LE MEXIQUE une exposition de… aujourd’hui Il y a presque deux ans, je présentai mes lettres de créances au Président Jacques Chirac avec une mission claire : resserrer les liens de mon pays avec la France, conformément à la politique mexicaine de « diversification » de ses relations extérieures. Toutefois, j’ai dû me rendre à l’évidence : l’entrée en vigueur de l’Alena en 1994 avait été interprétée par la majorité des Français comme un acte d’appartenance exclusive du Mexique à l’Amérique du Nord. Il m’a donc fallu rappeler à mes interlocuteurs l’attachement profond, naturel, qui unit mon pays à l’Europe, ainsi que sa volonté de redonner à ce lien sa juste dimension. Cette volonté, le Mexique l’a démontrée en demandant le statut d’observateur permanent au Conseil de l’Europe et, surtout, en négociant un accord d’association économique, de concertation politique et de coopération avec les Quinze. La France est pour nous prioritaire. Nous souhaitons l’accueillir, et réciproquement. Partageant avec elle l’idée de diversité culturelle nous avons envoyé une centaine de professeurs pour enseigner l’espagnol du Mexique dans les établissements français. Une chaire d’études mexicaines « Alfonso Reyes » a été inaugurée à Paris III. Et c’est encore cette diversité que reflétera l’exposi- sommaire bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 1, janvier-février 2000 politique l’Unam récupère son campus p. 2 Zedillo à Davos : oui au libre échange p. 3 économie zoom sur… l’industrie automobile p. 4 toujours plus d’emplois p. 5 culture l’œuvre graphique de Francisco Toledo p. 6 l’agenda p. 7 tion «Soleils mexicains» au Petit Palais dès le mois d’avril. Aujourd’hui s’interrompt mon action diplomatique en France. J’ai cru de mon devoir d’accepter l’invitation qui m’était faite de par- carnet de route le bestiaire du temps p. 8 ticiper aux affaires politiques de mon pays. Je quitte donc mon poste d’ambassadeur avec la sensation d’avoir posé de nombreux jalons qui, j’en suis sûre, seront consolidés par ces citoyens français, entreprenants et novateurs, amis de ma patrie. Sandra Fuentes … Francisco Toledo après dix mois de grève politique 2 Le 6 février dernier, afin de mettre fin au siège de l’Université nationale du Mexique (Unam) qui, depuis presque dix mois, se trouvait entre les mains de grévistes, la police fédérale préventive (PFP) a déployé une opération pacifique visant à récupérer le campus. Conformément aux instructions présidentielles, les éléments de la PFP sont intervenus sans armes à feu avec l’ordre d’éviter le recours à la force. L’opération a été menée à bien en présence d’huissiers et de membres de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), garants du caractère pacifique de l’intervention. Le président Ernesto Zedillo, qui s’est adressé à la nation peu après l’opération, a déclaré que les « ultras » avaient tenté de « privatiser » l’Unam « en fonction de leurs intérêts très particuliers ». Le 20 janvier dernier, les résultats du référendum organisé parmi la communauté universitaire avaient clairement indiqué que 90 % des étudiants et des enseignants s’opposaient au mouvement de grève et souhaitaient une reprise des cours. Le 1er février un affrontement entre grévistes et non grévistes s’était soldé par de nombreux blessés • élections du 2 juillet Accréditation des observateurs L’Institut fédéral électoral (IFE), organisme indépendant garant du bon déroulement du scrutin, vient de publier un communiqué à l’attention de personnalités ou représentants d’organismes étrangers ou internationaux, désireux d’assister aux élections mexicaines du 2 juillet prochain en tant qu’observateurs internationaux. Pour être accrédités à ce titre par l’IFE, les candidats devront réunir les conditions suivantes : a