
traduisant soit une urétérite sténosante, soit une obstruction
temporaire des voies urinaires par un calcul, des débris
de caséum ou un caillot. Des signes génitaux (épididymite,
fistule scrotale) ou des signes généraux (fièvre, hypertension
artérielle) sont plus rarement révélateurs de la maladie.
L'association de signes urinaires et génitaux est très
évocatrice de la TUG.
L’examen clinique est le plus souvent normal [7].
IMAGERIE
Urographie intraveineuse
L'arbre urinaire sans préparation [1, 4, 10] constitue le
premier temps d'une urographie intraveineuse. Il est
normal dans 78% des cas. Il permet de montrer :
•Des anomalies morphologiques: petit ou plus rarement
gros rein, irrégularités des contours rénaux, parfois pôle
atrophié.
•Des calcifications qui sont présentes entre 10 et 40%
des cas. Elles peuvent être intra parenchymateuses, peu
denses, amorphes, de contours flous intéressant une
partie ou la totalité du rein réalisant le classique «rein
mastic», ou très denses se présentant comme un piqueté
ou comme des opacités nodulaires. Ces calcifications
peuvent intéresser la paroi de la voie excrétrice, elles
sont curvilignes, arciformes soulignant les contours du
bassinet ou des parois urétérales.
•Des lithiases de la voie excrétrice fréquemment associées
à la TUG.
•Autres signes de la maladie tuberculeuse: calcifications
prostatiques, vésiculaires, déférentielles, surrénaliennes,
hépatiques, spléniques, ganglionnaires, basithoraciques
ou encore mal de Pott ou coxite.
L'urographie intraveineuse (UIV) reste l'examen de
référence [2, 4, 7]. Elle précise l'extension et la sévérité
des lésions, apprécie l'efficacité du traitement et objective
les complications. Elle peut être normale dans 10% des
cas. Elle nécessite une technique rigoureuse avec une
surveillance tout le long de l'examen. L'UIV met en
évidence :
•Une néphrographie retardée en cas d'obstacle ou
d'intensité diminuée en fonction de la quantité de
parenchyme rénal détruit. Elle peut être inhomogène,
avec images lacunaires pouvant correspondre à un
calice dilaté en amont d'une tige sténosée ou à une
caverne parenchymateuse. La mutité rénale correspond
soit à la destruction complète du rein soit à l'obstruction
de la voie excrétrice par un obstacle de nature
tuberculeuse ou lithiasique.
•Des anomalies morphologiques à type de petit rein, de
gros rein ou d'un syndrome tumoral rénal en rapport
avec un tuberculome qui est habituellement non visible
à l'UIV en raison de son petit volume.
•Des images d’addition correspondant à des érosions
papillaires mais le diagnostic est rarement porté à ce
stade. C'est en effet le premier signe de l'atteinte des
voies excrétrices, elle correspond à l'extension des
lésions parenchymateuses à la papille, et se traduit alors
par la perte de la régularité du fond caliciel, et l'aspect
mité de celui-ci. Sa mise en évidence est difficile
nécessitant un bon remplissage des calices. Elle est
mieux appréciée quand le calice est vu de profil.
La Caverne tuberculeuse correspond à la forme ulcéro-
caséeuse. C'est une image d'addition de taille, de forme
et de répartitions variables, de contours irréguliers et
festonnés qui se projette en dehors de la ligne de Hodson
en regard du fond caliciel. Son remplissage est plus lent
que celui de la voie excrétrice saine. Elle est reliée à
un calice par un fin pertuis. La caverne
parenchymatocalicielle se traduit par une image de
calice à fond convexe, à bords irréguliers et flous. Elle
peut être secondaire à l'évolution d'une caverne
parenchymateuse, largement ouverte dans la voie
excrétrice.
•Des anomalies pyélo-calicielles constantes. Elles
associent plusieurs formes: la sténose dont la mise en
évidence précoce est un élément fondamental du
diagnostic. Elle peut être régulière ou irrégulière,
annulaire ou segmentaire, unique ou multiple. Elle peut
être calicielle responsable d'une dilatation des petits
calices décrits sous forme « d'image en marguerite ».
Quand la sténose intéresse le bassinet, ce dernier peut
être réduit à un conduit court et mince donnant
l'impression d'une communication directe entre les
calices et l'uretère (fig. 1). S'il existe une dilatation des
calices et de l'uretère, on peut obtenir la classique triade
très évocatrice, cavités dilatées, bassinet absent, uretère
dilaté.
La convergence se manifeste par une attraction des
calices et du bassinet vers une sténose calicielle
supérieure responsable ainsi de leur angulation (fig. 2).
Cette convergence est pathognomonique de la TUG et
traduit une fibrose. Le stade ultime de la sténose
correspond à l'exclusion des tiges calicielles réalisant
une image d'amputation à limites régulières très
caractéristique de l'affection (fig. 3).
•Des anomalies urétérales: correspondent au début à
l'urétérite tuberculeuse qui se manifeste par des parois
floues, de fines ulcérations, une hypotonie avec perte
du péristaltisme responsable d'un uretère trop bien
visible en permanence. Plus tard, une fibrose urétérale
s'installe et se traduit par les sténoses urétérales qui
peuvent être régulières annulaires ou au contraire
multiples et étagées (fig. 4). La succession de segments
rétrécis et dilatés donne un aspect moniliforme. Tous
les segments urétéraux peuvent être intéressés cependant
le siège des sténose est 8 fois sur 10 à la jonction urétéro-
vésicale, 2 fois sur 10 à la jonction pyélo-urétérale [2].
•Des anomalies vésicales: sous forme d'épaississement
de la muqueuse, de contours déchiquetés et irréguliers
avec un aspect de demi-teinte des parois vésicales dû
à l'œdème présent au stade initial (fig. 4). Au stade
avancé, les lésions deviennent chroniques avec un
épaississement scléreux de la paroi vésicale réalisant
une vessie déformée, asymétrique avec une encoche
sur la corne vésicale, une petite vessie avec implantation
haute des uretères - réalisant une «vessie trigonale».
•Des anomalies uréthro-prostatiques, fréquentes. Les
cavernes prostatiques s'opacifient lors de la cystographie
mictionnelle sous forme d'images d'addition au niveau
de l'urètre postérieur, comparables aux cavernes
observées dans le parenchyme rénal. Parfois ces lésions
uréthroprostatiques sont fistulisées au niveau du scrotum
et du périnée. L'évolution des lésions urétrales peut se
faire vers la sténose comme pour les voies excrétrices
supérieures.
Echographie
L'échographie [1, 2] est moins performante que l'UIV ou
la tomodensitométrie. Elle est systématique en cas
d'altération de la fonction rénale. Elle permet de rechercher
des lésions rénales et des cavités exclues qui échappent
à l'UIV, de préciser l'origine d'un rein muet et de guider
les ponctions aspirations des cavités mais également les
-4-
S. LEZAR et coll.Tuberculose urogénitale : place de l'imagerie