Biomécanique - Analyse des mouvements Epaule Psychomotricité -2ème année François Drumel Anatomie osseuse (1) Vue ant Vue post Anatomie osseuse (2) TS TS TM AO D D PP LPB SSP SSP Do P Rh LPT SS PR GD LPT ISP GR VE G Rh PR P D SSP ISP TI D CB +B SS D TM OH GR CB D Do BA BA VI HSR T BA B Anatomie osseuse (3) Clavicule (droite) Post Ext Int Ant Vue sup Ant Ext Int Post T C Vue inf Sillon sous clavier Tubercules conoïde et trapézoïde Empreinte costo-claviculaire Anatomie osseuse (4) Post Ext Trapèze Int SCM Ant Deltoïde Deltoïde Ant Ext Grand pectoral Grand pectoral T trapézoïde C conoïde CC costo clav Int T Post C CC Sous clavier Sterno-hyoïdien Anatomie capsulo-ligamentaire (1) La capsule articulaire est relativement lâche. Elle prend son origine sur le bord de la cavité glénoïde- laissant le bourrelet glénoïdien à l’intérieur de l'articulation- et s’insère au col anatomique de l’humérus, le long de la limite entre le cartilage articulaire et de l'os. Un grand repli synovial, le récessus axillaire, permet une bonne mobilité de l'articulation. Plusieurs ligaments relativement faibles renforcent la capsule: ce sont les ligaments gléno-huméral supérieur, moyen et inférieur et le ligament coraco-huméral. CHL cp SG MG AB Ligt coraco-huméral Processus coracoïde Ligt gléno-huméral supérieur Ligt gléno-huméral moyen Ligt gléno-huméral inférieur hh Tête humérale SSC Sous scapulaire ltt Longue portion du triceps Anatomie capsulo-ligamentaire (2) Vue ant Ligt coraco huméral (2 faiscx) Ligts gléno-huméraux • Sup • Moy • Inf +- confondus dans la capsule Capsule articulaire Système ligamentaire antérieur > système ligamentaire postérieur Vue post Zones de faiblesse de la capsule articulaire: Foramen de Weitbrecht ou foramen ovale: triangle à base latérale entre LGH sup et LGH moy Foramen de Rouvière ou foramen sous coracoïdien: entre le LGH moy et le LGH inf Ces zones plus fragiles peuvent laisser passer la tête humérale en cas de luxations Anatomie capsulo-ligamentaire (3) Ligament acromio-coracoïdien T Ligament acromio-claviculaire C Ligaments coraco-claviculaires • Ligt conoïde • Ligament trapézoïde Ligament coracoïdien (intrinsèque) Ligament transverse de l’humérus Capsule articulaire Tendon sus épineux Tendon sous scapulaire LPB Anatomie ab-articulaire Bourse sous deltoïdienne Bourse sous acromiale +- fusionnées Anatomie articulaire (1) Bourse sous deltoïdienne Bourse subscapulaire Communication avec cavité articulaire Ligament acromio-coracoïdien Ligament coraco-huméral Mb synoviale (coupée) LGH sup LGH moy LGH inf Tendon sus épineux Tendon sous épineux Tendon petit rond Vue lat Adhèrent tous les trois à la capsule Anatomie articulaire (2) Bourse sous deltoïdienne Cartilage articulaire Sus épineux Bourrelet glénoïdien Coupe frontale Vue ant Mb synoviale Récessus axillaire prolongeant la cavité articulaire Anatomie articulaire (3) Vue antérieure épaule gauche In Atlas of functional shoulder anatomy, Springer editions 2008 Anatomie musculaire (1) Trapèze • Supérieur • Moyen • Inférieur Deltoïde Petit rhomboïde Grand rhomboïde Sus épineux Sous épineux Petit rond Grand rond Grand dorsal Vue post Triceps brachial Anatomie musculaire (2) Trapèze supérieur Sterno-cléïdo-mastoïdien Omo hyoïdien Grand pectoral Deltoïde Biceps brachial Grand dorsal Grand dentelé (serratus anterior) Grand oblique (oblique externe) Vue ant Anatomie musculaire (3) In Atlas of functional shoulder anatomy, Springer editions 2008 Anatomie musculaire (4) In Atlas of functional shoulder anatomy, Springer editions 2008 Anatomie musculaire (5) Coiffe des rotateurs Sus épineux Sous épineux Petit rond Sous scapulaire (LPB) Vue sup Anatomie