Les Acteurs de l’Immobilier Les Acteurs de l’Immobilier Irlande, la renaissance d’un château Au pied des monts Slieve Bloom, à une heure et demie de route de Dublin, le domaine de Ballyfin, dont l’imposante demeure date des années 1820, est devenu un hôtel au charme incomparable et pétri d’histoire. Le pari luxueux du luxe et de la décontraction! 100 N U M É R O 3 5 D É C E M B R E 2 012 - F É V R I E R 2 013 101 Les Acteurs de l’Immobilier Les Acteurs de l’Immobilier Des hôtels chargés d’histoire L’ histoire de Ballyfin se mélange avec celle de l’Irlande. Propriété de différentes familles au cours des siècles, notamment celle de Wellesley-Poles – la famille du duc de Wellington –, le domaine a ensuite appartenu pendant un siècle à la famille Coote, dont le blason est toujours visible à l’entrée de Ballyfin. Avec l’accession de l’Irlande à l’indépendance et les changements politiques, les Coote vendirent la propriété aux Frères de Saint-Patrick, qui la transformèrent en école pendant presque tout le XXe siècle. Huit ans de travaux de rénovation ont redonné toute sa splendeur au 102 N U M É R O domaine Ballyfin, qui a rouvert ses portes il y a un an en tant qu’hôtel de luxe. Une fois le portail du domaine franchi, la voiture s’engage sur une route qui serpente autour d’un lac et de champs, dans un silence complet, troublé seulement par le bruit d’un envol d’oiseaux. Soudain, à la sortie d’un léger virage, la demeure de style néo-classique, construite par les architectes irlandais Richard et William Morrison, se dévoile, imposante et fière, située juste en face du lac. Le hall d’entrée donne le ton de la demeure, richement décorée, dans un mélange des styles néo-clas- 3 5 sique et empire. Couleurs fortes – notamment de très beaux tons d’ocre et de bleu -, dorures, sol en mosaïque ancienne rapporté d’Italie en 1822 ou encore parquets en marqueterie comme celui de la Rotonde, dont le motif est inspiré du travail de la Cour des Lions de l’Alhambra de Grenade. Les quinze chambres distillent toutes une atmosphère raffinée et cosy avec des tentures, des lits à baldaquin et des meubles de style. La décoration riche, sans être surchargée, contribue à créer un agréable sentiment de cocooning. L’art est omniprésent à Ballyfin, avec une collection de peintures retraçant le développement artistique en Irlande, de la moitié du XVIIe siècle à nos jours. Les portraits de plusieurs membres de la famille Coote, sur plusieurs générations, ont retrouvé leur place dans la demeure après près de nonante ans d’absence. En bas, à proximité du bar et du spa, se trouvent des œuvres modernes du XXe siècle, réalisées par des artistes reconnus comme Mainie Jellett et Louis le Brocquy, mais également par des jeunes au début de leur carrière. Mais l’expérience de la vie de château ne serait pas complète sans la cuisine du chef Jean-Michel Chavet, un Français qui a commencé sa carrière en Suisse avant de tomber amoureux de l’Irlande, où il est installé depuis près de vingt ans. Tout en conservant la générosité et l’authenticité de la cuisine irlandaise, il lui apporte une touche de modernité. Convaincu qu’un plat réussi commence par des ingrédients de qualité, Jean-Michel Chavet privilégie les légumes, œufs et fruits du domaine, ainsi que les producteurs locaux pour la viande et le poisson. n L’hôtel Ballyfin est membre de l’association Historic Hotels of Europe, qui regroupe quelque 700 établissements dans dix-huit pays. Les hôtels membres sont tous porteurs de la richesse historique, culturelle et architecturale de leur pays. www.historichotelsofeurope.com www.irlandsbluebook.com Cécilia Roy D É C E M B R E 2 012 - F É V R I E R 2 013 103