ADDICTION Docteur R Alarcon Service ADDICTOLOGIE Pr Pascal Perney

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ADDICTION
Docteur R Alarcon
Service ADDICTOLOGIE
Pr Pascal Perney
Le terme d’addiction trouve ses origines dans
le droit romain ancien et reste utilisé dans ce
même contexte juridique jusqu’au Moyen Âge
en Europe Occidentale.
L’addiction correspondait à un arrêt du juge
donnant « au plaignant le droit de disposer à
son profit de la personne même d’un débiteur
défaillant » : il s’agissait donc d’une véritable
contrainte par corps.
En résumé, et pour être le plus clair
possible, l’addiction se caractérise
par :
L’impossibilité répétée de contrôler un comportement
et
la poursuite d’un comportement en dépit de la connaissance de
ses conséquences négatives.
Ce comportement vise à produire du plaisir ou écarter une
sensation de malaise interne.
Ce qui signe l’addiction, ce n’est pas le produit en lui-même
mais l’utilisation qu’en fait le sujet.
Comportements de consommation de
substances psychoactives
Trois types de comportements dans la
consommation de substances psychoactives :
– Usage
• Considéré non pathologique
• Certaines formes d’usage comporte risque
– Abus ou usage nocif
• Réversible ( volonté du patient)
• Existe complications somatiques, psychiatriques,
familiales ou juridiques induits
– Dépendance
• Besoin de maintenir ou de retrouver des sensations de
plaisir, satisfaction, bien-être,simulation pour éviter
malaise sans produit
• Besoin irrépressible
• Syndrome de sevrage en cas de manque et apparitoin
d’une tolérance
Facteurs de risque, de vulnérabilité et de gravité
Facteurs individuels de vulnérabilité :
– Tempérament
– Comorbidité psychiatrique
Facteurs liés à l’environnement :
– Facteurs culturels et sociaux :
•
•
•
•
Pays , régions
Age
Sexe
Groupe social
– Facteurs familiaux :
• Habitudes de consommation ou de non-consommation
• Acceptation ou rejet
• Fonctionnement familial :
– Conflits
– Evènements vitaux
– Rôle des pairs :
•
•
•
•
•
Initiation mais aussi modelage
Rôle renforçateur du groupe de pair
Absence de supervision des parents
Refus de consommation = rejet du groupe
Possible facteur d’abstinence selon le groupe
Retentissement des évènements de vie
sur le fonctionnement psychique :
Retentissement
des évènements de vie
sur le fonctionnement psychique :
– Les évènements traumatisants, notamment
répétés participent à l’organisation des
personnalités limites
– Retentissement des événements
traumatisants sur la dysrégulation de l’axe
corticotrope.
Approche commune pour faciliter la
prévention et la prise en charge (1)
Pour
mieux prévenir
– Stratégies visant les dimensions
communes des addictions
– Stratégies visant les spécificités de chaque
produit
Approche commune pour faciliter la
prévention et la prise en charge (2)
Pour mieux soigner :
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Recherche de comorbidités psychiatriques
Thérapies brèves
Thérapies motivationnelles et renforcement motivationnel
Utilisation de produits pour éviter craving et symptômes du
sevrage
Prise en charge familiale
Analyse des avantages et inconvénients à court et long
terme
Essai de revalorisation des autres motivations
Apprentissage d’une meilleure gestion du stress et des
émotions négatives
Affirmation de soi
Prévention de la rechute
Facteur de risque et vulnérabilité
Modalités de consommation à risque (1)
– Précocité des consommations :
• Plus une consommation d’une substance psychoactive
démarre tôt dans la vie, plus le risque d’apparition d’abus
et/ousyndrome de dépendance est important
• Plus le nombre de consommation est important, plus le
temps d’exposition au produits est grand, plus le risque
de survenue de complication augmente
– Cumul des consommations : polyconsommations
• facteur aggravant de risque
• risque pharmaco-biologique
• risque psycho-social
– Consommation auto-thérapeutique :
•
•
•
•
•
Rechercher modes de prise
A visée anxiolytique en soirée
Inhérents à la dépendance= consommation matinale