musculaire (6) Épaule gauche, vue postéro-supérieure (SSP) supraspinatus =sus épineux (ISP) infraspinatus =sous épineux (SS) épine omoplate In Atlas of functional shoulder anatomy, Springer editions 2008 Anatomie musculaire (7) Sous scapulaire Sous épineux LPB Ligt transverse Vue ant Anatomie musculaire (8) Vue post Anatomie musculaire (9) Petit pectoral Fascia sous clavier Fascia du petit pectoral Fascia du grand pectoral Fascia du grand dentelé ... ... Vue ant Anatomie topographique Trapèze supérieur Omo hyoïdien Sous clavier Petit pectoral Grand pectoral Sus épineux Sous épineux Sous scapulaire Petit rond Grand rond Grand dorsal Coupe sagittale Vue lat Anatomie musculaire (11) Biceps brachial Brachial antérieur Coraco-brachial Vue ant Anatomie musculaire (12) Triceps brachial • LPT • VI • VE Triangle des ronds Sous épineux Petit rond Grand rond Vue post Mouvements de l épaule (1) Flexion-Extension (flexion = antépulsion ou antéflexion ds certaines nomenclatures) Adduction + extension Adduction + flexion Mouvements de l épaule (2) Abduction Mouvements de l épaule (3) Rotation interne Rotation externe Antépulsion du ME Rétropulsion du ME Mouvements de l épaule (4) Adduction horizontale Abduction horizontale Paradoxe de Codman Concept propre aux articulations à 3DDL Tout mouvement se produisant dans un système à deux axes induit automatiquement une composante dans le troisème degré de liberté (troisième axe). Exemple: abduction totale + extension totale induisent une rotation interne automatique Exploration fonctionnelle de l épaule Complexe articulaire de l épaule 1. 2. 3. 4. 5. Gléno-humérale Sous deltoïdienne Omo-thoracique • • Omo-serratique Serrato-thoracique Acromio-claviculaire Sterno-costo-claviculaire Articulation gléno-humérale (1) Surfaces articulaires • Tête humérale: 1/3 de sphère plein. Col anatomique (45° % horizontale), col chirurgical (horizontal). Trochin, trochiter (insertions musculaires) Orientée « Ht-int-arr» • Cavité glénoïde: plus petite, concave verticalement et transversalement. Orientée « Ht-ext-avt » • Bourrelet glénoïdien: fibrocartilage annulaire, triangulaire en coupe. Inséré sur le pourtour de la cavité glénoïde. Augmente la concavité de la cavité glénoïde et rétablit la congruence. Enarthrose Encapuchonnement nul, contrairement à la coxo-fémorale. Rapport « mobilité/stabilité » élevé Centres de courbures Centres instantanés de rotations de la tête humérale Rôle du bourrelet glénoïdien Augmentation du contact « gléno-huméral » La surface du bourrelet diminue avec l âge, pas celle de la cavité glénoïde D après Hertz H., Die bedeutung des limbus glenoidalis für die stabilität die schultergelenks. Wien Klin Wochenschr Suppl 152: 1-23, 1984 Épaule gauche vue latérale (gl) bourrelet glénoïdien (gf) cavité glénoïde (ltb) longue portion du biceps In Atlas of functional shoulder anatomy, Springer editions 2008 Rôle des ligaments gléno-huméraux Limitation de l abduction: LGH inf & moy Limitation de l adduction: discutable pour LGH Sup Limitation de la rotation externe ... pour les 3 Rôle du ligament coraco-huméral Flexion Limitée par faisc post Extension Limitée par faisc ant +++, faisc post + Rotation externe Limitée par les deux faisceaux Extension Flexion Ligament impliqué dans la capsulite rétractile Neutre Rôle de la capsule articulaire Vue sup Épaule droite . Vue ant Épaule droite . Déterminer les mouvements limités par telle ou telle partie de la capsule... Articulation sous deltoïdienne 1. Doit être envisagée comme un « plan de glissement » entre: Extrémité sup de l'humérus + tendons supérieurs de la coiffe (sus épineux surtout) 2. Face profonde du deltoïde