aujourd’hui bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 38, septembre 2003 Mission de San Francisco. Tilaco. Sierra Gorda de Queretaro. sommaire Photo : Lourdes Grobet LE MEXIQUE Le 1er septembre dernier, le président du Mexique, Vicen- politique intérieure te Fox, a présenté son Troisième Rapport de Gouvernement. Dans son message, prononcé devant les membres du Congrès de l’Union, le chef du gouvernement a fait un bilan des actions les plus importantes menées durant sa troisième année de mandat ; il a également passé en revue de façon critique et équilibrée la situation que vit actuellement le pays. Un des points les plus remarquables de son discours fut l’appel lancé à la communauté politique et à la société mexicaine dans son ensemble pour accomplir, dans l’unité et avec le sens d’Etat, de nouvelles actions visant à encourager le développement du pays. A partir du 10 septembre, et pendant cinq jours marqués par une activité intense, le Mexique a accueilli la Vème Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Mexique a ainsi de nouveau attiré l’attention du monde entier en tant que pays d’accueil d’un événement de renommée internationale. Les ministres du commerce des 146 pays membres de l’OMC, ainsi que les représentants des 76 organisations observatrices intergouvernementales et des 965 organisations non gouvernementales ont assisté à cette rencontre. Deux mille journalistes et représentants de médias des cinq continents se sont déplacés pour couvrir l’événement. Ce numéro est consacré à l’Etat de Quintana Roo, situé dans la partie orientale de la Péninsule du Yucatán. Il s’agit du seul Etat de la République mexicaine qui est baigné par la mer des Caraïbes et qui constitue, par là même, un port d’arrivée de multiples influences –de mots, de spécialités culinaires et de styles musicaux– en provenance des Caraïbes et de l’Amérique centrale, lesquels ont contribué à définir la culture mexicaine. L’Etat de Quintana Roo est riche d’une nature exubérante, dont les couleurs sont marquées par la forêt et la mer : il est également fort d’une riche histoire, grâce à l’extraordinaire héritage du peuple maya, créateur d’une culture remarquable par ses progrès intellectuels et artistiques. - Droits de l’homme, priorité du Mexique - Troisième rapport de gouvernement : Fox et l’autocritique - Changements au sein du cabinet présidentiel p. 2 p. 3 p. 4 politique étrangère - Le Mexique, hôte de la 5ème conférence de l’OMC pp. 4-5 économie - Panorama de l’économie mexicaine - Dette publique - Zoom sur… l’Etat de Quintana Roo - Adios Coccinelle pp. 6-7 p. 7 pp. 8-9 p. 10 bilatéral - Hidalgo : l’Indépendance du Mexique sous l’image de la France pp. 10-11 culture - Le Mexique et sa fête nationale p. 11 - Athlétisme : Victoire d’Ana Guevara p. 12 - Cobá, ville grandiose pp. 12-13 - Chichén Itzá, ville sacrée p. 14 carnet de route - Cancún, le paradis sur terre p. 15 Juan Soriano. La Ola. Bronze. 1998. World Trade Center, Guadalajara. Politique intérieure Les droits de l’homme, une priorité pour le gouvernement du Mexique Le 11 août dernier , le président politique 2 Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, dont le diagnostic servira à renforcer les actions que le gouvernement mexicain a déjà entreprises. De la même façon, et lors d’une occasion historique, le Mexique a autorisé l’extradition des personnes Vicente Fox s’est entretenu avec Madame Irene Khan, secrétaire générale d’Amnisty International, sur la situation des droits de l’homme au Mexique. En compagnie de Luis Ernesto Derbez, ministre des Relations extérieures, le président du Mexique a rappelé à Madame Khan l’engagement de son gouvernement à encourager ces droits essentiels de la personne. Cette rencontre importante offre une occasion toute particulière de revoir les principales directives de la politique du Mexique en matière de droits de l’homme, un domaine dans lequel on peut constater un Dès le début de son mandat, le président Fox changement d’attitude et de a décidé d’adopter le paradigme universel des droits de l’homme comme politique d’Etat. priorités de la part du gouvernement mexicain depuis quelques inculpées d’atteintes aux droits de années. Dès le début même de son man- l’homme dans d’autres pays. La défense intégrale des droits dat, le président Fox a décidé d’adopter le paradigme universel des droits de de l’homme exige un engagement ferl’homme comme politique d’Etat, ce me de la part des autorités, ce qui qui constitue peut-être l‘une des plus explique la raison pour laquelle le Parimportantes contributions du gouver- quet de la République a adopté le Pronement actuel au renforcement de la tocole d’Istanbul en vue d’éradiquer la torture. Et, dans un geste sans précéculture de la légalité dans le pays. L’engagement renouvelé du dent, en avril dernier des poursuites Mexique envers la culture des droits de ont été engagées contre des responsables l’homme a trouvé une expression tan- présumés de privation illégale de la gible dans des actions comme le respect liberté lors de la répression du mouvedes recommandations de la Commis- ment d’étudiants de 1968. Aujourd’hui, sion nationale des Droits de l’homme, ce cas se trouve dans l’attente du verl’ouverture du Mexique aux regards dict du Tribunal Suprême de Justice de externes, la création de la Commission la Nation. Un cas qui mérite une attende Politique gouvernementale pour les droits de l’homme, et l’harmonisation tion toute particulière est celui des du cadre légal mexicain avec les normes femmes assassinées à Ciudad Juárez, établies, en la matière, par la commu- ville située à la frontière nord du Mexique. Au cours des dernières décennauté internationale. Nombreux sont les exemples nies, Ciudad Juárez a expérimenté une concrets de ce nouvel esprit de coopé- expansion considérable dans l’indusration et d’ouverture vers l’extérieur. trie des maquiladoras. Ceci a donné lieu Les engagements avec les organismes à une hausse du nombre des travailleurs internationaux sont pleinement en immigrants à la recherche de meilleures vigueur, comme celui signé avec le conditions de vie. Mais, en même temps, les niveaux d’insécurité et de violence se sont accrus. L’un des cas les plus célèbres et douloureux a été celui de la recrudescence de la violence contre les femmes. Le nombre important d’homicides de femmes dans l’entité a suscité la consternation dans tout le pays et a été à l’origine d’actions entreprises tant par le gouvernement fédéral comme par les autorité de l’Etat de Chihuahua et de la ville de Ciudad Juárez afin d’enrayer cette violence et d’Èclaircir les homicides commis. Comme l’a signalé le président, cette tragédie douloureuse constitue un grand défi à tous les niveaux du gouvernement du Mexique. C’est la raison pour laquelle, on a conçu, de façon conjointe, un programme intégral incluant la prévention, la procuration de la justice et l’indemnisation aux familles des victimes. En outre, une stratégie de coordination de la force publique avec les instances de Ciudad Juárez a été établie afin d’optimiser les résultats. Grâce à cette opération, les délits d’ordre commun ont diminué de 14 % dans cet État. Face à la complexité de ce dossier, le président Fox a décidé de nommer un commissaire chargé de coordonner la participation du gouvernement fédéral pour résoudre cette affaire. Il reste encore beaucoup à faire pour garantir le plein respect des droits de l’homme au Mexique. Cependant, tout comme l’a reconnu la secrétaire générale d’Amnesty International, il s’est produit un changement d’attitude de la part du gouvernement mexicain. Ce retournement est le reflet des profondes aspirations de la société mexicaine qui forge progressivement une nouvelle conscience de la valeur inhérente à l’être humain et au respect qui lui est dû. • Politique intérieure Troisième rapport de gouvernement : Vicente Fox