Pathologie urétérale intrinsèque et extrinsèque Samuel Merran * Mustapha Yaker ** Frédéric Préaux * Olivier Hélénon * * Paris * * Alger Uro scanner Technique : Lors de l’installation du patient, injection intra veineuse d’une ampoule de Furosémide ® réalisation de l’examen puis reconstruction coronale en MIP de la série tardive. En cas d’obstruction importante, réaliser des coupes tardives éventuellement en pro cubitus. PAHOLOGIES INTRINSEQUES • Malformation : mégauretère • Lithiase urétérale – Cas particulier Indinavir® • Tumeurs urétérales : - Carcinomes à cellules transitionnelles - Polype fibro épithélial bénin - Lymphome - Tumeur sur moignon urétéral • Pathologies infectieuses : - Urétérite - Urétérite kystique - Tuberculose Mégauretère responsable d’une dilatation des cavités rénales Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 PAHOLOGIES INTRINSEQUES • Lithiase urétérale : - Cause la plus fréquente d’hématurie (l’hématurie microscopique est constante). - Technique : Spirale sans injection avec reconstructions chevauchées. Reconstructions frontales. - Analyse : Signes directs et indirects. - Efficacité : D = 95% Se 95% Sp = 93% Toutes les lithiases urinaires qu’elle qu ’en soit la nature chimique sont denses en TDM qu’elles soient ou non calcifiées sauf les lithiases secondaires au traitement par l’Indinavir® Signe direct : visualisation de la lithiase urétérale Signe direct : visualisation de la lithiase urétérale • Signe direct : Hyperdensité spontanée quelle que soit la nature chimique du calcul SAUF calcul d’Indinavir (tri thérapie du SIDA) • Calcul hyperdense: Se 95% / Sp 97% Signe direct : signe de l’anneau • Signe direct : Signe de l’anneau ‘rim sign’ • Se 77 % / Sp 92 % Signe direct : signe de l’anneau Lithiase du bas uretère gauche visualisée sur une reconstruction oblique à partir de coupes axiales sans injection de contraste Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 Lithiase de l’ uretère gauche sous pyèlique visualisée sur une reconstruction oblique à partir de coupes axiales sans injection de contraste Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 A B A : Lithiase urétérale droite avec dilatation du bassinet en amont. B : Lithiase urétérale gauche avec urétéro-hydronéphrose sus jacente Lithiase urétérale gauche avec urétéro-hydronéphrose sus jacente Lithiase urétérale gauche avec dilatation urétérale sus jacente Lithiase des voies urinaires • Signes indirects : Syndrome obstructif - caliciel (A) - urétéral (B) Infiltration péri rénale (C) A B C • Lithiase de la voie excrétrice et MIP * * Van Beers et coll. AJR. Nov 2001 Problèmes diagnostiques en TDM • Phlébolithes et calcifications vasculaires - Signe de la queue de comète - Trajet vasculaire • Tableau de CN sans lithiase visible - Lithiase évacuée - Autre cause au tableau clinique Lithiase pelvienne versus phlébolithe en TDM Lithiase • « Rim sign » œdème de la paroi urétérale 72% des cas. • Densité moyenne : 305 UH (221-530 UH) • Densité > 311 UH (plébolithe 0,03 %) • • • • Phlébolithe Signe de la comète (21 %) Densité < 278 UH Centre clair 9 % Profil de densité bifide 21 % Lithiase Phlébolithe Cas particulier (1) • Colique néphrétique fébrile (PNA sur obstacle) = urgence urologique - Antibiothérapie dans l’heure - Drainage en urgence - Risque de décès par choc septique • Colique néphrétique anurique Cas particulier (2) • Colique néphrétique gravidique - Stase urétérale physiologique de la grossesse - Incidence de CN augmentée - Imagerie : Echo IRM Cas particulier (3) • Lithiase secondaire à un traitement par Indinavir® A B A: Dilatation du bassinet gauche B: Dilatation de l’uretère gauche C C : Pas de lithiase dense du bas uretère gauche A A: Dilatation du bassinet gauche et asymétrie de perfusion B B: Dilatation de l’uretère gauche C C : Pas de prise de contraste tissulaire au niveau de l’obstacle urétéral : calcul « mou » secondaire à un traitement par Indinavir® Cas particulier (4) • Caillots dans la voie excrétrice Saignement aigu • Rupture tumoral ou saignement intra tumoral (cancer ou AML) • Hématome sous capsulaire Caillots dans les cavités rénales et l’uretère gauche secondaire à une tumeur