de carbone émet.
Il peut aussi être plus économe en énergie pour installer un système de récolte des eaux pluviales
par exemple l'installation de réservoirs d'eau de pluie pour les logements individuels. Les
réservoirs d'eau de pluie consomment presque dix fois moins d'électricité par KL,
comparativement à un KL d'eau de ville, à cause des chutes de pression et du pompage.
L'industrie de l'eau va également bénéficier d'une meilleure compréhension de l'impact des
systèmes décentralisés par apport à l'infrastructure centralisée existante. Par exemple, la récolte et
la réutilisation des eaux lourdes
augmenteraient la concentration des eaux usées qui sont
transportées vers la station d'épuration. Cela peut avoir des répercussions sur l'infrastructure de
l'usine, en termes de surcharge des procédés de traitement. La récolte des éléments nutritifs
seulement permettrait de réduire la charge sur les usines de traitement. Des recherches récentes
montrent que cette technologie est très bénéfique du point de vue énergie en plus de la production
des engrais.
Le changement social - alternative à la solution technologique?
La dépendance de la société sur la «solution technologique» a enduré depuis la révolution
industrielle. Cette «solution» est devenue centrale dans la vision du monde, qui a commencé à
l'époque de la Grèce antique et a évolué rapidement au cours des deux derniers siècles. Cette
vision du monde place «l'homme» au sommet de la hiérarchie sur la Terre et a fait valoir que la
nature avait peu de valeur intrinsèque par apport à l'homme. La technologie a sans doute fait
avancer la société moderne. Néanmoins, la manière dont nous utilisons les ressources naturelles
doit changer pour assurer «la durabilité» à long terme de nos sociétés. Globalement, il faut
remettre en question la manière dont les gouvernements du monde entier procèdent pour réaliser la
croissance économique et la prospérité en termes d'impacts sur l'environnement et le bien-être de
la société.
Dans le cadre de cette recherche, les stratégies qui améliorent la façon dont la société utilise
ses sources d'eau et d'énergie peuvent avoir un impact similaire aux technologies qui mettent
l'accent sur la réduction des émissions de carbone. Par exemple, les résultats des scénarios du
chapitre 7 montrent que le dessalement alimenté par des énergies renouvelables a un impact
similaire par rapport à d'autres stratégies visant à réduire la demande en eau. Mis à part les effets
similaires, les solutions technologiques entraîneraient plus de consommation de la matière et donc
205
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
une plus grande dépendance sur les ressources naturelles. Cette recherche fait donc valoir que des
stratégies comme les programmes éducatifs de sensibilisation, de réduction et d'efficacité ont un
rôle important dans l'avenir des deux industries et devront continuer à bénéficier d'un soutien du
gouvernement.
Les conclusions du chapitre 7 ont montré également que les réductions de la demande dans
un secteur peuvent être facilement remplacées par des investissements dans les technologies
gourmandes en ressources dans l'autre. Ce qui justifie l'importance d'une approche de
développement de politiques intégrées.
L'augmentation de la participation sociale
Aujourd'hui, la participation du gouvernement est bien ancrée dans les deux industries, dans
la mesure où l'Algérie dispose d'un marché national de l'électricité et un marché de l'eau.
Les utilisateurs finaux doivent avoir une plus grande influence sur le choix des
infrastructures d'eau et d'énergie. Il est donc important que la réglementation appropriée soutient la
tendance à la décentralisation. Un exemple déjà discuté ci-dessus est l'installation généralisée de
réservoirs d'eau de pluie.
La participation sociale renforce la «penser d’agir globalement » qui accompagne le
paradigme du développement durable. L'implication croissante des utilisateurs finaux dans les
industries de l'eau et de l'électricité peut refléter les caractéristiques d'une société en maturation.
Qui a coïncidé avec l'augmentation de la prise de conscience des enjeux environnementaux locaux
et régionaux, tels que la pollution, la salinité, la couche d'ozone, l'ascension du développement
durable, les conséquences de la sécheresse et maintenant le changement climatique. Les avantages
qui accompagnent une telle mutation peuvent également créer des obstacles à la mise en œuvre
des politiques. Un exemple est l'opposition des utilisateurs finaux à l'eau de dessalement.
8.4 Les recommandations politiques
Les politiques de l'eau et de l'énergie décrites dans la section 8.2 ne parviennent pas à
exprimer en profondeur l'importance des liens entre l'eau et l'électricité, malgré le changement
climatique qui a incité l’apparition de beaucoup de politiques récentes qui ne pourront à l'avenir
que renforcer d’avantage l'importance des liens entre les deux. Les précipitations irrégulières et
pour des périodes prolongées, qui font déjà partie du climat de l'Algérie, sont susceptibles
206
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
d'augmenter de sévérité dans les années avenir sous l'effet du changement climatique. Il est donc
impératif que les décideurs politiques prennent des mesures, afin de redresser la pratique actuelle
qui ne parvient pas à intégrer les politiques de l'eau et de l'énergie, avant que ça devienne une
question d'urgence qui va couter plus cher.
Cette section fournit des recommandations qui aideraient à améliorer la coordination et
l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie en Algérie. Les chapitres 4 à 7, les sections
précédentes de ce chapitre constituent la base des recommandations. Afin de faire des
contributions politiques ciblées pour les décideurs dans les deux industries, les recommandations
se réfèrent aux mesures énumérées dans le tableau 8-1.
Les sections suivantes identifient également à quel quadrant du cadre AQAL de la théorie
intégrale (psychologique, culturelle, comportementale et sociale) les recommandations
appartiennent ? (voir la section 3.2.1 pour une description détaillée du cadre AQAL).
Organisations institutionnels
Comme il est décrit au chapitre 4, les réformes de la politique de l'eau et de l'énergie sont
actuellement entraînées par les programmes nationaux de réforme et mis en œuvre par le
gouvernement. Cette recherche suggère l'intégration de ces politiques que ce soit au niveau du
gouvernement ou au niveau des services concernés.
Les recommandations pour aider à l'intégration des politiques sont:

Les portefeuilles du changement climatique, l'eau et l'énergie sont gérées par plusieurs
ministères, à savoir le ministère de la gestion des terres et de l'Environnement, le
ministère des ressources en eau, le ministère de l’énergie et le ministère de l'agriculture et
le Développement rural. Alors qu'aucun ministère n’est responsable des portefeuilles à la
fois du changement climatique, de l'eau et de l’énergie. L'organisation institutionnelle
existante ne supportent pas facilement les efforts d'intégration entre les quatre
portefeuilles. Une recommandation est donc d'établir un dialogue climat-eau-énergie sous
les auspices du Conseil de Gouvernement algérien (CGA), potentiellement dans le cadre
du Groupe de travail sur le changement climatique et l'eau, pour aider la coordination des
politiques de l'eau et de l'énergie. Une activité possible dans le cadre de ce dialogue serait
de veiller à ce que la Direction Générale de la Stratégie et de la Prospective (DGSP)du
groupe Sonelgaz qui est responsable de l'élaboration des règles et le développement du
207
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
marché
national
d’électricité
(MNE)
coordonne
avec
l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (ANRH), d'élaborer des dispositions
réglementaires qui assurent la négociation sur le marché de l'électricité et compromettre à
court et à long terme sur la santé des ressources en eau, en particulier ceux soumis à des
stress.

La coordination est également recommandée au niveau de l'Etat. Comme le Département
des décrits législatifs et exécutifs de l'eau et de l'énergie au sein du gouvernement qui est
responsable de la mise en œuvre du programme de réforme de l'eau et de l'énergie.

Des conséquences inattendues du marché de l'électricité sur la répartition de l'eau peut
être un des inconvénients des marchés en général. Des approches alternatives, telles que
la régulation peut être utilisée pour garantir que les valeurs sociales et environnementales
soient protégées. Cette réorientation des croyances concerne le quadrant culturel du cadre
AQAL. Il faudrait aussi, un changement personnel profond dans nos croyances
individuelles, de sorte que nous prenons des décisions au-delà de nos intérêts individuels
(quadrant psychologique), afin de parcourir une partie du chemin de durabilité pour
l'avenir.
Les mesures gouvernementales
Le tableau 8-1 résume les politiques de l'eau et de l'énergie clés qui sont pertinentes pour le
lien eau-énergie. Cette section propose des recommandations qui permettraient d'accroître la prise
en compte du lien eau-énergie dans les mesures existantes et propose des mesures
supplémentaires.

Dans le cadre du dialogue climat-eau-énergie recommandée sous la rubrique
«organisations institutionnelles», le gouvernement pourraient envisager d'élaborer un
« plan national de réduction des besoins de l’eau pour l’énergie » qui compare les
centrales électriques et fixe des objectifs de réduction de l'eau au sein du marché national
d’électricité (MNE). Des projets de subventions de l'efficacité de l'eau pourraient cibler
des centrales. Cette action peut également aider à réduire les conflits entre les producteurs
d'électricité et les autres usagers de l'eau, tels que les populations, les irrigants et
l'environnement (voir les sections 2.2.1 et 4.5.4). Cette mesure concerne les quadrants
social (benchmarking et les subventions) et comportemental du cadre AQAL.
208
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations

Le gouvernement a alloué un soutien important pour le développement de technologies
énergétiques alternatives. Comme il est indiqué dans le tableau 8-1, pour le ministère de
l'énergie (1312 Mds DA) pour le programme des énergies renouvelables. Le Ministère
pourrait envisager d'introduire des critères d'admissibilité de l'eau, afin d'assurer que
seules les technologies qui ont un impact bénéfique ou neutre sur les ressources en eau
sont prises en charge. Ceci peut être déterminé en analysant les intensités totales d'eau
pour les différentes technologies de production, tels que celles quantifiés par cette
recherche. D'après les résultats du chapitre 7, il y a un dossier solide pour encourager les
investissements dans des projets d'énergie éolienne, à cause de ses besoins en eau
relativement faibles.

Dans le cas du programme de forage géothermique, des propositions de subvention
pourraient être soumises aux «études d'impact sur l'eau» pour assurer que les subventions
ne sont pas attribués à des projets de forage dans les zones qui connaissent des pénuries
d'eau, ou dans ce cas, qu'il existe des réserves d'eau souterraines suffisantes pour
supporter le développement des centrales géothermiques sans compromettre la santé de
l'écosystème local. La base de la recommandation est les intensités élevées de l'eau
calculées par cette recherche pour la géothermie, qui est promu comme une future
technologie de base pour ses faibles émissions de carbone. Les résultats démontrent qu'il
ya des compromis entre la réduction des émissions de carbone et la consommation d'eau.
Cette mesure donc fait partie du quadrant comportemental du cadre AQAL.

En Juillet 2006, l'opérateur du système algérien de l’électricité (OS ‘filiale du groupe
Sonelgaz’) a été crée pour prendre le rôle du planificateur national de production. Le
planificateur étudiera la combinaison la plus efficace des options de production. Cette
recherche recommande à ce que l'utilisation efficace de l'eau fait partie des critères de
planification. Le changement climatique est susceptible de réduire la disponibilité de l'eau
dans de nombreuses régions du MNE; comme il est indiqué au chapitre 1, le GIEC prédit
20 pour cent de plus de sécheresse sur la majeure partie du pays en 2030. Cette mesure
concerne l'industrie de l'électricité dans son ensemble et serait donc partie du quadrant
social du cadre AQAL

De même, le ministère de l'énergie prépare actuellement l'évaluation de la sécurité
nationale de l'énergie. Le but de cette évaluation est d’identifier les problèmes de sécurité
énergétique stratégiques des secteurs clés de l'électricité et ceux susceptibles d'influer sur
le niveau de sécurité dans 5 ans (2020), 10 ans (2025) et 15 ans (2030).
209
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
Cette recherche recommande fortement de prendre en considération l'impact des événements
extrêmes comme la sécheresse et les inondations. En d'autres termes, la sécurité énergétique sera
plus dépendante de la sécurité de l'eau dans l'avenir et doit donc être pris en compte dans toutes les
évaluations stratégiques. Cette mesure devrait également faire partie du quadrant social du cadre
AQAL, car elle se rapporte à l'industrie de l'électricité dans son ensemble.

Les politiques du gouvernement doivent inciter les centrales situées dans les régions
intérieures à utiliser l'eau recyclée, afin de réduire la dépendance sur le secteur d’eau
potable (EPOT). Ceci est particulièrement important si les turbines à gaz à cycle combiné
supplémentaires dans le futur seront intégrées dans les réseaux de distribution
d'électricité. La base de cette recommandation est le mécontentement des citoyens des
villes avoisinantes des centrales à cycle combiné, suite aux coupures fréquentes d'eau, qui
sont déclenchées par les niveaux d'eau dans les barrages (les quadrants social et
psychologique).

Il est recommandé que les nouvelles centrales thermiques soient situées dans les régions
côtières, afin de minimiser la pression future sur les ressources en eaux intérieures, à
moins que de nouvelles propositions de centrales thermiques démontrent un impact nul
sur les ressources en eau de la région. Les technologies qui pourraient aider à atteindre
cet objectif comprennent l'utilisation de l'eau recyclée et les technologies de
refroidissement à air. Cette recommandation pourrait être mise en œuvre grâce à des
contrôles de planification dans l'état et fait partie du quadrant comportemental du cadre
AQAL.

Cette recherche suggère fortement les mesures de soutien des réservoirs d'eau de pluie
comme un moyen de réduire la pression sur les réseaux d’eau potable c’est l’équivalent
des panneaux solaires au niveau des ménages. Les fonds du gouvernement pour le
changement climatique peuvent être utilisés pour installer des réservoirs d'eau de pluie
au niveau des ménages et des écoles. L'installation généralisée de réservoirs d'eau de
pluie va refléter un changement dans la perception que l'eau est une ressource rare qui
peut être récoltée au niveau local (quadrant culturel), qui va surement entraîner une série
de règlement exigeant leur installation dans les nouveaux logements (quadrant social).
Certains citoyens peuvent également être motivés par le désir de limiter l'impact
environnemental de leurs ménages (quadrant psychologique).
210
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations

Comme il est indiqué dans cette recherche, l'efficacité de l'eau et de l'énergie offrent des
avantages significatifs et peut aisément compenser l'exigence d'une nouvelle capacité
d'approvisionnement à l'avenir. Il est important donc que les mesures ciblent les secteurs
qui présentent les plus fortes intensités d'eau et d'énergie et qui sont étroitement liés aux
autres secteurs de l'économie. Sur la base des résultats de cette recherche, les secteurs qui
normalement bénéficieraient le plus des mesures d'économie d'eau directs sont:
L’agriculture, les services et Travx. Pub. Pétrolier et le secteur des Mines et carrières. Les
secteurs qui bénéficieraient le plus de stratégies directes d'efficacité énergétique
comprennent: Fabrication Matériaux de Construction, Industries Agro-alimentaires,
(BPL) le Bois, Papiers et lièges et le secteur (TC) Transport et communications. Les
mesures devraient également aider à réduire l'eau et l'énergie des autres secteurs qui
dépendent fortement des sorties de ces secteurs et qui sont à forte intensité d'eau et
d’énergie.