et l’autocritique président Vicente Fox a présenté son troisième rapport de gouvernement, qui s’est caractérisé par un bilan portant sur les trois premières années de son mandat. Au cours de son message, le chef de l’État a exhorté les forces politiques du pays à entamer le dialogue qui permettra d’encourager les réformes structurelles nécessaires au Mexique pour affronter les défis économiques et sociaux de ce nouveau siècle. Ce rapport gouvernemental, qui sera analysé par le Congrès de l’Union, et qui peut se définir comme une autocritique –un exercice développé par le président mexicain au cours de ces trois dernières années– a été l’occasion de faire un état des lieux sur la situation actuelle du pays. En inaugurant également les travaux de la 59ème législature, le président Fox a reconnu qu’il n’est pas possible de parler à ce jour de transformations historiques. Un des volets les plus attendus tant par les législateurs que par l’opinion publique et la société a été celui de l’économie nationale. Sur ce point, c’est la stabilité à laquelle est parvenu le gouvernement fédéral qui a été mise en avant. L’inflation, qui n’a pas connu de taux aussi bas depuis 34 ans, les taux d’intérêt, qui sont les plus faibles de l’histoire du pays, la diminution du service de la dette et la croissance du pouvoir d’achat du revenu national représentent quelquesunes des caractéristiques d’une économie forte. Pendant son allocution, le premier mandataire mexicain a souligné que le bon comportement de ces paramètres a permis au Mexique de passer au travers d’un climat économique mondial défavorable. Cependant, le président Vicente Fox a indiqué que cet effort « ne s’est pas encore traduit par une croissance durable et par une création suffisante d’emplois ». Afin de parvenir à une reprise totale, le président Vicente Fox a proposé aux nouveaux députés fédéraux de conclure les réformes stratégiques « qui génèreront les conditions stimulant la croissance économique et qui transformeront l’incertitude en confiance sur l’avenir du pays ». Se référant aux réformes structurelles, le président Fox a mentionné qu’au cours des dix prochaines années, le Mexique devra canaliser près de 500 milliards de pesos (soit environ 46 mil- l’Électricité (CFE), mais a signalé que « la viabilité économique de ces deux entreprises est sérieusement fragilisée », ce qui « met en péril » l’avenir du Mexique. Pendant son intervention, le président Vicente Fox a défini la Réforme politique comme une transformation nécessaire qui n’implique pas la refondation de l’État, et qui de ce fait, cherche à « concilier le renforcement du pouvoir législatif avec un régime présidentiel démocratique, et établir une relation plus fluide en vue de l’approbation des lois ». Le président Fox a jugé que les réformes sont indispensables pour améliorer l’administration judiciaire et la lutte contre la délinquance et pour garantir le respect des droits de l’homme. En ce sens, il a annoncé la nomination d’un commissaire du gouvernement fédéral Le président Vicente Fox lors de son troisième pour mener les rapport gouvernemental. enquêtes sur les assasliards de dollars) auprès du secteur élec- sinats de plus de 300 femmes survenus à Ciudad Juárez au cours de ces trique. « Ceci nous oblige à trouver des dix dernières années. Ces meurtres ont mécanismes conjuguant efforts et inves- suscité un grand émoi tant à l’intétissement privé, sans compromettre la rieur qu’à l’extérieur du pays. En matière de politique étransouveraineté nationale ni modifier la propriété étatique de l’industrie élec- gère, le président Fox a souligné que le trique », a-t-il exprimé face à un public Mexique continuera de miser sur le réceptif composé de députés, de séna- multilatéralisme et sur la signature d’un teurs, de membres de son cabinet, de accord migratoire avec les Etats-Unis, tout comme il a plaidé en faveur de la gouverneurs et de leaders politiques. Au cours de la présentation suppression des subventions agricoles de son troisième rapport, qui s’est dans les pays développés. Le gouvernement du présidéroulée au Palais de San Lázaro, le président mexicain a affirmé que son dent Fox a ainsi rempli son devoir administration ne cherche pas à pri- d’information sur la situation actuelvatiser les entreprises étatiques telles le du pays auprès d’une société chaque que Petróleos Mexicanos (PEMEX) jour plus concernée et réceptive sur ou encore la Commission fédérale de l’avenir national. • 3 politique Le premier septembre dernier, le Politique intérieure Changements au sein du cabinet présidentiel Quelques heures après que le pré- politique 4 sident Vicente Fox ait présenté son troisième rapport de gouvernement auprès du Congrès de l’Union, la présidence de la République annonçait des changements au sein de l’équipe proche du chef de l’État. Ainsi, Felipe Calderón Hinojosa, ancien député fédéral et ancien président du Parti d’Action nationale (PAN), a été nommé ministre de l’Énergie, en remplacement d’Ernesto Martens, qui a présenté sa démission. Felipe Calderón Hinojosa aura pour mission de travailler en faveur de la réforme énergétique et de concilier les différents points de vue existants sur ce thème entre les diverses forces politiques représentées à la chambre des Députés. Son expérience de législateur et sa qualité d’interlocuteur seront fondamentales pour mener à bien ses nouvelles fonctions. Alberto Cárdenas, ancien gouverneur de l’État de Jalisco et ex-directeur de la Commission nationale forestière, est devenu le nouveau ministre de l’Environnement, substituant de cette façon Víctor Líchtinger. Sur instructions du président Fox, l’actuel ministre de l’Environnement devra poursuivre les actions menées à ce jour par le gouvernement fédéral. Le président Vicente Fox avec les nouveaux ministres de l’Energie, Felipe Calderon Hinojosa, et de l’Environnement, Alberto Cárdenas. Mais ces deux changements ne sont pas les premiers à avoir été opérés dans la composition du cabinet présidentiel. En effet, en janvier 2003, Jorge G. Castañeda présentait sa démission au poste de ministre des Affaires étrangères, et était remplacé par Luis Ernesto Derbez Bautista, qui à l’époque était ministre de l’Economie et à qui succédait Fernando Canales Clariond, ancien gouverneur de l’État de Nuevo León. L’arrivée de Luis Ernesto Derbez au poste de ministre des Affaires étrangères donne un nouvel élan à la place que le Mexique occupe au niveau international et à sa participation aux différents forums multilatéraux. Au mois de juillet dernier, Leticia Navarro renonçait à ses fonctions de ministre du Tourisme, en faveur de Rodolfo Elizondo, qui était jusque-là porte-parole présidentiel. Rodolfo Elizondo, qui a été remplacé par Alfonso Durazo, aura pour mission de renforcer les actions en matière touristique et de faire en sorte que ce secteur continuera d’être un des piliers de l’économie nationale. Il devra également conforter la bonne image du Mexique à l’étranger. En avril 2003, Francisco Barrio, ministre de l’Inspection des Finances, annonçait son intention de quitter son poste pour briguer un mandat de député fédéral et devenir de cette façon coordinateur des législateurs du PAN à la chambre des Députés. Francisco Barrio a été substitué par Eduardo Romero, dont la première tâche a consisté à modifier l’appellation de cette administration par celle de ministère de la Fonction publique. C’est également au cours de ce mois que la titulaire du ministère de la Réforme agraire, María Teresa Herrera Tello, rejoignait la section juridique de la présidence de la République. Elle a été remplacée par Florencio Salazar, expert en thèmes de propriété de la terre. De par ces changements, l’équipe du gouvernement fédéral se renforce en vue de poursuivre le projet de travail établi par le président Vicente Fox à son arrivée à la présidence de la République en