les biomolécules du compartiment sanguin

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IFSI, cours de S1 : Biologie fondamentale
Les Molécules du vivant
les biomolécules du compartiment sanguin
A- les protéines
B- L’eau
C- les ions
D- les lipides
E- les glucides
F- l’oxygène
Dominique Rainteau
P. Ferré
1
Plan du cours :
C- les lipides
C.1- Molécules hydrophobes = apolaires (insoluble dans l’eau),
s’associent par interaction hydrophobe. Tous contiennent des chaînes
« grasses »
C.2- Les lipoprotéines ou comment les lipides circulent dans l’eau
C.3- Apport alimentaire: Les triglycérides, les acides gras, la digestion,
rôle énergétique
C.4- Les lipides membranaires : Le cholestérol, les phospholipides,
les glycolipides
2
ROLE ET ORIGINE DES LIPIDES DANS L’ORGANISME
- Rôle énergétique
Lipides contenus dans le tissu
adipeux
- Rôle de structure
- Origine alimentaire : acides gras, cholestérol
- Origine endogène : acides gras, cholestérol
phospholipides
COMMENT FAIRE CIRCULER
DES LIPIDES DANS LE SANG ?
C- Les lipides
C.1- Molécules
hydrophobes
Problème posé par les molécules
hydrophobes dans un milieu aqueux :
Une expérience simple : ajouter de l’huile dans l’eau
huile
émulsifiant
huile
eau
eau
L’émulsifiant permet de
stabiliser la dispersion de
l’huile dans l’eau
4
C- Les lipides
C.1- Molécules
hydrophobes
POURQUOI ?
Emulsion
Emulsifiant
Partie hydrophile
Amphiphile
Partie hydrophobe
+
Substance
hydrophobe
(huile)
Eau
5
C- Les lipides
C.2- Lipoprotéines
Dans la circulation sanguine, les lipides sont transportés
sous la forme de lipoprotéines , de gros édifices
moléculaires composites :
Cœur (Noyau)
Esters de
Cholestérol
Surface
Apolipoprotéines
Phospholipides
Triglycérides
Hydrophobe
Cholestérol Libre
Emulsifiants
6
Amphiphiles
C- Les lipides
C.2- Lipoprotéines
Différents types de lipoprotéines
circulantes
Chylomicrons
100nm
VLDL
(Very Low Density
Lipoprotein)
LDL
50nm
20nm
(Low Density Lipoprotein)
HDL
(High Density Lipoprotein)
10nm
7
C- Les lipides
C.2- Lipoprotéines
Lipoprotéines: l’ hétérogénéité de
structure correspond à une
hétérogénéité fonctionnelle
Chylomicrons,
VLDL
Triglycérides
LDL
HDL
cholestérol
cholestérol
Distribution des Lipides vers les tissus
Elimination du
cholestérol 8
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Les triglycérides, lipides
énergétiques
1 glycérol + 3 acides gras
lipides neutres = très apolaires, très hydrophobes
graisses de réserve :
-adipocytes des vertébrés.
