éditorial é ditorial L’épidémie de Chikungunya à la Réunion (2005-2007) : qu’avons-nous vraiment appris ? The Reunion Chikungunya outbreak (2005-2007): what have we really learnt? C. Chastel* “It’s unclear why the outbreak is so ferocious”. M. Enserik, Science, 24 février 2006 P our l’Institut de veille sanitaire, l’île de la Réunion est entrée en “phase inter-épidémique” depuis le 19 avril 2007. L’issue enfin favorable d’une épidémie dont l’ampleur a surpris tout le monde offre la possibilité d’en dresser un premier bilan. D’ABORD QUELQUES CHIFFRES Cette épidémie a provoqué beaucoup de souffrances, un encombrement hospitalier considérable et des répercussions graves sur le tourisme local. Depuis mars 2005, plus du tiers de la population de l’île (environ 780 000 habitants) a été infecté. Sont apparues des formes graves, inhabituelles, du système nerveux central (SNC), du foie, des reins, de la peau, et une soixantaine de cas d’infection materno-fœtale. On a enregistré 260 décès directement ou indirectement imputables au virus Chikungunya (CHIK), 898 cas importés en métropole (1) et au moins 40 dans le reste de l’Europe. QUE SAVAIT-ON DU VIRUS CHIK AVANT CETTE ÉPIDÉMIE ? En réalité, beaucoup de choses (2). Il était connu depuis 1952, en Tanzanie, où il avait provoqué une épidémie rurale dont le vecteur était Ædes ægypti. Dès son émergence, sa symptomatologie essentielle était établie : fièvre élevée, algies diverses, éruption cutanée et arthralgies très invalidantes. Il fut ensuite isolé hors d’Afrique, en Thaïlande (1960), au Cambodge (1961) et en Inde (1963). Classé comme Alphavirus, sa morphologie en microscopie électronique fut précisée dès 1967. La souche prototype S27 de Tanzanie fut entièrement séquencée : son génome était constitué de 15 505 nucléotides. * Laboratoire de virologie, faculté de médecine, 29238 Brest. 178 Le virus CHIK fut reconnu responsable d’épidémies plus ou moins sévères dans toute l’Afrique tropicale, en Asie du SudEst et en Inde. En Afrique de l’Est et au Sénégal, sa survie dans la nature était assurée par des cycles zoonotiques sauvages associant des singes (11 espèces) et des moustiques forestiers (au moins 14 espèces, surtout des Ædes). En Asie, il était principalement entretenu dans des cycles urbains ou suburbains associant l’homme et Æ. ægypti. Sur le plan clinique, sa “bénignité” était toute relative. Les manifestations articulaires douloureuses pouvaient persister pendant des semaines, des mois, voire des années (3). Des atteintes neurologiques étaient connues chez l’enfant, en Inde, au Cambodge et en Thaïlande. Des myocardites et des péricardites avaient été décrites en Asie, de même que des formes hémorragiques chez l’enfant (Inde, Thaïlande), mais qui n’évoluaient pas vers un choc hypovolémique, comme c’est le cas pour la dengue hémorragique. Il ne s’agissait sûrement pas d’un virus “peu connu”, puisque, à la fin de l’année 2005, pas moins de 506 références concernant ce virus, son pouvoir pathogène et son épidémiologie étaient accessibles. DES PATHOLOGIES NOUVELLES ET GRAVES ÉMERGENT DANS LE SUD-OUEST DE L’OCÉAN INDIEN Dès septembre 2005, des formes cliniques graves, jamais encore décrites dans la littérature, furent observées à la Réunion (4-7), et elles se multiplièrent durant l’acmé de l’épidémie, de fin 2005 aux premiers mois de 2006. Il s’agissait d’atteintes très diverses : Des formes neurologiques de l’adulte, méningo-encéphalites ou polyradiculonévrites, peu nombreuses, mais ayant nécessité constamment une aide respiratoire. Curieusement, dans ces encéphalites, l’imagerie médicale s’est montrée moins performante que l’EEG (4, 6). L’étiologie CHIK de ces atteintes ainsi que celle des autres formes graves ont été établies grâce à la RT-PCR et/ou à la recherche des IgM spécifiques, dans le sang et le LCR. La Lettre de l’Infectiologue - Tome XXII - n° 5 - septembre-octobre 2007 Des hépatites graves ou fulminantes survenues dans la semaine suivant une infection par le virus CHIK. Ces malades étaient souvent éthyliques, avaient pris du paracétamol ou des médications