Continues, régulières pour lutter contre l’ennui
A visée sédative ou anti-dépressive
Modalités de consommation à risque (2)
– Recherche d’excès :
• Recherche d’anesthésie
• « défonce »
– Répétition des consommations :
installation de la pathologie addictive
Facteurs de risque liés au produit
Risque de dépendance :
– Niveau variable selon le produit
Risque de complications somatiques,
psychologiques et sociales :
– Complications à plus ou moins long terme
– Révélateur de troubles psychologiques à l’arrêt
– A l’origine de dommages psychiatriques,
somatiques et sociaux très rapidement ( alcool,
cocaïne, cannabis)
Statut social du produit :
– Produits licite ou illicite
– Risque de marginalisation , de désocialisation
– Délinquance liées au difficultés à se procurer le
produit
– Acceptation du produits dans certains milieux (
nuit)
Facteurs de risque individuels (1)
– Facteurs neurobiologiques et génétiques :
• Stress= augmentation de la vulnérabilité
– Traits de personnalité, tempérament :
•
•
•
•
•
•
•
Faible estime de soi
Timidité
Auto-dépréciation
Réactions émotionnelles excessives ou l’inverse
Difficultés inter-personnelles
Recherche de sensations, de nouveauté
Recherche de réactivité émotionnelle
– Evènements de vie :
•
•
•
•
•
Deuil
Rupture
Abus et maltraitance
Absence de domicile fixe
Maladie somatique grave
Facteurs de risque individuels (2))
– Comorbidités psychiatiques :
•
•
•
•
•
•
Hyperactivité
déficit de l’attention
troubles de l’humeur
troubles anxieux
trouble de la personnalité anti-sociale
borderline
Facteurs de risque environnementaux
Familles :
–
–
–
–
–
Amis :
–
–
–
–
Lien entre histoire familiale et dépendance
Tolérance familiales ou transgressions
Evènements de vie
Type de liens familiaux
Style d’éducation parentale
Amis = pairs
Rôle +++ dans l’initiation
Représentation du produit
Groupe de pairs
Environnement :
– Perte des repères sociaux (chômage, précarité,
exclusion scolaire, cellule familiale éclatée … )
Effet et contre-effet
Toutes les drogues déclenchent sur
l’organisme un effet et un contre-effet.
Effet = effet recherché ( durée ou intensité)
Contre-effet = trois types de réaction
– Effet et anti-effet contraire
– Sensibilisation
• Accroissement des effets
• mémorisation
– Récupération = période de restauration
• Proportionnelle à celle de l’effet plaisir
• Donc plus prononcée pour substances
puissantes et si fortes doses
Entretien motivationnel
Il s’agit d’une technique thérapeutique conçue pour
engager un consommateur ambivalent ou résistant
dans un processus de changement.
méthode directive centrée sur le patient dans le but
d’augmenter sa motivation vers le changement en
l’aidant à explorer et résoudre son ambivalence.
La motivation au changement vient du patient et n’est
pas imposée par le thérapeute.
Principes de base
– Empathie
– Soutien de l’efficacité personnelle
– Composer avec la résistance
– Développer les discordances
Modèle transthéorique du changement
Ce modèle peut s’appliquer dans de
nombreuses situations posant le problème de
la modification de comportement.
Différents stades:
–
–
–
–
–
–
Précontemplation ( consommateur heureux)
Contemplation ( indécis)
Préparation ( intention de passer à l’acte)
Action (stade de l’arrêt )
Maintenance ( prévention de la rechute)
Régression et rechute ( partie intégrante du
cercle , et doit être préparée)
Psychothérapie de groupe inspirée
des TCC pour la prévention de la
rechute
Différents thèmes :
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Les pensées dangereuses liées au produit
Savoir refuser le produit
Savoir recevoir une critique liée au produit
Mais la rechute est elle inéluctable ?
Avoir son plan d’urgence pour la gestion d’un faux
pas
Gérer les envies de consommer
Les décisions apparemment sans conséquences
Développer des activités gratifiantes
Processus de résolution de problème
Prévention (1)
1/ prévenir les risques de l’usage
– Développer l’éducation préventive et
expérientielle:
•
•
•
•
Trafic, commerce ..
