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5. Régulations et déséquilibres macroéconomiques.
5.1 : Pourquoi la puissance publique intervient – elle dans la régulation des
économies contemporaines ?
Finalités :
- En faisant référence aux défaillances du marché et à la possibilité de
déséquilibres macroéconomiques, on étudiera les fonctions de régulation
économique de la puissance publique en insistant sur l’importance du cadre
réglementaire dans lequel s’exercent les activités économiques.
- On présentera brièvement les principaux niveaux d’intervention (notamment
européen, national et local).
Pré-requis :
- Ce dossier s’appuie sur le dossier 4 du chapitre 1 « Comment répartir les revenus
et la richesse ? » et le dossier 4 du chapitre 3 « Quelles sont les principales
défaillances du marché ? ».
- Sur le plan des connaissances déclaratives, les élèves savent définir et utiliser les
concepts suivants : salaire, revenus de transfert, répartition primaire,
redistribution, allocation des ressources, asymétrie d’information, externalités,
biens collectifs purs, pouvoir de marché, oligopole, monopole.
Objectifs :
- Être capable d’expliquer les raisons qui légitiment l’intervention de la puissance
publique.
- Être capable de présenter les fonctions économiques de l’Etat : fonction
d’allocation, fonction de répartition, fonction de stabilisation.
- Être capable de présenter les différents moyens utilisés par l’Etat pour agir sur
l’activité économique et sociale.
- Être capable de présenter les différents niveaux d’intervention des pouvoirs
publics.
Problématiques :
- Pourquoi l’Etat régule t – il l’économie ?
- Quelles sont les justifications de l’intervention de l’Etat ?
- Quel est le rôle des pouvoirs publics dans l’activité économique ?
- Quels sont les objectifs poursuivis par les pouvoirs publics ?
- De quels outils dispose la puissance publique pour réguler les marchés ?
- Quels instruments l’Etat peut – il mobiliser pour lutter contre les inégalités
économiques et sociales ?
Bibliographie :
Bozio A. et Grenet J. Economie des politiques publiques, Repères, La Découverte 2010
Levêque F. Economie de la réglementation, Repères, La Découverte, 2004
JAP, académie Aix-Marseille, le 20/02/2012, atelier Martine Gosse.
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5.1 : Pourquoi la puissance publique intervient – elle dans la
régulation des économies contemporaines ?
A) Les justifications de l’intervention d l’Etat.
Document 1 : Les raisons qui justifient l’intervention de l’Etat.
En 1959, dans Une théorie des finances publiques, Musgrave veut construire une théorie
normative de l’action par les dépenses et les recettes publiques. (…) Il organise ses
fondements autour de trois fonctions : l’allocation des ressources (ou encore
« affectation »), la distribution (ou « répartition ») et la stabilisation.
La fonction d’allocation des ressources consiste à rétablir un usage des ressources
optimal (…), à chaque fois que le jeu spontané des échanges et des marchés s’écarte de
cet optimum. La fonction de distribution vise à corriger la répartition spontanée des
revenus et des richesses en vue d’instaurer ce que la société considère comme une juste
répartition. Enfin, la fonction de stabilisation correspond à deux objectifs de l’État dans
la régulation de l’économie : le plein emploi des facteurs de production (et en particulier
du travail) et la stabilité des prix (…). Il s’agit de stimuler ou, au contraire, de freiner la
demande globale selon que le problème dominant est le chômage ou l’inflation.
Musgrave accorde les développements les plus nourris à la fonction d’allocation (…). Il
recense cinq raisons (…) pour justifier une intervention de l’État dans l’allocation des
ressources (…).
Première raison : la définition des règles et des droits qui favorisent le jeu de la libre
concurrence, quand les marchés concurrentiels constituent la solution la plus efficace.