locales mal définies. Ils présentaient des pathologies associées sévères. Tous étaient ictériques. Cinq décès sont survenus dans les cinq premiers jours de l’hospitalisation. Sur le plan histologique (8), il s’agissait d’hépatite nécrosante submassive ou d’une atteinte parenchymateuse plus limitée. La présence du virus dans le tissu hépatique a été démontrée par RT-PCR chez deux des trois malades pour lesquels cette recherche a été effectuée. Des atteintes cutanées sévères. Chez l’enfant (9), on a décrit des éruptions bulleuses contemporaines de l’infection à CHIK, mais aussi de la prise d’ibuprofène ou de paracétamol. La présence du virus a été démontrée par RT-PCR dans le liquide bulleux. Ces manifestations pouvaient être associées à des lésions endobuccales et pouvaient concerner plus de 10 % de la surface corporelle. Elles s’accompagnaient parfois d’une myocardite ou évoluaient en décollements étendus. La pathogénie de ces dermatoses bulleuses reste à préciser (9). Chez l’adulte, des lésions cutanées ont été observées dans près de la moitié des cas (10). Il pouvait s’agir d’un classique exanthème du tronc et des membres, parfois œdémateux, souvent associé à du prurit. De rares cas de décollement cutané et des séquelles dyschromiques (hyperpigmentation localisée) ont été signalés. Le problème de la transmission materno-fœtale du virus. C’est l’une des grandes révélations de l’épidémie de la Réunion, de tels phénomènes impliquant des Alphavirus étant très rares et n’ayant été décrits qu’avec les virus Ross River ou ceux des encéphalites équines américaines (WEE, VEE). Deux types d’observations ont été faites. Chez des femmes dont la grossesse s’est terminée avant la 22e semaine d’aménorrhée, l’origine de l’arrêt de la grossesse était imputable au virus CHIK, celui-ci ayant été mis en évidence dans le liquide amniotique, le placenta ou le cerveau des fœtus (11). Chez d’autres femmes dont la grossesse s’est terminée après la 22e semaine d’aménorrhée et qui étaient virémiques au moment de l’accouchement, certains nouveau-nés présentaient un tableau franc d’infection par le virus CHIK, confirmé par la virologie. Cette infection est apparue entre le troisième et le septième jour suivant la naissance ; elle était caractérisée par de la fièvre (inconstante), une prostration douloureuse, l’impossibilité de téter, un exanthème maculo-papuleux et un œdème des extrémités. Elle a pu se compliquer de convulsions, d’une thrombopénie sévère ou d’une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) [12]. La Lettre de l’Infectiologue - Tome XXII - n° 5 - septembre-octobre 2007 Des décès plus ou moins rattachables au virus. Un total de 260 certificats de décès mentionnant le virus CHIK comme cause du décès (6) a été établi, notamment pendant la phase la plus marquée de l’épidémie. Si dans quelques cas, peu nombreux (des enfants sans antécédents pathologiques reconnus), un rôle direct du virus CHIK peut être retenu, dans l’immense majorité des autres cas, seul un rôle indirect peut être avancé. En effet, il s’agit de personnes âgées, voire très âgées, plus ou moins dépendantes, présentant des pathologies associées très lourdes (respiratoires, cardiaques, hépatiques, rénales ou endocriniennes) que l’infection virale a pu décompenser, comme c’est le cas en métropole lorsque la grippe sévit. Il n’y a pratiquement pas eu d’autopsies (8). Cependant, une surmortalité générale a été observée dans l’île durant les 4 premiers mois de 2006 (13), bien corrélée à l’acmé de l’épidémie, ce qui est en faveur d’un rôle indirect du virus. éditorial é ditorial Les aspects pathologiques des infections CHIK importées en métropole. À Paris, à l’hôpital de la PitiéSalpêtrière, 22 malades adultes, de retour d’un séjour à la Réunion, aux Comores ou à l’île Maurice, chez lesquels le diagnostic CHIK a été confirmé par immunocapture ELISA, ont fait l’objet d’investigations cliniques et biologiques (14). L’âge moyen était de 47 ans (extrêmes : 25-72 ans), avec une nette prédominance féminine. Tous ont présenté de la fièvre et des arthralgies (poignets, chevilles, genoux) pouvant persister plus d’un mois. Thrombopénie et élévations des transaminases sériques furent fréquemment décelées : dans 50 % et 57 % des cas, respectivement. Un exanthème maculo-papuleux, parfois prurigineux, était présent chez 77 % des patients, siégeant sur l’abdomen, le tronc, la région lombaire et les membres, mais il n’y avait pas d’éruptions bulleuses ou de décollements cutanés. Aucune des formes cliniques graves décrites à la Réunion n’a été observée, mais l’effectif est faible. Néanmoins, des facteurs socioculturels, iatrogéniques et de terrain fragilisé ont pu jouer un rôle majeur dans la pathogénie de ces tableaux cliniques inhabituels. À Marseille, à l’HIA Laveran et à l’hôpital Nord, 47 malades ont été suivis après leur retour du sud-ouest de l’Océan indien, entre février 2005 et avril 2007, leur infection à CHIK étant confirmée par la sérologie, la RT-PCR ou une culture virale en cellules Vero E6 (15). Un exanthème maculopapuleux a été trouvé dans 95,7 % des cas, et la fièvre était présente lors de la première semaine d’évolution chez 53 % des patients. L’âge moyen était de 45,1 ans et le sex-ratio équilibré. Huit malades furent hospitalisés, dont deux pour une forme grave de la maladie, mettant en jeu le pronostic vital (septicémie à Gram négatif, myocardite). Des arthralgies 179 éditorial é ditorial persistant au-delà de 10 jours furent notées chez 38 malades, limitant considérablement leurs possibilités de déplacement ou leurs activités journalières. L’IRM a permis d’apporter des informations originales sur la nature et la localisation anatomique de ces lésions rhumatismales. Le traitement, à base d’antalgiques et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, est seulement suspensif. Sans le secours d’un laboratoire de virologie spécialisé, il est impossible de distinguer les manifestations habituelles des infections provoquées par le virus CHIK ou par les virus de la dengue des arboviroses souvent endémiques dans les mêmes régions du globe (14, 15). QUEL CHEMINEMENT GÉOGRAPHIQUE POUR LE VIRUS CHIK ENTRE 2004 ET 2007 ? Les données épidémiologiques recueillies en Afrique de l’Est, les informations fournies par la surveillance satellitaire (16, 17) et les travaux d’épidémiologie moléculaire réalisés en France, au Kenya, à Hong Kong et aux États-Unis (18-25) permettent de suivre le virus dans son expansion temporospatiale. Probablement échappé d’un cycle zoonotique sauvage de l’Afrique de l’Est, il a provoqué des épidémies urbaines sur la côte du Kenya, à Lamu (juin-juillet 2004), puis à Mombasa (novembre 2004). De là, il a gagné la République islamique des Comores (fin janvier 2005), puis l’île Maurice et la Réunion (mars 2005), Mayotte (avril 2005) et enfin les Seychelles et Madagascar. D’octobre 2005 à mars 2006, il s’est propagé dans l’Inde du Sud et du Centre. De 1,3 à 1,8 million de personnes ont été touchées, parmi lesquelles plusieurs sont décédées à la suite d’une défaillance rénale ou d’une encéphalite (26, 27). En même temps, le trafic aérien international a largement contribué à la diffusion du virus sur une partie de la planète – de la Guyane française à Hong Kong –, notre pays détenant le record du nombre de cas importés (1). COMMENT EXPLIQUER CETTE ÉPIDÉMIE, SON EXTENSION EXPLOSIVE ET SA GRAVITÉ À LA RÉUNION ? Ce sont des facteurs climatiques (16, 17) qui auraient permis la réémergence du virus CHIK à Lamu et à Mombasa. Cette région côtière du Kenya aurait subi en 2004 une sécheresse sans précédent, ce qui aurait entraîné un stockage de l’eau dans de mauvaises conditions, la prolifération d’Æ. ægypti et 180 la dérivation du virus vers l’homme. Ensuite, les déplacements à l’intérieur de la communauté comorienne régionale ont assuré la diffusion du virus vers les Comores et les autres îles, l’avion jouant un rôle essentiel. Enfin, sur l’île de la Réunion, plusieurs facteurs anthropiques ont conjugué leurs effets pour assurer le succès émergent du virus CHIK : l’absence totale d’immunité de la population face à un virus n’ayant jamais