LE MEXIQUE
aujourd’hui
bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 1, janvier-février 2000
politique
l’Unam récupère
son campus
p. 2
Zedillo à Davos :
oui au libre échange
p. 3
économie
zoom sur…
l’industrie automobile
p. 4
toujours plus d’emplois
p. 5
culture
l’œuvre graphique
de Francisco Toledo
p. 6
l’agenda
p. 7
carnet de route
le bestiaire du temps
p. 8
sommaire
Il y a presque deux ans, je présentai mes lettres de créances
au Président Jacques Chirac avec une mission claire: resserrer les liens
de mon pays avec la France, conformément à la politique mexicaine
de «diversification» de ses relations extérieures. Toutefois, j’ai dû me
rendre à l’évidence: l’entrée en vigueur de l’Alena en 1994 avait été
interprétée par la majorité des Français comme un acte d’apparte-
nance exclusive du Mexique à l’Amérique du Nord. Il m’a donc fallu
rappeler à mes interlocuteurs l’attachement profond, naturel, qui unit
mon pays à l’Europe, ainsi que sa volonté de redonner à ce lien sa juste
dimension.
Cette volonté, le Mexique l’a démontrée en demandant le sta-
tut d’observateur permanent au Conseil de l’Europe et, surtout, en négo-
ciant un accord d’association économique, de concertation politique
et de coopération avec les Quinze. La France est pour nous prioritaire.
Nous souhaitons l’accueillir, et réciproquement. Partageant avec elle
l’idée de diversité culturelle nous avons envoyé une centaine de pro-
fesseurs pour enseigner l’espagnol du Mexique dans les établissements
français. Une chaire d’études mexicaines «Alfonso Reyes» a été inau-
gurée à Paris III. Et c’est encore cette diversité que reflétera l’exposi-
tion «Soleils mexicains» au Petit Palais dès le mois d’avril.
Aujourd’hui s’interrompt mon action diplomatique en France.
J’ai cru de mon devoir d’accepter l’invitation qui m’était faite de par-
ticiper aux affaires politiques de mon pays. Je quitte donc mon poste
d’ambassadeur avec la sensation d’avoir posé de nombreux jalons qui,
j’en suis sûre, seront consolidés par ces citoyens français, entrepre-
nants et novateurs, amis de ma patrie.
Sandra Fuentes
une exposition de…
… Francisco Toledo
2
politique
après dix mois de grève
élections du 2 juillet
L’Université récupère
son campus
Accréditation
des observateurs
Le 6 février dernier, afin de mettre fin
au siège de l’Université nationale du
Mexique (Unam) qui, depuis presque dix
mois, se trouvait entre les mains de gré-
vistes, la police fédérale préventive (PFP)
a déployé une opération pacifique visant
à récupérer le campus. Conformément
aux instructions présidentielles, les élé-
ments de la PFP sont intervenus sans armes
à feu avec l’ordre d’éviter le recours à la
force. L’opération a été menée à bien en
présence d’huissiers et de membres de la
Commission nationale des droits de
l’homme (CNDH), garants du caractère
pacifique de l’intervention.
Le président Ernesto Zedillo, qui s’est
adressé à la nation peu après l’opération,
a déclaré que les «ultras » avaient tenté de
«privatiser» l’Unam «en fonction de leurs
intérêts très particuliers ».
Le 20 janvier dernier, les résul-
tats du référendum organisé parmi la
communauté universitaire avaient clai-
rement indiqué que 90 % des étudiants
et des enseignants s’opposaient au mou-
vement de grève et souhaitaient une
reprise des cours.
Le 1er février un affrontement
entre grévistes et non grévistes s’était
soldé par de nombreux blessés •
L’Institut fédéral électoral (IFE),
organisme indépendant garant du bon
déroulement du scrutin, vient de publier
un communiqué à l’attention de per-
sonnalités ou représentants d’organismes
étrangers ou internationaux, désireux
d’assister aux élections mexicaines du
2 juillet prochain en tant qu’observateurs
internationaux.
Pour être accrédités à ce titre par l’IFE, les
candidats devront réunir les conditions
suivantes:
aÊtre reconnu comme personnalité ou
spécialiste des questions touchant aux
processus électoraux ou à la promotion et
à la défense des droits de l’homme.
bNe poursuivre aucun but lucratif.
cLe cas échéant être dûment accrédité
par l’organisme mandataire.
dAdresser au plus tard le 21 juin 2000 au
Président du conseil général de l’IFE une
demande d’accréditation dûment remplie.
