DOSSIER THÉMATIQUE Cancer et nutrition Organisation du dépistage et conseils nutritionnels aux malades : de la consultation d’annonce aux visites de suivi Organization of screening and nutritional counseling to patients: from the announcement of cancer to the follow-up visits Xavier Hébuterne* L es études nationales de prévalence de la dénutrition objectivent un risque spécifique lié au cancer (1-4). La réduction des ingesta (anorexie, obstacle mécanique, douleur, etc.), en cancérologie, est un des mécanismes majeurs à l’origine de cette dénutrition et de la perte de poids. Ainsi, l’évaluation de l’état nutritionnel d’un malade atteint de cancer est la première étape, indispensable pour une prise en charge nutritionnelle adaptée (conseil diététique, compléments nutritionnels, pharmaconutrition, nutrition entérale ou parentérale). Cette évaluation permet d’identifier les patients selon leur état nutritionnel actuel (dénutris ou non, patients en surpoids ou obèses, qu’ils soient dénutris ou non dénutris), mais aussi selon leur risque nutritionnel. Recommandations * Service de gastro-entérologie et nutrition, pôle digestif, CHU de Nice. • L’évaluation nutritionnelle doit être intégrée au dispositif d’annonce (avis d’experts). • Selon le résultat de cette évaluation et le traitement oncologique programmé, une consultation spécialisée sera demandée. • Dans tous les cas, des informations nutritionnelles adaptées à sa pathologie seront fournies au patient (avis d’experts). 10 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 1 - janvier-février 2013 Quels outils d’évaluation ? Poids La perte de poids est fréquente en cancérologie. La prévalence de la perte de poids est liée principalement au type de tumeur et au statut évolutif. Pour des patients en chimiothérapie et pour des tumeurs de stades 2 et 3, une perte de poids (oui versus non) était présente, par site tumoral, dans 92 % des cas pour le pancréas, 90 % pour l’estomac, 70 % pour le côlon, 63 % pour le poumon, 55 % pour la prostate, 54 % pour les sarcomes et 49 % pour le cancer du sein (4). Parmi les études analysées, et quelle que soit la situation considérée (périopératoire, radiothérapie, chimiothérapie, palliative, palliative avancée), la perte de poids (en analyse uni- et/ou multivariée) est associée significativement à la morbi-mortalité périopératoire, aux toxicités de la radiothérapie ou de la chimiothérapie, et à la durée d’hospitalisation (5-7). La perte de poids est aussi un facteur de mauvais pronostic en termes de survie globale, de survie sans récidive et de qualité de vie. En chirurgie, la perte de poids, définie au seuil de 10 % par rapport au poids de forme, habituel, ou dans les 6 mois précédents, est associée à une augmentation significative de la morbidité postopératoire Points forts Mots-clés »» En raison des conséquences de la dénutrition sur le pronostic de la maladie cancéreuse, l’évaluation nutritionnelle doit être systématique, initiée dès le diagnostic de la maladie et répétée à chaque consultation. Elle comprend au minimum la pesée et l’évaluation des ingesta du malade à l’aide d’une échelle visuelle analogique. »» Une prise en charge diététique active et précoce est recommandée à titre systématique chez les malades en cours de radiothérapie, dont elle améliore le pronostic, et chez les malades dénutris. Des études sont en cours afin de valider ces pratiques chez le malade non dénutri en cours de chimiothérapie. Nutrition Cancérologie digestive Prise en charge diététique active Dépistage Poids corporel Évaluation des ingesta et de la mortalité, avec une réduction de la survie et une augmentation du temps d’hospitalisation. En oncologie médicale, la perte de poids, définie au seuil de 5 %, augmente le risque de survenue de complications ainsi que de toxicités de la chimiothérapie et de la radiothérapie ; elle diminue la survie et altère la qualité de vie. Recommandations • Chez les patients atteints de cancer, la perte de poids par rapport au poids antérieur (poids habituel ou poids de forme, ou le poids le plus élevé dans les 6 mois) altère le pronostic. • Une perte de poids de plus de 10 % en chirurgie et de plus de 5 % en oncologie médicale augmente le risque de survenue de complications ainsi que de toxicités de la chimiothérapie et de la radiothérapie ; elle diminue la survie et altère la qualité de vie. • En conséquence, il est recommandé de peser le patient à chaque visite et de tracer dans le dossier médical l’évolution de la perte de poids (notifier en pourcentage le delta entre le poids actuel et le poids habituel ou le poids de forme, ou celui relevé dans les 6 mois qui précèdent le diagnostic ou le geste chirurgical) [grade B]. Indice de masse corporelle et autres marqueurs anthropométriques Par manque de sensibilité, l’indice de masse corporelle (IMC) [P/T2] au seuil de 18,5 n’est