rénale PAHOLOGIES INTRINSEQUES • Tumeurs urétérales : - carcinome à cellules transitionnelles • Lymphome urétéral • Polype fibro épithélial • Tumeur sur moignon urétéral A B A : Dilatation du bassinet B : Dilatation de l’uretère lombaire en amont…. … d’une tumeur urétérale C. C Reconstructions frontale et sagittale en mode MIP : tumeur de l’uretère lombaire gauche. Reconstructions frontale et sagittale en mode MIP : tumeur de l’uretère lombaire gauche sous pyèlique. Tumeur du bas uretère gauche IRM : dilatation de l’uretère gauche ( ) en amont d’une zone tissulaire ( ) Tumeur du bas uretère gauche IRM MIP : Lacune de la portion terminale de l’uretère ( ) Tumeur urétérale gauche : A : UIV Dilatation des voies excrétrices en amont d’une lacune urétérale B : Coupe TDM sans injection à hauteur de la tumeur, le contenu urétéral est tissulaire. C : Coupe TDM au temps artériel, la tumeur se rehausse. D Coupe TDM tardive, la tumeur est moulée par le produit de contraste Tumeur urétérale droite A : UIV Dilatation des voies excrétrices en amont d’un rétrécissement urétéral B et C : Coupes TDM montant l’obstacle tissulaire infiltrant la paroi urétérale Tumeur urétérale gauche : Lacune de la portion initiale de l’uretère cernée par le produit de contraste. Il n’existe pas de distension en amont. Noter que cette lacune n’était visible qu’en fenêtre large. A Tumeur urétérale gauche : Lacune de la portion terminale de l’uretère cernée par le produit de contraste. Il n’existe pas de distension en amont. Noter que cette lacune n’était visible qu’en fenêtre large. B Tumeur urétérale droite Épaississement de la paroi urétérale avec une lumière normalement perméable. a Tumeur de la portion terminale de l’uretère gauche : A : dilatation de l’uretère gauche en amont …. b B :….d’un obstacle tissulaire intra luminal. Polype fibro épithélial B A Polype fibro épithélial : A : lacune tubulaire du bas uretère droit B : Echographie trans rectale ( ) C : pièce opératoire C Polype fibro-épithélial T2 T1 + Gado + MIP Polype fibro-épithélial Obstruction des voies urinaires droites…. Lymphome urétéral Uretère dilaté Paroi urétérale épaissie Lymphome urétéral Lymphome urétéral et rénal Lymphome rénal et urétéral Masse rétropéritonéale droite chez un patient aux antécédents de néphrectomie droite. La biopsie guidée sous scanner à fait le diagnostic de tumeur urothéliale sur moignon urétéral PAHOLOGIES INTRINSEQUES • Endométriose urétérale Endométriose urétérale Endométriose urétérale PAHOLOGIES INTRINSEQUES • Pathologie infectieuse : - urétérite kystique Urétérite kystique : UIV : Multiples lacunes de l’uretère gauche Urétérite kystique : UIV : Multiples lacunes de l’uretère gauche A C B Urétérite (A) et pyélite (B) dans le cadre d’une pyélonéphrite aiguë (C) (prise de contraste des paroi de l’uretère et du bassinet) 06/07 12/07 Syndrome obstructif rénal gauche mise en place d’une sonde 02/09 Retour à la normale après traitement antibiotique et ablation de la sonde JJ Urétérite avec épaissisement des parois urétérales et persistance d’une lumière urétérale perméable Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 Destruction rénale gauche par une atteinte tuberculeuse urétérale et vésicale Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 PAHOLOGIES EXTRINSEQUES • Compression vasculaire - artérielle - veineuse - uretère rétro cave • Fibrose et carcinose rétropéritonéales • Adénopathies • Tumeurs rétro et sous péritonéales - tumeurs et pseudo tumeurs digestives - tumeurs de vessie - tumeurs d’origine génitale • Sténoses post thérapeutiques : - post opératoire - post radio thérapie Compressions vasculaires • • • • Artérielle Veineuse Syndrome de jonction Uretère rétro cave Compression de la jonction pyèlo urétérale par une boucle de l’artère rénale gauche Syndrome de jonction pyélo - urétérale Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 Compression urétérale par des varices péri urétérales Uretère droit rétro cave Uretère droit rétro cave Compression de l’uretère gauche par une dilatation de la veine ovarienne Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 Compression urétérale après mise en place d’une prothèse