# Mexique38

publicité
aujourd’hui
bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 38, septembre 2003
Mission de San Francisco.
Tilaco. Sierra Gorda
de Queretaro.
sommaire
Photo : Lourdes Grobet
LE MEXIQUE
Le 1er septembre dernier, le président du Mexique, Vicen-
politique intérieure
te Fox, a présenté son Troisième Rapport de Gouvernement.
Dans son message, prononcé devant les membres du Congrès
de l’Union, le chef du gouvernement a fait un bilan des
actions les plus importantes menées durant sa troisième année
de mandat ; il a également passé en revue de façon critique
et équilibrée la situation que vit actuellement le pays. Un des
points les plus remarquables de son discours fut l’appel lancé à la communauté politique et à la société mexicaine dans
son ensemble pour accomplir, dans l’unité et avec le sens
d’Etat, de nouvelles actions visant à encourager le développement du pays.
A partir du 10 septembre, et pendant cinq jours marqués par une activité intense, le Mexique a accueilli la Vème
Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Mexique a ainsi de nouveau attiré l’attention du monde entier en tant que pays d’accueil d’un événement de renommée internationale. Les ministres du commerce
des 146 pays membres de l’OMC, ainsi que les représentants
des 76 organisations observatrices intergouvernementales et
des 965 organisations non gouvernementales ont assisté à cette rencontre. Deux mille journalistes et représentants de médias
des cinq continents se sont déplacés pour couvrir l’événement.
Ce numéro est consacré à l’Etat de Quintana Roo, situé
dans la partie orientale de la Péninsule du Yucatán. Il s’agit du
seul Etat de la République mexicaine qui est baigné par la mer
des Caraïbes et qui constitue, par là même, un port d’arrivée
de multiples influences –de mots, de spécialités culinaires et
de styles musicaux– en provenance des Caraïbes et de l’Amérique centrale, lesquels ont contribué à définir la culture mexicaine. L’Etat de Quintana Roo est riche d’une nature exubérante, dont les couleurs sont marquées par la forêt et la mer :
il est également fort d’une riche histoire, grâce à l’extraordinaire héritage du peuple maya, créateur d’une culture remarquable par ses progrès intellectuels et artistiques.
- Droits de l’homme,
priorité du Mexique
- Troisième rapport
de gouvernement :
Fox et l’autocritique
- Changements au sein
du cabinet présidentiel
p. 2
p. 3
p. 4
politique étrangère
- Le Mexique, hôte de la
5ème conférence de l’OMC
pp. 4-5
économie
- Panorama de l’économie
mexicaine
- Dette publique
- Zoom sur…
l’Etat de Quintana Roo
- Adios Coccinelle
pp. 6-7
p. 7
pp. 8-9
p. 10
bilatéral
- Hidalgo : l’Indépendance
du Mexique sous l’image
de la France
pp. 10-11
culture
- Le Mexique et sa fête nationale p. 11
- Athlétisme :
Victoire d’Ana Guevara
p. 12
- Cobá, ville grandiose
pp. 12-13
- Chichén Itzá, ville sacrée
p. 14
carnet de route
- Cancún, le paradis sur terre
p. 15
Juan
Soriano.
La Ola.
Bronze.
1998. World
Trade
Center,
Guadalajara.
Politique intérieure
Les droits de l’homme, une priorité pour
le gouvernement du Mexique
Le 11 août dernier , le président
politique
2
Haut-commissariat des Nations unies
aux droits de l’homme, dont le diagnostic servira à renforcer les actions
que le gouvernement mexicain a déjà
entreprises. De la même façon, et lors
d’une occasion historique, le Mexique
a autorisé l’extradition des personnes
Vicente Fox s’est entretenu avec Madame Irene Khan, secrétaire générale
d’Amnisty International, sur la situation des droits de l’homme au
Mexique. En compagnie de Luis Ernesto Derbez, ministre des Relations extérieures, le président du Mexique
a rappelé à Madame Khan l’engagement de son gouvernement
à encourager ces droits essentiels de la personne.
Cette rencontre importante offre une occasion toute
particulière de revoir les principales directives de la politique
du Mexique en matière de droits
de l’homme, un domaine dans
lequel on peut constater un Dès le début de son mandat, le président Fox
changement d’attitude et de a décidé d’adopter le paradigme universel
des droits de l’homme comme politique d’Etat.
priorités de la part du gouvernement mexicain depuis quelques inculpées d’atteintes aux droits de
années. Dès le début même de son man- l’homme dans d’autres pays.
La défense intégrale des droits
dat, le président Fox a décidé d’adopter
le paradigme universel des droits de de l’homme exige un engagement ferl’homme comme politique d’Etat, ce me de la part des autorités, ce qui
qui constitue peut-être l‘une des plus explique la raison pour laquelle le Parimportantes contributions du gouver- quet de la République a adopté le Pronement actuel au renforcement de la tocole d’Istanbul en vue d’éradiquer la
torture. Et, dans un geste sans précéculture de la légalité dans le pays.
L’engagement renouvelé du dent, en avril dernier des poursuites
Mexique envers la culture des droits de ont été engagées contre des responsables
l’homme a trouvé une expression tan- présumés de privation illégale de la
gible dans des actions comme le respect liberté lors de la répression du mouvedes recommandations de la Commis- ment d’étudiants de 1968. Aujourd’hui,
sion nationale des Droits de l’homme, ce cas se trouve dans l’attente du verl’ouverture du Mexique aux regards dict du Tribunal Suprême de Justice de
externes, la création de la Commission la Nation.
Un cas qui mérite une attende Politique gouvernementale pour les
droits de l’homme, et l’harmonisation tion toute particulière est celui des
du cadre légal mexicain avec les normes femmes assassinées à Ciudad Juárez,
établies, en la matière, par la commu- ville située à la frontière nord du
Mexique. Au cours des dernières décennauté internationale.
Nombreux sont les exemples nies, Ciudad Juárez a expérimenté une
concrets de ce nouvel esprit de coopé- expansion considérable dans l’indusration et d’ouverture vers l’extérieur. trie des maquiladoras. Ceci a donné lieu
Les engagements avec les organismes à une hausse du nombre des travailleurs
internationaux sont pleinement en immigrants à la recherche de meilleures
vigueur, comme celui signé avec le conditions de vie. Mais, en même
temps, les niveaux d’insécurité et de
violence se sont accrus. L’un des cas les
plus célèbres et douloureux a été celui
de la recrudescence de la violence
contre les femmes. Le nombre important d’homicides de femmes dans l’entité a suscité la consternation dans tout
le pays et a été à l’origine d’actions entreprises tant par le gouvernement fédéral comme par
les autorité de l’Etat de Chihuahua et de la ville de Ciudad
Juárez afin d’enrayer cette violence et d’Èclaircir les homicides
commis.
Comme l’a signalé le président, cette tragédie douloureuse constitue un grand défi à tous
les niveaux du gouvernement du
Mexique. C’est la raison pour
laquelle, on a conçu, de façon
conjointe, un programme intégral
incluant la prévention, la procuration
de la justice et l’indemnisation aux
familles des victimes. En outre, une
stratégie de coordination de la force
publique avec les instances de Ciudad
Juárez a été établie afin d’optimiser les
résultats. Grâce à cette opération, les
délits d’ordre commun ont diminué de
14 % dans cet État. Face à la complexité
de ce dossier, le président Fox a décidé
de nommer un commissaire chargé de
coordonner la participation du gouvernement fédéral pour résoudre cette
affaire.
Il reste encore beaucoup à faire pour garantir le plein respect des
droits de l’homme au Mexique. Cependant, tout comme l’a reconnu la secrétaire générale d’Amnesty International,
il s’est produit un changement d’attitude de la part du gouvernement mexicain. Ce retournement est le reflet des
profondes aspirations de la société
mexicaine qui forge progressivement
une nouvelle conscience de la valeur
inhérente à l’être humain et au respect
qui lui est dû. •
Politique intérieure
Troisième rapport de gouvernement :
Vicente Fox et l’autocritique
président Vicente Fox a présenté son
troisième rapport de gouvernement,
qui s’est caractérisé par un bilan portant sur les trois premières années de
son mandat.
Au cours de son message, le
chef de l’État a exhorté les forces politiques du pays à entamer le dialogue
qui permettra d’encourager les réformes
structurelles nécessaires au Mexique
pour affronter les défis économiques et
sociaux de ce nouveau siècle.