-Chez l'homme, réserve énergétique =
quelques mois
- Forment des gouttelettes lipidiques
dans le cytoplasme
- graines des plantes
9
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Absorption des lipides
intestinaux
1- Hydrolyse par la lipase pancréatique
Dispersés en
présence d’acides
biliaires
Triglycérides
Lumière intestinale
Acides gras libres
2- Absorption des
Lipides
3- Synthèse de
Triglycérides et
Assemblage
en lipoprotéines
Acides gras libres
Entérocyte
entérocyte
4- Sécrétion des
Chylomicrons
Mb Basale
10
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Lipoprotéine lipase
Lipides alimentaires
Acides gras
Adipocytes
chylomicrons
TG
(Triglycérides)
stockage
Circulation sanguine
Lipoprotéine
lipase
Glucose
Acides gras
Glucose
VLDL
Triglycérides
11
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Les acides gras
- Chaîne hydrocarbonée + fonction acide carboxylique
-Les Acides gras naturels ont pour la plupart un nombre pair de C (2nC) De C4 à
C24
CH3-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-COOH
COOH
Les acides gras naturels sont le plus souvent estérifiés
à du glycérol, à du cholestérol
(alcool+ acide)
Deux caractéristiques importantes pour les acides gras :
- leur longueur de chaîne
- leur degré de saturation
12
C- Les lipides
Les acides gras saturés
C.3- Apports
alimentaires
Acide stéarique C18:0 Température de fusion 70°C
Les acides gras mono insaturés
CH3-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-COOH
CH3-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-HC=CH-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-CH2-COOH
Double liaison cis
Acide Oléique C18 w9 Cis
Température de fusion 13°C
L’acide oléique est le plus
abondant des acides gras
dans les graisses végétales
et animales
13
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Les acides gras polyinsaturés
O
OH
Famille w3
18 : 3 (w 3)
acide linolénique
Température de fusion: - 11°C
Famille w6
20 : 4 (w 6)
Acide arachidonique
Température de fusion: - 49°C
Acides gras indispensables : apportés par l’alimentation car
non synthétisés dans l’organisme
14
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Mono
Insaturés
Acides gras (% total)
Poly
insaturés
Composition des principaux
lipides alimentaires
100
Dans l'alimentation : huiles
végétales, produits laitiers,
graisses animales =
triglycérides ≠ par leurs
acides gras
80
60
40
20
Saturés
Huile
d’olive
beurre
Graisse
animale
La consommation de graisses saturées
augmente les risques cardiovasculaires
15
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Utilisation des acides gras pour
fournir de l’énergie aux tissus
TG
Lipolyse
valeur énergétique = 2 X
glucides
Acides gras (liés à l ’albumine)
Energie
Energie
(Bêta oxydation)
(Bêta oxydation)
glucose
16
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Rôle des lipoprotéines dans le
transport du cholestérol
CM
Remaniements
complexes
LDL
Cholestérol
VLDL
Membranes cellulaires
En cas d’excès
4/5 du cholestérol est synthétisé par le foie
1/5 provient de l’alimentation
athérome
17
C- Les lipides
C.3- Apports
alimentaires
Rôle des lipoprotéines dans le
transport du cholestérol
Transport réverse et
élimination du cholestérol
HDL
Cholestérol
Elimination
dans la bile
18
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
Les membranes sont constituées de lipides
amphiphiles.
Les membranes biologiques sont constituées
d ’une bicouche lipidique
cellule
Espace intercellulaire
cellule
19
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
Dans les cellules eucaryotes, les
membranes recouvrent la cellule, mais
aussi de nombreux compartiments
intracellulaires
20
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
Queue hydrophobe =
2 chaînes hydrocarbonées
apolaires
Les phospholipides
Tête polaire
(hydrophile)
Phosphatidylcholines ou lécithines (PC)
Tête hydrophile
Acides gras à longues chaînes
CH2
O
CH
H2C
P
Glycérol
CH3
O
=
=
C
O
Phosphate
O
=
C
O
O
H2
C
O
O-
N+
CH3
C
CH
3
H2
Choline
Queue hydrophobe
21
