
REVUE DE PRESSE coordonné par  
le Dr F. Beygui
8  |  La Lettre du Cardiologue • n° 432 - février 2010    
Pronostic à long terme du syndrome de repolarisation 
précoce
Les fibrillations ventriculaires (FV) ont été associées à des syndromes de repolarisation 
précoce (SRP), mais la signification pronostique de ce syndrome dans la population générale 
est inconnue. 
Les électrocardiogrammes à 12 dérivations de 10 864 Finlandais âgés de 44 ± 8 ans ont été 
analysés avec un suivi clinique de 30 ± 11 ans. Un SRP – surélévation du point J ≥ 0,1 mV 
ou > 0,2 mV inférieure (D2D3Vf) ou latérale (V4-V6) – ainsi que le QTc long (≥ 440 ms chez 
l’homme, 460 ms chez la femme) et l’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) [Sokolow] 
ont été analysés. Le critère primaire était la mortalité cardiovasculaire (CV), et les critères 
secondaires la mortalité toute cause et par arythmie.
Parmi les patients, 5,8 % avaient une repolarisation supérieure à 0,1 mV (3,5 % inférieure, 
2,4 % latérale, 0,1 % les deux) ; 0,6 % avaient une repolarisation supérieure à 0,2 mV 
(0,3 % inférieure et 0,3 % latérale). Ces sujets étaient plus souvent masculins, jeunes, 
tabagiques, avec une FC de base plus lente, un IMC plus bas, un QTc plus court, un QRS 
plus long, et présentaient plus de signes électriques de cardiopathie ischémique que les 
autres patients. La majorité a bénéficié d’un ECG 5 ans plus tard, qui montrait une stabilité 
du SRP dans 3 cas sur 4. La repolarisation précoce inférieure (et non latérale) était associée 
à une surmortalité CV (RR = 1,28, IC95 : 1,04-1,59 ; p = 0,03), d’autant que le point J était 
élevé (si J > 0,2 mV, RR = 2,98, IC95 : 1,85-4,92, p < 0,001), ainsi qu’à une augmentation de 
la mortalité totale (RR = 1,54, IC
95
 : 1,06-2,24, p = 0,03) et par arythmies (RR = 2,92, IC
95
 : 
1,45-5,89). La surmortalité était décalée de 15 ans dans le temps, puis restait évolutive. Le 
QT long et l’HVG étaient associés à une surmortalité CV (p = 0,03 et p = 0,004).
A. Bellemain-Appaix, institut de cardiologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.
Identification de deux variants du gène LPA 
entraînant une augmentation du taux de 
lipoprotéine Lp(a) et un surrisque de maladie 
coronaire : étude PROCARDIS (Precocious Coronary 
Artery Disease)
Le taux de lipoprotéine a [Lp(a)] est héritable et associé à un surrisque coronaire ; ses déter-
minants génétiques sont mal connus. 
Une nouvelle puce à ADN contenant 48 742 SNPs (single-nucleotide polymorphisms) a été testée 
sur 2 100 gènes candidats chez 3 145 patients présentant une maladie coronaire et 3 352 contrôles 
dans l’étude PROCARDIS (étude cas-témoins multicentrique). Les loci de gènes associés à la 
maladie coronaire étant ensuite testés chez 4 846 patients coronariens et 4 594 contrôles de 
3 études indépendantes [association variant LPA-taux de Lp(a) et maladie coronaire]. 
Sur 3 régions chromosomiques, le locus LPA de la région 6q26-27 codant pour le Lp(a) 
montrait la plus forte association avec le risque coronaire. Ce risque était prépondérant 
pour deux de ses variants (rs10455872 et rs3798220) [respectivement OR = 1,70, IC
95
 : 
1,49-1,95 et OR = 1,92, IC
95
 : 1,48-2,49], qui codaient un taux élevé de Lp(a) de petite 
taille (faible répétition des kringles IV de type 2). Ces loci expliquaient à eux seuls 36 % de 
variation du taux de Lp(a). Ces résultats ont été confirmés dans la méta-analyse des études 
indépendantes : un génotype incluant l’un des variants augmentait le risque coronaire 
(OR = 1,51, IC
95
 : 1,38-1,66) pour un variant, OR = 2,57, , IC
95
 : 1,8-3,67) pour deux variants 
ou plus). Cette association entre le score génotypique et le risque coronaire disparaissait 
après ajustement sur le taux de Lp(a), confirmant le lien entre ce taux et le risque coronaire, 
indépendamment des autres facteurs de risque.
A.B.A.
Commentaire
Le syndrome de repolarisation précoce inférieure 
pourrait être associé à une hétérogénéité de la 
repolarisation transmurale augmentant le risque 
de fibrillation ventriculaire dans les épisodes 
ischémiques, ce qui expliquerait le décalage de la 
mortalité dans le temps. Le mécanisme exact reste à 
démontrer, tout comme la conduite à tenir en cas de 
découverte d’un tel syndrome qui pour le moment 
se borne à l’absence d’examens complémentaires.
Référence bibliographique
Tikkanen  JT.  Long-Term  outcome  associated  with  early   
repolarization on electrocardiography. N Engl J Med 2009; 
361:2529-37.
Commentaire
Un sujet sur 6 est porteur d’un variant du locus LPA 
codant pour un taux plus élevé de lipoprotéine 
Lp(a), et présente ainsi un surrisque coronaire de 
1,5, avec une relation dose allèle-réponse sur le 
taux de Lp(a) et le risque coronaire. La cartogra-
phie du génome devient accessible à la prédiction 
du risque coronaire. Son application en pratique 
quotidienne reste à s’établir.
Référence bibliographique
Clarke R, Peden JF, Hopewell JC et al. Genetic variants as-
sociated with Lp(a) lipoprotein level and coronary disease. 
N Engl J Med 2009;361:2518-28.