décembre 2000. • Politique étrangère Le Mexique : pays d’accueil de la Cinquième conférence ministérielle de l’OMC Du 10 au 14 septembre, le Mexique a été le pays d’accueil de la Cinquième conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, l’organe de décision suprême de l’Organisation. Des représentants des 146 qui la composent se sont réunis pendant cinq jours à Cancún afin d’établir des accords dont le but est de contribuer à ce que les flux mondiaux du commerce circulent de façon libre, fluide et prévisible au béné- fice de la communauté internationale dans son ensemble. Le rôle du Mexique en tant qu’hôte de cette importante réunion a confirmé la participation active qui l’a caractérisé au cours de ces dernières années sur la scène internationale, en abritant d’importantes rencontres internationales, telles que la Conférence internationale sur le financement du développement et le Sommet des leaders du mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique. Lors de ces importantes rencontres, ainsi qu’au cours des principaux forums internationaux, le Mexique s’est toujours prononcé pour la construction de ponts entre les pays développés et ceux en développement ; des ponts reliant la croissance économique au développement humain ; des ponts vers l’ouverture internationale et le renforcement Le président Vicente Fox a inauguré les travaux de la cinquième Conférence ministérielle de l’OMC rurales dépendent du développement d’un secteur agricole équitable et solidaire. Il faut rompre le cercle vicieux dans lequel, d’une part, les pays donateurs transfèrent des ressources sous forme d’aide au développement des pays récepteurs, tandis que, d’autre part, ils empêchent leur progrès en imposant des restrictions au commerce. Le Mexique constitue actuel- Luis Ernesto Derbez, ministre des Affaires étrangères, et Pascal Lamy, commissaire européen du Commerce à Cancún. Après de longues journées de préparation et de rencontres entre pays membres, la cinquième Conférence ministérielle de Cancún s’est achevée dimanche 14 septembre avec la publication d’une importante déclaration conjointe. La Déclaration ministérielle : 1. Alors que nous achevons notre cinquième Conférence ministérielle à Cancún, nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude au gouvernement et au peuple mexicains pour l’excellente organisation et la chaleureuse hospitalité dont nous avons bénéficié à Cancún. 2. À cette réunion, nous avons accueilli le Cambodge et le Népal comme premiers pays les moins avancés à accéder à l’OMC depuis sa création. 3. Tous les participants ont travaillé intensément et de manière constructive pour progresser comme il est requis dans le cadre des mandats de Doha. De fait, nous avons accompli des progrès considérables. lement l’une des économies les plus ouvertes, avec plus de commerce, et il a su tirer profit clairement des avantages du libreéchange. Aujourd’hui, le Mexique est la huitième puissance exportatrice au monde et la première en Amérique latine, ainsi que la neuvième économie en importance à l’échelle mondiale. La Conférence ministérielle de l’OMC à Cancún a offert une occasion historique pour mesurer les progrès des travaux entrepris jusqu’à ce jour ainsi que pour donner un élan aux nouveaux accords nous permettant d’arriver à janvier 2005 avec de vraies solutions et des plans concrets d’actions en vue d’atteindre les objectifs que cette Organisation s’est fixés. • Toutefois, il reste encore du travail à faire dans certains domaines clés pour nous permettre d’avancer vers la conclusion des négociations de manière à nous acquitter des engagements que nous avons pris à Doha. 4. En conséquence, nous donnons pour instruction à nos représentants de continuer à travailler sur les questions en suspens avec un sens de l’urgence et une motivation renouvelés et en tenant pleinement compte de toutes les vues que nous avons exprimées au cours de cette conférence. Nous demandons au Président du Conseil général, travaillant en étroite coopération avec le Directeur général, de coordonner ces travaux et de convoquer une réunion du Conseil général au niveau des hauts fonctionnaires au plus tard le 15 décembre 2003 afin de prendre les mesures nécessaires à ce stade pour nous permettre d’avancer vers une conclusion des négociations positive et dans les délais. Nous continuerons d’exercer une supervision personnelle étroite de ce processus. 5. Nous apporterons avec nous dans cette nouvelle phase tous les travaux très utiles qui ont été accomplis à cette conférence. Dans les domaines dans lesquels nous sommes arrivés à un haut niveau de convergence sur les textes, nous nous engageons à maintenir cette convergence tout en travaillant en vue d’un résultat d’ensemble acceptable. 6. Nonobstant ce contretemps, nous réaffirmons toutes nos Déclarations et Décisions de Doha et nous réengageons à travailler en vue de les mettre pleinement et fidèlement en œuvre. • 5 politique local ; des ponts vers la stabilité macroéconomique et la prospérité individuelle. L’OMC a déjà contribué, par la voie de la réflexion et du débat, à créer des conditions plus favorables pour le commerce et le développement. Des avancées importantes ont été obtenues au cours des négociations antidumping et dans l’accès des pays moins avancés au commerce global. Cette organisation a également démontré qu’elle peut contribuer à résoudre des problèmes humanitaires, comme le montre le récent accord permettant aux pays les plus pauvres d’importer des médicaments génériques. Par expérience, le Mexique sait que le commerce peut servir comme moteur essentiel pour atteindre la croissance économique. Mais le pays est également conscient du fait qu’un système de libre-échange est une condition nécessaire pour parvenir à cette croissance. Pour ce faire, il faut donc éliminer les subventions qui, de façon injuste, deviennent des pratiques de commerce déloyales. Un problème majeur est celui des échanges déséquilibrés au sein de l’agriculture, pierre angulaire des économies des pays les moins avancés. Les revenus de la population vivant dans les zones Panorama de l’économie mexicaine L’incertitude qui prévalait au début économie 6 de cette année en raison du conflit au Moyen Orient s’est progressivement dissipée au cours du deuxième trimestre 2003. Les répercussions sur les marchés boursiers internationaux sont favorables et ont contribué à réduire la volatilité des prix internationaux du pétrole et à regagner la confiance des consommateurs américains. Cependant, en contrepartie de ces effets on constate un net recul de l’activité manufacturière et une hausse du chômage aux Etats-Unis. Le lien industriel et financier qui existe entre le Mexique et les EtatsUnis constitue le mécanisme de transmission par le biais duquel l’économie mondiale exerce une influence significative sur l’évolution de la production et de l’emploi au niveau national. Ainsi, le faible rendement de l’activité industrielle américaine s’est traduit par une récession réelle annuelle de l’activité manufacturière au Mexique de 5,2% au cours du bimestre avril-mai 2003. Cette situation est attribuée, dans une large mesure, à la baisse de la production du secteur automobile et à l’effet multiplicateur que constitue cette industrie sur les autres secteurs de l’industrie manufacturière. Par ailleurs, la croissance modérée du marché intérieur a permis à des activités telles que la construction ainsi que la production et la distribution d’électricité, de gaz et d’eau d’enregistrer des taux de croissance réels positifs respectivement de 0,8% et 1,0% au cours des mois d’avril et mai 2003. Toutefois, cette progression n’a pas suffit à compenser la baisse de l’industrie manufacturière. En effet, le volume de production total du secteur industriel a accusé un recul en taux annuel de 3,6% au cours de la même période. Durant ces deux