en progression. La réponse globale pour les CBCLa
était de 60 % (IC95 : 33-83).
Parmi les patients CBCm, la réponse globale observée
était de 50 % (IC95 : 29-71).
Ces résultats sont remarquables étant donné l’ab-
sence de traitement de référence pour ce type de
patients qui n’avaient auparavant aucune solution.
Il n’y a pas eu, pendant l’étude, d’effet indésirable
dose limitant ou de grade 5. Parmi les effets indé-
sirables de grade 3 les plus fréquemment observés,
on notait : une hyponatrémie asymptomatique de
grade 3 ou 4, une fatigue, une perte de poids, une
dyspnée, des crampes musculaires et une fibrillation
auriculaire. Seul 1 patient est sorti de cette étude à
cause des effets indésirables.
Cette étude de phase I a donc montré la tolérabilité
et l’efficacité antitumorale du vismodégib dans le
traitement des CBCLa et m. Un essai de phase II
international multicentrique a suivi et a été publié
en 2012 (5). L’objectif primaire de cette étude
était le taux de réponse objective indépendante
du vismodégib dans les CBCLa et m (la réponse
étant évaluée par un panel d’experts indépendants
de l’essai à partir des données photographiques et
d’imagerie). Dans cette étude, 33 patients avaient
un CBCm, et leur taux de réponse indépendante
était de 30 % (IC95 : 16-48). Les patients avec un
CBCLa (n = 63) avaient un taux de réponse de 43 %
(IC
95
: 31-56), dont 13 réponses complètes (21 %).
Ces chiffres sont légèrement plus bas, à la fois pour
les CBCm et les CBCLa, que lors de l’étude de phase
I, mais cela est en partie lié à la sous-évaluation
de l’analyse indépendante qui n’a raisonné que sur
des documents photographiques.
Les effets indésirables étaient observés chez 30 %
des patients. Les plus fréquents étaient crampes,
alopécie, dysgueusie, perte de poids et fatigue,
et correspondent à ceux rapportés dans les études
de phases I et II avec le vismodégib ou avec d’autres
inhibiteurs de hedgehog (LDE225) [6]. Au moment
de la publication, environ la moitié des patients
avaient arrêté le traitement du fait d’effets indési-
rables et le temps moyen de prise du médicament
était de 10 mois dans les 2 groupes de patients
(CBCLa et m). L’arrêt du médicament était lié le
plus souvent à la progression de la maladie pour
les patients CBCm, et à la décision du patient
dans le groupe des CBCLa. Des effets indésirables
sérieux étaient notés chez 25 % des patients. Sept
décès ont été rapportés. Dans 3 cas, la cause de la
mort est restée inconnue. Dans les 4 autres cas,
le décès était dû à un choc hypovolémique, une
atteinte méningée, un infarctus du myocarde, un
accident vasculaire. Ces effets indésirables graves
sont survenus chez des patients à risque. La respon-
sabilité du vismodégib dans ces effets graves n’est
pas connue.
Ce travail a donc confirmé l’efficacité antitumorale
du vismodégib dans la prise en charge des patients
atteints de CBCLa ou m. Le problème de la tolé-
rance à long terme du vismodégib a été posé et
a justifié la mise en place de l’essai STEVIE, qui
prévoit a inclus 1 200 patients dans le monde. Cet
essai est toujours en cours. Son objectif principal
est l’évaluation de la tolérance du traitement. Son
objectif secondaire, celle de son efficacité.
Conclusion
La découverte de l’importance de la voie hedgehog
dans certains cancers, et en particulier dans les CBC,
et le développement d’inhibiteurs de cette voie ont
permis de transformer la prise en charge des formes
avancées ou métastatiques pour lesquels nous nous
trouvions dans une impasse thérapeutique. Les taux
de réponse observés sont très encourageants. ■
1. Hahn H, Wicking C, Zaphiropoulous PG et al. Mutations of the human homolog of
Drosophila patched in the nevoid basal cell carcinoma syndrome. Cell 1996;85(6):
841-51.
2. Johnson RL, Rothman AL, Xie J et al. Human homolog of patched, a candidate gene for
the basal cell nevus syndrome. Science 1996;272(5268):1668-71.
3. Ingham PW. Hedgehog signaling. Cold Spring Harb Perspect Biol 2012;4(6). pii:a011221.
4. Von Hoff DD, LoRusso PM, Rudin CM et al. Inhibition of the hedgehog pathway in advanced
basal-cell carcinoma. N Engl J Med 2009;361(12):1164-72.
5. Sekulic A, Migden MR, Oro AE et al. Efficacy and safety of vismodegib in advanced
basal-cell carcinoma. N Engl J Med 2012;366(23):2171-9.
Références bibliographiques
L’auteur déclare avoir des liens
d’intérêts avec Roche.
118 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXIII - n° 4 - avril 2014
La voie moléculaire dans laformation des carcinomes basocellulaire
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