rénovationurbaine.Audépart,lebailleursocialproposedetransformerundesgrandsimmeublesdePoitiers,construit
danslesannées1950,enrésidenceintergénérationnelle.Tollédeshabitantsquiattendentlestravauxdepuisdes
annéesetviventcommeundénidereconnaissancel’obligationdesignerune«chartedesolidarité».Sollicitépour
accompagnerleurmobilisation,lecentresocialvaêtrelelieud’élaborationd’uncontreprojetquisecristalliseautourde
l’idéedecréeruncentredesanté.L’agencerégionaledesanté,lacaisseprimaired’assurancemaladie,la
municipalité…n’ontalorsd’autreschoixqued’accepteraminimalesdiscussions.«Lorsquelamairienousainterpellés
pournoussignifierquenousn’avionspasàtraiterdesanté,nousavonsréponduquenousaccompagnionsdes
habitantsquiparlentdesanté»,rapporteVincentDivoux,ledirecteur,quiexpliquenéanmoinscombienl’émergencede
cetteproblématiqueabousculésastructure–quiadûsefamiliariseraveclesujetetréaffectersesressources.
Favoriserl’émancipationindividuelleetcollectiveàtraversl’élaborationd’uneparolecitoyenne,c’estégalementl’objectif
ducentresocialLeLierre,àThionville(Moselle).Aprèsplusieursannéesd’ateliersvidéosetd’éducationàl’image,le
centresocialcrée,en1998,unfestivaldefilmsdocumentaires,«Leréelenvue»,mêlantproductionsd’amateursetde
professionnelsautourd’unethématiquedifférentechaqueannée.Investisdanslaréalisationdeleurspropresfilms,
conçusdanslesateliersducentresocial,leshabitantsyportentleurvisiondesthèmesabordéstoutenypuisantmatière
àdébatsetàréflexions.Cequidéboucheparfoissurdesactionsconcrètes:lefestivalorganiséilyaquelquesannées
surledéveloppementdurableaétéàl’originedeparcoursdedécouvertedelanatureenmilieuurbain.
Autantdedémarchesquis’inscriventdanslemouvementdel’éducationpopulaire.Etlesplusmilitantesdesstructures
voientdanscettelogiqued’empowerment(quiviseàdévelopperle«pouvoird’agir»despersonnes)uneapproche
incontournable,quines’opposepasd’ailleursàuneffortd’adaptationàlapaupérisationdeleurpublic:ajustementdes
tarifspourpermettreauplusgrandnombredeparticiperauxactivitéspayantes,renforcementdel’accompagnement
social,priseencomptenouvelledelasanté(actionsdeprévention,d’orientationoud’accompagnementdansl’accès
auxsoins).«Lecontexteéconomiquenousobligeàêtretoujoursdavantageenadéquationaveclespréoccupationsdes
habitantstoutenveillantàleurpermettredecontinueràexistercommecitoyens»,analyseFrançoisVercoutère.
Danscetteperspective,lescentressociauxmultiplientlesinitiativesquifavorisentl’entraidetoutenévitantl’assistanat.
LecentresocialetculturelLaMaisonduBasBellevillevientd’ouvrircoupsurcoupunjardinpartagéetune
«Accorderie»–quipermetauxhabitantsdetroquercompétencesetsavoirfaire.Sil’objectifest,danslesdeuxcas,de
favoriserlamixitésocialeetlasolidarité,«lerôleducentresocialaétéavanttoutderendrepossibleetd’accompagner
cesdémarchespourqu’ellesdeviennentàtermeautonomes»,observeNicolasOberlin,ledirecteur.«Nosstructures
sontdesincubateurs,despépinièresquiamorcentdesprojetssansforcémentlespérennisereninterne»,renchérit
FrançoisVercoutère.
BUDGETSSERRÉS
Defait,lescentressociauxn’ontnilavocationni,surtout,lesmoyensdetoutréglereuxmêmes.Austéritééconomique
oblige,leursressources(voirencadré,page25)seréduisent.«Nousconnaissons,commetouteslesassociations,des
difficultésfinancières:l’Etatabaissésesaidesetlescollectivitésterritoriales,ellesmêmesendifficulté,nesontpas
prêtesàprendrelerelais»,admetledéléguénationaldelaFCSF.En2011,l’EtataréduitdemoitiélespostesFonjep
(financésparleFondsdecoopérationdelajeunesseetdel’éducationpopulaire)dontbénéficiaiententreautresles
centressociaux.Et,alorsquelescréditsdelapolitiquedelavillesontdéjàenbaisse,laréformeencours,quiprévoitde
diminuerlenombredesitesprioritaires,risqued’aboutiràdescoupesclairesdanslebudgetdescentressociauxsortant
deleurpérimètre.SeuleslesCAFrestent«fidèlesauposte»,constateFrançoisVercoutère.Lasituationesttoutefois
inégaleselonlesstructures:«LaCAFnousfinanceàhauteurde10%,soit80000€surunbudgetde800000€»,
modèreainsiSébastienChauvet–soncentresocialestenmajoritéfinancéparlacommunautédecommunesquiverse
500000€,unesommeenbaisseparrapportàl’annéeprécédente,lerestevientduconseilgénéraletdeplusieurs