En plus des mesures d'efficacité, le gouvernement pourraient envisager des programmes
éducatifs de sensibilisation pour les enfants des écoles qui mettent l'accent sur
l'importance de la bonne utilisation de l'eau et de l'énergie et en général sur l'importance
de la conservation des ressources comme un moyen de prendre soin de l'environnement.
De tels programmes pourraient également être intégrés dans les programmes scolaires.
Cela aiderait fermement à changer les comportements envers l'eau et la consommation
d'énergie à long terme. La base de cette recommandation est qu’en Algérie les prix de
l'eau et de l'énergie historiquement ont toujours été bas, par rapport à d'autres pays du
monde. Les restrictions et les programmes de gestion de la demande dans les deux
industries vont améliorer la valeur perçue des deux ressources. La recommandation va
avoir des avantages à long terme par l’inculcation de cette nouvelle idée chez les jeunes
enfants, qui seront les décideurs futurs de la société. Cette activité ferait partie des
quadrants psychologique (valeurs et croyances) et comportementales (impact des actions
individuelles) du cadre AQAL.

La commutation de carburant a été identifié comme une stratégie importante pour réduire
la demande sur l'approvisionnement en électricité et donc de réduire les émissions de
carbone. Sur la base des résultats présentés dans le chapitre 5, cette recherche
recommande que la priorité soit accordée aux projets qui prévoient la commutation de
l'électricité au gaz ou du gazoil au gaz, à cause des intensités d'eau plus faibles présentées
par le secteur du gaz.
211
Chapitre 8 Les implications politiques et les recommandations
Les activités de l'industrie

Les services d'eau et d'électricité ont un rôle important à jouer dans la réduction de leur
consommation d'eau et d’énergie. Dans le secteur de l'eau, des stratégies visant à réduire
la consommation d'énergie pourraient être adaptées au type de carburant d'énergie et le
mode de consommation, tels que définis au chapitre 5. La base de cette recommandation
est que les stratégies de réduction de l'énergie pourraient réduire le prix de l'eau dans le
futur. Il permettrait également d'améliorer la responsabilité sociale des entreprises des
services publics (lié au quadrant culturel du cadre AQAL).

Un autre résultat important de cette recherche est l'importance des données précises .Il est
fortement recommandé que les futurs comptes de l'eau fournissent des informations plus
précises, en ligne avec des publications systématiques et un cycle de collecte régulière,
cela aiderait les comparaisons de séries chronologiques utiles pour la modélisation de la
politique.
Le développement des politiques de l'eau et de l'énergie est sans aucun doute, prendre en
considération une série de facteurs et d'entrées. Les recommandations formulées dans le présent
chapitre représentent un ensemble d'entrées, Basées sur un examen exhaustif du lien eau-énergie
dans le contexte de l’Algérie, les recommandations identifient plusieurs possibilités tant au niveau
du gouvernement ou au niveau des industries pour améliorer l'intégration des politiques de l'eau et
de l'énergie.
212
Conclusions générale et perspectives
L'eau est essentielle pour la production d'électricité, l'électricité est essentielle pour
l'approvisionnement en eau. Chaque industrie a influencé le développement historique de l'autre.
La sécheresse - comme nature du climat de l'Algérie - a amplifié la criticité des liens entre
l'eau et l'électricité. Dans le passé, l'électrification a facilité la construction des barrages de
stockage d'eau qui ont à leur tour amélioré la sécurité de l'eau en fournissant un moyen pour
transporter l'eau vers les populations. Les améliorations apportées à l'approvisionnement en eau
ont permis aux générateurs de vapeur de continuer à fournir de l’énergie aux industries pendant les
périodes de sécheresse. La récente sécheresse de 2002-2007 a renforcé l'importance de ces liens;
l'industrie de l'eau non-dépendante des précipitations est aussi forte consommatrice d'énergie et
les producteurs d'électricité prennent des mesures pour assurer leur approvisionnement en eau, tels
que le recyclage de l'eau sur place et le passage à des technologies de production non
consommatrice d'eau.
Les deux industries ont également subi d'importantes réformes, à commencer par des
réformes internes dans les années 1990, des réformes du marché dans les années 2000 qui visaient
à améliorer l'efficacité des industries. Ces réformes ont été largement menées séparément, avec
peu de considération accordée aux liens entre l'eau et l'électricité.
L'ascension du débat sur le changement climatique au cours des dernières années a met
davantage l'accent sur les liens entre l'eau et l'électricité et a prêté plus d’attention au débat sur
l'environnement. Il a également fourni le stimulus pour les derniers développements de la politique
de l'eau et de l'énergie du gouvernement comme l'Initiative de l'eau pour le futur et le plan de
réduction de la pollution au carbone.
Malgré les fortes interdépendances entre l'eau et l'électricité que l'histoire et les événements
récents mettent en évidence, le débat actuel ne semble pas être bien informé par une profonde
compréhension de la nature du lien. Cette recherche a montré que cette nature est
multidimensionnelle,
comprenant
les
dimensions
technologiques,
environnementales,
économiques, sociales et politiques qui interagissent les unes avec les autres. Cette recherche a
montré qu'une meilleure compréhension du lien est fondamentalement importante pour l'avenir
des industries de l'eau et de l'électricité.
Cette recherche a mis au point un cadre méthodologique pour une compréhension globale de
la nature du lien eau-énergie. Ce cadre, en reconnaissance de son caractère multidimensionnel,
puise dans diverses disciplines académiques. La Théorie intégrale, en particulier le pluralisme
213
Conclusions générale et perspectives
méthodologique intégré (PMI) a largement guidé l'élaboration de ce cadre. La théorie intégrale
affirme que différentes perspectives et visions du monde sont toutes aussi valables et offrent des
idées alternatives dans un problème.
Une raison principale pour l'adoption de la théorie intégrale est l'adéquation de la vision du
monde du passé. Cette vision du monde a développé une forte dépendance à l'égard de la solution
technologique et a toujours encouragé l'exploitation des ressources dans le but du développement
économique. La société moderne a mis l'accent sur la réalisation du développement économique
sans remettre en cause ni les ressources, et plus fondamentalement, ni l’environnement.
Ces philosophiques ont fourni certains arguments de motivation de cette recherche. Les
objectifs et les méthodes ont tenté de capturer la nature multidimensionnelle des liens entre l'eau et
l'électricité, tout en analysant des liens spécifiques en «profondeur» suffisante afin de fournir des
éléments utiles pour l'élaboration des politiques. Cette recherche emploie: l’analyse historique
pour une compréhension plus profonde de l'évolution du lien et les questions actuelles du lien;
l’analyse entrées-sorties et l'analyse des possibilités de substitution pour étudier empiriquement la
nature du lien pour l’Algérie et l'analyse des scénarios pour identifier les compromis probables
découlant de la nature du lien pour les industries de l'eau et de l'électricité dans le futur.
La section 9.1 résume les principales conclusions de cette recherche.
La section 9.2 propose des recommandations pour les futures recherches.
9.1 Conclusions
Les conclusions présentées ci-dessous constituent la base des recommandations politiques
formulées au chapitre 8, qui propose des idées pour améliorer l'intégration des politiques de l'eau
et de l'énergie en Algérie. Ces idées comprennent des stratégies pour améliorer les arrangements
institutionnels actuels, des suggestions pour renforcer les mesures existantes du gouvernement,
des propositions de mesures supplémentaires et des suggestions d'activités des industries de l’eau
et d’énergie.
Les conclusions sont regroupées selon les rubriques suivantes, qui correspondent
globalement aux objectifs spécifiques: «L'évolution historique du lien eau-énergie», «L'eau dans le
secteur de l'électricité», «l'énergie dans l'industrie de l'eau», «L'eau et l'énergie dans l'économie»;
et «Les implications futures pour les industries de l'eau et de l'électricité».
214
Conclusions générale et perspectives
L'évolution historique du lien eau-énergie

Les industries de l'eau et de l'électricité ont subi des changements institutionnels similaires.
Dans leurs années de formation, les deux industries étaient sous le contrôle du
gouvernement et de l'Etat. Il a été jugé que le gouvernement était mieux placés pour
développer des projets d'infrastructure, le secteur privé n'a ni l'expérience ni les ressources
financières. Les subventions de l'eau et de l'électricité étaient socialement et politiquement
acceptable et considérés comme critiques pour le développement national.

La participation du gouvernement dans la gouvernance des industries de l'eau et de
l'électricité a plus au moins diminué depuis les années 2000 et a accompagné un
changement d'orientation de la politique à la rationalité économique. Le rationalisme
économique soutient que le secteur privé est mieux placé que le gouvernement à prendre
des décisions rentables sur les investissements d'infrastructure, à travers le mécanisme du
marché.

Les
progrès
technologiques
et
les
arrangements
institutionnels
ont
progressé
symbiotiquement et ont joué un rôle crucial dans le développement des industries. Les
industries de l'eau et de l'électricité au début constitués en grande partie des systèmes
centralisés, commencent a se décentralisée à petite échelle: Des centrales électriques de
partenariat (IPP) tel que SKT et SKH fournissent une partie de l’électricité. Des stations
de dessalement de partenariat tel que HDW,TMM et ADS fournissent une partie de l’eau
potable des villes d’Alger, d’Oran et de Skikda .etc.
 Les limites de prise de décision des deux industries se sont développées au cours des
dernières années, qui coïncide avec l’augmentation de la prise de conscience des enjeux
environnementaux locaux, régionaux et mondiaux. Cette situation a également créé des
obstacles pour la mise en œuvre des politiques et des projets, tels que l'utilisation de l'eau
recyclée pour la consommation potable et la construction des usines de dessalement à forte
intensité énergétique.
L'eau dans le secteur de l'électricité

En Algérie, le secteur de la TV est le secteur de l'électricité le plus intensive en eau, en
termes d'utilisation. La sécheresse a donc des implications importantes sur ce secteur.

Le secteur de la turbine à gaz à cycle combiné est très dépendant de réseau d'eau potable.
Afin de réduire la pression sur les réserves d'eau potable, ce secteur pourrait envisager
215
Conclusions générale et perspectives
d'utiliser l'eau recyclée. Bien que le secteur de l'eau recyclée existant soit à forte intensité
énergétique, il est nettement moins énergivore que le secteur de dessalement qui peut être
utilisé en cas de pénurie extrême d'eau.

La turbine à gaz et les secteurs du renouvelables ont les intensités les moins fortes en eau.
Les secteurs du renouvelables ont également moins d'émissions de carbone par rapport aux
autres secteurs dépendants du gaz. Les politiques visant à encourager l'investissement dans
le renouvelable est notamment l’éolien offriront un double avantage de réduire la
consommation d'eau, ainsi que les émissions de carbone. En outre, si ces technologies sont
«intégrées» dans le réseau de distribution, les pertes du transport vont être compensées et
le pic de la demande va être réduit.

Le secteur de détail d'approvisionnement en gaz avait les plus faibles intensités d'eau de
tous les secteurs de l'énergie. Par conséquent, la substitution de l'électricité avec du gaz
réduirait les émissions de carbone et la consommation d'eau.
L'énergie dans le secteur de l'eau

La consommation directe d'électricité représente une part importante des intensités totales
de l'électricité pour les secteurs de l'eau dans les deux années 2000 et 2011, allant de 73
pour cent pour le secteur des eaux usées (ASS) à 87 pour cent pour le secteur de l'eau
potable (EPOT) en 2000. L'électricité utilisée pour le pompage de l'eau est la part la plus
importante de ce chiffre. Les intensités d'électricité directes pour le secteur de l'eau potable
(EPOT) ont diminuée entre les deux années 2000 et 2011, ce qui reflète l'importance de la
mise en œuvre des programmes de réduction des fuites entre les deux périodes. En
revanche, les intensités d'électricité directes pour le secteur des eaux usées ont
considérablement augmenté entre les deux années à cause du nombre important de stations
installées durant cette période.

Le gazoil est la deuxième source d’énergie après l'électricité. En 2001, le gazoil a
représenté environ 20 pour cent et 25 pour cent de l'énergie primaire consommée par les
secteurs de l’eau potable (EPOT) et des eaux usées. Il est conseillé d'examiner davantage
les chaînes d'approvisionnement des deux secteurs, afin de déterminer les possibilités de
remplacement des matériaux et des services existants avec ceux qui comptent moins sur le
gazoil, tel que les véhicules qui utilisent le gaz naturel plutôt que le gazoil qui pourront
réduire davantage les émissions de carbone.
216
Conclusions générale et perspectives

Les intensités de détail d'approvisionnement de gaz ont augmenté entre 2000 et 2011, bien
que la contribution du gaz à la consommation globale d'énergie ait été relativement
minime. Bien qu’il ne soit pas clair dans les résultats que cette augmentation peut avoir
effectivement compensé la hausse de l'intensité de l'électricité. Une proportion importante
de ce gaz aurait été consommée pour le chauffage dans les bureaux, où il existe des
possibilités de substitution avec l'électricité. Le remplacement de l'électricité avec le gaz
devrait être encouragé, parce que la consommation de gaz émet relativement moins de
GES et le secteur de détail d'approvisionnement en gaz consomme moins d'eau.

Les intensités énergétiques pour le secteur de l'eau d'irrigation (EIR) ont été minimes par
rapport à aux intensités des secteurs de l'eau potable (EPOT) et des eaux usées (ASS), car
une proportion importante de l'eau d'irrigation en Algérie est livré par gravité. Les
améliorations des pratiques d'irrigation, en vue de réduire la consommation d'eau, peuvent
nécessiter une technologie plus sophistiquée. Ces améliorations vont surement augmenter
la consommation d'électricité. Une partie de cette demande d'électricité pourrait être
compensée par l'installation des micro-turbines hydro le long des canaux d'irrigation.
L'eau et l'énergie dans l'économie

L'efficacité des instruments de politique est très influencée par les liens inter-industries.
Les composantes indirectes des intensités d'eau et d'énergie pour certains secteurs (comme
les secteurs de fabrication) sont les plus importantes, donc ces secteurs bénéficieraient
d'une amélioration de l'efficacité dans les secteurs à forte consommation d’eau et d'énergie
avec lesquels ils ont des liens forts en amont. Dans d'autres secteurs (en particulier les
secteurs de services), des instruments plus directs tels que les stratégies de régulation ou de
gestion de la demande devraient être encouragés afin de découpler les intensités d'énergie
et d'eau de la production économique. Ceci est d'une importance particulière pour les
secteurs à forte intensité énergétique, compte tenu du débat actuel sur le changement
climatique et la réduction des émissions de carbone.

Lorsque des secteurs à forte intensité énergétique dépendent principalement de l'électricité,
la réduction de la consommation d'énergie serra également faite par la réduction des
intensités d'eau indirectes pour ces secteurs. Cette corrélation physique est évidente dans
les diagrammes de dispersion pour l'eau brute et l'énergie primaire (figures 6.1 et 6.2),
lorsque les secteurs à forte intensité d'eau tels que l'agriculture sont exclus.
217
Conclusions générale et perspectives

Il y a une tendance générale à un rôle croissant pour les secteurs de fabrication dans
l'économie Algérienne et un rôle stable pour les secteurs de service. Ceci serait un bon
indice en termes d'eau et d'énergie, étant donné les faibles intensités de l'eau et de l'énergie
des secteurs des services et leur contribution stable à la génération de revenus et la
croissance de l'emploi.
La capacité à stimuler la production économique est plus élevé pour les secteurs de
fabrication; les stratégies pour découpler leur consommation d'énergie de leur production
économique sont donc importantes pour la durabilité économique et environnementale à long
terme.