Âge
Prix
publicité
– Réglementer et contrôler l’accès aux produits
– Surveiller et contrôler la quantité des produits
– Informer les usagers
Prévention (2)
2/ Diminuer les usages problématiques
(abus et dépendances) et leurs
conséquences négatives:
– Donner les moyens aux usagers d’adopter
des modes de consommation minimsant
les dommages
– Proposer une gamme de possibilités de
traitements
– Faciliter l’accès aux soins de proximité
Prévention (3)
3/ assurer à la fois la sécurité collective et
les libertés individuelles:
– Établir un socle législatif
– Sanctionner pénalement les
comportements médicaux-légaux sous
l’emprise d’une substance
– Faciliter l’accès aux soins des personnes
qui présentent de tels comportements
– Aborder la question de la sanction et de la
protection de l’individu
Une approche systémique
4
pilliers stratégiques:
– Le savoir
– Les comportements
– Les interdépendances
– L’esprit critique
1/Le savoir
Informations
Connaissances
Recherches
évaluations
2/ les comportements
Habitudes
Apprentissages
Règles
Modes
de vie
3/ les interdépendances
Usage
des drogues peut être à la fois
cause et conséquence
Complexité des systèmes
4/ l’esprit critique
Savoir
résister
Danger attractif ?
Accompagner et soigner (1)
Adaptabilité individuelle
Inscription dans la durée
Thérapies multifoccales
Prendre en compte l’attachement à
l’identité et au mode de vie
À chaque jour suffit sa peine
Donnant/donnant:
– Hébergement / éducatif
– Formation et insertion /désintoxication
– Substitution / thérapie
Accompagner et soigner (2)
Trouver
une finalité commune
Motivation au changement
Intervenir sur l’environnement social
Les familles partenaires du soin
Définir des objectifs concrets
– Objectifs que l’on peut suivre
– Dépasser le vécu de l’échec
Accompagner et soigner (3)
Les TCC en prévention de la rechute
– Repérer les situations à risque
– Frustration/plaisir
– Contraintes externes ( je dois)
– Plaisirs internes ( je veux)
L’éducation thérapeutique
– Acquisition de compétences
Les thérapies psychocorporelles
– Expériences nouvelles ( sport, loisirs..)
– Retrouver des sensations corporelles
Les thérapies par l’expression créative
– Susciter une motivation pour un travail personnel
– Apprentissages de techniques
– Apprentissage de groupes d’activité
– Travail sur l’intime, sur les émotions
Et les TCA?
Pathologie en expansion
Épidémie de notre siècle et de notre civilisation dans tous les pays
industrialisés de culture occidentale
Accroissement des extrèmes visibles
Intérêt des médias
Modifications récentes des conduites alimentaires
– Mangeur solitaire
– Fast food
– Mode de vie
– Alimentation n’est pas une priorité
– Alimentation et traditions
– Alimentation et régions
Définition d’un TCA
Conduites alimentaires :
– Différentes de celles habituellement adoptées par les individus placés dans
le même environnement nutritionnel et socio-culturel
– Ayant un retentissement négatif sur la santé physique ou mentale
– ET non secondaire à un désordre somatique ou psychique
Une conduite alimentaire est dangereuse et pathologique quand :
elle est répétitive
• à l’origine de conséquences délétères pour la santé physique ou de
désordres psychologiques :
• dépendance,
• vulnérabilité,
• dépression,
• retentissement sur le vie sociale et affective .
Toutes ces personnes ont en commun de donner une priorité tyrannique au
corps et à ses formes avec peur panique de la prise de poids avec culpabilité
de la prise alimentaire, avec phobie du plaisir DONC SOUCI PERMANENT DU
CONTRÔLE DU POIDS .
Personnalités pré-disposantes aux TCA :
• personne volontaire, exigeante et insatisfaite
• silhouette gynoïde
• perfectionniste
• sentiment de vide
• troubles de l’humeur
• dévalorisation
• comportements impulsifs avec conduites addictives
( tabac ? alcool ?)