mois, les résultats obtenus dans les secteurs agricole et des services sont relativement favorables. Dans le premier cas le secteur a augmenté à un taux annuel de 1,7%, chiffre attribué au développement de plusieurs cultures. Dans le deuxième cas, la hausse de 0,9%, due principalement à l’ex- La Bourse. Mexico 2003. pansion des services de transport et financiers, permet de compenser la baisse qui a frappé le secteur hôtelier et du commerce. Sur la période avril-mai 2003, on constate que les trois secteurs productifs ont accusé une baisse annuelle de 0,5% de l’Indicateur global de l’Activité économique (IGAE). Il convient de signaler que ce résultat est dû aux congés des fêtes de Pâques et aux jours fériés du mois de mai, ce qui totalise trois journées de travail en moins par rapport à la même période de l’année précédente. La fragilité des secteurs de production est à l’origine de la dégradation que connaît le marché du travail. Selon les chiffres de l’Institut mexicain de la Sécurité sociale (IMSS), on dénombre un total de 2059 demandeurs d’emploi pour le deuxième trimestre de 2003, alors que le trimestre précédent le nombre de chômeurs s’élevaient à 18 283. Ce résultat suscite malgré tout l’inquiétude du gouvernement fédéral. La hausse du chômage a eu pour effet un net recul des ventes dans les établissements de vente au détail, indicateur qui après avoir augmenté à un taux annuel de 3,6% au cours du premier tri- mestre de cette année n’a progressé que de 0,4% annuel durant le bimestre avril-mai 2003. D’autre part, les ventes en gros se sont élevées à 5,4% au cours du même bimestre. L’inflation accumulée à la fin du premier semestre 2003 a été de l’ordre de 1,25%, ce qui implique une progression de l’Indice national des Prix à la Consommation (INPC) à un taux annuel de 4,27%. L’inflation sous-jacente, indicateur qui reflète de manière irréfutable les pressions inflationnistes à moyen terme, a enregistré un taux annuel de 3,60%. Le manque de vigueur de la demande extérieure et intérieure a provoqué un recul des transactions commerciales internationales du pays. Au cours du trimestre actuel, les exportations totales ont accusé une baisse annuelle de 2,1% du fait que les exportations manufacturières ont diminué de 4,5% par an alors que les exportations pétrolières ne cessaient d’augmenter. Quant aux importations totales, celles-ci ont reculé à un taux annuel de 2,5% en raison de la réduction des importations de capitaux et pour la consommation qui ont respectivement atteint des taux annuels de 8,7% et de 7,9%. Le déficit commercial accumulé sur la période avril-juin 2003 s’est élevé à 1 221,1 millions de dollars (mdd), soit 14,4% de moins par rapport à la même période de 2002. Durant le premier trimestre 2003, le compte courant de la balance des paiements a présenté un déficit de 2 140,8 mdd, soit 1 245,5 mdd de moins par rapport au montant enregistré sur la même période de 2002. Par conséquent, le déficit du compte courant en tant que pourcentage du PIB a également diminué, DETTE PUBLIQUE A la fin du deuxième trimestre 2003, le montant de la dette publique nette comme pourcentage du PIB représentait 24,4%, niveau inférieur de 1,4 points de pourcentage par rapport à celui observé à la fin du premier trimestre de l’année en cours. Ceci s’explique du fait de la réduction de 0,8 points de pourcentage entre la dette extérieure nette et le PIB ainsi que de la diminution de 0,6 points de la dette intérieure nette comme pourcentage du PIB. Quant à la politique de la dette extérieure, notons la mise en œuvre de l’amortissement anticipé des obligations Brady en dollars américains ainsi que l’annonce de l’amortissement anticipé des obligations Brady dans différentes devises européennes. Ces opérations permettront de payer la totalité de la dette contractée en obligations Brady et de clore ainsi un chapitre de l’histoire financière du Mexique. En matière de dette intérieure les actions menées avaient pour objectif d’augmenter la proportion d’endettement intérieur à l’aide de titres à long terme et d’un taux nominal fixe. En effet, ceci permet aux finances publiques d’être moins vulnérables face à des mouvements sur les taux d’intérêt intérieurs, de consolider et d’accroître la courbe de rendement des titres du gouvernement sur le marché national. A la fin du premier semestre 2003, le solde de la dette publique extérieure nette s’élevait à 77 005,5 mdd, soit 1 070,7 mdd de plus par rapport au montant observé à la fin du quatrième trimestre 2002. Ce résultat est dû à un endettement net de 99,7 mdd, à des ajustements comptables à la hausse d’une valeur de 1 166,4 mdd et à une augmentation de 195,4 mdd des actifs financiers du gouvernement fédéral à l’étranger. L’émission, en avril dernier, sur les marchés internationaux de deux obligations mondiales, l’une d’une valeur de 1 500 mdd d’une durée de 5,5 années et dont le taux d’intérêt annuel en dollars s’élève à 4,625%, et l’autre d’un montant de 1 000 mdd d’une durée de 30 ans et dont le taux d’intérêt annuel en dollars est de 7,5%, constitue l’une des principales actions en matière de dette extérieure menées par le gouvernement fédéral au cours du deuxième trimestre de 2003. Signalons que ces nouvelles émissions comportent des Clauses d’Action collective (CAC). Pour sa part, le solde de la dette intérieure nette du gouvernement fédéral à la fin du premier semestre 2003 s’élevait à 796 170,1 millions de pesos, soit 25 102,1 mdp de moins par rapport au montant observé à la fin de l’année 2002 (821 272,2 mdp). Cette baisse est le résultat des facteurs suivants : a) un endettement net de 12 784,6 mdp, b) une augmentation des disponibilités du gouvernement fédéral de 40 250,1 mdp et c) des ajustements comptables à la hausse d’une valeur de 2 363,4 mdp provenant de l’effet inflationniste de la dette intérieure indexée sur l’inflation. Concernant la dette du gouvernement du District fédéral, celle-ci présente un désendettement net de 522,6 mdp, sachant que la limite autorisée d’endettement pour l’année en cours s’élève à 3 000 mdp. • Perspectives économiques du secteur public et privé pour 2003 (Enquête réalisée par Banxico, juillet 2003, CGPE 2003) Concept Secteur Privé SHCP* PIB (Croissance % réel) 2,02 3,0 Inflation (Déc./déc. %) 3,79 3,0 10,68 10,1 6,19 7,5 Taux de change (fin de l’année) Cetes à 28 jours (fin de l’année, %) Déficit public (% PIB) Compte courant (million de dollar) 0,53 0,5 -14 154 -18 035 * Ministère des Finances et du Crédit public Source : Banque du Mexique et SHCP, Critères généraux de Politique économique pour 2003 7 économie passant de 2,1% en 2002 à 1,4% en 2003, soit la plus faible proportion depuis le deuxième trimestre de 1997. Pour sa part, le compte de capital a affiché un excédent de 7 164,0 mdd, soit 1 333,7 mdd de plus par rapport au solde observé sur la période janvier-mars 2002. Les résultats de ces deux comptes, conjugués à la perte de 1 016,9 mdd due à des erreurs et des omissions ainsi qu’à l’ajustement estimé à 1,8 mdd, ont occasionné une accumulation de réserves internationales nettes d’une valeur de 4 004,4 mdd au cours des trois premiers mois de 2003. Par ailleurs, durant le deuxième trimestre 2003, les marchés financiers nationaux ont obtenu de bons résultats ayant bénéficié en grande partie d’une distinction progressive entre le Mexique et d’autres pays émergents, de la présence de risques géopolitiques moins élevés, de meilleures perspectives économiques pour certains pays d’Amérique latine et des taux d’intérêt à long terme aux Etats-Unis les plus bas de l’histoire. Dans ce contexte, la gestion responsable de la politique fiscale et monétaire a permis durant le deuxième trimestre de cette année d’opérer une baisse significative des taux d’intérêt. Le taux d’intérêt primaire Cetes à 28 jours a été de 6,24% au cours du deuxième trimestre de cette année, soit 254 