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Résumé du rapport IGAS n° 2006 029 et IGA n° 006-07-02, présenté par MM. Philippe Blanchard, Marc Dupont
et Roland Ollivier, membres de l’Inspection générale des affaires sociales, Mme Catherine Ferrier et M. Xavier
Prétot, membres de l’Inspection générale de l’administration
IGAS/IGA Evaluation du nouveau dispositif de permanence mars 2006
des soins en médecine
Cette situation résulte notamment du caractère volontaire de la participation à la
permanence des soins, ce qui conduit par essence à des réponses différentes des généralistes
libéraux2. Le premier constat, établi par la mission est celui de la tendance générale au
désengagement de la médecine libérale en seconde partie de nuit, même dans les
départements où la participation aux astreintes est largement assurée par ailleurs. L’autre
observation est celle, souvent, d’une absence de couverture intégrale des autres plages
horaires de la permanence des soins. Elle résulte soit d’une absence d’inscription
individuelles d’effecteurs sur les tableaux mensuels d’astreinte, soit d’une décision collective
départementale de couverture partielle de l’astreinte, soit d’une défection de généralistes
pourtant inscrits sur les listes d’astreinte.
L’empirisme de cette organisation se vérifie à travers une évolution qualitative très
lente des cahiers des charges départementaux qui ne comportent souvent pas de règles
minimales de bonne pratiques en matière de régulation ou de modalités d’exercice de
l’astreinte.
Au total, ces insuffisances dans la couverture de la population ne permettent pas au
public de s’orienter correctement dans le système de la permanence des soins, et elles
fragilisent l’efficacité de la régulation. Rien n’est en effet plus délétère que les flous observés
dans certains départements parce qu’il existe des zones « grises »3, c’est à dire des endroits où
l’intervention de médecins généralistes est aléatoire.
L’efficience du nouveau dispositif n’est pas assurée.
L’impact financier de l’avenant n°4 à la convention médicale, avenant appliqué
essentiellement à compter du troisième trimestre 2005 dans les départements, est à évaluer
avec précaution.
L’estimation, par les partenaires conventionnels, d’un surcoût de 60M€ en année
pleine, généré par l’application de l’avenant n°4 sera probablement dépassée. Les données
transmises par la caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS)
laissent penser que les coûts de la PDS en 2004 et 2005 sont déjà en sensible augmentation
(autour de 266M€ en 2004 et 302M€ en 2005 hors coût des maisons médicales de gare). A ce
montant pour approcher le coût complet du dispositif, il convient d’ajouter la part du fonds
d’aide à la qualité des soins de ville (FAQSV) et de la dotation nationale des réseaux (DNDR)
consacrée à ces dispositifs, ce qui conduit à une estimation globale de 300M€ en 2004 et de
320M€ en 2005. Considérant les délais de transmission des états des médecins, les données
2005 sont encore à considérer avec prudence. S’agissant de 2006, les évaluation réalisées par
certaines unions régionales des caisses d’assurance maladie (URCAM) aboutissent à un
montant d’au moins 400M€. Cette appréciation se fonde sur l’observation d’une réduction du
nombre de secteurs moins forte qu’espérée initialement (aux environs de 20% en 2005 pour la
seconde partie de nuit) et d’adaptations locales de l’avenant n°4 qui ont permis des sur
rémunérations d’astreintes.
2 Dans certains départements comme le Tarn on obtiendra un taux de participation de plus de 80% des
généralistes, alors que dans d’autres à dominante urbaine , la participation est de l’ordre de 35 à 40% des
médecins en exercice voire quasi inexistante dans de grandes agglomérations. On observe par ailleurs une
stabilité dans le temps du nombre de volontaires
3 Selon l’expression employée par le représentant de « SAMU de France » devant la mission.