(…) Deuxième raison : (…) Des productions utiles à la collectivité (énergie, transports
collectifs, par exemple) sont condamnés à disparaître, faute de rentabilité, ou bien ne
peuvent être maintenues par un monopole ou un oligopole. L’État doit alors intervenir,
soit pour sauvegarder des productions nécessaires (…). Troisième raison : les
externalités (…). Quatrième raison : les biens publics. (…) Cinquième raison : les biens
tutélaires. Biens qui sont spontanément produits sous des formes et dans des
proportions conformes à la demande effective des utilisateurs, mais pour lesquels
l’autorité publique considère qu’elle doit interférer avec la souveraineté du
consommateur et imposer un usage plus important ou, au contraire, plus modéré (
hygiène, éducation, santé, alcool, tabac…).
Source : Jacques Généreux, « Les trois fonctions de l’État selon Richard Musgrave »,
Alternatives économiques n°219, novembre 2003.
Questions :
1) Quels sont les objectifs de chacune des fonctions de l’État selon Richard
Musgrave ?
2) Quelles sont les raisons qui justifient la fonction d’allocation des ressources ?
JAP, académie Aix-Marseille, le 20/02/2012, atelier Martine Gosse.
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Conclusion :
Vous complèterez le texte en utilisant les mots suivants : allocation, ressources,
biens collectifs purs, externalités, asymétries d’information, insuffisance de la
concurrence, répartition primaire, stabiliser, activité économique,
Les marchés nécessitent la définition d’un cadre législatif, judiciaire et institutionnel
pour pouvoir fonctionner de manière durable, cadre qui nécessite l’intervention de
l’Etat. La définition de ce cadre institutionnel passe en priorité par l’établissement et la
protection des ……………………..
Le marché n’est pas toujours efficace dans …………………………………………..
économiques. Les imperfections du marché nécessitent l’intervention de l’Etat.
Les ………………………………….. constituent une défaillance de marché. Elles conduisent les
agents économiques à produire ou à consommer une quantité excessive (ou
insuffisante) de certains biens par rapport au niveau qui serait socialement désirable.
L’intervention de l’Etat peut alors être considérée comme légitime pour corriger les
……………………………………………. Cette intervention peut prendre plusieurs formes :
réglementation des quantités, mise en place de taxation correctrice, production publique
(externalités positives), octroi de subventions.
Les………………………………………. sont aussi à l’origine d’une défaillance du marché car ils
donnent lieu à des comportements de passager clandestin qui empêchent l’offre privée
de fournir ces biens en quantité suffisante. L’intervention de la puissance publique est
justifiée par le fait qu’elle peut surmonter les obstacles créés par les comportements de
passager clandestin soit en produisant elle-même le ………………………………………….., soit
en déléguant cette fonction à une entreprise privée dont elle financera les coûts en
prélevant une taxe sur les usagers du bien collectif pur.
Les……………………………………….. constituent une justification importante à la régulation
des marchés par la puissance publique. Lorsque ces asymétries portent sur la qualité des
services ou des produits, l’Etat peut choisir d’imposer une certification de la qualité
(AOC). Lorsque………………………………………………… porte sur le comportement des agents,
l’intervention de l’Etat peut prendre la forme de garanties sur les prêts consenties à des
agents disposant de peu de ressources à gager. Dans le domaine de l’assurance, l’Etat a la
possibilité de rendre obligatoire la souscription d’une assurance.
Les défaillances du marché peuvent également être dues à…………………………………………
dans certains secteurs. Pour favoriser le fonctionnement concurrentiel des marchés,
l’Etat dispose d’un large éventail de moyens d’actions qui incluent la « réglementation »
des monopoles dits naturels, l’adoption de lois antitrust, le contrôle des concentrations,
la mise en place de sanctions financières en cas d’abus de position dominante.
