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Revue de presse
Revue de presse
La ciclosporine i.v.
en monothérapie
est au moins aussi efficace
que la corticothérapie i.v. dans
la poussée sévère de RCH
e traitement de la poussée sévère de
RCH fait appel à la corticothérapie i.v.
et, en cas d’échec, à la ciclosporine i.v.
et/ou à la chirurgie. L’équipe de Rutgeerts
a comparé l’efficacité de la corticothéra-
pie i.v. (méthylprednisolone 40 mg/j) à la
ciclosporine i.v. 4 mg/kg/j en monothé-
rapie chez 29 patients ayant une poussée
sévère de RCH. Neuf patients sur
14 (64 %) dans le groupe ciclosporine et
8patients sur 15 (53 %) dans le groupe
corticoïdes ont eu une réponse clinique
et endoscopique à J8. Cinq patients non
répondeurs opérés (2 dans le groupe
ciclosporine et 3 dans le groupe corti-
coïdes). Les 10 autres patients non répon-
deurs ont bénéficié d’un traitement com-
biné ciclosporine-corticoïdes avec un
succès chez 4 patients. À 6 mois,
4patients sur 8 répondeurs aux corti-
coïdes et 8 patients sur 9 répondeurs à
la ciclosporine étaient toujours en rémis-
sion sous azathioprine. À 12 mois,
3patients sur 8 répondeurs aux corti-
coïdes et 7 patients sur 9 répondeurs à la
ciclosporine étaient toujours en rémission
sous azathioprine. Aucun effet secondaire
important, en particulier rénal, n’a été
noté dans les deux groupes. La ciclospo-
rine i.v. en monothérapie semble aussi
efficace que la corticothérapie i.v. dans
la poussée sévère de RCH. Le maintien
en rémission semble plus long quand la
ciclosporine i.v. est utilisée en première
intention. Cependant, la dose de corti-
coïdes était plus faible que la dose habi-
tuellement recommandée en France de
1mg/kg/j équivalent prednisone. De
plus, la surveillance de la magnésémie et
de la ciclosporinémie rend ce traitement
difficilement utilisable dans la plupart
des hôpitaux de France, laissant pour
longtemps encore la corticothérapie i.v.
comme traitement de première intention
dans la poussée sévère de RCH.
G.B.
RCH – Corticothérapie
– Ciclosporine.
✎Gastroenterology 2001 ; 120 : 1323-9.
Dysplasie sur EBO :
qui surveiller ?
es auteurs américains ont étudié pros-
pectivement, pendant une période de
20 ans, 1 099 patients ayant un EBO, en
leur proposant la surveillance endosco-
pique suivante : une fibroscopie tous les
3 ans en l’absence de dysplasie, une
endoscopie annuelle avec biopsies en cas
de dysplasie de bas grade, une endosco-
pie avec biopsies tous les 3 mois pendant
la première année, puis bi-annuelle, en
cas de dysplasie de haut grade. Parmi les
1099 patients, 75 patients (7,2 %) de
67 ans en moyenne avaient une dyspla-
sie de haut grade sans adénocarcinome,
soit d’emblée (34 prévalents), soit dans
le suivi (45 incidents). Pendant une sur-
veillance de 7,3 ans en moyenne, com-
prise entre 0,5 et 12,3 ans, seulement
12 patients sur 75 (16 %, un peu plus de
1% des 1 099 patients avec EBO) ont
développé un cancer, avec la séquence
habituelle bas grade, puis haut grade,
puis adénocarcinome ; 9 patients sur
12 étaient opérés avec succès. Ainsi, 63
patients (84 %), soit la majorité des
patients, ne développaient pas de cancer
sur dysplasie de haut grade, 18 patients
étant décédés d’une autre cause que la
dysplasie de haut grade. En comparant
les deux groupes, aucun facteur de risque
indépendant de développer un cancer
n’était retrouvé. Dans la même revue,
d’autres auteurs américains ont étudié
rétrospectivement 100 patients ayant une
dysplasie de haut grade sur EBO : 66
patients avaient une dysplasie diffuse
(dysplasie sur plus de 5 cryptes ou sur
plusieurs sites de biopsie) et 33 avaient
une dysplasie focale (dysplasie limitée à
moins de 5 cryptes). Le suivi endosco-
pique était identique dans les deux
groupes. Pourtant, le risque de dévelop-
per un cancer était significativement
supérieur dans le groupe dysplasie dif-
fuse (28 patients versus 4 dans le groupe
dysplasie focale, soit 38 % versus 7 % à
1 an, 56 % versus 14 % à 3 ans). En ana-
lyse univariée, l’aspect nodulaire de la
muqueuse à l’endoscopie inférieure à
1cm (15 patients sur 25 avaient un can-
cer) et l’absence de contrôle du reflux
acide (10 patients sur 24 avaient un can-
cer) étaient les seuls facteurs de risque de
développer un cancer sur dysplasie de
haut grade. Ces deux études apportent
quelques réponses sur la surveillance de
l’EBO : le risque de cancer sur EBO peut
être estimé à 1 % après une période de
surveillance de 7 ans en moyenne, la
majorité des patients avec un haut grade
de dysplasie n’en développant pas.
Cependant, ce risque semble nettement
augmenté en cas de dysplasie de haut
grade diffuse, plus particulièrement en
cas d’aspect nodulaire de la muqueuse à
l’endoscopie, d’où l’intérêt de la chromo-
endoscopie à l’indigo carmin ou au cris-
tal violet et en cas d’absence de contrôle
du reflux acide, d’où l’intérêt d’un trai-
tement à forte dose d’IPP. G.B.
EBO – Dysplasie
– Surveillance.
✎ Gastroenterology 2001 ; 120 : 1607-
19 et 1630-9.
Cholécystectomie : facteur de
risque de cancer digestif…
es épidémiologistes suédois, grâce à la
performance de leurs registres natio-
naux, inondent la presse gastroentérolo-
gique d’études portant sur le rôle de la
cholécystectomie dans l’apparition des
cancers digestifs.
L’augmentation du risque de cancer du
côlon, notamment à droite, après cholé-
cystectomie était suspectée depuis long-
temps. Sur une étude portant sur le suivi,
jusqu’à 33 ans après l’intervention, de
278 400 patients cholécystectomisés, il
apparaît que les risques relatifs d’adéno-
carcinome du grêle (1,77) et du côlon
droit (1,16) ainsi que de carcinoïde du
grêle (1,71) soient sensiblement aug-
mentés. Aucune relation n’est retrouvée
pour les tumeurs du côlon gauche (1).
Le suivi de 268 312 cholécystectomisés
pour maladie lithiasique, comparé à un
Mots
clés
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D
Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (16), n° 3, mars 2002