DOSSIER THÉMATIQUE Rétrospective 2010 Cancers du sein Breast cancers J.Y. Pierga*, V. Diéras** Épidémiologie et prévention * Institut Curie, université Paris-­ Descartes, Paris. ** Institut Curie, Paris. L’analyse des résultats du programme norvègien de dépistage du cancer du sein par mammo­graphie, débuté en 1996 chez les femmes entre 50 et 70 ans, montre une réduction de la mortalité par cancer du sein au cours de ces dernières années. Cependant, seulement un tiers de cette réduction semble pouvoir être lié au dépistage, le reste pouvant être dû à une meilleure prise en charge globale de ce cancer (1). L’actualisation, avec 11 ans de recul, de l’étude WHI (Women’s Health Initiative) chez 16 608 femmes n’ayant pas eu d’hystérectomie confirme l’augmentation de l’incidence des cancers du sein sous estrogène + progestérone par rapport au bras placebo, avec une atteinte ganglionnaire plus fréquente. Cela se traduit par une augmentation significative de la mortalité par cancer du sein (2). En revanche, l’incidence du cancer du sein n’a pas augmenté avec les estrogènes seuls dans une large étude comprenant 10 738 femmes ayant eu une hystérectomie, randomisées entre estrogènes équins et placebo. Sous estrogènes et progestérone, une augmentation de la mortalité par cancer du poumon par rapport aux estrogènes seuls peut être également observée (3). L’IGF-1 (Insulin Growth Factor 1) est un facteur de croissance qui stimule la mitose et inhibe l’apoptose. Une méta-analyse à partir de données individuelles de 17 études prospectives a permis de préciser son rôle (4), montrant que le taux d’IGF-1 sérique est associé au risque de cancer du sein, mais seulement pour les formes exprimant les récepteurs hormonaux. En revanche, le taux d’IGFBP-3 (IGF Binding Protein 3) n’a pas d’incidence sur le cancer du sein. Cela est à mettre en perspective avec la méta-analyse de 43 études sur l’obésité et le cancer du sein : celle-ci confirme qu’un surpoids (indice de masse corporelle [IMC] élevé) est associé avec une augmentation significative de la mortalité par cancer du sein (5). L’influence de la consommation d’alcool (plus de 7 prises par semaine) est confirmée par l’étude 8 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 d’observation WHI chez 87 724 femmes, qui montre une augmentation du risque de cancer du sein RH+, et particulièrement de cancer lobulaire invasif (6). Une nouvelle étude pangénomique (Genome-Wide Association [GWA]) a identifié 5 nouveaux loci de susceptibilité au cancer du sein sur les chromosomes 9, 10 et 11 ainsi qu’en 6q25.1 (7). Cependant, l’intégration d’une dizaine de variants génétiques connus (SNP) dans un modèle de prédiction du risque de cancer du sein, comme le modèle de Gail (âge de la ménarche, nombre de cas familiaux, âge de la première grossesse et nombres de biopsies antérieures), n’augmente que de façon marginale la capacité de prédiction du risque de cancer du sein (8). De même, l’interaction entre ces gènes de susceptibilité de faible pénétrance et les facteurs de risque environnementaux classiques du cancer du sein est très faible, comme le montre l’étude anglaise dans la Million Women Study (9). Biologie Recherche fondamentale Les différentes méthodes qui permettent aujourd’hui de séquencer le génome entier à partir de l’ADN, en près de 8 jours, dites Next-Generation Sequencing (NGS), sont en pleine évolution et explosion. Plusieurs machines sont disponibles (Illumina™, Roche 454™ et Solid™) [10]. Le séquençage est un peu différent d’un appareil à l’autre mais le principe général reste le même. Les ADN ou ARN extraits des fragments tumoraux enrichis en cellules tumorales (plus de 70 % de l’échantillon) sont fragmentés puis accrochés à des adaptateurs qui permettent d’amplifier les fragments d’ADN déposés soit sur des billes soit sur des lames de verre. Les réactions de séquence s’appuient sur différentes méthodes (pyroséquençage, ligation, etc.) mais elles ont en commun de permettre la détection de mutations, de modifications de la structure de Résumé Les techniques de séquençage complet du génome donnent leurs premiers résultats, en particulier dans les tumeurs triplenégatives, qui font espérer l’identification de nouvelles cibles. Les CTC pourraient constituer un nouveau facteur pronostique. Le bénéfice de l’évaluation du CYP2D6 avant un traitement par tamoxifène n’a pas été démontré. L’essai NSABP B-32 démontre l’absence d’impact délétère à long terme sur la SG de la technique du GS et la diminution des séquelles de l’exploration du creux axillaire. Les résultats de l’essai ACOSOG Z0011 remettent en cause l’intérêt de compléter le curage axillaire en cas d’atteinte minime du GS. De même, plusieurs études ne montrent pas de valeur pronostique de l’atteinte micrométastatique axillaire. Un recul plus important avec les techniques d’irradiation hypofractionnée peut faire envisager cette technique chez les patientes les plus âgées sans atteinte ganglionnaire. L’essai MA.27 valide l’utilisation de l’exémestane d’emblée en situation adjuvante. L’éribuline montre son efficacité dans le cancer du sein métastatique. L’utilisation du bévacizumab dans le cancer du sein métastatique est remise en cause par la FDA devant l’absence de bénéfice en SG. Pour l’EMEA, seule l’utilisation avec le paclitaxel hebdomadaire demeure. Il n’existe pas de bénéfice en situation néo-adjuvante. Le bénéfice en SSR de l’acide zolédronique en adjuvant n’a pas été confirmé par l’essai AZURE. En revanche, en situation métastatique, le dénosumab, anticorps anti-RANKL, présente un intérêt dans les métastases osseuses. Pour les tumeurs HER2+, l’avenir semble être aux associations de thérapies ciblées (lapatinib-trastuzumab ou pertuzumab-trastuzumab) alors que le lapatinib seul semble inférieur au trastuzumab seul en situation néo-adjuvante. l’ADN (insertions, délétions, translocations) comparativement à l’ADN normal des patients, à l’aide de logiciels de bio-informatique sophistiqués. Ce type de technique a permis le premier séquençage complet d’un carcinome basal-like publié dans Nature (11) comparant la tumeur primitive, la biopsie d’une métastase