IRM Pratique - 2ème édition
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CHAPITRE
2
Genou
OBJECTIFS
L'indication principale est la recherche de lésions méniscoligamen-
taires mais la diversité des prescripteurs fait que l'on peut rencontrer
toute sorte de pathologie ostéoarticulaire allant de la lésion méniscale
à la tumeur osseuse en passant par les pathologies rhumatismales et
dégénératives.
TECHNIQUE
Antenne genou
Plan de coupe et pondération : sagittales T1, sagittales, frontales et
axiales T2 en densité de proton (TE autour de 30 ms) et saturation du
signal de la graisse.
20 Genou
POINTS D'INTERPRÉTATION
1. Ménisques
Les anomalies méniscales morphologiques et de signal peuvent être clas-
sées en :
n anomalies dégénératives ;
n fissure que l'on décrit en horizontale, verticale, radiaire, oblique ou
complexe ;
n lésion méniscale déplacée : lésion en anse de seau et variantes, copeau
ou languette ;
n autres : ménisque kystique, ménisque discoïde.
2. Ligaments croisés
Ligament croisé antérolatéral (LCA) et ligament croisé postéromédial (LCP).
On recherche des signes directs (épaississement, hypersignal ou absence
de croisé dans les ruptures anciennes) et indirects de lésion des ligaments
croisés.
En cas d'antécédent de ligamentoplastie, on étudie la morphologie et le
signal de la plastie, la position du tunnel tibial et on recherche des signes
d'arthrofibrose.
Une amputation méniscale peut être secondaire à une méniscectomie
partielle.
Ne pas oublier d'analyser les coupes transversales.
En cas d'antécédent de méniscectomie, on étudie le moignon ménis-
cal restant à la recherche d'une récidive de lésion méniscale et on
recherche un fragment méniscal déplacé.
On peut observer des images linéaires intraméniscales en hypersignal
atteignant la surface articulaire dans la chondrocalcinose articulaire (voir
radiographies simples), dans les ménisques opérés (images périphériques
cicatricielles, zone de suture méniscale, voir IRM préopératoire) ou corres-
pondant à une fissure périphérique verticale cicatricielle. Les images cica-
tricielles ne sont pas en hypersignal T2 liquidien.
POINTS D'INTERPRÉTATION 21
3. Plans « capsuloligamentaires » collatéraux
Ligament tibial collatéral (LTC), ligament fibulaire collatéral (LFC), tendon du
biceps femoris, tendon poplité, bandelette iliotibiale, tendons de la patte
d'oie (couturier, demi-tendineux et droit interne) et demi-membraneux.
4. Lésions osseuses ou ostéochondrales
Lésions osseuses contusives post-traumatiques sans trait de fracture, vraie
fracture non déplacée, fracture avec enfoncement articulaire (plateaux
tibiaux), fracture ostéochondrale de type ostéochondrite disséquante,
« ostéonécrose spontanée » du condyle fémoral médial, fissure osseuse
sous-chondrale (condyle fémoral médial, plateau tibial médial), algodystro-
phie, infarctus métaphyso-épiphysaire (traitement corticoïde au long cours),
tumeur osseuse.
Tumeur osseuse : il faut être très vigilant lorsque l'on croit déceler une
contusion osseuse :
celle-ci doit s'intégrer dans un contexte traumatique et peut être isolée,
en cas de traumatisme direct, mais s'associe généralement à des lésions
méniscoligamentaires ;
en T1, une contusion osseuse ne présente jamais un hyposignal homo-
gène et ses limites sont mal définies ; on voit souvent une petite ligne
d'impaction trabéculaire au sein de l'œdème contusif en T1 ou en T2 ;
la corticale osseuse n'est jamais détruite sauf à l'extrémité d'une ligne
de fracture ; en cas de doute, on peut s'aider d'une séquence T1 avec
injection de gadolinium et on doit demander un scanner centré.
En cas d'immobilisation par attelle ou dans les suites d'une interven-
tion chirurgicale, on observe fréquemment un aspect moucheté diffus de
la moelle osseuse en hypersignal T2 et hyposignal T1.
Ne pas oublier d'analyser les coupes transversales.
Lorsque l'on décrit une lésion ostéochondrale, il faut rechercher un
corps étranger intra-articulaire soit chondral pur (même signal que le car-
tilage articulaire), soit ostéochondral ou ossifié (entouré d'une couronne
en asignal).
22 Genou
5. Cartilage articulaire fémorotibial
Nombre, taille, profondeur des lésions cartilagineuses.
6. Appareil extenseur
Anomalies morphologiques rotulienne et trochléenne, cartilage articulaire :
nombre, taille, profondeur des lésions cartilagineuses, tendon rotulien : à
la pointe de la rotule ou à l'insertion tibiale ; tendon quadricipital, ailerons
rotuliens.
7. Épanchement articulaire, bourse de glissement,
récessus poplité
8. Synoviale articulaire
9. Muscles et axe vasculaire poplité
Chez les jeunes on observe souvent des résidus de moelle hémato-
poïétique au niveau diaphysométaphysaire et parfois épiphysaire qui
donnent un aspect d'infiltration médullaire en hyposignal T1 et hypersignal
T2. Ces îlots médullaires ont toujours un signal T1 supérieur à celui des
muscles. En cas de doute on peut faire une séquence T1 sur le membre
controlatéral car ces îlots sont bilatéraux.
Ne pas passer à côté d'une lésion tumorale : le problème se pose sur-
tout avec un hématome post-traumatique ; il peut avoir un signal hétéro-
gène, prendre le contraste en périphérie, se calcifier. Il y a en général une
histoire clinique cohérente. Au moindre doute il faut demander un exa-
men de contrôle.
Bien que le diagnostic de phlébite ne relève pas de l'IRM, celle-ci
s'observe sous la forme d'une infiltration œdémateuse musculaire le
long de l'axe veineux poplité avec visualisation de la thrombose
veineuse.
POINTS D'INTERPRÉTATION 23
10. Articulation péronéotibiale supérieure
Amputation méniscale.
Un ménisque normal est visible sur au
moins deux coupes sagittales périphériques
(de 4 ou 5 mm d'épaisseur) sous la forme
d'une corne antérieure et d'une corne
postérieure réunies par un segment moyen.
En cas de déplacement d'un fragment
méniscal à partir du bord libre du ménisque,
on observe une disparition de la continuité
entre le segment antérieur et le segment
postérieur sur les deux premières coupes
sagittales périphériques méniscales. Ceci
aboutit à un aspect anormalement court
d'un segment méniscal (en particulier du
segment postérieur du ménisque médial). Dans ce cas, il faut rechercher un fragment
méniscal déplacé.
Bursite simple.
Collection liquidienne (hyposignal T1,
hypersignal T2, homogène, liquidien) dont
les limites correspondent à une bourse
séreuse anatomique de volume supérieur à
la normale. Si une injection de gadolinium
est pratiquée, la paroi de la bourse séreuse
prend le contraste de façon homogène,
sans épaississement focalisé et sans image
nodulaire.
Au genou, les localisations habituelles sont
la patte d'oie, le demi-membraneux, les
bourses prépatellaires et infrapatellaires,
le récessus poplité, la bourse du ligament tibial collatéral. Sur l'image présentée,
on observe une bursite du ligament fibulaire collatéral.
Le patient peut avoir un antécédent de méniscectomie partielle et
une lésion méniscale déplacée.
En cas d'antécédent de méniscectomie partielle, on observe une
amputation méniscale.
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