aorto - fémorale Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 FIBROSE RETROPERITONEALE • Première description : 1905 J Albarran : - Rétention rénale par périurétérite. Libération externe de l ’uretère. Assoc Fr Urol 1905 ; 9 : 511 • Première publication anglo-saxonne : 1948 JK Ormond : - Bilateral ureteral obstruction due to enveloppement and compression by an inflammatory process. J Urol 1948 ; 59 : 1072-1079 Bifurcation aortique Convergence iliaque VCI Fibrose Ao La progression de la FRP se fait également latéralement..... ... et peut englober les uretères et être responsable d ’une urétérohydronéphrose uni ou bilatérale L’un ou les deux uretères peuvent être atteints à n ’importe quel niveau. Le plus souvent au tiers moyen. A Fibrose rétropéritonéale : dilatation des cavités rénales gauche (A) Le niveau de l’obstacle se situe à la partie moyenne de l’uretère lombaire. La nature de l’obstacle est une plaque de fibrose péri aortique (B) B Extension péri vasculaire de la fibrose rétropéritonéale Plaque de fibrose Les uretères fibrose. péri aortique et péri iliaque sont « attirés » par la plaque de FIBROSE RETROPERITONEALE • ANATOMIE PATHOLOGIQUE : MACROSCOPIE - Plaque fibreuse gris-blanc, dense débutant à la hauteur de la bifurcation aortique, près du promontoire. - La progression se fait le long des axes vasculaires dans les deux sens : aorte et veine cave vers le haut, vaisseaux iliaques vers le bas. ANATOMIE PATHOLOGIQUE MICROSCOPIE • Deux composantes : * Inflammation récente * Cicatrices d ’inflammations anciennes Processus progressif évoluant par poussées ANATOMIE PATHOLOGIQUE MICROSCOPIE FRP péride fibroblastes et de • Au stade initial: Réseau Ce caractère hypervasularisé rend compte de la prise de contraste lors des examens d ’imagerie lors des poussées évolutives. • Au stade tardif : A ce stade il n ’y a pas de prise de contraste lors des examens d ’imagerie (TDM, IRM). anévrismale collagène contenant des lymphocytes, des cellules prenant le plasmatiques et des macrophages. Tissu très vascularisé contraste contenant de nombreux vaisseaux de petite taille. FRP péri anévrismale sans prise avasculaire et Tissu cicatriciel, de relativement acellulaire avec des calcifications incluses dans du collagène. contraste ETIOLOGIES DE LA FRP • • • • Fibrose idiopathique Les anévrismes de l ’aorte abdominale Dérivés de l ’ergot de seigle (methysergide) Facteurs pouvant entraîner une FRP : - Hémorragie, extravasation urinaire, irradiation, chirurgie, Crohn, appendicite, diverticulite, tuberculose, histoplasmose, syphilis, actinomycose. • 4 pathologies sont classiquement associées à la FRP : - Pseudo tumeur fibreuse de l ’orbite, thyroïdite de Riedel, cholangite sclérosante et fibrose médiastinale. La Fibrose idiopathique • La localisation initiale est péri aortique, là où les lésions athéromateuses sont les plus marquées. • Au plan histologique, il existe des anomalies de la média et de l ’adventice. L ’atteinte inflammatoire de la paroi aortique est plus sévère que dans une artère athéromateuse. FRP idiopathique péri vasculaire Les lésions de fibrose L ’aorte est de calibre normal débutent au niveau de la zone de l ’aorte la plus atteinte par l’athérome La Fibrose péri anévrismale • De 5 à 23% des AAA sont associés à une FRP. • Pas de différence morphologique ou anatomapathologique entre la FRP idiopatique et la FRP péri anévrismale. • La seule différence est la présence d ’un AAA. AA Anévrisme de l ’aorte (AA) et fibrose péri anévrismale Anévrisme de l ’aorte dont la paroi est calcifiée et fibrose péri anévrismale Coupe après injection sur laquelle on visualise la lumière perméable de l ’aorte et la prise de contraste au niveau de la fibrose FRP péri anévrismale Anévrisme de l ’aorte abdominale avec fibrose péri anévrismale La plaque de fibrose s’étend vers le haut jusqu’aux pédicules rénaux Noter l’absence de prise de contraste au niveau de la plaque de fibrose La Fibrose secondaire aux dérivés de l ’ergot de seigle • Décrite en 64 par Graham, secondaire à l ’utilisation du methysergide • La bromocriptine et d’autres dérivés de l’ergot de seigle ont été également incriminés. • Cœur, poumons, plèvre, gros