et la tumeur implantée sur une souris (xénogreffe). De nouvelles mutations sont apparues dans la métastase, qui comporte également d’autres remaniements comme si elle était issue d’une composante minoritaire de la tumeur primitive. La multiplicité des réarrangements chromosomiques dans les cancers du sein semble encore plus importante que ce qui était connu jusqu’à présent, comme le montre la figure 1 (12). Des projets internationaux sont en cours, comme celui qui est mené par le Sanger Institute (M. Stratton et al., International Cancer Genome Consortium) visant à fournir à la communauté scientifique, le plus rapidement possible, une base de données de tous les remaniements et mutations chromosomiques identifiés dans 1 500 tumeurs du sein de tous les types moléculaires et histologiques (13). D’autres études de biologie fondamentale importantes montrent que les cancers de type basal sont issus de progéniteurs luminaux et non basaux (14) ou que le blocage de CXCR1 (CXC chemokine receptor 1) cible les cellules souches de cancer du sein (15). Une revue dans le New England Journal of Medicine sur l’anémie de Fanconi montre l’implication du gène BRCA 2 dans cette pathologie, ses anomalies de réparation de l’ADN et ses liens avec le développement de certains cancers (16). Facteurs prédictifs et pronostiques ◆◆ Facteurs conventionnels Plusieurs revues de synthèse importantes ont été publiées, comme celle sur la valeur prédictive et pronostique du marqueur de prolifération Ki67, qui n’est toujours pas considéré comme un standard (17). De même, une revue de synthèse sur les cancers du sein triple-négatifs (TN) tant sur plan biologique que clinique a été publiée dans le New England Journal of Medicine (18). Remaniement intrachromosomique Remaniement interchromosomique Mots-clés Nouvelle génération de séquençage Éribuline Irradiation hypofractionnée Bisphosphonates Bévacizumab Dénozumab Highlights Next-generation sequencing techniques have been applied in basal-like tumors and could identify new targets. Circulating tumor cells are a new prognostic marker. CYP2D6 genotyping for tamoxifen treatment is not recommended. NSABP B32 demonstrated the non-inferiority of sentinel node biopsy technique on long-term overall survival and reduction of side effects. Axillary clearance in case of positive SNB was challenged in ACOSOG Z0011 trial. Micrometastatic disease in SNB has no prognostic significance. Long-term results of accele­ rated hypofractionated radiation therapy are not inferior to standard radiation’s. MA27 validated adjuvant upfront exemestane. Eribulin is a new cytotoxic drug showing efficacy in metastatic breast cancer. Bevacizumab FDA approval has been cancelled and EMEA approval is restricted to firstline treatment combined with weekly paclitaxel. No benefit has been demonstrated in neoadjuvant setting. Adjuvant benefit of zoledronate on DFS has not been confirmed by the AZURE trial. Dénosumab is validated for bone metastasis. In HER2-positive tumors, combinations of targeted therapies (trastuzumab and lapatinib or pertuzumab) are the future. In neoadjuvant setting, lapatinib alone seems to be inferior to trastuzumab alone. Keywords Figure 1. Multiplicité des réarrangements somatiques dans une tumeur du sein. Next-generation sequencing Eribulin Hypofractionated irradiation Bisphosphonates Bevacizumab Denozumab La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 | 9 DOSSIER THÉMATIQUE Rétrospective 2010 Cancers du sein Partant de la constatation qu’il y avait environ 20 % d’erreurs dans la détermination des récepteurs hormonaux aux estrogènes (RE) et à la progestérone (RP), les recommandations pour la standardisation des dosages ont été publiées par l’ASCO dans le Journal of Clinical Oncology (19) : elles préconisent de déterminer ces récepteurs pour toute tumeur invasive primitive ou en récidive, définissent les contrôles positifs et négatifs mais prescrivent un seuil de 1 % des cellules marquées, ce qui n’est pas en adéquation avec les standards français recommandant un seuil de 10 % de positivité. ◆◆ Les cellules tumorales circulantes La détection des cellules tumorales circulantes (CTC) dans le sang des patientes traitées pour un cancer du sein est un sujet de recherche en pleine expansion. B. Rack et al. (20) ont présenté les résultats de l’étude SUCCESS, qui évaluait la détection des CTC par la technique CellSearch® avant une chimiothérapie adjuvante chez 2 026 patientes. Le taux de positivité était de 21,5 % en utilisant le seuil d’une seule cellule détectée. Avec un recul de près de 3 ans, la présence de CTC était un facteur pronostique indépendant, en analyse multivariée, de la survie sans récidive (SSR) et de la survie globale (SG). Il s’agit de la plus grande étude démontrant l’intérêt des CTC en situation non métastatique. L’étude française IC 2006-04 (21), multicentrique, visait à valider prospectivement la détection des CTC en première ligne de chimiothérapie à la phase métastatique comme facteur pronostique, et surtout prédictif, du bénéfice du traitement chez 267 patientes. Cette étude confirme la valeur pronostique indépendante des CTC, et surtout vis-à-vis des marqueurs sériques comme le CA 15.3 et l’ACE. De plus, la décroissance du taux de CTC dès le premier cycle de chimio­ thérapie était associée à un meilleur pronostic. La technique CellSearch® a été validée par la Food and Drug Administration (FDA) et peut être utilisée aux États-Unis. Cependant, l’utilisation en routine de cet examen demande d’abord à être validée dans des essais interventionnels qui associent la poursuite ou l’arrêt d’une ligne de traitement à la diminution des CTC après un cycle de chimiothérapie. Le coût de cette technologie reste très supérieur à celui d’un simple dosage de marqueur tumoral sérique. ◆◆ Autres facteurs pronostiques La valeur pronostique de la signature de 21 gènes obtenue par PCR (Polymerase Chain Reaction) dite Oncotype® a été appliquée rétrospectivement sur 367 échantillons de l’essai de phase III SWOG-8814 10 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 comparant, chez des patientes ménopausées avec une atteinte