Les formulaires de demandes d’accrédi-
tation pourront être retirés au Mexique,
directement au siège de l’IFE, à l’étran-
ger, auprès des représentations diploma-
tiques ou consulaires ou sur le site web de
l’IFE (http://www.ife.org.mx)
Dans le chapitre consacré aux
conditions générales de participation, le
texte précise que les observateurs étran-
gers pourront être informés de toutes les
étapes du processus électoral, sur l’en-
semble du territoire national.
Ils pourront interroger les res-
ponsables de l’IFE au niveau national ou
local et solliciter des différents partis ou
coalitions électorales leur point de vue
sur le processus électoral.
Le chapitre III précise les obli-
gations des observateurs qui devront
s’abstenir de toute ingérence dans les acti-
vités des instances électorales, des partis
politiques ou de leurs candidats, ou dans
la vie politique mexicaine en général •
2 juillet 2000
élection du président
de la république pour
un mandat de 6 ans
non renouvelable;
de 500 députés élus
pour trois ans (300
à la majorité relative
et 200 selon un mode
de scrutin proportionnel);
de 128 sénateurs
élus pour 6 ans.
Les partis en lice
PAN :Parti d’action
nationale ;
PRD : Parti
de la révolution
démocratique ;
PRI : Parti
révolutionnaire
institutionnel ;
PT: Parti du travail ;
PARM : Parti
authentique de la
révolution mexicaine ;
PVEM : Parti vert
écologiste mexicain ;
PCD : Parti du centre
démocratique ;
PDS : Parti de la
démocratie sociale ;
PAS : Parti de l’alliance
sociale ;
PSN : Parti de la société
nationaliste.
PCD : Parti de la conver-
gence démocratique
Candidats
à l’élection
présidentielle
Cuauhtémoc Cárdenas
Solórzano (PRD-PT);
Vicente Fox Quezada
(PAN-PVEM) ; Francisco
Labastida Ochoa (PRI)
Porfirio Muñoz Ledo
(PARM) ; Gilberto
Rincón Gallardo (PDS);
Manuel Camacho Solís
(PCD).
campagne électorale
3
politique
Le Mexique au Conseil de l’Europe
Le Président Zedillo au forum de Davos
Oui au libre échange
Sans détours et n’hésitant pas à
dénoncer les «globalophobes», le Président
Ernesto Zedillo a dressé un bilan des ver-
tus du libre commerce pour les écono-
mies émergentes, le 28 janvier. Son inter-
vention, une lettre ouverte aux détracteurs
de Seattle, a souligné qu’historiquement les
pays ayant mené un combat efficace contre
la pauvreté l’ont fait dans le contexte de
politiques d’ouverture.
Sur la base de l’exemple mexi-
cain, le chef de l’État s’est penché sur les
bienfaits du libre échange dans deux
domaines particuliers: les droits du travail
et l’environnement. Pour le Président
Zedillo, l’ouverture des frontières
commerciales conduit à une harmonisa-
tion progressive des normes internatio-
nales dans le domaine de l’emploi. « Le
commerce, a-t-il affirmé, est l’instrument
le plus puissant pour assurer que les
conditions de travail finissent par conver-
ger d’un pays à l’autre.»
En ce qui concerne l’environnement, les
revenus dégagés par le commerce inter-
national doivent permettre aux pays
émergents de consacrer un budget tou-
jours plus conséquent à la protection de
leur patrimoine naturel.
Dans ce domaine aussi, l’ou-
verture des frontières favorise une harmo-
nisation vers le haut des normes et critères
en vigueur. Ainsi, s’agissant du Mexique,
les unités de production sont beaucoup
plus respectueuses de l’environnement
depuis l’entrée en vigueur de l’Alena et on
n’enregistre aucun cas de délocalisation
qui viserait à bénéficier de normes éco-
logiques laxistes.
Le Président Zedillo a ajouté
qu’évidemment, le libre échange n’était
pas suffisant en lui-même pour enrayer la
pauvreté. Il a établi un rapport entre le
bien-être économique, la mise en place
d’une politique sociale et l’existence d’un
véritable État de droit •
À l’occasion de l’admission du
Mexique comme observateur permanent
du Conseil de l’Europe, le ministre des
Relations extérieures, madame Rosario
Green, s’est adressée au comité des minis-
tres de cet organisme, le 25 janvier dernier.
Parmi les défis auxquels le
Mexique fait face, elle a situé en tête de
liste la question de l’égalité sociale et rap-
pelé que son pays consacrerait cette année
60% des dépenses publiques aux mesures
visant à l’assurer (éducation, santé, loge-
ment, etc.) Deuxième priorité pour
Rosario Green: la question des droits de
l’homme. Le Ministre des Relations exté-
rieures a signalé que la récente visite au
Mexique de Mary Robinson, médiateur
des Nations-Unies, marquait une volonté
d’ouverture de la part des autorités natio-
nales. Elle a également souligné que le
Mexique, par ailleurs signataire de textes
phare en la matière, reconnaissait désor-
mais la juridiction de la Cour interaméri-
caine des droits de l’homme.