pas un bon marqueur pronostique de nutrition. Par ailleurs, l’IMC n’est pas corrélé aux autres marqueurs ou indices nutritionnels. Pour les personnes âgées, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande l’utilisation d’un seuil à 21 pour le dépistage de la dénutrition. Les données de la littérature confortent le fait qu’un IMC à ce seuil aurait une meilleure sensibilité. En revanche, la mesure de l’IMC est indispensable pour dépister les patients en surpoids ou obèses, probablement à plus haut risque sur le plan évolutif et sur le plan nutritionnel (7). Les plis cutanés et la circonférence musculaire brachiale peuvent être utilisés pour apprécier les masses grasse et maigre. Cependant, les critères anthropométriques présentent une grande variabilité individuelle et sont donc peu reproductibles. Au cours des pathologies digestives, ils trouvent leur place chez le malade cirrhotique avec ascite. Highlights Recommandations L’évaluation nutritionnelle du patient atteint de cancer comprend aussi le calcul de l’IMC, qui, cependant, ne doit pas être utilisé seul, du fait de son manque de sensibilité et de spécificité (grade B). Biologie L’albuminémie est un marqueur biologique non spécifique de la dénutrition et un critère indépendant d’évaluation du risque de morbi-mortalité. Deux situations sont à distinguer pour l’interprétation de ce critère : la chirurgie, pour laquelle le seuil de 30 g/l définit un risque accru de morbi-mortalité, et l’oncologie médicale, avec un seuil de 35 g/l. La protéine C réactive (CRP) est un marqueur spécifique de la réaction inflammatoire et un critère indépendant d’évaluation du risque de morbi-mortalité. Sa détermination permet d’évaluer le risque d’évolution clinique et contribue donc à la prise de décision concernant la prise en charge nutritionnelle et thérapeutique. Beaucoup d’autres marqueurs biologiques peuvent être utilisés, mais aucun n’a d’intérêt en dépistage systématique de routine. Recommandations »» Due to the effects of malnutrition on the prognosis of cancer, nutritional screening must be systematic, initiated in the diagnosis of disease and repeated at each visit. »» It includes at least the determination of body weight and oral intake using a visual analogue scale. »» Routine early nutritional counseling improves the prognosis of malnourished patients during radiotherapy and is recommended. Studies are in progress to validate these practices in the non-malnourished patients undergoing chemotherapy. Keywords Nutrition Digestive oncology Dietetic counseling Screening Body weight Oral intake • • L’hypoalbuminémie (< 30 g/l) est un facteur de mauvais pronostic en chirurgie à risque élevé, et ce indépendamment du statut inflammatoire. Il est donc recommandé d’intégrer l’albuminémie dans le bilan préopératoire (grade B). • • En oncologie médicale, le seuil d’hypoalbuminémie se situe à 35 g/l en tant que facteur pronostique. Son dosage est par ailleurs nécessaire pour le calcul des scores proposés et pour évaluer le bénéfice d’une chimiothérapie en phase métastatique avancée ou pour discuter l’inclusion dans un essai thérapeutique. • • De plus, la présence d’un syndrome inflammatoire étant un facteur aggravant de dénutrition et de mauvais pronostic, il est recommandé de doser la CRP (grade C). Évaluation des ingesta Dans une étude prospective réalisée auprès de 1 115 patients atteints de cancer du poumon ou du côlon et du rectum à un stade avancé, la réduction des ingesta et la perte d’appétit (anorexie) La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 1 - janvier-février 2013 | 11 DOSSIER THÉMATIQUE Cancer et nutrition Organisation du dépistage et conseils nutritionnels étaient les 2 facteurs les plus importants en termes de pronostic (8). Les perturbations du goût, la dysphagie, les mucites sont autant de symptômes qui favorisent la réduction des ingesta. L’anorexie participe pour beaucoup à la dénutrition. Elle est d’ailleurs prise en compte au sein de la plupart des scores ou indices d’évaluation de la dénutrition ou de ses complications secondaires (Subjective Global Assessment [SGA], Patient-Generated Subjective Global Assessment [PG-SGA], Malnutrition Screening Tool, Malnutrition Universal Screening Tool, Nutrition Risk Screening, Mini Nutritional Assessment [MNA]). Dans une cohorte prospective observationnelle de 1 000 malades atteints de cancer en situation curative, il était objectivé une corrélation étroite entre l’anorexie et la perte de poids (9). Dans ce travail, la médiane de perte de poids était de 3,6 % en cas d’absence d’anorexie et de 15,1 % en cas d’anorexie sévère. Dans l’étude prospective observationnelle publiée par Sanz-Ortiz, l’anorexie était présente dans 70,9 % des cas et la perte de poids concernait 90,7 % des patients avec chimiothérapie ou radiochimiothérapie (10). Inversement, la majorité des