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
Les acides gras des phospholipides sont
souvent insaturés, ce qui provoque une
fluidité importante de la membrane
Phase solide
Point de Fusion des acides gras
C18 : 0
C18 : 1
C18 : 2
C18 : 3
stéarique
oléique
linoléique
linolénique
+70
+13.4
-9
- 11
C20 : 0 arachidique
+75.4
C20 : 4 arachidonique - 49.5
Phase fluide
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
OH
tête
polaire
Le cholestérol
corps
apolaire
Dans les lipoprotéines, on trouve surtout
- Des esters de cholestérol :
fixation d’un acide gras sur l’OH
Le cholestérol est éliminé dans la bile
le cholestérol
réduit la fluidité de
la membrane (point
de fusion 148°C)
-
CO O
23
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
Glycolipides
Sphingolipide
Sucres complexes, très diversifiés,
associée à un lipide amphiphile
particulier
CH=CH- CHOH
CO- NH- CH –CH2 O-
galactose
N acétyl
galactosamine
glucose
Groupe A
L fucose
N acétyl glucosamine
Ex. : antigènes des groupes sanguins
24
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
galactose
N acétyl
galactosamine
glucose
L fucose
N acétyl glucosamine
CH=CH- CHOH
CO- NH- CH –CH2 O-
CH=CH- CHOH
CO- NH- CH –CH2 O-
Groupe B
groupe O
25
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
protéine
glycolipide
phospholipide
cholestérol
26
C- Les lipides
C.4- Lipides
membranaires
CONCLUSION
Les lipides sont des molécules hydrophobes qui jouent
dans l’organisme trois rôles principaux :
- Source d’énergie pour les tissus, les acides gras sont
les constituants des triglycérides qui sont une réserve
énergétique importante du monde vivant
- Les lipides alimentaires ou endogènes sont transportés dans le
plasma sous le forme de lipoprotéines : complexes moléculaires qui
distribuent cholestérol et acides gras vers leur lieu d’utilisation et de
stockage
-Les lipides sont aussi des constituants des membranes cellulaires à
qui ils confèrent leurs propriétés particulières :
- fluidité (phospholipides et cholestérol)
- Reconnaissance (glycolipides)
27
IFSI, cours de S1 : Biologie fondamentale
Les Molécules du vivant
les biomolécules du compartiment sanguin
A- les protéines
B- L’eau
C- les ions
D- les lipides
E- les glucides
F- l’oxygène
Dominique Rainteau
P. Ferré
28
Introduction
La glycémie (ou concentration plasmatique du glucose) est l’un des paramètres couramment
explorés dans le compartiment plasmatique.
Cela tient au rôle particulier du glucose dans le métabolisme : le glucose doit être
disponible en permanence, indépendamment des apports alimentaires, pour assurer les
besoins énergétiques de certains tissus, en particulier le cerveau, les cellules sanguines, la
médullaire rénale... qui ne savent utiliser que ce substrat. La glycémie est maintenue dans des
valeurs précises (0,8-1,2 g/l) grâce à une régulation métabolique très fine. Il existe des
situations où ce métabolisme est perturbé, ce qui entraîne des désordres graves. C’est le cas
par exemple du diabète avec des valeurs élevées de la glycémie ou de certaines anomalies
génétiques conduisant à des hypoglycémies. Notre cerveau à lui tout seul consomme 120 g de
glucose par jour. Si la glycémie devient inférieure à 0,5 g /l (hypoglycémie) ceci peut entraîner
des troubles neurologiques graves voire la mort.
Outre cet aspect métabolique et énergétique, le glucose, avec d’autres molécules de même
type (oses), entre dans la composition de diverses grandes molécules qui jouent un rôle
structural important dans l’organisation des tissus.
29
Plan
E
I – Structure des oses
Structure du glucose – Représentation
Quelques oses simples
Liaison osidique : disaccharides
polysaccharides (réserve et structure)
II - Métabolisme
énergétique du glucose
Besoins énergétiques
Origine du glucose
Glycolyse
Cycle de Krebs
F
Chaîne respiratoire mitochondriale
III - L’oxygène dans le
métabolisme énergétique
Besoins en oxygène
Transport de l’oxygène : Myoglobine
Hémoglobine
Courbes expérimentales de saturation
30
Il n’est pas nécessaire de retenir les formules