L’intervention
de
l’Etat
peut
aussi
être
justifiée
quand
………………………………………………………… entre les individus génère des inégalités
trop importantes. La volonté de garantir une répartition équitable des richesses se
justifie par le fait que de fortes inégalités ou de forts taux de pauvreté exercent
d’importantes externalités négatives sur la collectivité dans son ensemble. Le désir de
réduire les inégalités peut aussi se fonder sur des critères normatifs, sur l’idée que
certains niveaux d’inégalités sont moralement et socialement inacceptables.
L’État peut aussi intervenir pour ……………………………………………………. et favoriser le
plein emploi des facteurs de production et la stabilité des prix.
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B) Les fonctions de l’Etat.
 La fonction d’allocation.
L’efficacité de l’allocation des ressources économiques par le marché est loin d’être
toujours garantie du fait de l’existence de dysfonctionnements dont on distingue quatre
causes : les externalités, les biens collectifs purs, les asymétries d’information et
les imperfections de la concurrence.
Document 2 : programmes publics et correction des défaillances du marché.
Il existe quatre grandes sources de défaillances du marché dans l’économie :
l’imperfection de la concurrence, l’imperfection de l’information, les externalités et les
biens publics.
Les programmes publics ont pour objectifs de corriger chacune de ces grandes
catégories de défaillance du marché. Par exemple, en cas de concurrence imparfaite, les
entreprises utilisent leur pouvoir de marché pour augmenter les prix et réduire leur
production. Les politiques antitrust mises en place par l’État essaient de maintenir un
marché concurrentiel et d’empêcher les entreprises d’abuser de leur pouvoir de marché.
Une information imparfaite peut rendre inefficace le fonctionnement du marché des
biens et services et du marché du travail.
Les États mettent en place des réglementations pour obliger les entreprises à fournir
des informations concernant leurs produits et leur situation financière. De plus, les États
exercent souvent un rôle important en matière d’assurance sociale, afin de protéger les
individus contre les risques de chômage et de maladie, et aussi pour résoudre en partie
des problèmes provoqués par l’imperfection de l’information.
Enfin, les entreprises produisent en trop faible quantité les biens qui sont la source
d’externalités positives (comme la recherche) et en trop forte quantité ceux qui sont la
source d’externalités négatives (comme les activités polluantes). L’État subventionne
les premiers et impose ou réglemente les seconds.
Source : J E Stiglitz, C E Walsh et J D Lafay, Principes d’économie moderne, éd. De Boeck,
2007.
Questions :
1) Quelles sont les principales « défaillances du marché » ?
2) Comment les pouvoirs publics interviennent – ils pour essayer de corriger ces
défaillances ?
Document 3 : la politique de concurrence en Europe.
En Europe, depuis 1989, les opérations de concentration sont réglementées et doivent
être notifiées à la Commission lorsqu’elles portent sur un montant de chiffre d’affaires
important. L’objectif n’est pas d’interdire les concentrations, mais de prévenir les
situations d’abus de position dominante et d’éviter qu’un ou plusieurs entreprises ne
s’entendent pour maintenir des prix élevés. La Commission peut autoriser, refuser ou
accepter le projet à condition que les (ou la) entreprises concernées prennent des
mesures préservant la concurrence. Elle peut aussi condamner à des amendes les
entreprises pour abus de position dominante ou entente illicite.
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Les politiques de la concurrence s’efforcent aussi de rendre les marchés « contestables ».
Selon, les analyses de Baumol, Panzar, Willig (1982), ce qui importe, c’est moins le
nombre d’entreprises présentes sur le marché, que la possibilité d’entrer et de sortir
librement du marché, sans subir de coûts irréversibles. Si le marché est contestable, le
monopole sera incité à se comporter comme une entreprise concurrentielle.
Source : Marc Montoussé, Isabelle Waquet, « 100 fiches de micro et macroéconomie,
Bréal, 2009, Manuel de 1 ES Magnard, édition 2011.
Questions :
1) Distinguez les notions de « position dominante » et de cartel.
2) Comment la commission européenne peut – elle préserver la concurrence en Europe ?