La demande d'eau semble être plus sensible aux changements des prix de l'eau et de
l'électricité, donc le mécanisme des prix peut être un instrument approprié pour réduire la
demande en eau. En revanche, l'électricité semble être moins sensible aux variations du
prix de l'eau et de l'électricité.
Les implications futures pour les industries de l'eau et de l'électricité
Cette recherche a développé quatre scénarios à long terme pour l'année 2030, afin d'analyser
les conséquences futures du lien eau-énergie sur les industries de l'eau et de l'électricité. Les
scénarios adoptent différentes technologies et des stratégies de gestion de la demande, de sorte que
les compromis peuvent être explorés. Les principales conclusions de l'analyse sont résumées
comme suit:

Les technologies de production d'électricité qui consomment des intrants à forte intensité
énergétique peuvent augmenter la quantité de GES émis dans l'industrie de l'eau, et donc
de limiter l'efficacité des stratégies au sein de l'industrie de l'eau pour réduire sa
consommation d'énergie et les émissions de carbone. Cela se reflète dans les différentes
intensités enregistrées pour le même secteur de l'eau, sous les quatre scénarios différents.
De même, les différents scénarios d'approvisionnement en eau conduisent à différentes
intensités d'eau pour les secteurs de l'électricité. Par conséquent, lorsque les deux stratégies
technologiques et d'efficacité semblent avoir une influence similaire, le choix de la
stratégie dépendra des autres priorités, telles que la disponibilité de l'eau ou les attitudes
sociales envers la conservation des ressources.
218
Conclusions générale et perspectives

Les stratégies de gestion de la demande pour réduire la consommation d'électricité peut
réduire de manière significative la consommation d'eau. Cependant, les avantages de ces
stratégies peuvent être compensés par l'installation de technologies de production
supplémentaires qui nécessitent des intrants des secteurs à forte intensité d'eau et d'énergie.
Par exemple, la géothermie ne repose pas directement sur l'énergie primaire à partir de
combustibles fossiles pour produire de l'électricité, mais l'eau et l'électricité intégrées dans
une centrale géothermique sont très importantes. La plupart de l'utilisation de l'eau est liée
à l'électricité intégrée dans les intrants utilisés pour exploiter et entretenir une centrale
géothermique.

La biomasse réduit la dépendance aux combustibles fossiles et réduit les émissions de
carbone dans le secteur de l'électricité, mais ses intensités d’eau d'irrigation et d’eau brute
sont très élevées. Ce secteur va jouer un rôle important dans le futur. Des cultures de
biomasse à usages multiples doivent être choisies.

Le secteur des TV, qui représente les centrales électriques qui ont été installés avant 2000,
continuera d'avoir une influence significative sur la consommation d'eau en 2030. L'une
des principales stratégies pour réduire la pression sur les ressources en eau des secteurs de
l'électricité est la mise en œuvre des stratégies de gestion de la demande rigoureuses.

L'investissement dans les centrales à gaz à cycle combiné dans le futur fera peu pour
réduire la consommation d'eau dans le secteur de l'électricité. Cela renforce la
recommandation de mise en œuvre des stratégies de gestion de la demande rigoureuses.
Les centrales futures devront être construites dans les endroits côtiers afin de réduire la
pression sur les sources d'eau douce. Les technologies de refroidissement à sec et
l'utilisation de l'eau recyclée pourront également être envisagées.

Les intensités d’eau des centrales de pointe sont généralement plus faibles par rapport aux
centrales de base, tel que les usines de turbines à gaz à cycle ouvert et les centrales
éoliennes.

Les services de l'eau ont tourné leur attention vers la gestion adaptative comme le
dessalement et le traitement des eaux usées. Les politiques du gouvernement, comme
l'initiative de l'eau pour
le futur, apportent un soutien supplémentaire pour ces
technologies, qui vont faire augmenter sensiblement la demande de l'énergie dans le
secteur de l'eau. La mise en œuvre des stratégies de gestion de la demande rigoureuses
permettraient de réduire cette dépendance à l'égard des technologies à forte intensité
énergétique.
219
Conclusions générale et perspectives

La consommation d'énergie dans le secteur de l'irrigation (EIR) en 2030 est susceptible
d'être marginal par rapport aux secteurs d’eau potable (EPOT) et des eaux usées. Il est
donc probable que l'eau d'irrigation nécessaire pour produire de la biomasse pour
l'électricité sera plus importante pour ce secteur que sa propre consommation d'énergie. Ce
qui va le faire rentrer en concurrence avec les autres utilisateurs de l’eau d’irrigation.

Le secteur de l'eau potable existant (EPOT) continuera à fournir un grand pourcentage
d'eau en 2030, donc la consommation d'énergie de ce secteur va être la plus importante
dans les 4 scénarios. Les secteurs de dessalement et des eaux usées seront les plus
énergivores. Le gouvernement Algérien doit penser à alimenter les nouvelles usines de
dessalement et des eaux usées par des sources à énergie renouvelable et notamment les
usines de grande capacité tel que la station d’El magtaa d’oran.

En plus de l'avantage environnemental, les stratégies d'efficacité énergétique dans
l'industrie de l'eau aiderait à réduire les coûts d'exploitation dans l'industrie, en compensant
l'augmentation des prix de l'électricité si elle va avoir lieu à cause de la tarification du
carbone ou des pénuries d'eau.

Le total des intensités du gazoil pour le secteur des eaux usées (ASS) sera le plus élevés
par rapport aux autres secteurs. La consommation indirecte comprend une proportion
importante de ces intensités. Cela donne à penser que l'augmentation de l'utilisation de
l'eau usée augmenterait la quantité du gazoil consommé dans cette industrie. Comme les
autres secteurs d'électricité ci-dessus, la plage d'intensité est liée au mix de production
d'électricité dans chaque scénario.
Les conclusions démontrent l'ubiquité des compromis entre l'eau et l'électricité en Algérie.
La nécessité de l'intégration des politiques à la lumière des réformes de la sécheresse et le
changement climatique est imminente.
L'analyse empirique a généré un ensemble d'indicateurs quantitatifs (des intensités, des
multiplicateurs et des élasticités) qui ont été complétée par des enseignements qualitatifs sur
l'évolution historique du lien.
Les futures implications ont été prédites par une analyse des scénarios à long terme pour les
industries de l'eau et de l'électricité en 2030.
Sur la base de cette analyse exhaustive, le chapitre 8 propose des recommandations avec un
ou plusieurs des quatre quadrants du cadre AQAL (Théorie Intégrale) - pour améliorer
220
Conclusions générale et perspectives
l'intégration des politiques de l'eau et de l'énergie, en se concentrant sur les arrangements
institutionnels, les mesures gouvernementales et les activités des industries.
9.2 Recommandations pour les futures recherches

Cette recherche a eu lieu au cours d'une période de changement significatif dans les
industries de l'eau et de l'électricité. En particulier, le débat sur le changement climatique
qui a gagné un élan considérable. Donc explorer les liens entre (l’eau, l’énergie et le
changement climatique) ne faisait pas partie du champ d'application initial. Une meilleure
compréhension des boucles de rétroaction entre les trois devraient être au centre de toute
recherche future sur ce sujet.

Cette recherche applique l'analyse entrées-sorties, qui est essentiellement une approche de
modélisation (up-bottom) de haut en bas. Les secteurs de l'eau et de l'électricité dans les
modèles d'entrées-sorties ont été explorés afin de quantifier les liens entre les différents
secteurs. Une suggestion possible serait de compléter l'analyse avec un modèle (bottomup) de sorte que les liens entre l'eau et l'électricité dans les applications d'utilisation finale
peuvent être examinés, par exemple, la quantité d'électricité par rapport au gaz utilisé pour
l'eau chaude sanitaire ou le montant de l'eau nécessaire pour les procédés industriels par
rapport à leur consommation d'énergie.

Les tableaux d'entrées-sorties séparent l'industrie de l'électricité selon les secteurs de
production. Les données d'entrée et de sortie pour le transport et la distribution ont été
réparties entre les secteurs de la production, selon la composition de la production et de
l'emplacement dans le réseau. Une alternative serait de créer des secteurs de transport et de
distribution distincts, de sorte que les flux de matières, de l'eau et de l'énergie au sein de
l'industrie de l'électricité peuvent être plus précisément quantifiés.

Les données d'entrée-sortie pour les secteurs de l'eau et de l'électricité ont été explorées en
grande partie en fonction des dépenses de fonctionnement et dans le cas de certains
secteurs de l'électricité en fonction de la composition de la production. Une approche plus
précise serait d'obtenir des données d'exploitation et de maintenance réelles pour les
différentes technologies de production (cette approche a été utilisée pour la plupart des
nouveaux secteurs de l'électricité dans l'analyse de scénarios).

Les modèles d'entrées-sorties de 2000 et 2011 sont statiques et fournissent donc un aperçu
des relations entre l'eau et l’électricité (et l'énergie en général). Il y avait deux principales
raisons d'adopter cette approche. Tout d'abord, les tableaux originaux d'entrées- sorties
221
Conclusions générale et perspectives
avaient fortement associées les catégories de la demande finale qui ont empêché l'ajout des
variables pour capturer la relation dynamique entre l'investissement et l'augmentation de la
capacité. Deuxièmement, une approche dynamique exige une série de modèles d'entréesortie à des intervalles de temps réguliers, idéalement sur une base annuelle. Cependant, il
y avait un manque de données sur l'utilisation de l'eau en Algérie. Avec l’amélioration de
la qualité de collecte de données, il peut être possible de développer des modèles
dynamiques dans le futur.

L'analyse empirique se concentre sur le cas de l’Algérie. Compte tenu de la portée
internationale des politiques de l'eau et de l'énergie au cours de ces dernières années, cette
recherche peut être prolongée pour l'élaboration de modèle d'entrée-sortie à l'échelle
Maghrébin ou même Afrique du nord.

La modélisation des scénarios pour 2030 est basée sur un modèle hybride de Leontief, à
cause de l'absence de données sur les prix de l'eau nécessaires pour l'élaboration d'un
modèle monétaire. Un modèle monétaire devrait fournir des indications supplémentaires
sur les liens entre l'eau et l'électricité, tels que l'impact des hausses de prix sur la demande
de l'eau et l'électricité, l'impact des investissements dans différents secteurs de l'eau et de
l'électricité sur la production économique, la génération de revenus et de l'emploi, ou
l'impact des différents régimes fiscaux.

Le modèle hybride de Leontief de 2030 pour les nouveaux secteurs de l'eau et de
l'électricité a été développé avec l'intention d'utiliser les données d'ingénierie les plus
précises disponibles. Les données d'exploitation et de maintenance de certains secteurs,
comme le secteur de la géothermie ne sont pas facilement disponibles pour le cas de
l’Algérie, parce que la technologie est encore en phase d’exploration. Par conséquent, les
tableaux d'entrée-sortie pour certains secteurs pourraient nécessiter une révision une fois
que des données plus précises seront disponibles.

Les scénarios présentés dans cette étude sont basées sur les politiques et les informations
d’eau et d'énergie existantes concernant les plans futurs d'investissement dans les deux
industries. A cause de la nature évolutive des deux industries, les scénarios peuvent
nécessiter un raffinage dans le futur, afin d'être en conformité avec les futurs paramètres de
stratégie du gouvernement. Il est également possible d'élargir l'analyse pour inclure les
compromis entre l'eau et d'autres formes d'énergie.
222
Conclusions générale et perspectives