points de base de moins par rapport au niveau observé durant les trois premiers mois de 2003. Le taux de change disponible pour les transactions interbancaires s’est établit à la fin du mois de juin à 10,45 pesos pour 1 dollar, soit 2,88% de moins par rapport au niveau atteint à la fin du mois de mars 2003. Pour sa part, l’Indice des Prix et des Cotisations de la Bourse mexicaine a accumulé au cours de ce trimestre un bénéfice de 19,29%, se situant à 7 054,99 points le 30 juin 2003. Les investisseurs s’intéressent au Mexique du fait que le risque souverain a fortement diminué. En effet, celuici s’est établit à 205 points de base le 13 mai dernier, soit son niveau le plus bas de l’histoire. Ainsi, le risque a reculé de 54 points de base, passant en mars de 291 à 237 points de base en juin 2003. Zoom sur… l’Etat de Quintana Roo L’Etat de Quintana Roo , situé économie 8 dans la partie orientale de la péninsule du Yucatán, s’étend sur 50 844 Km2 soit 2,55% du territoire national- et compte près d’un million habitants. Limitrophe des Etats du Yucatán et de Campeche, il partage une frontière avec le Guatemala et le Belize, se positionnant ainsi comme une importante porte commerciale vers les îles caribéennes, l’Amérique centrale et l’Amérique du sud. Il est en outre relié par voies aériennes et maritimes aux Etats-Unis, au Canada et à l’Europe. Quintana Roo se divise en huit municipalités qui sont elles-mêmes fractionnées en trois régions, selon leurs caractéristiques géographiques, leur intégration territoriale et leurs activités productives, culturelles et sociales : la zone nord est composée des municipalités de Isla Mujeres, de Benito Juárez, de Cozumel et de la côte de Solidaridad ; la zone maya est quant à elle constituée de Felipe Carrillo Puerto, de José Ma. Morelos, de Lázaro Cárdenas et du territoire interne de Solidaridad alors que la zone sud est intégrée par la municipalité de Othón P. Blanco. La particularité de Quintana Roo, dont la capitale est Chetumal, est qu’il est le seul Etat de la République mexicaine à baigner dans la mer Caraïbe. Il représente également le premier Etat mexicain en termes de ren- L’Observatoire maya à Chichen Itza Le temple de Kukulkan à Chichén Itza trée de devises touristiques, secteur qui joue un rôle majeur dans le développement des autres activités économiques. Activités économiques Comptant une large gamme d’activités économiques, Quintana Roo ne contribue qu’à 1,4% du PIB mexicain. Cependant le PIB par habitant est estimé comme supérieur à la moyenne nationale, situant cet Etat à la troisième place. Le commerce et le tourisme représentent à eux-seuls 55,4% du PIB de Quintana Roo, ce qui s’explique par la vocation touristique de cet Etat. Toutefois, on tend de plus en plus à y encourager l’agriculture, l’élevage, la sylviculture, la pêche, la construction et l’industrie manufacturière, qui ont une part active dans le développement local et national. Le tourisme est sans conteste la principale activité économique de l’Etat, grâce notamment au complexe touristique de Cancún, le plus important du pays. Mais des localités telles que Cozumel, Isla Mujeres et les ruines archéologiques de Tulum y ont également une place non négligeable. Dans le domaine agricole, les principales cultures sont la canne à sucre, le chile jalapeño (piment), les agrumes, la pastèque, le riz, la papaye, l’oignon, la mangue, la banane, la tomate et la courgette. En matière d’élevage, Quintana Roo se caractérise par l’exploitation de bovins, d’ovins, de caprins, de porcins, la production bovine se détachant des autres de par le nombre de têtes et le volume de production. La pêche a également son importance, notamment avec la capture d’espèces de haute valeur commerciale telles que la tortue caret, la daurade, le mérou, la crevette, la langouste et l’escargot. Quant à la production de miel, bien qu’étant l’activité prédominante du secteur apicole, elle est considérée comme secondaire. En ce qui concerne les ressources forestières, les principales activités sont l’extraction de bois tropicaux, précieux et durs, ain- si que l’exploitation du caoutchouc et la production de charbon végétal naturel. Sian Kaan, paysage unique au Mexique Comme nous venons de le mentionner, l’économie de Quintana Roo est largement dominée par le tourisme et par les services associés. En 2001, plus de 7,1 millions de touristes se sont effectivement rendus sur ce territoire, confirmant l’hégémonie de cet Etat dans ce domaine. Mais pour éviter toute dépendance excessive de ce secteur, le gouvernement local a mis en place plusieurs projets en vue de diversifier son économie, notamment dans les secteurs primaire et secondaire qui sont à l’origine de 7% de la création de richesse de Quintana Roo. Le gouvernement prévoit d’accroître les ressources en faveur de l’investissement et de la modernisation du secteur industriel ainsi que la création d’un programme de reconversion pour l’infrastructure déjà en place, et ce par l’intermédiaire d’associations entre les investisseurs nationaux et internatio- Le site archéologique de Tulum naux. Rappelons que Quintana Roo possède tous les éléments permettant d’assurer une garantie certaine aux investisseurs : une situation géographique privilégiée, la stabilité de ses climats, des caractéristiques géopolitiques favorables et une vocation économique confirmée. Ses principaux partenaires commerciaux sont les Etats-Unis, la Canada, le Belize et le Guatemala. outre que toutes les municipalités, à l’exception de José María Morelos, ont un aérodrome pour les courtes distances. Réserves écologiques Près de 25% de la superficie totale de Quintana Roo se trouve sous Infrastructure Les voies de communication protection écologique, afin de conserjouent un rôle de premier ordre dans le ver des ressources naturelles et l’imdéveloppement de Quintana Roo. L’in- pressionnante diversité biologique de frastructure routière se compose de 5 cet Etat. Les réserves écologiques pro070 kms, desquels 1 041 kms corres- tégées sont les suivantes : la zone de propondent au réseau central qui englobe tection de la flore et de la faune de Uayquatre routes et une autoroute reliant mil ; la réserve de la biosphère de Sian Cancún à Mérida, capitale de l’Etat du Ka’An ; la réserve de la biosphère de Yucatán. Le réseau maritime est pour sa Banco Chinchorro ; la réserve spéciale part constitué des enceintes portuaires de la biosphère de Isla Contoy ; le parc de Isla Mujeres, de Puerto Juárez, de national de Tulum ; le parc marin national Arrecifes de CozuPunta Sam, de Cozumel ; le parc marin mel, de Playa del Carnational de la côte men, de Chetumal et ouest de Isla Mujeres, de Puerto Morelos, de Punta Cancún et faisant de cet Etat le de Nizuc ; l’unité premier port d’accueil d’évaluation et de mexicain de croisières, supervision de la bioqui se traduit par 1,9 diversité San Felipe million de passagers et Bacalar ; le parc 8 millions de tonnes urbain de Kabah ; le de fret. Quant au parc naturel Laguna réseau aérien, on y de Chankanaab ; le dénombre trois aéroLes lagunes de Bakalar, au sud zone de protection de ports internationaux de Quintana Roo situés à Cancún, Cozumel et Chetumal. la flore et de la faune sylvestre et aquaSignalons que Cancún est le deuxième tique de Laguna Colombia, zone sujetaéroport le plus important du pays, le te à la conservation écologique ; le sancplus grand récepteur de vols d’affrète- tuaire de Manatí dans la baie de Chement international (charters), qu’il dis- tumal ; la réserve privée El Edén et la pose de deux hydroports et de trois héli- réserve de U Yumil C’Eh (le site du proports. Il convient de mentionner en priétaire des cerfs). • 9 économie Investissement économie bilatéral 10 Adios Coccinelle La voiture emblématique de Volkswagen qui part à la retraite, et c´est une page d´histoire qui se tourne. Le 30 juillet 2003, après 