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En 2001, une première méta-analyse évaluant cette prise en charge par radiothérapie et
chimiothérapie a été publiée à partir de 19 essais randomisés et a mis en évidence une
amélioration de la survie globale (HR 0,71 IC 95 % [0,63-0,81]; p<0,0001) en faveur de
l’association radio-chimiothérapie (11). Cet effet était retrouvé avec tous les protocoles de
chimiothérapie délivrés mais semblait majoré pour les protocoles à base de sels de platine
(HR 0,70 IC 95 % (0,61–0,80) ; p<0,0001). Ce bénéfice était plus important dans les essais
ayant inclus au moins 70% de patientes de stade I et II (p=0.009). De plus, une amélioration
de la survie sans progression (HR 0,61 IC 95 % [0,55–0,68] ; p<0,0001) et du taux de récidive
à distance (OR 0,57 IC 95 % [0,46–0,77] ; p<0,0001) ont été mis en évidence. Cependant, les
études incluses dans cette méta-analyse sont hétérogènes aussi bien en terme de protocoles de
chimiothérapie utilisés qu’en terme de protocoles de radiothérapie délivrés.
En 2008, une nouvelle méta-analyse sur données individuelles portant sur 13 essais a été
publiée (12). Celle-ci a mis en évidence un bénéfice plus modeste en survie globale de
l’association radio-chimiothérapie (HR 0,81 IC 95 % [0.71-0.91] ; p=0,0006) se traduisant par
un bénéfice absolu en survie de 6 % à 5 ans (de 60 % à 66 %). Un bénéfice en survie sans
récidive a également été retrouvé en faveur de l’association radio-chimiothérapie (HR 0,78 IC
95 % [0,70-0,87] ; p=0,000005) se traduisant par un bénéfice absolu en survie sans récidive
de 8 % à 5 ans (de 50 % à 58 %). De plus, le bénéfice lié à la radio-chimiothérapie
concomitante était retrouvé, que la chimiothérapie radiosensibilisante utilisée comprenne ou
non un sel de platine.
En outre, le bénéfice en survie obtenu par l’association radio-chimiothérapie semble être
moins prononcé pour les stades évolués. En effet, ce gain absolu à 5 ans est de 10 % pour les
stades IA à IIA, 7 % pour les stades IIB et seulement 3 % pour les stades III et IVA. En
revanche, 2 essais ont montré que l’ajout d’une chimiothérapie adjuvante à la radio-
chimiothérapie concomitante semblait augmenter ce bénéfice (diminution de 54 % du risque
de décès et bénéfice absolu de 19 % à cinq ans, p<0,0001).
C) Les toxicités de l’association radio-chimiothérapie
Cependant, les méta-analyses ont également mis en évidence des toxicités aiguës de type
hématologique (neutropénie, thrombopénie, anémie), gastro-intestinale (diarrhées,
rectorragies) et génito-urinaire (hématurie, cystite radique) secondaires au traitement par
l’association radio-chimiothérapie. En effet, dans la méta-analyse de Green des toxicités
aiguës hématologiques sévères (grade 3 et 4) ont été retrouvées plus fréquemment chez les
patientes traitées par l’association radio-chimiothérapie que chez les patientes du groupe
contrôle (29 % vs 1 %, OR 8,60 IC 95 % [5,81–12,74] ; p<0,0001) (11). De même, les
toxicités aiguës gastro-intestinales de grade 3 et 4 étaient plus fréquentes chez ces patientes
que chez les patientes du groupe contrôle (9 % vs 4 % OR 2,22 IC 95 % [1,58–3,11] ;
p<0,0001). Cependant, dans cette méta-analyse les données de suivi ne permettaient pas
d’évaluer les toxicités à long terme.
En 2003, une revue systématique des toxicités aiguës après radio-chimiothérapie a été réalisée
à partir de 19 essais randomisés et a retrouvé 28 % de toxicités sévères (grades 3-4)
hématologiques, 8 % de toxicités sévères gastro-intestinales et 2 % de toxicités génito-
urinaires sévères (13). De plus, un nombre important de toxicités de grades 1 et 2 a été
recensé : 53 % de toxicités hématologiques, 45 % de toxicités gastro-intestinales et 18 % de
toxicités génito-urinaires. Dans cette revue systématique, l’évaluation des toxicités tardives
sévères a été estimée entre 6 et 23 % mais les données n’étaient disponibles que pour 8 essais.