ganglionnaire axillaire et une tumeur RH+, tamoxifène avec ou sans chimiothérapie de type CAF (cyclophosphamide, doxorubicine, 5-FU). Le bénéfice de la chimiothérapie apparaissait en cas de Recurrence Score (RS) élevé. En revanche, dans les cas avec un RS faible, l’addition de la chimiothérapie au tamoxifène ne réduisait pas significativement le risque de récidive, ce qui conduit à envisager une stratégie adjuvante sans chimiothérapie, même en cas d’atteinte ganglionnaire quand la tumeur exprime les récepteurs hormonaux et a une signature Oncotype® (RS) de bon pronostic (22). La signature dite “intrinsèque”, obtenue par puce d’expression, permet de définir différents soustypes de cancer du sein, dont les 5 principaux sont : luminal A, luminal B, basal-like, HER2 et normal breast-like – l’existence de cette dernière entité étant très discutée. Il y a plusieurs définitions de cette signature, et des améliorations restent nécessaires pour permettre la reproductibilité de cette classification pour un échantillon donné (23). L’utilisation de cette classification permet d’améliorer l’évaluation du pronostic. Plus de 10 000 cancers du sein, inclus dans 12 études différentes, ont été analysés en déterminant les différents sous-types par immunohistochimie (IHC) : RE, RP, HER2 et un marqueur dit basal soit EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) ou cytokératine 5 et/ou 6 (24). La mortalité est constante dans le temps pour les formes luminales (HER2–), alors que pour les formes HER2+ et non luminales (formes TN), le risque est majeur pendant les 5 premières années et diminue ensuite fortement. De même, l’utilisation de 6 marqueurs immunohistochimiques confirme que les tumeurs de type luminal A ont un moindre risque de récidive locale ou locorégionale (25). Cependant, les classifications utilisant des outils moléculaires comme les puces d’expression et l’IHC ne sont pas strictement équivalentes. Ainsi, une classification de type PAM50, qui évalue par radiochimiothérapie (RT)-PCR 50 gènes identifiés initialement par puce d’expression semble plus discriminante que l’IHC pour les sous-types et le pronostic (26). Enfin, le profil de dissémination métastatique est également défini par ces sous-types comme, par exemple, plus de localisations cérébrales, pulmonaires ou ganglionnaires à distance et moins d’atteintes hépatiques pour les formes de type basal-like (27). Une autre signature, le Genomic Index®, peut permettre de prédire la sensibilité au tamoxifène (28). Il faut également noter une amélioration du score de Nottingham en y intégrant HER2 et le RP (29). DOSSIER THÉMATIQUE Traitement locorégional Les résultats d’une conférence de consensus sur le management du carcinome canalaire in situ ont fait l’objet d’une publication dans le Journal of the National Cancer Institute soulignant l’excellent pronostic de cette pathologie qui fait remettre en cause le terme de carcinome et oriente la recherche vers une désescalade thérapeutique pour certaines formes sélectionnées (30). De même, les recommandations sur le traitement locorégional d’un groupe d’experts internationaux ont été publiées dans Cancer (31). Chirurgie ◆◆ Ganglion sentinelle L’essai NSABP-B32 (32) a inclus 5 611 patientes traitées pour un cancer infiltrant du sein sans signe clinique d’atteinte ganglionnaire (cN0). La randomisation se faisait entre exérèse du ganglion sentinelle (GS) [bleu + radioactif] suivi par un curage axillaire ou GS suivi par un curage axillaire seulement en cas de preuve histologique d’atteinte du GS. Cet essai est la première étude randomisée ayant pour critère principal la SG chez les 3 989 patientes sans atteinte du GS (décelée en H&E [Hematoxylin and Eosin stain], l’IHC étant interdite). Après un suivi moyen de 8 ans, aucune différence significative en termes de SG, de SSR ou de contrôle régional (avec un taux de récidive régionale isolée inférieur à 1 %) n’a été observée. Les complications dues à la technique du GS étaient rares : seules 0,8 % des patientes ont présenté une réaction allergique au bleu (essentiellement de grade 1). S.R. Land et al. (33) ont rapporté les données subjectives de 747 patientes du NSABP-B32. L’adjonction d’un curage axillaire à l’exérèse du GS augmente la morbidité du bras homolatéral. Cette morbidité s’améliore cependant au fil du temps et concerne moins de 15 % des patientes après exérèse du GS seule ou suivie d’un curage axillaire. L’information nouvelle ici est que certains symptômes mammaires (douleur, œdème, troubles de la sensibilité) sont également augmentés. Par ailleurs, la qualité de vie au cours des premiers mois après l’opération est significativement altérée chez les patientes avec curage axillaire, mais cette différence disparaît avec le temps. Cette étude confirme que, chez les patientes traitées pour un cancer infiltrant cN0, la technique du GS seul est la référence en termes d’efficacité (contrôle de la maladie) et de tolérance. Le statut du GS a été analysé sur section de coupes étagées et par IHC pour les 1 390 patientes de l’étude B32 ayant une atteinte ganglionnaire : 312 présentaient un GS avec micrométastase (GSmic) [de 0,2 à 2 mm], 422 un GS macro­ métastatique (supérieur à 2 mm) et 626 avaient un statut ganglionnaire inconnu. Le suivi médian était de 94 mois. En analyse multivariée, la SSR et la SG des patientes avec GS négatif sont strictement comparables à celles des patientes avec envahissement micrométastatique du GS. Les facteurs pronostiques en SSR et SG étaient le grade histopronostique, l’âge, la taille de la tumeur, la prescription d’un traitement adjuvant et l’envahissement macrométastatique du GS (34). L’étude ACOSOG Z0010 étudiait en parallèle la valeur pronostique des micrométastases ganglionnaires dépistées par IHC sur les GS et celle de micrométastases médullaires (biopsies bilatérales au niveau des crêtes iliaques) [35]. Parmi les 5 210 patientes évaluables, l’analyse en IHC des 3 995 N– (77 %) a montré la présence de micro­métastases dans 349 cas (10 %). Elle était négative dans les 2 977 autres cas analysés (90 %). Par ailleurs, 3 413 prélèvements médullaires ont été réalisés dont 