Le calcul des élasticités prix propres et croisées a été entravé par un manque de données de
l'utilisation de l'eau. Avec l’amélioration de la qualité de collecte de données sur l'eau, il y
aura plus de possibilité d'adoption de méthodes économétriques plus complexes.
Une autre approche serait de se concentrer sur une localité et secteur spécifique, afin de
limiter les efforts de collecte de données à une taille gérable, avec la coopération des fournisseurs
d'eau et d'énergie spécifiques. Une telle étude pourrait se concentrer sur l'eau et l'électricité dans le
secteur résidentiel, ou les interactions entre les eaux de surface, les eaux souterraines et
l'électricité.
L'eau et l'énergie continueront d'être essentielles pour le développement économique et le
bien-être social. Comprendre les liens entre les deux est d'une importance capitale. J’espéré que
cette recherche a fournit une base pour poursuivre les recherches qui ne peuvent être que de
grande importance contemporaine. A un niveau plus profond, il est à espérer que cette recherche a
démontré que les actions humaines isolées ne sont pas isolées de conséquences. Une approche
intégrée, holistique peut conduire à des résultats meilleurs et plus durables pour le plus grand bien
de la société.
223
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février 2015
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[72] http://www.lse.ac.uk/GranthamInstitute/legislation/countries/algeria/ dernière mise à jour
8/10/2015
229
Annexes
Annexe 1
Vingt principes de la théorie intégrale
1. La réalité dans son ensemble ne se compose pas des choses ou des processus, mais des
holons.
2. Holons affichent quatre capacités fondamentales:
(A) l'auto-préservation (principe de l'autonomie ou de l'organisme);
(B) l'auto-adaptation (principe de communion);
(C) auto-transcendance (capacité à aller au-delà de la donnée);
(D) l'auto-dissolution (capacité de briser ses sous-holons).
3.
4.
5.
6.
Holons émergent
Holons émergent holarchiquement
Chaque holon émergeant dépasse et inclue son prédécesseur (s).
Les ensembles inférieurs les Possibilités de la plus élevée; les ensembles plus les
probabilités de la partie inférieure.
7. Le nombre de niveaux d'une hiérarchie qui détermine si il est «faible» ou «profond»; le
nombre de holons sur un niveau donné est appeler sa «durée».
8. Chaque niveau successif de l'évolution produit une plus grande profondeur et moins
d'envergure.
9. Ajout I. Plus un holon est profond, plus son degré de conscience est supérieur. (9)
10. Détruisez tout type de Holon, vous détruirez tous les holons dessus et aucun des holons
dessous(10)
11. holarchies co-évoluent. (11)
12. Le micro est en échange relationnel avec la macro à tous les niveaux de sa profondeur. (12)
13. Evolution a une direction. (13)
14. a) complexité croissante; (14)
b) l'augmentation de la différenciation / intégration; (15)
c) l'augmentation de l'organisation / structuration; (16)
d) accroître l'autonomie relative; (17)
e) l'augmentation de telos. (18)
15. Ajout II. Chaque holon émet une reconnaissance de dette à Kosmos. (19)
16. Ajout III. Toutes les reconnaissances de dette sont rachetées dans le vide. (20)
230
Annexes
Annexe 2
Matrices des coefficients d’entrées-sorties
Cette annexe présente les coefficients d’entrées-sorties pour cette recherche.
Tableau A- 1 La classification sectorielle et le modèle des unités hybride adoptée par cette
recherche.
Secteur de Production
1 Agriculture, sylviculture, pêche
2 Hydrocarbures
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
Services et Travx. Pub.
Mines et carriers
ISMMEE
Matériaux de Construction
BTPH
Chimie, Plastiques, Caoutchouc
Industries Agro-alimentaires
Textiles, confection, bonnèterie
Cuirs et Chaussures
Bois, Papiers et lieges
Industries diverses
Transport et communications
Hôtels –café- restaurants
Services fournis aux entreprises
Services fournis aux ménages
Electricité (Turbine à gaz)
Electricité (Turbine à vapeur)
Electricité (Cycle combiné)
Diesel
Hydroélectricité
autres énergies renouvelables
Fourniture de gaz en détail
Eau (Irrigation)
Eau (Potable)
Assainissement
Abbreviation
AG
HYD
Hybrid model Units
M DA
PJ
STB
MC
ISMMEE
MC
BTPH
CPC
IAA
TCB
CC
BPL
ID
TC
HCR
CFE
CFE
TG
TV
CC
DSL
HYDRO
ER
GAZ
EIR
EPOT
ASS
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
M DA
PJ
PJ
PJ
PJ
PJ
PJ
PJ
ML
ML
ML
231
Annexes
Tableau A-2 2000 Les coefficients directs du modèle hybride de Leontief
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
18
17
19
20
21
22
23
24
25
26
27
.
1
2
0.1093 1.0338
- 0.0000
0.0001 25.5803
0.0213 0.7868
0.0018 0.3998
0.0045 2.3264
0.0000 0.0000
0.0355 9.1552
0.0011 0.6287
0.0003 6.4694
0.0033 6.4782
0.0009 5.0311
0.0095 14.5298
0.0014 0.9901
0.0000 0.0016
0.0000 0.0000
0.0000 0.0000
0.0000 0.0001
0.0000 0.0000
0.3116
- 0.7019
0.0009 1.4669
0.0042 2.2180
0.0580 20.1406
3
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0.1081
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0020
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4
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0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0020
0.0001
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5
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0.0000
0.0000
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0.0166
0.0000
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0.0012
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0001
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8
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9
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0001
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10
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0.0000
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0.0000
0.0000
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0.0001
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0.0006
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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16
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83.0030
11.6531
27.0508
0.4030
343.742
0.52057
0.0719
93.8255
3.6296
15.7472
170.672
0
232
Annexes
Tableau A-2 2000 Les coefficients directs du modèle hybride de Leontief (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
.
17
0.2409
0.0869
2.0461
1.3110
8.8987
3.6067
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0.0725
4.1983
15.8807
172.118
9
18
0.2409
0.0869
2.0461
1.3110
8.8987
3.1937
59.4207
83.7066
11.7519
27.2801
0.4064
346.656
0.52497
0.0725
4.1983
15.8807
172.118
9
19
0.2388
0.0861
2.0283
1.2996
8.8212
58.9037
82.9783
11.6496
27.0428
0.4029
343.640
0.52035
0.2552
15.7425
170.621
3
20
0.0888
0.0320
0.7544
0.4833
3.2808
21.9076
30.8616
4.3328
10.0578
0.1498
127.807
8
0.1935
0.0012
2.9160
5.8550
63.4580
21
22
0.2905 0.0034
0.1048 0.0208
2.4678 0.4321
1.5812 0.4163
10.7326 4.9449
- 0.0019
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100.958 5.3464
14.17392 1.7027
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418.101 2.0580
0.63311 0.4439
- 0.0003
- 0.0000
- 0.0000
- 0.0000
- 0.0000
- 0.0284
- 2.9956
19.1536 1.4864
207.591 22.2729
8
23
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0007
0.0002
0.0001
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0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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24
0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
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25
0.0000
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0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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27
0.0000
0.0000
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0.0012
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0.0000
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0.0012
0.0039
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0005
0.0372
233
Annexes
Tableau A-3 2000 Les coefficients totaux du modèle hybride de Leontief
1
2
3
4
5
6
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8
9
10
11
12
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14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
1.1287
0.0000
0.0014
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0.0000
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0.0000
0.0000
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0.0000
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16.6283
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15.9824
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0.0000
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3
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0.0000
0.0000
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0.0000
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4
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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1
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0000
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0.0012
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0057
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12
0.0021
0.0000
0.0090
0.0023
0.0079
0.0330
0.0000
0.0000
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0.0178
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1.1659
0.0018
0.0168
0.0055
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0007
0.0046
0.0001
0.0075
0.0742
13
0.0015
0.0000
0.0035
0.0023
0.0024
0.0260
0.0000
0.0000
0.0450
0.0087
0.1029
0.0530
1.1179
0.0236
0.0075
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0016
0.0000
0.0062
0.0958
14
0.0013
0.0000
0.0084
0.0016
0.0022
0.0239
0.0000
0.0000
0.0468
0.0074
0.1552
0.0400
0.0029
1.1328
0.0024
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0004
0.0018
0.0000
0.0055
0.1042
15
0.0068
0.0000
0.0300
0.0039
0.0147
0.1569
0.0000
0.0000
0.0776
0.0114
0.1558
0.0654
0.0030
0.0125
1.0080
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0021
0.0037
0.0001
0.0068
0.1024
16
9.1890
2.8844
99.1537
11.5447
7.7229
79.1646
0.0125
0.0022
174.6762
119.5715
144.9463
102.6251
29.5959
489.4497
6.7177
1.0844
0.0000
0.0000
0.0000
0.0004
0.0000
0.0015
2.8632
106.8906
8.4010
77.9887
379.6102
234
Annexes
Tableau A-3 2000 Les coefficients totaux du modèle hybride de Leontief (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
11.7633
0.0556
55.5124
20.0342
15.8713
153.0925
4.1804
0.3030
634.4230
130.6741
141.8281
129.7055
41.3080
474.6457
7.4179
0.0199
1.0782
0.0000
0.0000
0.0012
0.0000
0.0322
3.6653
20.7002
0.3187
99.9769
820.2661
18
10.8749
0.0498
50.7619
18.5317
14.6459
142.0250
3.7025
0.2685
576.0573
128.6299
136.9285
122.7659
37.8955
470.1921
6.9066
0.0177
0.0000
1.0782
0.0000
0.0011
0.0000
0.0286
3.3885
19.1127
0.2892
94.9028
759.7314
19
3.6810
0.0045
12.8946
6.3537
4.7526
51.8866
0.0066
0.0013
114.666
103.7040
91.02950
63.4585
10.5840
400.621
2.71493
0.0010
0.0000
0.0000
1.0000
0.0001
0.0000
0.0011
1.1470
2.3791
0.0558
51.1753
268.160
0
20
1.3723
0.0017
4.8091
2.3692
1.7714
19.3393
0.0025
0.0005
42.7758
38.6377
33.9236
23.6929
3.9425
149.194
1.01195
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
1.0012
0.0000
0.0004
0.4276
3.7120
0.0208
19.0653
99.9033
21
4.4785
0.0054
15.6878
7.7301
5.7822
63.1274
0.0080
0.0016
139.503
5
126.172
4
110.750
9
77.2019
12.8772
487.426
3.30319
0.0012
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
1.0000
0.0013
1.3954
2.5839
0.0679
62.2630
326.260
0
22
1.2409
0.0018
1.6599
2.1364
1.6017
18.3396
0.0064
0.0006
41.9109
9.0653
10.2709
15.8390
5.9676
7.4402
1.0140
0.0006
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0295
0.3867
3.7465
0.0156
17.6550
53.5674
23
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0002
0.0000
0.0000
0.0010
0.0003
0.0003
0.0008
0.0000
0.0002
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0006
24
0.0006
0.0000
0.0027
0.0012
0.0006
0.0065
0.0000
0.0000
0.0275
0.0076
0.0096
0.0223
0.0005
0.0055
0.0003
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
1.0006
0.0000
0.0033
0.0173
25
0.0009
0.0000
0.0042
0.0019
0.0010
0.0106
0.0000
0.0000
0.0450
0.0124
0.0155
0.0365
0.0007
0.0084
0.0005
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0003
0.0007
1.0000
0.0053
0.0278
26
0.0017
0.0000
0.0111
0.0013
0.0023
0.0383
0.0000
0.0000
0.0216
0.0611
0.0364
0.0559
0.0016
0.0330
0.0018
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0011
0.0000
1.0086
0.0726
27
0.0018
0.0000
0.0010
0.0026
0.0020
0.0605
0.0000
0.0000
0.0119
0.0052
0.0074
0.0092
0.0042
0.0092
0.0018
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0006
0.0010
0.0000
0.0144
1.0531
235
Annexes
Tableau A-4 2000 Les coefficients directs du modèle monétaire de Leontief
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
0.1093