58 ans de bons et loyaux services, la dernière Coccinelle a quitté l´usine de Puebla, au Mexique, pour Wolfsburg où se trouve le musée du constructeur allemand. De naissance peu glorieuse elle roulera pourtant vers la postérité. Dans les années trente, Hitler chargeait Ferdinand Porsche de créer une «voiture du peuple», symbole de l´essor industriel allemand de l´époque. Ainsi en mai 1938, la première KDF (Kraf Durch Freunde, «la force par la joie») voit le jour. Puis vinrent les «sixties» et les «seventies», où la Coccinelle devint l´icône de la génération flower power. Ses atouts sont l´endurance et la fiabilité qui lui permettent de parcourir des milliers de kilomètres, et son coût économique. Sa taille réduite quant à elle lui assure Du Mexique, seul endroit où elle était encore fabriquée depuis 1996, on promet de fournir encore des pièces pour une dizaine d´années, une bonne nouvelle pour les nombreux collectionneurs. Sur place, c´est la La dernière Coccinelle sort de l’usine Volkswagen de Puebla larme à l´œil qu´on un stationnement facile dans les grandes apprend la fin de sa production, dans villes. Depuis, elle a conquis la planète, un pays qui compte des milliers de taxis si bien qu´Hollywood lui a consacré plu- Coccinelle de couleur verte. Elle aura sieurs films, évoquant les exploits de la cependant eu la bonne idée de passer la relève à sa variante moderne, la New petite berline sur les rallyes. D´ailleurs plus de 136 pays Beetle, qui possède déjà ses admirateurs. En guise de départ, un groupe l´adoptent, en lui donnant un surnom particulier : el Vocho au Mexique, el de mariachis a entonné un petit air à la Escarabajo en Espagne ou la Beetle au Coccinelle numéro 21 529 464 de l´usiEtats-Unis. Aussi au bout d´une si ne de Puebla et lui a souhaité une retrailongue carrière internationale, la Coc- te agréable dans la vitrine où elle sera cinelle tire sa révérence, après s´être ven- désormais exposée comme un authendue à plus de 21 millions d´exemplaires. tique objet de culte. • Hidalgo : l’Indépendance du Mexique sous l’image de la France Le texte ci-dessous est extrait d’un discours envoyé le 13 septembre dernier par Monsieur Claude Heller, ambassadeur du Mexique en France, à la communauté mexicaine établie à Nancy, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de l’Indépendance du Mexique. La cérémonie du « grito » (cri), comme l’appellent familièrement les Mexicains, permet de maintenir en vie le souvenir d’un acte fondateur, dans le sens propre du terme, à l’origine de la naissance du Mexique en tant que nation indépendante. Il s’agit-là d’un fait d’une importance primordiale tant pour ses répercussions politiques -l’émergence d’un nouvel Etat- que pour ses conséquences pour la société qui composait cet Etat -les hommes et les femmes qui, à partir de ce moment-là, s’appelleraient Mexicains. Pour résumé, c’est par cet acte que s’est forgée l’identité du Mexique. Cette cérémonie est donc une fête par laquelle s’exprime la fierté des Mexicains pour leur pays et leur culture. Cet appel constitue pour la nation une prise de conscience. Mais la fête nationale qui sera célébrée cette année revêt une importante tout particulière puisqu’elle commémorera également le 250ème anniversaire de la naissance de Don Miguel Hidalgo y Costilla, initiateur du mouvement d’indépendance et le principal instigateur aux premières heures de la lutte pour la liberté. Hidalgo appartient à ces personnalités qui, à force de faire partie intégrante de nos vies, finissent par tomber dans l’oubli. La plupart des Mexicains savent qu’il a joué un rôle considérable dans le soulèvement mais peu ont poussé leur curiosité au-delà de cette période de sa vie. Il représente, sans aucun doute, un des héros les plus remarquables de l’histoire du Mexique et le meilleur exemple de ce que Don Luis González y González, ce grand historien mexicain, appelait l’histoire de bronze. Au-delà de ce que nous enseigne l’histoire traditionnelle se cache un héros méconnu, un homme profondément humain disposant d’une imposante curiosité intellectuelle et d’une immense passion pour la vie. Cela paraît paradoxal de dire que Miguel Hidalgo «n’a pas été» qu’un héros, ce qui n’est déjà pas rien en soi. Il convient de rappeler que l’inspirateur du soulèvement était également un amoureux de la musique et de la danse, de la lecture et des mots. Mais Don Miguel Hidalgo vouait par dessus tout, et ça peu de gens le savent, une passion pour la France. Ses lectures sont un exemple de cette passion. En effet, des documents établis à l’encontre de Miguel Hidalgo suite à son soulèvement contre le régime vice-royal témoignent des livres qu’ «il lisait continuellement». Parmi les principaux ouvrages figurent d’éminents auteurs français tels que Molière et Racine. D’après les témoins, il semblerait que Miguel Hidalgo y Costilla . (fin de la citation) Par l’expression «Adepte de la liberté française», l’accusateur faisait involontairement un des éloges les plus originaux qu’on n’ait jamais fait à Miguel Hidalgo. C’est justement par ces quelques mots que l’homme qui se caractérisait par sa curiosité intellectuelle, sa profonde humanité et la ferveur de ses idées se confond au héros de l’histoire de bronze, dans la définition de ses convictions et donc de ses actions futures. L’exemple qui confirme ces affirmations est l’arrêté que Don Miguel Hidalgo a promulgué à Guadalajara le 6 décembre 1810 et par lequel il décrétait l’abolition de l’esclavage sur le territoire américain. Ce texte stipulait que tout esclave devait être libéré dans un délai de dix jours et que la peine capitale serait appliquée à toute personne qui ne respecterait pas cet engagement. Les idées d’Hidalgo, qui bien évidemment étaient en contradiction avec les normes et les principes de la société à laquelle il appartenait, ont ouvert la voie à de nouvelles valeurs et, donc, à une nouvelle société. A la société mexicaine. Pour conclure reprenons le message que Miguel Hidalgo a adressé au peuple qui vivait dans ce qui s’appelait encore la Nouvelle-Espagne et qui décrit sa lutte en tant que chef de l’insurrection : « La Nation, qui fut si longtemps en sommeil, soudain se réveille au doux son de la liberté; les peuples s’empressent de courir et de prendre les armes pour l’encourager coûte que coûte…Rompons, Américains, ces liens d’ignominie qui nous ont si longtemps enchaînés : pour y parvenir, nous devons nous unir. Si nous ne nous battons pas contre nous mêmes, la guerre est finie et nos droits sauvés». Même à l’époque de la mondialisation, ces mots sont et seront toujours d’actualité pour les Mexicains qui veulent aujourd’hui comme hier vivre en paix et agir, dans le respect des droits des peuples, pour le bien-être et la prospérité de l’humanité. • C’est en présence de plus de deux mille personnes que Monsieur Claude Heller, Ambassadeur du Mexique en France, a prononcé lundi 15 septembre le discours d’indépendance (« grito de independencia ») lors de la fête nationale célébrée à la Salle Wagram. Grâce à l’organisation de l’Association Paris-Mexico, qui une fois de plus a beaucoup travaillé en faveur de la colonie mexicaine en France, la fête a accueilli des citoyens mexicains résidants dans l’Hexagone ainsi que des Français passionnés par le Mexique. Photo : Barbara Peón Solis. Le Mexique et sa fête nationale L’ambassadeur mexicain Claude Heller lors de la cérémonie du « grito » de l’Indépendance. Durant la cérémonie dite du « cri de l’indépendance », l’ambassadeur mexicain a rappelé la mémoire des héros qui ont été à l’origine de la naissance du Mexique tels que Morelos et Hidalgo, ce dernier faisant d’ailleurs l’objet d’une série d’hommages tout au long de cette année en raison de la commémoration de son 250 anniversaire de naissance. • 11 bilatéral Miguel Hidalgo ait traduit vers l’espagnol certaines de leurs oeuvres. Sont