Epidémiologie
Épidémie des TCA dans les pays industrialisés de culture occidentale
Augmentation certaine pour l’anorexie
Moins évidente pour la boulimie
TCA : 4% des adolescents et adultes jeunes
Anorexie : prévalence de 0,5 à 1 %
Boulimie: de 1 à 3 % chez les jeunes femmes
Prédominance féminine
Consultation de femmes de plus en plus âgées
Modifications de ces chiffres par la fréquence des TCA non spécifiés
Plus de 14 % de la population souffre d’obésité
50 à 70 % des obèses présentent des TCA
Fait de société
• injonction faite aux femmes de rester minces
• ravage en terme d’image et d’estime de soi
• être hors norme :
» handicap visible
» jugement
» problème de référence vestimentaire
• contrôler son corps = nouveau devoir de l’individu moderne
• rôle du discours médical normatif :
» corriger la déviance (soit obésité) par une autre (la
minceur )
• contradiction de la société :
» consommer et rester mince
» aliments et alicaments
» plaisir et culpabilité
» sur-consommation et précarité
Facteur de société : le fait des régimes
55% des femmes ayant un IMC entre 18,5 et 30 déclarent avoir
l’expérience d’un régime (au moins)
Si IMC entre 25 et 30 % : le taux passe à 67%
Régimes de plus en plus jeunes
Femmes qui ont l’expérience d’un régime avouent
– Un poids qui fluctue
– Être capable de prendre beaucoup de poids
– Avoir toujours « besoin » de perdre du poids
Facteur de société : facteurs familiaux
Significatif si présent chez un des parents:
– Existence d’un TCA y compris dans la fratrie
– Abus de substance
– Perte d’emploi
– Changement de niveau de revenus
– Père moins présent
Non significatif :
– Abus d’alcool
– Faible statut socio-économique de la famille au long cours
Facteurs de société: facteurs favorisants
Facteurs spécifiques :
– Modèles parentaux et éducationnels
– Surpoids de l’enfance
– Moqueries, humiliations concernant le physique ou l’alimentation
Facteurs aspécifiques :
– Traumatismes majeurs
• Agressions
• Abus
• Négligence …
– Traumatismes moindres
• Deuils
• Déménagements
• Problèmes sociaux
Facteur de société : influence des pairs
Facteur manifeste et mal connu
Modèles de comportements au sein d’un groupe d’amis
Effets délétères des moqueries et agressions subies
CLINIQUE DE L’ANOREXIE
DSMIV
– Refus de maintenir un poids normal
– Peur intense de prendre du poids
– Altération de la perception du corps
– Aménorrhée
2 SOUS TYPES
– Restrictif
– Avec crises et vomissements et/ou laxatifs
Comportement alimentaire
–
–
–
–
–
–
Troubles psychiques
–
–
–
–
Restriction alimentaire
Associée à des boulimies avec vomissements
Lutte contre la faim
Nourriture au centre des préoccupations
Rites alimentaires
Aliments dissimulés ou élimination
Troubles de la perception du corps
Déni de la maladie
Surinvestissement dans des activités intellectuelles ( en permanence dans le devoir )
Rôle majeur de la dénutrition dans les troubles psychiques
Troubles de la personnalité
–
–
–
Personnalité névrotique : obsessionnelle… phobique ….
