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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/27
Centrale Maths 2 PSI 2006 — Corrigé
Ce corrigé est proposé par Benoît Chevalier (ENS Ulm) ; il a été relu par Julien
Lévy (Professeur en CPGE) et Arnaud Durand (ENS Cachan).
Cette épreuve est un long enchaînement de petits exercices sur des matrices réelles
en dimension 2.
Les questions successives permettent de mettre en œuvre toutes les notions du
programme d’algèbre linéaire, des propriétés de la trace jusqu’à la réduction des ma-
trices réelles symétriques. Une incursion finale dans les représentations de courbes et
de surfaces coniques permet, comme souvent dans les épreuves du concours commun
Centrale-Supélec, de tester l’habileté des candidats en géométrie.
L’objectif de la première partie est de présenter les notions utilisées et d’intro-
duire une décomposition des matrices utile dans toute la suite du problème.
La deuxième partie permet de caractériser des ensembles de matrices dont
l’étude forme l’essentiel du sujet.
La troisième introduit un nouvel ensemble, vu comme une union de droites
dans l’espace des matrices. À partir de ces questions, l’énoncé devient de plus
en plus un problème de géométrie.
La quatrième partie relie les ensembles étudiés précédemment à des coniques
du plan et de l’espace, et se termine par l’étude et la représentation graphique
de ces fonctions.
Le problème, qui permet de s’exercer en même temps en algèbre linéaire et en
géométrie, est concret et original mais relativement long. S’il ne comporte pas de
difficultés majeures, il utilise sans cesse les résultats démontrés dans les parties pré-
cédentes, et de nombreuses questions sont astucieuses ; on peut rester bloqué faute
de trouve la bonne idée.
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Indications
Partie I
I.A.3 Utiliser, après l’avoir démontrée, l’inégalité a2+d2>|2ad|pour tous
réels aet d.
I.B.2 Utiliser le fait que les matrices symétriques sont diagonalisables en base
orthonormée, ce qui permet de mettre MP(θ1)sous la forme QDQ1avec
Ddiagonale et Qorthogonale. Puis utiliser le fait que l’endomorphisme
associé à la matrice orthogonale Qen dimension 2 est soit une rotation,
auquel cas Qest de la forme P(t), soit la composée d’une rotation et d’une
symétrie.
Partie II
II.D Exprimer χtMM (x)sous la forme x2Tr (tMM)x+ det(tMM) et étudier le
signe de χtMM (1).
II.F.3 Noter que l’expression M = tW + (1 t)Wpeut se voir comme la décom-
position de Msur les sous-espaces supplémentaires E1et E2, ce qui assure
l’unicité de t,Wet W.
Partie III
III.B.2 Montrer que Tr (tMM) = 1 + (det M)2, en tant qu’égalité entre deux poly-
nômes en t, pour tdéfini par la relation M = tW + (1 t)Wavec Wet W
des matrices orthogonales de Ede déterminants 1et 1. Pour ce faire,
utiliser la question précédente.
Partie IV
IV.B.2.b On peut déduire de la question III.A.1 que SH, ce qui implique
SP1HP1
IV.C Ne pas utiliser l’indication de l’énoncé. Les variables xet ysont de toute
façon interchangeables dans l’équation donnée par l’énoncé.
IV.D.2 Reconnaître dans z2=x2+y2l’équation d’un cône d’axe Oz.
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I. Généralités
I.A.1 Supposons que Aet Bsont deux matrices semblables de E, c’est-à-dire telles
qu’il existe Minversible vérifiant A = M1BM.
Le polynôme caractéristique de Aest défini par χA(x) = det(xI2A).
Le polynôme caractéristique d’une matrice Msur un espace de dimension
quelconque dest le plus souvent défini sous la forme det(MxId). On a alors
det(xIdM) = det((M xId))
= det(Id) det(M xId)
det(xIdM) = (1)ddet(M xId)
C’est seulement dans le cas d’un espace de dimension paire – ce qui est
bien le cas de R2, l’espace utilisé dans ce problème – que det(Id) = +1.