La bourse séreuse joue un rôle important de protection du sus épineux lors de l’abduction (voir conflit antéro-supérieur , ou conflit sous acromial) Articulation omo-thoracique (1) Rôles de l’omoplate • Biomécaniquement et anatomiquement liée à la fonction de l épaule et donc aux mouvements du bras. • Mouvement scapulaire synchrone du mouvement huméral, permettant de garder un centre instantané de rotation gléno-humérale plus ou moins stable dans toute l amplitude au cours des différents mouvements. • Fournit un mouvement de rotation autour de la cage thoracique. • Retarde l apparition des conflits sous acromiaux de par l élévation de l acromion (« sonnettes ») pendant l abduction et la flexion. • Lien entre les parties distales et proximales du corps afin de transférer des forces importantes depuis le dos, le tronc et les jambes jusqu à certains points comme les bras, les mains D après Di Giacomo G., Pouliart N., Costantini A., De Vita A., 2008 Articulation omo-thoracique (2) In Atlas of functional shoulder anatomy, Springer editions 2008 Articulation omo-thoracique (3) L omoplate est anatomiquement et biomécaniquement impliquée dans la fonction de l épaule et les mouvements du bras Vue post Vue sup Plan scapulaire: 30° par rapport plan frontal Plan de glissement , interposition du sous scapulaire (1) et du grand dentelé (2) Espaces omo-serratique et serrato-thoracique Siège des mouvements de rotation et translation de l omoplate Articulation omo-thoracique (4) Plan scapulaire Articulation omo-thoracique (5) Translations latéro-médiales Translations crânio-caudales Rotations (mouvements de sonnette) • Sonnette externe, rotation anti-horlogique • Sonnette interne, rotation horlogique Ces types de mouvements paraissent en réalité indissociables.. Articulation omo-thoracique (6) - Muscles Vue sup Adduction Rhomboïdes Trapèze moyen Angulaire Abduction Grand dentelé Petit pectoral Articulation omo-thoracique (7) - Muscles Rôle du grand dentelé Fibres supérieures: appliquent le bord interne de l omoplate contre le thorax Cfr. Scapula alata Fibres inférieures: sonnette externe, rôle important pendant l abduction et la flexion Si atteinte du nerf long thoracique → paralysie du grand dentelé Csqs: scapula alata et rythme scapulo-huméral perturbé pdt abduction. Muscle important !! Vue lat Articulation omo-thoracique (8) - Muscles abaisseurs du moignon de l épaule Petit pectoral Sous clavier Ils s opposent au trapèze supérieur, et à l angulaire de l omoplate Vue ant Articulation omo-thoracique (9) - Muscles rotateurs de l omoplate Sonnette interne Angulaire de l omoplate Rhomboïde Sonnette externe Grand dentelé Trapèze supérieur Trapèze moyen Trapèze inférieur Articulation omo-thoracique (10) Déplacement latéral de la scapula Articulation sterno-costo-claviculaire (1) Articulation par emboîtement réciproque, ou articulation « en selle ». Surfaces à double courbure mais en sens inverse (torique négative) Rapports entre clavicule et sternum rétroposition Axe d élévation- abaissement abaissement élévation Axe d anté-rétroposition antéposition Articulation sterno-costo-claviculaire (2) Présence d un ménisque intra-articulaire Cohésion grâce au système ligamentaire Antépulsion: 10cm Rétropulsion: 3cm Élévation: 10cm Abaissement: 3cm Muscle sous clavier: abaisseur de la clavicule si 1ère côte considérée comme fixe,ou élévateur de la première côte si clavicule fixe Il referme la pince costo-claviculaire (cfr.∑ thoracic outlet) !! 