Ce rapport gouvernemental,
qui sera analysé par le Congrès de
l’Union, et qui peut se définir comme
une autocritique –un exercice développé par le président mexicain au
cours de ces trois dernières années– a
été l’occasion de faire un état des lieux
sur la situation actuelle du pays.
En inaugurant également les
travaux de la 59ème législature, le président Fox a reconnu qu’il n’est pas
possible de parler à ce jour de transformations historiques.
Un des volets les plus attendus tant par les législateurs que par
l’opinion publique et la société a été
celui de l’économie nationale. Sur ce
point, c’est la stabilité à laquelle est
parvenu le gouvernement fédéral qui
a été mise en avant. L’inflation, qui
n’a pas connu de taux aussi bas depuis
34 ans, les taux d’intérêt, qui sont les
plus faibles de l’histoire du pays, la
diminution du service de la dette et la
croissance du pouvoir d’achat du revenu national représentent quelquesunes des caractéristiques d’une économie forte.
Pendant son allocution, le premier mandataire mexicain a souligné
que le bon comportement de ces paramètres a permis au Mexique de passer
au travers d’un climat économique
mondial défavorable.
Cependant, le président
Vicente Fox a indiqué que cet effort
« ne s’est pas encore traduit par une croissance durable et par une création suffisante d’emplois ».
Afin de parvenir à une reprise totale, le président Vicente Fox a proposé aux nouveaux députés fédéraux
de conclure les réformes stratégiques
« qui génèreront les conditions stimulant
la croissance économique et qui transformeront l’incertitude en confiance sur
l’avenir du pays ».
Se référant aux réformes structurelles, le président Fox a mentionné
qu’au cours des dix prochaines années,
le Mexique devra canaliser près de 500
milliards de pesos (soit environ 46 mil-
l’Électricité (CFE), mais a signalé que
« la viabilité économique de ces deux
entreprises est sérieusement fragilisée »,
ce qui « met en péril » l’avenir du
Mexique.
Pendant son intervention, le
président Vicente Fox a défini la
Réforme politique comme une transformation nécessaire qui n’implique
pas la refondation de l’État, et qui de
ce fait, cherche à « concilier le renforcement du pouvoir législatif avec un régime présidentiel démocratique, et établir
une relation plus fluide en vue de l’approbation des lois ».
Le président Fox a jugé que
les réformes sont indispensables pour améliorer l’administration
judiciaire et la lutte
contre la délinquance
et pour garantir le respect des droits de
l’homme.
En ce sens, il a
annoncé la nomination
d’un commissaire du
gouvernement fédéral
Le président Vicente Fox lors de son troisième
pour
mener
les
rapport gouvernemental.
enquêtes sur les assasliards de dollars) auprès du secteur élec- sinats de plus de 300 femmes survenus à Ciudad Juárez au cours de ces
trique.
« Ceci nous oblige à trouver des dix dernières années. Ces meurtres ont
mécanismes conjuguant efforts et inves- suscité un grand émoi tant à l’intétissement privé, sans compromettre la rieur qu’à l’extérieur du pays.
En matière de politique étransouveraineté nationale ni modifier la
propriété étatique de l’industrie élec- gère, le président Fox a souligné que le
trique », a-t-il exprimé face à un public Mexique continuera de miser sur le
réceptif composé de députés, de séna- multilatéralisme et sur la signature d’un
teurs, de membres de son cabinet, de accord migratoire avec les Etats-Unis,
tout comme il a plaidé en faveur de la
gouverneurs et de leaders politiques.
Au cours de la présentation suppression des subventions agricoles
de son troisième rapport, qui s’est dans les pays développés.
Le gouvernement du présidéroulée au Palais de San Lázaro, le
président mexicain a affirmé que son dent Fox a ainsi rempli son devoir
administration ne cherche pas à pri- d’information sur la situation actuelvatiser les entreprises étatiques telles le du pays auprès d’une société chaque
que Petróleos Mexicanos (PEMEX) jour plus concernée et réceptive sur
ou encore la Commission fédérale de l’avenir national. •
3
politique
Le premier septembre dernier, le
Politique intérieure
Changements au sein du cabinet présidentiel
Quelques heures après que le pré-
politique
4
sident Vicente Fox ait présenté son troisième rapport de gouvernement auprès
du Congrès de l’Union, la présidence de
la République annonçait des changements au sein de l’équipe proche du
chef de l’État.
Ainsi, Felipe Calderón Hinojosa,
ancien député fédéral et ancien président du Parti d’Action nationale (PAN),
a été nommé ministre de l’Énergie, en
remplacement d’Ernesto Martens, qui
a présenté sa démission.
Felipe Calderón Hinojosa aura
pour mission de travailler en faveur de
la réforme énergétique et de concilier
les différents points de vue existants sur
ce thème entre les diverses forces politiques
représentées à la chambre des Députés.
Son expérience de législateur et sa qualité d’interlocuteur seront fondamentales pour mener à bien ses nouvelles
fonctions.
Alberto Cárdenas, ancien gouverneur de l’État de Jalisco et ex-directeur de la Commission nationale forestière, est devenu le nouveau ministre de
l’Environnement, substituant de cette
façon Víctor Líchtinger.
Sur instructions du président
Fox, l’actuel ministre de l’Environnement devra poursuivre les actions menées
à ce jour par le gouvernement fédéral.
Le président Vicente Fox avec
les nouveaux ministres de l’Energie,
Felipe Calderon Hinojosa, et de
l’Environnement, Alberto Cárdenas.
Mais ces deux changements ne
sont pas les premiers à avoir été opérés
dans la composition du cabinet présidentiel. En effet, en janvier 2003, Jorge
G. Castañeda présentait sa démission
au poste de ministre des Affaires étrangères, et était remplacé par Luis Ernesto Derbez Bautista, qui à l’époque était
ministre de l’Economie et à qui succédait
Fernando Canales Clariond, ancien gouverneur de l’État de Nuevo León.
L’arrivée de Luis Ernesto Derbez au poste de ministre des Affaires
étrangères donne un nouvel élan à la
place que le Mexique occupe au niveau
international et à sa participation aux
différents forums multilatéraux.
Au mois de juillet dernier, Leticia Navarro renonçait à ses fonctions de
ministre du Tourisme, en faveur de
Rodolfo Elizondo, qui était jusque-là
porte-parole présidentiel.
Rodolfo Elizondo, qui a été
remplacé par Alfonso Durazo, aura pour
mission de renforcer les actions en matière touristique et de faire en sorte que ce
secteur continuera d’être un des piliers
de l’économie nationale. Il devra également conforter la bonne image du
Mexique à l’étranger.
En avril 2003, Francisco Barrio,
ministre de l’Inspection des Finances,
annonçait son intention de quitter son
poste pour briguer un mandat de député fédéral et devenir de cette façon coordinateur des législateurs du PAN à la
chambre des Députés.
Francisco Barrio a été substitué par Eduardo Romero, dont la première
tâche a consisté à modifier l’appellation de cette administration par celle de
ministère de la Fonction publique.
C’est également au cours de ce
mois que la titulaire du ministère de la
Réforme agraire, María Teresa Herrera Tello, rejoignait la section juridique de la présidence de la République. Elle a été remplacée par Florencio Salazar, expert en
thèmes de propriété de la terre.
De par ces changements, l’équipe du gouvernement fédéral se renforce
en vue de poursuivre le projet de travail établi par le président Vicente Fox
à son arrivée à la présidence de la République en décembre 2000. •
Politique étrangère
Le Mexique : pays d’accueil de la Cinquième
conférence ministérielle de l’OMC
Du 10 au 14 septembre, le Mexique a
été le pays d’accueil de la Cinquième
conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, l’organe
de décision suprême de l’Organisation.
Des représentants des 146 qui la composent se sont réunis pendant cinq jours
à Cancún afin d’établir des accords dont
le but est de contribuer à ce que les flux
mondiaux du commerce circulent de
façon libre, fluide et prévisible au béné-
fice de la communauté internationale
dans son ensemble.
Le rôle du Mexique en tant
qu’hôte de cette importante réunion a
confirmé la participation active qui l’a
caractérisé au cours de ces dernières
années sur la scène internationale, en
abritant d’importantes rencontres internationales, telles que la Conférence internationale sur le financement du développement et le Sommet des leaders du
mécanisme de Coopération économique
Asie-Pacifique.
