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position.
Pourquoi ? Parce que pour l’Islam, la confes-
sion de foi chrétienne est blasphématoire, en
cela d’une part qu’elle attente à la grandeur de
Dieu en l’unissant à l’impureté des créatures,
jusqu’à prétendre que Dieu se soit livré à la
mort, et d’autre part qu’elle renie l’unicité de
Dieu en confessant une pluralité, une trinité de
personnes divines. L’Islam accuse les chrétiens
d’associer à Dieu d’autres dieux, à figure hu-
maine, et donc de commettre le péché su-
prême, l’abomination de l’idolâtrie, accusée
par le Coran dans la même sourate IV, v. 48 :
« Dieu ne pardonne pas qu’on lui associe quoi
que ce soit (c’est-à-dire : que l’on confesse que
Jésus est Dieu)
Il pardonne à qui il veut des péchés moins graves
que celui-ci
Mais celui qui associe quoi que ce soit à Dieu
commet un crime immense »
En conséquence, l’Islam se donne comme
mission de faire taire ce blasphème contre
Dieu ; de le faire taire soit par la conversion,
soit par l’éradication. Mission elle aussi claire-
ment proclamée par le Coran, aux versets 68-
6-70 de la sourate X (Jonas) :
« Ils ont dit : Dieu s’est donné un fils !
Mais gloire à lui ! Il se suffit à lui-même. (…)
Avez-vous quelque autorité pour parler ainsi ?
Dites-vous sur Dieu ce que vous ne savez pas ?
Ceux qui forgent un tel mensonge contre Dieu ne
seront pas heureux. Ils jouiront momentané-
ment de ce monde ; mais nous leur ferons goûter
un dur châtiment, pour prix de leur incrédulité. »
C’est cette mission, le jihad, que nous voyons à
l’œuvre et subissons aujourd’hui dans le
monde et jusqu’à la table du Seigneur elle-
même ; parce que cette table, où nous célé-
brons la mort du Fils de Dieu, le don de son
corps et de son sang comme le summum de
l’humanité qu’il a assumée par amour pour
nous ; cette table est pour l’Islam un odieux
blasphème, une insupportable abomination.
Cependant, si nous sommes, nous chrétiens,
bénéficiaires et porteurs de la foi de Pierre, la
foi en Jésus-Christ Fils de Dieu, c’est parce qu’il
est venu nous sauver alors que nous étions
nous-mêmes ennemis de Dieu, esclaves du
péché, et bien incapables de nous en délivrer :
« En ceci Dieu prouve son amour envers nous :
lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est
mort pour nous », écrit Paul, lui aussi persécu-
teur de l’Église avant d’être délivré, d’autorité,
par le Christ.
Si Jésus-Christ est mort pour nous, c’est parce
qu’il est mort à cause de nous, parce que nous
l’avons rejeté, pour la même raison et de la
même façon qu’aujourd’hui l’Islam persécute
l’Église.
C’est bien ce que le Seigneur dit à Pierre, et à
travers Pierre à tous les membres de l’Église :
cette foi que tu viens de confesser et qui est en
toi le salut de Dieu, elle ne t’a pas été révélée
par la chair et le sang ; autrement dit : elle ne
doit rien à ton jugement ni à ta décision, mais
elle est pour toi, en toi, la décision et le don
souverains de mon amour.
C’est dire que nous ne pouvons faire de notre
foi un motif de jugement, d’accusation et en-
core moins d’agression, contre ceux qui rejet-
tent et condamnent la foi de Pierre, et quand
bien même ils combattent et persécutent ceux
qui la confessent. « Vous avez entendu qu’il a
été dit : tu aimeras ton prochain et tu haïras ton
ennemi ; mais moi je vous dis : Aimez vos enne-
mis », enseigne le Seigneur.
À ceux qui se veulent nos ennemis à cause de
notre foi, nous ne pouvons répondre que par la
mission que nous a confiée le Seigneur Jésus-
Christ : annoncer l’appel à recevoir en lui le
pardon et le salut de Dieu ; annoncer le Dieu
venu se livrer au péché et à la mort des
hommes pour les en délivrer ; annoncer le Dieu
qui s’est fait notre victime pour être notre sau-
veur… Et l’annoncer à nos frais et au prix de la
persécution que le malin nous infligera en re-
tour, parce que l’annonce du pardon de Dieu