vaisseaux et tube digestif peuvent être le siège d’une fibrose post methysergide. • Le mécanisme est mal connu : augmentation du taux endogène de sérotonine, réaction d ’hypersensibilité ou autoimmune au dérivé de l ’ergot de seigle. Graham JR : Methysergide for the prevention of headaches. Experience in 500 patients over 3 years. N Engl J Med 1964 ; 270 : 67-72 La Fibrose maligne ou carcinose rétropéritonéale • C ’est une entité rare. Réaction proliférative desmoblastique à la présence de cellules malignes dans le rétropéritoine. • Distincte des adénopathies qui classiquement refoulent les uretères latéralement. • Secondaire à : LMNH, MdH, certains sarcomes, carcinoïde et de nombreux carcinomes : sein, poumon, estomac, côlon, rein, vessie, prostate et col utérin • Très mauvais pronostic Masse tissulaire péri aortique due à une carcinose rétropéritonéale secondaire à un cancer prostatique simulant une FPR idiopathique FRP - CLINIQUE • Rare : 1/200 000 • Sexe ratio : 2 à 3 hommes pour 1 femme • FRP secondaire aux dérivés de l’ergot de seigle : 2F pour 1 H • Pic de fréquence : 5 et 6 èmes décades ; rare avant 20 ans et après 70 ans. • La clinique est pauvre et non spécifique : - douleurs sourdes des régions lombaires ou des flancs, mal définies et difficiles à localiser - perte de poids, anorexie, nausées et vomissements - oligurie et anurie aux stades tardifs TDM UIV montrant une attraction des uretères vers la ligne médiane Coupes TDM étagées montrant la plaque de fibrose péri vasculaire Sonde JJ et plaque de fibrose idiopatique Fibrose rétropéritonéale idopathique restant hypodense après injection témoignant de son caractère « cicatriciel » ... ...Fibrose rétropéritonéale idopathique restant hypodense après injection témoignant de son caractère « cicatriciel » IRM T1 Masse tissulaire en hyposignal cernant les vaisseaux du rétropéritoine T2 Masse tissulaire de signal intermédiaire traduisant à la fois une inflammation récente et une fibrose Notez la faible composante rétro-vasculaire de cette plaque de fibrose Amylose rétropéritonéale Masse tissulaire englobant l ’aorte épaississement des fascia péri rénaux Glynn TP et al. Amyloidosis : Diffuse involvement of the retroperitoneum Radiology 1989 ; 170 : 726 Tumeurs extra urinaires envahissant l’uretère • • • • Sigmoïdite diverticulaire Tumeurs digestives Tumeurs génitales Pathologie vertébrale Sigmoïdite diverticulaire Sigmoïdite diverticulaire Sigmoïdite diverticulaire Sigmoïdite diverticulaire Adénocarcinome du sigmoïde ? Adénocarcinome du sigmoïde A B Compression urétérale par une anse grêle atteinte par une maladie de Crohn : urinoscanner sans (A) et avec injection (B) Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 A B Compression urétérale par un cancer du col utérin : urinoscanner sans (A) et avec injection (B) Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 Métastase osseuse vertébrale avec coulée tumorale pré vertébrale englobant l ’uretère droit (cancer du sein). Métastase osseuse vertébrale avec coulée tumorale pré vertébrale englobant les uretères Les uretères dilatés sont visibles de part et d ’autre de l ’aorte opacifiée Adénopathies rétropéritonéales • Lymphome • Adénopathies métastatiques ADP responsables d’une obstruction rénale gauche : temps artériel ADP responsables d’une obstruction rénale gauche : temps tardif Patient suivi pour une tumeur de vessie. Adénopathie iliaque droite. Biopsie per cutanée : métastase de la lésion vésicale Obstructions post thérapeutiques • Post opératoire • Post radiothérapie A B C D Fibrose post-opératoire : A : petite lésion tissulaire ( ) qui prend progressivement le contraste au temps artériel (B) portal (C) et tardif (D) Fibrose post – opératoire Reconstruction MIP après injection de Gadolinium et acquisition tardive. Dilatation urétéro-pyélocalicielle en amont d’un obstacle non visualisé sur cette reconstruction. Lésion urétérale post hystérectomie Mustapha Yaker : l’urino-scanner JFR 2010 Conclusion • Le scanner permet le diagnostic d’une atteinte urétérale en définissant dans la grande majorité des cas le niveau de l’atteinte urétérale et sa nature intrinsèque ou extrinsèque