patients qui n’avaient pas perdu de poids ou avaient perdu moins de 10 % de leur poids n’était pas anorexique. Le développement d’un outil simple spécifiquement dédié à l’évaluation des ingesta permettrait de définir une population à risque nécessitant une surveillance et une prise en charge spécifiques. Récemment, R. Thibault et al. ont confirmé la très bonne corrélation entre les ingesta évalués par échelle analogique (visuelle ou verbale) et par enquête alimentaire (11). Dans cette étude prospective, réalisée auprès de 114 patients (dont 39 patients avec cancer) dénutris selon le Nutritional Risk Index (NRI < 97,5), la faisabilité de l’évaluation des ingesta, que la méthode soit verbale ou visuelle, était de 98 % et 96 % respectivement. La corrélation entre l’échelle analogique et l’évaluation des ingesta réalisée par enquête des 3 jours était très significative (p < 0,0001). De même, D.A. Deans et al., dans une étude prospective réalisée auprès de 222 patients atteints de cancers œsogastriques, objectivaient une association significative entre réduction des apports oraux et degré de perte de poids (p < 0,001) [12]. Dans cette étude, l’évaluation des ingesta, réalisée par le patient, était gradée de la façon suivante : 1 pour des ingesta normaux, 2 pour des ingesta réduits et 3 pour des ingesta minimes. En conclusion, la réduction des ingesta et l’anorexie sont des facteurs essentiels de dénutrition en cancérologie. Un dépistage précoce permettrait de proposer une prise en charge précoce. Une enquête alimentaire des 3 jours pour tous les patients n’est 12 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 1 - janvier-février 2013 pas réalisable dans le cadre d’un dépistage systématique. L’évaluation systématique des ingesta, pour tous les patients pris en charge en cancérologie, par une échelle analogique (visuelle ou verbale graduée de 1 à 10) est indispensable. Des ingesta inférieurs à 7 nécessitent une prise en charge et un suivi nutritionnel adapté. Recommandations • La réduction des ingesta est un facteur majeur de dénutrition dans le cadre du cancer. • L’évaluation systématique des ingesta est recommandée au minimum à l’aide d’une échelle analogique (visuelle ou verbale) [grade C] et au mieux par une diététicienne (avis d’experts). Indices ou scores composites Plusieurs indices ou scores composites ont été utilisés en cancérologie. Les plus utilisés sont le Nutritional Risk Index [NRI = (15,9 x albumine g/l) + (0,417 x (poids habituel-poids actuel)/poids habituel)], le poids habituel étant défini comme le poids le plus élevé entre 2 et 6 mois avant l’évaluation actuelle (13), et le SGA, qui utilise l’histoire clinique (changement de poids dans les 6 mois ou dans les 2 semaines, modification des apports oraux, symptômes gastrointestinaux, capacité fonctionnelle, type de la maladie et son incidence sur les besoins nutritionnels) et l’examen physique (graisse sous-cutanée, muscle, œdèmes, ascite) pour définir l’état nutritionnel des patients (bien nourris, modérément dénutris, sévèrement dénutris) [14]. Le MNA [lire Annexe 2] a été spécifiquement développé et validé pour la personne âgée (15). La HAS a retenu ce critère comme l’un des éléments d’évaluation de la dénutrition avec un MNA global inférieur à 17 (16). Recommandations En cas d’utilisation d’un score multidimensionnel de dépistage pour évaluer le statut nutritionnel, il est recommandé d’utiliser le SGA ou le PG-SGA ou le MNA en gériatrie (grade B). Prise en charge diététique Selon les recommandations des plans cancer 1 et 2, les patients doivent pouvoir bénéficier d’une consultation diététique à tout moment de la maladie cancéreuse (17). DOSSIER THÉMATIQUE 8 p < 0,01 7 6 Médiane de survie (années) Selon les données de la littérature issues des patients traités par radiothérapie ou radiochimiothérapie à visée curative (principalement des patients avec tumeur des voies aérodigestives et du rectum), le conseil diététique consiste en la prise en charge précoce des patients, avant tout traitement, avec un suivi hebdomadaire jusqu’à la fin du traitement et une évaluation 1 à 3 mois après la fin de la radiochimiothérapie. Ce conseil donné par un diététicien a pour objectif de prévenir ou traiter la dénutrition avec des apports équilibrés par voie orale, plus ou moins enrichis de façon à couvrir l’ensemble des besoins du patient (environ 30 à 35 kcal/kg/j et 1,2 à 1,5 g de protéines/kg/j). La prise en charge diététique active (PECDA), réalisée dans les conditions ci-dessus, améliore de façon significative les apports protéino-énergétiques, le statut nutritionnel ainsi que la qualité de vie, et réduit les toxicités secondaires au traitement (18, 19). Des données toutes récentes provenant du suivi à long terme des malades qui avaient bénéficié d’une prise en charge diététique au cours d’une radiothérapie pour cancer