L’arbre à miel
Tetradium euodia Danielli (dernier document)
Question : Comment se fait-il que vous possédez depuis longtemps cet arbre peu connu ?
Réponse : Le Commandant Partiot, apiculteur et botaniste très connu, me l’a offert en retour
d’un service rendu fin des années 60. Lui-même propriétaire d’un arbre à miel, a vite compris
le grand intérêt apicole de cet arbre si généreusement mellifère.
Q. : Pourquoi l’appelle-t-on arbre à miel ?
R. : Dans sa catégorie, cet arbre est indéniablement la source de nectar connue, la plus
abondante et la plus régulière. Pour cette raison, les apiculteurs et botanistes allemands l’ont,
naturellement dénommé « arbre à miel ».
En reprenant et traduisant cette appellation j’espère ne pas desservir les apiculteurs de langue
française. En effet, le nom latin « euodia » ou « évodia »), est plus difficile à retenir. Ce nom
ne signale pas, d’entrée, pour nous apiculteurs, la qualité première de cet arbre : son
exceptionnelle production de nectar. Aux USA, en Hongrie et parfois en Allemagne on
l’appelle « arbre aux abeilles » (Bienenbaum / Bee-Bee-Tree).
Q. : Il existe chez nous pas mal d’arbres mellifères, l’acacia, le sapin, le tilleul etc. .
Pourquoi chercher au loin, des espèces nouvelles dont nous sommes loin de connaître tous
les défauts, et, de surcroît, étrangères à notre biotope ?
R. : Voici un rapide bilan des miellées qu’ont fourni les arbres mellifères que vous citez :
Notre acacia (robinier) n’est pas, en réalité, une grande « vedette mellifère » il connaît des
ratées impressionnantes dans ses miellées. L’exceptionnelle série de ses récentes
miellées ne doit pas cacher le grand nombre de « petites années ». Exemple :(valable
pour Horbourg/Haut-Rhin) : les grandes années ont été : 1982 puis 1992 puis 1999 puis
2000 et un peu moindre 2001 etc..
Le sapin n’en parlons pas, pour ne pas dire n’en parlons plus. En 1989 nous avons
connu la dernière miellée (elle était à peine moyenne !) de sapin des Vosges qui est lié
au puceron vert. La belle miellée de 1995 est imputable au puceron noir lié à
l’épicéa. Cela fait donc 14 ans que le sapin des Vosges (l’abies) n’a pas réussi une
miellée de puceron vert importante comme celle de 1981 ou 1983 ou 1985.
2006/07 ont été, selon les vallées Vosgiennes, de très grandes années, mais localement
le puceron déclencheur de cette manne, n’a pas pu être déterminé avec certitude vu
que, probablement, les pucerons verts ou les noirs étaient, conjointement, à l’origine
de la miellée. Il en a été de même avec les très petites récoltes de 2009-10 qui méritent
à peine d’être mentionnées.
Nous savons, pour les amateurs et connaisseurs de miel de sapin, que le puceron vert
est à l’origine d’un miel particulièrement fruité et malté très apprécié – donc très
recherché sur le marché -, tandis que le puceron noir donne un miellat un peu moins
prisé car généralement moins sombre, plus léger au goût et moins malté.
Le tilleul, est nettement plus régulier, à condition qu’il soit établi sur un terrain
calcaire et que les pluies de juin lui aient fourni ce minimum d’humidité qu’il réclame
impérativement pour faire une abondante miellée. Toutefois cet arbre, somme toute