Lors de ces importantes rencontres, ainsi qu’au cours des principaux
forums internationaux, le Mexique s’est
toujours prononcé pour la construction
de ponts entre les pays développés et
ceux en développement ; des ponts reliant
la croissance économique au développement humain ; des ponts vers l’ouverture internationale et le renforcement
Le président Vicente Fox
a inauguré
les travaux de la
cinquième Conférence
ministérielle de l’OMC
rurales dépendent du développement
d’un secteur agricole équitable et solidaire. Il faut rompre le cercle vicieux
dans lequel, d’une part, les pays donateurs
transfèrent des ressources sous forme
d’aide au développement des pays récepteurs, tandis que, d’autre part, ils empêchent leur progrès en imposant des restrictions au commerce.
Le Mexique constitue actuel-
Luis Ernesto Derbez,
ministre des Affaires
étrangères,
et Pascal Lamy,
commissaire européen
du Commerce à Cancún.
Après de longues journées de préparation et de rencontres entre
pays membres, la cinquième Conférence ministérielle de Cancún
s’est achevée dimanche 14 septembre avec la publication d’une
importante déclaration conjointe.
La Déclaration ministérielle :
1. Alors que nous achevons notre cinquième Conférence ministérielle à Cancún,
nous souhaitons exprimer notre profonde
gratitude au gouvernement et au peuple
mexicains pour l’excellente organisation
et la chaleureuse hospitalité dont nous
avons bénéficié à Cancún.
2. À cette réunion, nous avons accueilli
le Cambodge et le Népal comme premiers
pays les moins avancés à accéder à l’OMC
depuis sa création.
3. Tous les participants ont travaillé intensément et de manière constructive pour
progresser comme il est requis dans le
cadre des mandats de Doha. De fait, nous
avons accompli des progrès considérables.
lement l’une des économies les plus ouvertes, avec
plus de commerce, et il a
su tirer profit clairement
des avantages du libreéchange. Aujourd’hui, le Mexique est la
huitième puissance exportatrice au monde et la première en Amérique latine,
ainsi que la neuvième économie en importance à l’échelle mondiale.
La Conférence ministérielle de
l’OMC à Cancún a offert une occasion
historique pour mesurer les progrès des
travaux entrepris jusqu’à ce jour ainsi
que pour donner un élan aux nouveaux
accords nous permettant
d’arriver à janvier 2005
avec de vraies solutions et
des plans concrets d’actions en vue d’atteindre
les objectifs que cette Organisation s’est fixés. •
Toutefois, il reste encore du travail à faire dans certains domaines clés pour nous
permettre d’avancer vers la conclusion des
négociations de manière à nous acquitter
des engagements que nous avons pris à
Doha.
4. En conséquence, nous donnons pour instruction à nos représentants de continuer
à travailler sur les questions en suspens
avec un sens de l’urgence et une motivation renouvelés et en tenant pleinement
compte de toutes les vues que nous avons
exprimées au cours de cette conférence.
Nous demandons au Président du Conseil
général, travaillant en étroite coopération
avec le Directeur général, de coordonner
ces travaux et de convoquer une réunion
du Conseil général au niveau des hauts
fonctionnaires au plus tard le
15 décembre 2003 afin de prendre les
mesures nécessaires à ce stade pour nous
permettre d’avancer vers une conclusion des
négociations positive et dans les délais.
Nous continuerons d’exercer une supervision
personnelle étroite de ce processus.
5. Nous apporterons avec nous dans cette nouvelle phase tous les travaux très utiles
qui ont été accomplis à cette conférence.
Dans les domaines dans lesquels nous
sommes arrivés à un haut niveau de convergence sur les textes, nous nous engageons
à maintenir cette convergence tout en travaillant en vue d’un résultat d’ensemble
acceptable.
6. Nonobstant ce contretemps, nous réaffirmons toutes nos Déclarations et Décisions de Doha et nous réengageons à travailler en vue de les mettre pleinement et
fidèlement en œuvre. •
5
politique
local ; des ponts vers la stabilité macroéconomique et la prospérité individuelle. L’OMC a déjà contribué, par la voie
de la réflexion et du débat, à créer des
conditions plus favorables pour le commerce et le développement. Des avancées importantes ont été obtenues au
cours des négociations antidumping et dans
l’accès des pays moins avancés au commerce global. Cette organisation a également démontré qu’elle peut contribuer à résoudre des problèmes humanitaires, comme le montre le récent accord
permettant aux pays les plus pauvres
d’importer des médicaments génériques.
Par expérience, le Mexique sait
que le commerce peut servir comme
moteur essentiel pour atteindre la croissance économique. Mais le pays est également conscient du fait qu’un système
de libre-échange est une condition nécessaire pour parvenir à cette croissance.
Pour ce faire, il faut donc éliminer les
subventions qui, de façon injuste, deviennent des pratiques de commerce déloyales.
Un problème majeur est celui des
échanges déséquilibrés au sein de l’agriculture, pierre angulaire des économies
des pays les moins avancés. Les revenus
de la population vivant dans les zones
Panorama de l’économie mexicaine
L’incertitude qui prévalait au début
économie
6
de cette année en raison du conflit au
Moyen Orient s’est progressivement dissipée au cours du deuxième trimestre
2003. Les répercussions sur les marchés
boursiers internationaux sont favorables
et ont contribué à réduire la volatilité
des prix internationaux du pétrole et à regagner la confiance des consommateurs
américains. Cependant, en contrepartie
de ces effets on constate un net recul de
l’activité manufacturière et une hausse
du chômage aux Etats-Unis.
Le lien industriel et financier
qui existe entre le Mexique et les EtatsUnis constitue le mécanisme de transmission par le biais duquel l’économie
mondiale exerce une influence significative sur l’évolution de la production
et de l’emploi au niveau national. Ainsi,
le faible rendement de l’activité industrielle
américaine s’est traduit par une récession réelle annuelle de l’activité manufacturière au Mexique de 5,2% au cours
du bimestre avril-mai 2003. Cette situation est attribuée, dans une large mesure, à la baisse de la production du secteur
automobile et à l’effet multiplicateur que
constitue cette industrie sur les autres
secteurs de l’industrie manufacturière.
Par ailleurs, la croissance modérée du marché intérieur a permis à des activités telles que la construction ainsi que
la production et la distribution d’électricité, de gaz et d’eau d’enregistrer des taux
de croissance réels positifs respectivement de 0,8% et 1,0% au cours des mois
d’avril et mai 2003. Toutefois, cette progression n’a pas suffit à compenser la
baisse de l’industrie manufacturière. En
effet, le volume de production total du
secteur industriel a accusé un recul en
taux annuel de 3,6% au cours de la même
période.
Durant ces deux mois, les résultats obtenus dans les secteurs agricole et
des services sont relativement favorables.
Dans le premier cas le secteur a augmenté à un taux annuel de 1,7%, chiffre
attribué au développement de plusieurs
cultures. Dans le deuxième cas, la hausse de 0,9%, due principalement à l’ex-
La Bourse. Mexico 2003.
pansion des services de transport et financiers, permet de compenser la baisse qui
a frappé le secteur hôtelier et du commerce.
Sur la période avril-mai 2003, on
constate que les trois secteurs productifs ont accusé une baisse annuelle de
0,5% de l’Indicateur global de l’Activité
économique (IGAE). Il convient de signaler que ce résultat est dû aux congés des
fêtes de Pâques et aux jours fériés du
mois de mai, ce qui totalise trois journées
de travail en moins par rapport à la même
période de l’année précédente.
La fragilité des secteurs de production est à l’origine de la dégradation
que connaît le marché du travail. Selon
les chiffres de l’Institut mexicain de la
Sécurité sociale (IMSS), on dénombre
un total de 2059 demandeurs d’emploi
pour le deuxième trimestre de 2003, alors
que le trimestre précédent le nombre de
chômeurs s’élevaient à 18 283. Ce résultat suscite malgré tout l’inquiétude du gouvernement fédéral.
La hausse du chômage a eu pour
effet un net recul des ventes dans les établissements de vente au détail, indicateur qui après avoir augmenté à un taux
annuel de 3,6% au cours du premier tri-
mestre de cette année
n’a progressé que de
0,4% annuel durant le
bimestre avril-mai 2003.
