Partie 5 : Les français et la république
Ch.1 : La République, trois républiques
I.L’enracinement de la culture républicaine durant la décennie 1880-1890 :
Cf.TD1-Q°1-5
1)La fondation de la IIIe république :
a/Une conjoncture difficile :
Après la défaite contre la Prusse en 1870, le second empire est renversé et la république est
proclamée le 4 septembre 1870. Mais très vite la IIIe République doit faire face à de nombreuses
difficultés :
à l'extérieur : guerre contre la Prusse,
à l'intérieur : menace monarchiste : en 1871, les députés monarchistes sortent majoritaire
aux élections et en 1873, ils renversent Adolphe Thiers (président du gouvernement
provisoire) et installe le monarchiste Mac Mahon à la tête du gouvernement.
Cf.TD1-Q°6-9
b/De la constitution au régime parlementaire :
En 1875, les orléanistes (monarchiste favorable à la famille Orléan), acceptent de rallier la république
en votant les lois constitutionnelles, pensant pouvoir les transposer à une monarchie.
La constitution de 1875 établit (doc1p.295) :
l'élection du président (élu pour sept ans) ; il est le chef du pouvoir exécutif et dispose du
droit de dissolution.
La Chambre des députés est élue au suffrage universel pour 4 ans (doc2p.294). Avec le Sénat,
vote les lois et le budget, investit et contrôle le gouvernement (doc1p.296).
En 1876 McMahon entre en conflit avec la majorité républicaine de l'assemblée ; il remplace alors
ses ministres par des monarchistes et dissout la chambre des députés.
En 1877, les républicains remportent les législatives, Mac Mahon démissionne, remplacé par un
fervent républicain,Jules Grévy, qui s'engage à ne pas rentrer en conflit avec la Chambre des députés.
c/La promotion du régime républicain :
les mesures symboliques sont adoptées pour enraciner les valeurs du régime républicain et
« fabriquer » des républicains :
le siège du pouvoir et ramener à Paris,
la marseillaise est choisie pour devenir hymne national (1879),
le 14 juillet devient jour de fête nationale (1880 : célébration de la fête de la fédération),
l'allégorie de la république s'incarne dans le buste de Marianne.
Cf.TD1-Q°10-13
2)Le triomphe de la république :
a/La mise en place du modèle républicain :
les élections de 1881 sont remportées par des républicains modérés (« les opportunistes ») qui
veulent associer la république à l'exercice des grandes libertés (doc2p.299) :
leur première loi garantisse les libertés nécessaires en accordant le droit de réunion,
d'expression et de presse (1880 : doc3p.299) et les syndicats (1884),
dès 1880, Jules ferry (p.298) organise l'enseignement scolaire ; l'école primaire devient
gratuite (1881), obligatoire (1882) et laïque (886) et son rôle est d’inculquer à tous les
enfants de 6 à 13 ans l'idéal républicain (laïcité, civisme et patriotisme : doc2p.299) dans le
but d'en faire de bons citoyens et de bons soldats (contexte revanchard suite à la défaite de
1870),
Cf.Etude « L’école de la République »
1882 : élection des maires par les conseillers municipaux.
Cf.TD1-Q°14-17
b/Les dernières crises :
Dès 1887, la république est ébranlée par une série de crises, la mauvaise situation économique, le
chômage et les scandales renforcent l'audience de tous ceux qui veulent renverser la république
parlementaire :
-La crise boulagiste (1886-1889) :
Le général Boulanger, ministre de la guerre sera très populaire par son patriotisme intransigeant vis-
à-vis de l'Allemagne (annexion de l'Alsace-Lorraine en 1871). Il propose une révision de la
constitution pour mettre en place un régime fort dirigé par un chef autoritaire. Élu triomphalement à
Paris en 1889, il refuse de prendre le pouvoir par la force. Menacé d'arrestation, il s'enfuit en
Belgique et sans lui, le mouvement s'effondre. Il se suicide en 1891.