2DDL !! Le mouvement de rotation axiale n est permis que par le « jeu » articulaire , la laxité ligamentaire Articulation sterno-costo-claviculaire (3) Mouvements de la clavicule Anté-rétroposition Vue sup Élévation-abaissement Vue ant Articulation acromio-claviculaire Arthrodie mettant en rapport acromion et facette externe de la clavicule Mouvements: glissements de faible amplitude des facettes en regard Cohésion capsulo-ligamentaire. Rôle important des ligaments conoïde et trapézoïde. Entorses fréquentes... Rôles du deltoïde (1) Point de percée de l’axe d’ABD/ADD Toutes les fibres ne font pas l’abduction, au contraire Rôles du deltoïde (2) A : Axe purement sagittal • Mouvement d’abduction dans un plan purement frontal B : Axe « dévié » • Mouvement d’abduction dans un plan scapulaire Facteurs de coaptation musculaire dans la gléno-humérale 1. Coiffe des rotateurs Rôle primordial assuré activement en soutien aux ligaments. Rôle proprioceptif +++ La fonction biomécanique de la coiffe des rotateurs est de maximiser la cinématique de coaptation de l énarthrose plutôt que de générer les mouvements et la force des mouvements de rotation. On a prouvé récemment que la coiffe des rotateurs ne fournit que 18% de la force totale lors de l élévation antérieure du bras Facteurs de coaptation musculaire dans la gléno-humérale 2. Muscles du bras Muscles suspenseurs de la tête humérale. Luttent contre la pesanteur et empêchent les (sub)-luxations inférieures de la tête (ex: hémiplégies, paralysies,...) Deltoïde, coraco-brachial, biceps (CPB, LPB), triceps (LPT), gd pectoral Rôle de la coiffe, du sus épineux et du deltoïde La coiffe (Rm) s oppose à la composante luxante du deltoïde (Dr) Elle coapte activement la tête humérale dans la glène. Le sus épineux (E) coapte lui aussi la tête humérale dans la glène en empêchant la composante luxante du deltoïde de faire sortir la tête de son logement. Il agit en synergie avec les autres muscles de la coiffe. Il n existe pas dans le corps humain de contraction musculaire isolée ... Contributions du deltoïde et du sus épineux dans l’abduction (1) .....Importance des autres muscles de la coiffe pour permettre au deltoïde et au sus épineux de jouer leur rôle d’abducteurs !!! Contributions du deltoïde et du sus épineux dans l’abduction (2) Pourcentage de force abductrice (%) Absence du deltoïde: diminution uniforme de la force d’abduction indépendante de la position du bras Le travail du deltoïde est donc omniprésent ! Absence du sus-épineux: permet une force normale d’abduction au début puis une baisse marquée pour les élévations supérieures à 30° Le supra-épineux est donc prédominant après 30 degrés d abduction (correction de la composante subluxante deltoïdienne) Son bras de levier ne fait d ailleurs qu augmenter au-delà de 10° d abduction Absence de sus épineux : difficultés à lever le bras au-delà de 30° d abduction Synergie « deltoïde-sous épineux » Mouvement d’abduction Factor C = Compression sur la glène (Assimilable à la force générée) Facteur C = 10, signifie que la compression vaut 10 fois le poids du membre supérieur Force dépressive du sous épineux Force du deltoïde Force de compression globale Rupture de la coiffe des rotateurs La rupture de coiffe engendre une ascension de la tête humérale sous la traction du deltoïde Muscles abducteurs de l épaule Action synergique du: Deltoïde moyen(1) : moteur pur de l’abduction Sus épineux (2) : coaptation gléno-humérale et correction de la composante subluxante du deltoïde. Trapèze supérieur (3): sonnette externe omoplate Grand dentelé (4): idem Vue post Rotateurs de l épaule 1. 2. 3. 4. 5. 