
Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XVII - n°10 - décembre 2013
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Mise au point
chirurgie ambulatoire (6, 11). Dans 3 autres séries il est
spécifi é que les morphiniques n’ont été donnés qu’à la
demande, leur eff et narcotique pouvant compromettre
le succès de la programmation ambulatoire des patients
(3, 7, 8). Dans une seule série, une infi ltration de ropiva-
caïne, anesthésiant de longue durée d’action, dans la
cicatrice a été réalisée à la fi n de l’intervention (2). De
la dexaméthasone a été perfusée aux patients en fi n
d’intervention dans une étude, pour limiter les symp-
tômes transitoires dus à une lésion d’un récurrent (13).
Protocole chirurgical
Les thyroïdectomies ont été réalisées par voie cervicale
dans tous les cas. Quand cela a été spécifi é, l’hémostase
des vaisseaux a été réalisée dans 50 % des cas avec des
techniques standards (ligature ou coagulation mono- ou
bipolaire) [1-4, 6, 7, 10, 11]. Deux auteurs ont utilisé un
bistouri à ultrasons (Harmonic® Scalpel, Ethicon Endo-
Surgery, Inc., Cincinnati, Ohio) [5, 9]. Dans une étude, des
compresses hémostatiques ont été placées dans la loge
de thyroïdectomie en fi n d’intervention (Collagene Pad®,
Helistat Integra Lifesciences Corporation, Plainsboro,
New Jersey) [9]. Aucun système de drainage n’a été
positionné, sauf dans la série de C.W. Chin et al. (4) chez
60 % des patients. Le système de drainage a été retiré
après la sortie du patient de l’hôpital. Dans la série de
M.W. Seybt et al. (9), il est spécifi é que les muscles pré-
thyroïdiens qui, autant que possible, n’avaient pas été
sectionnés, ont été fermés lâchement. Dans 2 séries, la
colle DermaBond® (imperméable et transparente) a été
utilisée comme moyen de suture cutanée et de panse-
ment (Ethicon Endo-Surgery Inc., Cincinnati, Ohio) [6,
9]. M.W. Seybt insiste sur le pansement qui doit être
“discret” ; voire transparent pour permettre de surveiller
facilement la zone opératoire (9).
La durée opératoire, spécifi ée dans 6 séries (2, 3, 5, 7,
10, 12), a été en moyenne de 102 mn (± 24 mn ; 76 à 128).
Dans une série où cela est spécifi é, elle a été en moyenne
de 117 mn (30 à 150) pour une thyroïdectomie totale et
de 85 mn (60 à 210) pour une hémithyroïdectomie (11).
Durée de la surveillance postopératoire en milieu
hospitalier
Dans les séries de patients provenant d’un seul hôpital, la
durée moyenne de surveillance postopératoire a été de
306 mn (± 107 mn ; 180 à 450). Dans une seule série il est
spécifi é une durée de surveillance postopératoire, fi xée
à 360 mn (6). Dans les cohortes de patients de l’État de
New York (12), et des hôpitaux universitaires de l’Arkansas
(16), il est spécifi é que les patients sont rentrés et sortis
le même jour, “with no overnight stay”, mais la durée pré-
cise de la surveillance postopératoire n’est pas donnée.
Critères de sortie
Dans 64 % des séries, des critères de sortie spécifi ques
à la résection thyroïdienne, en dehors du score de
F. Chung habituel (23), ont été mentionnés : l’absence de
signe d’hémorragie ou d’hématome cervical, l’absence
de symptôme d’hypocalcémie (1-4, 8, 9, 11), l’absence
de dysphonie importante et/ou de dyspnée. Dans la
série de C. Hessman et al. (11), la PTH a été dosée et
devait être supérieure à 10 pg/l. Dans 42 % des séries,
une calcémie a été faite avant la sortie (1, 2, 4, 5, 14, 15).
Enfi n, dans 72 % des séries (10/14), du calcium et de la
vitamine D per os ont été prescrits. Cela a été fait uni-
quement après les résultats de dosages de la calcémie
ou de la PTH pour les 4 autres séries (1, 4, 5, 13).
Suivi après la sortie
Un appel téléphonique a été passé le lendemain de
l’intervention, le plus souvent par une infi rmière. Tous
les patients avaient les moyens de contacter l’hôpital
en urgence si besoin. Il est spécifi é dans certaines séries
que “l’équipe” était disponible, prête à intervenir en cas
de besoin, pendant les 24 heures suivant l’opération
(2-9, 11).
Les visites de suivi ont ensuite été programmées selon
les habitudes du chirurgien comme après une hospita-
lisation conventionnelle à 10, 15, 30 ou 60 jours (1-11).
Admissions non programmées et causes
Cent quinze patients (2,7 %) ont dû rester hospitalisés
la nuit (1-14). Les causes de ces admissions ne sont
pas toujours spécifi quement mentionnées, les plus
fréquentes étant des hémorragies ou hématomes du
cou (3, 10, 11).
Morbidité, réhospitalisations, mortalité
(tableaux III et IV)
Deux cent un patients ont eu une complication chirur-
gicale postopératoire (4,8 %) et il y a eu 43 réhospita-
lisations (1 %). Dans la cohorte provenant de l’État de
New York, il a été montré que le risque de réhospitali-
sations était corrélé à l’expérience du chirurgien et était
diminué s’il pratiquait un volume annuel important de
thyroïdectomies (12) .
Soixante-quatorze patients (1,8 %) ont eu une hypocal-
cémie, défi nitive pour 4 d’entre eux (0,1 % du total) et 43
ont été réhospitalisés pour ce motif. L’hypocalcémie a
été la cause de 46 % des réhospitalisations (1, 7-11, 13).
L’hypocalcémie a été plus fréquente dans les 4 séries où
une supplémentation calcique et en vitamine D n’avait
été donnée qu’à la demande, après un dosage de la PTH
ou de la calcémie avant la sortie (1, 4, 5, 13), comparée à
toutes les autres où cela était fait de façon systématique.
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