D’autre part, les ventes
en gros se sont élevées
à 5,4% au cours du
même bimestre.
L’inflation accumulée
à la fin du premier
semestre 2003 a été de
l’ordre de 1,25%, ce qui
implique une progression de l’Indice national des Prix à la
Consommation
(INPC) à un taux
annuel de 4,27%. L’inflation sous-jacente,
indicateur qui reflète
de manière irréfutable
les pressions inflationnistes à moyen terme,
a enregistré un taux annuel de 3,60%.
Le manque de vigueur de la
demande extérieure et intérieure a provoqué un recul des transactions commerciales internationales du pays. Au
cours du trimestre actuel, les exportations totales ont accusé une baisse annuelle de 2,1% du fait que les exportations
manufacturières ont diminué de 4,5%
par an alors que les exportations pétrolières ne cessaient d’augmenter. Quant aux
importations totales, celles-ci ont reculé à un taux annuel de 2,5% en raison
de la réduction des importations de capitaux et pour la consommation qui ont respectivement atteint des taux annuels de
8,7% et de 7,9%. Le déficit commercial
accumulé sur la période avril-juin 2003
s’est élevé à 1 221,1 millions de dollars
(mdd), soit 14,4% de moins par rapport
à la même période de 2002.
Durant le premier trimestre
2003, le compte courant de la balance
des paiements a présenté un déficit de 2
140,8 mdd, soit 1 245,5 mdd de moins par
rapport au montant enregistré sur la
même période de 2002. Par conséquent,
le déficit du compte courant en tant que
pourcentage du PIB a également diminué,
DETTE PUBLIQUE
A la fin du deuxième trimestre
2003, le montant de la dette publique
nette comme pourcentage du PIB représentait 24,4%, niveau inférieur de 1,4
points de pourcentage par rapport à celui
observé à la fin du premier trimestre de
l’année en cours. Ceci s’explique du fait
de la réduction de 0,8 points de pourcentage entre la dette extérieure nette et
le PIB ainsi que de la diminution de 0,6
points de la dette intérieure nette comme pourcentage du PIB.
Quant à la politique de la dette extérieure, notons la mise en œuvre
de l’amortissement anticipé des obligations Brady en dollars américains ainsi que
l’annonce de l’amortissement anticipé
des obligations Brady dans différentes
devises européennes. Ces opérations permettront de payer la totalité de la dette
contractée en obligations Brady et de
clore ainsi un chapitre de l’histoire financière du Mexique.
En matière de dette intérieure
les actions menées avaient pour objectif d’augmenter la proportion d’endettement intérieur à l’aide de titres à long
terme et d’un taux nominal fixe. En effet,
ceci permet aux finances publiques d’être
moins vulnérables face à des mouvements sur les taux d’intérêt intérieurs,
de consolider et d’accroître la courbe de
rendement des titres du gouvernement sur
le marché national.
A la fin du premier semestre
2003, le solde de la dette publique extérieure nette s’élevait à 77 005,5 mdd, soit
1 070,7 mdd de plus par rapport au montant observé à la fin du quatrième trimestre 2002. Ce résultat est dû à un
endettement net de 99,7 mdd, à des ajustements comptables à la hausse d’une
valeur de 1 166,4 mdd et à une augmentation de 195,4 mdd des actifs financiers
du gouvernement fédéral à l’étranger.
L’émission, en avril dernier, sur
les marchés internationaux de deux obligations mondiales, l’une d’une valeur de
1 500 mdd d’une durée de 5,5 années et
dont le taux d’intérêt annuel en dollars
s’élève à 4,625%, et l’autre d’un montant de 1 000 mdd d’une durée de 30
ans et dont le taux d’intérêt annuel en dollars est de 7,5%, constitue l’une des principales actions en matière de dette extérieure menées par le gouvernement fédéral au cours du deuxième trimestre de
2003. Signalons que ces nouvelles émissions comportent des Clauses d’Action collective (CAC).
Pour sa part, le solde de la dette intérieure nette du gouvernement fédéral à la fin du premier semestre 2003
s’élevait à 796 170,1 millions de pesos,
soit 25 102,1 mdp de moins par rapport
au montant observé à la fin de l’année 2002
(821 272,2 mdp). Cette baisse est le résultat des facteurs suivants : a) un endettement net de 12 784,6 mdp, b) une augmentation des disponibilités du gouvernement fédéral de 40 250,1 mdp et c)
des ajustements comptables à la hausse
d’une valeur de 2 363,4 mdp provenant
de l’effet inflationniste de la dette intérieure indexée sur l’inflation.
Concernant la dette du gouvernement du District fédéral, celle-ci
présente un désendettement net de 522,6
mdp, sachant que la limite autorisée
d’endettement pour l’année en cours
s’élève à 3 000 mdp. •
Perspectives économiques du secteur public et privé pour 2003
(Enquête réalisée par Banxico, juillet 2003, CGPE 2003)
Concept
Secteur Privé
SHCP*
PIB (Croissance % réel)
2,02
3,0
Inflation (Déc./déc. %)
3,79
3,0
10,68
10,1
6,19
7,5
Taux de change (fin de l’année)
Cetes à 28 jours (fin de l’année, %)
Déficit public (% PIB)
Compte courant (million de dollar)
0,53
0,5
-14 154
-18 035
* Ministère des Finances et du Crédit public
Source : Banque du Mexique et SHCP, Critères généraux de Politique économique pour 2003
7
économie
passant de 2,1% en 2002 à 1,4% en 2003,
soit la plus faible proportion depuis le
deuxième trimestre de 1997. Pour sa part,
le compte de capital a affiché un excédent
de 7 164,0 mdd, soit 1 333,7 mdd de plus
par rapport au solde observé sur la période janvier-mars 2002.
Les résultats de ces deux comptes,
conjugués à la perte de 1 016,9 mdd due
à des erreurs et des omissions ainsi qu’à
l’ajustement estimé à 1,8 mdd, ont occasionné une accumulation de réserves
internationales nettes d’une valeur de 4
004,4 mdd au cours des trois premiers mois
de 2003.
Par ailleurs, durant le deuxième trimestre 2003, les marchés financiers nationaux ont obtenu de bons résultats ayant bénéficié en grande partie
d’une distinction progressive entre le
Mexique et d’autres pays émergents, de
la présence de risques géopolitiques moins
élevés, de meilleures perspectives économiques pour certains pays d’Amérique
latine et des taux d’intérêt à long terme
aux Etats-Unis les plus bas de l’histoire.
Dans ce contexte, la gestion responsable de la politique fiscale et monétaire a permis durant le deuxième trimestre de cette année d’opérer une baisse significative des taux d’intérêt. Le taux
d’intérêt primaire Cetes à 28 jours a été
de 6,24% au cours du deuxième trimestre
de cette année, soit 254 points de base de
moins par rapport au niveau observé
durant les trois premiers mois de 2003.
Le taux de change disponible pour les
transactions interbancaires s’est établit
à la fin du mois de juin à 10,45 pesos
pour 1 dollar, soit 2,88% de moins par rapport au niveau atteint à la fin du mois de
mars 2003. Pour sa part, l’Indice des Prix
et des Cotisations de la Bourse mexicaine a accumulé au cours de ce trimestre un
bénéfice de 19,29%, se situant à 7 054,99
points le 30 juin 2003.
Les investisseurs s’intéressent
au Mexique du fait que le risque souverain a fortement diminué. En effet, celuici s’est établit à 205 points de base le 13
mai dernier, soit son niveau le plus bas de
l’histoire. Ainsi, le risque a reculé de 54
points de base, passant en mars de 291 à
237 points de base en juin 2003.
Zoom sur…
l’Etat de Quintana Roo
L’Etat de Quintana Roo , situé
économie
8
dans la partie orientale de la péninsule
du Yucatán, s’étend sur 50 844 Km2 soit 2,55% du territoire national- et
compte près d’un million habitants.
Limitrophe des Etats du Yucatán et de
Campeche, il partage une frontière avec
le Guatemala et le Belize, se positionnant ainsi comme une importante porte commerciale vers les îles caribéennes,
l’Amérique centrale et l’Amérique du
sud. Il est en outre relié par voies
aériennes et maritimes aux Etats-Unis,
au Canada et à l’Europe.