6. Gd dorsal Gd rond Ss scapulaire Gd pectoral Pt rond Sous épineux 5 6 RI RE Vue sup Épaule droite Notion de rapport « RI/RE » (ex:nageurs,...) Epaule droite vue supérieure In Atlas of functional shoulder anatomy, Springer editions 2008 Les trois temps de l abduction Rq: cette division schématique doit être prise avec nuances, il existe en réalité une implication permanente dans toute l’amplitude des différentes sous articulations du complexe articulaire entier de l’épaule ... Mise en jeu musculaire successive: 1. Deltoïde moyen Sus épineux Mvt gléno-huméral +++ Jusqu’à 90° puis butée « gléne-trochiter » 2. Trapèze Grand dentelé Mvt omo-thoracique +++ (sonnette externe) 3. Débordement dans le rachis Inclinaison opposée si unilat Hyperlordose si bilat Mvt rachis +++ Les trois temps de la flexion Rq: idem que pour l abduction,... Implication permanente ... Mise en jeu musculaire successive: 1. Deltoïde antérieur Coraco brachial Grand pectoral (faisc clav) Mvt gléno-huméral +++ 2. Trapèze Grand dentelé Mvt omo-thoracique +++ 3. Débordement dans le rachis Inclinaison opposée si unilat Hyperlordose si bilat Mvt rachis +++ 1 2 3 Adducteurs, extenseurs, rétropulseurs Adducteurs de la G-H Grand rond (1) Grand dorsal (2) Grand pectoral (3) Adducteurs de l O-T Grand et petit rhomboïde (4) Rétropulseurs de l omo-thoracique Trapèze moyen Rhomboïdes Extenseurs de la gléno humérale Gd dorsal Gd rond Sous épineux Deltoïde post Stabilité de l épaule (1) Notions de stabilité et de proprioception La stabilité d’une articulation émane de plusieurs mécanismes incluant : -la géométrie articulaire (os), -les éléments de contrôle statiques (structures capsulo-ligamentaires), -les stabilisateurs dynamiques (muscles), -les forces intra-articulaires. L’articulation huméro-ulnaire est un exemple typique d’articulation dans laquelle le mouvement est limité par la manière dont les os se rencontrent en fin de mouvement (butées osseuses). Les mouvements du genou par contre sont essentiellement limités par les ligaments, alors que la mobilité de l’épaule est quant à elle, contrôlée par les muscles. Une grande majorité d’articulations combine de manière différente ces trois mécanismes. Suivant comment la mobilité est controlée, différents types de mécanorécepteurs autour de l’articulation fournissent les renseignements sur la position des os et de l’articulation (kinesthésie). Les récepteurs présents dans les muscles sont particulièrement importants dans une articulation essentiellement guidée par les muscles, de même que dans une articulation contrôlée par des ligaments les terminaisons nerveuses présentes dans ceux-ci jouent un rôle important. Stabilité de l épaule (2) Les structures capsulo-ligamentaires fournissent non seulement un moyen de contention articulaire contre la subluxation mais également un feedback sensoriel vital régulant l’activation musculaire involontaire indispensable à la stabilité (contrôle neuromusculaire). La proprioception nécessite donc le rôle synergique des stabilisateurs statiques et dynamiques requis pour la stabilité fonctionnelle de l’épaule. Des déficits proprioceptifs issus de dés-afférenciations de mécanorecepteurs périphériques ont été reportés chez des patients présentant différentes pathologies d’épaule. De même que la récupération de déficits proprioceptifs sont aussi rapportés et mis en relation avec le recouvrement de la fonction de l’épaule. Innervation de l’épaule (1). L’épaule est l’exemple même d’une articulation contrôlée, stabilisée, sécurisée par les muscles. L’ensemble « cavité glénoïde – bourrelet » est relativement petit, couvrant entre un quart et un tiers de la surface de la tête humérale. Pour garder la tête de l'humérus en contact étroit avec la cavité glénoïde, un certain nombre de muscles se « mêlent » à la capsule (coiffe des rotateurs). Ces quatre muscles