chimiques des molécules
31
Structure du glucose
Le glucose est un ose :
Squelette carboné
Fonction carbonyle (réactivité)
Fonctions alcool (solubilité)
- Nombre de C : 3C (triose)
5C (pentose)
6C (hexose)
Le glucose est un hexose
H–C=O
|
H – C – OH
|
HO – C – H
|
H – C – OH
|
H – C – OH
|
CH2OH
D Glucose
32
Le glucose est cyclisé en solution :
H–C=O
|
C–
|
–C
|
C–
|
C – OH
|
CH2OH
D glucose
CH2OH
5
H
O
*1
forme a
OH
CH2OH
5
O
OH
*1
forme b
H
33
Autres oses simples
Glucose
Galactose
CHO
Fructose
CH2OH
CHO
C=O
OH
OH
HO
OH
CH2OH
CH2OH
HO
O
OH
H
OH
OH
OH
OH
CH2OH
CH2OH
CH2OH
OH
OH
HO
OH
CH2OH
CHO
HO
HO
OH
Ribose
CH2OH
CH2OH
O
O
OH
H
OH
O
CH2OH
HO
OH
H
OH
HO
OH
OH
hexose
OH
OH
OH
pentose
34
La liaison osidique:
Les oses peuvent établir des liaisons entre eux ou avec d’autres molécules
CH2OH
O
OH
OH
H
HO
L’OH peut réagir
sur un autre
groupement OH ou
NH2 pour former
une liaison osidique
HO
HN
OH
sucre
di et polysaccharides
protéine
glycoprotéines
lipide
glycolipides
protéine
glycoprotéines
acides nucléiques
(ADN et ARN)
base azotée
CH2OH
CH2OH
O
OH
Glucose
HO
HO
+
OH
CH2OH
O
CH2OH
O
4
O
O
OH
OH
O
Fructose
OH
H
OH
OH
HO
CH2OH
Galactose
+
Glucose
OH
saccharose
Végétaux
Disaccharides
(deux oses)
lactose
Lait
35
Polysaccharides (polymère d’oses) de réserve énergétique
un polymère est une suite de molécules de même type reliées les unes aux autres
Amidon
Glycogène
CH2OH
CH2OH
O
O
OH
CH2OH
CH2OH
O
O
O
OH
OH
OH
OH
OH
O
CH2OH
OH
O
CH2OH
CH2
OH
O
OH
Amidon et glycogène sont des polymères du glucose de
CH2OH
O
O
OH
O
OH
CH2OH
O
OH
O
OH
OH
O
OH
O
enchaînements (carbones 1 et 4)
OH
O
OH
O
O
OH
O
CH2OH
branchements (carbones 1 et 6)
CH2OH
OH
O
OH
O
OH
O
OH
Représentation du glycogène
haut poids moléculaire, de structure très voisine. Les
molécules de glucose sont reliées entre les carbones 1 et 4
(forme alpha) et forment de longs enchaînements, avec des
ramifications impliquant les carbones 1 et 6 : le glycogène
(d’origine animale) présente des branchements tous les 810 résidus alors que l’amidon (d’origine végétale) n’est
ramifié que tous les 20-25 résidus. L’amidon est la
principale source de glucides alimentaires chez l’homme
(pomme de terre, farines). Les branchements confèrent à
ces composés une structure arborescente.
liaison 1-4
branchement 1-6
extrémités libres
origine
36
Polysaccharides (polymère d’oses) de structure
Exemple : Cellulose dans les cellules végétales
CH2OH
O
CH2OH
OH
O
O
OH
OH
OH
O
O
OH
OH
O
O
CH2OH
CH2OH
OH
OH
O
OH
OH
O
OH
O
CH2OH
O
OH
O
CH2OH
longs enchaînements 1- 4 différents de ceux du glycogène
pas de branchement
La cellulose présente des analogies avec l’amidon dans la mesure où il s’agit d’un polymère du
glucose engagé par liaisons entre les carbones 1 et 4.
Mais la liaison osidique 1-4 s’effectue avec la forme bêta du glucose et de plus il n’y a aucun
branchement.
Ce type de liaison bêta 1-4 fait que, chez l’homme, la cellulose ne peut pas libérer du glucose car
l’enzyme permettant de casser cette liaison n’est pas présent dans l’intestin, contrairement à
l’enzyme qui casse les liaisons alpha 1-4.
⇒ ce n’est pas un polymère de réserve mais elle peut former des fibres assurant la structure.
La cellulose est le composé organique le plus abondant de la nature.
Les polysaccharides de structure existent également dans les cellules animales : les
glycosaminoglycanes comme l’héparine, les glycoprotéines (association d’oses avec une protéine).
37
Métabolisme énergétique du glucose
Besoins énergétiques
Pour se reproduire et se développer, l’organisme a besoin d’énergie :
• Biosynthèse des molécules indispensables à la vie : ADN, protéines,
lipides, glucides, hormones, molécules signal….
• Contraction musculaire
• Transport actif d’ions (Na+, K+…)
• Activité cérébrale
Le plus souvent, cette énergie est apportée par l’ATP, véritable monnaie
énergétique des cellules :
Adénosine triphosphate
La rupture d’une liaison (
) libère de l’énergie qui est utilisée par la cellule.
La question est alors de savoir comment régénérer l’ATP.