Être reconnu comme personnalité ou spécialiste des questions touchant aux processus électoraux ou à la promotion et à la défense des droits de l’homme. b Ne poursuivre aucun but lucratif. c Le cas échéant être dûment accrédité par l’organisme mandataire. d Adresser au plus tard le 21 juin 2000 au Président du conseil général de l’IFE une demande d’accréditation dûment remplie. Les formulaires de demandes d’accréditation pourront être retirés au Mexique, directement au siège de l’IFE, à l’étranger, auprès des représentations diplomatiques ou consulaires ou sur le site web de l’IFE (http://www.ife.org.mx) Dans le chapitre consacré aux conditions générales de participation, le texte précise que les observateurs étrangers pourront être informés de toutes les étapes du processus électoral, sur l’ensemble du territoire national. Ils pourront interroger les responsables de l’IFE au niveau national ou local et solliciter des différents partis ou coalitions électorales leur point de vue sur le processus électoral. Le chapitre III précise les obligations des observateurs qui devront s’abstenir de toute ingérence dans les activités des instances électorales, des partis politiques ou de leurs candidats, ou dans la vie politique mexicaine en général • campagne électorale L’Université récupère son campus 2 juillet 2000 élection du président de la république pour un mandat de 6 ans non renouvelable ; de 500 députés élus pour trois ans (300 à la majorité relative et 200 selon un mode de scrutin proportionnel) ; de 128 sénateurs élus pour 6 ans. Les partis en lice PAN : Parti d’action nationale ; PRD : Parti de la révolution démocratique ; PRI : Parti révolutionnaire institutionnel ; PT : Parti du travail ; PARM : Parti authentique de la révolution mexicaine ; PVEM : Parti vert écologiste mexicain ; PCD : Parti du centre démocratique ; PDS : Parti de la démocratie sociale ; PAS : Parti de l’alliance sociale ; PSN : Parti de la société nationaliste. PCD : Parti de la convergence démocratique Candidats à l’élection présidentielle Cuauhtémoc Cárdenas Solórzano (PRD-PT) ; Vicente Fox Quezada (PAN-PVEM) ; Francisco Labastida Ochoa (PRI) Porfirio Muñoz Ledo (PARM) ; Gilberto Rincón Gallardo (PDS) ; Manuel Camacho Solís (PCD). Le Président Zedillo au forum de Davos observateur permanent Madame Rosario Robles, maire de Mexico, sera présente au « Sommet des maires du monde » organisé dans la par la Mairie de Paris au mois de mars prochain. À cette occasion, elle participera, avec les maires de Paris, de Montréal et de Johannesbourg, à une table ronde sur la sécurité urbaine. Le Mexique au Conseil de l’Europe À l’occasion de l’admission du Mexique comme observateur permanent du Conseil de l’Europe, le ministre des Relations extérieures, madame Rosario Green, s’est adressée au comité des ministres de cet organisme, le 25 janvier dernier. Parmi les défis auxquels le Mexique fait face, elle a situé en tête de liste la question de l’égalité sociale et rappelé que son pays consacrerait cette année 60 % des dépenses publiques aux mesures visant à l’assurer (éducation, santé, logement, etc.) Deuxième priorité pour Rosario Green : la question des droits de l’homme. Le Ministre des Relations extérieures a signalé que la récente visite au Mexique de Mary Robinson, médiateur des Nations-Unies, marquait une volonté d’ouverture de la part des autorités nationales. Elle a également souligné que le Mexique, par ailleurs signataire de textes phare en la matière, reconnaissait désormais la juridiction de la Cour interaméricaine des droits de l’homme. Troisième défi : garantir une vie politique démocratique. C’est à cet effet qu’ont été créés des organismes électoraux indépendants, comme l’Institut fédéral électoral (IFE). Le Ministre a également indiqué qu’en 