3) Pourquoi a t –elle condamné Microsoft et Intel ? Les atteintes à la concurrence de ces
deux entreprises étaient – elles de même nature que celle d’Air – France – KLM ?
4) Que peuvent faire les pouvoirs publics pour rendre les marchés « contestables »
Document 4 : réduire les émissions de CO2.
Source : Manuel de 1 ES Magnard , édition 2011
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Document 5 : l’Etat doit réguler les monopoles naturels.
Source : Manuel de 1 ES Magnard , édition 2011.
Questions :
1) Expliquez la phrase soulignée.
2) En quoi le monopole naturel peut – il gêner l’allocation optimale des ressources ?
3) Comment les pouvoirs publics peuvent – il remédier aux inconvénients du
monopole naturel ?
4) Pourquoi dans les entreprises de réseau, les autorités de régulation doivent –
elles contrôler les prix ?
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Synthèse : Complétez le tableau suivant en donnant des exemples de mesures
réglementaires ou budgétaires prises par les pouvoirs publics.
Mesures réglementaires
Mesures budgétaires et
financières.
Produire des biens
publics.
Lutter contre la pollution.
Développer la recherche
scientifique (externalité
positive).
Éviter les situations de
cartel.
Baisser les prix des
monopoles naturels.
Conclusion :
Vous complèterez le texte en utilisant les mots suivants :
Monopoles naturels, intervention publique, concurrence, marchés, externalités,
consommateurs, défaillances, pollution, taxes, normes, permis d’émissions négociables,
réglementation, prix, quantités.
Cette fonction renvoie aux incidences des décisions publiques sur l’utilisation des
ressources rares.
Dans certains secteurs de l’économie, les conditions de la …………………………… ne
peuvent pas être réunies. Ces secteurs sont caractérisés par l’existence
de………………………………………. Ils se caractérisent par de fortes économies d’échelle. Les
industries les plus propices à la constitution de ……………………………………………. sont
celles qui présentent des coûts fixes importants : transports, énergies, distribution
d’eaux, télécommunications … L’……………………………………………………. vise à empêcher
que le ……………………………………………………….. exploite son pouvoir de marché. Le
régulateur peut ainsi imposer un prix plus faible à l’entreprise en s’assurant que son
niveau de prix lui permette de couvrir ses coûts variables et ses coûts fixes. Cependant
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ce type de régulation n’incite pas de manière optimale l’entreprise à s’organiser et
innover pour réduire ses coûts. Les pouvoirs publics peuvent aussi décider d’ouvrir
certains marchés à la ………………………………………………. tout en confiant la gestion de
l’infrastructure à une seule entreprise. Il est
possible de créer une
…………………………………. effective en séparant la gestion du réseau de son utilisation par
les entreprises. Dans le secteur de l’électricité, cette solution consiste à confier la gestion
du réseau de transport d’électricité à un monopole tout en laissant les entreprises se
faire ……………………………………… sur le marché de la production d’électricité en amont et
sur le marché de la fourniture d’électricité au consommateur final en aval.
L’Etat peut aussi à travers la ………………………………….., le droit à la concurrence
favoriser et protéger la …………………………………….. afin de stimuler l’efficience
économique des marchés et améliorer le bien-être des………………………………………..
Il existe deux types d’interventions :
- le contrôle des structures en amont qui consiste à assurer le contrôle préalable
des opérations de concentration (vérifier que la fusion entre des entreprises sur
un même marché ne porte pas atteinte à la concurrence, notamment par le
renforcement d’une position dominante) ;
- la surveillance des comportements en aval qui a pour finalité d’identifier et
sanctionner les pratiques anticoncurrentielles (ententes illicites, abus de position
dominante).
Parmi les multiples……………………………………… qui empêchent le marché d’allouer
efficacement les ressources économiques, les ……………………………………….. occupent
une place privilégiée. Elles constituent une perte de bien-être. Si la justification de
l’intervention de l’Etat est largement reconnue, le choix des instruments d’intervention
suscite des débats. Les outils de régulation pour corriger les externalités sont
multiples :
fixation
de
…………………………………,
régulation
par
les
……………………………………, régulation par les …………………………………….