104 (3 %) étaient positifs en IHC. Aucune concordance entre les données en IHC du GS et de la moelle osseuse n’a été observée. Dans cette population présentant une SG à 5 ans de 93 %, la détection de cellules tumorales médullaires en IHC identifie clairement des patientes à risque de décès plus élevé (p = 0,015), en analyse multivariée, alors que la présence de micrométastases ganglionnaires ne paraît pas avoir d’impact sur la SG. L’atteinte ganglionnaire en histologie standard (H&E) a une valeur pronostique négative classiquement connue. De ce fait, l’examen du GS en IHC en routine ne semble pas justifié selon R. Cote et al. (figure 2, p. 12). L’étude ACOSOG Z0011 (36) a randomisé, chez 856 patientes ayant un cancer du sein T1/2N0M0 et 1 ou 2 GS positifs, la reprise ou non du curage axillaire. La question posée était de savoir si une chirurgie possiblement incomplète au niveau ganglionnaire pouvait influencer la récidive locale et sur la SG. Le suivi médian était de 63 mois. Aucune différence significative en récidive locorégionale (mammaire ou ganglionnaire) n’était observée. La SSR et la SG n’étaient pas différentes. Parmi les 388 patientes randomisées dans le bras avec reprise du curage axillaire, 106 (27,4 %) ont eu au moins 1 ganglion envahi supplémentaire mis en évidence. La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 | 11 DOSSIER THÉMATIQUE Rétrospective 2010 Cancers du sein Radiothérapie 100 Survie sans récidive (%) 80 60 p < 0,0001 40 H&E et IHC négatives Ganglion sentinelle et H&E positifs H&E négative et IHC positive 20 0 0 1 2 3 4 5 Mois 6 7 8 9 10 Figure 2. Survie selon le statut ganglionnaire : étude ACOSOG Z0010. En analyse multivariée, seuls l’âge et le grade histologique (SBR) avaient une valeur pronostique pour la récidive locorégionale. Cette étude remet en cause la reprise systématique du curage axillaire en cas d’atteinte du GS car il ne semble pas y avoir d’effet délétère de l’abstention chirurgicale pour les patientes. Cependant, les patientes recevaient une radiothérapie dont les modalités, en particulier sur la partie inférieure du creux axillaire, mériteraient d’être détaillées. ◆◆ Chirurgie prophylactique La mastectomie controlatérale prophylactique associée à la mastectomie curative pour un cancer du sein RH–, de stade I ou II chez les patientes de moins de 50 ans, améliorerait la SG (37) selon une étude rétrospective du SEER (Surveillance, Epidemiology and End Results) [HR = 0,63 ; p < 0,001), la SG à 5 ans passant de 83,7 à 88,5 %. ◆◆ Imagerie L’étude COMICE évaluait l’intérêt de l’IRM avant une opération de tumeurs du sein pour limiter le nombre de reprises chirurgicales ou de mastectomies complémentaires pour berges atteintes ou deuxième foyer. Le critère principal était le taux de réintervention qui apparaît identique dans les 2 bras (38). Les biais possibles ont été soulignés dans un éditorial : absence de biopsie sous IRM en cas d’image anormale, âge des patientes, analyse en fonction des sous-groupes (lobulaires) [39]. Toujours est-il qu’on ne peut considérer l’IRM comme un standard dans le bilan préopératoire d’un cancer du sein. 12 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 Les données à long terme de l’essai canadien comparant une RT normofractionnée sur 5 semaines (50 Gy, 25 fractions, 35 jours) [n = 612] à une RT hypofractionnée accélérée sur 3 semaines (42,5 Gy, 16 fractions, 22 jours) [n = 622] attestent d’un taux de récidive locale à 10 ans identique (6,7 versus 6,2 % respectivement). Les résultats esthétiques à long terme étaient considérés comme bons ou excellents chez 71,3 % des patientes avec l’irradiation standard versus 69,8 % avec l’irradiation plus courte (40). Ce type d’irradiation peut être envisagé chez les patientes de plus de 50 ans, ayant eu une tumorectomie avec des berges saines et en l’absence d’atteinte ganglionnaire. Le suivi à 5 ans de l’essai britannique START (Standardisation of Breast Radiotherapy) ne montre pas de désavantage en termes de qualité de vie ou de séquelles de l’irradiation hypofractionnée (41). Une technique de RT peropératoire ciblée a fait l’objet d’un essai clinique, TARGIT-A (TARGeted Intraoperative radio Therapy), comparant une irradiation externe standard de l’ensemble du sein à la RT peropératoire monodose (42). Il a porté sur 2 232 patientes de plus de 45 ans après chirurgie mammaire conservatrice pour carcinome canalaire infiltrant. La taille médiane des tumeurs était de 12 mm, et 17 % des patientes présentaient une atteinte ganglionnaire. Le risque de récidive locale à 4 ans était de 1,20 % avec la RT peropératoire et de 0,95 % avec l’irradiation classique, soit une différence de 0,25 point (p = 0,41). Le taux de complications radiques de grade 3 était inférieur dans le bras peropératoire (6 patientes [0,5 %] versus 23 patientes [2,1 %] ; p = 0,002). Malgré le recul faible de cette étude, les auteurs concluaient que la RT peropératoire était une alternative à l’irra­diation classique pour un groupe sélectionné de patientes, ce qui semble très prématuré en dehors d’un essai clinique. L’étude randomisée CO-HO-RT montre, sur 150 patientes, la bonne tolérance de l’administration concomitante du létrozole adjuvant avec l’irradiation (43). Traitement adjuvant Les bisphosphonates L’étude AZURE (44) a évalué l’intérêt de l’adjonction de zolédronate en association avec le traitement DOSSIER THÉMATIQUE adjuvant de référence chez des patientes traitées pour un cancer du sein localisé (stade II et III : tumeurs T3/T4 et celles ayant une atteinte ganglionnaire en situation adjuvante ; elles recevaient une chimiothérapie néo-adjuvante). Cet essai international randomisé a inclus 3 360 patientes. Le zolédronate était administré pendant 5 ans, d’abord tous les mois puis tous les 3 mois et, enfin, tous les 6 mois. Le suivi médian était de 5 ans et 95 % des patientes avaient reçu une chimiothérapie. On n’observe aucune différence en SSR ou en SG pour l’ensemble de la population de l’étude. Cependant, une analyse par sous-groupes planifiée a montré que chez les patientes de plus de 60 ans ou ménopausées depuis plus de 5 ans (soit tout de même 