Personnalité psychotique ( mode d’entrée dans la schizophrénie)
Personnalité border-line
Critères d’hospitalisation
IMC inf à 16
Perte de poids récente et rapide
Perturbations hydro-électrolytiques
Bradycardie ( inf à 40 )
Malaises
Trouble psychiatrique associé
Demande de l’entourage
À noter que :
– L’hospitalisation n’est pas ( plus) la règle
– Mais elle doit se dérouler de façon à pouvoir y avoir recours à nouveau
– La parentectomie n’est plus la règle
– En ambulatoire, le prise en charge doit être multi-disciplinaire
– En ambulatoire, la prise en charge doit être multi-focale ( sujet et famille )
Amaigrissement
Poids normal IMC de 18,5 à 25
IMC 17,5 critère diagnostique de l’anorexie
IMC 16 soins nécessaires
IMC 15 hospitalisation
IMC 14 HDT si besoin
IMC 13 réanimation
IMC 12 décès possible
Rapidité de la perte de poids ( en % )
Les objectifs ( et le contrat )
Être à un poids naturel
Manger de façon sereine, y compris avec les autres
Retrouver faim et satiété
Ne plus faire de crises de boulimie
Savoir prendre soin de mon corps
Avoir une image réaliste de mon corps
Avoir des relations agréables avec les autres
Retrouver confiance en moi
Redonner un sens à ma vie
…
Faire évoluer le comportement alimentaire
Structuration des repas
– Répartition des prises alimentaires
– Rythme des repas
– Lieu adapté et cadre agréable
Aliments interdits ( idées fausses )
– Classer les aliments en faciles, difficiles et impossibles
– Évaluer plaisir et sans plaisir
– Évaluer utiles et inutiles
Activités
– Limiter
– planifier
Vomissements et conduites de purge ( agenda)
Crises de boulimie
Le ré-apprentissage du corps
Ressentir les sensations corporelles ( kiné)
Réapprendre le fonctionnement du corps ( kiné)
Réapprendre les soins du corps
Le miroir
Les photos
Les habits
BOULIMIE ( FAIM DE BŒUF )
1996 : classification DSMIV terme de boulimie nerveuse comme entité
autonome
Prévalence
– 1 à 3 % de la population adolescente et adultes jeunes
– Prédominance féminine nette ( 90%)
Apparition
– 2ème partie adolescence
– Ou début âge adulte ( 18/20 ans)
– Pas avant la puberté
Le plus souvent = trouble secret
Rôle majeur de l’image sociale
Mésestime de soi
Rôle des régimes et de la restriction cognitive
Facteurs de risque ( non absolus)
Facteur culturels
– Danse
– Mode
– Milieux sportifs …
Facteurs familiaux
– ATCD psychiatriques dépressifs et addictifs ?
Facteurs individuels
– Troubles de la personnalité
– Impulsivité
– Dépression
– Conduites de dépendance …
Facteurs sociaux-démographiques
– Célibat ou vie solitaire
– Statut étudiant
– Classe sociale favorisée
– Vie citadine
Forme typique
Véritable raptus sans rapport avec sensation de faim
Ingestion impulsive, massive, exagérée et rapide
Aucune possibilité de contrôle
Stéréotypé et quasi ritualisé
Individuel
Sentiment de solitude, échec ou vide
Possible précédé par état d’excitation ou malaise
Début brutal et caractère impérieux
D’un seul tenant à à l’abri du regard des autres
Peuvent être préparées ou anticipées( achats)
Recherche de quantité
Jusqu’à apparition de sensation de malaise physique, de douleur, de
distension abdominale
Vomissements provoqués dans un 1er temps, puis automatiques:
– Soulagement
– Amoindrissement de la peur de grossir
Fin de l’accès marqué par un profond malaise avec :
– Honte, remords, torpeur
– Dégoût de soi et auto-reproches
Autres caractéristiques
Fréquence variable
Stratégies de contrôle du poids par :
– Vomissements
– Usage de laxatifs ou diurétiques
– Usage d’anorexigènes
– Pratique du jeûne
– Pratique intensive d’exercices physiques
Fluctuations possibles du poids (poids le plus souvent normal)
Image du corps
– Hantise de grossir
– Importance majeure de l’image du corps
– Perpétuelle insatisfaction corporelle
Comorbidité psychiatrique
– Pathologie dépressive et anxieuse
– Association à d’autres troubles du comportement
– Troubles de la personnalité
Evolution et pronostic
• résultats hétérogènes selon les études ( guérison 30 à 50% sur
un recul de 2 à 20 ans )
• rechutes fréquentes
• risque non négligeable de chronicisation
• facteur pronostique primordial reste la nature du trouble
psychopathologique sous-jacent à la conduite alimentaire
• éléments cliniques pronostiques défavorables :
» présence de vomissements
» IMC faible
» désir d’être toujours plus mince
» caractère multi-impulsifs : association à d’autres
comportements dangereux
Traitement
•