1997, le maire de Mexico avait été, pour la première fois dans l’histoire du pays, élu au suffrage universel direct, tandis qu’au niveau national de nombreux états et municipalités étaient désormais administrés par des partis politiques d’opposition. Rosario Green a aussi évoqué la grande diversité culturelle mexicaine, alimentée par la situation géographique de ce pays, qui le conduit naturellement à multiplier ses relations avec l’étranger. C’est ainsi, a-t-elle dit, que le Mexique a négocié un accord d’association économique, concertation politique et coopération avec les Quinze et que, désormais, il sera aussi partie prenante des réflexions menées à bien par les 41 pays membres du Conseil de l’Europe. De l’avis du Ministre, le statut d’observateur permanent du Mexique le sensibilisera aux nouvelles politiques en vigueur et aux interrogations en cours, dans l’ensemble du continent européen • 3 politique En ce qui concerne l’environnement, les revenus dégagés par le commerce international doivent permettre aux pays émergents de consacrer un budget toujours plus conséquent à la protection de leur patrimoine naturel. Dans ce domaine aussi, l’ouverture des frontières favorise une harmonisation vers le haut des normes et critères en vigueur. Ainsi, s’agissant du Mexique, les unités de production sont beaucoup plus respectueuses de l’environnement depuis l’entrée en vigueur de l’Alena et on n’enregistre aucun cas de délocalisation qui viserait à bénéficier de normes écologiques laxistes. Le Président Zedillo a ajouté qu’évidemment, le libre échange n’était pas suffisant en lui-même pour enrayer la pauvreté. Il a établi un rapport entre le bien-être économique, la mise en place d’une politique sociale et l’existence d’un véritable État de droit • ●●● Sans détours et n’hésitant pas à dénoncer les «globalophobes», le Président Ernesto Zedillo a dressé un bilan des vertus du libre commerce pour les économies émergentes, le 28 janvier. Son intervention, une lettre ouverte aux détracteurs de Seattle, a souligné qu’historiquement les pays ayant mené un combat efficace contre la pauvreté l’ont fait dans le contexte de politiques d’ouverture. Sur la base de l’exemple mexicain, le chef de l’État s’est penché sur les bienfaits du libre échange dans deux domaines particuliers : les droits du travail et l’environnement. Pour le Président Zedillo, l’ouverture des frontières commerciales conduit à une harmonisation progressive des normes internationales dans le domaine de l’emploi. « Le commerce, a-t-il affirmé, est l’instrument le plus puissant pour assurer que les conditions de travail finissent par converger d’un pays à l’autre. » en ● ● ● bref ● ● ● Oui au libre échange 12,3 % économie 4 les chiffres de l’année 1999 d’inflation cumulée. 4,6 % de croissance du PIB en termes réels. 10,7 milliards de dollars d’investissements étrangers directs. 6% d’augmentation de la production industrielle. 2,1 % taux de chômage enregistré. zoom sur… L’industrie automobile Le secteur de l’industrie automobile, élément clef de l’économie mexicaine, représente : — plus de 2 % du PIB total ; — 11 % du PIB manufacturé ; — 20 % de l’ensemble des exportations (avec maquila) ; — 22 % des exportations manufacturées (avec maquila) ; — 11 % de l’ensemble des importations (avec maquila) ; — 18 % de l’ensemble du secteur manufacturé. Le secteur de l’industrie automobile bénéficie d’un contexte de localisation privilégié, de l’application de la dérégulation, d’une main d’œuvre qualifiée et de hautes normes de qualité. Commerce extérieur 1% de variation mensuelle de l’indice des prix à la consommation. 12,3 % de variation annuelle de l’indice des prix à la consommation. 26,8 % du PIB : total des exportations. 