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bibliothèques et les archives par exemple. Des domaines dans lesquels l’Etat français intervient en
retour à hauteur d’à peu près 13,9 milliards par an. Au total, l'apport de la culture à l'économie, avec
ses effets d'entraînement (activités induites comme les matériaux utilisés, les loyers, l'électricité etc.),
atteint les 104,5 milliards d'euros. Soit 5,8% de la somme de toutes les valeurs ajoutées.
Conclusion ? Il existe « une corrélation positive » entre l’implantation culturelle et le développement
socio-économique d’un territoire ou d’un pays.
En Côte d’Ivoire, un pays où on n’est plus capable de concevoir une enquête statistique et de
la mener jusqu’à son terme, les chiffres dont nous disposons ne sont pas très récents. Tout de même,
on sait qu’en 1998, le chiffre d’affaire des CEDA s’élevait à 4 milliard de franc CFA quand celui de
NEI passait à plus de 5 milliards en 1999. Par ailleurs, Les derniers chiffres de l’industrie du livre en
Côte d’Ivoire attestent d’une santé économique fort reluisante du secteur (26,4 milliards de francs
CFA et 1291 personnes employées pour la région d’Abidjan), ainsi que 7 millions de livres imprimés
annuellement. (Voir La Tribune de l’économie n°130 du 26 /11/2012.
De même, personne ne nous fera croire que les Bernard Dadié, François Joseph Amon d’Aby,
Germain Coffi Gadeau, Aké Loba, Barthelemy Kocthy, Harris Memel Fotê, Bernard Zadi, Bienvenue
Neba, Henri Duparc, Manu Dibango, Charles Nokan, Niangoran Porquet, Niangoran Bouah, Noel X
Ebony, Ahmadou Kourouma, Amadou Koné, Jean-Marie Adiaffi, Henriette Dagri Diabaté, Niamkey
Koffi, Loukou Jean Noel, Véronique Tadjo, Tanella Boni, et tous les autres gardiens de notre
conscience collective, n’ont vécu que de trop pour n’avoir apporté qu’une « valeur zéro » à notre
économie nationale.
Nous n’accepterons pas que la jeunesse ivoirienne, déjà éprouvée par les effets pervers de la
mondialisation, conjuguée avec l’irresponsabilité de politiciens incompétents, sans aucune vision
constructive, subisse davantage ce processus pernicieux d’avilissement intellectuel.
Car que faite-vous pour que la culture soit productive comme ailleurs et que votre concept
d’« employabilité » prenne en compte tous les talents?
Aujourd’hui, l’Etat ivoirien ne consacre pas plus de 1 % de son budget à la culture. En
conséquence, les instances de consécration et de légitimation, ainsi que les édifices inscrits au
patrimoine culturel de l’Etat (bibliothèque nationale, librairies, Maison des écrivains, presse culturelle,
prix littéraires, etc.) sont dans un état pathétique. La bibliothèque nationale par exemple ne dispose
que d’un budget de 5000.000 frs cfa (7500 euros) par an. Il n’existe pas d’autres centres de
documentations (librairies, bibliothèques universitaires ou municipales, médiathèques et autres lieux
de formation culturelle) que ceux que mettent à notre disposition des représentations étrangères qui
n’ont que du respect pour les œuvres de l’esprit et de la vénération pour leurs hommes de cultures .