toujours un effet dépressif sur la demande ? Ici, il s’agit de montrer que la politique budgétaire a bien une influence sur
la croissance, qu’il s’agisse de politique de relance ou de rigueur.
Synthèse des principaux arguments
1) La politique budgétaire et ses objectifs.
Naissance de la politique budgétaire au XXème siècle. Apport de Keynes qui montre qu’une politique de relance est
nécessaire pour sortir d’une période de crise (cf années 30) et de sous-emploi. En effet, la baisse des salaires ne permet
pas forcément de relancer l’emploi car elle affaiblit la demande, et ce malgré la baisse des prix. Le marché peut mettre
très longtemps à sortir de cette situation. Une politique de relance vise à stimuler la consommation et l’investissement
(investissements publics, embauche de fonctionnaires, hausse des prestations sociales, subventions, baisse de TVA,
baisse de l’impôt sur le revenu notamment pour les revenus les plus faibles). L’impulsion initiale génère des flux de
revenus et de dépenses (effet multiplicateur) qui va se traduire par une hausse de la demande globale et de la
production, et donc des créations d’emplois (doc 3).
Limites traditionnelles des politiques de relance (doc 3) : effet d’éviction avec la hausse des taux d’intérêt, inflation si
l’offre ne peut faire face à la hausse de la demande, hausse des importations et donc du déficit commercial.
Politique de rigueur. A court terme, en cas de surchauffe de l’activité économique, elle a pour objectif (couplée à une
politique monétaire restrictive) de réduire l’inflation en agissant pour ce faire sur la demande intérieure. L’Etat réduit
ses dépenses et augmente les prélèvements obligatoires ce qui ralentit la consommation et l’investissement. A plus long
terme, une politique de rigueur peut être menée dans une optique de réduction des déficits et de la dette publique,
l’assainissement des finances publiques permettant par la suite de baisser les taux d’intérêt et de diminuer les impôts,
afin de stimuler l’investissement. Limites de cette politique : ralentissement de la croissance et hausse du chômage.
2) Quelle politique budgétaire face à la crise ?
Crise financière qui éclate en 2007 suivie d’une crise économique. Face à cette crise, les différents gouvernements ont
d’abord mis en place des politiques de relance en 2008-2009. Mesures différentes selon les pays (baisses d’impôt et/ou
hausse des dépenses, relance de la consommation et/ou de l’investissement) et d’ampleur inégale. L’impulsion
budgétaire - ici le montant consacré à la relance sous forme de dépenses supplémentaires ou de baisses d’impôt - a été
de 4,1% du PIB en Espagne en 2009 et 2,5% en France, contre seulement 0,7% en Allemagne et 0,8% en Italie
Les plans de relance ont permis de limiter la récession et d’éviter de tomber dans la dépression durable de l’activité
économique. Les principaux pays européens ont connu la récession en 2009 càd la baisse du PIB (cf doc 1), mais
l’activité se redresse en 2010 : le PIB/habitant stagne voire augmente légèrement. Cela dit, les plans sont restés
modestes comparé aux Etats-Unis, par exemple. La raison en est notamment un niveau de dette publique déjà élevé et
la volonté de limiter les déficits, cf règles du Pacte de Stabilité. Par ailleurs, il n’y a pas eu de relance concertée au
niveau européen, ce qui aurait sans doute permis de soutenir plus efficacement l’économie.
Tournant de la rigueur à partir de 2010. Pourquoi ? Explosion des déficits et des dettes publiques suite aux politiques de
relance et surtout du fait de la faible croissance. Hausse des taux d’intérêt auxquels les Etats peuvent emprunter.
Difficultés de financement donc. Le risque d’inflation lié aux politiques de relance est très faible en revanche. Volonté de
réduire l’endettement public pour rassurer les marchés (les prêteurs) et favoriser la croissance à long terme (une fois la
dette réduite et le budget équilibré, possibilité de baisser les impôts pour stimuler l’effort d’investissement et
d’innovation et donc facteur d’amélioration de la croissance potentielle).
Les chiffres de 2012 illustrent la mise en place des politiques de rigueur : impulsion budgétaire négative dans la plupart
des pays européens : les économies réalisées vont de 4,3% de PIB en Grèce à 0,3% de PIB en Allemagne. Cf politique de
« recortes » en Espagne par exemple (baisse des salaires des fonctionnaires, baisse des dépenses de santé et
d’éducation, baisse des prestations sociales …). La France prévoit un ajustement budgétaire à hauteur de 5% du PIB
pour les prochaines années (doc 4).