c
Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/14
Mines Maths 2 PC 2012 — Corrigé
Ce corrigé est proposé par Benoît Landelle (Professeur en CPGE) ; il a été relu par
Romain Cosset (Professeur agrégé) et par Guillaume Dujardin (Chercheur INRIA).
Le sujet propose l’étude de l’équation de la chaleur
u
t (x, t) = 2u
x2(x, t)sur ] 0 ; π[×] 0 ; +[
C’est un problème très classique et très célèbre puisque c’est ce problème qui a
motivé le mathématicien et physicien Joseph Fourier à introduire les séries trigono-
métriques qui portent désormais son nom. L’épreuve se compose de quatre parties.
Dans une première partie, on s’intéresse à la résolution d’une équation diffé-
rentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants. On procède à une étude
qualitative des solutions en fonction d’un paramètre et on établit certaines pro-
priétés sur l’énergie de la solution. Cette partie est indépendante des autres
même si certaines techniques qui y sont déployées réapparaissent à la toute
dernière question du problème.
La deuxième partie propose une mise en œuvre très classique de la théorie de
Fourier. On y établit des relations entre les coefficients de Fourier cn(ϕ)d’une
fonction ϕavec ceux de sa dérivée généralisée. On procède alors au calcul de
ces coefficients et on précise le mode de convergence de la série de Fourier.
Dans la troisième partie, on construit explicitement une solution à l’équation
de la chaleur avec condition initiale et conditions aux limites. La solution est
construite comme une série de fonctions dont on établit certaines propriétés.
Cette partie est hélas lourdement entachée de notions hors-programme alors
que les propriétés à démontrer peuvent s’obtenir en restant dans le cadre du
programme de PC.
Dans la dernière partie, on démontre l’unicité de la solution de l’équation de la
chaleur avec condition initiale et conditions aux limites. Une première approche
consiste à mettre en œuvre le principe du maximum en s’appuyant sur des tech-
niques de calcul différentiel. Certaines questions sont très difficiles et requièrent
une grande aisance avec les notions du programme. Dans une dernière question,
une autre approche est suggérée, mais elle s’avère toutefois impraticable du fait
d’hypothèses non adaptées.
Le sujet est un peu décevant. L’enjeu du problème qu’est la résolution de l’équa-
tion de la chaleur est un défi passionnant mais les multiples maladresses de l’énoncé,
notamment les incursions hors-programme, dénaturent le travail de recherche du can-
didat. Cependant, ce sujet constitue un très bon problème d’entraînement et permet
d’apprendre à réagir face à des imprévus dans un énoncé.
Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .
c
Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 2/14
Indications
Un problème aux valeurs propres
1 Écrire v′′ en fonction de vet raisonner par récurrence.
Utiliser une intégration par parties.
2 Distinguer λ < 0et λ= 0.
3 Procéder par condition nécessaire et suffisante.
La série de Fourier de la condition initiale
6 Vérifier que ϕest C1par morceaux sur R.
7 Introduire la fonction paire φcoïncidant avec Φsur ] (2k1)π/2 ; (2k+ 1)π/2 [
avec kZet nulle ailleurs.
Construction d’une solution de (1)-(2)-(3)
10 Pour (x1, t1)et (x2, t2)dans [ 0 ; π]×[ 0 ; +[, montrer que
|u(x1, t1)u(x2, t2)|6
N
P
n=1
un(x1, t1)un(x2, t2)
+ 2RN
avec lim
N+
RN= 0.
11 Considérer une sous-suite de un
t π
2,0n>1
.
12 Première question hors-programme puis remarquer que δ > 0est quelconque
pour la question suivante.
13 Question hors-programme.
Unicité de la solution
15 Supposer h′′(α)>0et aboutir à une contradiction.
17 Utiliser la nature topologique de Dpour l’existence du maximum puis supposer
par l’absurde que celui-ci est atteint dans l’ouvert Diou sur l’intervalle C. Établir
le lien avec les questions 15 et 16 pour obtenir une contradiction.
18 Comparer le maximum de usur Davec le maximum de usur Fpuis avec le
maximum de vεsur Fet faire tendre ε0.
19 Si uet vsont deux solutions de (1)-(2)-(3), remarquer que uvvérifie (1)ce
qui suffit pour appliquer le résultat de la question 18.
20 Les hypothèses du sujet sont insuffisantes pour répondre. On pourra alors se
permettre d’ajouter celles qui nous manquent.
Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .
c
Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 3/14
1. Un problème aux valeurs propres
1Par hypothèse, si vest solution de (5), alors vest deux fois dérivable sur [ 0 ; π]
donc sur ] 0 ; π[et on a
v′′ =λv
Comme vest deux fois dérivable sur ] 0 ; π[, il s’ensuit que v′′ est deux fois dérivable
sur ] 0 ; π[et une récurrence immédiate permet alors de montrer que vest dérivable
sur ] 0 ; π[à l’ordre 2npour tout nN. Il s’ensuit
vC(] 0 ; π[,R)
On peut tenir le même raisonnement sur [ 0 ; π]et obtenir vC([ 0 ; π],R).
Comme (x7→ v(x)) est de classe C1sur [ 0 ; π]car deux fois dérivable sur [ 0 ; π], on
obtient en intégrant par parties
Zπ
0
v′′(x)v(x) dx= [v(x)v(x)]π
0Zπ
0
v(x)2dx
Or v(0) = v(π) = 0 et par conséquent
Zπ
0
v′′(x)v(x) dx=Zπ
0
v(x)2dx
Comme vest solution de (5), on a v′′ =λv et par suite
Zπ
0
v′′(x)v(x) dx=λZπ
0
v(x)2dx
Si vn’est pas identiquement nulle, comme vest continue sur [ 0 ; π], la fonction v2
est continue positive non identiquement nulle sur [ 0 ; π]et le caractère défini de
l’intégrale donne
Zπ
0
v(x)2dx > 0
Par suite Zπ
0
v′′(x)v(x) dx=λZπ
0
v(x)2dx=Zπ
0
v(x)2dx
soit λ=Zπ
0
v(x)2dxZπ
0
v(x)2dx1
Ainsi, on conclut que λ>0
2L’équation (5)est une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients
constants. Son équation caractéristique est
r2+λ= 0
Si λ < 0, cette équation admet les solutions réelles distinctes +
λ. Par suite
λ < 0 =⇒ ∃(α, β)R2| ∀x[ 0 ; π]v(x) = αeλx +βeλx
Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .
c
Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 4/14
La relation (6)donne
v(0) = v(π) = 0 soit (α+β= 0
αeλπ +βeλπ = 0
soit 1 1
eλπ eλπ α
β=0
0
avec
1 1
eλπ eλπ
=2 sh (λπ)
Pour λ < 0, on a sh (λπ)6= 0 donc le système en (α, β)est de Cramer et
(α, β) = (0,0) en est l’unique solution.
Si λ= 0, l’équation v′′ = 0 implique que vest affine c’est-à-dire
λ= 0 =⇒ ∃(α, β)R2| ∀x[ 0 ; π]v(x) = α+βx
Les conditions v(0) = v(π) = 0 donnent immédiatement (α, β) = (0,0). En conclusion
Si λ60, alors le système (5)-(6)admet la solution nulle pour unique solution.
Il n’est pas indispensable de résoudre (5)pour répondre à la question. Dans
la première question, on a démontré que pour vsolution de (5)-(6)
vnon nulle =λ>0
Par contraposée, vest nulle lorsque λ < 0et il ne reste que le cas λ= 0 à
discuter.
3Procédons par double implication. Par contraposée du résultat de la question
précédente, si le système (5)-(6)admet une solution vnon nulle, alors λ > 0.
Les racines de l’équation caractéristique de (5)sont complexes conjuguées
r2+λ= 0 rn+
iλo
Ainsi, il existe (α, β)R2tel que
x[ 0 ; π]v(x) = αcos(λx) + βsin(λx)
Les conditions initiales donnent
v(0) = v(π) = 0 soit (α= 0
αcos(λπ) + βsin(λπ) = 0
soit (α= 0
βsin(λπ) = 0
Si le système (5)-(6)admet une solution non nulle, le système en (α, β)n’est pas de
Cramer sans quoi la seule solution serait la solution nulle. Ainsi, sin(λπ) = 0. Or,
sin(λπ) = 0 ⇒ ∃nN|λ=n2
Réciproquement, s’il existe nNtel que λ=n2, il est immédiat que v(x) = sin(nx)
pour tout x[ 0 ; π]est une solution non nulle du système (5)-(6). En conclusion
(5)-(6)possède une solution non nulle ⇒ ∃nN|λ=n2
Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !