J E C O 2 0 1 0 N . G i n e s t e
CRISES FINANCIERES,LES LECONS DE L’HISTOIRE
Introduction : « Les raisins de la colère »
Un des avertissements de l’histoire : toute possession concentrée dans un nombre trop petit de
main vaut dépossession
Cette fois-ci, c’est différent C.REINHART et ROGGOFF (titre ironique) Pourquoi cette répétition de
crises financières ?
A ORLEAN De l’euphorie à la panique
En matière financière, le caractère répétitif de la structure des crises s’imposent dès l’avènement de
l’économie de marché financier en Hollande au 17ème siècle. Cette explication doit être à la hauteur
de ces répétitions, intrinsèque à la finance, conduisant à une forte instabilité. La deuxième
récurrence (crise de marchés financiers se focalisant sur le marché financier américain en 1987 par
exemple, crise systémique touchant les banques) a été expliquée par KINDLEBERGER ou REINHART :
systématicité des crises financières dans un modèle : euphorie puis krach ; donc crise des subprimes
est une crise classique, un prix d’actifs monte trop comme une bulle immobilière ou boursière ; effet
de levier des banques qui empruntent pour prêter beaucoup (l’actif dépend du prix de l’immobilier
et passif sont des crédits à CT nominatifs : puis les prix baissent (retournement), les agents se
reportent sur des actifs sans risque (obligations d’Etat, devises…) et il y a un déséquilibre de bilans
bancaires.
Les mécanismes concurrentiels ont comme propriété cardinale de faire en sorte que les prix
correspondent à la vrai valeur des objets : la concurrence sur les marchés financiers n’a pas les
mêmes propriétés que ces mécanismes (rétroaction négative/positive).
Concurrence : Prix hausse , création de force qui inverse la tendance : rétroaction négative
stabilisante, équilibration
Système financier : rétroaction positive ; lorsque les prix augmentent, il n’y a pas de force conduisant
à moins en acheter ou à l’inverse lors de l’effondrement du prix des actifs risqués, pas de demande
pour les acheter. Si hausse de l’immobilier, effet de richesse qui leur permet d’emprunter plus
=>hausse des capacités d’emprunt, hausse de la valeur des co-latéraux =>euphorie
Or, sur les marchés financiers, quand un titre augmente, la demande continue à augmenter ;
pourquoi ???Cest une caractéristique propre des actifs financiers tels l’immobilier, les MP, ceux qui
les possèdent font beaucoup de rendement, et crée une tendance à obtenir ces rendements
colossaux (start up lors de la bulle internet). Cest la grande différence avec les biens ordinaires car
on les achète à des fins d’utilité, non des fins de rentabilité, pour les consommer, leur rendement est
leur utilité ; or, le prix des actifs dépend de leur revente. Sur un marché ordinaire, les offreurs sont
les producteurs, les demandeurs sont les consommateurs, donc leurs intérêts sont contradictoires,
existence d’un prix d’équilibre. Alors que sur les marchés financiers (devises, marché secondaire), il
n’y a pas des acheteurs et des vendeurs, ils sont les deux : force consensuelle, chacun essaie d’avoir
le plus fort rendement.
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Le point de retournement : Pourquoi y a-t-il « aveuglement au désastre », personne ne s’en rend
compte : ex-post cela paraît vrai que le prix était trop élevé alors que les acteurs ne s’en rendent pas
compte. La valeur d’un actif est un droit sur des rendements futurs, on ignore quelle est la
configuration du futur (croyance en la nouvelle économie : bulle internet), pour nourrir cet
aveuglement il faut des innovations, cette fois ci c’est différent, une innovation change la donne
(internet, titrisation) SCHILLER : nouveau paradigme, contenu épistémique. Endogénéisation du rôle
des innovations comme déclencheur du caractère novateur de la situation.
A STRAUS historien
L’histoire n’a pas de leçon à donner aux politiques et aux entrepreneurs, pas de pouvoir prédictif.