1 101 patientes), le zolédronate apportait un avantage en SSR et SG (p = 0,017). Ces données ne corroborent donc pas les résultats de l’essai ABCSG-12 (45), qui témoignaient d’un bénéfice en SSR du zolédronate chez des patientes non ménopausées recevant une hormonothérapie par tamoxifène ou anastrozole associée à un agoniste de la LH-RH (Luteinizing Hormone-Releasing Hormone). L’étude ZO-FAST, chez 1 065 patientes recevant du létrozole adjuvant, comparait du zolédronate d’emblée et en cas d’apparition d’une ostéopénie. Après 36 mois de recul, la réduction de la densitométrie osseuse était moindre mais, surtout, la SSR était meilleure (p = 0,03) dans le bras avec zolédronate d’emblée (46). Les résultats d’autres essais étudiant des bisphophonates en adjuvant sont encore en attente (NSABP B-34, GAIN, NATAN, SWOG). Les résultats de l’essai AZURE, même s’ils ne remettent pas totalement en cause l’intérêt des bisphosphonates dans le cancer du sein non métastatique, doivent inciter à la prudence. On ne peut les recommander en routine chez les femmes qui reçoivent une chimiothérapie adjuvante. Une analyse rétrospective de l’étude WHI montre que la prise de bisphosphonates oraux en traitement de l’ostéoporose serait associée à une diminution de l’incidence des cancers du sein RH+ invasifs et à une augmentation des cancers in situ (47). Chimiothérapie L’étude NEAT évaluait l’apport des anthracyclines (4 cycles d’épirubicine 100 mg/m² + 4 cycles de CMF [cyclophosphamide, méthotrexate, 5-FU] versus 6 cycles de CMF) [48]. Dans cette étude, le facteur prédictif de la réponse aux anthracyclines paraît être la duplication du chromosome 17. Le gène HER2 et celui de la topo-isomérase II étant localisés sur le chromosome 17, cela peut expliquer les résultats divergents de la prédiction de la réponse aux anthracyclines de l’amplification de HER2 ou de la topoisomérase II. L’essai de phase III AGO comparait une chimio­ thérapie dose-dense à une chimiothérapie conventionnelle dans les cancers du sein à haut risque (plus de 4 N+) [49]. Avec un suivi médian de 62 mois, le schéma dose-dense apparaît supérieur : la SSR à 5 ans était de 70 versus 62 % (diminution de risque de 28 % ; p < 0,001), indépendamment du statut ménopausique, de l’expression des récepteurs hormonaux et de la surexpression de HER2. L’essai canadien MA21 comparait, dans les cancers du sein avec envahissement ganglionnaire ou sans envahissement mais à haut risque, le protocole CEF (cyclophosphamide : 75 mg/m² par voie orale de J1 à J14 ; épirubicine : 60 mg/m² à J1 et J8 ; 5-FU : 500 mg/m² à J1 et J8 [6 cycles]) versus EC-T (épirubicine : 120 mg/m² et cyclophosphamide : 830 mg/­m ² à J1 et J14 [4 cycles] puis paclitaxel : 175 mg/m² [4 cycles]) versus AC-T (adriamycine : 60 mg/m² et cyclophosphamide : 600 mg/m² [4 cycles] puis paclitaxel : 175 mg/m² [4 cycles]) [50]. Le protocole standard AC-T est inférieur en termes de SSR à 3 ans. La chimiothérapie séquentielle AC-T améliore la SSR par rapport à l’association AC (doxorubicine, cyclophosphamide) ou TAC (docétaxel, doxorubicine, cyclophosphamide) et la SG par rapport à l’AC seul. La survenue d’une aménorrhée sous chimiothérapie est associée à un bénéfice en survie, indépendamment du traitement et du statut des récepteurs hormonaux (51). L’étude GEICAM 9805 évaluait l’apport du docétaxel dans les cancers du sein sans envahissement ganglionnaire à haut risque (taille supérieure à 2 cm, récepteurs hormonaux négatifs, grade II ou III, avant 35 ans) [52]. Avec un suivi médian de 77 mois, le TAC apparaît supérieur au FAC (5-FU, doxorubicine, cyclophosphamide) en termes de survie sans maladie (87,8 versus 81,8 % ; diminution du risque de 32 % ; p = 0,001). Ces résultats sont indépendants du statut ménopausique, de l’expression des récepteurs hormonaux et du nombre de facteurs de mauvais pronostic. Hormonothérapie Une étude pangénomique (GWA) et de génétique fonctionnelle a permis de mettre en évidence un La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 | 13 DOSSIER THÉMATIQUE Rétrospective 2010 Cancers du sein polymorphisme de susceptibilité aux arthralgies sous inhibiteurs de l’aromatase (IA) [53]. Une étude randomisée a montré que les patientes préféraient la venlafaxine à la gabapentine pour les soulager de leurs bouffées de chaleur (54). L’étude MA.27 (55) a inclus 7 576 patientes pour évaluer l’efficacité de l’exémestane, en up-front par rapport à l’anastrozole, ainsi que son profil de tolérance. Dans la première partie de l’étude était également évalué l’intérêt du célécoxib, un inhibiteur de COX-2, qui a cependant été rapidement arrêté en raison de sa cardiotoxicité potentielle. Après un suivi médian de 4 ans, les taux de SSR et de SG étaient respectivement de 91 et 80 % ; ces résultats étaient strictement superposables dans les 2 bras, y compris dans les sous-groupes stratifiés à l’avance (pN0/pN+ et CT+/CT–). En revanche, les profils de tolérance étaient différents. P.E. Goss et al. ont conclu que les 2 molécules avaient la même efficacité et que leur profil de tolérance différent permettait une utilisation adaptée selon les cas. L’analyse à 10 ans de l’essai ATAC comparant tamoxifène et anastrozole retrouve le bénéfice de l’IA en SSR mais toujours pas de différence significative en termes de SG (56). Il semble que le bénéfice de l’anastrozole soit plus grand chez les patientes les plus maigres, mais la différence n’est pas statistiquement significative (57) ; toutefois elle relance le débat sur la moindre efficacité des IA chez les patientes en surcharge pondérale (58). Les analyses des génotypes du CYP2D6 dans l’essai ATAC montrent l’absence de corrélation entre les différents génotypes – CYP2D6*4 mauvais métaboliseur, intermédiaire et bon métaboliseur – et la réponse au traitement par tamoxifène ou anastrozole (59). De même, aucune valeur prédictive du variant de l’UGT2B7 (UDP-glucuronosyltransférase-2B7), enzyme qui diminue l’activité de l’endoxifène (métabolite du tamoxifène), n’a été établie. Des observations similaires ont été faites par le Breast International Group dans l’étude BIG 1-98 (60). Dans cette étude, aucun lien n’a été observé entre les différents génotypes de CYP2D6 et l’efficacité du tamoxifène. De plus, il est déconseillé de prendre en compte les bouffées de chaleur (associées au génotype mauvais répondeur de CYP2D6) pour choisir le traitement. En conclusion, bien que certaines études suggèrent que le polymorphisme du CYP2D6 a une valeur prédictive, ces derniers résultats conduisent à ne pas recommander ce test en routine lors de l’instauration du tamoxifène (61). Il semble juste prudent d’éviter, dans la mesure du possible, l’association avec certains antidépresseurs (62). 