L’arrivée des génériques n’a pas entraîné de diminution des prescriptions des traitements
symptomatiques pour 91,96% des médecins interrogés.
Concernant les effets secondaires des IchE, ils sont considérés comme très fréquents par 3,31% des
répondants, fréquents pour 24,35% d’entre eux, mais près des trois quarts des spécialistes les
considèrent comme peu fréquents (65%) ou rares (7,33%). Un tiers des répondants (32%) considèrent
toutefois que ces effets secondaires constituent un frein à la prescription des IchE, alors que les deux
tiers déclarent une opinion contraire (67,61%). Pour la mémantine cet écart est encore plus marqué
puisque moins de 10% des répondants considèrent ses effets secondaires comme fréquents (8,53%)
ou très fréquents (0,24%). alors que plus de 90% d’entre eux les rapportent comme peu fréquents
(53,32%) ou rares (37,91%) et ces effets secondaires ne constituent un frein à la prescription de la
mémantine que pour une minorité de répondants (8,57%).
Dans leur pratique clinique, l’efficacité clinique des traitements symptomatiques est évaluée à l’aide du
test MMSE par les 3/4 des répondants, à l’aide d’une échelle fonctionnelle pour un peu plus de la moitié
d’entre eux (56,16%), alors qu’une minorité d’entre eux déclarent utiliser les échelles comportementales
telles que le NPI (NeuroPsychiatric Inventory) (21%) ou l’échelle d’Apathie (7%). Il est intéressant de
noter que la très grande majorité des praticiens spécialistes (84%) déclarent apprécier l’efficacité des
traitements sur la base d’une impression globale fournie par le témoignage des aidants.
Dans l’hypothèse où ces traitements symptomatiques ne seraient plus disponibles, 60% des praticiens
considèrent que cela aurait un impact sur l’accès des patients aux différentes prestations médico-
sociales et un pourcentage analogue de praticiens (63%) estiment que cela influencerait la qualité de
la recherche clinique menée dans le domaine des maladies neurodégénératives (MND). En outre,
toujours dans le cas de cette hypothèse, plus des deux tiers (69,36%) des répondants estiment que
cela aurait un impact sur la qualité des soins qu’ils apporteraient à leurs patients et à leur implication
dans la prise en charge des MND.
Enfin, la très grande majorité des spécialistes ayant répondu à cette enquête considèrent que l’image
négative associée à ces traitements est injustifiée (87,35%) et qu’ils leur sont utiles dans leur pratique
clinique (93,17%).
En résumé, cette enquête montre clairement qu’en dépit de l’arrivée des génériques, les
spécialistes hospitaliers (CMRR et CM) de la Maladie d’Alzheimer prescrivent très
majoritairement ces médicaments dont les effets secondaires sont jugés peu fréquents mais
pris en compte dans leurs prescriptions, qu’ils en évaluent l’efficacité d’avantage de manière
globale que sur des échelles métriques, et qu’ils estiment injustifiée l’image négative qui leur
est associée. En outre, il apparaît que 2 médecins sur 3 estiment que la disparition de ces
traitements symptomatiques aurait un effet négatif sur la qualité des soins apportés aux malades
Alzheimer et la très grande majorité (près de 94% d’entre eux) les estiment utiles.
(Les données brutes de cette analyse préliminaire sont fournies dans l’annexe 2 du présent document)