Troisième défi : garantir une
vie politique démocratique. C’est à cet
effet qu’ont été créés des organismes élec-
toraux indépendants, comme l’Institut
fédéral électoral (IFE). Le Ministre a éga-
lement indiqué qu’en 1997, le maire de
Mexico avait été, pour la première fois
dans l’histoire du pays, élu au suffrage
universel direct, tandis qu’au niveau
national de nombreux états et munici-
palités étaient désormais administrés par
des partis politiques d’opposition.
●●●en ●●●bref ●●●
Madame Rosario
Robles,
maire de Mexico,
sera présente au
«Sommet des maires
du monde » organisé
dans la par la Mairie
de Paris au mois
de mars prochain.
À cette occasion,
elle participera,
avec les maires
de Paris, de Montréal
et de Johannesbourg,
à une table ronde
sur la sécurité urbaine.
Rosario Green a aussi évoqué la grande
diversité culturelle mexicaine, alimentée
par la situation géographique de ce pays,
qui le conduit naturellement à multiplier
ses relations avec l’étranger. C’est ainsi,
a-t-elle dit, que le Mexique a négocié un
accord d’association économique, concer-
tation politique et coopération avec les
Quinze et que, désormais, il sera aussi
partie prenante des réflexions menées à
bien par les 41 pays membres du Conseil
de l’Europe. De l’avis du Ministre, le sta-
tut d’observateur permanent du Mexique
le sensibilisera aux nouvelles politiques en
vigueur et aux interrogations en cours,
dans l’ensemble du continent européen
observateur permanent
4
économie
zoom sur…
L’industrie
automobile
Le secteur de l’industrie automobile, élé-
ment clef de l’économie mexicaine, repré-
sente:
— plus de 2%du PIB total ;
11 % du PIB manufacturé ;
20 % de l’ensemble des exportations
(avec maquila);
22% des exportations manufacturées
(avec maquila);
11 % de l’ensemble des importations
(avec maquila);
18% de l’ensemble du secteur manu-
facturé.
Le secteur de l’industrie auto-
mobile bénéficie d’un contexte de loca-
lisation privilégié, de l’application de la
dérégulation, d’une main d’œuvre qua-
lifiée et de hautes normes de qualité.
Commerce extérieur
Maquila incluse, l’industrie automobile
représente un des atouts majeurs pour
les échanges commerciaux avec l’étranger
(en 1998 elle occupait le deuxième rang
en termes d’exportations et le troisième
pour les importations).
En seulement cinq ans, les
exportations sont passées de 10,796 mil-
liards de dollars à 23,616, soit une aug-
mentation annuelle moyenne de 16,94%
correspondant à un excédent commercial
de 9,328 milliards de dollars en 1998.
Pour la même année les autos
et les poids lourds ont représenté 76% des
exportations sans maquila principale-
ment à destination des États-Unis. Les
pièces détachées (moteurs compris) en
provenance essentiellement des États-
Unis, du Japon et d’Allemagne repré-
sentent pour leur part, le plus gros des
importations (76 %).
Fabricants mexicains
Le Mexique occupe la douzième place
parmi les pays producteurs de véhicules
avec une production d’un peu plus
d’1,3 million d’unités soit 2,37 % de la
production mondiale (56,5 millions de
véhicules fabriqués en 1997).
L’industrie mexicaine d’assem-
blage regroupe huit entreprises d’assem-
blage d’automobiles et de camions légers,
onze constructeurs de poids lourds et
d’autobus et huit fabricants de moteurs.
Automobiles, poids lourds, autobus
Dina Ford
General Motors Kenworth
Masa Mercedes-Benz
Volvo Omnibuses
Integrales Scania
Navistar
Moteurs
Chrisler General Motors
Ford Wolkswagen
Nissan Renault
Perkins Cummings
Production et vente
Au terme de l’année 1998, le nombre de
véhicules produits au Mexique atteignait
1,4 million (65 % de voitures particulières
et 34,5 % de poids lourds) et celui des
ventes (importations comprises) 1,65 mil-
lion.
Performances
Avec 24 % de l’ensemble des véhicules
commercialisés et 31 % des exportations
totales, Chrisler se situe en tête des usines
d’assemblage nationales. General Motors
quant à lui est leader des ventes à l’inté-
rieur des frontières (26 %). Chrisler,
General Motors et Ford ont réalisé
les chiffres de l’année 1999
12,3 %
d’inflation cumulée.
