480 h.-d. sama
check-list en milieu sous équipé est
nécessaire bien que son intégration
dans nos blocs opératoires ne soit pas
encore effective[4, 7]. La taille limitée
de notre étude s’explique par les
normes d’un hôpital de campagne
(niveau 2) défini par l’ONU dans le
cadre des OPEX. Cette population
jeune avec une moyenne d’âge de
31 ans était constituée uniquement de
militaires professionnels. La plupart
des personnels paramédicaux ont été
informés lors d’une réunion de travail
sur l’utilisation de la check-list
contrairement aux médecins déjà
informés par des recherches. Lors de
cette étude, si le médecin anesthésiste
était disponible pour jouer le rôle de
coordonnateur, cela n’était pas le cas
pour les chirurgiens encore moins les
infirmiers qui ne se sentaient pas
directement concernés. La catégorie
depersonneldevantassumer lerôle de
coordonnateur de la check-list mérite
d’être défini[8]. Les paramédicaux
devraient yjouer unrôle prépondérant
avec la participation collective de
toute l’équipe. Les difficultés de
renseignement ont été évoquées
surtout par le personnel paramédical
et jugées complexes avec trop
d’items ; d’où leur souhait d’avoir
une formation médicale continue
surlacheck-list.Lepersonnelmédical
surtout chirurgical s’est montré
parfois désintéressé par la check-list
contrairementauparamédical comme
précédemmentévoqué[9].LetableauII
indique que les paramédicaux
semblaient convaincus de l’intérêt
de la check-list alors que les avis des
chirurgiens et anesthésistes étaient
plus discutés. Aussi la qualité de la
communication entre anesthésiste et
chirurgien pourrait y jouer un rôle
important, la petite taille de notre
effectif expliquerait la quasi-absence
de difficultés de communication
dans notre équipe. Contrairement à
Hacquard P, et al au CH de Lyon
Sud [8], les paramédicaux de l’hôpital
militaire de niveau 2 n’avaient aucune
peur d’engager leur responsabilité
et de contredire leur supérieur
hiérarchique comme dans toute
institution militaire. Cependant les
responsabilités professionnelles
méritent d’être parfois mieux
considéréesquela hiérarchiemilitaire
surtout entre professionnel de
différentes spécialités. Parmi les
erreurs médicales, la mauvaise
installation, l’oubli de l’antibiotique
et l’absence de document ou de
matériel important ont été relevés.
La comparaison en termes d’erreurs
relevées par les acteurs médicaux
et paramédicaux n’a pas montré
de différence statistiquement
significative en raison de la courte
période de notre étude. L’attitude
thérapeutique était systématique en
cas de dysfonctionnement. Malgré
notre faible effectif, cette étude a
permis de confirmer l’efficacité de la
check-list opératoire déjà prouvée
aussi bien dans les pays développés
qu’en milieu sous équipé[7,10].
Conclusion
Cette enquête rappelle l’intérêt
de l’adoption de la check-list
particulièrement pour les pays en voie
de développement. Bien que la check-
list ne soit pas encore intégrée dans la
plupart de nos blocs opératoires, des
efforts doivent être faits aussi bien par
les praticiens que par nos autorités
sanitaires en vue d’une meilleure
éducation en matière de déploiement
de la check-list et de culture de la
sécuritéaublocopératoire.
Erreurs détectées Médicaux (%) Paramédicaux (%)
Erreur de côté 0 1
Allergie 0 1
Mauvaise installation 1 3
Oubli antibiotique 2 5
Absence de document ou matériel 1 7
Tableau III.
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES