DOSSIER États limites Actualités en génétique du trouble de personnalité borderline New developments in the genetics of borderline personality disorder A. Amad* L * Pôle de psychiatrie, CHRU de Lille ; université Lille Nord de France, Lille. e trouble de la personnalité borderline (TPB) est le plus fréquent des troubles de la personnalité et touche de 0,5 à 6 % de la population générale. La clinique du TPB est marquée par des troubles affectifs (instabilité émotionnelle, sentiment envahissant de vide), des distorsions cognitives (expériences dissociatives susceptibles d’aller jusqu’à d’authentiques symptômes psychotiques), des troubles du comportement liés à l’impulsivité (automutilation et tentatives de suicide répétées) et une instabilité interpersonnelle majeure (relations intenses et instables) [1]. Cette définition clinique n’a pas toujours été si précise. En effet, le terme borderline a été introduit pour la première fois dans le champ analytique pour distinguer les patients névrotiques et psychotiques. Par la suite, après plusieurs contributions majeures sur l’organisation de la personnalité borderline (notamment celles de O. Kernberg ou de J. Bergeret), les travaux de R.R. Grinker ont eu pour objectif de définir des critères diagnostiques valides, évaluables et permettant de la distinguer d’autres troubles mentaux. Ce sont d’ailleurs ces travaux qui ont permis d’inscrire le TPB dans le DSM-III. Grâce au développement de critères diagnostiques précis et de méthodes issues de la psychiatrie biologique, il a pu être démontré que le TPB possédait une consistance interne, et une évolution propre, différente de celles de la schizophrénie et des troubles de l’humeur, et que la prévalence de la schizophrénie n’était pas augmentée dans les familles de patients souffrant de TPB (2). C’est aussi grâce à ces avancées nosographiques que les travaux en neurobiologie se sont considérablement développés ces dernières années avec pour objectif de mieux comprendre l’étiopathogénie de ce trouble afin de mieux prendre en charge les patients qui en souffrent. 80 | La Lettre du Psychiatre • Vol. X - no 3 - mai-juin 2014 Une étiopathogénie complexe L’étiopathogénie du TPB est complexe. En effet, à partir des années 1990, plusieurs études ont démontré la grande fréquence d’antécédents traumatiques (maltraitance, négligence, abus sexuels, séparation précoce) chez les patients souffrant de TPB. Selon les études, on retrouve des antécédents de maltraitance infantile, notamment d’abus sexuel, dans 40 à 90 % des cas. Ces antécédents sont plus fréquents, plus précoces et plus sévères que chez les patients présentant d’autres troubles de la personnalité. Cependant, aucun de ces antécédents n’est considéré comme spécifique du TPB et aucune association assez forte n’a pu être montrée entre ces antécédents de maltraitance et le développement d’un TPB (3). De façon intéressante, une vulnérabilité génétique a été identifiée chez les patients souffrant de TPB (4). Les études d’agrégation familiale L’hypothèse d’une participation génétique à ce trouble est née d’études familiales montrant une agrégation familiale. Ces études mettent en évidence la plus grande fréquence de la pathologie chez les apparentés de premier degré d’un sujet souffrant de TPB que dans la population générale ou dans celle d’apparentés de premier degré de sujets sains. Le risque relatif, chez les apparentés de patients atteints de TPB, par rapport à ceux de sujets sains, est de 10. Toutefois, ces études ne font que suggérer le rôle de facteurs génétiques sans pouvoir l’affirmer. En effet, elles ne distinguent pas les facteurs génétiques des facteurs environnementaux. Points forts Mots-clés » Il existe de nombreux arguments en faveur de l’implication de facteurs génétiques dans la genèse du trouble de la personnalité borderline (TPB). » Les facteurs génétiques et environnementaux interagissent dans l’étiologie du TPB. » Il y a très peu d’études d’associations génétiques concernant le TPB au regard de sa prévalence élevée. » Les méta-analyses n’ont pas permis de mettre en évidence d’association statistiquement significative avec un polymorphisme génétique. » Notre modèle considère que les gènes de vulnérabilité sont plutôt des gènes de plasticité. Les études de jumeaux Discussion et perspectives