-Le scandale de Panama et les attentats anarchistes (1892-1894) :
dans ce contexte de montée du mécontentement social et suite au scandale de Panama (affaire de
corruption), les anarchistes cherchent à détruire la république ; une douzaine d'attentats sanglants
sont commis à Paris, dont l'assassinat en 1894 du président de la république à Lyon, Sadie Carnot.
Le gouvernement répond par des lois répressives (« lois scélérates »), notamment à l'encontre de la
presse, accusée d'encourager l'anarchisme.
Cf.Etude « L’affaire Dreyfus »
-L’affaire Dreyfus et la « défense républicaine » (1898-1906) :
En 1894, Alfred Dreyfus, un officié de confession juive est condamné pour espionnage au profit de
l'Allemagne. Il est dégradé et envoyé au bagne en Guyane. En 1898, l'affaire éclate quand le véritable
coupable est démasqué, mais acquitté par le conseil de guerre, qui ne veut pas reconnaître l'erreur
de l’armée. Dans son article « j'accuse », Émile Zola dénonce l'injustice commise au nom de la raison
d'État.
L'affaire va diviser la France entre :
les dreyfusards : intellectuels, républicains, socialistes, qui défendent Dreyfus au nom des
droits de l'Homme et des libertés,
les antidreyfusards : accablant Dreyfus au nom du nationalisme et d’un antisémitisme
exacerbé et soutenus par l'Eglise catholique.
Cette crise montre le rejet, par certains, des valeurs républicaines ; mais elle a aussi provoqué un
réflexe de « défense républicaine » qui ancrent le modèle républicain et aboutira en 1905 à la loi de
séparation de l'Eglise de l'État. Le Concordat de 1801 est aboli, le budget des cultes est supprimé et
les biens de l'Eglise sont confiés à des associations catholiques. Dreyfus sera définitivement
innocenté est réhabilité en 1906.
Cf.TD1-Q°18-21
c/Vers le concensus républicain :
Le régime républicain peine à satisfaire les ouvriers, car les lois sociales restent timides (repos
hebdomadaire obligatoires en 1906, loi sur les retraites en 1910) l'agitation est de plus en plus vive
(grève durement réprimée).
Les femmes, considérées comme mineures, sont exclues du droit de vote.
Dès 1909, les tentations internationales conduisent à une position de fermeté vis-à-vis de
l'Allemagne. Raymond Poincaré est élu président du conseil en 1912, puis président de la république
en 1913 ; il renforce les alliances françaises et allonge la durée du service militaire.
La première guerre mondiale achèvera « l'union sacrée » de toutes les forces politiques autour de la
république.
II.Les combats de la résistance et la refondation républicaine :
1)De la débacle à la France de Vichy (1940-1944) :
Cf.TD2-Q°1-5
a/La fin du régime républicain :
-Le choc de la défaite/le choix de l’armistice :
La déroute française de juin 1940 amène au pouvoir le maréchal Pétain, « vainqueur de Verdun »
(p.304) et défenseur de la signature de l'armistice ; celui-ci est signé le 21 juin à Rethondes.
La France amputée de l'Alsace-Lorraine et coupée en deux par la ligne de démarcation :
Au nord, la zone occupée par l’Armée allemande.
Au Sud, la zone libre (jusqu’en 1942), administrée par le gouvernement de Vichy diripar
Pétain.
Dès l'été 1940, la population cherche à fuir la France occupée ; cet exode pousse près de 8 millions
de vieillards, femmes et enfants sur les routes, malgré des risques de bombardements d'attaque par
les troupes allemandes.
Cf. TD2-Q°6-12
b/Le régimé de Vichy ou l’antirépublique :
-La révolution nationale :
Pétain explique la défaite de 1940 par l'incapacité des gouvernements précédents et la décadence de
la IIIe République (doc2p.305).