privilégier suivi ambulatoire
•
hospitalisation rarement indiquée ( 5% des cas ) :
– limitée dans le temps et, est nécessaire si :
» complication somatique digestive
» état de mal boulimique
» problème métabolique
» effondrement dépressif avec risque suicidaire
» échec du traitement ambulatoire
•
attention souvent première demande se fait alors que apparition des
troubles est ancienne
• Evaluer :
– ancienneté du trouble
– conséquences somatiques et aspects symptomatiques
– pathologie psychiatrique associée
– niveau d’adaptation sociale passé et actuel
– manifestations impulsives et autres troubles du
comportement
– contexte familial
– récapitulatif des traitements antérieurs
– thérapies de groupe ou d’entraide, chimiothérapies antidépressives
– privilégier prises en charge bi ou multi-focales, mais
avec médecin référent :
» approche nutritionnelle
» thérapies cognitivo-comportementales
» psychothérapie de face à face et approche
corporelle
» travail sur image
Obésité
Plus de 20 % de la population souffre d’obésité
Par rapport à IMC ( Kg/m2 )
– Définition si supérieur à 30 = obésité
– Si inférieur à 30 , on parle de surpoids
Par rapport à la localisation
– Androïde ou gynoïde ou mixte
Par rapport aux ATCD familiaux ( mère obèse , habitudes alimentaires supra
normales, conditions financières et milieu socio-culturel , mais aussi le
symbolisme de l‘aliment : je te prouve que je t’aime en confectionnant un plat
que tu aimes , je te donne du plaisir , ou encore du plaisir … etc )
Par existence ou non d’une complication :
– Cardio-vasculaire
– Syndrome métabolique
– DSNID
– SAS
Modernité alimentaire
Simplification de la forme des repas
Disparition de la norme du repas ternaire
Alimentation hors repas ( snacking)
Offre de l’industrie agroalimentaire
Abondance et multiplicité de l’offre
« manque de temps »
Multiplication des évènements festifs :
– Familles recomposées
– Anniversaires à l’école
– Galettes des rois … etc
Mangeur solitaire
Fast food et plats préparés
Mode de vie :
– Petits-déjeuners tronqués
– Midi en extérieur allégés
Alimentation n’est pas une priorité
Alimentation et tradition
Alimentation et régions
Stigmatisation
Anormal ou déviant
Discrimination
Exclusion
Dépréciation de l’image
Altération de l’estime de soi
Affectations des trajectoires personnelles /professionnelles
Disqualification
DONC CERCLE VICIEUX :
–
–
–
–
–
Obésité
Stigmatisation et dévalorisation
TCA et perte de contrôle
Culpabilité ( et frustration/culpabilité )
Dépression … etc
Définir
Grignotage
– Prise répétées de petites quantités d’aliments
– En dehors des heures de repas
– Durant toute la journée
– Souvent appétance sélective d’un aliment préférentiel
– Explication souvent par l’absence, l’ennui, le stress
Fringale
– Sensation impérieuse de faim
– Comportement reste adapté
– Ingestion d’aliments préférés
Hyperphagie
– Surconsommation au cours du repas
– Le plus souvent avidité
– Surtout chez les hommes
– Entraîne souvent une obésité si le comportement s’installe dans la durée
– Notion souvent associé à convivialité et partage
Craving
– Nécessité impérieuse et compulsive de consommer une substance choisie
– Souvent contexte d’humeur dysphorique associé à des alternances d’anxiété et
d’ennui au cours de la journée
Définir un objectif , mais lequel ?
• poids ( quantitatif )
• durée dans le temps
• différence majeure sur la notion de poids but entre obésité médicale et
esthétique
• ou alors poids accessoire et analyser avant tout tolérance, vécu ,
faisabilité etc
• poids ou pourcentage de poids / poids initial
• problème du poids but fixé non obtenu synonyme d’échec
( quelque soit le poids perdu )
• que le poids et rien d’autre
• que la notion de restriction
• aucune notion de la nécessité d’équilibre et de répartition
alimentaire ( et ou organisation )
• désir de ne pas s’occuper des repas et de la gestion des repas
• se poser des interdits !!! en fait demande au thérapeute de fixer les
interdits
• argumenter toujours sur une annexe (et positionner l’alimentation au
2ème plan : argument hormonal , déficit activité physique , stress etc
( déni d’attribution )
1/Idées reçues sur les aliments
• Aliments préconisés à valeur positive
• Aliments interdits à valeur négative
2/ Idées reçues sur les différents traitements ou échecs des
traitements
- les premiers kilogrammes sont faciles et rapides à perdre et ensuite
normal que cela stagne !!!