0.0001
0.0213
0.0018
0.0045
0.0073
0.0355
0.0011
0.0003
0.0033
0.0009
0.0095
0.0014
0.0049
0.0000
0.0000
0.0003
0.0000
0.0049
0.0017
0.0042
0.0580
2
0.0007
0.0000
0.0168
0.0005
0.0003
0.0015
0.0000
0.0060
0.0004
0.0042
0.0042
0.0033
0.0095
0.0006
0.0197
0.0000
0.0000
0.0013
0.0000
0.0005
0.0017
0.0015
0.0132
3
0.0001
0.1081
0.0015
0.0005
0.0029
0.0001
0.0183
0.0035
0.0100
0.0129
0.0018
0.0255
0.0016
0.0279
0.0000
0.0000
0.0018
0.0000
0.0022
0.0036
0.0063
0.0320
4
0.1652
0.0004
0.0000
0.0986
0.0024
0.0226
0.0007
0.0256
0.0083
0.0015
0.0241
0.0001
0.0019
0.0004
0.0060
0.0000
0.0000
0.0004
0.0000
0.0089
0.0022
0.0001
0.0500
5
0.0234
0.0002
0.0000
0.0183
0.1166
0.0166
0.0007
0.0254
0.0002
0.0012
0.0040
0.0000
0.0009
0.0018
0.0079
0.0000
0.0000
0.0005
0.0000
0.0064
0.0064
0.0001
0.0459
6
0.0124
0.0002
0.0004
0.0016
0.0013
0.0970
0.0004
0.0265
0.0038
0.0039
0.0085
0.0002
0.0103
0.0005
0.0078
0.0000
0.0000
0.0005
0.0000
0.0021
0.0003
0.0488
7
0.0000
0.0007
0.0000
0.0001
0.0006
0.0636
0.0098
0.0084
0.0001
0.0001
0.0003
0.0000
0.0002
0.0000
0.0073
0.0000
0.0000
0.0005
0.0000
0.0138
0.0002
0.0000
0.0087
8
0.0001
0.0049
0.0004
0.0006
0.0043
0.0070
0.0616
0.0005
0.0006
0.0026
0.0003
0.0018
0.0002
0.0126
0.0000
0.0000
0.0008
0.0000
0.0165
0.0002
0.0639
9
0.0030
0.0004
0.0084
0.0100
0.0040
0.0220
0.0127
0.0032
0.2430
0.0061
0.0118
0.0167
0.0001
0.0014
0.0011
0.0095
0.0000
0.0000
0.0006
0.0000
0.0365
0.0018
0.0001
0.0502
10
0.0010
0.0035
0.0667
0.0003
0.0011
0.0190
0.0018
0.0000
0.0307
0.1159
0.0129
0.0164
0.0001
0.0021
0.0006
0.0223
0.0000
0.0000
0.0014
0.0000
0.0784
0.0013
0.0005
0.0232
11
0.0005
0.0247
0.0149
0.0002
0.0011
0.0026
0.0013
0.0079
0.0173
0.0109
0.2510
0.0048
0.0005
0.0050
0.0006
0.0638
0.0000
0.0000
0.0020
0.0041
0.0001
0.0485
0.0039
0.0001
0.0002
0.0340
12
0.0003
0.0000
0.0010
0.0005
0.0051
0.0173
0.0005
0.0000
0.0204
0.0092
0.1981
0.1373
0.0003
0.0086
0.0042
0.0066
0.0000
0.0000
0.0004
0.0000
0.0053
0.0027
0.0001
0.0408
13
0.0001
0.0001
0.0007
0.0010
0.0116
0.0001
0.0245
0.0041
0.0558
0.0370
0.1046
0.0155
0.0061
0.0097
0.0000
0.0000
0.0006
0.0000
0.0027
0.0006
0.0002
0.0676
14
0.0001
0.0035
0.0002
0.0009
0.0105
0.0004
0.0256
0.0027
0.0942
0.0270
0.0014
0.1140
0.0016
0.0053
0.0000
0.0000
0.0003
0.0000
0.0019
0.0007
0.0001
0.0746
15
0.0025
0.0001
0.0225
0.0012
0.0114
0.1291
0.0001
0.0462
0.0054
0.0991
0.0495
0.0013
0.0049
0.0070
0.0003
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0017
0.0023
0.0001
0.0692
16
0.0000
0.2219
0.0000
0.0001
0.0001
0.0005
0.0019
0.0032
0.0045
0.0006
0.0015
0.0000
0.0188
0.0000
0.0719
0.0056
0.0004
0.0009
0.0093
236
Annexes
Tableau A-4 2000 Les coefficients directs du modèle monétaire de Leontief (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.4152
0.0007
0.0010
0.0001
0.0003
0.0000
0.0042
0.0000
0.0725
0.0001
0.0002
0.0021
18
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0003
1.1717
0.0023
0.0032
0.0004
0.0010
0.0000
0.0133
0.0000
0.0725
0.0002
0.0006
0.0066
19
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0005
0.0032
0.0045
0.0006
0.0015
0.0000
0.0188
0.0000
0.0000
0.0009
0.0093
20
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0012
0.0017
0.0002
0.0006
0.0000
0.0070
0.0000
0.0012
0.0002
0.0003
0.0035
21
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0006
0.0039
0.0055
0.0008
0.0018
0.0000
0.0229
0.0000
0.0010
0.0114
22
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0003
0.0009
0.0013
0.0003
0.0001
0.0003
0.0000
0.0001
0.0000
0.0003
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0284
0.0002
0.0001
0.0012
23
0.0001
0.0031
0.0012
0.0004
0.0061
0.0014
0.0443
0.0135
0.0035
0.0413
0.0003
0.0077
0.0003
0.0231
0.0000
0.0000
0.0015
0.0000
0.0005
0.0006
0.0251
24
0.0000
0.0012
0.0005
0.0001
0.0024
0.0013
0.0174
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0.0014
0.0162
0.0001
0.0030
0.0001
0.0209
0.0000
0.0000
0.0013
0.0000
0.0002
0.0002
0.0098
25
0.0000
0.0012
0.0005
0.0001
0.0023
0.0003
0.0170
0.0052
0.0013
0.0159
0.0001
0.0029
0.0001
0.0055
0.0000
0.0000
0.0004
0.0000
0.0002
0.0002
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26
0.0004
0.0048
0.0003
0.0012
0.0249
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0.0087
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0.0110
0.0432
0.0004
0.0258
0.0012
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0004
0.0000
0.0005
0.0532
27
0.0000
0.0000
0.0011
0.0012
0.0460
0.0004
0.0039
0.0025
0.0012
0.0039
0.0028
0.0043
0.0014
0.0050
0.0000
0.0000
0.0003
0.0000
0.0039
0.0005
0.0005
0.0372
.
237
Annexes
Tableau A-5 2000 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Leontief
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
1.1287
0.0022
0.0014
0.0282
0.0031
0.0159
0.0167
0.0004
0.0586
0.0037
0.0072
0.0098
0.0024
0.0149
0.0020
0.0089
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0000
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0.0005
0.0020
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0.0821
2
0.0012
1.0055
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0.0010
0.0006
0.0051
0.0024
0.0001
0.0109
0.0016
0.0105
0.0073
0.0041
0.0130
0.0009
0.0234
0.0000
0.0000
0.0000
0.0014
0.0000
0.0013
0.0000
0.0009
0.0018
0.0051
0.0202
3
0.0013
0.0092
1.1231
0.0030
0.0015
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0.0096
0.0004
0.0341
0.0074
0.0279
0.0227
0.0038
0.0367
0.0023
0.0381
0.0000
0.0000
0.0001
0.0023
0.0000
0.0040
0.0000
0.0032
0.0041
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4
0.2081
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0.0021
1.1159
0.0044
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0.0004
0.0542
0.0131
0.0154
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0.0019
0.0081
0.0013
0.0123
0.0000
0.0000
0.0000
0.0007
0.0000
0.0150
0.0010
0.0031
0.0004
0.0083
0.0861
5
0.0351
0.0032
0.0010
0.0250
1.1327
0.0291
0.0056
0.0002
0.0443
0.0021
0.0067
0.0093
0.0009
0.0040
0.0024
0.0123
0.0000
0.0000
0.0000
0.0007
0.0000
0.0103
0.0002
0.0077
0.0001
0.0055
0.0668
6
0.0170
0.0034
0.0020
0.0041
0.0024
1.1168
0.0070
0.0003
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0.0151
0.0014
0.0160
0.0010
0.0125
0.0000
0.0000
0.0000
0.0007
0.0000
0.0035
0.0001
0.0028
0.0001
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0.0694
7
0.0002
0.0021
0.0011
0.0004
0.0003
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1.0732
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0.0005
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0.0008
0.0010
0.0001
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0000
0.0161
0.0000
0.0004
0.0000
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8
0.0013
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0.0070
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1.0007
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0.0056
0.0008
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0010
0.0000
0.0221
0.0000
0.0007
0.0000
0.0074
0.0904
9
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0.0144
0.0164
0.0069
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0.0047
1.3302
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0.0317
0.0303
0.0013
0.0068
0.0020
0.0189
0.0000
0.0000
0.0001
0.0011
0.0000
0.0538
0.0000
0.0032
0.0001
0.0094
0.0850
10
0.0026
0.0124
0.0863
0.0020
0.0024
0.0327
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0.0006
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1.1339
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0.0000
0.0000
0.0001
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0.0000
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0.0000
0.0024
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11
0.0017
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0.0015
0.0024
0.0127
0.0112
0.0108
0.0378
0.0188
1.3429
0.0127
0.0024
0.0134
0.0012
0.0966
0.0000
0.0000
0.0027
0.0058
0.0001
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0.0000
0.0062
0.0003
0.0083
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12
0.0021
0.0152
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0.0023
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0.0330
0.0078
0.0027
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0.3133
1.1659
0.0018
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0.0000
0.0000
0.0006
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0.0000
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0.0000
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13
0.0015
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0.0024
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0.0050
0.0010
0.0450
0.0087
0.1029
0.0530
1.1179
0.0236
0.0075
0.0215
0.0000
0.0000
0.0002
0.0013
0.0000
0.0116
0.0000
0.0017
0.0001
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14
0.0013
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0.0239
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0.0014
0.0468
0.0074
0.1552
0.0400
0.0029
1.1328
0.0024
0.0198
0.0000
0.0000
0.0003
0.0012
0.0000
0.0132
0.0000
0.0020
0.0001
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15
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0.0077
0.0300
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0.1569
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0.0015
0.0776
0.0114
0.1558
0.0654
0.0030
0.0125
1.0080
0.0164
0.0000
0.0000
0.0003
0.0010
0.0000
0.0145
0.0000
0.0040
0.0002
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0.1024
16
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0.2409
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0.0004
0.0043
0.0066
0.0002
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0.0004
1.0844
0.0000
0.0000
0.0000
0.0004
0.0000
0.0016
0.0000
0.0063
0.0008
0.0043
0.0208
238
Annexes
Tableau A-5 2000 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Leontief (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.0001
0.0010
0.0007
0.0002
0.0002
0.0018
0.4812
0.0047
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0.0016
0.0017
0.0016
0.0005
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0.0001
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1.0782
0.0000
0.0000
0.0003
0.0000
0.0075
0.0000
0.0003
0.0000
0.0012
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18
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1.3584
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0.0049
0.0052
0.0047
0.0015
0.0180
0.0003
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0.0000
1.0782
0.0000
0.0007
0.0000
0.0212
0.0000
0.0008
0.0000
0.0036
0.0291
19
0.0002
0.0004
0.0007
0.0003
0.0003
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0.0001
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0.0050
0.0035
0.0006
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0.0001
0.0010
0.0000
0.0000
1.0000
0.0001
0.0000
0.0011
0.0000
0.0001
0.0000
0.0028
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20
0.0001
0.0001
0.0003
0.0001
0.0001
0.0011
0.0013
0.0000
0.0023
0.0021
0.0019
0.0013
0.0002
0.0082
0.0001
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
1.0012
0.0000
0.0004
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0.0002
0.0000
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21
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0.0009
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0.0000
0.0000
0.0000
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1.0000
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0.0000
0.0002
0.0000
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0.0178
22
0.0001
0.0001
0.0001
0.0001
0.0001
0.0009
0.0032
0.0000
0.0022
0.0005
0.0005
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0.0003
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0.0001
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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0.0000
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0.0000
0.0009
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23
0.0013
0.0071
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0.0027
0.0014
0.0151
0.0059
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0.0644
0.0177
0.0223
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0.0011
0.0122
0.0008
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0017
0.0000
0.0056
1.0000
0.0013
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24
0.0005
0.0057
0.0025
0.0011
0.0005
0.0060
0.0032
0.0002
0.0254
0.0070
0.0088
0.0205
0.0004
0.0051
0.0003
0.0243
0.0000
0.0000
0.0000
0.0014
0.0000
0.0022
0.0000
1.0006
0.0000
0.0030
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25
0.0005
0.0019
0.0023
0.0010
0.0005
0.0058
0.0020
0.0002
0.0247
0.0068
0.0085
0.0200
0.0004
0.0046
0.0003
0.0076
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0000
0.0021
0.0000
0.0004
1.0000
0.0029
