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SEPTEMBRE 2002
Questions
1) Quelle est la signification économique de la décroissance des courbes d’indifférence ?
2) Dans le modèle de concurrence parfaite, les prix sont-ils des données, des variables ou
des paramètres ?
3) Quelle propriété concernant les TMS des agents doivent respecter les optimums de
Pareto d’une économie ?
Exercices
I. Soit un consommateur dont la relation de préférence peut être représentée par la fonction
U() définie par : U(q1 , q2) = q1 2/3 q2 1/3
1) Donner une autre fonction d’utilité représentant la relation de préférence du
consommateur (justifiez votre réponse).
2) De quelle forme sont ses courbes d’indifférences ? (justifiez votre réponse).
3) Calculer son taux marginal de substitution en un panier (q1, q2) quelconque, à éléments
strictement positifs.
4) Déterminer sa fonction de demande pour p1 = 2, p2 = 1, et pour un revenu R
quelconque.
II. Soit une entreprise caractérisée par la fonction de production f() définie par :
f(q1 , q2) = q1 ½ q2 1/4.
1) Quelle est la nature des rendements d’échelle de cette entreprise ?
2) Calculer son taux marginal de substitution en un panier (q1, q2) quelconque à éléments
strictement positifs.
Par la suite, on suppose p1 = 2 et p2 = 1.
3) Calculer l’équation du sentier d’expansion.
4) Soit p le prix du produit de l’entreprise. Donner la demande de concurrence parfaite de
l’input 1 de l’entreprise en fonction de p.
III. Soit une économie formée de deux ménages, A et B, définis chacun par la même
fonction d’utilité que le consommateur de l’exercice I :
UA (q1 , q2) = UB (q1 , q2) = q1 2/3 q2 1/3
et par les dotations initiales :
A = (2 , 8) et B = (8 , 2).
1) Quels sont les taux d’échange acceptables pour les deux agents ?
2) Quel agent, pour ces taux, est offreur de bien 1 ?
3) Le prix relatif p1/p2 = 2 est-il un prix d’équilibre de concurrence parfaite de cette
économie ?
CORRECTION
Questions
1) La décroissance des courbes d’indifférence est la conséquence de l’hypothèse de non-
saturation des besoins (ou non-satiété) : le consommateur préfère toujours consommer
davantage de chacun des biens. Ainsi, si deux paniers Q = (q1 , q2) et Q’= (q1 , q2),
avec q1 > q1, se trouvent sur la même courbe d’indifférence, alors on a nécessairement
q2 < q2.
2) Les prix ne sont pas des données invariables comme les préférences et les dotations des
consommateurs ou les techniques de production des producteurs ; mais ils ne sont pas
non plus des variables du point de vue des agents, comme le sont les quantités ; ce sont
des paramètres : donnés pour les agents, ils sont variables dans le modèle. Le
modélisateur détermine d’abord les choix des agents en fonction des prix, considérés
comme des données, puis les fait varier afin de déterminer le ou les équilibres.
3) Les allocations réalisables d’une économie sont optimales au sens de Pareto si et
seulement si elles sont telles qu’il n’existe plus de possibilités d’échanges mutuellement
avantageux entre les agents ; or il existe des possibilités d’échanges mutuellement
avantageux tant que les TMS des agents diffèrent ; les allocations optimales sont donc
telles que les TMS de tous les agents sont égaux entre eux.
Exercice I
1) Toute fonction d’utilité de la forme V(q1 , q2) = foU(q1 , q2) où f(.) est une fonction
croissante de R+ dans R+ représente la même relation de préférence que U(.). Par
exemple, en prenant f(x) = x3, on obtient une fonction d’utilité V(.), définie par
V(q1 , q2) = q12q2 qui représente la même relation de préférences que U(.).
2) Les courbes d’indifférence sont de type hyperbolique : continues, croissantes,
convexes et asymptotes aux axes. Deux justifications sont possibles : soit en remarquant
que la fonction d’utilité est de type Cobb-Douglas ; soit en déterminant l’équation d’une
courbe d’indifférence : q2 = f(q1) = U°
q12 . et en remarquant que, comme f’(q1) = -2U°
q13 < 0,
cette courbe est décroissante ; comme f’’(q1) = 6U°
q1-4 > 0 , cette courbe est convexe ; et,
comme q2 tend vers l’infini quand q1 tend vers 0, et vers 0+ quand q1 tend vers l’infini,
cette courbe est asymptote aux axes.
3) Le TMS est donné par le rapport des dérivées partielles premières de la fonction
d’utilité, ce qui donne : TMS(q1 , q2) = 2q2
q1.
2
4) Les courbes d’indifférence étant de type hyperbolique, le choix du consommateur
(q1* , q2*) vérifie le système suivant :
p1 q1* + p2 q2* = R
TMS(q1*, q2*) = p1
p2
dont la solution est :
(q1* , q2*) =
2R
3p1 , R
3p2 ,
ce qui donne, pour p1 = 2 et p2 = 1 :
(q1* , q2*) =
R
3 , R
3 .
Exercice II
1) f(
q1 ,
q2) =
3/4 f(q1 , q2). La fonction de production est homogène de degré ¾ (<1).
Les rendements d’échelle sont donc décroissants.
2) Le TMS est donné par le rapport des productivités marginales : TMS (q1 ,q2) = 2q2
q1 .
3) Comme la fonction de production est de type Cobb-Douglas, l’équation du sentier
d’expansion est donnée par l’égalité du TMS du producteur et du rapport des prix des
inputs ; ici : 2q2
q1 = p1
p2 ,
ce qui donne :
q2 = p1q1
2p2 ;
avec p1 = 2 et p2 = 1, on obtient : q2 = q1.
4) La firme maximise son profit, donné par :
p f(q1 , q2) p1 q1 p2 q2.
En remplaçant f(q1 , q2) par q11/2 q21/4 et q2 par q1, on obtient :
(q1) = pq1 3/4 3q1.
Le profit est maximum lorsque ’(q1) = 0 (condition du premier ordre) et ’’(q1) < 0
(condition du second ordre).
Or on a ’(q1) = 0 si et seulement si : q1=(p/4)4.
On vérifie alors que la fonction de profit est concave (condition du second ordre) :
’’(q1) = 3p
16q15/4 < 0 .
La demande de concurrence parfaite de l’input 1 de l’entreprise est donc bien :
q1=(p/4)4.
Exercice III
1) Le TMS de l’agent A au point de sa dotation initiale est égal à 8 ;
- si p1
p2 < 8 , A est offreur de bien 2 et demandeur de bien 1 ;
- si p1
p2 = 8 , A est indifférent à l’échange ;
- si p1
p2 > 8 , A est offreur de bien 1 et demandeur de bien 2.
Le TMS de B au point de sa dotation initiale est égal à ½ ;
- si p1
p2 < ½ , B est offreur de bien 2 et demandeur de bien 1 ;
- si p1
p2 = ½ , B est indifférent à l’échange ;
- si p1
p2 > ½ , B est offreur de bien 1 et demandeur de bien 2.
Des échanges sont possibles lorsque p1
p2 est compris entre ½ et 8.
2) C’est donc B qui est offreur de bien 1.
3) On calcule les paniers désirés par les agents si p1
p2 = 2 : en prenant le bien 1 pour
numéraire, on obtient les revenus RA = 12 et RB = 18 ; on en déduit Q*A = (4 , 4) et
Q*B = (6 , 6) ; les TMS des deux agents à ces paniers sont égaux à 2 ; ils sont donc
égaux entre eux (ce qui indique que cette allocation des ressources est un optimum de
Pareto) et égaux au rapports des prix, ce qui indique que cette allocation des ressources
est un équillibre de concurrence parfaite ; p1
p2 = 2 est donc bien un prix d’équilibre de
concurrence parfaite.
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