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publiques, pourraient, si elles ne sont pas levées, être sources de déséquilibres. La
réorientation des dépenses de l'État a également affecté le soutien du secteur public à
la R&D et à l’innovation qui, en 2014, était inférieur aux niveaux de 2007.
Actuellement, l'Irlande se classe en 22e position dans l’UE pour ce qui est du
pourcentage du PIB consacré à la R&D publique, ce qui a des effets négatifs sur la
compétitivité des PME.
(9) Le taux de chômage est tombé sous la moyenne de l’UE et s’élevait à 8,6 % en mars
2016. Cependant, le chômage de longue durée et le faible niveau d’intensité de
travail des ménages restent sources de préoccupation. En particulier, le pourcentage
des chômeurs de longue durée dans le chômage total demeure élevé: 56,3 % au
quatrième trimestre de 2015, contre 48,3 % en moyenne dans l’UE. En 2014
(données comparables les plus récentes), le pourcentage de la population vivant dans
des ménages à très faible intensité de travail était le plus élevé de l’Union
européenne (21,1 %), les ménages monoparentaux étant les plus représentés dans
cette catégorie. Le pourcentage d’enfants (âgés de 0 à 17 ans) exposés à un risque de
pauvreté ou d’exclusion sociale est tombé à 30,3 % en 2014, mais demeure supérieur
à la moyenne européenne (27,8 %). Pour ce qui concerne les ménages
monoparentaux, ce chiffre (62,5 % en 2014) dépasse largement la moyenne de l’UE
(48,2 %).
(10) L’Irlande a commencé à déployer le programme intitulé «Jobpath» pour répondre
aux besoins des chômeurs de longue durée et met en œuvre une approche
d’activation pour encourager les personnes qui en ont la capacité et l'envie à
participer plus activement à l'activité économique. Un défi demeure, celui de faire
bénéficier des services d’aide à l’emploi ceux qui sont traditionnellement exclus du
marché du travail, notamment les personnes handicapées et celles ayant des
responsabilités familiales. Dans l’ensemble, le régime de protection sociale a bien
fonctionné pour contenir les effets de la crise sur la pauvreté et les inégalités, mais
les obstacles à une croissance inclusive subsistent. Certains progrès ont été réalisés
en matière de dégressivité des allocations, mais des préoccupations subsistent
s'agissant des trappes à inactivité dans lesquelles se trouvent certains ménages. En
pourcentage des salaires, les frais nets de garde d'enfants en Irlande sont parmi les
plus élevés de l’UE: ils se situent à la deuxième place pour les couples, et à la
première pour les parents isolés. Des inquiétudes persistent sur la qualité des services
de garde d’enfants. Par exemple, en 2014, le pourcentage de diplômés travaillant
dans le secteur de l'éducation et de l'accueil des jeunes enfants (15 %) est resté bien
inférieur au niveau recommandé. Des inadéquations de compétences demeurent et,
dans certains secteurs, des pénuries de main-d’œuvre qualifiée apparaissent, tandis
que les possibilités de mise à niveau des compétences et de requalification restent
insuffisantes; de plus, la diminution des dépenses d’éducation pourrait avoir à
l’avenir une incidence négative sur les résultats du système éducatif.
(11) Le niveau élevé d’endettement du secteur privé s'explique par les problèmes liés aux
créances douteuses. À la fin de juin 2015, la dette non consolidée du secteur privé
s’établissait à 266,3 % du PIB, soit un niveau nettement supérieur à la moyenne de la
zone euro. Bien que, sous l'effet de la reprise économique et des mesures de
restructuration, le ratio de prêts non productifs ait diminué, celui-ci restait, à la fin de
2015, parmi les plus élevés de la zone euro, à plus de 16 % du total des prêts des
banques nationales. En outre, 14,7 % des encours de prêts hypothécaires étaient en
retard de remboursement à la fin de l’année 2015, tandis que les arriérés de comptes
de plus de deux ans représentaient près de 10 % du solde total des prêts