30,7 milliards de dollars : réserves en devises • Sources : secretaria de Hacienda y Credito publico. Maquila incluse, l’industrie automobile représente un des atouts majeurs pour les échanges commerciaux avec l’étranger (en 1998 elle occupait le deuxième rang en termes d’exportations et le troisième pour les importations). En seulement cinq ans, les exportations sont passées de 10,796 milliards de dollars à 23,616, soit une augmentation annuelle moyenne de 16,94 % correspondant à un excédent commercial de 9,328 milliards de dollars en 1998. Pour la même année les autos et les poids lourds ont représenté 76 % des exportations sans maquila principalement à destination des États-Unis. Les pièces détachées (moteurs compris) en provenance essentiellement des ÉtatsUnis, du Japon et d’Allemagne représentent pour leur part, le plus gros des importations (76 %). Fabricants mexicains Le Mexique occupe la douzième place parmi les pays producteurs de véhicules avec une production d’un peu plus d’1,3 million d’unités soit 2,37 % de la production mondiale (56,5 millions de véhicules fabriqués en 1997). L’industrie mexicaine d’assemblage regroupe huit entreprises d’assemblage d’automobiles et de camions légers, onze constructeurs de poids lourds et d’autobus et huit fabricants de moteurs. Automobiles, poids lourds, autobus Dina General Motors Masa Volvo Integrales Navistar Ford Kenworth Mercedes-Benz Omnibuses Scania Moteurs Chrisler Ford Nissan Perkins General Motors Wolkswagen Renault Cummings Production et vente Au terme de l’année 1998, le nombre de véhicules produits au Mexique atteignait 1,4 million (65 % de voitures particulières et 34,5 % de poids lourds) et celui des ventes (importations comprises) 1,65 million. Performances Avec 24 % de l’ensemble des véhicules commercialisés et 31 % des exportations totales, Chrisler se situe en tête des usines d’assemblage nationales. General Motors quant à lui est leader des ventes à l’intérieur des frontières (26 %). Chrisler, General Motors et Ford ont réalisé pronostics de la BDM pour l’an 2000 Toujours plus d’emplois Perspectives de croissance jusqu’en l’an 2002 Conformément aux différentes prévisions on estime que le Mexique se situera en l’an 2002 parmi les dix premiers pays producteurs d’automobiles, avec une production de 2 millions d’unités. C’est ainsi que les calculs les plus optimistes annoncent une croissance annuelle moyenne de 9,34 % pour les quatre années 19992002, tandis que les plus réservés prévoient une croissance de 8,02 % pour la même période. De véritables opportunités pour les entreprises En dépit du haut niveau de développement de l’industrie des pièces détachées, certains domaines demandent encore à être renforcés, notamment ceux des moteurs, des systèmes d’air conditionné, des freins, des systèmes électriques, des plastiques, des directions et des suspensions. Le retour de Renault au Mexique comme assembleur ouvre aux entreprises françaises de nouvelles perspectives en terme d’accès au marché national • Sources : Service commercial, Bancomext, Secofi, Banco de Mexico, Amia, Ina et les entreprises de l’industrie d’assemblage automobile. Dans son état des lieux de l’année 1999, la Banque du Mexique (BDM) signale une croissance du PIB (3,4 %) supérieure aux pronostics (3 %) et un indice d’inflation (12,32 %) inférieur aux prévisions (13 %). Pour l’année 2000, les pronostics de la BDM sont tout aussi encourageants, puisqu’ils suggèrent une croissance du PIB en termes réels de 4,5 %, une diminution de l’inflation conforme aux objectifs annoncés et une dynamique soutenue de création d’emplois dans la lignée de 1999 (850 000 nouveaux emplois). Ces chiffres témoignent du Cancún : le FMI évaluera l’argent sale Accord de principe sur une réduction de la dette des pays pauvres et coopération dans la lutte contre les