
10     Mai 2014 Bulletin Alliance Pastorale N°844
Technique
  Saisonnalité
Chez les ovins, l’activité sexuelle est 
périodique et ce de façon beaucoup 
plus marquée chez les femelles que 
chez  les  mâles.  C’est  le  photopé-
riodisme  (alternance  jour/nuit)  qui 
est  le  principal  facteur  de  variation. 
L’activité  sexuelle  est  maximale  en 
jours  décroissants,  c’est  à  dire  fin 
d’été  et  début  d’automne.  Mais  les 
races sont plus ou moins sensibles à 
la durée de l’éclairement en fonction 
du bassin d’origine : plus il est proche 
de  l’équateur  (jour  =  nuit),  moins  la 
saison sexuelle est marquée.
Les  méthodes  de  syn-
chronisation  des  cha-
leurs : 
comment ça marche ? 
Il  s’agit  en  fait  de  créer  un 
cycle  artificiel  proche  du 
cycle naturel.
  Les éponges
Ce  sont  des  dispositifs  intra-vagi-
naux  en  mousse  imprégnée  d’une 
hormone  qu’on  laisse  en  place  14 
jours.
La  phase  lutéale  est  simulée  par 
l’éponge  qui  libère de  la  flugestone, 
progestagène  qui  joue  le  même 
rôle  que  la  progestérone.  Le  retrait 
de  l’éponge  entraîne  la  chute  de 
la  concentration  de  flugestone  de 
même que dans les conditions natu-
relles  la  lyse  du  corps  jaune  pro-
voque  la  chute  de    la  concentration 
de progestérone.
 La PMSG
Il  s’agit  d’une gonadotropine  qui  sti-
mule  la  croissance  et  la  maturation 
des  follicules  ovariens  durant  les 
jours  précédant    des  chaleurs  et 
l’ovulation. 
Injectée  lors  du  retrait  de  l’éponge 
vaginale, la PMSG provoque :
- l’induction des chaleurs et de l’ovu-
lation  chez  les  femelles  en  repos 
sexuel (anoestrus), 
-  le  démarrage  d’une  phase  follicu-
laire,  l’apparition  des  chaleurs  et  le 
déclenchement  de  l’ovulation  chez 
les  femelles  cyclées  (en  activité 
sexuelle),
-  une  augmentation  de  la  prolificité 
en fonction du dosage choisi.
Ce  choix  se  fait  en  fonction  de  plu-
sieurs  critères  :  la race, la  prolificité 
naturelle,  la  saison,  le  statut  de  la 
brebis  (en  lactation  ou  tarie),  l’inter-
valle  mise  bas/pose  des  éponges, 
le  but  recherché,  les  résultats  anté-
rieurs de l’élevage .
    Les luttes ou l’IA
Les saillies doivent avoir lieu 48 h et 
60 h après l’injection de PMSG.
Il est déconseillé de choisir une lutte 
libre sans surveillance : les béliers se 
fatiguent plus vite et les résultats  de 
fertilité  sont  inférieurs  de 10  à  15  % 
par rapport à  une lutte contrôlée (on 
amène  les  brebis  au  bélier)  ou  une 
lutte par petit lot (5 à 6 femelles avec 
un bélier et retrait des brebis au fur et 
à mesure des sailles).
L’insémination artificielle se fera envi-
ron  55  h  après  l’injection  de  PMSG. 
On peut ou non introduire les béliers 
par la suite.
Christelle Dubois Frapsauce
Dr vétérinaire
INTÉRÊT DE CES MÉTHODES
  Organisation du travail
Choix  des  périodes  d’agnelages,   sur un  délai court  (8 jours) 
pour une meilleure  surveillance et une meilleure organisation 
des différentes tâches à réaliser sur l’exploitation ou des diffé-
rents ateliers.
  L’insémination artificielle
Pour bénéficier de l’amélioration génétique du troupeau  (qua-
lités  maternelles,  production  laitière,  prolificité...)  et  sortir  des 
produits mieux conformés.
  La reproduction en contre-saison
Permet de s’affranchir en partie de la saisonnalité de l’activité 
sexuelle de certaines races et d’étaler la production d’agneaux 
sur une plus longue période.
Les méthodes de synchronisation des chaleurs sont 
des  outils  qui  doivent  permettre  d’améliorer  la  pro-
ductivité  numérique  du  troupeau  sous  réserve  de 
bien  préparer  brebis  et  béliers  et  de  bien  respecter 
les protocoles ! ! !