Le traitement hospitalier de nos patients s’impose par la gravité des cas présentés
(chronicisation, tensions familiales extrêmes, épuisement de la famille) et se justifie
par les échecs des prises en charge antérieures. Le but est le retour à l’école, dans
le cadre particulier mixte privilégié des possibilités médicales et pédagogiques de
l’établissement. Cet objectif doit déboucher bien sûr sur la poursuite d’une scolarité
dans un établissement usuel, non médicalisé et ultimement par la reprise d’une
insertion sociale correcte.
Le traitement médicamenteux concerne le diagnostic plus précis retrouvé au-delà
des symptômes de phobie scolaire : traitement par antipsychotique d’un début de
schizophrénie, traitement antidépresseur d’un état dépressif, etc.
Le traitement psychothérapique est le traitement de choix.
L’hospitalisation permet une prise en charge institutionnelle. Le mimétisme avec les
autres patients/élèves s’apparente à un modeling comportemental, lequel va stimuler
et aider l’enfant en difficulté à reproduire le même comportement (aller à l’école) que
ses pairs.
La psychothérapie sera individuelle et parfois familiale selon les difficultés
rencontrées par la famille, et dans ce cas, effectuée en dehors de l’établissement.
La psychothérapie individuelle sera cognitivo-comportementale. La modification des
comportements sera utilisée dans tous les cas. Son but est double : extinction de
l’angoisse et prévention de la réponse d’évitement. L’apprentissage par l’élève d’une
méthode de relaxation de type Schulz ou Jacobson permettra de mettre en place des
stratégies de désensibilisation systématique. Des stratégies d’exposition in vivo
seront utilisées en association avec d’autres stratégies comportementales : retrait
des renforçateurs associés au fait de rester à la maison (par exemple : connexion
Internet, jeux vidéo) ; renforcement positif des temps passés à l’école.
La restructuration cognitive sera également utilisée dans tous les cas. Son but est
d’aider l’adolescent à comprendre le dysfonctionnement cognitif qu’il présente, à
reconnaître ses cognitions négatives pour lui apprendre des techniques de
modification de ses pensées.
Enfin, une meilleure affirmation de soi par l’apprentissage des techniques
d’entraînement aux habilités sociales seront aussi très pertinentes.
Ces stratégies comportementales et cognitives seront accompagnées par une
psychothérapie de soutien et parfois d’inspiration analytique permettant une
réorganisation du fonctionnement psychique.