Cancer et nutrition : spécificité du sujet âgé Les projets régionaux

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Cancer et nutrition : spécificité du
sujet âgé
Les projets régionaux
Dr Marianne Fonck-Frayssinet,
RCA, 18/10/2006
Le contexte : vieillissement de la population ,
progression de l'espérance de vie en France

Dans le monde : 1 hbt/10 > 60 ans en 2002, 1/5 en 2050

En France :
Espérance de vie globale (2001-2003)
Espérance de vie selon le sexe 1950-2004
90
Femmes
Hommes
Les 2 sexes
À la naissance
82,95
75,7
79,24
À 65 ans
21,34
17,01
19,26
À 70 ans
17,14
13,53
15,46
À 75 ans
13,20
10,41
11,96
À 80 ans
9,66
7,67
8,84
À 85 ans
6,72
5,45
6,25
À 90 ans
4,53
3,83
4,31
À 95 ans
3,15
2,94
3,10
80
70
60
Espˇra nce d e vie
( ann ěs)
50
Hommes
Femmes
40
30
20
10
0
1950

1970
1990
Annˇe
2000
2004 (p)
55% des cancers surviennent après 65 ans ( 70% de l’ensemble
des cancers en 2030)
Le cancer colorectal : une maladie du
sujet âgé
En France, sur plus de 36 000 nouveaux cas / an de CCR :
 60% après 70 ans
 43% après 75 ans
 11% après 85 ans
70-75 ans
80-85 ans
85 ans
+12-15 ans
+7-8 ans
+5-6 ans
Espérance
de vie
Le contexte

Un moindre accès à une prise en charge spécialisée

Une longue exclusion des champs d ’investigation de la
recherche clinique

Un manque d’information sur l’impact réel des traitements
spécifiques au sein de la population âgée

L’âge n’influe pas sur l’efficacité des traitements.
Particularités de la prise en charge
oncologique des personnes âgées

Une population hétérogène :
L’âge chronologique n’est pas le reflet de l’âge physiologique

Des spécificités à prendre en compte :
 Repérer les co-morbidités, la dénutrition, les troubles cognitifs, la
dépendance, la dépression
 Évaluer la tolérance des médicaments anticancéreux

Des modifications physiologiques d’ordre pharmacocinétique et
pharmacodynamique :
 Réduction de la masse hépatique (Cyt P450) et rénale
 Altérations cellulaires (ralentissement de la cinétique des tissus à
renouvellement rapide, ↓fluidité membranaire, ↓réparation
ADN…)
2003-2005

Protocole oncogériatrique 1
…..évaluation et suivi oncologique et
gériatrique d’une série de patients 70ans
devant recevoir une première ligne de
chimiothérapie pour une tumeur solide
(cancer colon, estomac, pancréas, ovaire,
lymphome, prostate, vessie, bronches)
PHRC 2003, ligue contre le cancer, Amgen, Pfizer Sanofi-Aventis, Shugai, BMS
Objectifs

Déterminer si l’évaluation gériatrique représente un
critère prédictif de toxicité sévère, de perte d’autonomie
et de survie au sein de trois groupes de patients d’âges
physiologiques différents, définis selon les critères
usuels en oncologie médicale.

Valider en oncologie la méthode de screening de LachsBalducci pour dépister les patients justifiant d’une
évaluation gériatrique approfondie
Schéma de l’étude
Par le chimiothérapeute
Index d’autonomie
Fonction rénale
Fonction cardiaque
Hémogramme
Co-morbidités
Par l’équipe de gériatrie
4 Évaluations gériatriques
avant cycle 1,2,4,7
et/ou fin de traitement
Traitement standard : Groupe 1
Traitement standard réduit: Groupe 2
Traitement adapté : Groupe 3
Évaluations de l’efficacité du traitement selon rythme habituel.
Le réseau aquitain
9 sites, 364 patients inclus
214 hommes (58.8%), 150 femmes (41.2%)
Âge moyen : 78 ans (70-99 ans)
110 cancers coliques (166 digestifs)
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
digestif
lymphôme
poumon
prostate
vessie
ovaire
Évaluation gériatrique initiale



L’autonomie physique reste préservée
Un quart des patients présentent des troubles cognitifs
Deux tiers des patients sont dénutris ou à risque de
dénutrition
Tests/résultats
Bon
Moyen
Mauvais
Nb patients
(%)
Nb patients
(%)
Nb patients
(%)
MNA (n=353)
122
(34.6%)
181
(51.3%)
50
(14.2%)
Perte de poids
(n=356)
138
(38.8%)
118
(33.1%)
100
(28.1%)
Résultats

Toxicité grade III/IV : 150 pts (42.5%)



80% hématologique
24% digestive
6.7% neurologique
4% cardiaque
20% autres
Pas de relation entre l’EGS initiale et la survenue d ’une toxicité grade 3/4 de
la chimiothérapie.
Pas d’augmentation du nombre de décès toxiques lié à l’âge.
Survie : 16.2% (59 pts) décès à 6 mois, 39.3% (143 pts) décès à 1 an.