14 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 Traitement néo-adjuvant Traitement anti-HER2 L’essai NOAH a comparé, chez des femmes présentant une tumeur du sein localement avancée ou inflammatoire, une chimiothérapie néo-adjuvante (doxorubicine, paclitaxel, CMF) sans et avec trastuzumab, ce dernier étant administré pendant 1 an. Le trastuzumab augmente de façon significative le taux de réponse pathologique complète (38 versus 19 % ; p = 0,001) et le taux de SSR à 3 ans (71 versus 56 % ; HR = 0,59 ; p = 0,013) [63]. Dans l’essai GeparQuattro, les patientes porteuses d’une tumeur du sein HER2+ présentaient un taux de réponse pathologique complète élevé avec l’asso­ciation chimiothérapie et trastuzumab (de 31,7 %, soit de 16 % plus élevé que dans le groupe de référence dont la tumeur ne surexprimait pas HER2 (15,7 %) [64]. L’essai multicentrique allemand GeparQuinto (GBG 44) comparait lapatinib et trastuzumab administrés de façon concomitante avec une chimiothérapie néo-adjuvante par épirubicine + cyclophosphamide + docétaxel (65). Les taux de réponse pathologique complète (pCR) étaient respectivement de 31,3 % dans le bras trastuzumab et de 21,7 % dans le bras lapatinib (p < 0,05). L’obser­vance du traitement était moins bonne avec le lapatinib, en particulier à cause de diarrhées qui ne permettent pas de l’utiliser à pleines doses (réduites de 1 500 à 1 000 mg/j) [66]. L’étude de phase II randomisée NEOSPHERE a c o m p a ré a v a n t c h i r u rg i e 4 g ro u p e s d e traitement (67) : docétaxel-trastuzumab (TH, n = 107), docétaxel-trastuzumab-pertuzumab (THP, n = 107), trastuzumab-pertuzumab (HP, n = 107) et docétaxel-pertuzumab (TP, n = 96). Les traitements étaient délivrés en 4 cycles à 21 jours d’intervalle. Les résultats en termes de pCR en intention de traiter (ITT) sont respectivement, pour ces 4 groupes, de 29 %, 45,8 %, 16,8 % et 24 %. Les différences sont statistiquement significatives entre THP et TH (p = 0,0198), entre THP et TP (p = 0,003) et entre TH et HP (p = 0,0198). Les conclusions de cette étude sont que le taux de pCR est significativement supérieur avec le double blocage trastuzumabpertuzumab, que la tolérance est excellente (le pertuzumab n’augmente pas le risque cardiaque) et qu’un certain nombre de tumeurs peuvent être éradiquées sans chimiothérapie. L’essai Neo-ALTTO (BIG 01-06/EGF 106903) [68] est une étude de phase III, randomisée, ouverte DOSSIER THÉMATIQUE comparant l’ajout de lapatinib (groupe 1), de trastuzumab (groupe 2) ou des 2 (groupe 3) à une chimio­thérapie par paclitaxel. Au total, 450 patientes ont été randomisées. Les résultats en termes de pCR ont été, respectivement, de 24,7 %, 29,5 % et 51,3 %. Les différences ne sont pas statistiquement significatives entre les groupes 1 et 2. En revanche, la différence est significative entre les groupes 2 et 3 (p = 0,0001). Les taux de conservation mammaire sont comparables dans les 3 groupes. La triple association validant le double blocage d’HER2, la toxicité augmente mais reste parfaitement contrôlable (que ce soient les diarrhées ou les élévations des enzymes hépatiques). Antiangiogéniques Dans l’essai GeparQuinto (69), 1 948 patientes avec une tumeur HER2– ont été randomisées entre EC (épirubicine, cyclophosphamide) associé au docétaxel avec ou sans bévacizumab. Les effets indésirables, en particulier sur les plans muqueux et hématologique, ont été plus marqués dans le bras avec bévacizumab et docétaxel. Il n’a pas été retrouvé de différence significative en ce qui concerne le taux de pCR (défini par l’absence de lésions tumorales résiduelles dans le sein et les ganglions) : 15 % dans le bras EC-docétaxel et 17,5 % dans le bras EC-docétaxel + bévacizumab. De même, aucune différence entre les 2 groupes n’a été notée lors de l’analyse selon les sous-types. Les taux de conservation mammaire sont identiques. On peut donc conclure que l’addition de bévacizumab à la chimiothérapie néo-adjuvante n’apporte pas de bénéfice significatif en termes de pCR dans cette étude. D’autres études évaluant l’intérêt potentiel du bévacizumab dans cette situation sont en cours, notamment les essais NSABP-B-40 et Beatrice. Autres traitements Une étude de phase II a évalué l’effet du cisplatine (75 mg/m² [4 cycles]) chez des patientes présentant une tumeur du sein TN (70). Le taux de réponse complète pathologique était de 28 %. Les facteurs prédictifs de réponse étaient le jeune âge et une diminution de l’expression de BRCA1. L’addition de capécitabine en néo-adjuvant à l’asso­c iation anthracycline-taxane ne procure aucun bénéfice dans l’étude de phase III Gepar- Quattro (71). L’étude FINXX confirme ce résultat sauf, peut-être, dans le sous-groupe des patientes avec une tumeur TN (72). Cependant, une analyse combinée de toutes les études en néo-adjuvant du groupe allemand AGO (ensemble des essais Gepar) montre qu’une dose cumulée d’anthracyclines et de taxanes plus élevée, qu’un traitement plus long et que l’addition de capécitabine et de trastuzumab seraient associés à une meilleure réponse. Une adaptation du traitement au phénotype serait envisageable : traitement plus long pour les tumeurs RH+, traitement plus court mais avec des doses cumulées plus élevées pour les tumeurs TN et introduction précoce du trastuzumab en néo-adjuvant pour les tumeurs HER2+ (73). Facteurs prédictifs Les facteurs prédictifs de progression sous chimiothérapie néo-adjuvante sont un stade clinique avancé, un index mitotique ou un Ki67 élevés et une négativité des récepteurs hormonaux (74). La présence de lymphocytes associés