Le glucose a un rôle central dans la régénération de l’ATP.
38
Origine et devenir du glucose
I - Après un repas (post-prandial)
Intestin
Glycogène
Lipides
osidases
spécifiques
Amidon
Saccharose
Lactose
Triglycérides
Triglycérides
(VLDL)
Glucose
Glucose
(Fructose
Galactose)
Glucose
Glycogène
Cellulose
ATP
Glucose
- Utilisation prioritaire comme
substrat énergétique dans tous
les tissus
ATP
ATP
- Stockage dans le glycogène
hépatique et musculaire
- Conversion en acides gras et
mise en réserve dans le tissu
adipeux
Hématies
Principal effecteur
de régulation :
L’insuline
39
Origine et devenir du glucose
II- A distance d’un repas (post-absorptif)
Acides aminés
Intestin
Glycogène
Gluconéogénèse
ATP
Glucose
Acides gras
Glucose
Acides gras
ATP
Mobilisation du glucose
Libération du glucose à partir du
glycogène hépatique ou
synthèse de novo par la
gluconéogénèse
Substrats énergétiques :
-glucose pour les tissus
prioritaires (cerveau)
-acides gras pour les autres
(muscles)
Glucose
ATP
ATP
Hématies
Principal effecteur
de régulation :
glucagon (foie) &
catécholamines
40
Métabolisme énergétique
Le métabolisme énergétique permet de récupérer
l’énergie contenue dans les liaisons chimiques
au sein des nutriments sous la forme d’ATP.
Ce transfert d’énergie, des nutriments (sucres,
acides gras..) vers la production d’ATP s’effectue
sous la forme de transferts d’électrons
Quelques acteurs du métabolisme
Mitochondrie : lieu de production de l’énergie
Organite intra cellulaire délimité par une membrane externe et une membrane
interne. Celle-ci présente de nombreuses invaginations ou « crêtes », ce qui en
augmente la surface. Cette membrane interne comporte de nombreuses protéines
intrinsèques qui interviennent dans la respiration cellulaire.
L’espace interne délimité par cette membrane est la matrice mitochondriale.
Coenzymes d’oxydo réduction : transporteurs d’électrons et donc d’énergie
Nicotinamide adénine dinucléotide
Flavine adénine dinucléotide
Flavine mononucléotide
NAD+ , NADH,H+
FAD , FADH2
FMN , FMNH2
Molécules susceptibles de passer alternativement
d’une forme oxydée à une forme réduite
Coenzyme d’activation
Coenzyme A
CoA
Fixation transitoire sur une fonction acide pour
activer certains composés : ex : Acétyl CoA
Composés de réserve d’énergie
Adénosine tri et diphosphate
Guanosine tri et diphospahte
ATP, ADP
GTP, GDP
L’hydrolyse (rupture) d’un groupement phosphate
s’accompagne d’une libération importante d’énergie.
Inversement, la synthèse nécessite un apport d’énergie. 42
Comment le glucose produit-il de l’énergie sous la forme
d’ATP ?
Le glucose est dégradé dans deux « voies » (enchaînement de réactions) métaboliques:
-La glycolyse qui transforme le glucose en pyruvate et fournit deux moles d’ATP par mole de
glucose. Toutes nos cellules sont capables d’utiliser le glucose dans la glycolyse.
-L’oxydation mitochondriale. Le pyruvate produit par la glycolyse est transformé dans la
mitochondrie en acétyl-CoA qui entre dans le Cycle de Krebs et fournit des coenzymes
réduits (ils ont fixé des électrons). Ces coenzymes réduits entrent à leur tour dans la chaîne
respiratoire et transfèrent leur pouvoir réducteur (électrons) jusqu’à l’oxygène ce qui libère
de l’énergie. L’oxydation totale du glucose fournit 38 ATP.
-Seules les cellules qui possèdent des mitochondries et reçoivent une oxygénation
suffisante peuvent utiliser le glucose dans la voie de l’oxydation mitochondriale.