Les deux définitions reviennent au même dans ce cas.
Remplaçons Apar M1BM dans l’expression de χA.
χA(x) = det(xI2M1BM)
= det(M1(xI2B)M)
= det(M1) det(xI2B) det M
= (det M)1det(xI2B) det M
= det(xI2B)
χA(x) = χB(x)
Les polynômes caractéristiques de Aet Bsont donc identiques.
Par ailleurs, la trace d’une matrice est l’opposé du deuxième coefficient de son
polynôme caractéristique. Vérifions-le dans le cas de E, en posant
A = a b
c d
On a alors det (xI2A) =
xab
c x d
= (xa)(xd)bc
χA(x) = x2(a+d)x+ (ad bc)
On a donc χA(x) = x2Tr (A)x+det(A) et de même χB(x) = x2Tr (B)x+det(B).
Comme les deux matrices Aet Bde Eont même
polynôme caractéristique, elles ont même trace.
On peut aussi démontrer que les traces de deux matrices semblables sont
égales en écrivant Tr (A) = Tr (M1BM) et en utilisant la formule classique
(X,Y) E2,Tr (XY) = Tr (YX)
En prenant X = M1et Y = BM, on obtient
Tr (A) = Tr (M1BM) = Tr (XY) = Tr (YX) = Tr (BMM1) = Tr (B)
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Démontrons à présent que la réciproque est fausse. Soit Zla matrice
0 1
0 0
Il apparaît que Tr (Z) = 0 et χZ(x) = x2.Za donc même trace et même poly-
nôme caractéristique que la matrice nulle 0E, mais elles ne sont pas semblables
puisque M10EM = 0Epour toute matrice Minversible de E. Or, Zn’est pas la
matrice 0E.
La réciproque est donc fausse : si deux matrices ont même trace et
même polynôme caractéristique, elles ne sont pas nécessairement
semblables.
I.A.2 Un produit scalaire est une forme bilinéaire symétrique définie positive. Il est
clair que l’application Φqui à (M1,M2)associe Tr (tM1M2)va de E×Edans R.
Vérifions les propriétés qui définissent le produit scalaire en considérant M1et M2
deux éléments de Eet aun réel.
Symétrie : pour toute matrice Adans E, on sait que Tr (tA) = Tr (A), donc
Φ(M1,M2) = Tr (tM1M2) = Tr (t(tM1M2)) = Tr (tM2M1) = Φ(M2,M1)
ce qui démontre que Φest symétrique.
Bilinéarité : Φétant symétrique, il suffit de montrer la linéarité en l’une des
variables, par exemple la seconde. Comme la trace est linéaire, on peut écrire
Φ(M1, aM2+ M3) = Tr (tM1·(aM2+ M3))
= Tr (a·tM1M2+tM1M3)
=aTr (tM1M2) + Tr (tM1M3)
Φ(M1, aM2+ M3) = aΦ(M1,M2) + Φ(M1,M3)
On en conclut que Φest bilinéaire.
Caractère défini et positivité : soit M = a b
c dun élément de E. On peut
écrire que Φ(M,M) = Tr (tMM) est en fait la somme des carrés des coefficients
de la matrice M. Ce résultat est vrai quelle que soit la dimension de l’espace,
mais peut se vérifier aisément en dimension 2
Tr (tMM) = Tr a c
b d·a b
c d
= Tr a2+c2ab +cd
ab +cd b2+d2
Tr (tMM)=a2+b2+c2+d2
Les coefficients de Métant réels, leur carré est toujours positif. Le réel Tr M
est une somme de carrés, il est donc positif, et ne peut être nul que si tous
les coefficients de Msont nuls. On a donc Φ(M,M) >0et Φ(M,M) = 0 est
équivalent à M = 0E.
On peut en conclure que Φest une forme bilinéaire symétrique définie positive
sur Ec’est-à-dire que
Φest un produit scalaire sur E.
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