à la tumeur (tumor-associated lymphocytes) est un nouveau facteur prédictif indépendant de la réponse à une chimiothérapie néo-adjuvante à base d’anthracycline-taxane (75). Enfin, aucune différence n’a été observée dans la réponse à la chimiothérapie néo-adjuvante entre forme inflammatoire et autres formes de cancer du sein (76). L’utilisation de bisphosphonates associée à la chimiothérapie néo-adjuvante permet de réduire l’incidence des micrométastases médullaires lors de l’analyse à la chirurgie (77). Des tests fonctionnels utilisant des siRNA ont permis d’obtenir une nouvelle signature de la réponse au paclitaxel impliquant un métagène de la mitose et de la voie céramide (78). Métastatique L’hétérogénéité tumorale des cancers du sein est bien connue et, à l’heure des thérapeutiques ciblées, il paraît important de caractériser au mieux la maladie tumorale, même au stade métastatique. Différentes présentations à l’ASCO et au SABCS ont mis en exergue les différences phénotypiques entre la tumeur primitive et la métastase, incitant même à évaluer de façon prospective les biopsies de métastases de cancer du sein (79-81). Ces modifications pourraient entraîner 15 % de changements de stratégie thérapeutique. La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 | 15 DOSSIER THÉMATIQUE Rétrospective 2010 Cancers du sein Agents cytotoxiques L’éribuline est un analogue de l’halichondrine B, produit extrait d’une éponge marine qui inhibe la dynamique des microtubules selon un mécanisme distinct de celui des taxanes et des vinca-alcaloïdes. L’éribuline est administrée à la dose de 1,4 mg/­m², en perfusion intraveineuse courte, à J1 et J8. Une large étude de phase II a été réalisée chez 299 patientes lourdement prétraitées (médiane de traitements : 4) [82]. Le taux de réponse objective avec revue indépendante était de 9,3 %, le taux de maladie stable de 46,5 % et le taux de bénéfice clinique (réponse objective et maladie stable au moins 6 mois) de 17,1 %. Les effets indésirables de grade 3 et 4 sont représentés essentiellement par la neutropénie (54 %, dont 5,5 % de neutropénie fébrile), l’asthénie (10 %, de grade 3 uniquement) et la neuropathie (6,9 %, de grade 3, pas de grade 4). Une étude de phase III (EMBRACE) a comparé, dans les cancers du sein métastatiques traités par anthracyclines, taxanes et au moins 2 lignes de chimiothérapie, l’éribuline à une chimiothérapie choisie par l’oncologue (83). Cette étude a démontré un bénéfice en SG de l’éribuline : 13,1 versus 10,5 mois (HR = 0,81 ; p = 0,041). Le profil de tolérance est tout à fait acceptable, avec essentiellement 1 neutropénie, et 1 neuropathie. Une large étude de phase III comparant l’association capécitabine-ixabépilone à la capécitabine démontre un bénéfice en termes de réponse objective (43 versus 29 % ; p < 0,0001) et de SSP (6,2 versus 4,2 mois ; p = 0,0005), mais aucune différence en termes de SG (84). Une neuropathie de grade 3 ou 4 a été observée dans 24 % des cas. Le développement de ce produit est arrêté pour le cancer du sein. Hormonothérapie L’étude CONFIRM a évalué 2 doses de fulvestrant dans les cancers du sein métastatiques (85). La dose de 500 mg est supérieure à la dose de 250 mg en termes de SSP (HR = 0,80 ; p = 0,006), et de bénéfice clinique (16,6 versus 13,9 mois). Thérapies ciblées ◆◆ Thérapeutiques ciblant HER2 Dans ce domaine, de nombreuses approches thérapeutiques sont développées pour améliorer les résultats du trastuzumab ou contourner la résis- 16 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 tance dont il fait l’objet (86). L’étude du BCIRG 007 a évalué l’apport du carboplatine à l’association docétaxel-trastuzumab (87). Le carboplatine n’augmente pas la SSP (10,4 versus 11,1 mois), le taux de réponse objective (72 % dans les 2 bras) ni la SG (37,4 versus 37,1 mois). L’étude danoise HERNATA a comparé, en première ligne métastatique, les associations docétaxeltrastuzumab et vinorelbine-trastuzumab (88). Le taux de réponse objective (59,3 %) et la SSP (12,4 versus 15,3 mois) sont similaires dans les 2 bras, mais le profil de tolérance est en faveur de la vinorelbine. ◆◆ Inhibiteurs de tyrosine kinase Un essai de phase III a comparé, chez des patientes présentant une progression sous trastuzumab, le lapatinib en monothérapie à l’association lapatinibtrastuzumab : la poursuite du trastuzumab s’est accompagnée non seulement d’une augmentation de la SSP, mais également d’une augmentation significative de la SG, ce qui montre l’intérêt potentiel d’un blocage complet du récepteur HER2 (89). Le nératinib est un inhibiteur pan-erb irréversible. Dans un essai de phase II incluant 136 patientes et évaluant le nératinib administré par voie orale en monothérapie, le taux de réponse objective a été de 24 % chez les patientes qui avaient déjà été traitées par trastuzumab et de 56 % dans la cohorte jamais traitée par trastuzumab (90). ◆◆ Pertuzumab Le pertuzumab est un anticorps monoclonal humanisé se fixant sur un épitope différent de celui du trastuzumab et empêchant la dimérisation des récepteurs. Ainsi, le pertuzumab bloque la faculté du récepteur HER2 de former des hétérodimères avec les autres membres de la famille HER, empêchant la transmission du signal. Les études précliniques ont montré une synergie entre le trastuzumab et le pertuzumab qui peut contourner le mécanisme de résistance du trastuzumab. Les résultats d’une étude de phase II suggèrent que l’association trastuzumabpertuzumab entraîne un bénéfice clinique après progression sous trastuzumab (taux de réponse objective : 24,2 % ; taux de bénéfice clinique : 50 % ; SSP : 5,5 mois) [91]. T-DM1 Le trastuzumab-MCC-DM1 associe le trastuzumab à un agent cytotoxique, la maytansine, qui est libérée dans le cytoplasme, permettant une approche DOSSIER THÉMATIQUE cytotoxique plus ciblée avec moins d’effets indésirables. Dans l’étude de phase I, le taux de réponse objective était de 44 %. La toxicité limitant l’augmentation de dose était une thrombopénie de grade supérieur à 2. Il n’a pas été observé de toxicité cardiaque. Dans 2 études de phase II, le T-DM1 a été administré à la dose de 3,6 mg/kg toutes