43
Les étapes principales du métabolisme énergétique
Aliments
complexes
Digestion
Composés
simples
Protéines
Glucides
Lipides
Acides
aminés
Glucose
Acides gras
+ glycérol
Glycolyse
2 ATP
Pyruvate
Dégradation
en acétyl-CoA
CO2
Acétyl-CoA
Acétyl-CoA
Oxydation de l’
acétyl-CoA
CO2
Cycle de
Krebs
coenzymes réduits
(NADH, H+ et FADH2)
coenzymes réduits
(NADH, H+ et FADH2)
Oxydation dans la chaîne
respiratoire :
phosphorylations oxydatives
ATP
-Seules les cellules qui possèdent
des mitochondries et reçoivent
une oxygénation suffisante
peuvent utiliser le glucose dans le
cycle de Krebs et la voie de
l’oxydation mitochondriale.
38 ATP
O2
Transport d’électrons
H2O
44
GLYCOLYSE
Voie métabolique
cytoplasmique
1 Glucose
2 Pyruvate
-
COO
CH2OH
O
OH
OH
H
2 ADP
2 ATP
C=O
CH3
HO
OH
Pyruvate
La transformation d’une molécule de glucose en deux
molécules de pyruvate permet de récupérer de
l’énergie chimique et de la convertir en deux ATP
45
46
Devenir du pyruvate
Cytoplasme
Cellules dépourvues de mitochondrie (globule
rouge) ou en conditions d’anaérobiose (sans
oxygène)
production
de lactate
Pyruvate
COO C=O
Lactate
NADH,H+
COO -
NAD+
CHOH
LDH (lactate
déshydrogénase)
CH3
Lactate
Pyruvate
CH3
Cellules riches en mitochondries
avec apport d’oxygène
Mb interne
NAD+
NADH,H+
Pyruvate + CoA
Acétyl CoA +
Pyruvate
déshydrogénase
CH3-CO~SCoA
CO2
Dioxyde de
carbone
Cycle de Krebs
Matrice
mitochondriale
47
L’énergie
chimique
contenue dans l’acétylCoA est transmise
sous
la
forme
d’électrons
à
des
coenzymes dans une
suite
de
réactions
appelée « Cycle de
Krebs »
Un tour de cycle
produit par acétyl-CoA:
2 CO2
3 NADH,H+
1 FADH2
1 ATP
Voie métabolique de la matrice
mitochondriale
48
A leur tour, les coenzymes
transmettent leur énergie dans
une suite de réactions appelée
« chaîne respiratoire » pour
produire de l’ATP. Cette énergie
est transmise sous la forme
d’un transfert d’électrons
49
Chaîne respiratoire mitochondriale
Les coenzymes réduits transfèrent leur pouvoir réducteur (électrons) jusqu ’ à
l’oxygène à travers plusieurs intermédiaires située dans la membrane interne de la
mitochondrie (complexes d’oxydoréductions) qui passent alternativement d’une
forme oxydée à une forme réduite. L’oxygène se trouve finalement réduit en une
molécule d’eau. Ceci est illustré dans le schéma suivant, dans le cas du NADH,H+.
NADH,H+
x
yH2
½O2
NAD+
xH2
y
H2O
Ces oxydo-réductions permettent de fournir de l’énergie à une enzyme insérée
dans la membrane interne de la mitochondrie appelée « ATP synthase » qui
fabrique de l’ATP à partir d’ADP et de Pi
ATP synthase
ADP + Pi
ATP
50
L’OXYGÈNE DANS LE MÉTABOLISME ÉNERGÉTIQUE
Schéma global de l’oxydation complète du glucose
Ox.
CO2
glucose
Réd.
Substrats consommés :
glucose
ADP et Pi
oxygène
½O2
Chaîne
respiratoire
ADP + Pi
H2O
ATP
Produits formés :
CO2
ATP
eau
Origine des substrats : glucose : par l’alimentation
ADP et Pi : par hydrolyse de l’ATP
oxygène : par la respiration
Problématique :
Il faut apporter l’oxygène depuis les poumons jusqu’aux mitochondries des
cellules pour assurer une production d’énergie satisfaisante
La solubilité de l’oxygène dans le sang est insuffisante pour alimenter
directement les tissus
Nécessité d’un transporteur qui se charge efficacement en
oxygène dans les poumons et qui libère facilement cet oxygène
dans les tissus périphériques.