4,6 %
de croissance du PIB
en termes réels.
10,7
milliards
de dollars d’investisse-
ments étrangers directs.
6%
d’augmentation
de la production
industrielle.
2,1 %
taux de chômage
enregistré.
1%
de variation mensuelle
de l’indice des prix
à la consommation.
12,3 %
de variation annuelle
de l’indice des prix
à la consommation.
26,8 %
du PIB : total
des exportations.
30,7
milliards
de dollars: réserves en
devises •
Sources: secretaria de Hacienda
y Credito publico.
5
économie
Dans son état des lieux de l’an-
née 1999, la Banque du Mexique (BDM)
signale une croissance du PIB (3,4 %)
supérieure aux pronostics (3 %) et un
indice d’inflation (12,32%) inférieur aux
prévisions (13 %).
Pour l’année 2000, les pro-
nostics de la BDM sont tout aussi encou-
rageants, puisqu’ils suggèrent une crois-
sance du PIB en termes réels de 4,5 %,
une diminution de l’inflation conforme
aux objectifs annoncés et une dynamique
soutenue de création d’emplois dans la
lignée de 1999 (850 000 nouveaux
emplois). Ces chiffres témoignent du
dynamisme de l’économie mexicaine qui
bénéficie de politiques fiscales et moné-
taires solides et d’un contexte interna-
tional favorable avec une correction en
douceur du rythme de croissance de l’éco-
nomie américaine et un renforcement
des prix des matières premières (pétrole).
On prévoit par ailleurs une
croissance mondiale à la hausse, une aug-
mentation des flux nets de capitaux pri-
vés en direction de l’Amérique latine et
une recrudescence des investissements
étrangers directs au Mexique •
Sources: Banque du Mexique
pronostics de la BDM pour l’an 2000
Toujours plus
d’emplois
Séminaires
organisés par l’ambassade
du Mexique en France,
le conseil mexicain
d’investissements
et Bancomext
sur les possibilités
d’investissements
au Mexique:
• le 20 mars à Bordeaux
(tous secteurs) ;
le 22 mars à Paris,
Medef, (tous secteurs) ;
le 23 mars à Paris, FIEV,
(secteur automobile).
Du 2 au 5 mars
participation d’entre-
prises mexicaines
au salon « Premières
visions» à Paris.
ensemble 68% des exportations (667702
unités) principalement à destination de
l’Amérique du Nord.
Perspectives de croissance
jusqu’en l’an 2002
Conformément aux différentes prévisions
on estime que le Mexique se situera en
l’an 2002 parmi les dix premiers pays
producteurs d’automobiles, avec une pro-
duction de 2 millions d’unités. C’est ainsi
que les calculs les plus optimistes annon-
cent une croissance annuelle moyenne
de 9,34 % pour les quatre années 1999-
2002, tandis que les plus réservés pré-
voient une croissance de 8,02 % pour la
même période.
De véritables opportunités
pour les entreprises
En dépit du haut niveau de développe-
ment de l’industrie des pièces détachées,
certains domaines demandent encore à
être renforcés, notamment ceux des
moteurs, des systèmes d’air conditionné,
des freins, des systèmes électriques, des
plastiques, des directions et des suspen-
sions.
Le retour de Renault au
Mexique comme assembleur ouvre aux
entreprises françaises de nouvelles pers-
pectives en terme d’accès au marché
national •
Sources: Service commercial, Bancomext, Secofi, Banco de
Mexico, Amia, Ina et les entreprises de l’industrie d’assemblage
automobile.
Cancún : le FMI
évaluera l’argent
sale
Accord de principe
sur une réduction
de la dette des pays
pauvres et coopération
dans la lutte contre
les délits financiers
sont deux des thèmes
qui figurent dans
la résolution finale
des 20 ministres des
finances de l’hémisphère
américain, réunis
le 3 février sous
la présidence
de leur homologue
mexicain, Angel Gurría.
Assistaient également
à cette rencontre,
la troisième depuis celle
de la Nouvelle-Orléans
en 1996 et de Santiago
du Chili en 1997, les
dirigeants d’organismes
internationaux comme
la Banque mondiale
et le FMI. Fait sans
précédent, ce dernier
a été chargé par
les participants d’évaluer
le montant des sommes
provenant du blanchiment
d’argent sale •
Le pétrole,
trop cher
Lors d’une conférence
de presse tenue
le 18 février, Luis Téllez
Kuenzler, Ministre
mexicain de l’énergie
a déclaré que le prix
du baril à 30 dollars était
trop élevé et constituait
un risque pour
l’économie mondiale.
«Le Mexique est partisan
d’une augmentation
des exportations
dès le mois de mars »,
a-t-il également
indiqué •
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