Quintana Roo se divise en huit
municipalités qui sont elles-mêmes fractionnées en trois régions, selon leurs
caractéristiques géographiques, leur intégration territoriale et leurs activités productives, culturelles et sociales : la zone
nord est composée des municipalités de
Isla Mujeres, de Benito Juárez, de Cozumel et de la côte de Solidaridad ; la zone
maya est quant à elle constituée de Felipe Carrillo Puerto, de José Ma. Morelos, de Lázaro Cárdenas et du territoire
interne de Solidaridad alors que la zone
sud est intégrée par la municipalité de
Othón P. Blanco. La particularité de
Quintana Roo, dont la capitale est Chetumal, est qu’il est le seul Etat de la
République mexicaine à baigner dans la
mer Caraïbe. Il représente également le
premier Etat mexicain en termes de ren-
L’Observatoire maya à Chichen Itza
Le temple de Kukulkan à Chichén Itza
trée de devises touristiques, secteur qui
joue un rôle majeur dans le développement des autres activités économiques.
Activités économiques
Comptant une large gamme
d’activités économiques, Quintana Roo
ne contribue qu’à 1,4% du PIB mexicain. Cependant le PIB par habitant
est estimé comme supérieur à la
moyenne nationale, situant cet Etat à
la troisième place. Le commerce et le
tourisme représentent à eux-seuls 55,4%
du PIB de Quintana Roo, ce qui s’explique par la vocation touristique de
cet Etat. Toutefois, on tend de plus en
plus à y encourager l’agriculture, l’élevage, la sylviculture, la pêche, la
construction et l’industrie manufacturière, qui ont une part active dans le
développement local et national.
Le tourisme est sans conteste
la principale activité économique de
l’Etat, grâce notamment au complexe
touristique de Cancún, le plus important du pays. Mais des localités telles
que Cozumel, Isla Mujeres et les ruines
archéologiques de Tulum y ont également une place non négligeable.
Dans le domaine agricole, les
principales cultures sont la canne à
sucre, le chile jalapeño (piment), les
agrumes, la pastèque, le riz, la papaye,
l’oignon, la mangue, la banane, la tomate et la courgette. En matière d’élevage, Quintana Roo se caractérise par l’exploitation de bovins, d’ovins, de
caprins, de porcins, la production bovine se détachant des autres de par le
nombre de têtes et le volume de production. La pêche a également son
importance, notamment avec la capture d’espèces de haute valeur commerciale telles que la tortue caret, la daurade, le mérou, la crevette, la langouste et l’escargot. Quant à la production
de miel, bien qu’étant l’activité prédominante du secteur apicole, elle est
considérée comme secondaire. En ce
qui concerne les ressources forestières,
les principales activités sont l’extraction
de bois tropicaux, précieux et durs, ain-
si que
l’exploitation du caoutchouc et la
production de charbon
végétal naturel.
Sian Kaan, paysage unique au Mexique
Comme nous venons de le
mentionner, l’économie de Quintana
Roo est largement dominée par le tourisme et par les services associés. En
2001, plus de 7,1 millions de touristes
se sont effectivement rendus sur ce territoire, confirmant l’hégémonie de cet
Etat dans ce domaine. Mais pour éviter toute dépendance excessive de ce
secteur, le gouvernement local a mis en
place plusieurs projets en vue de diversifier son économie, notamment dans
les secteurs primaire et secondaire qui
sont à l’origine de 7% de la création de
richesse de Quintana Roo. Le gouvernement prévoit d’accroître les ressources en faveur de l’investissement et
de la modernisation du secteur industriel ainsi que la création d’un programme de reconversion pour l’infrastructure déjà en place, et ce par l’intermédiaire d’associations entre les
investisseurs nationaux et internatio-
Le site archéologique de Tulum
naux. Rappelons que Quintana Roo
possède tous les éléments permettant
d’assurer une garantie certaine aux
investisseurs : une situation géographique privilégiée, la stabilité de ses climats, des caractéristiques géopolitiques
favorables et une vocation économique
confirmée. Ses principaux partenaires
commerciaux sont les Etats-Unis, la
Canada, le Belize et le Guatemala.
outre que toutes les municipalités, à l’exception de José María Morelos, ont un
aérodrome pour les courtes distances.
Réserves écologiques
Près de 25% de la superficie
totale de Quintana Roo se trouve sous
Infrastructure
Les voies de communication protection écologique, afin de conserjouent un rôle de premier ordre dans le ver des ressources naturelles et l’imdéveloppement de Quintana Roo. L’in- pressionnante diversité biologique de
frastructure routière se compose de 5 cet Etat. Les réserves écologiques pro070 kms, desquels 1 041 kms corres- tégées sont les suivantes : la zone de propondent au réseau central qui englobe tection de la flore et de la faune de Uayquatre routes et une autoroute reliant mil ; la réserve de la biosphère de Sian
Cancún à Mérida, capitale de l’Etat du Ka’An ; la réserve de la biosphère de
Yucatán. Le réseau maritime est pour sa Banco Chinchorro ; la réserve spéciale
part constitué des enceintes portuaires de la biosphère de Isla Contoy ; le parc
de Isla Mujeres, de Puerto Juárez, de national de Tulum ; le parc marin national Arrecifes de CozuPunta Sam, de Cozumel ; le parc marin
mel, de Playa del Carnational de la côte
men, de Chetumal et
ouest de Isla Mujeres,
de Puerto Morelos,
de Punta Cancún et
faisant de cet Etat le
de Nizuc ; l’unité
premier port d’accueil
d’évaluation et de
mexicain de croisières,
supervision de la bioqui se traduit par 1,9
diversité San Felipe
million de passagers et
Bacalar ; le parc
8 millions de tonnes
urbain de Kabah ; le
de fret. Quant au
parc naturel Laguna
réseau aérien, on y
de Chankanaab ; le
dénombre trois aéroLes lagunes de Bakalar, au sud
zone de protection de
ports internationaux de Quintana Roo
situés à Cancún, Cozumel et Chetumal. la flore et de la faune sylvestre et aquaSignalons que Cancún est le deuxième tique de Laguna Colombia, zone sujetaéroport le plus important du pays, le te à la conservation écologique ; le sancplus grand récepteur de vols d’affrète- tuaire de Manatí dans la baie de Chement international (charters), qu’il dis- tumal ; la réserve privée El Edén et la
pose de deux hydroports et de trois héli- réserve de U Yumil C’Eh (le site du proports. Il convient de mentionner en priétaire des cerfs). •
9
économie
Investissement
économie
bilatéral
10
Adios Coccinelle
La voiture emblématique de
Volkswagen qui part à la retraite, et c´est
une page d´histoire qui se tourne.
Le 30 juillet 2003, après 58 ans
de bons et loyaux services, la dernière
Coccinelle a quitté l´usine de Puebla,
au Mexique, pour Wolfsburg où se trouve le musée du constructeur allemand.
De naissance peu glorieuse elle
roulera pourtant vers la postérité. Dans
les années trente, Hitler chargeait Ferdinand Porsche de créer une «voiture du
peuple», symbole de l´essor industriel
allemand de l´époque. Ainsi en mai 1938,
la première KDF (Kraf Durch Freunde,
«la force par la joie») voit le jour.
Puis vinrent les «sixties» et les
«seventies», où la Coccinelle devint l´icône de la génération flower power. Ses
atouts sont l´endurance et la fiabilité qui
lui permettent de parcourir des milliers
de kilomètres, et son coût économique.
Sa taille réduite quant à elle lui assure
Du Mexique, seul
endroit où elle était encore fabriquée depuis 1996,
on promet de fournir
encore des pièces pour
une dizaine d´années, une
bonne nouvelle pour les
nombreux collectionneurs. Sur place, c´est la
La dernière Coccinelle sort de l’usine Volkswagen de Puebla
larme à l´œil qu´on
un stationnement facile dans les grandes apprend la fin de sa production, dans
villes. Depuis, elle a conquis la planète, un pays qui compte des milliers de taxis
si bien qu´Hollywood lui a consacré plu- Coccinelle de couleur verte. Elle aura
sieurs films, évoquant les exploits de la cependant eu la bonne idée de passer la
relève à sa variante moderne, la New
petite berline sur les rallyes.