sont donc solidement connectés à la capsule articulaire. Innervation sensitive : -partie postérieure de la capsule : nerf supra scapulaire (1 figb) -partie antérieure: nerfs thoracique antérieur (1a), sous-scapulaire (2a) et axillaire (3a) Innervation motrice : Sous-scapulaire → n. sous scapulaire (C6-C7) Supra et infra-épineux → n. suprascapulaire (C4-C6) Petit rond → n. axillaire (C5-C6) Deltoïde → n axillaire Grand dorsal → n. thoraco-dorsal Biceps brachial → n. musculo-cutané Triceps brachial → n. radial Grand pectoral → n. pectoraux Grand rond → n. thoraco-dorsal. Tous les nerfs innervant la capsule articulaire et ces différents muscles sont impliqués dans l’approvisionnement des informations concernant la position de l’articulation ! Proprioception de l épaule (1) Quels récepteurs retrouve-t-on ? Et où? Corpuscules de Pacini : partie antérieure de la capsule, recessus axillaire Organes tendineux de Golgi : là où les muscles de la coiffe s’accolent à la capsule articulaire. Etude sur dauphins (l’épaule ne devant pas être une articulation portante) Proprioception de l épaule (2) • Terminaisons nerveuses sensitives présentes dans les muscles: – Nocicepteurs musculaires – Mécanorécepteurs musculaires: • Fuseaux neuro-musculaire (très nombreux dans les muscles « posturaux ») • Organes tendineux de Golgi (presque uniquement dans les jonctions muscle-tendon) Fuseaux neuro-musculaires Organes de Golgi Proprioception de l épaule (3) • Terminaisons nerveuses sensitives présentes dans la capsule : – – – – Terminaisons nerveuses libres Nocicepteurs Corpuscules de Ruffini : conçus pour « surveiller l’état d’étirement du tissu » Corpuscules de Pacini : répondent aux stimulations vibratoires (200-300Hz) Corpuscules de Ruffini Corpuscules de Paccini Proprioception de l épaule (4) Vision actuelle : les structures articulaires du corps agissent comme des « chambres sensorielles », relayant des informations proprioceptives entre différentes voies neurologiques spécifiques dans le SNP et le SNC. Ces voies neurologiques transportent les informations sensorimotrices nécessaires, modulant la fonction musculaire. Les ligaments et les muscles environnants ces articulations, y compris, jouent ce rôle sensoriel. Les tissus péri-articulaires, qu ils soient actifs ou passifs, contribuent ainsi significativement à la stabilité et à la coordination. Cet équilibre est obtenu par le travail musculaire et est partiellement contrôlé par un feedback (rétro-action) neuromusculaire. Cette réaction nécessite l apport d informations afférentes depuis des éléments nerveux localisés dans des muscles, des tendons, et autres structures péri-articulaires. Ex : informations issues d une articulation (afférences) pour contrôler un geste donné. On parle de système sensori-moteur. Ce terme décrit l intégration centrale à la fois sensorielle et motrice ainsi que les éléments de traitement d information impliqués dans le maintien de l homéostasie articulaire durant le mouvement. Il inclut l intégration centrale des afférences et des efférences, impliquée dans le maintien de la stabilité articulaire et de la coordination des chaînes cinétiques musculaires. Les sytèmes vestibulaire et visuel jouent également un rôle important. Le terme de proprioception a été adopté en référence aux informations proprioceptives résultant des propriocepteurs présents dans le « champs proprioceptif ». Ce champs étant défini comme la partie du corps « détectée à partir de l environnement » par les cellules de surface, qui contient des récepteurs spécialement adaptés pour les changements apparaissant à l intérieur de l organisme indépendamment du « champs