Un risque de décès est multiplié par 2 pour les patients ayant un MNA « à
risque de dénutrition », par 4 pour les patients initialement « dénutris »
et par 4 chez les patients porteurs de maladies avancées.
L’état nutritionnel : un impact majeur
MNA≤17
MNA 17.5-23.5
MNA≥24
N=50 (14.2%)
N=181 (51.3%)
N=122 (34.6 %)
Décès à 6 mois
19 (38%)
28 (18.5%)
9 (7.4%)
Décès après 6 mois
32 (64%)
73 (40.3%)
40 (32.8%)
N=353
Un impact pronostique indépendant du type de tumeur (colons/lymphomes),
voisin des constatations connues en situation chirurgicale.
Conclusions

Des ambitions grandissantes, portées par :
 la prise de conscience de la capacité à traiter
 L’apport de la réflexion multidisciplinaire, élargie à la
gériatrie…

La nécessité d’une vigilance accrue dans la prévention et la
gestion des effets secondaires

L’état nutritionnel : c’est l’affaire de tous….
Mais…..
La perte de poids avant le diagnostic de
cancer



30 à 80 % des patients de tous âges selon le type de
tumeur
> 10 % chez 15 %
corrélation de la fréquence et de la sévérité avec le stade de
la tumeur
Arends J Clin Nutr 2006: 25: 245
ESPEN guidelines
Segura A clin Nutr 2005, 24: 801-14
Des besoins nutritionnels différents ?






Absence de données montrant un besoin spécifique pour
les patients âgés cancéreux
Apports énergétiques recommandés
A tout âge autonome à domicile : 30-35 kCal/kg/j
A tout âge alité ou lit-fauteuil : 20-25 kCal/kg/j
Apports protidiques 1g/kg/j à 1,2 g/kg/j
Acides gras ω-3 ?
Augmentation de la proportion de lipides ?
Utilisation de corticoïdes pour augmenter l ’appétit ?
Arends J Clin Nutr 2006: 25: 245
ESPEN guidelines
La prise en charge nutritionnelle reste
inconstante
920 pts, GI cancer
↓poids
n
Cs diet
5-10%
24% (223)
38% (51)
<10%
32% (294)
48% (84)
Baldwin C, Eur J Cancer 2006 sous presse
La prise en charge ?




Les patients bénéficiant d’un soutien nutritionnel sont plus
satisfait de la prise en charge que les personnes en soins
usuels dès le début de la radiothérapie
Le soutien nutritionnel était basé sur une aide individualisée
et un apport de suppléments si nécessaire
Leur état nutritionnel était mieux préservé
Pronostic ?
Isenring E, J Hum Nutr Dietet 2004, 17: 145
Isenring E, Br J Cancer, 2004 91: 447
Perspectives 2007 : protocole
oncogériatrie 2 « INOGAD »

Intervention Nutritionnelle en Onco-Gériatrie chez des patients A
Risque de Dénutrition; Etude interventionnelle randomisée:
Soutien diététique vs soins usuels pour patient recevant un traitement
de chimiothérapie avec MNA initial 17-23,5

Objectif principal: survie à 1 an
Objectifs secondaires:







Tolérance au traitement,
État fonctionnel (EGS)
Qualité de vie
État nutritionnel en fin de traitement
Observance
Facteurs pronostiques cliniques et biologique
410 patients à inclure par bras
INOGAD 2007
Visite première consultation
Signature du consentement
MNA
randomisation
MNA<17
dénutris
MNA≥24
Non dénutris
EGS, bilan oncologique, biologie
Intervention
nutritionnelle
CT
Soins usuels
EGS, bilan oncologique, biologie
PHRC, promoteur CHU Bordeaux




Coordinateur principal : Pr I Bourdel-Marchasson (CHU BX)
Co-coordinateur : Dr M Fonck (IB)
Investigateurs :
 Pr Roché, Dr L Mourrey ( Toulouse)
 Pr B Vellas, Dr L Balardy (Toulouse)
 Pr C Jeandet (Montpellier)
 Dr P Senesse (Montpellier)
 Pr T Dantoine (Limoge)
 Pr N Tubiana-Mathieux, Dr JL Labourey (Limoge)
Centre de méthodologie et gestion : Pr G Chêne
Merci !
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