1. d’une collection d’ensembles (appelés objets),
2. pour tout couple d’objets (X, Y )d’un ensemble Mor(X, Y )(dont les éléments
sont appelés les morphismes),
3. pour tout triplet d’objets (X, Y, Z)d’une application
Mor(X, Y )×Mor(Y, Z)→Mor(X, Z)
appelée composition et notée (f, g)7→ g◦f,
vérifiant les propriétés suivantes :
aiassociativité :h◦(g◦f) = (h◦g)◦fpour tous f, g, h,
biexistence d’éléments neutres : pour tout objet X, il existe un élément iXdans
hom(X, X)tel que iX◦f=fet f◦iX=fpour tout f.
Un tel élément neutre iXest unique. Un morphisme f∈Mor(X, Y )est appelé
un isomorphisme s’il existe un morphisme g∈Mor(Y, X)tel que g◦f= idXet
f◦g= idY. Un isomorphisme d’un objet Xdans lui-même est appelé un autorphisme.
Deux objets sont isomorphes s’il existe un isomorphisme entre eux. « Être isomorphe
à » est une relation d’équivalence sur tout ensemble d’objets d’une catégorie.
On donne ci-dessous une liste d’exemples, dont de nombreux sont construits dans
ce cours, en ne précisant pas la composition si elle est évidente, et en laissant les
vérifications des propriétés ai, biau lecteur.
Exemples :
•la catégorie dont les objets sont les ensembles, les morphismes sont les appli-
cations, et la composition est la composition des applications ;
•la catégorie des groupes et des morphismes de groupes ;
•la catégorie des modules (sur un anneau fixé) et des morphismes de modules ;
•la catégorie des espaces topologiques et des applications continues ;
•la catégorie des groupes topologiques et des morphismes continus de groupes ;
•la catégorie des CW-complexes et des applications cellulaires ;
•la catégorie des paires d’espaces topologiques (X, A)(avec Xun espace to-
pologique et Aun sous-espace de X) et des applications continues de paires
f: (X, A)→(Y, B)(avec f:X→Ycontinue telle que f(A)⊂B) ;
•la catégorie des revêtements d’un espace topologique donné Bet des mor-
phismes de revêtements au-dessus de B;
•la catégorie des revêtements et des morphismes de revêtements;
•la catégorie des complexes de chaînes et des morphismes de complexes de
chaînes ;
•la catégorie des complexes de cochaînes et des morphismes de complexes de
cochaînes ;
•la catégorie des suites exactes courtes de complexes de chaînes et des mor-
phismes de suites exactes courtes de complexes de chaînes.
Si C,Dsont deux catégories, un foncteur covariant de Cdans Dest la donnée
pour tout objet Xde Cd’un objet F(X)de D, et pour tout morphisme f∈
Mor(X, Y )de Cd’un morphisme F(f)∈Mor(F(X), F (Y)) de Dtels que
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1. F(iX) = iF(X),
2. F(g◦f) = F(g)◦F(f)pour tous f, g.
Un foncteur contravariant est la donnée pour tout objet Xde Cd’un objet F(X)
de D, et pour tout morphisme f∈Mor(X, Y )de Cd’un morphisme F(f)∈
Mor(F(Y), F (X)) de Dtels que
1. F(iX) = iF(X),
2. F(g◦f) = F(f)◦F(g)pour tous f, g.
Exemple.
•le foncteur (covariant) “groupe fondamental”, de la catégorie des espaces topo-
logiques pointés dans la catégorie des groupes ;
•les foncteurs (covariants) “cône” et “suspension” de la catégorie des espaces
topologiques dans elle-même (voir l’appendice, fin de la partie A.2) ;
•le foncteur (covariant) “homologie” de la catégorie des complexes de chaînes
dans la catégorie des suites de modules sur un anneau Adonné (ou dans la
catégorie des modules gradués sur A) ;
•le foncteur (covariant) de la catégorie des suites exactes courtes de complexes
de chaînes dans celle des suites exactes longues de modules (voir le théorème
5.2) ;
•le foncteur (covariant) “cohomologie” de la catégorie des complexes de co-
chaînes dans la catégorie des suites de modules sur un anneau Adonné (ou
dans la catégorie des modules gradués) ;
•le foncteur (covariant) de la catégorie des suites exactes courtes de complexes
de cochaînes dans celle des suites exactes longues de modules (voir le théorème
5.4).
On termine cette partie sur des éléments d’algèbre homologique par un exercice
d’algèbre linéaire.
Exercice E.51 (Lemme des cinq) On considère le diagramme commutatif sui-
vant de modules, dont les flèches sont des morphismes de modules, et dont les lignes
sont exactes : A−→ B−→ C−→ D−→ E
↓ ↓ ↓ ↓ ↓
A′−→ B′−→ C′−→ D′−→ E′.
Si les première, seconde, quatrième et cinquième flèches verticales sont des isomor-
phismes, alors la troisième aussi.
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