L Laissons✓venir✓à✓nous✓les✓spécialistes✓ d’organes✓!

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Éditorial
Laissons✓venir✓à✓nous✓les✓spécialistes✓
d’organes✓!
Let our colleagues from other specialities come to us!
L
es services d’hématologie sont habituellement
“protégés”, c’est-à-dire volontairement fermés à
tout afflux de visiteurs.
Mais, entre autres exceptions, il nous faut apprendre à
y inviter systématiquement les spécialistes d’organes.
Dans ce numéro et le prochain, nous faisons le point
sur les toxicités organiques secondaires au traitement
des leucémies et des lymphomes et sur les modalités
de leur prise en charge, en donnant la parole aux spécialistes d’organes. Si on ne peut nier que certaines
de ces toxicités sont parfois mieux connues par les
hématologues que par leurs collègues d’autres spécialités, il apparaît néanmoins important que ces derniers investissent ce domaine clinique et participent
à la prise en charge de ces complications ainsi qu’à
leur suivi.
Ils ont en effet à la fois un regard extérieur au traitement
de l’hémopathie, à laquelle par définition se consacre
avant tout l’hématologue, et une approche focalisée
sur l’organe en cause, ce qui permet une analyse sémiologique et une réflexion différentes. Ils ont également
la culture propre à leur spécialité et sauront au mieux
comprendre ces toxicités et les explorer. Ils sont enfin
les mieux placés pour prendre en charge nos patients,
conjointement avec l’équipe d’hématologie.
L’analyse, faite par un neurologue, des paraplégies postintrathécales illustre parfaitement l’intérêt de cette
démarche.
Ce type de collaboration peut laisser espérer, in fine,
une meilleure compréhension de ces accidents, souvent
sévères, et dont la survenue peut parfois diminuer les
chances de guérison par impossibilité de délivrer au
patient le traitement hématologique optimal. Dans l’idéal,
on peut espérer que cela débouche vers une meilleure
prévention, qui pourrait passer par une adaptation des
traitements à chaque patient. L’identification de polymorphismes géniques augmentant la toxicité de certaines
chimiothérapies est une des approches possibles.
Il est ainsi très satisfaisant de voir, au moins pour certaines spécialités, que des groupes dédiés à ces toxicités,
comme ICAR pour la néphrologie, ou OncoNeuroTox
pour la neurologie, se sont mis en place et ont commencé à investir ce nouveau champ clinique, alors que
d’autres spécialistes, comme ceux de la reproduction,
ont d’ores et déjà installé des protocoles de recherche
clinique destinés à limiter l’impact de ces complications
sur la qualité de vie de nos patients.
Collaborons !
■
T. Leblanc
Hématologie pédiatrique, hôpital Robert-Debré, Paris.
prochain numéro
Au sommaire du prochain numéro à paraître en mars 2011
Risques✓organiques✓-✓Partie✓II
•✓Toxicité cardiaque
•✓Toxicité stomatologique
•✓Toxicité auditive
•✓Nécroses multiples chez les greffés de moelle
•✓etc.
mars 2011
Coordination : Thierry Leblanc (Paris)
Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2010
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