PR - Imagerie
Figure 3.
IRM des poignets sur une séquence coronale T1 avec
suppression du signal de la graisse et injection de gadolinium.
Rehaussement bilatéral et symétrique de la synovite carpienne
(èches jaunes).
Figure 2.
Une synovite active en mode Doppler permet de prédire le
développement d’une érosion échographique et radiographique
à un an.
Grade 1 de synovite en mode Doppler puissance
La Lettre du Rhumatologue - n° 328 - janvier 2007
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MCP sont examinées selon les 4 modalités définies ci-dessus.
La synovite est gradée en mode B selon une échelle de 0 à 3
en fonction de l’évaluation surfacique de la synovite. En mode
Doppler puissance, la synovite est gradée de 0 à 3 suivant le
nombre de spots couvrant la surface de synovite : grade 0 =
pas de spot ; grade 1 = 1 à quelques spots ; grade 2 = nombre de
spots < 50 % de la surface ; grade 3 = nombre de spots > 50 % de
la surface (figure 2). Les érosions sont définies en échographie
comme une interruption de la corticale dans les deux plans de
coupes (longitudinal et axial). À un an, les auteurs notent la
présence de 17 nouvelles érosions radiographiques des MCP, et
de 35 en échographie. Quatre-vingt-dix pour cent des érosions
développées au cours de la période surviennent sur des arti-
culations avec une synovite de grade 3 en mode B à l’inclusion
(p < 0,001). Aucune érosion n’est observée sur les articulations
n’ayant pas de synovites. Quatre-vingt-dix pour cent des érosions
échographiques à un an sont développées sur des synovites de
grade 2 ou 3 en mode Doppler puissance à l’inclusion. Finale-
ment, 15 des 17 articulations érodées présentaient une synovite
active en mode power-Doppler à l’inclusion. La présence d’un
certain nombre de synovites actives en mode Doppler puissance
devrait amener le rhumatologue à reconsidérer la prise en charge
thérapeutique de la PR (Macchioni, 1539).
maintenus. L’analyse en régression logistique montre que, parmi
tous les facteurs étudiés (nombre d’articulations douloureuses,
nombreuses articulations gonflées, DAS 28, biologie, sérologie…),
l’association de 3 des paramètres suivants est la plus performante
à J0 pour retenir le diagnostic de PR : 1) rehaussement synovial
symétrique et bilatéral ; 2) œdème osseux ; 3) anticorps anti-CPP+
ou facteur rhumatoïde (FR)+ (figure 3). Deux de ces 3 paramè-
tres permettent de retenir à un an le diagnostic de PR avec une
sensibilité de 73,7 % et une spécificité de 87,5 %. L’œdème osseux
et la présence d’anti-CCP ou de FR sont les meilleurs paramètres
pour prédire le diagnostic de PR à J0 (Tamai, 333).
QUELS SONT LES MEILLEURS FACTEURS
PRÉDICTIFS D’UNE POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
À UN AN EN IRM ?
Tamai et al. ont présenté une étude associant la clinique, la
biologie (VS, CRP sérologie) et l’IRM des mains chez 80 indi-
vidus souffrant d’un rhumatisme indifférencié dans les premières
semaines de la maladie. L’étude IRM a été réalisée sur les poignets
et MCP des mains avec une séquence T1 avec suppression du
signal de la graisse et injection de gadolinium. L’œdème osseux
et la synovite sont gradées à la fois sur les MCP et sur les diffé-
rents compartiments du poignet (radio- et ulno-carpiens). Le
diagnostic final de PR est retenu à un an suivant les critères ACR
révisés en 1987. À un an, 56 diagnostics de PR sont retenus et
24 diagnostics de rhumatismes inflammatoires indifférenciés
LES CRITÈRES ACR DE PR REVISITÉS
PAR L’ÉCHOGRAPHIE ?
Pour finir, un travail intéressant a été présenté par Lorenzen et
al. Ces auteurs comparent les critères ACR classiques de PR
(raideur articulaire : 1) matinale > 1 heure ; 2) arthrite de 3 groupes
articulaires ; 3) arthrite des articulations de la main [poignet,
IPP et MCP] ; 4) arthrite symétrique ; 5) nodules rhumatoïdes ;
6) facteur rhumatoïde sérique ; 7) modifications radiologiques
typiques) à des critères échographiques pour lesquels les items
synovites cliniques (2 à 4) et les modifications radiographiques (7)
sont remplacés par un examen échographique des articulations
MCP, IPP et MTP (critères ACR US). À visée épidémiologique,
4 des 7 items doivent être présents pour retenir le diagnostic de PR.
Sur les 19 patients se déclarant atteints de PR, 10 répondent aux
critères classiques de PR. Lorsque l’examen échographique supplée
l’examen clinique, 15 des 19 patients répondent aux nouveaux
critères de PR. La sensibilité et la spécificité des critères ACR
classiques sont respectivement de 0,51 et de 1, alors que celles
des critères ACR US sont de 0,79 et 0,94 (Lorenzen, 1547). ■