délits financiers sont deux des thèmes qui figurent dans la résolution finale des 20 ministres des finances de l’hémisphère américain, réunis le 3 février sous la présidence de leur homologue mexicain, Angel Gurría. Assistaient également à cette rencontre, la troisième depuis celle de la Nouvelle-Orléans en 1996 et de Santiago du Chili en 1997, les dynamisme de l’économie mexicaine qui bénéficie de politiques fiscales et monétaires solides et d’un contexte international favorable avec une correction en douceur du rythme de croissance de l’économie américaine et un renforcement des prix des matières premières (pétrole). On prévoit par ailleurs une croissance mondiale à la hausse, une augmentation des flux nets de capitaux privés en direction de l’Amérique latine et une recrudescence des investissements étrangers directs au Mexique • Sources : Banque du Mexique dirigeants d’organismes internationaux comme la Banque mondiale et le FMI. Fait sans précédent, ce dernier a été chargé par les participants d’évaluer le montant des sommes provenant du blanchiment d’argent sale • Le pétrole, trop cher Lors d’une conférence de presse tenue le 18 février, Luis Téllez Kuenzler, Ministre mexicain de l’énergie a déclaré que le prix du baril à 30 dollars était trop élevé et constituait un risque pour l’économie mondiale. « Le Mexique est partisan d’une augmentation des exportations dès le mois de mars », a-t-il également indiqué • Séminaires organisés par l’ambassade du Mexique en France, le conseil mexicain d’investissements et Bancomext sur les possibilités d’investissements au Mexique : • le 20 mars à Bordeaux (tous secteurs) ; le 22 mars à Paris, Medef, (tous secteurs) ; le 23 mars à Paris, FIEV, (secteur automobile). Du 2 au 5 mars participation d’entreprises mexicaines au salon « Premières visions » à Paris. 5 économie ensemble 68 % des exportations (667 702 unités) principalement à destination de l’Amérique du Nord. œuvre graphique au centre culturel mexicain Francisco Toledo Une terre coule dans ses veines, lourde d’images, de couleurs, de violence, d’histoires… Mais « l’indigénisme » de Toledo même s’il est narratif n’a aucune prétention didactique. Il ne cherche pas à nous informer sur l’ordre ou le désordre du monde qui l’entoure mais à nous initier puis nous introduire dans l’accomplissement d’un rite fabuleux. […] Toledo et la forme ne font qu’un… Une fusion où s’accouplent à l’infini dans un immense culture 6 Sauterelle se battant l’agenda La très belle exposition présentée, jusqu’en avril, au centre culturel mexicain se compose exclusivement de gravures produites au moyen d’une vaste gamme de techniques : de la lithographie à la xylographie, pointe sèche, aquatinte, gravure au sucre. Mais d’une technique à l’autre l’éblouissement demeure, qui nous vient des formes rêvées par Toledo et qu’il nous livre ici, sous toutes leurs déclinaisons. Exposition : Francisco Toledo, œuvre graphique : 1998-1999 ; du 17 février au 21 avril. contre la mort. « Je ne suis pas moi, mais tous les autres. En réalité tous les maîtres m’ont influencé. On dit souvent que Dürer et Rembrand sont les plus grands parmi les graveurs. J’opterais plutôt pour Dürer… Un jour Dürer a dessiné l’un de ses rêves qu’il décrit ainsi : « une trombe d’eau tombait sur la terre et ensuite je me réveillais en sueur… ». C’est un dessin presque abstrait de taches fuyantes qui tombent sur le paysage qui n’est que suggéré. J’ai eu l’idée de réaliser des gravures des oreillers qui ont produit ce rêve. Ces oreillers sont pleins des monstres de Dürer, bien sûr, mais je crois qu’ils en contiennent aussi d’autres ». Extrait d’un entretien réalisé par Angélica Abelleyra. « Toledo, le sorcier de la forme. Créateur, recréateur et révélateur de mythes, apprenti sorcier de la