La taxation pigouvienne consiste par exemple à taxer les émissions polluantes afin
d’inciter les entreprises à réduire leur pollution. Un autre mode de régulation consiste à
internaliser
les
………………………………………
négatives
engendrées
par
la
…………………………………………….
en
mettant
en
place
un
marché
de
…………………………………………………. L’efficacité comparée des différents instruments de
régulation dépend de la capacité de l’Etat à contrôler le comportement des agents et de
la qualité de l’information pour évaluer les coûts. L’avantage des
……………………………………………. technologiques est qu’elles sont aisément contrôlables.
Dans le cas des externalités environnementales, la régulation par les prix est supérieure
à la régulation par les quantités quand les coûts de dépollution de chaque entreprise
sont différents. L’avantage des………………………………………………….. est qu’elles incitent les
entreprises à adopter des technologies moins polluantes afin de payer moins de taxes et
d’abaisser leurs coûts de production face à la ……………………………………………... La
régulation par les prix est généralement plus efficace mais il existe des cas où le contrôle
direct des quantités peut se justifier, quand il existe une forte incertitude sur la sévérité
du dommage associé à l’externalité (exemple pour les déchets nucléaires, la régulation
par les quantités est préférable). Quant à l’efficacité du marché du permis
…………………………………………………………………, elle dépend de la quantité globale de
permis distribués.
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 La fonction de répartition.
Une allocation efficace n’est pas nécessairement juste et peut se traduire par une
répartition inégale des ressources entre les individus. Cette situation justifie
l’intervention de l’Etat pour redistribuer les richesses. La difficulté de cette intervention
est qu’elle nécessite au préalable, la définition des critères de justice sociale.
Document 6 : équité et redistribution des revenus.
Même quand les marchés sont efficaces, certaines personnes reçoivent des revenus trop
faibles pour leur assurer un niveau de vie acceptable. (…) Cette attention portée à
l’inégalité a plusieurs causes. De hauts niveaux d’inégalité sont souvent associés à tout
un ensemble de problèmes sociaux et politiques, problèmes qui, à leur tour, sont
souvent à l’origine d’un climat général défavorable à l’investissement.
L’Amérique latine et l’Asie de l’Est sont de bonnes illustrations de deux cas extrêmes.
Pendant les trente dernières années, les pays de l’Asie de l’Est ont connu une croissance
très rapide, égale à plus du double de celle de l’Amérique latine. Beaucoup
d’économistes pensent que le degré d’égalité plus élevé en Asie de l’Est en est, au moins
en partie, l’une des causes possibles. En sens inverse, de nombreux pays d’Amérique
latine, où l’inégalité est forte, subissent la violence urbaine et l’instabilité politique. La
plupart des sociétés se préoccupent de justice sociale ou d’équité. Il semble moralement
condamnable qu’une part aussi grande des biens produits par la société aille à un
nombre aussi limité de personnes. L’équité, comme la beauté, se situe souvent dans le
regard de celui qui l’observe.
De nombreuses personnes possédant une richesse et des revenus élevés pensent
qu’elles le méritent. Les attitudes envers l’inégalité diffèrent beaucoup selon les pays et
changent au cours du temps. Aux États – Unis, les inégalités qui sont le fruit d’un travail
opiniâtre sont beaucoup plus facilement acceptées que celles qui résultent d’un héritage.
La richesse due à une innovation brillante est plus acceptable que celle qui provient de
l’exercice d’un pouvoir de monopole.
Source : J E Stiglitz, C E Walsh et J D Lafay, Principes d’économie moderne, éd. De Boeck,
2007.
Questions :
1) Quelles sont selon l’auteur les différentes raisons qui peuvent inciter les pouvoirs
publics à chercher à réduire les inégalités ?