été actif dans cette région du monde ; la mise en évidence dans les souches virales isolées au cours de l’épidémie d’une mutation originale (A 226V) intéressant la glycoprotéine de surface E1. Cette mutation était absente au début de l’épidémie, mais présente chez plus de 90 % des isolats viraux, à partir de septembre 2005. Elle aurait permis une meilleure adaptation des virus au vecteur local Ædes albopictus, augmentant ses capacités vectorielles (19). D’ailleurs, le virus CHIK a été isolé de lots de ce moustique récoltés à la Réunion (21) ; l’abondance à la Réunion de ce vecteur considéré a priori comme peu efficace (28), tandis que Æ. ægypti y avait pratiquement disparu depuis les campagnes de démoustication réalisées contre le paludisme. Æ. albopictus est une espèce très agressive, d’une grande plasticité, qui peut se nourrir aussi bien sur l’homme que sur les animaux, et qui a profité des multiples gîtes favorables que lui apportait la population : vasques des cimetières, plantes domestiques, végétation luxuriante non élaguée, déchets domestiques multiples ; un retard évident dans la prise de conscience des autorités sanitaires, locales et nationales, de la gravité de la situation. Ce fut en particulier le cas pour le lancement trop tardif de campagnes de démoustication très médiatisées, à base d’insecticides toxiques, mal acceptées par une population dont 60 % étaient persuadés que les moustiques n’étaient pour rien dans l’épidémie. Il aurait fallu s’attaquer au vecteur dès la fin de la première vague épidémique de 2005, au moment où, avec l’arrivée de l’hiver austral, la transmission était devenue très faible. Espérant naïvement que l’hiver suffirait à résoudre le problème, on a malheureusement attendu l’acmé de la deuxième poussée épidémique, explosive et très virulente, du début 2006 pour songer enfin sérieusement à organiser une véritable lutte antivectorielle. Il était trop tard, le vecteur ayant à nouveau massivement proliféré, et la masse de virus en circulation était devenue incontrôlable (2). Bref, une accumulation de facteurs écoclimatiques, entomologiques, virologiques et, surtout, humains, favorables à l’épidémisation de la maladie. La Lettre de l’Infectiologue - Tome XXII - n° 5 - septembre-octobre 2007 POUR L’AVENIR, PLUS D’INQUIÉTUDES QUE DE CERTITUDES En quelques années, le virus CHIK est devenu un pathogène de premier plan, pantrope et capable de tuer. Cette évolution défavorable doit beaucoup à des facteurs anthropiques aggravés par des changements climatiques profonds en Afrique de l’Est. Pour le moment, l’épidémie s’est arrêtée à la Réunion, mais un cas importé de Madagascar y a récemment été enregistré (InVS, 30 juin 2007). L’île n’est pas à l’abri d’autres intrusions, et le virus a également pu s’installer dans quelque réservoir animal, primate sauvage ou moustique, de la région, attendant son heure. Il a réémergé en avril dernier aux Seychelles et, surtout, il est apparu au Gabon, début juin, le nombre de cas passant en trois semaines de 5 000 à 14 000. Il peut à tout moment s’exporter dans d’autres régions du monde où sont installés Æ. ægypti ou Æ. albopictus, y compris le bassin méditerranéen et le Sud de la France pour ce dernier moustique (18). Une surveillance épidémiologique à l’échelle mondiale s’impose, éventuellement aidée par des moyens satellitaires puissants. En France, la dengue et les infections à virus CHIK sont enfin inscrites sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Soyons vigilants ! ■ RéféRences bibliogRaphiques 1. InVS. Cas de Chikungunya importés en métropole durant l’épidémie à la Réunion. Bilan de la surveillance à partir des données de laboratoire : 1er avril 2005-31 janvier 2007. (Point au 22 mars 2007). 1-7. 2. Chastel C. Chikungunya : de l’ombre à la lumière en 50 ans. Med Trop 2006; 66:360. 3. Brighton SW, Prozesky AW, de La Harpe AL. Chikungunya virus infection: a retrospective study of 107 cases. S Afr Med J 1983;63:313-5. 4. Martinet O, Winer A, Reboux AH, Blanchet E, Gaüzère BA. 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