intéroceptif ». En comparaison à la proprioception, le terme somatosensoriel est plus global et inclut l ensemble des infos mécaniques, thermiques et douloureuses venant de la périphérie. L appréciation consciente des informations somato-sensorielles mène aux sensations de douleur, de température, de toucher, de pression .. et aux sensations conscientes proprioceptives ! La proprioception est ainsi une des composantes de la somatosensation. Proprioception de l épaule (5) Dans l épaule, certains auteurs parlent d un arc-réflexe basé sur les mécanorécepteurs aidant au contrôle dynamique de l articulation, ceux-ci se situent dans les endroits appropriés pour détecter les charges et tensions trop importantes aux extrémités du mouvement. Cet arc réflexe confirme la synergie entre les ligaments (structures passives) et les muscles (structures actives). La stabilité articulaire n est donc pas le résultat des rôles indépendants du système passif (ligaments) et du système actif (muscles) mais bel et bien le résultat d une action synergique entre les deux systèmes . Exemple : geste d élévation antérieure-abduction-rotation externe. Mise en tension de la capsule antérieure et des ligaments gléno-huméraux (riches en mécanorécepteurs) → Etirement = stimulation des mécanorécepteurs → Afférence → Arc réflexe → Efférence= contraction des muscles long biceps, infra- et supra-épineux (rarement les premiers à initier un mvt) → Augmentation de force musculaire de ceux-ci → Augmente la stabilité articulaire → Protège l articulation. Importance capitale de cette synergie ! Important de préserver la capsule articulaire autant que possible (chirurgie ?) La bourse sous-acromiale reçoit les stimuli nociceptifs et proprioceptifs et pourrait jouer un rôle dans la régulation des mouvements de l épaule. Les mouvements de l épaule sont l expression d une chaîne cinétique, activée du proximal vers le distal, montrant un rythme scapulo-huméral modulé par une activité proprioceptive fine. En théorie, toute atteinte d une ou plusieurs structures responsables du contrôle ou de la transmission d infos proprioceptives peut, en altérant la cinématique articulaire, produire des lésions ou atteintes des tissus mous sous-acromiaux et de l articulation de l épaule. Ces structures responsables sont l articulation, la capsule, la bourse sous acromiale, les ligaments et enfin et surtout les muscles. Proprioception de l épaule (6) La stabilité de l articulation gléno-humérale, qui pourrait être définie comme étant le contrôle de la trajectoire du centre instantané de rotation de l humérus dans une plage spécifique de l amplitude totale de mvt, est plus dynamique que statique. Dans une plage d amplitude moyenne, la trajectoire du CIR est minime, voire nulle (énarthrose vraie). Dans les fins d amplitude, apparaissent des translations de 4 à 10 mm de ce CIR dans des directions antéro-postérieures et cranio-caudales. La stabilité gléno-humérale en plage moyenne est le résultat de : -la conformation en énarthrose (concavité/convexité) améliorée par le labrum, -le phénomène pression intra-articulaire négative, et -le couple de forces des muscles de la coiffe pour coapter la tête dans la glène. Clarke et al. ont démontré que la capsule et les ligaments gléno-huméraux sont réellement adhérents et fusionnés avec certaines portions de la coiffe des rotateurs. Donc, la tension créée dans la coiffe des rotateurs durant leur activité musculaire affecte directement la tension et l orientation des fibres capsulaires et peut influencer l activation des mécanorécepteurs afférents (contrôle dynamique de l instabilité). Proprioception de l épaule (7)