Yersinia enterocolitica, Listeria monocytogenes, Clostridium botulinum E sont soit
cryophiles, soit psychrotrophes et peuvent se multiplier à 4 ºc. Rappelons que, en dessous
de 0ºc, il n’y a pas ou peu de destruction microbienne mais stabilisation de la flore.
-Le temps : la multiplication des microorganismes est d’autant plus importante que le
délai entre la cuisson et la consommation de l’aliment est long ou que les matières
premières stabilisées sont conservées plus longtemps.
-L’atmosphère autour de l’aliment : L’anaérobiose des conserves ou de certaines
préparations liquides ou semi-liquides favorise le développement de bactéries anaérobies
si leurs spores n’ont pas été détruites par la chaleur.
2. Salmonella
Au sein de la vaste famille des Enterobacteriaceae, le genre Salmonella est identifié en
pratique courante par un ensemble de caractères biochimiques dont les principaux sont :
ONPG (-) ¸Uréase (-), TDA (-), VP (-), production d’H2S.
Le sérodiagnostic (ou test sérologique) est valable à partir du huitième jour par le test de
Widal-Félix pour la détection des antigènes O et H (somatiques et flagellaires).
Les salmonelles peuvent être classées en 2 catégories :
-Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes, dues aux sérovars strictement humains :
Salmonella enterica typhi (Bacille d’Eberth) et S. paratyphi A et B.
La transmission est essentiellement interhumaine (directe) et se fait par l’eau et les
aliments souillés et manipulés par un porteur de germes, le contact avec les selles infectés
et le linge souillée. Ce sont « les salmonelles mineures ».
-Les toxi-infections alimentaires et gastro-entérites du nourrisson, dues à des sérovars
ubiquitaires, donc pouvant transiter chez l’homme et chez l’animal. C’est cet aspect de la
pathologie des salmonelles que nous développons bien que les aliments puissent être
aussi incriminés dans «les salmonelloses majeures ».
2 espèces de salmonella : S. bongori et S. enterica.
L’espèce enterica renferme 5 sous-espèces : enterica (I), salamae (II), arizonae (IIIa),
diarizonae (IIIb), houtenae (IV), indica (VI). La sous-espèce enterica renferme plusieurs
sérotypes ou sérovars, les plus connues sont : typhimurium, enteritidis, typhi, paratyphi,
dublin, adelaide…
La fièvre typhoïde associe, la diarrhée, des taches cutanées rosées et lenticulaires, une
fièvre en plateau à 40 ºC (le tuphos). Des complications sont possibles avec hémorragies
et perforations intestinales. L’incubation est de 7 à 15 jours et la contamination est directe.
Les signes cliniques apparaissent généralement 24 à 48 h après l’ingestion de l’aliment
contaminé. Céphalées, frissons, somnolence, prostration, obnubilation nette le jour avec
insomnie nocturne, langue saburrale et angine de Duguet au niveau du palais, douleurs
abdominales, abdomen sensible et fosse iliaque droite gargouillante sont rapidement
associés à de la fièvre et de la diarrhée en « jus de melon » caractéristique, parfois des
vomissements. La guérison est de règle générale en quelques jours. Cependant, chez les
vieillards, les enfants et les sujets immunodéprimés, la maladie peut se compliquer par
une septicémie.