0.0153
26
0.0017
0.0026
0.0111
0.0013
0.0023
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0.0095
0.0004
0.0216
0.0611
0.0364
0.0559
0.0016
0.0330
0.0018
0.0066
0.0000
0.0000
0.0001
0.0004
0.0000
0.0086
0.0000
0.0012
0.0001
1.0086
0.0726
27
0.0018
0.0020
0.0010
0.0026
0.0020
0.0605
0.0066
0.0002
0.0119
0.0052
0.0074
0.0092
0.0042
0.0092
0.0018
0.0081
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0000
0.0057
0.0000
0.0010
0.0000
0.0144
1.0531
.
239
Annexes
Tableau A-6 2000 Les coefficients directs du modèle monétaire de Ghosh
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
0.1093
0.0007
0.0121
0.0040
0.0034
0.0170
0.0351
0.0030
0.0003
0.0058
0.0030
0.0106
0.0048
0.0121
0.0122
0.0122
0.0131
0.0147
0.8976
0.0118
0.0022
0.0119
2
0.0003
0.0000
0.0336
0.0001
0.0002
0.0005
0.0000
0.0024
0.0005
0.0015
0.0031
0.0046
0.0043
0.0009
0.0201
0.0203
0.0203
0.0218
0.0244
0.0017
0.0049
0.0003
0.0011
3
0.0000
0.1081
0.0002
0.0002
0.0004
0.0000
0.0037
0.0020
0.0018
0.0047
0.0013
0.0058
0.0011
0.0141
0.0143
0.0143
0.0154
0.0172
0.0038
0.0051
0.0007
0.0013
4
0.2918
0.0016
0.0002
0.0986
0.0094
0.0298
0.0029
0.0448
0.0414
0.0023
0.0754
0.0006
0.0036
0.0025
0.0262
0.0264
0.0264
0.0284
0.0318
0.0710
0.0316
0.0001
0.0181
5
0.0106
0.0003
0.0000
0.0047
0.1166
0.0056
0.0007
0.0113
0.0002
0.0005
0.0032
0.0001
0.0004
0.0028
0.0088
0.0089
0.0089
0.0096
0.0107
0.0130
0.0240
0.0000
0.0042
6
0.0166
0.0007
0.0029
0.0012
0.0038
0.0970
0.0011
0.0351
0.0143
0.0047
0.0201
0.0008
0.0153
0.0025
0.0259
0.0261
0.0261
0.0281
0.0314
0.0235
0.0002
0.0134
7
0.0000
0.0014
0.0000
0.0001
0.0002
0.0636
0.2587
0.0036
0.0001
0.0000
0.0003
0.0001
0.0001
0.0000
0.0078
0.0079
0.0079
0.0085
0.0095
0.0267
0.0009
0.0000
0.0008
8
0.0000
0.0004
0.0000
0.0000
0.0001
0.0003
0.0010
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0005
0.0005
0.0006
0.0006
0.0012
0.0000
0.0002
9
0.0031
0.0009
0.0416
0.0057
0.0090
0.0166
0.0298
0.1965
0.2430
0.0174
0.0106
0.0298
0.0003
0.0016
0.0040
0.0238
0.0240
0.0240
0.0258
0.0289
0.1663
0.0155
0.0001
0.0104
10
0.0003
0.0030
0.1152
0.0001
0.0009
0.0050
0.0014
0.0002
0.0108
0.1159
0.0041
0.0103
0.0001
0.0008
0.0007
0.0196
0.0198
0.0198
0.0213
0.0238
0.1251
0.0037
0.0001
0.0017
11
0.0006
0.0676
0.0820
0.0001
0.0027
0.0022
0.0035
0.5446
0.0192
0.0345
0.2510
0.0096
0.0018
0.0062
0.0024
0.1776
0.1791
0.1791
1.0000
0.1929
0.2160
0.2454
0.0361
0.0006
0.0001
0.0078
12
0.0002
0.0001
0.0028
0.0002
0.0064
0.0073
0.0007
0.0001
0.0114
0.0147
0.0996
0.1373
0.0007
0.0054
0.0083
0.0093
0.0093
0.0093
0.0100
0.0113
0.0136
0.0125
0.0000
0.0047
13
0.0000
0.0001
0.0001
0.0007
0.0025
0.0001
0.0071
0.0034
0.0146
0.0192
0.1046
0.0051
0.0062
0.0071
0.0071
0.0071
0.0077
0.0086
0.0036
0.0015
0.0000
0.0041
14
0.0001
0.0155
0.0001
0.0018
0.0071
0.0009
0.0228
0.0070
0.0756
0.0432
0.0044
0.1140
0.0049
0.0119
0.0120
0.0120
0.0129
0.0144
0.0079
0.0055
0.0000
0.0138
15
0.0007
0.0000
0.0316
0.0002
0.0073
0.0278
0.0001
0.0132
0.0044
0.0254
0.0252
0.0013
0.0016
0.0070
0.0002
0.0002
0.0002
0.0002
0.0003
0.0022
0.0055
0.0000
0.0041
16
0.0000
0.2178
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0018
0.0013
0.0052
0.0002
0.0011
0.0000
0.0084
0.0000
0.0719
0.0186
0.0010
0.0002
0.0008
.
240
Annexes
Tableau A-6 2000 Les coefficients directs du modèle monétaire de Ghosh (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0725
0.0000
0.0000
0.0000
18
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0725
0.0000
0.0000
0.0000
19
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
20
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0000
0.0012
0.0000
0.0000
0.0000
21
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
22
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0003
0.0002
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0002
0.0002
0.0002
0.0002
0.0284
0.0003
0.0000
0.0001
23
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0002
0.0000
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
0.0003
0.0003
0.0003
0.0003
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
24
0.0000
0.0007
0.0000
0.0000
0.0002
0.0004
0.0021
0.0018
0.0001
0.0035
0.0000
0.0004
0.0000
0.0063
0.0063
0.0063
0.0068
0.0076
0.0002
0.0000
0.0002
25
0.0000
0.0008
0.0000
0.0000
0.0003
0.0001
0.0025
0.0021
0.0002
0.0041
0.0001
0.0005
0.0001
0.0020
0.0020
0.0020
0.0022
0.0024
0.0002
0.0000
0.0003
26
0.0008
0.0438
0.0003
0.0049
0.0351
0.0138
0.0163
0.2753
0.0185
0.1442
0.0026
0.0539
0.0078
0.0003
0.0003
0.0003
0.0004
0.0004
0.0014
0.0066
0.0000
0.0005
0.0205
27
0.0002
0.0005
0.0030
0.0131
0.1680
0.0050
0.0189
0.0347
0.0052
0.0335
0.0459
0.0233
0.0241
0.0602
0.0607
0.0607
0.0654
0.0733
0.0856
0.0212
0.0012
0.0372
241
Annexes
Tableau A-7 2000 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Ghosh
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
1.1287
0.0054
0.0071
0.0159
0.0069
0.0118
0.0387
0.0249
0.0579
0.0105
0.0064
0.0173
0.0082
0.0166
0.0069
0.0221
0.0223
0.0223
0.0064
0.0223
0.0249
0.0174
1.0131
0.0043
0.0135
0.0057
0.0168
2
0.0005
1.0055
0.0390
0.0002
0.0005
0.0016
0.0023
0.0035
0.0044
0.0018
0.0038
0.0053
0.0058
0.0059
0.0012
0.0239
0.0241
0.0241
0.0038
0.0241
0.0269
0.0024
0.0004
0.0029
0.0052
0.0011
0.0017
3
0.0003
0.0046
1.1231
0.0003
0.0007
0.0021
0.0046
0.0053
0.0069
0.0043
0.0051
0.0082
0.0027
0.0083
0.0016
0.0193
0.0195
0.0195
0.0051
0.0195
0.0218
0.0036
0.0002
0.0055
0.0058
0.0020
0.0023
4
0.3677
0.0154
0.0184
1.1159
0.0173
0.0522
0.0487
0.0444
0.0946
0.0655
0.0242
0.1150
0.0114
0.0159
0.0078
0.0536
0.0541
0.0541
0.0242
0.0541
0.0605
0.1190
0.3300
0.0449
0.0047
0.0078
0.0311
5
0.0159
0.0035
0.0021
0.0064
1.1327
0.0098
0.0059
0.0069
0.0198
0.0027
0.0027
0.0075
0.0014
0.0020
0.0038
0.0138
0.0139
0.0139
0.0027
0.0139
0.0156
0.0210
0.0143
0.0289
0.0003
0.0013
0.0062
6
0.0227
0.0110
0.0131
0.0031
0.0071
1.1168
0.0217
0.0260
0.0589
0.0253
0.0162
0.0357
0.0064
0.0238
0.0047
0.0414
0.0418
0.0418
0.0162
0.0418
0.0467
0.0212
0.0204
0.0315
0.0006
0.0051
0.0190
7
0.0001
0.0022
0.0023
0.0001
0.0003
0.0008
1.0732
0.2790
0.0058
0.0006
0.0004
0.0012
0.0012
0.0005
0.0002
0.0098
0.0099
0.0099
0.0004
0.0099
0.0111
0.0313
0.0001
0.0014
0.0000
0.0003
0.0013
8
0.0000
0.0002
0.0006
0.0000
0.0001
0.0002
0.0015
1.0007
0.0014
0.0001
0.0001
0.0003
0.0003
0.0001
0.0000
0.0007
0.0007
0.0007
0.0001
0.0007
0.0008
0.0016
0.0000
0.0001
0.0000
0.0001
0.0003
9
0.0089
0.0136
0.0711
0.0094
0.0154
0.0326
0.0568
0.2916
1.3302
0.0336
0.0285
0.0542
0.0046
0.0076
0.0071
0.0474
0.0478
0.0478
0.0285
0.0478
0.0535
0.2449
0.0080
0.0270
0.0007
0.0051
0.0176
10
0.0009
0.0107
0.1491
0.0004
0.0019
0.0086
0.0164
0.0136
0.0192
1.1339
0.0099
0.0176
0.0035
0.0036
0.0015
0.0304
0.0307
0.0307
0.0099
0.0307
0.0343
0.1531
0.0008
0.0071
0.0009
0.0015
0.0036
11
0.0019
0.1496
0.1402
0.0010
0.0059
0.0107
0.0292
0.7471
0.0420
0.0596
1.3429
0.0253
0.0091
0.0167
0.0049
0.2691
0.2715
0.2715
1.3429
0.2715
0.3038
0.3581
0.0017
0.0576
0.0027
0.0050
0.0144
12
0.0012
0.0209
0.0247
0.0007
0.0098
0.0140
0.0103
0.0935
0.0251
0.0285
0.1576
1.1659
0.0035
0.0105
0.0109
0.0461
0.0465
0.0465
0.1576
0.0465
0.0520
0.0656
0.0011
0.0232
0.0004
0.0022
0.0086
13
0.0004
0.0053
0.0050
0.0004
0.0016
0.0057
0.0034
0.0181
0.0131
0.0072
0.0269
0.0275
1.1179
0.0077
0.0076
0.0156
0.0158
0.0158
0.0269
0.0158
0.0176
0.0153
0.0004
0.0042
0.0001
0.0010
0.0058
14
0.0012
0.0182
0.0371
0.0008
0.0044
0.0161
0.0118
0.0791
0.0418
0.0188
0.1246
0.0638
0.0089
1.1328
0.0075
0.0443
0.0447
0.0447
0.1246
0.0447
0.0500
0.0536
0.0011
0.0149
0.0005
0.0026
0.0192
15
0.0020
0.0054
0.0423
0.0006
0.0094
0.0338
0.0052
0.0275
0.0221
0.0092
0.0400
0.0333
0.0029
0.0040
1.0080
0.0117
0.0118
0.0118
0.0400
0.0118
0.0132
0.0188
0.0018
0.0096
0.0003
0.0010
0.0060
16
0.0002
0.2364
0.0107
0.0001
0.0004
0.0013
0.0061
0.0039
0.0038
0.0075
0.0028
0.0040
0.0022
0.0120
0.0005
1.0844
0.0069
0.0069
0.0028
0.0069
0.0078
0.0029
0.0002
0.0212
0.0023
0.0009
0.0017
242
Annexes
Tableau A-7 2000 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Ghosh (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0782
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
18
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0782
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
19
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
20
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0001
0.0001
0.0000
0.0001
0.0000
0.0002
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0012
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
21
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
22
0.0000
0.0001
0.0001
0.0000
0.0000
0.0002
0.0016
0.0006
0.0005
0.0003
0.0001
0.0003
0.0002
0.0001
0.0000
0.0003
0.0003
0.0003
0.0001
0.0003
0.0004
1.0295
0.0000
0.0004
0.0000
0.0001
0.0001
23
0.0000
0.0001
0.0002
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0001
0.0003
0.0003
0.0001
0.0005
0.0000
0.0001
0.0000
0.0004
0.0004
0.0004
0.0001
0.0004
0.0004
0.0001
1.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
24
0.0001
0.0017
0.0014
0.0001
0.0001
0.0005
0.0009
0.0013
0.0030
0.0024
0.0009
0.0044
0.0002
0.0007
0.0001
0.0073
0.0073
0.0073
0.0009
0.0073
0.0082
0.0012
0.0001
1.0006
0.0000
0.0002
0.0004
25
0.0001
0.0007
0.0017
0.0001
0.0002
0.0006
0.0007
0.0015
0.0036
0.0028
0.0011
0.0052
0.0002
0.0007
0.0001
0.0027
0.0028
0.0028
0.0011
0.0028
0.0031
0.0014
0.0001
0.0005
1.0000
0.0002
0.0005
26
0.0031
0.0119
0.1025
0.0014
0.0096
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0.0416
0.0520
0.0404
0.3255
0.0611
0.1864
0.0104
0.0690
0.0119
0.0309
0.0311
0.0311
0.0611
0.0311
0.0348
0.0732
0.0028
0.0184
0.0008
1.0086
0.0280
27
0.0090
0.0239
0.0236
0.0073
0.0222
0.2209
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0.0718
0.0320
0.0794
0.0694
0.0498
0.0303
0.0976
0.0985
0.0985
0.0320
0.0985
0.1102
0.1259
0.0081
0.0420
0.0009
0.0373
1.0531
243
Annexes
Tableau A-8 2011 Les coefficients directs du modèle hybride de Leontief
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
0.0849
0.0003
0.0309
0.0019
0.0050
0.0000
0.0492
0.0017
0.0001
0.0039
0.0014
0.0154
0.0007
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.2938
0.0001
0.0003
0.0029
0.0550
2
0.4323
0.0000
13.2960
0.3913
0.7520
3.8285
0.0010
21.2616
0.9457
5.7322
7.9729
2.9514
45.6054
3.6811
0.0015
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
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3
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0.0009
0.0047
0.0000
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0.0027
0.0091
0.0159
0.0034
0.0595
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0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0025
0.0011
0.0075
0.0469
4
0.1228
0.0000
0.0009
0.0900
0.0022
0.0160
0.0000
0.0244
0.0064
0.0002
0.0100
0.0001
0.0028
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0016
0.0001
0.0514
5
0.0345
0.0000
0.0000
0.0085
0.0919
0.0108
0.0000
0.0156
0.0002
0.0013
0.0031
0.0001
0.0022
0.0041
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0006
0.0001
0.0531
6
0.0099
0.0000
0.0001
0.0004
0.0016
0.1591
0.0000
0.0414
0.0013
0.0021
0.0065
0.0002
0.0091
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0000
0.0002
0.0456
7
8
0.0072 0.0028
7.6216 3.0078
2.3974 0.9461
3.4517 1.3622
38.8044 15.3139
0.0694 0.0008
302.090 119.218
0.06962 0.02750
0.2115 0.0835
9.4044 3.7114
2.1248 0.8385
9.7898 3.8635
0.7679 0.3030
0.0038 0.0009
0.0000 0.0000
0.0001 0.0000
0.0000 0.0000
0.0002 0.0001
0.0000 0.0000
0.0155 0.0021
13.3643 5.9830
0.6095 0.2405
153.698 60.6561
5
9
0.0030
0.0000
0.0008
0.0057
0.0022
0.0123
0.0000
0.0000
0.1817
0.0015
0.0026
0.0036
0.0002
0.0031
0.0021
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0008
0.0001
0.0429
10
0.0000
0.0000
0.0249
0.0001
0.0011
0.0098
0.0000
0.0000
0.0168
0.1244
0.0080
0.0138
0.0009
0.0038
0.0011
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0006
0.0002
0.0242
11
0.0001
0.0000
0.0302
0.0001
0.0016
0.0033
0.0000
0.0000
0.0138
0.0086
0.2248
0.0040
0.0004
0.0051
0.0047
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0011
0.0001
0.0141
12
0.0000
0.0000
0.0011
0.0002
0.0065
0.0130
0.0000
0.0000
0.0221
0.0101
0.1880
0.0875
0.0004
0.0154
0.0045
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0011
0.0001
0.0372
13
0.0000
0.0001
0.0003
0.0013
0.0061
0.0000
0.0235
0.0032
0.0587
0.0153
0.1701
0.0345
0.0034
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0239
14
0.0001
0.0006
0.0001
0.0006
0.0047
0.0000
0.0116
0.0027
0.0506
0.0108
0.0011
0.0836
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0301
15
0.0029
0.0000
0.0029
0.0003
0.0111
0.0868
0.0337
0.0059
0.0565
0.0201
0.0018
0.0034
0.0078
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0605
16
0.8808
2.6150
3.5585
4.6349
6.4999
50.5697
0.0012
143.6714
164.3191
22.3548
57.9052
7.5979
538.5295
4.1640
0.0536
36.0177
5.2788
19.4332
627.7162
244
Annexes
