Homélie nuit de Noël 2011 St-Jean Bosco Chttt ! Entrons Frères et

Homélie nuit de Noël 2011 St-Jean Bosco
Chttt ! Entrons Frères et Sœurs dans l'insondable profondeur du mystère qui nous est donné à
contempler ce soir.
Chttt ! Fermons nos yeux afin de plonger dans le merveilleux, dans l'ineffable, dans
l'incommensurable car nous ne pourrons jamais prendre la mesure de l'amour que Dieu nous a
dispensé en S'incarnant Lui-même, en Son Verbe devenu chair, fait homme pour unir Sa divinité à
notre humanité.
Chttt ! Faisons silence en notre cœur pour accueillir dans la paix et dans la joie cet enfant
nouveau-né, espoir pour tout homme, espérance donnant sens à notre vie et surpassant toutes les
épreuves que nous avons subies, que nous endurons aujourd'hui et que nous aurons encore à
endurer demain.
Mais plus jamais ces épreuves n'auront le même poids qu'auparavant. Car désormais,
l'Incarnation de notre Dieu, nous sauve ! Et, comme le dit Saint-Paul, ni la mort, ni la vie, ni présent
ni avenir, ni les puissances, ni les souverainetés ni les dominations, rien ne nous séparera de l'amour
de Dieu qui est en Jésus-Christ.
Alors, que dire face à ce monde en désarroi dont nous percevrons les cris au cours de la
prière universelle ? Nous avons bien entendu le récit actuel et bien triste de cet homme qui cherche
désespérément un hôtel pour sa femme qui va enfanter et qui finit par lui ouvrir une baraque de
chantier afin qu'elle puisse mettre son enfant au monde dans des conditions de minimale décence.
Nous y avons bien vu le parallèle avec la naissance de Jésus, né lui aussi dans la plus extrême
pauvreté et, disons-le, dans la détresse de ses parents. Eh bien, cette extrême pauvreté, cette
souffrance et cette détresse, notre Dieu est venu les vivre avec nous, au milieu de nous, et nous
montrer ainsi qu'il n'est pas un potentat autocrate, un monarque dictateur, (à voix basse) mais un
tout petit enfant qui a remis sa vie fragile entre nos mains et qui est venu partager nos pauvretés,
nos souffrances et nos joies.
Ce soir nous nous rappelons qu'Il Se fait l'un de nous !
Et il y a de quoi se réjouir ! Car, comme le dit l'Ecclésiaste, il y a un temps pour pleurer mais il y a
aussi un temps pour se réjouir, rire et un temps pour festoyer.
Jésus Lui-même le dira à plusieurs reprises dans son ministère : Aux noces de Cana en
changeant l'eau en vin, plus tard en racontant la parabole de l'enfant prodigue: "Ne fallait-il pas
nous réjouir car ton frère qui était mort est revenu à la vie…" et ailleurs en butte aux pharisiens qui
reprochent à ses disciples de ne pas jeuner "Quand l'époux leur sera enlevé, dira Jésus, alors ils
jeuneront".
Certains esprits critiques et chagrins nous affirment que Noël est plus souvent une occasion
de ripailles et de débordements qu'un réel émerveillement spirituel. Il est vrai que les excès, les
festins, les cadeaux pléthoriques existent, et qu'ils peuvent être une occasion de scandale s'ils ne
sont pas partagés, et même être vécus comme une véritable provocation aux yeux de ceux qui n'ont
rien d'autre que leur pauvreté à partager.
Mais ce constat, s'il doit susciter notre solidarité, notre charité et notre générosité, ne doit
pas venir altérer notre joie profonde, constitutive de notre foi, qui ne saurait être comparée au
plaisir factice et éphémère d'un repas plantureux ou de retrouvailles familiales plus ou moins bien
vécues.
Non, notre joie est beaucoup plus profonde et fondée sur ce roc qu'est la promesse de Dieu
de nous envoyer Son Fils pour nous sauver.
Les enfants, d'ailleurs, dont on entend dire que Noël est leur fête, ne s'y trompent pas
quand ils sont initiés au mystère de la foi. Très vite, ils entretiennent avec Dieu une correspondance
souvent touchante qui prouve leur intimité avec le Seigneur. Une intimité dont nous nous sommes
parfois malheureusement départis en sacrifiant au "socialement correct" cartésianisme.
Afin d'étayer mon propos, j'ai relevé quelques "lettres" d'enfants écrivant à Dieu. Saurions-
nous avoir cette même magnifique familiarité ? Jugeons-en par nous-mêmes : Je les cite :
Laurène : Cher Dieu ! Es-Tu vraiment invisible ou est-ce juste une astuce ?
Camille : Cher Dieu ! As-Tu fait exprès de faire les girafes comme cela ou était-ce une erreur ?
Sophie : Cher Dieu ! Merci pour le petit frère, mais j'avais prié pour avoir un petit chiot !
Violette : Cher Dieu ! Dimanche prochain, si Tu regardes dans l'église, pendant la messe, je te
montrerai mes nouvelles chaussures !
Merveilles de candeur et de foi ! F.et S. Puissions-nous être à l'école de nos enfants
qui nous apprennent à vivre un dialogue d'amour tellement vrai, intime avec notre Seigneur !
Laissez-venir à moi les petits enfants ! Dira Jésus, Ne les empêchez pas car le royaume de
Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent. (St Marc)
Chttt ! Laissons le merveilleux emplir nos âmes, nos cœurs et nos esprits. Profitons de ces
instants de grâce que Dieu nous donne pour vivre la communion, la commune union avec son fils, le
Verbe fait chair ! Amen !
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