Pour redresser la France, il veut effacer ce régime et les principes libéraux et démocratiques hérités
de la révolution française. La « révolution nationale » remplace la devise républicaine (« liberté,
égalité, fraternité ») par celle de « travail, famille, patrie » dont l’objectif est de glorifier le travail
traditionnel (artisanat, terre) et de la famille (aide aux familles nombreuses, Fête des Mères,
limitation du divorce)
Cf.TD2-Q°13-17
-La mise en place d’un état autoritaire
*Du culte maréchaliste au pétainisme :
« glorieux soldat de la 1ere Guerre Mondiale», Pétain jouit en 1940 d’une très forte popularité ; pour
maintenir l'adhésion de la population et asseoir son autorité, il va utiliser la propagande (affiches,
chansons, radio) et forger un véritable culte de la personnalité.
*La limitation des libertés politiques et individuelles
Le 10 juillet 1940, le vote, à Pétain, des pleins pouvoirs, par les deux chambres, marque la mort de la
IIIe République ; dès lors, Pétain concentre les pouvoirs exécutif et legislatif et s’octroie le droit de
désigner son successeur (Laval, puis Darlan deviendront ses « dauphins »).
La Parlement n’est plus réuni, la nomination remplace l’élection ; le pouvoir des préfets est étendu,
mais ceux-ci doivent prêter serment au maréchal.
Les contre-pouvoirs sont traqués ; syndicats et grèves sont interdits, les partis politiques sont
étroitements surveillés, la presse est censurée (doc3p.305).
Cf.TD2-Q°18-21
*Une politique d’exclusion et de répression :
Dès octrobre 1940, le régime de Vichy adopte des lois antisémites ; le « statut des juifs » leur ferme
l’accès à de nombreuses professions (fonction publique, enseignement, mise en scène, presse) et les
place en marge de la société (interidction d’accéder à des lieux publics : jardin d’enfants, port de
l’étoile jaune).
Vichy devient très vite un régime policier. En 1943, Laval crée la Milice française pour lutter contre le
« mauvais français », « l’Anti-France ». Francs-maçons, communistes et surtout résistants sont
traqués et les anciens dirigeants politiques emprisonnés (Blum, Daladier).
Cf.TD2-Q°22-28
-Vers une collaboration d’Etat :
Le 24 octobre 1940, Pétain rencontre Hitler à Montoire et fait alors le choix délibéré d’une politique
de collaboration avec l’Allemagne, espérant un allègement des charges d’occupation, l’amélioration
du sort des prisonniers et le maintient de la souveraineté de l’état français.
L’administration et la police française restent placées sous l’autorité de Vichy, mais doivent répondre
aux demandes de l’occupant :
*La collaboration économique :
La France doit fournir des denrées alimentaires et des matières premières ; par contrat, des
entreprises françaises produisent directement pour l’Allemagne.
*La collaboration humaine :
Face aux besoins grandissants de main d’oeuvre en Allemagne, Laval instaure, sous la pression des
autorités d’occupation, le STO (1943). Après l’invasion de la zone libre, fin 1942, la collaboration se
durcit et devient plus répressive ; la Milice épaule alors la Gestapo dans sa traque systématique des
Juifs et des résistants. C’est la police française qui organise, le 16 juillet 1942, la rafle du Vel’ d’hiv et
livre près de 13000 juifs aux nazis ; 80000 juifs français seront déportés dans les camps de
concentration.
Cf.TD2-Q°29-30
*La collaboration idéologique :
A titre individuel, des Français soutiennent cette collaboration d’état et adhèrent à l’idéologie nazie
(antisémitisme) :
La LVF (légion des volontaires français contre le bolchevisme) créee en 1941, combat sur le
front russe en uniforme allemand
Certains font le choix de la dénonciation (juifs, résistants)
Des intellectuels (Drieu la Roche, Céline) et une certaine presse (Je suis partout, L’appel) ont
défendu et relayé l’idéologie nazie et fait la propagande politique de collaboration.
La passivité de la grande majorité des français avalise la collaboration d’été, par facilité, pour
préserver sa vie...
2)Les combats de la résistance :
Cf.TD2-Q°31-33
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