D´ailleurs plus de 136 pays Beetle, qui possède déjà ses admirateurs.
En guise de départ, un groupe
l´adoptent, en lui donnant un surnom
particulier : el Vocho au Mexique, el de mariachis a entonné un petit air à la
Escarabajo en Espagne ou la Beetle au Coccinelle numéro 21 529 464 de l´usiEtats-Unis. Aussi au bout d´une si ne de Puebla et lui a souhaité une retrailongue carrière internationale, la Coc- te agréable dans la vitrine où elle sera
cinelle tire sa révérence, après s´être ven- désormais exposée comme un authendue à plus de 21 millions d´exemplaires. tique objet de culte. •
Hidalgo : l’Indépendance du Mexique
sous l’image de la France
Le texte ci-dessous est extrait d’un
discours envoyé le 13 septembre dernier
par Monsieur Claude Heller, ambassadeur
du Mexique en France, à la communauté
mexicaine établie à Nancy, à l’occasion de
la célébration de l’anniversaire de l’Indépendance du Mexique.
La cérémonie du « grito » (cri),
comme l’appellent familièrement les
Mexicains, permet de maintenir en vie le
souvenir d’un acte fondateur, dans le
sens propre du terme, à l’origine de la
naissance du Mexique en tant que nation
indépendante. Il s’agit-là d’un fait d’une
importance primordiale tant pour ses
répercussions politiques -l’émergence
d’un nouvel Etat- que pour ses conséquences pour la société qui composait
cet Etat -les hommes et les femmes qui,
à partir de ce moment-là, s’appelleraient
Mexicains. Pour résumé, c’est par cet
acte que s’est forgée l’identité du Mexique.
Cette cérémonie est donc une
fête par laquelle s’exprime la fierté des
Mexicains pour leur pays et leur culture.
Cet appel constitue pour la nation une
prise de conscience. Mais la fête nationale
qui sera célébrée cette année revêt une
importante tout particulière puisqu’elle
commémorera également le 250ème anniversaire de la naissance de Don Miguel
Hidalgo y Costilla, initiateur du mouvement d’indépendance et le principal
instigateur aux premières heures de la
lutte pour la liberté.
Hidalgo appartient à ces personnalités qui, à force de faire partie intégrante de nos vies, finissent par tomber
dans l’oubli. La plupart des Mexicains
savent qu’il a joué un rôle considérable
dans le soulèvement mais peu ont poussé leur curiosité au-delà de cette période
de sa vie. Il représente, sans aucun doute, un des héros les plus remarquables
de l’histoire du Mexique et le meilleur
exemple de ce que Don Luis González y
González, ce grand historien mexicain,
appelait l’histoire de bronze.
Au-delà de ce que nous enseigne
l’histoire traditionnelle se cache un héros
méconnu, un homme profondément
humain disposant d’une imposante curiosité intellectuelle et d’une immense passion pour la vie. Cela paraît paradoxal
de dire que Miguel Hidalgo «n’a pas été»
qu’un héros, ce qui n’est déjà pas rien
en soi. Il convient de rappeler que l’inspirateur du soulèvement était également
un amoureux de la musique et de la danse, de la lecture et des mots. Mais Don
Miguel Hidalgo vouait par dessus tout,
et ça peu de gens le savent, une passion
pour la France.
Ses lectures sont un exemple de
cette passion. En effet, des documents
établis à l’encontre de Miguel Hidalgo
suite à son soulèvement contre le régime vice-royal témoignent des livres qu’ «il
lisait continuellement». Parmi les principaux ouvrages figurent d’éminents
auteurs français tels que Molière et Racine. D’après les témoins, il semblerait que
Miguel Hidalgo y Costilla
. (fin de la citation)
Par l’expression «Adepte de la
liberté française», l’accusateur faisait involontairement un des éloges les plus originaux qu’on n’ait jamais fait à Miguel
Hidalgo.
C’est justement par ces quelques
mots que l’homme qui se caractérisait
par sa curiosité intellectuelle, sa profonde humanité et la ferveur de ses idées se
confond au héros de l’histoire de bronze, dans la définition de ses convictions
et donc de ses actions futures. L’exemple
qui confirme ces affirmations est l’arrêté que Don Miguel Hidalgo a promulgué
à Guadalajara le 6 décembre 1810 et par
lequel il décrétait l’abolition de l’esclavage
sur le territoire américain. Ce texte stipulait
que tout esclave devait être libéré dans un
délai de dix jours et que la peine capitale serait appliquée à
toute personne qui ne respecterait pas cet engagement. Les
idées d’Hidalgo, qui bien évidemment étaient en contradiction avec les normes et les
principes de la société à laquelle il appartenait, ont ouvert la
voie à de nouvelles valeurs et,
donc, à une nouvelle société. A
la société mexicaine.
Pour conclure reprenons le message que Miguel
Hidalgo a adressé au peuple
qui vivait dans ce qui s’appelait encore la Nouvelle-Espagne
et qui décrit sa lutte en tant
que chef de l’insurrection :
« La Nation, qui fut si longtemps en sommeil, soudain se réveille
au doux son de la liberté; les peuples
s’empressent de courir et de prendre les
armes pour l’encourager coûte que coûte…Rompons, Américains, ces liens
d’ignominie qui nous ont si longtemps
enchaînés : pour y parvenir, nous devons
nous unir. Si nous ne nous battons pas
contre nous mêmes, la guerre est finie
et nos droits sauvés».
Même à l’époque de la mondialisation, ces mots sont et seront toujours d’actualité pour les Mexicains qui
veulent aujourd’hui comme hier vivre
en paix et agir, dans le respect des droits
des peuples, pour le bien-être et la prospérité de l’humanité. •
C’est en présence de plus de deux
mille personnes que Monsieur Claude Heller, Ambassadeur du Mexique
en France, a prononcé lundi 15 septembre le discours d’indépendance
(« grito de independencia ») lors de la
fête nationale célébrée à la Salle Wagram.
Grâce à l’organisation de l’Association Paris-Mexico, qui une fois
de plus a beaucoup travaillé en faveur
de la colonie mexicaine en France, la fête
a accueilli des citoyens mexicains résidants dans l’Hexagone ainsi que des
Français passionnés par le Mexique.
Photo : Barbara Peón Solis.
Le Mexique et sa fête nationale
L’ambassadeur mexicain Claude Heller lors
de la cérémonie du « grito » de l’Indépendance.
Durant la cérémonie dite du « cri de l’indépendance », l’ambassadeur
mexicain a rappelé la mémoire des héros qui ont été à
l’origine de la naissance du
Mexique tels que Morelos
et Hidalgo, ce dernier faisant d’ailleurs l’objet d’une
série d’hommages tout au
long de cette année en raison de la commémoration
de son 250 anniversaire de
naissance. •
11
bilatéral
Miguel Hidalgo ait traduit vers l’espagnol certaines de leurs oeuvres. Sont également mentionnés Millau, auteur d’une
célèbre Histoire universelle, Buffon et sa
fameuse Histoire naturelle et Bossuet
dont les sermons sont encore aujourd’hui
un modèle de virtuosité verbale. En outre,
il lisait en français les recueils d’auteurs classiques tels que Démosthène et Eschyle.
Plusieurs témoignages ont été
recueillis parmi lesquels celui d’un accusateur de Miguel Hidalgo et celui d’un voisin. Ce dernier décrivait l’enthousiasme
avec lequel Hidalgo cherchait sans cesse
à obtenir des nouvelles qui provenaient
de France. En effet, en apprenant qu’un
voyageur français se trouvait de passage
dans la région, il décida de parcourir
plusieurs dizaine de kilomètres pour aller
à sa rencontre et l’invita à venir chez lui.
Sa maison était connue comme «la petite France» tant pour la passion d’Hidalgo pour ce pays que pour l’esprit libéral
qui y régnait. Quant au récit d’un accusateur du prêtre, lors de son incarcération,
il est relaté ci-dessous et selon ses propres
termes :
« (…) à plusieurs reprises cet
inculpé faisait l’éloge de la liberté française
qu’il souhaitait voir dans nos royaumes
et qui assurait le despotisme de la monarchie. Dans tous ses ouvrages, cet inculpé se présentait comme un authentique
adepte de la liberté française, un libertin,
un schismatique et un révolutionnaire
ce qui a pris tout son sens lorsqu’il s’est
déclaré Capitaine général des Insurgés»
bilatéral
Victoire d’Ana Gabriela Guevara
à Saint-Denis
Le rendez-vous était fixé au Stade
culture
12
de France pour les 9èmes Championnats
du monde d’Athlétisme, lesquels ont
confirmé que le parcours ascendant de
la sprinteuse mexicaine Ana Guevara est
loin de s’achever.
