Article issu des JFR 2010 
- Mardi 25 Octobre 
 
Les premières IRM fœ
tales ont été réalisées il y a un peu moins de vingt
-
cinq ans. Les tout 
premiers scanners du f
œ
tus réalisés il y a moins de dix ans ont fortement ému la communauté 
radiologique.
 
Que de chemin parcouru ! 
 
Les toutes premières images d
’
IRM ont été réalisées après 
curarisation fœtale par ponction du cordon sous contrôle 
échographique pour obtenir une immobilité fœtale liée à la 
longueur des séquences utilisées alors. 
Puis la prémédication maternelle par Rohypnol a été utilisée. 
Aujourd
’
hui, la rapidité des séquences utilisées, en particulier les 
séquences en 
« 
single shot 
»
, permet une analyse complète de 
l
’
anatomie fœtale, sans aucune prémédication. 
531 articles ont été publiés lors des douze derniers mois sur 
l
’
imagerie fœtale. C
’
est dire le dynamisme de ce domaine ! 
Ce développement a été rendu possible par une collaboration 
intégrée entre les différents acteurs de la médecine fœtale : 
obstétriciens, généticiens, radiologues… 
Les corrélations entre l
’
imagerie anténatale et post
-
natale et les 
données chirurgicales, l
’
établissement de facteurs pronostiques 
permettant une meilleure approche thérapeutique post
-
natale ont 
été autant d
’
avancées scientifiques. 
Le domaine de la hernie diaphragmatique est à ce titre 
exemplaire. 
 
La mesure du volume pulmonaire fœtal en IRM, puis en échographie, a permis d
’
établir un pronostic 
relativement fiable permettant d
’
adapter la prise en charge thérapeutique post
-
natale. 
En effet, en comparant les volumes pulmonaires d
’
un fœtus porteur d
’
une hernie diaphragmatique aux 
abaques normaux, il a été possible d
’
établir une valeur seuil (
« 
cut off 
»
) 
en deçà de laquelle le 
pronostic est péjoratif. 
La collaboration entre les équipes anténatales et post
-
natales a permis de développer le concept de 
« 
mortalité cachée 
» 
(
hidden mortality). 
 
En effet, certains nouveau
-
nés porteurs de hernies diaphragmatiques mouraient dès la naissance et 
n
’
atteignaient pas les centres chirurgicaux qui prennent en charge ces hernies diaphragmatiques. 
Ce biais épidémiologique a été rapidement identifié. 
Les avancées techniques actuelles concernent essentiellement l
’
IRM cardiaque fœtale qui permet de 
réaliser, comme en post
-
natal, des images statiques et dynamiques du cœ
ur f
œtal en IRM. 
Le 
« 
gating 
» 
cardiaque fœtal reste cependant encore un obstacle technique non surmonté. Il est en 
effet difficile de saisir le signal électrocardiographique fœtal. 
 Dans le domaine cardio
-
vasculaire, il est à prévoir que l
’
utilisation 
de produit de contraste, qui est aujourd
’
hui relativement contre
-
indiqué, permettra l
’
analyse précise des pathologies placentaires, 
mais aussi des pathologies vasculaires anténatales. En cas de 
nécessité, l
’
injection de produit de contraste permet une 
identification précise des implantations anormales du placenta 
(placenta accreta). 
 
L
’
application des séquences de diffusion et de spectroscopie sur 
le cerveau fœtal va permettre de réaliser des études de 
développement cérébral normal et pathologique chez l
’
enfant. 
Des publications récentes montrent l
’
intérêt de ces séquences 
pour évaluer les souffrances cérébrales fœtales. 
 
Des séquences dynamiques (fiesta) permettent une analyse de la 
déglutition et le diagnostic d
’
atrésie de l
’
œsophage. L
’
imagerie 
fœtale en scopie IRM n
’
est pas très loin ! 
 
Des algorithmes de reconstruction spécifiques utilisant des 
séquences traditionnelles permettent déjà des reconstructions 
tridimensionnelles du cerveau fœtal qui laissent imaginer 
l
’
établissement d
’
atlas tridimensionnels de la croissance du 
cerveau fœtal.