4.5 Histologie comparée du système immunitaire mammalien (VETE)
Adapté du syllabus de M. Hérin et Mme Leclercq-Smekens
4.5.1 Le thymus
Chez la plupart des mammifères encore jeunes, il est rosé mais chez d’autres
comme les rongeurs, il est blanc porcelaine ; dans le premier cas, il jaunit avec l’âge,
dans le deuxième cas, il devient plus ou moins grisâtre. Malgré le polymorphisme
macroscopique (taille, couleur, localisation anatomique), la structure histologique du
thymus est remarquablement constante chez tous les mammifères et est identique à
celle de l’homme.
L’évolution et l’involution du thymus des mammifères sont comparables à
celles des oiseaux. Sa plus grande activité se situe dans la zone périnatale. Chez les
uns (chiens, chats, hommes) son activité maximale se réalise avant la naissance, chez
d’autres (comme les souris, hamsters) elle se réalise juste après. L’involution
progressive mais jamais totale apparaît avec la puberté dans des conditions normales1.
Pour rappel, le thymus des mammifères est l’organe de la maturation et de la
différenciation des lymphocytes T.
4.5.2 La rate
La rate est le plus grand des organes lymphoïdes et ce, dans toutes les espèces.
Comme pour le thymus, la structure histologique de la rate est relativement
constante d’une espèce à l’autre. Par rapport au modèle de base chez l’homme, il
existe quelques petites variations spécifiques comme par exemple:
- la présence de cellules musculaires dans la capsule conjonctive et les
trabécules. Cette présence est liée à une fonction d’organe « réservoir de sang » plus
développée que chez l’homme, les cellules musculaires facilitant l’expulsion des
globules rouges dans le sang circulant. Cette notion de réservoir sanguin est à
l’origine de la classification chez les mammifères en rates de « type sinusoïde »
(chien, carnivores sauvages, porc, cheval) par opposition aux rates de « type non
sinusoïde » (chats, ruminants). Chez les chats, chiens et grands carnivores sauvages,
la capsule est surtout musculaire.
- des segments à housse plus développés (gaine de Scheigger-Seidel plus
épaisse) chez certaines espèces comme le chien ou le chat ;
- la présence de mégacaryocytes dans le parenchyme splénique indiquant une
hématopoïèse partielle (thrombocytopoïèse) conservée chez l’adulte de
certaines espèces (chien, lapin, taupe, hérisson…) ;
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
1 Il a été très souvent signalé dans la littérature des cas d’involution du thymus chez de nombreux
mammifères lors de conditions particulières : par exemple chez le boeuf qui laboure, chez le cobaye ou
la lapine en gestation, chez les marmottes en été. Ces données sont à considérer avec réserve car
l’analyse de ces involutions a souvent été réalisée par simple pesée du thymus : or celui-ci est entouré
d’un tissu adipeux dont l’importance varie évidemment avec les conditions physiologiques ; la
marmotte hibernante voit ainsi le poids de son thymus multiplié d’un facteur 8 à cause d’une graisse
primaire importante.
!