2) Que signifie la phrase soulignée.
Document 7 : Les circuits de la redistribution en France.
La distribution des revenus, des patrimoines et des opportunités issue du
fonctionnement du marché n’est pas perçue comme équitable. L’État doit modifier ce
résultat en fonction d’une éthique démocratiquement élaborée. Le parlement est par
essence le lieu suprême où s’établit ce compromis entre les différents courants
politiques et où sont décidés les modalités de la redistribution. Celle – ci ne transite
d’ailleurs pas seulement par le prélèvement fiscal. Les dépenses de l’État y participent
également. C’est le cas, à l’évidence, des prestations comme le RSA, mais aussi des
transferts assurantiels vers les individus subissant un risque, tels que les allocations
chômage. La production de biens et services publics : éducation, santé transport, justice,
police opère aussi une redistribution.
La part des ressources prélevée par l’État, la Sécurité sociale et les collectivités
territoriales, est bon an mal an de 44%. En moyenne, sur un euro de revenu primaire, 44
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centimes sont prélevés à destination d’une des nombreuses missions de l’État :
production de biens et services publics, assurance sociale (ou redistribution
horizontale), assistance (ou redistribution verticale).
Dans le cas des pensions de retraite, des allocations chômage ou des indemnités
maladie, la redistribution s’assigne un but essentiellement assurantiel : couvrir le risque
lié à la suspension d’activité. En revanche, dans le cas des minima sociaux, la
préoccupation de redistribution verticale est au premier plan.
Source : Manuel de 1 ES Magnard, édition 2011.
Document 8: les conséquences de la redistribution sur les inégalités de revenus en
France.
Source : Manuel de 1 ES Magnard, édition 2011.
Questions :
1) Calculer les rapports entre Q5 et Q1 pour les revenus initial, disponible,
disponible ajusté, final.
2) Calculez pour Q1 et Q5 le taux de prélèvements obligatoires (b/a).
3) Calculez pour Q1 et Q5 la part des transferts sociaux monétaires et non
monétaires, dans le revenu final (c+e/h).
4) Quels effets la redistribution a t – elle sur les inégalités de revenus ?
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Conclusion :
Vous complèterez le texte en utilisant les mots suivants :
Revenu(s), répartition, redistribution, disponible, inégalités, horizontale, verticale,
solidarité, assistance, services publics.
La fonction de …………………………………. se rapporte au rôle que jouent les pouvoirs
publics dans la ……………………………………..des revenus. Pour atteindre le niveau de
………………………………………………. jugé socialement désirable, l’Etat a le choix entre
plusieurs outils. La fiscalité est un instrument qui peut être utilisé comme instrument de
…………………………………………….
à
travers
un
système
d’impôt
sur
le
……………………………………. progressif. L’Etat peut agir directement sur le revenu
…………………………………..des agents économiques en combinant l’impôt sur le
………………………………………… et une politique de revenus des transferts conditionnels. Il
s’agit de politique de soutien aux bas revenus.
Il peut aussi fournir des ……………………………………………….. (éducation, santé, culture…) et
des assurances sociales qui auront des effets redistributifs indirects.
Une politique de ………………………………………….. des revenus est justifiée parce que
des ……………………………………………trop importantes entraînent une cohésion sociale
difficile et des externalités négatives.
La redistribution………………………………………… vise à maintenir les ressources des
individus lorsqu’ils sont confrontés aux grands risques de l’existence (maladie, chômage,
santé, vieillesse, famille). Cette redistribution s’effectue des biens portants vers les
malades, des actifs vers les retraités, des actifs vers les chômeurs. Elle s’inscrit dans une
logique…………………………………... La redistribution …………………………………..vise à
réduire les ………………………………………de revenus entre les individus. Elle fonctionne en
prélevant des impôts sur les ménages à revenus les plus élevés (par l’impôt sur le
revenu par exemple) pour reverser des revenus sociaux aux ménages ayant des revenus
faibles. Elle s’inscrit dans une logique ……………………………………...