Tableau A-8 2011 Les coefficients directs du modèle hybride de Leontief (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.9100
3.6763
4.7884
6.7151
52.2444
2.1009
148.4292
169.7606
23.0951
59.8228
7.8495
556.3635
4.3019
0.0323
3.3907
20.0767
648.5037
18
0.6658
2.6899
3.5036
4.9133
38.2263
108.6030
124.2108
16.8982
43.7713
5.7434
407.0812
3.1476
0.0541
2.1911
275.5558
14.6898
474.4985
19
0.6874
2.7771
3.6172
5.0726
39.4656
112.1241
128.2380
17.4461
45.1904
5.9296
420.2795
3.2497
0.0011
2.1180
15.1661
489.8826
20
0.7872
3.1804
4.1424
5.8092
45.1964
128.4056
146.8594
19.9795
51.7525
6.7906
481.3082
3.7215
0.0015
4.5725
17.3683
561.0184
21
0.9982
4.0325
5.2524
7.3658
57.3069
162.8121
186.2105
25.3330
65.6197
8.6102
610.2754
4.7187
0.0015
3.3530
22.0222
711.3441
22
0.0012
0.7313
1.0716
0.8871
11.0731
0.0019
59.0317
0.5317
2.5526
14.6294
0.4082
10.2869
0.4310
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0393
1.7722
4.3908
71.5128
23
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0002
0.0000
0.0017
0.0005
0.0001
0.0008
0.0000
0.0005
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0029
0.0000
0.0000
0.0017
24
0.0001
0.0024
0.0012
0.0005
0.0069
0.0000
0.0575
0.0152
0.0040
0.0258
0.0002
0.0172
0.0003
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0005
0.0577
25
0.0001
0.0028
0.0014
0.0005
0.0080
0.0000
0.0666
0.0176
0.0047
0.0299
0.0003
0.0199
0.0004
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0003
0.0006
0.0668
26
0.0006
0.0050
0.0002
0.0020
0.0497
0.0000
0.0000
0.0147
0.0848
0.0166
0.0492
0.0003
0.0560
0.0015
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0004
0.0007
0.0527
27
0.0010
0.0001
0.0102
0.0019
0.0423
0.0000
0.0047
0.0026
0.0009
0.0033
0.0054
0.0069
0.0015
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0007
0.0403
245
Annexes
Tableau A-9 2011 Les coefficients totaux du modèle hybride de Leontief
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
1.0989
0.0000
0.0009
0.0399
0.0033
0.0170
0.0000
0.0000
0.0734
0.0039
0.0049
0.0082
0.0043
0.0237
0.0014
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.3238
0.0006
0.0003
0.0043
0.0789
2
1.4496
1.0048
15.0051
2.6346
1.7423
13.1554
0.0019
0.0001
32.8299
2.8220
15.6449
12.1168
6.1743
56.6052
4.3977
0.0018
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0002
0.4271
0.8402
0.9127
2.6778
53.0639
3
0.0018
0.0000
1.0662
0.0034
0.0022
0.0173
0.0000
0.0000
0.0441
0.0063
0.0251
0.0228
0.0069
0.0770
0.0055
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0032
0.0012
0.0094
0.0702
4
0.1497
0.0000
0.0018
1.1076
0.0041
0.0323
0.0000
0.0000
0.0488
0.0097
0.0062
0.0159
0.0039
0.0120
0.0013
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0441
0.0022
0.0001
0.0018
0.0835
5
0.0440
0.0000
0.0004
0.0140
1.1020
0.0226
0.0000
0.0000
0.0282
0.0014
0.0048
0.0060
0.0021
0.0072
0.0051
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0130
0.0009
0.0000
0.0011
0.0732
6
0.0142
0.0000
0.0006
0.0040
0.0031
1.1995
0.0000
0.0000
0.0660
0.0031
0.0083
0.0113
0.0030
0.0176
0.0012
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0042
0.0010
0.0000
0.0016
0.0711
7
6.6625
0.0132
10.5741
16.8617
8.8596
92.5814
1.0824
0.0007
425.593
5.79094
15.8941
27.4946
25.2033
40.2970
4.1099
0.0049
0.0000
0.0001
0.0001
0.0003
0.0000
0.0185
1.9630
16.5522
0.0830
6.1675
260.143
3
8
2.4305
0.0031
3.8509
6.1517
3.2333
33.7525
0.0037
1.0002
156.098
1.97818
5.6986
9.9497
9.2196
14.1742
1.4893
0.0012
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0026
0.7161
6.7593
0.0255
2.1928
94.6757
.
9
0.0062
0.0000
0.0015
0.0103
0.0037
0.0265
0.0000
0.0000
1.2281
0.0033
0.0074
0.0072
0.0023
0.0091
0.0031
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0018
0.0013
0.0000
0.0014
0.0657
10
0.0010
0.0000
0.0312
0.0022
0.0023
0.0218
0.0000
0.0000
0.0314
1.1436
0.0195
0.0213
0.0064
0.0132
0.0021
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0003
0.0012
0.0001
0.0016
0.0482
11
0.0010
0.0000
0.0425
0.0018
0.0031
0.0134
0.0000
0.0000
0.0301
0.0146
1.2958
0.0096
0.0034
0.0179
0.0068
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0003
0.0020
0.0001
0.0017
0.0370
12
0.0015
0.0000
0.0107
0.0028
0.0092
0.0274
0.0000
0.0000
0.0408
0.0167
0.2703
1.1002
0.0031
0.0263
0.0068
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0019
0.0000
0.0014
0.0614
13
0.0009
0.0000
0.0037
0.0020
0.0027
0.0160
0.0000
0.0000
0.0410
0.0065
0.1011
0.0228
1.2063
0.0498
0.0051
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0003
0.0006
0.0000
0.0010
0.0420
14
0.0007
0.0000
0.0033
0.0014
0.0013
0.0111
0.0000
0.0000
0.0196
0.0048
0.0756
0.0145
0.0025
1.0945
0.0011
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0004
0.0000
0.0006
0.0413
15
0.0058
0.0000
0.0062
0.0030
0.0135
0.1133
0.0000
0.0000
0.0530
0.0089
0.0817
0.0255
0.0043
0.0099
1.0089
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0017
0.0006
0.0000
0.0010
0.0813
16
17.8460
2.7826
57.3648
43.7752
22.8706
229.8939
0.0130
0.0011
352.5689
224.7240
159.3396
141.0504
51.7607
846.7928
24.2146
1.0634
0.0000
0.0001
0.0001
0.0004
0.0000
0.0022
5.2581
44.6785
8.2056
48.4697
998.6927
246
Annexes
Tableau A-9 2011 Les coefficients totaux du modèle hybride de Leontief (suite)
17
1
28.3743
2
0.0345
3
38.8464
4
73.2847
5
37.3950
6
395.5550
7
2.3562
8
0.0023
9 1,184.7338
10
230.9218
11
151.1266
12
167.0228
13
89.6492
14
783.8365
15
21.0528
16
0.0125
17
1.0333
18
0.0002
19
0.0001
20
0.0007
21
0.0000
22
0.0418
23
8.3601
24
43.7297
25
0.2860
26
54.7789
27 1,422.0799
18
17.3055
0.0109
17.6689
45.2574
22.0615
259.5644
0.0139
0.0011
431.0606
180.5637
126.4849
147.5203
41.1795
602.4727
14.6020
0.0036
0.0000
1.0573
0.0000
0.0002
0.0000
2.4134
5.0988
301.4852
0.1328
58.7969
938.5392
19
10.1793
0.0044
11.6276
26.8409
13.2903
142.3796
0.0047
0.0006
190.8256
159.7849
85.3392
78.5354
25.5649
509.5961
8.8768
0.0013
0.0000
0.0000
1.0011
0.0001
0.0000
0.0012
2.9992
5.2611
0.0774
30.2888
627.3769
20
11.6654
0.0050
13.3297
30.7593
15.2297
163.1628
0.0054
0.0007
218.7875
183.1008
97.8041
90.0427
29.2934
583.8800
10.1724
0.0015
0.0000
0.0000
0.0000
1.0015
0.0000
0.0014
3.4370
8.1791
0.0887
34.7057
718.9256
21
14.7887
0.0063
16.8933
38.9947
19.3082
206.8507
0.0069
0.0008
277.2472
232.1362
123.9827
114.1027
37.1406
740.3334
12.8962
0.0019
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
1.0016
0.0018
4.3573
7.9214
0.1124
44.0034
911.4561
22
2.7824
0.0022
2.0038
7.1716
3.4456
46.6148
0.0038
0.0002
92.1584
4.9709
14.9187
25.0639
6.2141
31.7758
2.2288
0.0008
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0412
0.8198
2.9083
0.0206
11.7179
118.5235
23
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0001
0.0006
0.0000
0.0000
0.0023
0.0006
0.0005
0.0010
0.0001
0.0008
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
1.0029
0.0000
0.0000
0.0001
0.0023
24
0.0015
0.0000
0.0039
0.0041
0.0017
0.0205
0.0000
0.0000
0.0774
0.0193
0.0160
0.0315
0.0022
0.0262
0.0012
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
1.0007
0.0000
0.0023
0.0768
25
0.0018
0.0000
0.0045
0.0047
0.0019
0.0236
0.0000
0.0000
0.0894
0.0223
0.0184
0.0364
0.0025
0.0298
0.0014
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0008
1.0000
0.0026
0.0883
26
0.0023
0.0000
0.0096
0.0026
0.0037
0.0714
0.0000
0.0000
0.0309
0.0993
0.0426
0.0592
0.0029
0.0689
0.0026
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0007
0.0010
0.0000
1.0022
0.0762
27
0.0044
0.0000
0.0007
0.0145
0.0033
0.0635
0.0000
0.0000
0.0156
0.0048
0.0060
0.0076
0.0097
0.0162
0.0023
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0013
0.0010
0.0000
0.0033
1.0614
.
247
Annexes
Tableau A-10 2011 Les coefficients directs du modèle monétaire de Leontief
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
0.0849
0.0003
0.0309
0.0019
0.0050
0.0331
0.0492
0.0017
0.0001
0.0039
0.0014
0.0154
0.0007
0.0039
0.0000
0.0001
0.0000
0.0003
0.0000
0.0054
0.0001
0.0004
0.0029
0.0550
2
0.0003
0.0000
0.0080
0.0002
0.0005
0.0023
0.0118
0.0128
0.0006
0.0034
0.0048
0.0018
0.0274
0.0022
0.0157
0.0000
0.0002
0.0002
0.0010
0.0001
0.0003
0.0007
0.0009
0.0219
3
0.0005
0.0609
0.0007
0.0009
0.0047
0.0307
0.0273
0.0027
0.0091
0.0159
0.0034
0.0595
0.0044
0.0386
0.0000
0.0005
0.0004
0.0025
0.0001
0.0029
0.0016
0.0075
0.0469
4
0.1228
0.0003
0.0009
0.0900
0.0022
0.0160
0.0002
0.0244
0.0064
0.0002
0.0100
0.0001
0.0028
0.0004
0.0056
0.0000
0.0001
0.0001
0.0004
0.0000
0.0011
0.0018
0.0001
0.0514
5
0.0345
0.0001
0.0000
0.0085
0.0919
0.0108
0.0001
0.0156
0.0002
0.0013
0.0031
0.0001
0.0022
0.0041
0.0027
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0000
0.0007
0.0007
0.0001
0.0531
6
0.0099
0.0002
0.0001
0.0004
0.0016
0.1591
0.0001
0.0414
0.0013
0.0021
0.0065
0.0002
0.0091
0.0004
0.0058
0.0000
0.0001
0.0001
0.0004
0.0000
0.0006
0.0000
0.0002
0.0456
7
0.0000
0.0004
0.0001
0.0002
0.0020
0.0694
0.0179
0.0154
0.0000
0.0000
0.0005
0.0001
0.0005
0.0000
0.0034
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0000
0.0026
0.0008
0.0000
0.0079
8
0.0000
0.0004
0.0001
0.0002
0.0020
0.0020
0.0154
0.0000
0.0000
0.0005
0.0001
0.0005
0.0000
0.0020
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0009
0.0009
0.0000
0.0079
9
0.0030
0.0002
0.0008
0.0057
0.0022
0.0123
0.0055
0.0083
0.1817
0.0015
0.0026
0.0036
0.0002
0.0031
0.0021
0.0042
0.0000
0.0001
0.0000
0.0003
0.0000
0.0045
0.0009
0.0001
0.0429
10
0.0000
0.0021
0.0249
0.0001
0.0011
0.0098
0.0028
0.0000
0.0168
0.1244
0.0080
0.0138
0.0009
0.0038
0.0011
0.0170
0.0000
0.0002
0.0002
0.0011
0.0001
0.0085
0.0007
0.0002
0.0242
11
0.0001
0.0151
0.0302
0.0001
0.0016
0.0033
0.0011
0.0241
0.0138
0.0086
0.2248
0.0040
0.0004
0.0051
0.0047
0.0528
0.0000
0.0008
0.0017
0.0035
0.0002
0.0044
0.0012
0.0001
0.0141
12
0.0000
0.0001
0.0011
0.0002
0.0065
0.0130
0.0002
0.0000
0.0221
0.0101
0.1880
0.0875
0.0004
0.0154
0.0045
0.0090
0.0000
0.0001
0.0001
0.0006
0.0000
0.0009
0.0012
0.0001
0.0372
13
0.0000
0.0001
0.0003
0.0013
0.0061
0.0000
0.0235
0.0032
0.0587
0.0153
0.1701
0.0345
0.0034
0.0028
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0000
0.0001
0.0002
0.0001
0.0239
14
0.0001
0.0006
0.0001
0.0006
0.0047
0.0002
0.0116
0.0027
0.0506
0.0108
0.0011
0.0836
0.0004
0.0016
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0001
0.0001
0.0000
0.0301
15
0.0029
0.0000
0.0029
0.0003
0.0111
0.0868
0.0337
0.0059
0.0565
0.0201
0.0018
0.0034
0.0078
0.0002
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0001
0.0001
0.0605
16
0.0001
0.2522
0.0002
0.0003
0.0004
0.0029
0.0013
0.0083
0.0095
0.0013
0.0033
0.0004
0.0311
0.0002
0.0536
0.0024
0.0004
0.0011
0.0363
248
Annexes
Tableau A-10 2011 Les coefficients directs du modèle monétaire de Leontief (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.0000
0.0000
0.0001
0.0001
0.0006
0.4934
0.0018
0.0020
0.0003
0.0007
0.0001
0.0067
0.0001
0.0323
0.0000
0.0002
0.0078
18
0.0000
0.0002
0.0002
0.0003
0.0025
0.0071
0.0081
0.0011
0.0029
0.0004
0.0266
0.0002
0.0541
0.4724
0.0204
0.0010
0.0310
19
0.0000
0.0002
0.0002
0.0003
0.0023
0.0065
0.0074
0.0010
0.0026
0.0003
0.0243
0.0002
0.0011
0.0001
0.0009
0.0283
20
0.0000
0.0002
0.0002
0.0003
0.0024
0.0068
0.0077
0.0011
0.0027
0.0004
0.0254
0.0002
0.0015
0.0003
0.0009
0.0296
21
0.0000
0.0002
0.0002
0.0003
0.0024
0.0068
0.0077
0.0011
0.0027
0.0004
0.0254
0.0002
0.0015
0.0002
0.0009
0.0296
22
0.0000
0.0002
0.0003
0.0003
0.0034
0.0115
0.0179
0.0002
0.0008
0.0044
0.0001
0.0031
0.0001
0.0022
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0393
0.0006
0.0013
0.0217
23
0.0002
0.0040
0.0020
0.0008
0.0115
0.0026
0.0953
0.0251
0.0067
0.0428
0.0004
0.0285
0.0005
0.0239
0.0000
0.0003
0.0003
0.0016
0.0001
0.0001
0.0029
0.0005
0.0008
0.0956
24
0.0001
0.0022
0.0011
0.0004
0.0061
0.0020
0.0508
0.0134
0.0036
0.0228
0.0002
0.0152
0.0003
0.0187
0.0000
0.0003
0.0002
0.0012
0.0001
0.0001
0.0002
0.0004
0.0510
25
0.0001
0.0020
0.0010
0.0004
0.0058
0.0011
0.0478
0.0126
0.0033
0.0214
0.0002
0.0143
0.0003
0.0101
0.0000
0.0001
0.0001
0.0007
0.0000
0.0003
0.0002
0.0004
0.0479
26
0.0006
0.0050
0.0002
0.0020
0.0497
0.0033
0.0017
0.0147
0.0848
0.0166
0.0492
0.0003
0.0560
0.0015
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0005
0.0007
0.0527
27
0.0010
0.0001
0.0102
0.0019
0.0423
0.0003
0.0047
0.0026
0.0009
0.0033
0.0054
0.0069
0.0015
0.0059
0.0000
0.0001
0.0001
0.0004
0.0000
0.0008
0.0006
0.0007
0.0403
.
249
Annexes
Tableau A-11 2011 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Leontief
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
1.0989
0.0019
0.0009
0.0399
0.0033
0.0170
0.0529
0.0018
0.0734
0.0039
0.0049
0.0082
0.0043
0.0237
0.0014
0.0071
0.0000
0.0001
0.0001
0.0004
0.0000
0.0007
0.0059
0.0006
0.0004
0.0043
0.0789
2
0.0009
1.0048
0.0090
0.0016
0.0010
0.0079
0.0220
0.0009
0.0197
0.0017
0.0094
0.0073
0.0037
0.0340
0.0026
0.0185
0.0000
0.0003
0.0002
0.0012
0.0001
0.0004
0.0000
0.0006
0.0008
0.0016
0.0318
3
0.0018
0.0123
1.0662
0.0034
0.0022
0.0173
0.0490
0.0020
0.0441
0.0063
0.0251
0.0228