également mentionnés Millau, auteur d’une célèbre Histoire universelle, Buffon et sa fameuse Histoire naturelle et Bossuet dont les sermons sont encore aujourd’hui un modèle de virtuosité verbale. En outre, il lisait en français les recueils d’auteurs classiques tels que Démosthène et Eschyle. Plusieurs témoignages ont été recueillis parmi lesquels celui d’un accusateur de Miguel Hidalgo et celui d’un voisin. Ce dernier décrivait l’enthousiasme avec lequel Hidalgo cherchait sans cesse à obtenir des nouvelles qui provenaient de France. En effet, en apprenant qu’un voyageur français se trouvait de passage dans la région, il décida de parcourir plusieurs dizaine de kilomètres pour aller à sa rencontre et l’invita à venir chez lui. Sa maison était connue comme «la petite France» tant pour la passion d’Hidalgo pour ce pays que pour l’esprit libéral qui y régnait. Quant au récit d’un accusateur du prêtre, lors de son incarcération, il est relaté ci-dessous et selon ses propres termes : « (…) à plusieurs reprises cet inculpé faisait l’éloge de la liberté française qu’il souhaitait voir dans nos royaumes et qui assurait le despotisme de la monarchie. Dans tous ses ouvrages, cet inculpé se présentait comme un authentique adepte de la liberté française, un libertin, un schismatique et un révolutionnaire ce qui a pris tout son sens lorsqu’il s’est déclaré Capitaine général des Insurgés» bilatéral Victoire d’Ana Gabriela Guevara à Saint-Denis Le rendez-vous était fixé au Stade culture 12 de France pour les 9èmes Championnats du monde d’Athlétisme, lesquels ont confirmé que le parcours ascendant de la sprinteuse mexicaine Ana Guevara est loin de s’achever. Née voilà vingt-six ans dans l’Etat frontalier de Sonora, Ana Guevara est championne du monde du 400 mètres. Avec un temps chrono de 48 s 89, qui constitue la meilleure performance mondiale de cette année, l’athlète mexicaine a laissé derrière elle l’image de la Française Marie-José Pérec et de l’Américaine Cathie Freeman. Un stade bondé a été témoin de la prouesse de Ana Guevara, applaudie dans le monde entier pour sa capacité physique et son intégrité sportive. Ana Gabriela Guevara a obtenu la médaille d’or, en s’imposant devant la Jamaïcaine Lorraine Fenton (49 s 43) et la Sénégalaise Amy Mbacke Thiam (49 s 95). Le triomphe de la sprinteuse est ressenti comme une fierté immense au Mexique car il s’agit-là de la troisième médaille d’or remportée par notre pays dans neuf championnats mondiaux. Rappelons à juste titre les victoires de Ernesto Canto à Helsinki en 1983 et de Daniel García à Athènes en Monsieur et Madame Claude Heller lors de la réception en honneur de la championne mexicaine Ana Gabriela Guevara. 1997, les deux dans l’épreuve de la marche sur 20 kilomètres. Guevara, qui avait déjà une longueur d’avance sur ses concurrentes depuis l’année dernière, a vu ses efforts récompensés au Stade de France, notamment son entraînement intensif avec son entraîneur cubain Raúl Barreda. La Mexicaine est restée invaincue depuis vingt-sept courses. Elle a remporté un titre panaméricain à Santo Domingo et détient les trois meilleurs records mondiaux de l’année, y compris celui de 48 s 89 obtenu récemment dans la capitale parisienne, qui représente en outre son meilleur score personnel et un rêve devenu réalité, puisqu’elle souhaitait passer sous la barre des 49 secondes au cours de cette saison. Après son triomphe aux Championnats d’Athlétisme, l’athlète a été félicitée par le président Vicente Fox et a été reçue par Claude Heller, ambassadeur du Mexique en France, qui a affirmé que le parcours de la sprinteuse représente un exemple d’effort et de dévouement dans un domaine où le Mexique s’est difficilement distingué.• Cobá, ville grandiose Il existe peu de villes mayas qui ont su conserver l’héritage culturel laissé par les anciens habitants de l’Etat de Quintana Roo. L’une d’entre elles est l’ancestrale capitale indigène de Cobá, dont le nom signifie « l’eau agitée par les vents » et qui se trouve sur la péninsule du Yucatán. L’ancienneté de Cobá remonte à la période préclassique tardive (100250 après J.C.), mais c’est à la période classique tardive, entre 600 et 900 de notre ère, que la ville a atteint son apogée, en réussissant à maintenir son importance politique, jusqu’au postclassique tardif (900-1200 après J.C.). Construite au VIIème siècle, avant Chi- chén Itzá et Tulúm, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de celle-ci, elle s’étendait à l’époque sur près de 50 km2 (100 km2 aujourd’hui) et abritait 40 000 habitants. Son architecture est plus proche de celle de Tikal (au Guatemala) que des autres cités mayas de la péninsule. Abandonnée au Xème siècle pour des raisons inconnues, elle ne fut redécouverte qu’en 1891, par un archéologue autrichien qui en avait entendu parler comme d’une cité disparue au milieu de la jungle. Vaste groupe de sites construits culture 13 autour de lacs peu profonds et reliés par des chaussées cérémonielles de maçonnerie, Cobá a été un des plus grands et des plus peuplés sites de la région. Plus de seize chaussées recouvertes de pierre blanche et poreuse facilitaient les mouvements et l’échange avec d’autres villages. Cobá s’est distingué comme un centre politique et commercial qui a légué une grande partie de l’histoire de la civilisation maya, notamment parmi des centaines de stèles où étaient décrites l’histoire du personnage représenté ainsi que les dates les plus importantes. Bien que certaines des structures de Cobá soient dispersées et d’autres regroupées, les quelques 6 500 édifices qui y existent reflètent la présence indéniable de ce site dans la région. Parmi les principaux ensembles, nous pouvons mentionner Grupo Cobá, le plus important du site, ainsi que les groupes Macanxoc, Chumuc Mul, Uxulbenuc, Nohoch Mul, où se trouvent les constructions les plus remarquables du site. Mais revenons au Grupo Cobá dans lequel figurent des temples, des plates-formes et des soubassements pyramidaux, répartis autour de places et de patios. C’est là qu’ont été découvertes plu- sieurs stèles sur lesquelles figuraient des inscriptions hiéroglyphes ainsi que des reliefs en stuc sur certains des édifices. On pourra également y admirer le temple connu sous le nom de La Iglesia (L’Eglise), qui fait 24 mètres de hauteur et auquel sont associées deux stèles particulièrement dégradées. La première d’entre elles se trouve au pied du soubassement, et il y a quelques années encore la population locale pensait y voir apparaître une vierge qu’elle avait appelée Colebí. Ces habitants se prosternaient devant elle, priaient, y dépo- saient des offrandes et allumaient des cierges, de là viendrait son appellation d’Eglise. L’autre stèle se trouve dans la partie supérieure du temple où trois offrandes ont été découvertes, composées de vases, de jadéite et d’une figurine représentant le dieu K. Lors de fouilles dans le groupe Macanxoc, huit stèles ont été découvertes comportant également des inscriptions ainsi que neuf autels circulaires. La première stèle est intéressante car quatre dates y apparaissaient avec une série initiale, correspondant à la fin du VIIIème siècle. Les archéologues ont mis au jour une pyramide de 42 mètres de haut (la plus haute de la péninsule du Yucatán), qui à elle seule vaut le détour. Il s’agit de Nohoch Mul, qui signifie en langue maya « grand monticule ». Mais ils y ont aussi découvert un palais de 9 étages, un terrain de pelote ainsi que le plus grand réseau de chaussées à larges pavés de calcaires (« sacbé »). La région compte également un certain nombre de lacs et de lagunes.