 La fonction de stabilisation.
Cette fonction de stabilisation recouvre les mesures tendant à agir sur le niveau global
d’activité. Elle a pour objectif de lutter contre les déséquilibres macroéconomiques.
Document 9 : les déséquilibres macroéconomiques.
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Source : Manuel de 1 ES édition Nathan 2011.
Questions :
1) Quels sont les principaux objectifs des politiques économiques conjoncturelles ?
2) Pourquoi cette représentation est – elle nommée « carré magique » ?
3) Quels sont les déséquilibres macroéconomiques de ce pays en 1965, 1980, 2008 ?
Document 10 : L’Etat doit intervenir pour stabiliser l’activité économique.
Avant les années 1930, les économistes avaient tendance à considérer l’économie
comme autorégulatrice : ils pensaient que l’action de la main invisible pouvait corriger
des problèmes tels que le chômage, et que les tentatives de l’État pour améliorer les
performances de l’économie étaient au mieux inefficaces, et devaient probablement
détériorer la situation.
La Grande Dépression bouleversa tout ceci. L’ampleur même de la catastrophe, qui laissa
un quart de la population active américaine sans emploi et menaça la stabilité politique
de nombreux pays généra une demande d’intervention.
Selon l’analyse keynésienne, une économie en dépression est le résultat d’une dépense
inadéquate. Par ailleurs, Keynes pensait que l’intervention publique pouvait venir en
aide à une économie déprimée par le biais de politique conjoncturelles en relançant la
demande globale : baisse des taux d ‘intérêt, hausse des dépenses publiques, baisse des
impôts pour augmenter l’investissement et la consommation. De manière générale
Keynes imposa l’idée que la gestion de l’économie était de la responsabilité de l’État.
Source : P. Krugman et R Wells, Macroéconomie, De Boeck, 2009.
Questions :
1) Quelle est pour Keynes, la cause principale d’une dépression ?
2) Pourquoi la baisse des taux d’intérêt et la hausse des dépenses publiques peuvent
– elles augmenter la demande globale ?
Conclusion :
Vous complèterez le texte en utilisant les mots suivants :
Inflation, chômage, déséquilibres extérieurs, croissance économique, stabilisation,
déséquilibres macroéconomiques, budgétaire, monétaire, déséquilibres.
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Les
économies
contemporaines
sont
confrontées
à
des……………………………………………... Les pouvoirs publics interviennent afin de les
réguler. Les …………………………………………… auxquels elles doivent faire face sont souvent
en interdépendance : il s’agit du ……………………………………….., de l’inflation,
des………………………………………. et de la croissance économique.
Une politique de ……………………………………………… active vise, par l’intervention publique
et notamment par l’usage de la politique ………………………………………………. et de la
politique ………………………………………………………… à modérer les fluctuations
économiques. Il s’agit de faire en sorte que les phases de récession soient de moindre
importance en favorisant ………………………………………………, en essayant de réduire
…………………………………………………. et les éventuels…………………………………………….
Inversement en cas de « surchauffe », lors de phases d’expansion particulièrement
fortes, il s’agit de lutter contre une ……………………………………………. jugée trop forte.
Synthèse : Associer à chaque action des pouvoirs publics son ou ses objectifs et la ou les
fonction(s) correspondante(s).
Actions
Instauration d'un revenu
minimum
Prises en charge par l'État
des services de justice.
Baisse de l'impôt sur le
revenu.
Crédit d'impôt aux
entreprises qui effectuent
des dépenses de
Objectifs
Fonctions
Remédier aux
imperfections du
marché
Régulation de l'activité
économique
Lutter contre les
déséquilibres
économiques
Allocation des
ressources
Lutter contre les
inégalités
Répartition
recherche.
Interdiction par l'État des
ententes ayant pour effet de
vendre à des prix élevés.