Née voilà vingt-six ans dans
l’Etat frontalier de Sonora, Ana Guevara est championne du monde du 400
mètres. Avec un temps chrono de 48 s
89, qui constitue la meilleure performance mondiale de cette année, l’athlète mexicaine a laissé derrière elle l’image de la Française Marie-José Pérec et
de l’Américaine Cathie Freeman.
Un stade bondé a été témoin
de la prouesse de Ana Guevara, applaudie dans le monde entier pour sa capacité physique et son intégrité sportive.
Ana Gabriela Guevara a obtenu la médaille d’or, en s’imposant devant
la Jamaïcaine Lorraine Fenton (49 s 43)
et la Sénégalaise Amy Mbacke Thiam
(49 s 95).
Le triomphe de la sprinteuse
est ressenti comme une fierté immense
au Mexique car il s’agit-là de la troisième médaille d’or remportée par notre
pays dans neuf championnats mondiaux. Rappelons à juste titre les victoires de Ernesto Canto à Helsinki en
1983 et de Daniel García à Athènes en
Monsieur et Madame Claude Heller lors de la réception en honneur de la championne
mexicaine Ana Gabriela Guevara.
1997, les deux dans l’épreuve de la
marche sur 20 kilomètres.
Guevara, qui avait déjà une
longueur d’avance sur ses concurrentes
depuis l’année dernière, a vu ses efforts
récompensés au Stade de France, notamment son entraînement intensif avec son
entraîneur cubain Raúl Barreda.
La Mexicaine est restée invaincue depuis vingt-sept courses. Elle a remporté un titre panaméricain à Santo
Domingo et détient les trois meilleurs
records mondiaux de l’année, y compris
celui de 48 s 89 obtenu récemment dans
la capitale parisienne, qui représente en
outre son meilleur score personnel et un
rêve devenu réalité, puisqu’elle souhaitait passer sous la barre des 49 secondes
au cours de cette saison.
Après son triomphe aux
Championnats d’Athlétisme, l’athlète a
été félicitée par le président Vicente Fox
et a été reçue par Claude Heller, ambassadeur du Mexique en France, qui a
affirmé que le parcours de la sprinteuse
représente un exemple d’effort et de
dévouement dans un domaine où le
Mexique s’est difficilement distingué.•
Cobá, ville grandiose
Il existe peu de villes mayas qui
ont su conserver l’héritage culturel laissé par les anciens habitants de l’Etat
de Quintana Roo. L’une d’entre elles est
l’ancestrale capitale indigène de Cobá,
dont le nom signifie « l’eau agitée par
les vents » et qui se trouve sur la péninsule du Yucatán.
L’ancienneté de Cobá remonte à la période préclassique tardive (100250 après J.C.), mais c’est à la période
classique tardive, entre 600 et 900 de
notre ère, que la ville a atteint son apogée, en réussissant à maintenir son
importance politique, jusqu’au postclassique tardif (900-1200 après J.C.).
Construite au VIIème siècle, avant Chi-
chén Itzá et Tulúm, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de celle-ci, elle s’étendait à l’époque sur près
de 50 km2 (100 km2 aujourd’hui) et
abritait 40 000 habitants. Son architecture est plus proche de celle de Tikal
(au Guatemala) que des autres cités
mayas de la péninsule. Abandonnée au
Xème siècle pour des raisons inconnues, elle ne fut redécouverte qu’en
1891, par un archéologue autrichien qui
en avait entendu parler comme d’une
cité disparue au milieu de la jungle.
Vaste groupe de sites construits
culture
13
autour de lacs peu profonds et reliés par
des chaussées cérémonielles de maçonnerie, Cobá a été un des plus grands et
des plus peuplés sites de la région. Plus
de seize chaussées recouvertes de pierre
blanche et poreuse facilitaient les mouvements et l’échange avec d’autres villages.
Cobá s’est distingué comme un centre
politique et commercial qui a légué une
grande partie de l’histoire de la civilisation maya, notamment parmi des centaines de stèles où étaient décrites l’histoire du personnage représenté ainsi que
les dates les plus importantes.
Bien que certaines des structures de Cobá soient dispersées et d’autres
regroupées, les quelques 6 500 édifices qui
y existent reflètent la présence indéniable de ce site dans la région. Parmi les
principaux ensembles, nous pouvons
mentionner Grupo Cobá, le plus important du site, ainsi que les groupes
Macanxoc, Chumuc Mul, Uxulbenuc,
Nohoch Mul, où se trouvent les constructions les plus remarquables du site.
Mais revenons au Grupo Cobá
dans lequel figurent des temples, des
plates-formes et des soubassements pyramidaux, répartis autour de places et de
patios. C’est là qu’ont été découvertes plu-
sieurs stèles sur lesquelles figuraient des
inscriptions hiéroglyphes ainsi que des
reliefs en stuc sur certains des édifices. On
pourra également y admirer le temple
connu sous le nom de La Iglesia (L’Eglise), qui fait 24 mètres de hauteur et
auquel sont associées deux stèles particulièrement dégradées. La première
d’entre elles se trouve au pied du soubassement, et il y a quelques années
encore la population locale pensait y
voir apparaître une vierge qu’elle avait
appelée Colebí. Ces habitants se prosternaient devant elle, priaient, y dépo-
saient des offrandes et allumaient des
cierges, de là viendrait son appellation
d’Eglise. L’autre stèle se trouve dans la
partie supérieure du temple où trois
offrandes ont été découvertes, composées de vases, de jadéite et d’une figurine représentant le dieu K.
Lors de fouilles dans le groupe
Macanxoc, huit stèles ont été découvertes comportant également des inscriptions ainsi que neuf autels circulaires. La première stèle est intéressante
car quatre dates y apparaissaient avec
une série initiale, correspondant à la fin
du VIIIème siècle.
Les archéologues ont mis au
jour une pyramide de 42 mètres de haut
(la plus haute de la péninsule du Yucatán),
qui à elle seule vaut le détour. Il s’agit de
Nohoch Mul, qui signifie en langue
maya « grand monticule ». Mais ils y
ont aussi découvert un palais de 9 étages,
un terrain de pelote ainsi que le plus
grand réseau de chaussées à larges pavés
de calcaires (« sacbé »). La région compte également un certain nombre de lacs
et de lagunes.•
Chichén Itzá, ville sacrée
Située au nord de la péninsule du
culture
14
Yucatán, Chichén Itzá représente l’un
des sites les plus prestigieux de l’architecture
précolombienne, rempli de légendes et de
trésors. Ses ruines, dont le principal
ensemble couvre près de 3 km2, illustrent la gloire et la majesté de l’une des
plus imposantes cités construites par les
Mayas. Mais elles sont aussi empreintes
des influences attribuables aux Toltèques.
Le site présente un ensemble de pyramides, de temples et de terrasses remarquablement bien conservés.
La ville fut fondée au VIème siècle
par les Mayas. Elle connut deux phases.
C’est durant la première, qui correspond
à la période classique tardive (VIème-IXème siècle), que furent
construits les monuments groupés
au sud de la cité, dont le style puuc
rappelle l’architecture maya d’Uxmal et de Labna. Parmi ceux-ci
nous pouvons citer : le temple des
Trois-Linteaux, « la Iglesia » (l’Eglise), « las Monjas » (les Nonnes), le
« Chichanchob » (Maison rouge),
l’« Akabtzib » (Maison de l’Ecriture obscure) et le « Caracol » (l’Escargot), qui servait d’observatoire
astronomique. La seconde phase
commence par l’invasion des Itzá
(Xème siècle), une tribu probablement toltèque, venue du Mexique
central et conduite par Kukulkán, le serpent à plumes qui fut l’un des dieux les
plus importants de la culture toltèque. Les
nouveaux arrivés dominèrent le Yucatán
pendant plus de deux siècles et furent à
l’origine d’une renaissance artistique
remarquable. La ville s’enrichit de monuments grandioses, souvent ornés de
fresques. Parmi les plus importants, il
convient de signaler la grande pyramide
à neuf degrés « El Castillo » (également
connue sous le nom de pyramide de
Kukulkán), le temple des Guerriers précédé par le portique des « Mille Colonnes »,
le temple des Jaguars, et des jeux de paume (dont le plus grand jamais découvert), des bains et des autels. A la période postclassique récente (1350-1524), la
ville déclina et fut éclipsée par la cité de
Mayapán. Cependant elle conserva son
statut de haut lieu de pèlerinage. La juxtaposition des serpents à plumes toltèques et de divinités mayas, la figuration
de dignitaires toltèques et mayas montrent
que la greffe des deux civilisations fut
admirablement réussie.
