
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVII - n° 3 - mai-juin 2014 | 147
VIE PROFESSIONNELLE
ci survient le plus souvent dans un contexte de
syndrome dysmétabolique (surpoids, hypertension
artérielle, diabète, dyslipidémie), qui doit être pris en
charge le plus tôt et le plus effi cacement possible.
Ainsi, outre la prise en charge médicale de ces patho-
logies associées et l’incitation à l’activité physique,
la compétence d’une diététicienne par le biais du
réseau REVHEPAT est complémentaire et indis-
pensable à une meilleure prise en charge et à une
meilleure qualité de vie.
Le contexte social
Enfi n, la prise en charge globale du malade nécessite
de connaître le contexte social dans lequel il évolue.
En cas de diffi cultés, la possibilité de rencontrer une
assistante sociale pour le soutenir dans certaines
démarches et, si possible, l’orienter (papiers, AME,
CMU, logement, etc.) est essentielle.
◆Orienter de manière effi cace et optimale
pour une meilleure prise en charge du malade
On voit donc bien l’intérêt majeur de cette “consul-
tation avancée” qui évalue et oriente le patient vers
une prise en charge spécialisée en prenant en compte
les dimensions médicales et psychosociales incon-
tournables.
L’activité de la “consultation
avancée”
Depuis 2002, cette “consultation avancée” mise
en place par le réseau REVHEPAT est d’un apport
majeur dans la prise en charge thérapeutique des
patients : elle raccourcit le délai d’accueil, repère et
oriente le malade en fonction de ses comorbidités et
le prépare au mieux à la consultation avec l’hépato-
logue, tout en associant et formant les profession-
nels de santé de ville. Cet accueil, essentiellement
axé vers les patients ayant une hépatite virale C au
début de son activité, s’est progressivement élargi
à ceux ayant une hépatite virale B. La consultation
accueille environ 600 patients par an, dont près de
400 “nouveaux consultants”, parmi lesquels 50 %
sont atteints d’une hépatite C et 50 % d’une hépa-
tite B. Les patients sont le plus souvent naïfs de
traitement (90 % des cas). Parmi eux, 20 % ont eu
une évaluation de la fi brose (FibroScan® ou PBH).
Un exemple particulier : l’hépatite chronique B
L’apport de cet accueil avancé est également capital
pour tout ce qui concerne le renforcement du dépis-
tage, la prévention des transmissions, la vaccination
de l’entourage et l’accès aux traitements des patients
avec une hépatite chronique B.
En effet, lors de la découverte d’un sujet porteur
de l’AgHBs, il est essentiel de prendre le temps de
donner au malade une réponse à toutes les ques-
tions précédemment abordées, mais aussi de lui
expliquer l’importance des risques de transmissions
sexuelles et sanguines et les précautions qu’il doit
impérativement respecter.
Le dépistage de l’entourage est indispensable
(chaque conjoint, parent, tous les enfants et la
fratrie), et tout particulièrement pour les patients
originaires des pays d’endémie (Asie ou Afrique).
Cette première étape sera suivie par la récupé-
ration des résultats, puis par la détermination
des personnes immunisées ou à vacciner (et la
réalisation des ordonnances de vaccination). Enfi n,
il sera possible d’organiser la prise en charge des
porteurs de virus B découverts à cette occasion dans
l’entourage.
Repérage des comorbidités (addiction, diffi cultés
psychiatriques, maladies métaboliques, surpoids,
co-infection virale) et orientation vers un hépato-
logue pour un suivi et une prise en charge hépatique
dans la continuité (3).
Accès rapide au traitement si nécessaire en cas
de maladie active.
Conclusion
La “consultation avancée” en hépatologie est un
concept innovant et effi cace qui met le patient au
cœur du processus de soins.
Elle permet d’optimiser la prise en charge thérapeu-
tique en agissant précocement sur la réduction des
délais de consultation avec l’hépatologue hospi-
talier. Elle rend possible le repérage des facteurs
de comorbidités et des situations à risque avant
d’instaurer un traitement. Elle favorise l’orientation
rapide vers d’autres consultations spécialisées et
l’alliance thérapeutique avec le patient et/ou son
entourage. Enfi n, elle instaure la prise en charge
thérapeutique et réalise la formation et la coor-
dination des soins entre les différentes équipes
soignantes ville-hôpital. La consultation avancée
est donc une “facilitatrice” de soins.
La consultation avancée a été mise en place avec
le soutien de Gilead France. ■
1. D.Dhumeaux. Prise en charge
des personnes infectées par les
virus de l'hépatite B ou de l'hépa-
tite C. Rapport de recommanda-
tions 2014 (ANRS-AFEF). Éditions
EDK, Mai 2014.
2. Kutala B , Cattan L, Monnier B
et al. Intérêt d'une consultation
avancée chez les patients atteints
d'hépatite chronique B : facteurs
associés à l'initiation des soins via
leréseau de soins ville hôpital
(REVHEPAT). Hepatogastro
2013;20(9).
3. Kutala B, Asselah T, Boyer
N et al. Frequency and factors
associated with advanced
HCV-related liver disease at the
time of presentation for care at
the referral center of Beaujon
between 2000 and 2010. Hepa-
tology 2013;58:1293A.
Références
bibliographiques
N. Boyer déclare avoir des liens
d’intérêts avec Gilead, Janssen,
Abbvie, MSD et BMS.