L’historien économiste a une position compliqué, comme économiste, il lui faut déceler des
régularités et comme historien depuis Ovide et Vico pas de retour en arrière, il ne se passera pas la
même chose deux fois. Quand change-t-on de type régularité avec les cycles et les crises. Citation
dErnest LABROUSSE « Les structures ont les crises de leur conjoncture ». Des mécanismes en
particulier psychologiques permettent d’analyser les crises. Au 19ème siècle, on passe d’une structure
à une autre et els crises prennent une autre forme ; rôle dans les cycles des innovations ; notamment
des innovations de marchés : constitution lente du marché de l’escompte (1815/1850) permettant la
circulation de l’argent : constitution de banques d’émission puis un monopole de l’émission ; passant
par la création de nouvelles institutions bancaires ; donnant un système bancaire hiérarchisé ave
l’émergence de la Banque de France. En 1828, le taux de l’argent à CT 3% à Paris, 10% à la périphérie
de Paris. Institutions se développe et permettent de mobiliser les ressources existantes, initié par la
Haute Banque parisienne craignant la transformation et non le crédit. Sur les 103 régents de la BDF
entre 1803 et 1870, tous appartiennent à la haute banque. Leurs crises financières de début du siècle
diffère de celle de 1882 krach de l’Union Générale. Les premières sont liés à l’interruption du crédit
1830 et 1848 par les banques de second rang ; révolution bancaire avec les banques dépôts à la fin
des années 1850,1860. Les banques récoltent des ressources en campagne Crédit Lyonnais fond de
mauvaises affaires liés à la transformation, donc elles vont faire plutôt du crédit laissant le rôle
d’aider l’industrie aux banques d’affaires. Les BD ont permis l’unification du marché de l’argent, les
crises viennent alors de la surabondance de l’argent provoquant des mouvements spéculatifs 1897
crise de la PHILIPART lié au chemin de fer ; krach de L’union générale en 1881/82 dans une phase de
cycle Juglar qui doit s’arrêter en 1878 mais sous la pression des maîtres de Forges demandent des
aides sous forme de commandes adressées par les pouvoirs publics, plan Freyssinnet financé par
emprunt, création de sociétés profitant de l’abondance des ressources, une banque parisienne dont
les attaches sont lyonnaises l’Union Générale, retournement cumulatif Parle-on de crises bancaires,
en coupant le robinet des report qui les pousse sur le marché à liquider leurs positions, crainte d’une
crise systémique à la disparition de l’UG, la BDF réunit les banquiers de la place parisienne dont les
Rotschild, ennemi de l’UG ; intérêt de place supérieur, on coule l’UG mais pas le reste. boursières,
dans le terme financières : exemple des assurances qui n’ont pas les mêmes crises : hétérogénéi
lorsqu’on parle de finance.
Changement de centre de gravité de l’économie mondiale : Europe du Nord /
Atlantique/Pacifique/pays émergents : comparaison difficile (première et deuxième mondialisation
par exemple, les pays prêteurs sont en développement contrairement à la période de la première
mondialisation.
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PC HAUTCOEUR Historien, économiste de lEHESS
Pourquoi est-on incapable de traiter cette répétition ? Les grandes crises financières entraînent des
transformations du fonctionnement du capitalisme qui font que la situation est vraiment différente
et pendant un laps de temps, les économies sont immunisées contre les crises. Les crises vont de pair
avec le développement d’institutions financières, de produits financiers innovants :
En 1720 avec Law à la tête des finances royales créant un produit financier innovant des titres de
finances publiques rémunérés en fonction des performances économiques du pays (pas de mesure
du PNB) => transformation de la gestion des finances publiques en France et au RU.
Les assignats ont une innovation financière avec une monnaie seulement fiduciaire, succès au départ
car inflation limitée et substitution avec la monnaie métallique mais ça finit mal avec le financement
de la guerre par effondrement en 1793-94, escompte évite la révolution des assignats : montant des
billets imprimés dépend d’un vote à l’Assemblée, aucun intermédiaire entre le peuple et le
gouvernement entraîne des dérives.
Crise de 1929 : crise survient lors d’innovations financières importantes ( forme de titrisation
transformant les dettes des Etats en titres dont les caractéristiques étaient ambigües titriser les
dettes politiques de la première guerre mondiale, dont le cours est stable après 1870 dette
publique représente 20% du PIB pour payer les réparations à l’Allemagne dont on fait le même pour
els dettes France All et pour les dettes inter-alliés, mais en 1924 dette politique sont payés après les
dettes privés donc si l’Allemagne n’a plus d’argent pas de paiement donc en 1929, on inverse le sens
(public avant privé, donc les dettes privées perdent la moitié de leurs valeurs), développement
rapide du crédit inter-bancaire, développement de l’interdépendance des banques qui expliquent
l’effondrement du crédit en 1930 par insuffisance d’institutionnalisation ; organisation financière,
étalon or remise en cause mais seulement déplacement des institutions sans changement majeur ;
crise des changes.
Conclusion : On ne peut appliquer les mêmes recettes pour les mêmes problèmes (B.BERNANKE fait
avec les QE1 puis QE2 ce qu’il aurait fallu faire en 1931 mais les EU ne sont plus les créanciers du
monde mais débiteurs) ; la sortie de crise implique la redéfinition d’un cadre économique, un projet
suscitant l’adhésion, comme le New Deal. (ROOSEVELT réélu 3 fois malgré les erreurs de politique
industrielle)
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