- pourquoi un autre régime ? ( explique le temps de latence des fois
entre arrêt d’un traitement diététique et une nouvelle demande )
- échecs multiples impliquant une population « touche à tout » et
recherche de solution miracle (et mélange des différents informations )
- influence de l’entourage ( pas nécessairement valorisant , avec
toujours des comparaisons sur les diverses efficacités
QUANTITATIVES )
- impact des médias sur des références de minceur , de jeunisme et
de culture du corps
-problèmes des régimes printaniers orientés sur la notion de quantité
par mois et de durée dans le temps
- impact des médias sur les résultats de la chirurgie bariatrique
Carnet des tâches
Intérêt de l’enquête alimentaire ( individualité ):
– Analyse du patient :
• Volume et poids des aliments
• Auto-évaluation et auto-critique
– Analyse du thérapeute ( face à des évidences ? )
Intérêt de commenter cette analyse avec le patient
Analyse quantitative :
– Poids initial et final
– Valeur calorique journalière et globale
Analyse qualitative :
–
–
–
–
Répartition des repas dans la journée
Répartition de l’alimentation dans la semaine ( différentiels)
% en glucides
Carence de structure
Nécessité de :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
valorisation
empathie
affirmation de soi ( savoir dit non , vouloir dire non )
ré-information +++
éducation diététique ++
nécessité de réorienter la notion de plaisir ?
nécessité de relativiser la notion d’écarts « interdits » en écarts plaisirs ( et ses
conséquences ) : CULPABILITÉ mais aussi dans certains cas mauvaise foi (
ou déni )
intérêt de l’enquête alimentaire qui permet de définir une notion de quantité ,
qualité et répartition
appréciation très souvent fausse en cas de TCA, mais permet néanmoins une
visualisation des ce qui est repas et inter-repas
définir la vitesse des repas, le mode de prise des repas, l’existence ou non de
prises entre les repas
intérêt de commenter avec la patiente le vécu du relevé alimentaire
idées , impressions … etc
analyse fonction du poids initial et final
Et de définir
Plaisir et frustration
Double contrainte ?
Différence entre volonté et motivation
Résolution de problème :
– avantages et inconvénients
– choix : pour gagner accepter d’abord de perdre
QUIZZ
Pain = 250 cal
Biscottes = 350 à 380 cal
Petits pains suédois sans sucre = 520 à 550 cal
Céréales en moyenne = 340 à 450 cal
Céréales chocolatées en moyenne = 550 cal
Pomme = poire = 68 cal et 15 g de glucides
Melon = 24 cal et 5 g de glucides
Raisin = 77 cal et 17 g de glucides
Figues = 77 cal et 17 g de glucides
0% allégés natures moyenne = 60/70 cal
Nature simplex lait entier = 80/100 cal
Différence de composition
Augmentation du lactose
Entre 12 et 17 g de glucides par yaourt
Donc 3 unités = une demi baguette de pain ( satiété ? )
Chocolat Noir = 526 cal
Chocolat au lait = 550 cal
Chocolat Light = 531 cal
Chocolat V….. sans sucre pour diabétique = 592 cal
Jardins et cuisine du diable
Le plaisir des nourritures sacrilèges
Stewart Lee Allen
À mesure que les repas perdaient leur valeur sociale et
spirituelle, nous passions de moins en moins de temps à table
avec nos proches; nos habitudes alimentaires et notre
sociabilité s’en trouvèrent altérées, jusqu’à donner naissance à
la culture moderne au sein de laquelle tout est immédiat,
vulgaire, futile et jetable
Est ce que le plus grand plaisir de l’homme ne consiste-t-il pas à
enfreindre les règles ?
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