Des études de jumeaux, permettant de différencier les facteurs génétiques et environnementaux, ont été réalisées. Elles montrent une concordance plus élevée (35 %) chez les jumeaux monozygotes (partageant le même patrimoine génétique) que chez les dizygotes (7 %), ce qui est donc en faveur de l’implication de facteurs génétiques dans l’étiologie du trouble. C’est également à partir d’études de jumeaux que l’héritabilité (poids des facteurs génétiques) est calculée. Elle est estimée à environ 40 % dans le TPB. Alors qu’il est fort probable que des facteurs génétiques soient impliqués dans l’étiopathogénie du TPB, les études d’association ayant pour objectif d’identifier des gènes de vulnérabilité sont, à l’heure actuelle, rares et assez décevantes. Plusieurs explications peuvent rendre compte de ce manque de résultats : d’abord, les études publiées comportent des échantillons assez faibles. Ensuite, le TPB est marqué par une hétérogénéité clinique importante, pouvant potentiellement être sous la dépendance de plusieurs gènes. Finalement, dans ces études, l’influence de l’environnement est rarement prise en compte alors que la probabilité d’une interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux est très importante dans l’étiologie du TPB. Ces résultats peu concluants pourraient être liés au choix des gènes candidats. Par exemple, les gènes impliqués dans la régulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-adrénergique (hypothalamic-pituitary-adrenal axis [HPA]), également appelé l’axe du stress, semblent être de très bons gènes candidats. Cependant, malgré de nombreux indices de dérégulation de cet axe dans le TPB (5, 6), aucune étude n’explore génétiquement cette voie. Il a par exemple été remarqué que la cortisolémie était plus élevée chez les patients ayant un TPB que chez des témoins sains. L’hypothèse d’une hyperactivité de l’axe HPA a alors été formulée et, pour la confirmer, des expériences utilisant le test à la dexaméthasone ont été réalisées. Ce test étudie la production endogène de cortisol dans les contextes d’hyperproduction de cortisol (syndrome de Cushing). En situation normale, la cortisolémie diminue après la prise de dexaméthasone (corticoïde de synthèse), on dit qu’il y a freinage. En cas d’hyperproduction de cortisol, la cortisolémie n’est pas modifiée par cette prise de dexaméthasone, on parle alors de freinage négatif. Plusieurs études montrent ce freinage négatif au test à la dexaméthasone chez les sujets atteints de TPB, ce qui signale qu’il existe une hyperactivité de l’axe HPA chez ces patients (7). Concernant le choix des gènes candidats, une autre piste consisterait à changer de paradigme sur l’implication des facteurs génétiques dans l’étiologie des troubles psychiatriques. En effet, les gènes pour- Identifier les gènes impliqués : les études d’association L’étape suivante est d’identifier les gènes impliqués. Le mode de transmission du trouble n’étant pas connu, les techniques utilisées sont des méthodes dites non paramétriques (sans modèle de transmission a priori). Il s’agit notamment d’études qui consistent à rechercher une association entre une maladie (ici, le TPB) et un nombre limité de polymorphismes localisés sur un gène dit “candidat” en comparant les fréquences alléliques de ces polymorphismes dans une population de patients et une population de témoins sains (ou sujets contrôles). Les études d’association en vue d’identifier des gènes dans le TPB sont récentes (depuis 2006) et peu nombreuses. Elles s’intéressent quasiment toutes aux gènes impliqués dans la régulation des systèmes monoaminergiques, notamment sérotoninergique et dopaminergique. Les résultats de ces études sont peu significatifs et les conclusions contradictoires des rares études de réplication réalisées ont conduit à effectuer des méta-analyses. En effet, les méthodes statistiques utilisées dans les méta-analyses permettent de synthétiser les résultats de plusieurs études afin de réaliser une analyse plus précise des données grâce à l’augmentation du nombre de cas étudiés et d’en tirer une conclusion globale. En recourant à ces méthodes, aucune association statistiquement significative n’a pu être mise en évidence entre un polymorphisme génétique et le TPB. Trouble de la personnalité borderline Génétique Interaction