51
TRANSPORT DE L’OXYGENE
Deux protéines participent à l’oxygénation des cellules
I - Myoglobine
Protéine constituée d’une seule chaîne protéique (monomère)
8 hélices alpha (notées A à H) qui se replient → structure globulaire
Présence d’un hème
Vue perspective
Hème
C
H
F
D
E
G
A
B
Structure plane
1 atome de fer lié à
4 atomes d’azote
Enchâssé au milieu
des hélices alpha
(formule simplifiée)
N
Rotation
de 90°
N Fe++ N
F
Fe
O2
N
Le fer constitue le site de liaison pour
l’oxygène.
Il s’agit d’une liaison réversible non
covalente
Forte affinité de l’oxygène pour la myoglobine,
selon la réaction d’équilibre
Mb + O2
Mb:O2
On trouve la myoglobine dans les cellules musculaires. C’est
elle qui donne sa couleur rouge aux muscles oxydatifs
52
TRANSPORT DE L’OXYGENE
II - Hémoglobine
Protéine constituée de 4 sous-unités (tétramère) identiques 2 à 2
Chaque sous-unité est très similaire à la myoglobine :
• 8 hélices alpha
• structure globulaire
• présence d’un hème
Par rapport à la myoglobine, une différence fondamentale résulte
d’une composition différente en acides aminés qui permet aux
sous-unités de s’associer par des interaction non covalentes pour
constituer un tétramère stable.
Chaque sous-unité possède un hème qui peut lier une molécule
d’oxygène
L’hémoglobine peut donc fixer 4 molécules d’oxygène, selon la
réaction d’équilibre globale :
Hb + 4 O2
O2
..
O2 : Hb : O2
..
O2
53
Etude expérimentale des courbes de
saturation - myoglobine
Pour déterminer les caractéristiques de la liaison
myoglobine-oxygène, on incube une concentration
constante de myoglobine en présence de
quantités croissantes d’oxygène et on mesure la
myoglobine oxygénée. On en déduit le
pourcentage de saturation, défini par le rapport :
% saturation =
Myoglobine oxygénée
Myoglobine totale
% Saturation
100
Myoglobine
75
x 100
On construit la courbe de saturation en portant sur
un graphique ces pourcentages en fonction de la
pression partielle en oxygène pO2, exprimée en torrs
ou mm de mercure. (Sur ce graphique, on a indiqué en
grisé 3 zones de pO2 qui correspondent à 3 contextes
physiologiques d’intérêt)
La myoglobine donne une courbe hyperbolique qui
traduit une affinité forte et constante de l’oxygène vis
à vis de la myoglobine, quelle que soit la valeur de pO2
50
25
0
20
40
capillaires
intracellulaire périphériques
60
80
100 pO2
alvéoles
pulmonaires
54
% Saturation
100
Myoglobine
75
50
25
0
pO2
capillaires
intracellulaire périphériques
Pour une pO2 de l’ordre de 3 torrs,
correspondant à celle rencontrée
dans les cellules, la myoglobine est à
50% de saturation et peut donc
libérer 50% de O2
alvéoles
pulmonaires
Pour une pO2 de 30 torrs, correspondant
à celle rencontrée au niveau des
capillaires périphériques, la myoglobine
fixe près de 95% de O2 et n’en libère
que 5%
55
Etude expérimentale des courbes de saturation - hémoglobine
% Saturation
On construit de la même façon la courbe de
saturation de l’hémoglobine. (Sur le graphique, on a
laissé en pointillés le tracé de la myoglobine pour
comparaison)
100
(Myoglobine)
Hémoglobine
75
- pour une pO2 élevée, l’affinité est élevée et l’hémoglobine
a tendance à se charger en oxygène.
- inversement, à faible valeur de pO2, l’affinité est diminuée 50
et l’hémoglobine peut plus facilement relâcher l’oxygène.
25
0
20
40
capillaires
intracellulaire périphériques
60
80
100 pO2
alvéoles
pulmonaires
56
% Saturation
100
(Myoglobine)
Hémoglobine
75
50
25
0
20
40
capillaires
intracellulaire périphériques
60
80
Pour une pO2 de 30 torrs, correspondant à
celle rencontrée au niveau des capillaires
périphériques, l’hémoglobine a un taux de
saturation de 50% et peut relâcher 50% de
O2
100 pO2
alvéoles
pulmonaires
Pour une pO2 correspondant
à celle rencontrée au niveau
des alvéoles pulmonaires,
l’hémoglobine est à 100% de
saturation et fixe un maximum
d’oxygène.
