GESTION D’UN GROUPE HETEROGENE
Si la diversité peut être perçue comme un phénomène ayant des aspects positifs,
l'hétérogénéité, elle, dans la culture enseignante est perçue de façon à peu près
systématique comme un phénomène négatif. On se pose le problème de savoir
comment traiter l'hétérogénéité, c'est-à-dire qu'on est dans une logique de type
thérapeutique autant que pédagogique, l'hétérogénéité étant considérée à priori
comme une difficulté pour l'enseignement et pour les enseignants et comme une
source d'échecs pour les élèves".
En revanche, Marie DURU-BELLAT, sociologue, professeur en Sciences de
l'Education à l'université de Bourgogne et chercheuse à l'IREDU-CNRS, rappelle que
les élèves apprennent aussi entre eux, et que donc, l'homogénéité des origines
sociales ou des niveaux scolaires des élèves accentue les inégalités. L'auteur
considère que dans l'hétérogénéité, les élèves en "difficulté scolaire" gagnent deux
fois plus que ce que les bons élèves risquent de perdre à ne pas rester entre eux.
Elle nous invite ainsi à réinterroger la connotation négative de l'hétérogénéité.
La pédagogie différenciée se définit comme:
- Une pédagogie individualisée qui reconnaît l'élève comme une personne ayant ses
représentations propres à la situation de formation ;
- Une pédagogie variée qui propose un éventail de démarches, s'opposant ainsi au
mythe identitaire de l'uniformité, faussement démocratique, selon lequel tous doivent
travailler au même rythme, dans la même durée et par les mêmes itinéraires. (H.
PRZESMYC
KI, 1991).
Philippe MEIRIEU la définit comme une méthode originale prenant en compte la
spécificité du savoir, la personnalité de l'élève et les ressources du maître. On
retrouve dans cette approche les trois éléments constitutifs du triangle didactique :
élève, maître et savoir.
Il distingue deux types de différenciation (L'école mode d'emploi,1990)
Comment différencier ?
● Par les situations d'apprentissage (caractérisées par les interventions du maître)
Il est important de tenir compte des différents profils pédagogiques tels que les a
définis A. DE LA GARANDERIE. Il explique que des élèves vont davantage avoir
besoin d'entendre des énoncés (auditif), d'autre de les visualiser (visuel), et enfin,
certains devront appréhender les choses par la manipulation (kinesthésique).
Il existe donc trois profils auxquels il faut être attentif afin d'utiliser les outils
appropriés et d'adapter son mode d'intervention. En EPS, l'action peut et doit (suis-je
tenté de dire) venir en complément de la verbalisation ; le recours à l'écrit ne doit pas
pour autant être négligé (tableau, feuilles,...).
Philippe MEIRIEU distingue trois types de situation d'apprentissage et suggère de les
alterner :