les 3 semaines chez des patientes présentant un cancer du sein métastatique surexprimant HER2 et progressant après traitement par trastuzumab. Les taux de réponse objective étaient de 32 % et de 40 % (92). Les toxicités de grade 3 et 4 étaient des thrombopénies et des hypokaliémies. À l’ESMO, les résultats préliminaires d’une étude randomisée de phase II comparant T-DM1 et docétaxel-trastuzumab ont été présentés (93). Le taux de réponse était de 47,8 % avec le T-DM1 et de 41,4 % avec l’association docétaxel-trastuzumab ; il s’accompagnait d’une différence significative en faveur du T-DM1 en termes de tolérance. L’association T-DM1-pertuzumab semble prometteuse : un essai de phase Ib-II a montré un taux de réponse objective de 57 % (94). Les études de phase III en première ligne ou au-delà sont en cours (études MARIANNE et EMILIA). Une revue sur le PET scan chez les femmes à risque de cancer du sein ou de l’ovaire insiste sur l’intérêt potentiel dans l’évaluation de la réponse avec les nouvelles thérapeutiques, notamment les inhibiteurs de PARP (98). ◆◆ Inhibiteurs de PARP Les cancers du sein TN présentent un challenge thérapeutique du fait de leur pronostic sombre et de l’absence, à l’heure actuelle, de thérapeutiques ciblées. Une approche prometteuse est représentée par les inhibiteurs de PARP (poly [ADP-ribose] polymerase 1), une enzyme de réparation des cassures d’ADN. Dans les études précliniques, les inhibiteurs de PARP ont démontré une activité importante en association avec la chimiothérapie et, dans certains cas, permettent la réversion de la résistance. Il existe un rationnel fort pour développer cette approche dans les cancers du sein TN ou BRCA mutés, selon le concept de létalité synthétique (95). Un essai de phase II en a démontré la faisabilité avec l’olaparib, un inhibiteur de PARP administré par voie orale (96). Deux doses ont été évaluées chez des patientes présentant un cancer du sein avec mutation BRCA 1 ou 2, prétraitées (médiane : 3 ; extrêmes : 1-5). Le taux de réponse objective était de 41 % dans le bras de 800 mg et de 22 % dans celui de 200 mg. L’iniparib (BSI-201) a été évalué en association avec le carboplatine et la gemcitabine dans les cancers du sein TN. Dans un essai de phase II randomisé, il y avait une augmentation significative du taux de réponse objective, du bénéfice clinique, de la SSP et de la SG avec l’association par rapport à la chimiothérapie seule (97). ◆◆ Traitements antiangiogéniques Une méta-analyse des 3 grands essais randomisés évaluant en première ligne une chimiothérapie avec ou sans bévacizumab a été réalisée (102). L’addition de bévacizumab entraîne une augmentation significative du taux de réponse objective et de la SSP mais pas de différence en SG (26,4 versus 26,7 mois ; HR = 0,97). L’essai AVADO inclus dans cette métaanalyse portait sur l’association docétaxel-bévacizumab (103). L’essai ATHENA était une étude de phase IV. Ses résultats concordent avec les études randomisées de première ligne (104). L’indication systématique du bévacizumab (105) est actuellement remise en cause par la Food and Drug Administration. Au niveau européen, seule l’indication en association en première ligne métastatique avec le paclitaxel hebdomadaire est retenue. Les essais évaluant le sunitinib associé à la chimiothérapie (capécitabine ou docétaxel) sont négatifs : absence de bénéfice en termes de réponse objective et de SSP et profil de tolérance délétère (106-108). ◆◆ Inhibiteurs de mTOR La perte d’activité de PTEN a été associée à la résistance au trastuzumab. Les kinases mTOR (mammalian Target Of Rapamycin) régulent PTEN et sont des médiateurs importants de la signalisation PI3K-AKT. Une fois activé, ce circuit conduit à la prolifération cellulaire et il est régulé de façon négative par PTEN. La rapamycine a été le premier inhibiteur de mTOR, mais d’autres analogues (temsirolimus, évérolimus et ridaforolimus) ont été développés pour en augmenter la stabilité et la solubilité. En monothérapie, l’activité est faible. En revanche, en association avec la chimiothérapie (paclitaxel ou vinorelbine) et le trastuzumab, des réponses objectives ont été observées (99, 100). Des études de phase III sont en cours (BOLERO). L’addition d’évérolimus, un inhibiteur de mTOR, au tamoxifène permettrait de potentialiser ce traitement, comme le montre un essai de phase II randomisé (101). Métastases osseuses Le dénosumab est un anticorps monoclonal dirigé contre le ligand RANK (Receptor Activator Nuclear Factor κB). Dans un large essai randomisé en double aveugle, le dénosumab a été comparé à l’acide La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 1 - janvier 2011 | 17 DOSSIER THÉMATIQUE Rétrospective 2010 Cancers du sein zolédronique chez des patientes présentant un cancer du sein avec des métastases osseuses (109). L’objectif principal était le temps jusqu’à événement osseux (fracture pathologique, RT antalgique, chirurgie ou compression médullaire). Le dénosumab est supérieur à l’acide zolédronique, avec un HR de 0,82 (p = 0,01). La SG, la SSP et les effets indésirables étaient similaires dans les 2 bras. En pratique ➤➤ Il n’y a pas d’indication du génotypage du CYP2D6 en routine lors de l’instauration d’un traitement par tamoxifène. ➤➤ Aucune indication du zolédronate en adjuvant systématique en dehors d’une ostéoporose n’a été confirmée. ➤➤ L’irradiation hypofractionnée peut être considérée comme une alternative en l’absence d’atteinte ganglionnaire après traitement conservateur pour les patientes les plus âgées. ➤➤ Il y a eu une modification de l’autorisation de mise sur le marché du bévacizumab : il ne doit être utilisé qu’en première ligne métastatique avec le paclitaxel hebdomadaire, pas de bénéfice en néo-adjuvant. ➤➤ L’éribuline, nouvel agent cytotoxique,devrait être prochainement disponible en autorisation transitoire d’utilisation. ■ Références bibliographiques 1. Kalager M, Zelen M, Langmark F et al. Effect of screening mammography on breast-cancer mortality in Norway. N Engl J Med 2010;363(13):1203-10. 2. Chlebowski RT, Anderson GL, Gass M et al. 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