• Chichén Itzá, ville sacrée Située au nord de la péninsule du culture 14 Yucatán, Chichén Itzá représente l’un des sites les plus prestigieux de l’architecture précolombienne, rempli de légendes et de trésors. Ses ruines, dont le principal ensemble couvre près de 3 km2, illustrent la gloire et la majesté de l’une des plus imposantes cités construites par les Mayas. Mais elles sont aussi empreintes des influences attribuables aux Toltèques. Le site présente un ensemble de pyramides, de temples et de terrasses remarquablement bien conservés. La ville fut fondée au VIème siècle par les Mayas. Elle connut deux phases. C’est durant la première, qui correspond à la période classique tardive (VIème-IXème siècle), que furent construits les monuments groupés au sud de la cité, dont le style puuc rappelle l’architecture maya d’Uxmal et de Labna. Parmi ceux-ci nous pouvons citer : le temple des Trois-Linteaux, « la Iglesia » (l’Eglise), « las Monjas » (les Nonnes), le « Chichanchob » (Maison rouge), l’« Akabtzib » (Maison de l’Ecriture obscure) et le « Caracol » (l’Escargot), qui servait d’observatoire astronomique. La seconde phase commence par l’invasion des Itzá (Xème siècle), une tribu probablement toltèque, venue du Mexique central et conduite par Kukulkán, le serpent à plumes qui fut l’un des dieux les plus importants de la culture toltèque. Les nouveaux arrivés dominèrent le Yucatán pendant plus de deux siècles et furent à l’origine d’une renaissance artistique remarquable. La ville s’enrichit de monuments grandioses, souvent ornés de fresques. Parmi les plus importants, il convient de signaler la grande pyramide à neuf degrés « El Castillo » (également connue sous le nom de pyramide de Kukulkán), le temple des Guerriers précédé par le portique des « Mille Colonnes », le temple des Jaguars, et des jeux de paume (dont le plus grand jamais découvert), des bains et des autels. A la période postclassique récente (1350-1524), la ville déclina et fut éclipsée par la cité de Mayapán. Cependant elle conserva son statut de haut lieu de pèlerinage. La juxtaposition des serpents à plumes toltèques et de divinités mayas, la figuration de dignitaires toltèques et mayas montrent que la greffe des deux civilisations fut admirablement réussie. Le nom de Chichén Itzá, qui signifie « bouche des puits d’Itzá », fait référence aux Itzá qui y vivaient et aux deux puits naturels qui alimentaient la ville en eau et autour desquels s’articulait la vie religieuse et culturelle. Ainsi, on trouve sur ce site un énorme puits naturel, le Cenote Sagrado (le Cenote sacré), aux parois verticales d’une profondeur de 20 mètres. Lors de sécheresses, les Mayas y faisaient des sacrifices humains, essentiellement des femmes et des enfants pour les dieux, au cours de cérémonies religieuses. On a aussi découvert au fond de celui-ci des disques d’or ciselés qui reflètent l’art sublime de l’artiste maya dans la ciselure, mélangé aux motifs inspirés des Toltèques. « El Castillo » dont le temple, perché au sommet, est consacré à Kukulkán, mesure 24 mètres de hauteur et a été bâti sur un tertre pyramidal de 5 000 m2. Des archéologues et numérologues ont émis l’hypothèse que cette pyramide pouvait représenter le calendrier maya sculpté dans la pierre. Quatre escaliers orientés en direction des points cardinaux comp- tent chacun 91 marches. En ajoutant la plate-forme supérieure, nous obtenons un total de 365, soit une marche pour chaque jour du calendrier solaire. Nous y apercevons également 52 panneaux (les années du siècle maya) ainsi que 18 terrasses (les mois du calendrier religieux), signes d’un riche symbolisme cosmologique. A l’ouest d’« El Castillo » se trouve l’un des sept terrains où l’on pratiquait un jeu à caractère religieux, qui se terminait parfois par des sacrifices humains. Des sculptures se trouvant près de cet endroit représentent d’ailleurs des joueurs décapités. Cette cour, longue de 135 mètres et large de 65 mètres, est ceinturée de murailles en pierre et possède des propriétés acoustiques surprenantes, le son y portant assez loin. Quant au temple des Jaguars, il révèle des colonnes et des tableaux entourés de sculptures représentant des serpents et des jaguars. De retour au site principal, vous verrez la plate-forme de Vénus, symbolisée dans la tradition toltèque par des serpents à plumes. Un peu plus loin, vous atteindrez le portique des Mille Colonnes, qui comprend le temple des Guerriers. Les très nombreux piliers qui font face à ce dernier donnent leur nom à ce complexe ; ils soutenaient autrefois le toit du temple, qui s’est effondré depuis. Vers l’extrémité du site, vous apercevrez la Casa de las Monjas, qui aurait vraisemblablement été un palais royal, bien que ses nombreuses salles aient d’abord fait croire aux premiers visiteurs espagnols qu’il s’agissait d’un couvent. Cet édifice énorme, ainsi que son annexe, affichent des tableaux sculptés à l’image d’animaux, de fleurs et de masques humains. A gauche se dressent la Iglesia, où vous verrez des animaux sculptés dans la partie supérieure de la façade, et Akabtzib , tenu pour l’édifice le plus ancien que l’on ait jamais mis au jour sur ce site. On n’a d’ailleurs jamais réussi à interpréter certains des hiéroglyphes trouvés ici.• internet //www.sre.gob. mx/francia/ C a r n e t d e ro u t e Cancún, le paradis sur terre Il y a à peine 40 ans, Cancún était une île déserte dont l’existence était pratiquement inconnue. Située dans la région la plus désolée des Caraïbes, c’était une dune en forme de sept, avec certaines sections d’à peine 20 mètres de large, séparée de la terre ferme par deux étroits canaux qui reliaient la mer à un vaste système de lagunes. Le projet de faire de Cancún une station balnéaire date de 1969. Avant cette date, il n’y avait que le village de pêcheurs de Puerto Juárez, dans la banlieue nord de ce qui est maintenant Cancún. Depuis lors, notamment grâce à sa situation privilégiée sur la côte caribéenne de Quintana Roo, elle est devenue la ville la plus dynamique du Mexique. Cancún, dont le nom signifie « nid de serpents » en langue maya, apporte l’un des pourcentages les plus élevés de devises touristiques dans le pays et participe de façon substantielle au produit interne brut de l’Etat de Quintana Roo. Elle représente actuellement la principale station balnéaire mexicaine et la ville la plus prospère de la péninsule. C’est également la première destination touristique des Caraïbes, avant les Bahamas et Porto Rico. On y dénombre 100 hôtels (dont un grand nombre de cinq étoiles), près de 250 restaurants ainsi qu’une multitude de centres commerciaux et de discothèques. Ce lieu paradisiaque, où l’infrastructure touristique se mêle à un environnement naturel de toute beauté, est doté de caractéristiques impressionnantes : un climat exceptionnel, une mer bleu turquoise, de vastes étendues de sable blanc, des vestiges de la culture maya et une hospitalité sans faille des habitants. Les plages, qui sont parmi les plus belles du monde, sont propices aux activités aquatiques. Citons par exemple Playa Linda, Langosta, Tortugas, Gaviota, Chaac-Mool et les dernières à la mode, Playa Ballenas et Playa Delfines. Tous les centres archéologiques les plus importants du monde maya sont virtuellement connectés à Cancún, ce qui fait d’elle la porte d’accès par excellence au monde maya. De magnifiques récifs vous permettront de découvrir la magie du monde sous-marin. Mais Cancún vaut également le détour pour sa gastronomie de renommée mondiale. • responsable de la publication : Carolina Becerril Jorge Volpi Ambassadeur Claude Heller ; (éducation) ; (culture) ; rédacteur en chef : Alejandra García Williams Dina Carvalho Eduardo del Río (juridique) ; (rédactrice) (presse et communication) ; Rosa Peña Perez Rea Patricia Deleau Gonzalo Canseco Gomez (tourisme) ; (traductions) (économie) ; Mauricio Torres Córdova e-mail : (politique internationale); [email protected] Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures. 15 carnet de route adresses en France ambassade 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. 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