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politique
Le 11 août dernier, le président
Vicente Fox s’est entretenu avec Mada-
me Irene Khan, secrétaire générale
d’Amnisty International, sur la situa-
tion des droits de l’homme au
Mexique. En compagnie de Luis Ernes-
to Derbez, ministre des Relations exté-
rieures, le président du Mexique
a rappelé à Madame Khan l’en-
gagement de son gouvernement
à encourager ces droits essen-
tiels de la personne.
Cette rencontre impor-
tante offre une occasion toute
particulière de revoir les princi-
pales directives de la politique
du Mexique en matière de droits
de l’homme, un domaine dans
lequel on peut constater un
changement d’attitude et de
priorités de la part du gouver-
nement mexicain depuis quelques
années. Dès le début même de son man-
dat, le président Fox a décidé d’adopter
le paradigme universel des droits de
l’homme comme politique d’Etat, ce
qui constitue peut-être l‘une des plus
importantes contributions du gouver-
nement actuel au renforcement de la
culture de la légalité dans le pays.
L’engagement renouvelé du
Mexique envers la culture des droits de
l’homme a trouvé une expression tan-
gible dans des actions comme le respect
des recommandations de la Commis-
sion nationale des Droits de l’homme,
l’ouverture du Mexique aux regards
externes, la création de la Commission
de Politique gouvernementale pour les
droits de l’homme, et l’harmonisation
du cadre légal mexicain avec les normes
établies, en la matière, par la commu-
nauté internationale.
Nombreux sont les exemples
concrets de ce nouvel esprit de coopé-
ration et d’ouverture vers l’extérieur.
Les engagements avec les organismes
internationaux sont pleinement en
vigueur, comme celui signé avec le
Haut-commissariat des Nations unies
aux droits de l’homme, dont le dia-
gnostic servira à renforcer les actions
que le gouvernement mexicain a déjà
entreprises. De la même façon, et lors
d’une occasion historique, le Mexique
a autorisé l’extradition des personnes
inculpées d’atteintes aux droits de
l’homme dans d’autres pays.
La défense intégrale des droits
de l’homme exige un engagement fer-
me de la part des autorités, ce qui
explique la raison pour laquelle le Par-
quet de la République a adopté le Pro-
tocole d’Istanbul en vue d’éradiquer la
torture. Et, dans un geste sans précé-
dent, en avril dernier des poursuites
ont été engagées contre des responsables
présumés de privation illégale de la
liberté lors de la répression du mouve-
ment d’étudiants de 1968. Aujourd’hui,
ce cas se trouve dans l’attente du ver-
dict du Tribunal Suprême de Justice de
la Nation.
Un cas qui mérite une atten-
tion toute particulière est celui des
femmes assassinées à Ciudad Juárez,
ville située à la frontière nord du
Mexique. Au cours des dernières décen-
nies, Ciudad Juárez a expérimenté une
expansion considérable dans l’indus-
trie des maquiladoras. Ceci a donné lieu
à une hausse du nombre des travailleurs
immigrants à la recherche de meilleures
conditions de vie. Mais, en même
temps, les niveaux d’insécurité et de
violence se sont accrus. L’un des cas les
plus célèbres et douloureux a été celui
de la recrudescence de la violence
contre les femmes. Le nombre impor-
tant d’homicides de femmes dans l’en-
tité a suscité la consternation dans tout
le pays et a été à l’origine d’ac-
tions entreprises tant par le gou-
vernement fédéral comme par
les autorité de l’Etat de Chi-
huahua et de la ville de Ciudad
Juárez afin d’enrayer cette vio-
lence et d’Èclaircir les homicides
commis.
Comme l’a signalé le prési-
dent, cette tragédie douloureu-
se constitue un grand défi à tous
les niveaux du gouvernement du
Mexique. C’est la raison pour
laquelle, on a conçu, de façon
conjointe, un programme intégral
incluant la prévention, la procuration
de la justice et l’indemnisation aux
familles des victimes. En outre, une
stratégie de coordination de la force
publique avec les instances de Ciudad
Juárez a été établie afin d’optimiser les
résultats. Grâce à cette opération, les
délits d’ordre commun ont diminué de
14 % dans cet État. Face à la complexité
de ce dossier, le président Fox a décidé
de nommer un commissaire chargé de
coordonner la participation du gou-
vernement fédéral pour résoudre cette
affaire.
Il reste encore beaucoup à fai-
re pour garantir le plein respect des
droits de l’homme au Mexique. Cepen-
dant, tout comme l’a reconnu la secré-
taire générale d’Amnesty International,
il s’est produit un changement d’atti-
tude de la part du gouvernement mexi-
cain. Ce retournement est le reflet des
profondes aspirations de la société
mexicaine qui forge progressivement
une nouvelle conscience de la valeur
inhérente à l’être humain et au respect
qui lui est dû. •
Politique intérieure
Les droits de l’homme, une priorité pour
le gouvernement du Mexique
Dès le début de son mandat, le président Fox
a décidé d’adopter le paradigme universel
des droits de l’homme comme politique d’Etat.