0.0069
0.0770
0.0055
0.0472
0.0000
0.0007
0.0005
0.0030
0.0002
0.0010
0.0000
0.0036
0.0017
0.0094
0.0702
4
0.1497
0.0029
0.0018
1.1076
0.0041
0.0323
0.0266
0.0012
0.0488
0.0097
0.0062
0.0159
0.0039
0.0120
0.0013
0.0098
0.0000
0.0001
0.0001
0.0006
0.0000
0.0019
0.0008
0.0025
0.0001
0.0018
0.0835
5
0.0440
0.0014
0.0004
0.0140
1.1020
0.0226
0.0122
0.0007
0.0282
0.0014
0.0048
0.0060
0.0021
0.0072
0.0051
0.0050
0.0000
0.0001
0.0001
0.0003
0.0000
0.0011
0.0002
0.0011
0.0000
0.0011
0.0732
6
0.0142
0.0028
0.0006
0.0040
0.0031
1.1995
0.0161
0.0012
0.0660
0.0031
0.0083
0.0113
0.0030
0.0176
0.0012
0.0097
0.0000
0.0001
0.0001
0.0006
0.0000
0.0006
0.0001
0.0012
0.0000
0.0016
0.0711
7
0.0003
0.0011
0.0006
0.0009
0.0005
0.0048
1.0826
0.0196
0.0221
0.0003
0.0008
0.0014
0.0013
0.0021
0.0002
0.0044
0.0000
0.0001
0.0000
0.0003
0.0000
0.0031
0.0000
0.0010
0.0000
0.0003
0.0135
8
0.0003
0.0007
0.0005
0.0008
0.0004
0.0044
0.0094
1.0004
0.0202
0.0003
0.0007
0.0013
0.0012
0.0018
0.0002
0.0026
0.0000
0.0000
0.0000
0.0002
0.0000
0.0011
0.0000
0.0010
0.0000
0.0003
0.0123
9
0.0062
0.0023
0.0015
0.0103
0.0037
0.0265
0.0184
0.0108
1.2282
0.0033
0.0074
0.0072
0.0023
0.0091
0.0031
0.0074
0.0000
0.0001
0.0001
0.0005
0.0000
0.0061
0.0000
0.0015
0.0000
0.0014
0.0657
10
0.0010
0.0090
0.0312
0.0022
0.0023
0.0218
0.0399
0.0018
0.0314
1.1436
0.0195
0.0213
0.0064
0.0132
0.0021
0.0248
0.0000
0.0004
0.0003
0.0016
0.0001
0.0108
0.0000
0.0013
0.0001
0.0016
0.0482
11
0.0010
0.0388
0.0425
0.0018
0.0031
0.0134
0.0194
0.0320
0.0302
0.0146
1.2958
0.0096
0.0034
0.0179
0.0068
0.0762
0.0000
0.0011
0.0022
0.0048
0.0003
0.0069
0.0000
0.0022
0.0001
0.0017
0.0370
12
0.0015
0.0112
0.0107
0.0028
0.0092
0.0274
0.0149
0.0073
0.0409
0.0167
0.2703
1.1002
0.0031
0.0263
0.0068
0.0279
0.0000
0.0004
0.0006
0.0017
0.0001
0.0029
0.0000
0.0022
0.0000
0.0014
0.0614
13
0.0009
0.0043
0.0037
0.0020
0.0027
0.0160
0.0065
0.0029
0.0410
0.0065
0.1011
0.0228
1.2063
0.0498
0.0051
0.0108
0.0000
0.0002
0.0002
0.0007
0.0000
0.0011
0.0000
0.0006
0.0000
0.0010
0.0420
14
0.0007
0.0030
0.0033
0.0014
0.0013
0.0111
0.0055
0.0021
0.0196
0.0048
0.0756
0.0145
0.0025
1.0945
0.0011
0.0072
0.0000
0.0001
0.0002
0.0005
0.0000
0.0007
0.0000
0.0004
0.0000
0.0006
0.0413
15
0.0058
0.0032
0.0062
0.0030
0.0135
0.1133
0.0109
0.0027
0.0531
0.0089
0.0817
0.0255
0.0043
0.0099
1.0089
0.0075
0.0000
0.0001
0.0002
0.0005
0.0000
0.0011
0.0000
0.0006
0.0000
0.0010
0.0813
16
0.0010
0.2683
0.0033
0.0025
0.0013
0.0133
0.0147
0.0007
0.0204
0.0130
0.0092
0.0082
0.0030
0.0490
0.0014
1.0634
0.0000
0.0001
0.0001
0.0004
0.0000
0.0004
0.0000
0.0029
0.0007
0.0028
0.0578
250
Annexes
Tableau A-11 2011 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Leontief (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.0003
0.0007
0.0005
0.0009
0.0005
0.0048
0.5535
0.0101
0.0144
0.0028
0.0018
0.0020
0.0011
0.0094
0.0003
0.0026
1.0333
0.0000
0.0000
0.0002
0.0000
0.0017
0.0000
0.0006
0.0000
0.0007
0.0172
18
0.0011
0.0012
0.0012
0.0030
0.0014
0.0170
0.0178
0.0009
0.0282
0.0118
0.0083
0.0096
0.0027
0.0394
0.0010
0.0041
0.0000
1.0573
0.0001
0.0003
0.0000
0.5203
0.0000
0.0223
0.0000
0.0038
0.0613
19
0.0006
0.0004
0.0007
0.0016
0.0008
0.0082
0.0054
0.0004
0.0110
0.0092
0.0049
0.0045
0.0015
0.0295
0.0005
0.0013
0.0000
0.0000
1.0011
0.0001
0.0000
0.0002
0.0000
0.0003
0.0000
0.0018
0.0363
20
0.0006
0.0004
0.0007
0.0016
0.0008
0.0086
0.0056
0.0004
0.0115
0.0097
0.0052
0.0048
0.0015
0.0308
0.0005
0.0013
0.0000
0.0000
0.0000
1.0015
0.0000
0.0002
0.0000
0.0005
0.0000
0.0018
0.0379
21
0.0006
0.0004
0.0007
0.0016
0.0008
0.0086
0.0056
0.0004
0.0115
0.0097
0.0052
0.0047
0.0015
0.0308
0.0005
0.0013
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
1.0016
0.0002
0.0000
0.0004
0.0000
0.0018
0.0379
22
0.0008
0.0011
0.0006
0.0022
0.0010
0.0141
0.0228
0.0008
0.0279
0.0015
0.0045
0.0076
0.0019
0.0096
0.0007
0.0042
0.0000
0.0001
0.0000
0.0003
0.0000
1.0412
0.0000
0.0010
0.0000
0.0036
0.0359
23
0.0026
0.0084
0.0065
0.0068
0.0028
0.0339
0.0175
0.0021
0.1282
0.0320
0.0265
0.0523
0.0036
0.0429
0.0020
0.0311
0.0000
0.0004
0.0004
0.0019
0.0001
0.0016
1.0029
0.0014
0.0000
0.0038
0.1268
24
0.0014
0.0060
0.0035
0.0036
0.0015
0.0181
0.0101
0.0012
0.0683
0.0171
0.0141
0.0279
0.0019
0.0231
0.0011
0.0229
0.0000
0.0003
0.0003
0.0014
0.0001
0.0009
0.0000
1.0007
0.0000
0.0020
0.0678
25
0.0013
0.0037
0.0032
0.0034
0.0014
0.0169
0.0085
0.0011
0.0641
0.0160
0.0132
0.0261
0.0018
0.0214
0.0010
0.0136
0.0000
0.0002
0.0002
0.0009
0.0000
0.0010
0.0000
0.0006
1.0000
0.0019
0.0633
26
0.0023
0.0027
0.0096
0.0026
0.0037
0.0714
0.0166
0.0034
0.0309
0.0993
0.0426
0.0592
0.0029
0.0689
0.0026
0.0071
0.0000
0.0001
0.0001
0.0004
0.0000
0.0015
0.0000
0.0011
0.0000
1.0022
0.0762
27
0.0044
0.0024
0.0007
0.0145
0.0033
0.0635
0.0191
0.0008
0.0156
0.0048
0.0060
0.0076
0.0097
0.0162
0.0023
0.0089
0.0000
0.0001
0.0001
0.0006
0.0000
0.0012
0.0000
0.0012
0.0000
0.0033
1.0614
251
Annexes
Tableau A-12 2011 Les coefficients directs du modèle monétaire de Ghosh
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
0.0849
0.0013
0.0137
0.0036
0.0033
0.0410
0.0295
0.0032
0.0000
0.0077
0.0019
0.0071
0.0019
0.0098
0.0101
0.0099
0.0077
0.0105
0.0111
0.8584
0.0012
0.0031
0.0016
0.0114
2
0.0001
0.0000
0.0167
0.0001
0.0004
0.0008
0.0074
0.0039
0.0006
0.0012
0.0048
0.0012
0.0064
0.0032
0.0200
0.0207
0.0202
0.0156
0.0214
0.0227
0.0011
0.0032
0.0002
0.0023
3
0.0001
0.0609
0.0001
0.0004
0.0008
0.0093
0.0040
0.0013
0.0015
0.0076
0.0011
0.0067
0.0030
0.0234
0.0242
0.0236
0.0183
0.0250
0.0265
0.0056
0.0033
0.0010
0.0024
4
0.2765
0.0013
0.0081
0.0900
0.0093
0.0238
0.0007
0.0328
0.0278
0.0003
0.0444
0.0004
0.0029
0.0028
0.0314
0.0324
0.0317
0.0245
0.0335
0.0356
0.0594
0.0323
0.0001
0.0240
5
0.0186
0.0001
0.0001
0.0020
0.0919
0.0038
0.0001
0.0050
0.0002
0.0005
0.0032
0.0000
0.0005
0.0062
0.0036
0.0038
0.0037
0.0028
0.0039
0.0041
0.0085
0.0029
0.0000
0.0059
6
0.0149
0.0005
0.0003
0.0002
0.0046
0.1591
0.0002
0.0374
0.0039
0.0021
0.0195
0.0004
0.0063
0.0019
0.0220
0.0227
0.0222
0.0171
0.0235
0.0249
0.0074
0.0000
0.0001
0.0142
7
0.0000
0.0013
0.0000
0.0003
0.0011
0.0694
0.1897
0.0075
0.0000
0.0000
0.0008
0.0001
0.0002
0.0001
0.0068
0.0070
0.0068
0.0053
0.0072
0.0077
0.0510
0.0050
0.0000
0.0013
8
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0001
0.0002
0.0007
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0004
0.0004
0.0004
0.0003
0.0004
0.0004
0.0017
0.0005
0.0000
0.0001
9
0.0050
0.0007
0.0054
0.0042
0.0069
0.0136
0.0114
0.1825
0.1817
0.0050
0.0028
0.0119
0.0004
0.0024
0.0099
0.0174
0.0180
0.0176
0.0136
0.0186
0.0198
0.1826
0.0121
0.0001
0.0149
10
0.0000
0.0021
0.0528
0.0000
0.0010
0.0034
0.0018
0.0001
0.0052
0.1244
0.0027
0.0140
0.0006
0.0009
0.0017
0.0219
0.0227
0.0221
0.0171
0.0234
0.0249
0.1058
0.0027
0.0001
0.0026
11
0.0001
0.0450
0.1893
0.0001
0.0045
0.0033
0.0021
0.4846
0.0126
0.0253
0.2248
0.0121
0.0008
0.0036
0.0200
0.2006
0.2073
0.2026
0.4436
0.2143
0.2274
0.1628
0.0150
0.0001
0.0045
12
0.0000
0.0001
0.0023
0.0000
0.0061
0.0044
0.0001
0.0001
0.0067
0.0100
0.0625
0.0875
0.0002
0.0036
0.0064
0.0114
0.0117
0.0115
0.0089
0.0121
0.0129
0.0110
0.0051
0.0000
0.0039
13
0.0000
0.0003
0.0001
0.0018
0.0030
0.0000
0.0104
0.0046
0.0283
0.0221
0.1701
0.0117
0.0070
0.0052
0.0054
0.0053
0.0041
0.0056
0.0059
0.0025
0.0010
0.0001
0.0036
14
0.0003
0.0051
0.0001
0.0025
0.0067
0.0004
0.0152
0.0115
0.0720
0.0464
0.0034
0.0836
0.0026
0.0089
0.0092
0.0090
0.0070
0.0095
0.0101
0.0058
0.0023
0.0000
0.0136
15
0.0011
0.0000
0.0043
0.0001
0.0073
0.0206
0.0072
0.0041
0.0132
0.0141
0.0009
0.0006
0.0078
0.0002
0.0002
0.0002
0.0001
0.0002
0.0002
0.0019
0.0003
0.0000
0.0045
16
0.0000
0.1982
0.0003
0.0000
0.0003
0.0008
0.0007
0.0020
0.0074
0.0003
0.0026
0.0002
0.0058
0.0003
0.0536
0.0076
0.0014
0.0002
0.0030
.
252
Annexes
Tableau A-12 2011 Les coefficients directs du modèle monétaire de Ghosh (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0323
0.0000
0.0000
0.0000
18
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0541
0.0644
0.0009
0.0000
0.0000
19
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0000
0.0011
0.0000
0.0000
0.0000
20
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0004
0.0000
0.0001
0.0000
0.0003
0.0000
0.0015
0.0001
0.0000
0.0002
21
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0015
0.0000
0.0000
0.0000
22
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0001
0.0006
0.0004
0.0000
0.0000
0.0004
0.0000
0.0001
0.0000
0.0002
0.0002
0.0002
0.0002
0.0002
0.0003
0.0393
0.0002
0.0000
0.0002
23
0.0000
0.0001
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0004
0.0003
0.0000
0.0005
0.0000
0.0001
0.0000
0.0004
0.0004
0.0004
0.0003
0.0004
0.0004
0.0000
0.0029
0.0000
0.0000
0.0001
24
0.0000
0.0011
0.0001
0.0001
0.0005
0.0003
0.0038
0.0032
0.0003
0.0056
0.0000
0.0009
0.0001
0.0058
0.0060
0.0058
0.0045
0.0062
0.0066
0.0003
0.0002
0.0000
0.0013
25
0.0000
0.0010
0.0001
0.0001
0.0005
0.0002
0.0034
0.0029
0.0003
0.0050
0.0000
0.0008
0.0001
0.0030
0.0031
0.0030
0.0023
0.0032
0.0034
0.0008
0.0002
0.0000
0.0012
26
0.0010
0.0375
0.0002
0.0070
0.0606
0.0075
0.0421
0.0162
0.3019
0.0200
0.1781
0.0007
0.0474
0.0075
0.0005
0.0005
0.0005
0.0004
0.0005
0.0006
0.0013
0.0072
0.0007
0.0201
27
0.0048
0.0023
0.0219
0.0174
0.1352
0.0018
0.0136
0.0246
0.0027
0.0309
0.0357
0.0153
0.0200
0.0714
0.0737
0.0720
0.0557
0.0762
0.0809
0.0923
0.0231
0.0019
0.0403
253
Annexes
Tableau A-13 2011 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Ghosh
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
1
1.0989
0.0037
0.0038
0.0177
0.0061
0.0113
0.0655
0.0236
0.0439
0.0076
0.0032
0.0161
0.0058
0.0109
0.0039
0.0177
0.0179
0.0179
0.0140
0.0180
0.0191
0.0180
0.9461
0.0052
0.0035
0.0023
0.0163
2
0.0004
1.0048
0.0189
0.0004
0.0010
0.0027
0.0139
0.0058
0.0060
0.0017
0.0031
0.0073
0.0026
0.0080
0.0038
0.0236
0.0238
0.0238
0.0183
0.0239
0.0253
0.0049
0.0004
0.0023
0.0033
0.0004
0.0034
3
0.0004
0.0059
1.0662
0.0004
0.0010
0.0028
0.0148
0.0064
0.0064
0.0030
0.0040
0.0109
0.0023
0.0086
0.0038
0.0286
0.0289
0.0289
0.0223
0.0289
0.0307
0.0057
0.0004
0.0071
0.0036
0.0012
0.0035
4
0.3372
0.0129
0.0163
1.1076
0.0172
0.0482
0.0741
0.0358
0.0657
0.0423
0.0092
0.0706
0.0119
0.0124
0.0084
0.0547
0.0553
0.0553
0.0431
0.0554
0.0588
0.1016
0.2903
0.0456
0.0015
0.0022
0.0389
5
0.0237
0.0015
0.0009
0.0033
1.1020
0.0081
0.0081
0.0046
0.0091
0.0014
0.0017
0.0063
0.0015
0.0018
0.0076
0.0067
0.0068
0.0068
0.0055
0.0068
0.0072
0.0142
0.0204
0.0046
0.0001
0.0003
0.0082
6
0.0215
0.0083
0.0040
0.0027
0.0088
1.1995
0.0301
0.0233
0.0596
0.0091
0.0082
0.0336
0.0061
0.0122
0.0053
0.0364
0.0367
0.0367
0.0292
0.0368
0.0391
0.0217
0.0185
0.0143
0.0003
0.0013
0.0222
7
0.0003
0.0018
0.0018
0.0003
0.0007
0.0026
1.0826
0.2083
0.0107
0.0005
0.0004
0.0023
0.0014
0.0008
0.0005
0.0089
0.0090
0.0090
0.0067
0.0090
0.0096
0.0611
0.0002
0.0063
0.0000
0.0001
0.0023
8
0.0000
0.0001
0.0002
0.0000
0.0001
0.0002
0.0009
1.0004
0.0009
0.0000
0.0000
0.0002
0.0001
0.0001
0.0000
0.0005
0.0005
0.0005
0.0004
0.0005
0.0005
0.0020
0.0000
0.0006
0.0000
0.0000
0.0002
9
0.0103
0.0074
0.0104
0.0076
0.0116
0.0294
0.0381
0.2373
1.2282
0.0105
0.0081
0.0235
0.0052
0.0070
0.0145
0.0309
0.0312
0.0312
0.0251
0.0312
0.0331
0.2444
0.0089
0.0200
0.0003
0.0012
0.0227
10
0.0005
0.0091
0.0662
0.0005
0.0023
0.0075
0.0255
0.0120
0.0097
1.1436
0.0066
0.0217
0.0045
0.0031
0.0031
0.0319
0.0323
0.0323
0.0255
0.0323
0.0343
0.1339
0.0005
0.0055
0.0003
0.0005
0.0052
11
0.0015
0.1159
0.2669
0.0012
0.0087
0.0135
0.0366
0.6426
0.0276
0.0432
1.2958
0.0287
0.0070
0.0126
0.0292
0.2897
0.2927
0.2927
0.5866
0.2933
0.3112
0.2549
0.0013
0.0274
0.0017
0.0014
0.0117
12
0.0008
0.0112
0.0224
0.0006
0.0087
0.0092
0.0093
0.0485
0.0124
0.0164
0.0899
1.1002
0.0021
0.0062
0.0097
0.0353
0.0357
0.0357
0.0519
0.0357
0.0379
0.0360
0.0007
0.0088
0.0002
0.0004
0.0065
13
0.0007
0.0062
0.0113
0.0007
0.0036
0.0078
0.0059
0.0286
0.0181
0.0093
0.0488
0.0331
1.2063
0.0169
0.0106
0.0199
0.0201
0.0201
0.0287
0.0201
0.0213
0.0190
0.0006
0.0037
0.0001
0.0004
0.0064
14
0.0016
0.0127
0.0297
0.0013
0.0054
0.0160
0.0147
0.0608
0.0255
0.0202
0.1076
0.0620
0.0075
1.0945
0.0070
0.0390
0.0394
0.0394
0.0598
0.0395
0.0419
0.0385
0.0013
0.0076
0.0003
0.0007
0.0186
15
0.0021
0.0022
0.0091
0.0005
0.0089
0.0268
0.0048
0.0127
0.0114
0.0061
0.0191
0.0179
0.0021
0.0016
1.0089
0.0067
0.0067
0.0067
0.0104
0.0067
0.0071
0.0098
0.0018
0.0018
0.0001
0.0002
0.0060
16
0.0004
0.2109
0.0055
0.0005
0.0010
0.0035
0.0073
0.0039
0.0049
0.0101
0.0024
0.0065
0.0016
0.0091
0.0016
1.0634
0.0068
0.0068
0.0057
0.0068
0.0072
0.0041
0.0004
0.0095
0.0022
0.0006
0.0048
.
254
Annexes
Tableau A-13 2011 Les coefficients totaux du modèle monétaire de Ghosh (suite)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
17
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
0.0000
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