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C) Les principaux niveaux de l’intervention de l’Etat.
L’intervention publique se réalise à plusieurs niveaux de la collectivité : Etat central,
collectivités territoriales (régions, départements et communes), instances européennes.
Les niveaux de pouvoir se différencient par leur domaine de compétences et par leur
degré d’autonomie.
Document 11: De l’Europe à la commune : les différents niveaux d’intervention.
L’État central a longtemps joué un rôle essentiel en France. […] Avec les premières lois
de décentralisation, […] l’État a décidé de céder certaines compétences « vers le bas ».
Au même moment, la montée en puissance des compétences de l’Union européenne est
venue réduire son pouvoir « par le haut ». […]
La région a hérité d’un rôle de programmation, de réflexion et d’impulsion […],
d’aménagement du territoire et de développement économique. Le département s’est vu
confier les missions de solidarité (action sanitaire et sociale, équipement rural) et la
commune, les missions de proximité (urbanisme, équipements de proximité).
L’État, quant à lui, a conservé […] trois compétences exclusives : il remplit l’essentiel des
missions régaliennes (police, justice, défense), il reste le garant de la légalité des actions
des collectivités territoriales, et il doit s’assurer du respect de la solidarité et de l’équité
entre les différentes collectivités. […]
Quant à l’Union européenne, elle est censée ne prendre en charge que les compétences
qui ne peuvent pas être attribuées de manières satisfaisante aux États – membres ou aux
collectivités décentralisées. […]
Le schéma est a priori simple. Mais, en réalité, on assiste à un enchevêtrement parfois
très compliqué de compétences. Parce que de nombreux dossiers intéressent plusieurs,
voire tous les niveaux […]. Pour compliquer le tout, d’autres niveaux de décision […]
interviennent également : communautés de communes, communautés d’agglomérations,
etc. De quoi rendre le partage des compétences totalement opaques aux yeux des
citoyens.
Source : Camille Dorival, « Europe, État, régions… qui décide quoi ? », Alternatives
économiques, hors-série n°61, juillet 2004.
Questions :
1) Quels sont les différents niveaux de l’intervention des pouvoirs publics ?
2) Quelles sont les missions attribuées aux différents niveaux d’intervention des pouvoirs
publics ?
3) Expliquez la phrase soulignée.
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Synthèse : Reliez les différents niveaux d’intervention à leurs missions :
Les différents niveaux d’intervention

Échelon européen.

Etat central

Région

Commune

département
Les missions

Aménagement du territoire et
développement économique.

Missions régaliennes (ex
s’occupe de la justice).

Action sanitaire et sociale,
équipement rural.

Missions de proximité (ex
construction d’écoles primaires.
Conclusion :
L’Etat regroupe les administrations publiques centrales, les administrations publiques
locales (collectivités territoriales), les administrations de sécurité sociale.
Les domaines d’intervention des collectivités territoriales (régions, départements,
communes) sont imposés et délimités par l’Etat dans le cadre défini par les lois de
décentralisation. Elles mènent des interventions contraintes (mesures de solidarité
décidées par L’Etat et assumées par les départements) et d’autres plus autonomes.
L’intervention des instances européennes est surtout d’ordre réglementaire (directives
sur la qualité de l’eau, obligation de mettre fin aux monopoles publics etc.). Pour les pays
de la zone euro, la politique monétaire est menée au niveau européen.
Vocabulaire :
Fonction d’allocation : Amélioration de l’allocation des ressources en raison des
imperfections du marché par des moyens réglementaires et financiers.
Fonction de répartition : Modification de la répartition des revenus primaires dans
une logique de justice sociale et de protection contre les risques de l’existence.
Fonction de stabilisation : Lutte contre des déséquilibres macroéconomiques par des
politiques conjoncturelles.
JAP, académie Aix-Marseille, le 20/02/2012, atelier Martine Gosse.
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