gèneenvironnement Gènes de plasticité Highlights » Nosographic progress has allowed to define precisely the borderline personality disorder (BPD). » Neurobiological research is increasingly important regarding BPD. » The role of a genetic vulnerability at the root of BPD is largely supported. » Gene-environment interactions had a high likelihood in the genesis of BPD. » Association studies are sparse regarding high frequency of BPD. » Meta-analysis revealed an absence of statistically significant association. » Our model conceptualizes genes as plasticity genes rather than vulnerability genes. Keywords Borderline personality disorder Genetics Gene-environment interaction Plasticity genes La Lettre du Psychiatre • Vol. X - no 3 - mai-juin 2014 | 81 DOSSIER États limites Actualités en génétique du trouble de personnalité borderline raient être considérés comme des gènes de sensibilité à l’environnement plutôt que comme des gènes de vulnérabilité à la maladie (8). L’exemple du gène du transporteur de la sérotonine (5-HTT) est particulièrement évocateur de cette problématique. Le 5-HTT régule la concentration de sérotonine disponible dans la synapse en recaptant la sérotonine libre. Un polymorphisme fonctionnel de la région promotrice du gène a été identifié (5-HTTLPR) et permet de distinguer l’allèle court (S) associé à une réduction de la transmission sérotoninergique et l’allèle long (L) associé à une transmission sérotoninergique plus importante. L’allèle de faible expression du 5-HTTLPR (S) est considéré comme un facteur de risque génétique pour le développement de troubles psychiatriques, notamment de troubles de l’humeur et anxieux, en lien avec une majoration de la sensibilité à l’environnement. Ce polymorphisme a été testé dans le TPB. Les différentes études font état de résultats contradictoires et les méta-analyses ne retrouvent pas d’association statistiquement significative. Si l’on considère les gènes de vulnérabilité aux maladies comme des gènes de sensibilité à l’environnement, également appelés gènes de plasticité, les individus qui les portent présentent logiquement une susceptibilité plus grande à l’environnement, que celui-ci soit “négatif” (maltraitance infantile, par exemple) ou “positif” (par exemple, environnement enrichissant et stimulant) [9]. Ainsi, il faut rappeler que tous les individus porteurs de l’allèle S, considérés comme vulnérables aux troubles anxieux et à la dépression, notamment quand ils ont été exposés à des événements de vie difficiles, d’une part ne souffrent pas de troubles psychiatriques ou de dérégulation émotionnelle et que, d’autre part, ils présentent de meilleures performances que les sujets porteurs de l’allèle L à des tâches cognitives (prise de décision, tâche attentionnelle), artistiques (création de chorégraphies), ainsi qu’à des tâches permettant de mesurer certaines aptitudes sociales (conformité sociale) [10]. Considérer le transporteur de la sérotonine comme un gène de plasticité plutôt que comme un gène de vulnérabilité permet d’imaginer que, selon les facteurs environnementaux, la réponse comportementale d’un individu sera négative (par exemple, dérégulation émotionnelle) ou positive (créative ou cognitive), les gènes de plasticité étant associés à une sensibilité augmentée à l’environnement “pour le meilleur et pour le pire”. Cette conception a récemment été proposée dans l’étiopathogénie du TPB (11). Dans ce modèle, les interactions existent 82 | La Lettre du Psychiatre • Vol. X - no 3 - mai-juin 2014 pendant tout le développement entre des facteurs biologiques et des facteurs environnementaux modélisés comme une balance entre des événements positifs et négatifs. Une autre piste pourrait être d’explorer des dimensions de la personnalité et des phénotypes plus restreints et mieux décrits plutôt que de rechercher des associations avec le TPB entier. En effet, le TPB présente une hétérogénéité importante et de nombreuses comorbidités. Pour affiner les groupes, il pourrait être intéressant de réaliser des études sur des dimensions cliniques comme la suicidalité ou l’impulsivité. L’hallucination est une autre dimension clinique particulièrement intéressante ayant donné des résultats dans la génétique de la schizophrénie (12). En effet, des hallucinations, essentiellement