L’ergonomie
Qu’est-ce que l’ergonomie ? Pourquoi les troubles musculo-squelettiques sont en constante
augmentation ? Comment entreprendre une démarche de prévention en ce domaine ? Ce dossier vous
propose quelques repères pour comprendre l’ergonomie et ses enjeux, vous présente les principes pour
engager et mettre en pratique une démarche préventive.
Etat des lieux
En France, le risque de contracter un trouble musculo-squelettique a augmenté de 55% depuis 2003
(source INSEE).
Cette augmentation rend aujourd’hui indispensable leur prévention en milieu professionnel. Si les
multiples facteurs à l’origine des TMS rendent complexes la mise en œuvre de démarches préventives
efficaces, il existe néanmoins des solutions de prévention applicables dans chaque structure.
Malgré le développement de l’information sur ce thème, les déclarations de ces pathologies demeurent
en nombre insuffisant. La vision statistique au sein des collectivités et établissements reste donc
partielle à l’heure actuelle.
Qu’appelle-t-on ergonomie ?
L’ergonomie est définie comme « l’étude scientifique de la relation entre l’homme et ses moyens,
méthodes et milieux de travail ». Elle prend en compte l’ensemble des éléments constituant la situation
de travail, en intégrant la totalité des facteurs de risques de TMS.
Une démarche ergonomique consiste à analyser les besoins, attentes, limites et capacités des usagers
lors de démarches de conception ou de re-conception des postes de travail. L’objectif étant de
préserver la santé des utilisateurs et d’améliorer la sécurité, l’efficacité et le confort des situations de
travail.
Que désignent les TMS ?
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) désignent l’ensemble des affections de l’appareil
locomoteur attribuables au travail. Sous ce terme, on retrouve une quinzaine de pathologies. Les
tendinites de l’épaule, les épicondylites (coude), le syndrome du canal carpien (poignet) et les
lombalgies (dos) sont les plus courantes.
Ces affections, localisées autour des articulations, résultent d’une sursollicitation de la mécanique
humaine par frottement ou par dépassement du seuil de résistance mécanique et physiologique.
Cette réaction entraîne une altération des muscles, des tendons, des nerfs et/ou des tissus osseux.
Si l’on mobilise de façon excessive les articulations sans leur laisser un temps de repos suffisant pour
se régénérer, les tissus se dégradent. Intervient alors un phénomène d’usure prématurée de la
mécanique humaine.
La complexité de ces troubles est d’autant plus grande que leur origine est multi-factorielle.
Aux facteurs biomécaniques (postures, charge physique) et environnementaux (chaleur, luminosité,
bruit, …) s’ajoutent des facteurs psychosociaux (stress, motivation, soutien), organisationnels
(objectifs de production, marges de manœuvre réduites) ou de sensibilité individuelle.
Repères chiffrés
Les TMS sont reconnues aux tableaux des maladies professionnelles n° 57, 69, 79, 97 et 98 émis par
la caisse d’assurance maladie. Ces tableaux servent également de base de référence pour les régimes
spéciaux de la fonction publique.
En 2007, la CPAM a relevé 43 544 maladies professionnelles, dont 33 996 TMS, soit 78%. Ces
pathologies représentent un coût de 732 247 259 d’euros.
Au sein des collectivités territoriales et hospitalières, les mêmes chiffres sont constatés, avec une
proportion d’environ 80% de TMS parmi les maladies professionnelles (source SOFCAP-SOFCAH).
De par les origines multiples des TMS, un projet de prévention doit être mis en place en respectant 3
principes essentiels, qu’il soit :
* global, pour s’assurer que la collectivité ait une vision complète de l’exposition au risque
au sein de ses locaux ;
* pluridisciplinaire, pour intégrer différents intervenants et prendre en compte tous les
facteurs à risques (physiologiques, psychologiques, organisationnels et techniques),
* participatif, pour faire des agents les premiers acteurs de l’amélioration de leurs conditions
de travail.
Le code du Travail (art. L.4121-2) propose 9 principes généraux relatifs à la mise en place d’une
démarche de prévention.
Ils sont édités dans un ordre précis permettant de donner toute son efficacité à la démarche :
1. éviter les risques ;
2. évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;
3. combattre le risques à la source ;
4. adapter le travail à l’homme ;
5. tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;
6. remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou par ce qui l’est moins ;
7. planifier la prévention ;
8. prendre de mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de
protection individuelles ;
9. donner les instructions appropriées aux travailleurs.
A noter : le reclassement ou le réaménagement des postes sont des éléments à intégrer au projet pour
les agents souffrant déjà de TMS.
La démarche ergonomique s’appuie sur une méthode dite « boucle d’amélioration continue »,
définissant les étapes à respecter pour assurer la progression et la pérennité de la démarche.
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