réalité. zoo, des lapins, des poissons, des tortues, des chèvres, des grenouilles, des iguanes, des renards, des crocodiles, […] « dans une ronde perpétuelle et tribale »… Dédoublements, multiplications, répétitions forment la trame formelle qui sous tend la chaîne vitale des copulations. » Extrait d’un texte de Christine Frérot Francisco Toledo est né à Juchitán dans l’État d’Oaxaca il y a 59 ans. Il vit et travaille au Mexique. Ses œuvres sont présentes au Museum of Modern Art et au Metropolitan Museum of Art de New York, à la Tate Gallery de Londres ou encore au Musée d’Art Moderne à Paris. Musique : Romayne Wheeler interprétera au piano ses œuvres inspirées par la musique tarahumara ; avec la participation du groupe Rararumi. Récital réalisé au profit des Tarahumaras de la Sierra de Chichuahua ; le 16 mars, à 19 heures. à Paris Alicia Paz, Le regard du doute : peintures récentes. Née en 1967 à Mexico, Alicia Paz met en scène des objets et des images qui incarnent une certaine idée de la société occidentale ; du 6 mars au 30 avril, espace d’art YvonamorPalix, 13 rue Keller, 75011 Paris ; téléphone 01 48 06 36 70. Architectures précolombiennes : de Mitla à Uxmal, photographies de Désiré Charnay, 1859-1860. Une quinzaine de grands formats de l’explorateur, auteur du célèbre portfolio « Cités et ruines américaines » ; du 25 février au 25 mars, galerie Hypnos, 52 rue de l’Université, 75007 Paris ; téléphone 01 45 44 99 71. María Felix, la Doña, en province a été élevée au grade d’officier de la Allá en el Rancho Grande, 1936, de Fernando de Fuentes Légion d'honneur le 26 janvier dernier, par Claude Allègre, ministre de l’Éducation nationale. au Mexique dernières parutions À Mexico, jusqu’au 17 mars prochain le Museo de Arte Moderno présente l’exposition « Digo Rivera : Arte y Revolución », un ensemble de 125 œuvres où l’on (re)découvre un Rivera plus cosmopolite que jamais. « Les démons de la langue », d’Alberto Ruy-Sánchez, Éditions Fata Morgana, 1999. Un mystique jésuite qui confond ivresse érotique et extase divine,raconté par un inquisiteur dominicain. « Comment la mélancolie est arrivée à Mogador », d’Alberto Ruy-Sánchez, édition bilingue, Éditions du Rocher, 1999. « Même en rêve, sa main tachée d’encre écrivait encore… des lettres inconscientes d’être des lettres, des mots en ébullition… » « Guerre au paradis », de Carlos Montemayor, Éditions Gallimard, 1999. Le roman des années brûlantes de la vie de Lucio Cabañas. « Les conspirateurs » (Los pasos de Lopez), de Jorge Ibargüengoitia, Éditions Phébus, 2000. Une vision désacralisée et truculente de l’épisode fondateur du Mexique indépendant. La ville de Campeche et la zone archéologique de Xochicalco (Morelos) ont été classées « patrimoine de l’humanité » par l’Unesco en décembre dernier. Malgré une domination politique de faible durée (700 à 900 après J.-C.), Xochilcaco, point de rencontre de toutes les cultures environnantes, est considéré comme un des lieux clef dans la constitution de la Mésoamérique. Campeche, pour sa part, représente un modèle d’urbanisme baroque et portuaire, ainsi qu’un exemple remarquable de l’architecture militaire des XVIIe et XVIIIe siècles. Le Mexique compte désormais 21 sites classés « patrimoine culturel de l’humanité. » 7 culture Au mois de mars, le cinéma sera latinoaméricain et donc mexicain… ou rien. Du 20 au 28, à Toulouse, avec les douzièmes « rencontres des cinémas d’Amérique Latine » (tél. : 05 62 30 25 35), placées cette année sous la présidence du cinéaste mexicain Paul Leduc. Au programme : une quinzaine de films mexicains récents dans les différentes sections, plus une rétrospective « cinéma et musique » de grands classiques comme « Allá en el rancho grande » de Fernando Fuentes, mais aussi des œuvres plus récentes comme « Barroco » de Paul Leduc. Du 15 au 28, à Lyon, aux « reflets du cinéma ibérique et latino-américain » (tél. 04 78 93 42 65). Du 8 au 25, à Pau, à la « quinzaine CulturAmerica 2000» (tél.: 0559276052). Du 6 mars au 5 avril, à Pessac, aux dix-septièmes « rencontres avec le cinéma d’Amérique Latine » (tél. et fax : 05 56 24 23 02). ambassade 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. le jour de la canne à sucre minitel carnet de route 8 Le bestiaire du temps le jour du crocodile consulat général 4 rue Notre-Damedes Victoires, 75002. Paris ; tél. : 01 42 86 56 35. Bancomext (service commercial) même adresse ; tél. : 01 42 86 56 27. le jour du jaguar office du tourisme même adresse ; tél. : 01 42 86 56 47. centre culturel 119 rue Vielle-duTemple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; fax : 01 44 61 84 45. maison du Mexique Cité internationale universitaire, 9 boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 76 18 03. Barcelonnette, tél. : 04 92 81 04 71. fax. : 04 92 81 22 67. consulats honoraires Bordeaux, tél. : 05 56 56 40 40 ; fax : 05 56 56 40 88 ; Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12 ; fax : 05 96 63 18 09 ; Le Havre, tél. : 02 35 26 41 61 ; fax : 02 35 25 18 92 ; Lyon, tél. : 04 72 38 32 22 ; fax : 04 72 38 32 29 ; Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11 ; fax : 03 88 45 87 69 ; Toulouse ; tél. : 05 61 25 45 17 ; fax : 05 61 55 01 55. 3615 Mexique Comme les autres cultures méso-américaines les civilisations Mayas et Aztèques possédaient deux calendriers. Le plus ancien, de 260 jours, constituait le calendrier « sacré » ou « divinatoire ». « Tzolkin » maya ou « tonalpohualli » mexica-aztèque, il combinait une « semaine » de vingt jours ordonnés de manière fixe et une séquence de nombres de 1 à 13 qui servait à numéroter les jours. L’autre cycle, fondé sur la révolution solaire, comptait 365 jours. L’«haab» maya et le « xíhuitl » des Mexicas étaient constitués de 18 « mois » de 20 jours (360 jours) auxquels s’ajoutaient cinq jours supplémentaires que les Mayas appelaient « jours sans nom » ou « jours perdus ». La « roue calendaire » résultait de la combinaison des deux autres cycles qui coïncidaient tous les cinquante-deux ans. L’unité de la roue calendaire est donc de 52 ans ou 18 980 jours. Pour désigner les années de la roue, les Mexicas-Aztèques utilisaient des noms de jour « acatl » (canne à sucre), « técpal » (pierre) « calli » (maison) et « tochtli » (lapin). Chacun de ces symboles était associé à un nombre différent de 1 à 13. Pour désigner l’unité de 52 ans, les mexicas utilisaient le terme de « xiuhmolpilli » (le lien des ans). La dernière année de la fin d’un cycle (« xíhuitl ») et plus particulièrement les cinq derniers jours de cette année comportaient la plus terrible des menaces : que le soleil ne se lève plus. Le sixième jour, la cérémonie du feu nouveau célébrait la naissance du soleil et le début d’une nouvelle ère de 52 ans • le jour du lapin « Le temps vite » Cette exposition, au centre Georges-Pompidou, jusqu’au 17 avril, consacre une salle aux calendriers aztèques et mayas, où sont présentés les très beaux codex « Dresde » et « Borbonicus ». responsable de la publication : Carolina Becerril (éducation) ; Juan Sandoval Mendiolea Porfirio Muñoz-Ledo ; Lucía Garcia Noríega (juridique) ; Mauricio Torres responsable de la rédaction : (culture) ; Miguel Gleason Córdova (international). Anne Dattler Morales ; Berumen (tourisme) ; Conception graphique : rédactrice en chef : Chantal Juan González Mijares Thierry Sarfis ; réalisation : A. Steinberg. (politique) ; María Teresa Olivier Cabon, ThotM ; Mercado (économie) ; impression Autographe, Paris. le jour de la pluie de l’eau adresses en France le jour chez les Mayas et chez les Aztèques