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Mai 2014 Bulletin Alliance Pastorale N°844
La gestion de la repro-
duction des troupeaux
ovins, qu’ils soient des-
tinés à produire du lait
ou de la viande, est
essentielle pour obtenir
une bonne productivité.
En plus des luttes natu-
relles, la synchronisa-
tion des chaleurs est
un outil supplémentaire
pour améliorer les résul-
tats de l’exploitation.
Cycle sexuel des bre-
bis et saisonnalité de la
reproduction
Cycle de la brebis
En saison sexuelle, les cycles sont
réguliers et se manifestent tous les
17 jours environ (15 à 18).
Ce cycle est contrôlé par trois caté-
gories d’hormones : la LH et la
FSH sécrétées par l’axe hypotha-
lamo-hypophysaire (croissance et
maturation des follicules ovariens),
les oestrogènes libérés par l’ovaire
(maturation des follicules et cha-
leurs) et la progestérone nécessaire
au maintien de la gestation.
Ovins
Après l’ovulation, le follicule se trans-
forme en corps jaune. Il sécrète de
la progestérone qui empêche alors
toute nouvelle ovulation.
Si la femelle est en gestation au bout
des 14 jours de la phase lutéale,
le corps jaune cyclique devient un
corps jaune de gestation.
Si la femelle n’est pas en gestation
au bout de ces 14 jours, le corps
jaune dégénère et il se produit une
chute brutale de la concentration de
progestérone dans le sang. Un nou-
veau cycle peut alors commencer.
Synchronisation des chaleurs :
Pourquoi,
comment ?
Exemple
chez la brebis
Technique
17 jours 17 jours 17 jours
Phase
folliculaire Phase lutéale Phase
folliculaire Phase lutéale Phase
folliculaire Phase lutéale
3 jours 14 jours 3 jours 14 jours 3 jours 14 jours
La phase folliculaire se termine par l’apparition des chaleurs puis l’ovulation.
La phase lutéale prépare l’utérus à l’implantation de l’embryon.
10 Mai 2014 Bulletin Alliance Pastorale N°844
Ovins
Technique
Saisonnalité
Chez les ovins, l’activité sexuelle est
périodique et ce de façon beaucoup
plus marquée chez les femelles que
chez les mâles. C’est le photopé-
riodisme (alternance jour/nuit) qui
est le principal facteur de variation.
L’activité sexuelle est maximale en
jours décroissants, c’est à dire fin
d’été et début d’automne. Mais les
races sont plus ou moins sensibles à
la durée de l’éclairement en fonction
du bassin d’origine : plus il est proche
de l’équateur (jour = nuit), moins la
saison sexuelle est marquée.
Les méthodes de syn-
chronisation des cha-
leurs :
comment ça marche ?
Il s’agit en fait de créer un
cycle artificiel proche du
cycle naturel.
Les éponges
Ce sont des dispositifs intra-vagi-
naux en mousse imprégnée d’une
hormone qu’on laisse en place 14
jours.
La phase lutéale est simulée par
l’éponge qui libère de la flugestone,
progestane qui joue le même
rôle que la progestérone. Le retrait
de l’éponge entraîne la chute de
la concentration de flugestone de
même que dans les conditions natu-
relles la lyse du corps jaune pro-
voque la chute de la concentration
de progestérone.
La PMSG
Il s’agit d’une gonadotropine qui sti-
mule la croissance et la maturation
des follicules ovariens durant les
jours précédant des chaleurs et
l’ovulation.
Injectée lors du retrait de l’éponge
vaginale, la PMSG provoque :
- l’induction des chaleurs et de l’ovu-
lation chez les femelles en repos
sexuel (anoestrus),
- le démarrage d’une phase follicu-
laire, l’apparition des chaleurs et le
déclenchement de l’ovulation chez
les femelles cyclées (en activité
sexuelle),
- une augmentation de la prolificité
en fonction du dosage choisi.
Ce choix se fait en fonction de plu-
sieurs critères : la race, la prolificité
naturelle, la saison, le statut de la
brebis (en lactation ou tarie), l’inter-
valle mise bas/pose des éponges,
le but recherché, les résultats anté-
rieurs de l’élevage .
Les luttes ou l’IA
Les saillies doivent avoir lieu 48 h et
60 h après l’injection de PMSG.
Il est déconseillé de choisir une lutte
libre sans surveillance : les béliers se
fatiguent plus vite et les résultats de
fertilité sont inférieurs de 10 à 15 %
par rapport à une lutte contrôlée (on
amène les brebis au bélier) ou une
lutte par petit lot (5 à 6 femelles avec
un bélier et retrait des brebis au fur et
à mesure des sailles).
L’insémination artificielle se fera envi-
ron 55 h après l’injection de PMSG.
On peut ou non introduire les béliers
par la suite.
Christelle Dubois Frapsauce
Dr vétérinaire
INTÉRÊT DE CES MÉTHODES
Organisation du travail
Choix des périodes d’agnelages, sur un délai court (8 jours)
pour une meilleure surveillance et une meilleure organisation
des différentes tâches à réaliser sur l’exploitation ou des diffé-
rents ateliers.
L’insémination artificielle
Pour bénéficier de l’amélioration génétique du troupeau (qua-
lités maternelles, production laitière, prolificité...) et sortir des
produits mieux conformés.
La reproduction en contre-saison
Permet de s’affranchir en partie de la saisonnalité de l’activité
sexuelle de certaines races et d’étaler la production d’agneaux
sur une plus longue période.
Les méthodes de synchronisation des chaleurs sont
des outils qui doivent permettre d’améliorer la pro-
ductivité numérique du troupeau sous réserve de
bien préparer brebis et béliers et de bien respecter
les protocoles ! ! !
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