57
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2 2
Mb
2
Hb
2
2
2
Hb
Hb
myoglobine
saturation en oxygène
2
2
hémoglobine
pression partielle d’oxygène
2
2
2
Hb
2
2
Mb
Interprétation
L’hémoglobine et la myoglobine possèdent une forte affinité pour l’oxygène mais avec des
propriétés de liaison différentes :
• Affinité constante et forte pour la myoglobine
• Pour l’hémoglobine, affinité variable en fonction de la pO2
Cela leur permet de se compléter et d’agir en synergie pour assurer avec efficacité
l’oxygénation des cellules.
L’hémoglobine, qui circule dans le sang, est bien adaptée pour capter
l’oxygène dans les poumons et, par la circulation sanguine, le libérer au
niveau des tissus périphériques.
La myoglobine, qui a une localisation intra-cellulaire, est bien adaptée pour
récupérer l’oxygène libéré par l’hémoglobine au niveau des tissus et le faire
pénétrer dans la cellule.
59
Modulation de l’affinité de l’oxygène pour l ’hémoglobine
• Dans les conditions physiologiques, plusieurs effecteurs peuvent faire varier l’affinité de
l’hémoglobine pour l’oxygène, dont le CO2 (dioxyde de carbone).
• L’hémoglobine fœtale possède une affinité différente de celle de l’adulte.
100
Par rapport à la courbe de
référence de l’hémoglobine :
Courbe 1
% Saturation
75
Réf.
50
2
pCO2
Diminution de l’affinité
libération de O2 facilitée
1
Courbe 2
25
Hb foetale
Augmentation de l’affinté
captage de O2 facilitée
0
20
40
60
80
100
pO2 (Torr)
Un poison de l’hémoglobine
Le monoxyde ce carbone (CO) a une affinité beaucoup plus forte que l’oxygène pour l’hémoglobine :
il empêche l’oxygène de s’y fixer → défaut d’oxygénation des cellules → mort par asphyxie.
60
C’est ce qui se produit avec un poêle à combustion mal réglé.
L’Hémoglobine glyquée :
un biomarqueur utilisé en
clinique
-
- Glycation: fixation non enzymatique d'oses et principalement de glucose sur les
fonctions amines des protéines.
-
La glycation non enzymatique des protéines est un processus physiologique lent
qui affecte toutes les protéines de l'organisme et dont l'intensité augmente avec la
glycémie.
-
Puisque la durée de vie des hématies est d'environ 120 jours, la concentration
d'hémoglobine glyquée renseigne sur l’équilibre glycémique des 8 à 12 semaines
qui précèdent le dosage.
-
On mesure en particulier l’hémoglobine A1c (HbA1c, glyquée sur la valine Nterminale de la chaîne bêta).
61
L’Hémoglobine
glyquée
On utilise ce marqueur dans la détection et dans
la surveillance de routine du diabète sucré. La
mesure de la glycémie donne une idée
instantanée, la mesure de l’HbA1c, une mesure
intégrée.
HbA1c (%) Glycémie plasmatique moyenne (g/L)
5
6
7
8
9
10
11
12
0,95
1,25
1,50
1,8
2,10
2,50
2,80
3,10
Complications rénales,
cardiovasculaires et
oculaires
62
CONCLUSION
Glucose
Implication à plusieurs niveaux :
• Structure : participation à l’organisation des tissus
• Réserve énergétique : dans l ’amidon et le glycogène
• Métabolisme énergétique : production d’ATP et de coenzymes
réduits
Respiration cellulaire
Rôle de la chaîne respiratoire dans la production d’énergie sous
forme d’ATP, via la réoxydation des coenzymes
Oxygène
Indispensable à la réoxydation des coenzymes
Rôles complémentaires de l’hémoglobine et de la myoglobine dans
l’oxygénation des cellules
63
Exemples de questions
QCS
QCM
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