du rectum apportent des éléments nouveaux (20). Les malades étaient randomisés pour avoir une PECDA (groupe 1) ou des compléments nutritionnels oraux (CNO) seuls (groupe 2), ou pour ne bénéficier d’aucune prise en charge (groupe 3). La PECDA consistait, après une enquête alimentaire soigneuse, à corriger les carences des malades en les conseillant et en enrichissant l’alimentation. Six consultations avec un diététicien étaient réalisées pendant la durée de la radiothérapie (1,5 mois). Aucun malade des 3 groupes n’a bénéficié d’une consultation diététique au cours du suivi. La durée du suivi a été de 6,5 ans (4,9-8,1 ans). Dans le groupe 3, 30 % des malades ont présenté une récidive locale et 20 % des métastases. Dans le groupe 2, 16 % ont présenté une récidive ganglionnaire et 9 % des métastases. Dans le groupe 1, 19 % ont présenté une récidive locale et aucun des métastases (p < 0,01). À l’issue du suivi, 30% des malades étaient décédés dans le groupe 3, 22 % dans le groupe 2 et 8 % dans le groupe 1. La médiane de survie dans les 3 groupes est présentée dans la figure. Au cours du suivi, les apports énergétiques et protéiques ainsi que l’état nutritionnel étaient meilleurs dans le groupe 1 que dans les 2 autres groupes. À l’issue du suivi, des symptômes digestifs (flatulences, diarrhée, météorisme abdominal) en rapport avec une toxicité tardive de la radiothérapie étaient présents chez 9 % des malades du groupe 1, contre respectivement 59 % et 65 % des malades des groupes 2 et 3. La qualité de vie était meilleure 5 4 3 2 1 0 Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Figure. Médiane de survie des malades en fonction de leur prise en charge nutritionnelle pendant la radiothérapie. dans le groupe 1 que dans les 2 autres groupes. En analyse multivariée, un état nutritionnel détérioré et des ingesta bas à la fin de la radiothérapie étaient associés à un surrisque de mortalité au cours du suivi (RR = 8,25 ; IC95 : 2,74-11,47 ; p < 0,001). Cette étude unique, du fait du suivi à long terme des malades, suggère que l’éducation nutritionnelle joue un rôle majeur chez les malades porteurs d’un cancer colorectal traités par radiothérapie. Elle permet d’assurer tout au long du suivi des ingesta corrects, et ainsi de maintenir un bon état nutritionnel. Ce travail plaide pour une prise en charge précoce et personnalisée des malades qui vont entamer une radiothérapie. Au cours des chimiothérapies, 2 études déjà anciennes (21, 22) ont évalué l’impact d’une PECDA. Toutes 2 démontrent une augmentation des ingesta dans les groupes de malades pris en charge ; en revanche, il n’était pas démontré de bénéfice clinique (réponse tumorale, doses de chimiothérapies administrées, degrés de toxicité, fréquence de retard des traitements, survie et qualité de vie). Une étude multicentrique en cours (CHIMIODIET : NCT01143285) dans le cadre d’un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), visant à évaluer l’impact d’une PECDA chez des malades en cours de chimiothérapies pour un cancer colique métastatique, devrait apporter des éléments nouveaux et intéressants. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 1 - janvier-février 2013 | 13 DOSSIER THÉMATIQUE Cancer et nutrition Organisation du dépistage et conseils nutritionnels Recommandations • En radiothérapie ou en radiochimiothérapie à visée curative, la consultation et le conseil diététique permettent une amélioration du statut nutritionnel et de la qualité de vie, et réduisent les toxicités secondaires au traitement dans les tumeurs des voies aérodigestives, de l’œsophage et du rectum. • Dans ces situations, une consultation et un conseil diététique sont recommandés (grade B). • En chimiothérapie, les données actuelles ne permettent pas de recommander de façon systématique une consultation ou un conseil diététique (grade C). Toutefois, les modifications très fréquentes du goût et leur retentissement sur les apports oraux et la qualité de vie incitent à proposer un conseil diététique spécifique et personnalisé en cas de dénutrition ou à la demande du patient, de la famille ou de soignants (avis d’experts). • En raison du peu de données dans la littérature, il est recommandé de développer des protocoles de recherche clinique dans ce domaine (avis d’experts). Conclusion Dans le cadre de la prise en charge du patient atteint de cancer, l’évaluation nutritionnelle et le suivi diététique doivent dorénavant faire partie du traitement au même titre que la prise en charge psychologique et de la douleur. Ils font partie intégrante des soins de support, dont on connaît l’intérêt dans ce contexte. ■ Références bibliographiques 1. Waitzberg DL, Caiaffa WT, Correia MI. Hospital malnutrition: the Brazilian national survey (IBRANUTRI): a study of 4000 patients. Nutrition 2001;17:573-80. 2. 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