acousticoverbales, sont retrouvées chez environ 30 % à 40 % des patients atteints de TPB (13). Finalement, le couplage entre des méthodes de génétique et d’imagerie cérébrale permettant d’explorer les bases neurales qui traduisent une variation génétique en phénotype psychiatrique complexe (14) pourrait aussi permettre des avancées importantes dans la compréhension du TPB. Les recommandations pour les études à venir concernant la génétique du TPB sont résumées dans l’encadré. ➤ Étudier de nouveaux gènes candidats, notamment ceux qui sont impliqués dans la régulation de l’axe HPA ➤ Étudier des échantillons plus grands ou des réplications internes (procéder, par exemple, à des études collaboratives) ➤ Améliorer l’évaluation clinique du TPB pour utiliser des approches dimensionnelles et des phénotypes affinés (par exemple les hallucinations, l’impulsivité) ➤ Combiner la génétique et l’imagerie ➤ Améliorer l’évaluation des facteurs environnementaux (par exemple prendre en compte les facteurs environnementaux positifs et négatifs) et affiner les évaluations rétrospectives Encadré. Recommandations pour les études à venir concernant la génétique du trouble de la personnalité borderline. Conclusion En conclusion, de nombreux arguments supportent l’existence d’une vulnérabilité génétique au TPB. L’interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux semble jouer un rôle particulièrement important dans la genèse du TPB. Les études d’association sont actuellement rares, et les différentes DOSSIER États limites méta-analyses n’ont pas permis d’identifier un gène de susceptibilité pouvant être impliqué dans la genèse du TPB. Nous avons terminé cette brève revue quantitative de la littérature (pour une revue complète, voir [11]) en fournissant un modèle intégratif de la genèse du TPB. Dans ce modèle, les gènes ont été conceptualisés comme des “gènes de plasticité” qui interagissent de façon dynamique avec l’environnement plutôt que comme des “gènes de vulnérabilité” au TPB. Au-delà de l’idée de gènes systématiquement associés à la maladie, ce modèle offre la possibilité d’envisager des gènes dont l’expression peut être modulée par des événements de vie négatifs mais aussi positifs. Un tel modèle permet le développement de nouvelles voies de recherche sur la genèse du TPB, notamment l’étude de nouveaux gènes candidats, le couplage avec l’imagerie cérébrale et l’évaluation des différents aspects de l’environnement. ■ A. Amad déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. Références bibliographiques 1. Lieb K, Zanarini MC, Schmahl C, Linehan MM, Bohus M. Borderline personality disorder. Lancet 2004;364 (9432):453-61. 2. Gunderson JG, Zanarini MC, Choi-Kain LW, Mitchell KS, Jang KL, Hudson JI. Family study of borderline personality disorder and its sectors of psychopathology. Arch Gen Psychiatry 2011;68(7):753-62. 3. Leichsenring F, Leibing E, Kruse J, New AS, Leweke F. Borderline personality disorder. Lancet 2011;377 (9759):74-84. 4. Skodol AE, Siever LJ, Livesley WJ, Gunderson JG, Pfohl B, Widiger TA. The borderline diagnosis II: biology, genetics, and clinical course. Biol Psychiatry 2002;51(12):951-63. 5. Walter M, Bureau JF, Holmes BM et al. 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Neuroimage 2012;62(4):2250-60. vous proposent : Acheter et régler en ligne NOS OUVRAGES Bulletin à découper et à renvoyer complété et accompagné du règlement à : EDIMARK SAS – Éditions – 2, rue Sainte-Marie – 92418 Courbevoie Cedex BON DE CO M M A N DE Je souhaite recevoir Nombre d’exemplaires Total en euros M O D E D E PA I E M E N T Carte bancaire VISA, EUROCARD/MASTERCARD L'annonce de la maladie : une parole qui engage (29 €) N° I I I I I I I I I I I I I I I I I Relation médecin-malade : enjeux, pièges et opportunités (29 €) Date d’expiration I I I I I N° C V V I I I I (Trois derniers chiffres au dos de votre carte bancaire) Frais de port 3,80 € Date : Signature : soit un total de so € Chèque à l’ordre de "EDIMARK" Virement bancaire à réception de facture (réservé aux collectivités) Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules Dr, M., Mme, Mlle ............................................................................................................................................ 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