Le nom de Chichén Itzá, qui
signifie « bouche des puits d’Itzá », fait référence aux Itzá qui y vivaient et aux deux
puits naturels qui alimentaient la ville
en eau et autour desquels s’articulait la vie
religieuse et culturelle.
Ainsi, on trouve sur ce site un
énorme puits naturel, le Cenote Sagrado
(le Cenote sacré), aux parois verticales
d’une profondeur de 20 mètres. Lors de
sécheresses, les Mayas y faisaient des
sacrifices humains, essentiellement des
femmes et des enfants pour les dieux,
au cours de cérémonies religieuses. On a
aussi découvert au fond de celui-ci des
disques d’or ciselés qui reflètent l’art
sublime de l’artiste maya dans la ciselure, mélangé aux motifs inspirés des Toltèques.
« El Castillo » dont le temple,
perché au sommet, est consacré à Kukulkán,
mesure 24 mètres de hauteur et a été bâti
sur un tertre pyramidal de 5 000 m2.
Des archéologues et numérologues ont émis
l’hypothèse que cette pyramide pouvait
représenter le calendrier maya sculpté
dans la pierre. Quatre escaliers orientés
en direction des points cardinaux comp-
tent chacun 91 marches. En ajoutant la
plate-forme supérieure, nous obtenons un
total de 365, soit une marche pour chaque
jour du calendrier solaire. Nous y apercevons également 52 panneaux (les années
du siècle maya) ainsi que 18 terrasses (les
mois du calendrier religieux), signes d’un
riche symbolisme cosmologique.
A l’ouest d’« El Castillo » se
trouve l’un des sept terrains où l’on pratiquait un jeu à caractère religieux, qui se
terminait parfois par des sacrifices humains.
Des sculptures se trouvant près de cet
endroit représentent d’ailleurs des joueurs
décapités. Cette cour, longue de 135 mètres
et large de 65 mètres, est ceinturée de
murailles en pierre et possède des propriétés acoustiques surprenantes, le
son y portant assez loin.
Quant au temple des Jaguars, il
révèle des colonnes et des tableaux
entourés de sculptures représentant
des serpents et des jaguars.
De retour au site principal, vous
verrez la plate-forme de Vénus,
symbolisée dans la tradition toltèque par des serpents à plumes.
Un peu plus loin, vous atteindrez le
portique des Mille Colonnes, qui
comprend le temple des Guerriers.
Les très nombreux piliers qui font
face à ce dernier donnent leur nom
à ce complexe ; ils soutenaient autrefois le toit du temple, qui s’est effondré
depuis.
Vers l’extrémité du site, vous
apercevrez la Casa de las Monjas, qui
aurait vraisemblablement été un palais
royal, bien que ses nombreuses salles
aient d’abord fait croire aux premiers
visiteurs espagnols qu’il s’agissait d’un
couvent. Cet édifice énorme, ainsi que son
annexe, affichent des tableaux sculptés
à l’image d’animaux, de fleurs et de
masques humains. A gauche se dressent
la Iglesia, où vous verrez des animaux
sculptés dans la partie supérieure de la façade, et Akabtzib , tenu pour l’édifice le
plus ancien que l’on ait jamais mis au
jour sur ce site. On n’a d’ailleurs jamais
réussi à interpréter certains des hiéroglyphes trouvés ici.•
internet
//www.sre.gob.
mx/francia/
C a r n e t d e ro u t e
Cancún, le paradis sur terre
Il y a à peine 40 ans, Cancún était
une île déserte dont l’existence était pratiquement inconnue. Située dans la
région la plus désolée des Caraïbes,
c’était une dune en forme de sept, avec
certaines sections d’à peine 20 mètres
de large, séparée de la terre ferme par
deux étroits canaux qui reliaient la mer
à un vaste système de lagunes.
Le projet de faire de Cancún
une station balnéaire date de 1969. Avant
cette date, il n’y avait que le village de
pêcheurs de Puerto Juárez, dans la banlieue nord de ce qui est maintenant
Cancún. Depuis lors, notamment grâce
à sa situation privilégiée sur la côte caribéenne de Quintana Roo, elle est devenue la ville la plus dynamique du Mexique.
Cancún, dont le nom signifie « nid de serpents » en langue maya, apporte l’un
des pourcentages les plus élevés de devises
touristiques dans le pays et participe de
façon substantielle au produit interne
brut de l’Etat de Quintana Roo. Elle
représente actuellement la principale
station balnéaire mexicaine et la ville la
plus prospère de la péninsule. C’est également la première destination touristique des Caraïbes, avant les Bahamas
et Porto Rico. On y dénombre 100 hôtels
(dont un grand nombre de cinq étoiles),
près de 250 restaurants ainsi qu’une multitude de centres commerciaux et de discothèques.
Ce lieu paradisiaque, où l’infrastructure touristique se mêle à un
environnement naturel de toute beauté,
est doté de caractéristiques impressionnantes : un climat exceptionnel, une
mer bleu turquoise, de vastes étendues
de sable blanc, des vestiges de la culture maya et une hospitalité sans faille des
habitants.
Les plages, qui sont parmi les plus
belles du monde, sont propices aux activités aquatiques. Citons par exemple
Playa Linda, Langosta, Tortugas, Gaviota, Chaac-Mool et les dernières à la mode,
Playa Ballenas et Playa Delfines. Tous
les centres archéologiques les plus importants du monde maya sont virtuellement
connectés à Cancún, ce qui fait d’elle la
porte d’accès par excellence au monde
maya. De magnifiques récifs vous permettront de découvrir la magie du monde sous-marin. Mais Cancún vaut également le détour pour sa gastronomie
de renommée mondiale. •
responsable de la publication :
Carolina Becerril
Jorge Volpi
Ambassadeur Claude Heller ;
(éducation) ;
(culture) ;
rédacteur en chef :
Alejandra García Williams
Dina Carvalho
Eduardo del Río
(juridique) ;
(rédactrice)
(presse et communication) ;
Rosa Peña Perez Rea
Patricia Deleau
Gonzalo Canseco Gomez
(tourisme) ;
(traductions)
(économie) ;
Mauricio Torres Córdova
e-mail :
(politique internationale);
[email protected]
Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.
15
carnet de route
adresses en France
ambassade
9 rue de Longchamp, 75116
Paris ;
tél. : 01 53 70 27 70 ;
fax : 01 47 55 65 29.
Instituto de México
119 rue Vieille-du-Temple,
75003 Paris ;
tél. : 01 44 61 84 44 ;
www.mexiqueculture.org
service commercial
Bancomext
4 rue Notre-Damedes Victoires,
75002 Paris ;
tél. : 01 42 86 60 00.
section consulaire
même adresse ;
tél. : 01 42 86 56 35 ;
conseil
de promotion
touristique
même adresse ;
tél. : 01 42 86 96 13 ;
Numéro Vert :
00 800 11 22 66
e-mail : [email protected]
maison du Mexique
Cité universitaire,
9 boulevard Jourdan, 75690
Paris cedex 14 ;
tél. : 01 44 16 18 00.
www.casademexico.org
consulats honoraires
Barcelonnette,
tél. : 04 92 81 00 27.
Bordeaux,
tél. : 05 56 79 76 55.
Fort-de-France,
tél. : 05 96 72 58 12.
Le Havre,
tél. : 02 35 26 41 61.
Lyon,
tél. : 04 72 38 32 22.
Monaco,
tél. : 00 377 93 25 08 48.
Strasbourg,
tél. : 03 88 45 77 11.
Toulouse ,
tél. : 05 34 41 74 40.
Téléchargement